Charlie
au patrimoine de l'humanité
C'est
un proche que j'aime, qui m'envoyait en réponse au dernier blog de
Jaco, un commentaire acide a propos du dessin que je publie chaque
semaine pour rappeler à ceux qui ont défilé le 11 janvier sous la
bannière « Je suis Charlie » qu'il faut le rester.
Notamment en achetant le journal satirique tous les mercredis.
François
converti à l'écologie ? Faux ! disait Coco dans une bulle
(pour le pape c'est bien le moins) sortant de son ventre bedonnant :
« il bouffe du nutella en cachette !». Mon proche que
j'aime raillait ainsi les « survivants » de Charlie en
ironisant sur leur « courage ».
Il
se faisait alors le porte-parole -bien peu autorisé au demeurant- de
Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski, s'inquiétant d'un peu de
mollesse du crayon, d'une sagesse qui colle mal avec la témérité
qui les a conduits tout droit dans les bras d'Allah et toute la
clique. Ce n'est pas très glorieux comme mise en boite, mais ce
n'est toutefois pas faux non plus. A ma modeste place, tout en bas,
je me suis posé les mêmes questions. Dois-je encore dessiner une
régate toulonnaise (course de voiles sur le cours Lafayette ) ?
Ce
d'autant mieux que dans un esprit de sacrifice qui me sied bien,
presque suicidaire, dans un élan d'émotion -aussi- et la continuité
de mes convictions, j'ai proposé mes services à Riss et Gérard
Briard pour tenter d'instiller mon humble plume, ma témérité et ma
causticité à ce canard passablement... déplumé. Oh, attention !
ceux qui me connaissent le mieux savent que je ne me sens nullement à
la hauteur -ni de vue, ni d'esprit- de ces experts aguerris ;
le plus souvent brillantissimes. Et que ce n'est certainement pas
depuis que je me suis mis à griffonner les beaufs de Cabu, de façon
merdique et par trop bâclé, que je peux prétendre devenir un
martyr à la Charlie. Du reste ses dirigeants n'ont pas même pris le
soin de me répondre, trop occupés qu'ils sont à se déchirer, à
se disputer comme des … charbonniers. La foi en moins.
Enfin,
ils m'ont sauvé la vie ! Merci.
Cependant,
sans doute ne disposant pas des mêmes facultés d'analyse et de
l'expertise qui me permettraient de juger de la pression contenue
dans les couilles de Catherine, Riss, Luz, Juin, Follz et les autres,
je persiste à dévorer Charlie avec la même soif d'apprendre, de
rire et de rester solidaire d'un monde qui est totalement le mien.
J'y vois de la lumière lorsque Philippe Lançon me raconte, semaine
après semaine, comment il sort de cette nuit qui s'est abattue sur
lui en pleine clarté le 7 janvier ; j'y fais ma cure d'humanité
dans les longues nuits de garde de Patrick Pelloux ; le plein
d'infos -que nous sommes trop peu à partager- avec El Rhazoui,
Camus, Léger, Fischetti... Cela ne nous fera pas revenir Tonton
Bernard et on ne s'en consolera jamais. Pourtant, ils sont là, ils
alimentent, vaille que vaille, la flamme. Je les aime.
Vois-tu,
mon proche que j'aime aussi, les trois euros qui me coûtent tant par
rapport à tant d'autres, je les craque avec fierté pour soutenir
ces derniers plumitifs indignés qui font, à une poignée, le job
pour des millions de porcs qui ne pensent qu'à leur petite audi,
leur petite assurance-vie, leur petit trou du cul... Lisez-le donc
Charlie et révoltez-vous, même gavés et revenus de tout, avec
Briard qui va à la manivelle tous les mercredis pour freiner -sans
en avoir une parcelle de ce pouvoir, ni la moindre illusion- ces
multinationales orgiaques qui affament les peuples et leur vomissent
dessus.
Ces
Apple, McDo, Facebook, Wolksvagen que tous nos petits cons (devenus
d'ailleurs grands!) engraissent sans l'once d'une conscience humaine.
Ces boites gigantesques dont la valeur boursière dépasse le PIB de
pays tels que la Suisse, la Suède sur lesquels on n'est pourtant pas
enclins à pleurer tout de suite. Briard y racontait à quel point
Merkel se retrouverait dans la moussakaka jusqu'au cou, si ses industriels
automobiles et manufacturiers choisissaient d'aller se faire la
main d'oeuvre pas chère chez les Ouzbeks ou d'aller même se faire
voir chez les Grecs... Passionnant. Fantasmant même...
Ce
ne sont évidemment pas trois journalistes courageux qu'il faudrait
pour sauver la Grèce et la civilisation qu'elle inspira. Ce sont des
humanistes, des penseurs -d'Epicure à Pétrarque, de Descartes à
Marx jusqu'à Enrico Macias (non je déconne!)- mais aussi des hommes
d'état qui viendraient soigner notre société totalement bancale, quitte à
s'inspirer parfois de Mirabeau et Danton. Je donnerais bien ma tête
pour le plaisir de voir tomber -avant si c'est possible- celles
d'Arnault, Bézos, Zuckerberg et sans ostracisme aucun, quelques
milliers d'autres dont les fortunes renfloueraient non seulement les
Grecs (à qui on apprendrait au passage à payer leurs impôts) mais
le reste du monde. Ah ! si seulement les terroristes ne se
trompaient pas de cible !
Alors
voilà, très vite, Charlie c'est ça. Il résiste encore. Il ne tire
plus la barbe des abrutis sans foi ni loi qui terrorisent le monde.
Parce que c'est dangereux, certes, que cela ne sert à rien et qu'ils
ne veulent surtout pas participer à cette croisade anti-musulmane, ce mal profond qui ronge les derniers os de la société
française.
Tu
trouves, mon proche que j'aime, plus courageux de faire circuler ces mails anonymes dénonçant
l'inconsistance d'Hollande, ces redoutables ministres
indépendantistes (Taubira) ou islamistes (Valaud-Belkacem). Tu nous
dis qu'on n'a pas le monopole de l'intelligence. D'ailleurs tu
fais peut-être partie de ceux qui s'impatientent du retour du brillant Sarkozy.
Je crains que tu n'aies raison ! Car c'est bien ça la France...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire