Chronique d'humour du 31 décembre 2014
Chronique d'humour du 23 décembre 2014
JE vais vous éviter le coup du « Je hais Noël » à la
manière de « Je hais le dimanche » de Gréco ou « je
hais Orly (le dimanche aussi) » de Bécaud. Mais contrairement
à mes précédentes célébrations de la nativité, je me montrerai
peut-être un peu moins béat, avec cette mine d'ange qui pisse dans
les limbes sans s'étonner que ça ne retombe jamais sur la tête de
quiconque.
D' ailleurs
je n'en prends pas forcément le chemin, car c'est justement au sujet
de Noël que je fourbis mes flèches hebdomadaires. Non mais vous
l'avez vu, l'autre gros lard sur son traineau qui parade un peu
partout, à droite et même à gauche avec ses jouets par milliers ?
Celui-là, il a la bedaine sans doute mieux fournie que la
conscience. Parce que lorsque je parle de milliers, il s'agit
davantage de millions, distribués dans un périmètre si restreint
qu'il peut se permettre de passer plusieurs heures à se faire
bécoter par tous les enfants nantis de l'occident. Il serait
d'ailleurs un brin pédophile, le pépère Nono, que je n'en serais
pas autrement interloqué !
Les
tablettes, voilà la dernière niaiserie qu'ont trouvé les
asiatiques pour vous coller une pandémie ravageuse. C'est autrement
plus efficace que la grippe et le frelon... Ainsi donc, on voit
toutes les mamans qui ne savent généralement pas lire et moins
encore réfléchir, faire la queue à l'extérieur d'un de ces
magasins de banlieue spécialisés dans la destruction des livres en
papier et dans la fabrication de pures illusions. Demain la tablette
trônera parmi d'autres bêtises au sommet des poubelles et les
enfants n'auront plus rien à bouffer avant la fin du mois. Pas même
une orange.
-
Vous vous engagez maintenant, vous ne paierez que début 2015.
- En souscrivant très vite vous augmentez vos chances de choisir un séjour dès 2016
- Si la somme de 100 000 euros n'est pas atteinte nous ne procéderons pas au recouvrement de vos promesses de dons...
Chronique d'humour du 16 décembre 2014
J'aime tellement conduire et écouter Barbara tandis que l'horizon s'enflamme par dessus la longue dame brume, qu'il m'est arrivé de me dire que plutôt que d'écrire pour des zèbres rouge et noir, j'aurais mieux fait de parcourir le monde à bord d'un 38 tonnes. Le lundi à Carmaux, le mercredi à Budapest et le vendredi à Athènes... Et un salaire à la fin du mois, une femme dans chaque aire... Le rêve, non ?
Empoisonnant,
envahissants et menaçants. La bande de bof-beaufs qui alimente aussi
bien la congrégation que ma chronique, ne voulant surtout rien
payer. Ni le gazoil qui salope l'environnement, ni l'écotaxe dont la
première vertu consistait à limiter l'usage de ces engins de mort
et d'imposer à leurs propriétaires de chercher la bonne
alternative.
La
French... ouille !
POUR
ces fêtes nous avons fait des folies. Nous nous sommes payés une
séance de cinématographe. Bon, je le concède ce n'était pas la
première. Nous avions déjà passé deux heures en salle obscure cet
été avec le pôvre Clavier -pas si mauvais !-. Le cinéma, j'aime.
Mais par luxe. Non par habitude. Et à Toulouse. Quand je retrouve ma
ville, celle dont je partage le goût et les couleurs...
Comme
souvent nous optâmes pour une nouveauté : La French ! Ben
si, c'est nouveau. Ça fait pas plus de trois mois que c'est sorti
! Vous savez, nous, à la téloche, on a une certaine pratique du
réchauffé. Cette semaine on a vu French... Cancan avec
Gabin !
Marie
aurait préféré le truc des sourds-muets là, mais bon moi les
handicapés ! J'en vois assez tous les jours en wolksvagen, sans
aller me taper le langage des signes et les larmes faciles pendant
deux heures ! Notez-bien, cette fois, j'aurais dû la suivre...
C'est
pas tellement qu'elle me faisait la gueule au générique. C'était
plutôt moi qui avait la pigne. Parce que j'ai beau ne pas aimer
Marseille -sa Canebière, son Vieux Port, la Timone et horreur
suprême, le Vélodrome-, cette côte Méditerranée et ses joyeux
à-côtés (!) et donc tout connaître de ses avanies, je n'arrive
pas bien à m'y faire. Pourtant, jeune journaliste inoffensif, les
Corses et les Ritals je les ai bien pratiqués et ils m'ont bien fait
chier aussi. Pas au point de me plomber, certes, mais d'user mes
artères un peu plus vite que nature, sans doute. Calabrais,
piémontais, napolitains, ajacciens ou je ne sais quoi d'autres ;
maires, présidents de club ou confrères, ils ne se génèrent pas
pour m'adresser quelques insultes d'intimidation et le fameux
« maintenant, tu t'arrêtes... » qui m'a toujours bien
« amusé » !
Contrairement à beaucoup trop de monde à mon goût, ils ne m'ont jamais subjugué. Je
n'aime pas les voyous. Qu'ils portent un flingue, une robe, un ballon ou un
stylo. Et je me fous bien de savoir quel est leur rang dans la
hiérarchie. Un voyou est un voyou.
A
contrario, je n'ai guère d'idoles. Peut-être Louise Michel pour son
combat de communarde. Et Pierre Michel pour sa lutte obstinée contre
le banditisme. Seul le courage est admirable... Le juge n'était pas
le fils de la militante mais cela aurait pu se faire tant leur quête
de justice peut se recouper. Et puis pour le clin d'oeil, l'un
et l'autre ont perdu la vie dans cette satanée ville de Marseille.
L'une d'un petit froid, l'autre d'un grand bang.
Le
face à face du juge Michel et du truand Zampa est un bon moment de
cinéma (si seulement nous avions pu en rester là !). Dujardin,
tellement peu à mon goût dans « The artist » -encore
un registre de sourd-muet- assure dans un rôle certes sans danger
(contrairement au héros incarné) tout comme son rival Lellouche,
convaincant dans l'évocation d'un maniaco-criminel insupportable.
Qu'y
apprend-on ? me demanderez-vous. Pas grand chose, si l'on considère
qu'effectivement, contrairement à ce qu'on a pu penser ces dernières
années, tous les voyous ne sont pas de droite. Il n'y a qu'à voir
comment l'ancien maire de Marseille (mais était-il de gauche ?)
fraya avec ce milieu dont il devint d'ailleurs bien plus l'un des
parrains que l'un de ces malheureux filleuls. Dans l'autre camp, nous
avons eu quelque chose de vaguement approchant à Toulon...
On
n'y apprend rien, puisque, à Marseille et dans sa région à cette
époque, il n'échappait à personne que la police recelait une
proportion indécente de délinquants. Politiques complices ou
bienveillants, fonctionnaires corrompus, commerçants lâches,
population servile, ce film regorge de pléonasmes et de poncifs,
pourtant, il fonctionne.
Depuis
des années le pauvre Jaco vous explique à quel point la quête d'argent est
une véritable saloperie. Et cela vous énerve tellement que vous
n'êtes sans doute plus qu'une poignée d'honnêtes gens à
justifier la persistance, l'obstination, de cette lutte -et cette
lettre- confidentielles. Elles le sont certes et le resteront
(confidentielles) tant que vous n'aurez pas eu l'envie - le courage -
de dealer cela à vos amis, sous le manteau, comme une dose
d'héroïne. Cela coûte bien moins cher, mais je vous assure que
cela vous donne une sacré pêche.
Se
raser le matin en se disant qu'on va faire du fric, que l'on va
enfoncer un collègue de travail et prendre du galon, qu'on va
remporter un marché, ou devenir président de la République, c'est
laid. Parce que cela fait appel aux pires instincts de prédation qui
réduisent sans cesse l'homme au rang de l'animal. On reconnaît
d'ailleurs aisément les assoiffés de pognon à leur étroitesse
intellectuelle et à leur démarche de cowboy. Cela participe surtout
de la même abjection, celle qui consiste pour les mafieux de
Marseille et d'ailleurs, à empoisonner les jeunes gens et à livrer
des gamines en pâture...
Bon
d'accord, Gaëtan entrerait dans ma piaule, là maintenant, en
défonçant la porte du pied et me jetterait une valise avec 100
petites patates je les prendrais sûrement... (1).
Mais il faut me comprendre ! J'ai un buron à construire et c'est
juste ce qu'il me manquait. Et puis après, promis, vous n'entendrez
plus jamais parler de moi.
Quand
le caïd repartirait au volant de son audi, je lui ferais quand même
un doigt -après m'être assuré qu'il ne me verrait pas-. Parce que
moi, c'est le juge Michel que j'aime ! Il roule en citroën...
Passez
de simples fêtes de fin d'année...
Jaco
(1)
Non là,vraiment, je déconne ! Je préfère encore mourir à Toulon...
Chronique d'humour du 23 décembre 2014
Le
père Noël est une dorure...

Noël
est d'une utilité reconnue publique comme une source de l'Aubrac. Il
resserre parfois les hommes qui se sont éloignés pour quelques
futilités et même les coeurs, quoique ces derniers aient tendance à
se durcir inconsidérément. Car avant, au bon vieux temps du Hamas
et du KGB, on était encore capable de déposer les armes auprès du
sapin, ce qui permettait aux enfants de prendre... la relève. Non,
mais sans rire, il y avait un semblant de paix. Et pour aussi
fragile, brève et hypocrite qu'elle fut, elle pouvait avoir du sens
pour tous ceux qui avaient besoin - qui en avait la force et la foi -
d'espérer !
Désormais,
il n'y a plus de trêve, plus d'œcuménisme, plus de tolérance. Car
Dieu, dans son immense bonté nous a gratifié de l' islamisme sans modération,
et de "Dash" qui lave plus blanc. La dèche des sentiments si vous « aimez mieux »
! Bref c'est la merde, même la veille de Noël : putain d'Adèle...
Il ne reste plus à espérer que face à la barbarie de
groupuscules de quelques milliers de satanistes qui filent la
colique à la terre entière, le reste de la planète saura réunir,
le gros colon israélien et le pauvre lanceur de pierres gazaoui ;
la famille nombreuse pour tous et ce gentil petit couple de PD ; le
noc au volant de sa golf ou de son 4X4 allemand et le brave Jaco...
Cela
suffira-t-il a rétablir le bonheur sur terre et le nocsensus,
rien n'est moins sûr ! Mais cela vaut d'essayer même si
l'on n'est pas un grand adepte du sus... Enfin je me comprends.

J'ai
donc vu qu'à côté des classiques légo, monopoly et jeu des mille
bornes, la tablette faisait partie des cadeaux en pointe du moment.
Non, non madame qui me faites l'honneur de finir l'année en ma
compagnie, il ne s'agit nullement d'une tablette de chocolat. Ni même
de celle, friponne, dont vous rêvez peut-être, entre le torse velu
et le petit Jésus vigoureux de l'homme idéal. Ni cacao, ni
abdominaux, il s'agit, pardi, de l'écran plat. Il paraît que c'est
bon pour son épanouissement. Le jeu de construction en pin des
Vosges ou en châtaigner de Corse, c'est nocif. Mais le petit
ordinateur coréen alors, qu'est-ce que c'est bien !
J'ai
même entendu un de ces pédants psychiatres prétendre que cela
rapprochait le bambin de ses parents car il apprendrait à mettre le
doigt sur l'écran tactile tout en sautant sur les genoux de maman.
Ça vous arrive, vous, de vous poser 5 minutes pour réfléchir et
d'un coup vous lever en réalisant les inepties que l'on vous assène
? Non ? Ah ! Je me disais aussi !!! Mais vous avez raison ! Vous
vivrez vieux... sans vous énerver.

Car
le plus désastreux, ce n'est pas l'amoncellement de jouets inutiles
mais bien la prolifération de cadeaux nuisibles. C'est la
production, la marchandisation de produits qui n'enrichissent jamais
l'esprit, mais les multinationales, les économies esclavagistes, les
commerciaux et les commerçants complices et replets.
Et
là où l'humanité s'honorerait d'instruire les pauvres gens, les
marchands avides et monstrueux se plaisent à les dépouiller. A les
avilir.
Ah
! té bo Per Noel (c'est écrit, il faut nous y faire, comme nos
enfants le font sur leurs portables !) Mais tu n'es pas des nôtres.
Tu es trop gras pour être honnête... Rentre
chez toi, en Finlande, ou je ne sais où … en fin d'une
civilisation.
Et
Jésus dans tout ça ? aurait interrogé Jacques Chancel à l'époque
où il nous arrivait de regarder le poste sans voir apparaître
l'abominable Naguy...
Enfin
bon, si j'ai l'air révolté par cet immonde qui ne tourne plus rond,
je dois préciser encore une chose : le jour de Noël, je serai tout
de même heureux d'offrir une mandarine à mes petits-enfants.
D'abord parce qu'elles sont du jardin. Ensuite parce que je me dis
qu'il y a plein de gens bien qui n'ont pas pu avoir d'enfants.
D'autres les ont perdus. Sans compter ceux, les malheureux, qui n'en
ont pas voulus, mais qui les aurait pourtant mérités...
Parce
que c'est dans leur regard seulement, qu'on peut encore puiser une
vague espérance...
Jaco
On
ne va pas se raconter d'histoire, je suis très fier de vous qui avez
déjà participé à la construction du buron de mes rêves, qui est
aussi le vôtre.
Mais
je m'aperçois que l'écrasante majorité d'entre-vous ne s'est pas
encore manifesté. Et vous n'avez, ma foi, pas complétement tort :
plus c'est long... Toutefois n'hésitez pas à vous manifester tout
de suite après les fêtes et ses repas festifs parfois indigestes.
Il sera tant alors d'investir sur la bonnes bouffes, le grand air et
le bel accueil.
A
moins que vous ne vouliez programmer votre découverte de l'Aubrac en
2020 !
Retenez
donc ces trois principes :
- En souscrivant très vite vous augmentez vos chances de choisir un séjour dès 2016
- Si la somme de 100 000 euros n'est pas atteinte nous ne procéderons pas au recouvrement de vos promesses de dons...
Chronique d'humour du 16 décembre 2014
CELA faisait quelques bonnes piges que je n'avais pas pris la voiture pour
rallier seul, le Var d'adoption à mon Tarn natal. Cela me remit en
situation, lorsque je naviguais naguère, le week-end, d'un stade à
l'autre, au temps où le rugby pouvait se pratiquer entre nous et à
la bonne franquette, aussi bien à Auch qu'à Bourgoin. Si j'ajoute
les parcours à vocation familiale que je viens d'évoquer plus haut, des
kilomètres, j'en ai avalé presque autant qu'un électeur de gauche
n'ingurgite de couleuvres depuis deux ans...
Qu'est-ce que
vous voulez, je fais partie de ces grands pollueurs qui ont toujours
aimé tenir entre leur main un volant, improprement baptisé ainsi
lorsqu'on sait que dans les avions, ont appelle ça un manche à
ballet (surtout quand le trafic est dense...) Enfin je me comprends !
Remarquez, j'aime la conduite plus pour les sensations qu'elle
procure, la découverte des paysages, la diversité du décor et les
jolies airs sortis de l'autoradio, que pour la bagnole elle même...
La
bagnole, l'important c'est qu'elle roule et soit de fabrication
française pour nous maintenir un peu de boulot et quelques
devises... Mais pour ce qui est de la forme et du logo, on s'en tape
un peu, non ? Non ! je sens que vous n'êtes pas d'accord. Quand je
vois le nombre d'allemandes qui investissent nos voies et nos
parkings, je comprends que ce qui compte pour vous... c'est le logo !
J'aime tellement conduire et écouter Barbara tandis que l'horizon s'enflamme par dessus la longue dame brume, qu'il m'est arrivé de me dire que plutôt que d'écrire pour des zèbres rouge et noir, j'aurais mieux fait de parcourir le monde à bord d'un 38 tonnes. Le lundi à Carmaux, le mercredi à Budapest et le vendredi à Athènes... Et un salaire à la fin du mois, une femme dans chaque aire... Le rêve, non ?
Non
? Pourquoi vous me dites tout le temps non, aujourd'hui ? Enfin, là
je suis d'accord. C'est plutôt non ! Parce que si j'ai croisé sur
mon parcours journalistique un nombre considérable de « fifres »
et de « tambourins », je dois reconnaître que l'idée de
fréquenter cette horde de « grosses caisses » toute une
vie, aurait tendance à m'effrayer a posteriori.
Parce
qu'ils ont beau se coiffer de bonnets rouges, les types, on devine
tout de même leurs grandes oreilles. Voyez, en empruntant jeudi
l'autoroute reliant Brignoles à Toulouse, j'ai été pris de
vertiges. Je me suis aperçu que je venais, en quatre cent bornes, de
doubler... quatre cent bornes de camions et d'en croiser autant ! Et
je ne vous parle même pas de ceux, les petits malins, qui coupent à
travers pour éviter en prime les péages autoroutiers et qui
défoncent de la sorte notre réseau départemental. Lequel part en
biberine vu que le Conseil général n'a plus un seau de goudron
pour reboucher les nids de poule dans lesquels les gros culs pondent
leurs hydrocarbures.
Dire
qu'ils nous emmerdent, est bien en deçà de la réalité. Ils nous
empoisonnement. Littéralement. Je ne parle même pas de leurs
dépassements intempestifs en côte, lorsqu'il faut patienter de
longues minutes pour qu'ils se replacent sur la voie qu'ils
n'auraient jamais dû quitter, mais de l'épais brouillard crasseux
dans lequel ils vous engloutissent, vous enlevant ainsi de précieuses
années de vie, vous qui veniez d'arrêter de fumer dans l'espoir de
la rallonger.
Au
temps de Max Meynier, d'Europe 1 et de Jean Yanne on n'hésitait
pourtant pas à proclamer « les routiers sont sympas ».
C'était peut-être vrai, mais c'est surtout qu'ils étaient moins
envahissants.

Car
si ce sont leur pognon que veulent sauver les patrons routiers, nous
c'est seulement la planète que l'on aimerait bien épargner !
Qu'est-ce qu'on peut être mesquins à nos heures ! Limiter les
transports c'est simple. C'est déjà consommer ce dont on dispose
sur place. Genre si les Bretons bouffent des artichauts et leurs
cochons plutôt que des olives et nos agneaux, ils n'en deviendront
pas immédiatement plus snoc qu'ils ne le sont déjà et leur bonnet
rouge ne virera pas au vert. Et si ma foi, on laisse aux Hongrois
leur terrine de canard, pour bouffer les nôtres, on dépensera
certes un peu plus, mais on mettra l'humanité à l'abri de la couche
d'ozone.Je ne parle même pas, d'Ikéa-caca.
Et
si on place des containers de choses indispensables sur des trains
qui traversent le pays la nuit, sagement, sans lâcher le moindre
gaz, on ne se réveillera plus le matin en crachant nos bronchioles.
Bon,
j'ose imaginer que tout le monde peut être en phase avec cela. Mais
que pèse mon petit édito énervé du mardi, face à la grande
indifférence du monde ? Enfin, quand je parle d'indifférence, je
sais très bien qu'il s'agit réellement de peur. Car ces types qui
n'ont ni foi ni loi et dont le syndicat fait trembler l'Amérique
depuis que le tracteur Ford existe, n'ont aucune limite à leur
cupide cynisme.
On
l'a bien vu lorsqu'ils ont violé les lois de la République en
brulant les portiques d'écotaxes et en faisant plier un gouvernement
désemparé et pusillanime. Alors cessons d'enquiquiner ces tyrans de
la route, ces brigands de grands chemins, ces poètes du calendrier
Michelin, ces sentimentaux de caniveau. Sans quoi, il vous foutent
deux camions en travers et ils vous pourrissent la vie, avant de vous
l'enlever ! Avec leurs bonnets rouges, il se prennent vraiment pour
le commandant costaud...
Il
n'empêche que j'aurais bien aimé écouter Mozart dans la cabine
de mon 38 tonnes... Une petite musique au bout de la nuit, lorsque l'aube joue encore à faire
semblant !
Jaco
Chronique sans panique du 2 décembre 2014
Même pas inquiet …
QUELLE idée ! Bien sûr
que non ! Je ne suis pas inquiet... Je le sais bien, que vous allez
souscrire au Jacothon. Comment pourrait-il en être autrement ? Vous
qui avez tant aimé les plats que nous avons servis place Lambert, les
idées que nous avons échangés, les rires que nous avons nourris,
enfin, toutes les émotions que nous avons partagés... Je ne vous
vois pas nous oublier, une fois passé l'angle de la rue.
Vous allez vouloir nous
accompagner, en prenant -ou pas- le chemin de Saint-Jaco de
Compostelle, vers cette nouvelle et belle vie tout là-haut sur le
plateau de l'Aubrac qui vous tend les bras et nous attend depuis
l'éternité.
Vous profiterez, en
prime, durant les longs mois de construction de votre futur buron de
villégiature, de toutes les belles histoires que je vous raconterai,
de blog en large, et même sûrement parfois, en travers.

Vous serez gâtés ensuite en partageant les trente plus belles
recettes de mes grands mères (et de ma maman) à Aubrac sur mer. Ce
sera le premier livre de cuisine où vous pourrez reproduire les
recettes en retrouvant dans l'assiette ce que vous espériez. Vous
voyagerez enfin dans l'Aubrac d'antan, celui des premiers burons,
avant de pousser la porte du dernier d'entre-eux : le nôtre.
Et voilà, nous y serons
! Ouf !! On n'y croyait plus !!! Vous viendrez nous rejoindre parmi
les jonquilles, les gentianes, les oeillets, l'ancolie et des
centaines d'espèces éclatantes ; sur les sentiers empierrés des
grandes prairies où paissent les vaches et où pousse la paix. Après
une côte de boeuf, une omelette aux cèpes, un tripous-aligot, nous
blaguerons, l'été sur la terrasse ouverte sur le monde, comme nos
idées. Ou serrés contre la cheminée, partageant la chaleur de nos
retrouvailles.
Alors pfff ! Bien sûr
que non ! Je ne suis pas inquiet. D'autant que vous le savez,
désormais c'est sur la complicité de nos amis, mais aussi de nos
camarades et clients accumulés durant cinq ans que nous comptons pour
nous sortir de là. Parce que s'il faut attendre l'aide des
banques... Elles peuvent éventuellement vous conduire en prison,
avec un petit effort supplémentaire elles peuvent même vous pousser
au suicide. Mais vous aider à réussir un beau projet, à tenter
votre chance -dès fois qu'elle se présenterait- alors là, gardez
vous d'y compter. Toutefois, je crois avoir deux amis derrière le
guichet de l'une d'elle, je vais peut-être m'y présenter, parce que
je rêve encore...
Tu parles ! Bien sûr que
non ! Je ne suis pas inquiet... D'ailleurs pour collecter 100 000
euros, il faut pas s'appeler Ulysse : c'est pas la mer à boire. Ni
Héraclès : pas besoins de nettoyer les écuries d'Augias à la
petite cuillère.
Il suffit d'avoir 1 000
personnes qui vous envoient 100 euros. Bon moi, je connais bien
l'Emile, mais pas les mille. Alors j'ai tablé sur 300 euros. Et là
les 350, sûr que je les connais. Ho ! y en a qui ne pourront pas
faire mieux que 50 ou 100 €. Mais y en a aussi qui ne seront pas
embêté par 1000 €. Qui nous aiment assez pour ça. Et ça tombe
bien, parce que cela correspond à une semaine de bonheur extrême à
Nasbinals à partir de l'été 2016 ! 1000 euros à deux c'est rien,
pour de l'eau pure, de grands espace et beaucoup d'amour. C'est
beaucoup moins qu'un week-end à Londres ou une semaine en Tunisie.
Et de chez nous, au moins, vous reviendrez avec 10 kilos de plus de
bien être, tandis que de votre voyage exotique, vous rentrerez tout
jaune, avec la colique et des milliers de photos dont vous ne saurez
que faire. Et en plus vous aurez salopé la planète avec votre
air...bus de ne pas y toucher. Pas tant qu'avec votre 4X4 de la
panzer division, mais quand même...
Non, je ne suis pas
inquiet. Bon d'accord, y en a qui m'ont déjà envoyé leur promesse.
Des zélés sans doute. Les premiers furent des restaurateurs. Des
bons -excellents même-, mais qui craignent que je reste dans le coin
pour leur faire de l'ombre. Puis un couple d'amis fraichement
retraités et qui ne sait quoi faire ni de son argent, ni de son
temps. Puis mon « cousin », qui avait déjà été le
premier à me visiter à Saint Jean, alors que j'étais encore sur la
table d'opération -même que le chirurgien n'avait pas été
d'accord pour qu'ils finissent l'opération à sa place-. Puis encore
des amis, préférant sûrement passer parmi les premiers afin de
garder leur rang dans notre estime. Puis mon BO qui signera son
chèque à l'encre rouge. Puis l'un de ces couples de clients
complètement accrocs à l'Aubrac (sur mer) qui nous reprochèrent
tant de décrocher, qu'ils voulurent se faire pardonner...
Et puis, et puis et puis
… c'est tout. Alors, bien sûr que non. Je ne suis pas inquiet...
enfin, pas trop !
Jaco
Les
souscriptions
Soutien
: pour 50 € vous
recevrez les trois livres de Jaco en format PDF : (printemps 2015,
automne 2015, puis à l'ouverture du buron) et le blog de Jaco toutes
les semaines.
Vous
participerez au tirage au sort (une chance sur dix) qui vous fera
gagner une nuit et deux dîners en haute saison ou deux nuits et
quatre dîners en basse saison.
Complicité
: pour 170 € vous
recevrez les trois livres de Jaco en format PDF : (printemps 2015,
automne 2015, puis à l'ouverture du buron) ; vous réserverez une
nuit et deux dîners à la saison de votre choix
Passion
: vous pourrez verser autant que vous le voudrez par tranche de 150
euros (au lieu de 170) à partir de 4 nuit (600,750,
900, etc.) Vous recevrez les trois livres de Jaco en format PDF et
réserverez une nuit et deux repas par tranche de 150 à la saison de
votre choix.
Déraison
: à partir de 4 000 euros, vous
réserverez une semaine par an pendant 5 ans (ou 35 jours à répartir
comme vous le souhaitez.) Vous recevrez les trois livres de Jaco en
édition de luxe papier. Votre
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N'envoyez
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sera donnée aux plus gros souscripteurs et à ceux qui ont renvoyé
ce bulletin le plus rapidement.
Chronique et poème sur le temps qui passe du 18 novembre 2014
Image
de Nasbinals
On
ne revient jamais tout à fait de l'enfance.
Certains
même ne l'ont jamais vraiment quittée.
Elle
n'est pas non plus, frappée d'obsolescence.
Et
reste à nos cerveaux, à jamais programmée...
Qui
guideront les pas tout comme une évidence ;
Pour
d'autres, c'est l'amour et la complicité
On
peut naître et être sur les coteaux du Tarn,
S'y
sentir fort à l'aise, et vivre en harmonie
Puis
découvrir un jour dans sa propre lucarne,
Un
endroit absolu, un besoin d'infini...
Et si c'est en Aubrac, alors comment vous dire ?
Cela
deviendra vite obsessionnellement,
Une
étoile à atteindre et peut-être pire :
Un
astre incandescent puis éternellement...
Vaches
et pèlerins croiseront leurs destins
Dans
ce décor sobre, dépouillé. Comme avant
Que
les hommes de bien égarent leur latin.
Le
marcheur, l'animal vont faire leur chemin,
Malgré
tous les chaos de ce sol tourmenté,
Par
les gels, les déluges et les coups du malin.
Sur
ce plateau peuplé seulement de mystères
Soudain,
d'une cheminée les parfums voltigent,
Vous
entrez humblement, soudain, plus de misère...

De ce buron perché, perdu loin dans la brume,
Vous
devinez les autres et vous les dominez,
Au
coin de l'âtre cossu, une soupe exhume
Des
tas de souvenirs enfouis au fond du nez.
Reprenons il est temps, le sentier vers Compostelle.
Là-bas
Sainte Marie, traits durs et très sage
Émerge
à présent et les cloches t'appellent.
Révère
sa splendeur, issue du fond des âges.
A mon cher Nasbinals, plus que partout ailleurs,
Cette
solennité, sobre, disons rustique,
Ce
recueillement, masquant une vraie chaleur
Préservent
la valeur, le sens d'une relique.
C'est
un village, à l'évidence, magnifique,
Peut-être
l'est-il plus encore qu'il ne le croit,
Il
est fait d'un tout, il est massif et magique.
De
schiste, granite, volcan, il fait son poids.
De
blancheur absolue, d'un silence glaçant,
Le
village entame alors, tranquille, anonyme,
A
travers l'horizon, son parcours frémissant.
Et
le printemps ruisselle, de son gel émergeant,
Les
pierres omniprésentes à la clarté scintille
Bientôt
de la jonquille s'orneront tous les champs
Narcisse
brodera son canevas gracile.
Ni
les burons, ni les mazuc, mais nos amis
Qui
à l'hôtel de la Route d'Argent résident ;
Accueillant
bras ouverts tous ceux qu'ils ont admis.
Rentrés les derniers foins et cueillie la gentiane,
Le matin pique un peu au pied des derniers cèpes.
L'autan pousse ses bouffées de mer et d'automne
Sur ses arbres pelés, la nature pose un crêpe.
Point
de tumulte, et ce n'est pas du mauvais temps.
L'Aubrac
ne souffre pas de maux inextinguibles,
De
l'aube vive au doux soir, il vit. Simplement.
Jaco
____________________________
Chronique de d'amour (pas de guerre) du 11 novembre 2014
Les Poilus à gratter de
notre société
Il ne fait pas bon avoir
vingt ans en 2014, entends-je parfois. Non sans stupéfaction ! Parce
qu'il y a 100 ans c'était mieux ? On ne parlait pas alors de
matraquage fiscal, ni de matraquage policier comme à Sivens. C'était
directement de la mitraille, pour cette jeune chair à canon.
Vous je vois bien que
non. Mais moi, qui doit bien être un peu noc sur les bords, je suis
mal à l'aise dans cette société, au milieu de voisins, de
relations et parfois plus près encore, qui disposent de tout et
souvent de l'inutile et se plaignent toujours de manquer et de trop
donner. Mais ils manquent de quoi ? Et ils donnent quoi ?
Comme pratiquement
personne, j'ai regardé les deux mardis précédents « Ceux de
14 » une série en huit épisodes diffusés donc, en deux fois.
C'est la chronique d'une sale guerre saisie, vibrée, dégueulée de
l' intérieur par un héros des tranchées et de la littérature :
Maurice Genevois. Je suis terriblement mal à l'aise, parce que nous
étions si peu nombreux à partager ce moment horrible d'intimité
avec nos aïeux qui se sont fait crever la paillasse pour nous.
Certes sur TF1 nous aurions sans doute été quatre fois plus
nombreux puisque visiblement pour une partie du peuple, il n'y en a
qu'une, c'est la une. Mais la grande indifférence des blasés,
égoïstes, nombrilistes du XXIe suscite une nausée proche de celle
qui devait assaillir le combattant de Verdun qui voyait la bouche de
son copain de tranchée, se déchiqueter dans un éclat d'obus ou
jaillir la tripaille dans la neige rubescente.
Après celui de
l'indifférence que je me propose d'instruire jusqu'à mon dernier
souffle, je ne vais quand même pas refaire le procès de la guerre.
D'autres s'y sont collés avec plus ou moins de bonheur et
l'opiniâtreté qui leur valut tous les honneurs. Comme le chantait
Brassens, combinant finement le cynisme et l'humanisme, « Moi
mon Colon, celle que j'préfère c'est celle de 14/18 ».
Genevois n'était que Lieutenant. Mais il en a immortalisé
l'abjection à travers un texte limpide, intimiste et d'un
bouleversant réalisme.
Nous sommes aujourd'hui
le 11 novembre et fêtons l'armistice. Cela me ramène encore à
l'enfance. Lorsque dans les brumes automnales, les rigueurs
matinales, parfois les premiers flocons, je défilais, avec ceux de
mon école Victor Hugo, de l'Hôtel de ville au cimetière. Il
m'arrivait de me fâcher après deux cancres -comme moi- qui
rigolaient dans les rangs ou pire encore, à la sonnerie aux morts.
Si je n'ai jamais éprouvé de passion pour l'armée, j'ai toujours
eu enfoui dans l'âme, une fascination, une profonde gratitude à
l'égard des Révolutionnaires, des Poilus et des Résistants.
Cette graine qui n'a
jamais levé en moi -je n'en ai d'ailleurs pas eu, par chance,
l'occasion- ne m'empêchait pas de défiler solennellement au son de
Sambre et Meuse, du chant du Départ et de la Marche de la deuxième
DB. Maintenant ça y est, ça me revient ! C'est que mon pépé
Jules, en fut, du Chemin des Dames. Là il n'y avait pas de gonzesse.
Que des types qui n'avait rien demandé à personne. Et qu'on avait désigné-là, d'office, pour empêcher les
volskwagen et les audi
d'envahir le marché. Je peste d'ailleurs, car malgré les sacrifices
de millions de malheureux entre Vosges et Somme, elles ont quand même
fini par entrer...
Nous faisons partie des
générations qui n'ont pas eu le loisir de connaître leurs
grand-pères. Calista, Hugo, Malone, vous ne mesurez pas la chance de
pouvoir profiter d'un papi aussi génial que le vôtre (humm !).
Le mien est mort en
quarante deux. Vous me direz qu'il en a donc réchappé, de la
boucherie ! D'ailleurs à bien y réfléchir, si Jules n'était pas
remonté des tranchées, je vois mal comment je serais né ! Non
mais des fois, vous réfléchissez ? Il en réchappa, mon héros à
moi, Croix de guerre et médaille militaire à l'appui. Mais dans
quel état ! Intoxiqué par les gaz bertholites qui vous rongent les
poumons, il finit par s'éteindre tandis que les allemands étaient
dans Paris. En sorte qu'en ayant gagné la première, l'ironie du
sort le fit mourir durant la seconde.
Mais vous l'aurez
compris, même s'il m'a légué une embarrassante dilatation des
bronches, je suis fier de ce pépé (à l'époque on n'osait pas papy
et encore moins papounet). Je suis persuadé qu'il aurait préféré
prospérer dans l'entreprise de maçonnerie familiale, mais il ne
s'est pas enlevé du milieu et malgré l'absurdité de ces conflits
qui noircissent nos livres d'histoire depuis la nuit des temps, je
l'en remercie.
Si nous devions nous
retrouver demain, j'ai tendance à croire qu'il ne m'en voudrait pas
de m'élever contre le patriotisme ambiant, le chauvinisme aboyant
qui à tous les niveaux de la société en déshonore les tenants et
les abrutissants. Oui la préférence nationale c'est nul et cette
obsession à vouloir à tout prix la victoire des bleus sur les
rouges c'est creux... Ce qui compte c'est de défendre son emploi
(d'où l'importance de rouler français), d'intégrer celui qui vient
en ami et d'aider les plus faibles.
Il ne sert à rien
d'aimer son pays si l'on n'aime pas avant tout, les hommes...
Jaco
Chronique d'humour revue et rougie du 4 novembre 2014
Le facteur écrasé par sa bagnole
JE radote un peu c'est
évidemment "beaucoup" qu'il faut lire mais cet euphémisme, au demeurant
bien pardonnable, traduit un regain (tardif) de pudeur et j'ai déjà eu l'occasion de vous le dire, mes premières amours furent les lettres ce doit être à cause de Paul-Louis Courier dont Jaco aura lu, très jeune, les célèbres pamphlets contre la … Restauration ! Pas
les lettres modernes que l'on scanne avec un smartphone, ni celles
qu'on livre avec souvent bien du retard en voiture. Les lettres à
l'ancienne, c'était tout de même autre chose ! Dans Marius et Fanny, le
facteur les ouvrait parfois avant leur livraison. En sorte qu'il pouvait
rassurer le destinataire : « Votre fils a été touché par la malaria,
mais il va désormais beaucoup mieux. » « Ah merci ! » répondait la maman
apaisée qui allait prendre le temps d'ânonner la missive sans se biler.
heureux temps où les mères illettrées et
néanmoins destinataires d'enveloppes timbrées expédiées par leurs
petits poilus en vacances à Verdun, devaient solliciter le secrétaire de
mairie pour s'en faire lire le contenu
L'envie
d'être « préposé » ne m'est pas venue spontanément comme on découvre
son amour du piano, ou son attirance pour les sciences. Ce ne fut même
pas d'admiration pour mon frère aîné qui ouvrait, aux commandes de son
solex, ce qui aurait pu devenir une tradition familiale. pour
un préposé, astreint à poser sa besace sur le guidon, utiliser un
Vélosolex déjà déséquilibré par son moteur à l'avant, constitue, si l'on
ose dire, un facteur de risque
C'est
que n'ayant jamais été à l'école, si ce n'est pour y jouer au rugby aux
récréations -histoire de contourner l'interdit familial, maman étant
sans doute la seule à Graulhet à proscrire la pratique de ce jeu
culturellement obligatoire- je n'avais guère d'autre option. ce
n'est pas comme aujourd'hui où président, ministres, préfets et
téléistes ne cessent de répéter que "toutes les options sont sur la
table" Il y avait bien la mégisserie, cette noble industrie
du cuir. Mais pour y avoir tâté très jeune, il me semblait que j'avais
toutes les chances d'y laisser la peau. C'est pourquoi je laissais
généreusement ma place aux arabes et autres portugais, dont personne ne
trouvait alors qu'ils mangeaient notre pain si ! si ! L'extrême droite les en accusait déjà. Bien
au contraire, il nous épargnaient les sales besognes. J'ai d'ailleurs
la nostalgie de ce temps où mes copains s'appelaient Ali, Mohamed et
bien d'autres oubliés. Ce dont je suis sûr, c'est qu'aucun ne s'
appelait Mourad ! qui aura quand même eu le mérite d'envoyer paître la valkyrie frontiste
Bon, où en étais-je ? Oui, il y avait aussi la maroquinerie. Le test ne fut pas beaucoup plus concluant. la maroquinerie ne saurait concerner que les politiciens aspirant à devenir ministres Il
s'en fallut de peu que je ne laissasse une main sous la presse. C'est
là que je me suis dit : mieux vaut le journalisme... Non, restons
chronologiques, même si tout jeu de mot est bon à picorer en route.
Faire des sacs -j'étais trop honnête- et des portefeuilles -j'ai
toujours détesté l'argent-, ce n'était pas pour moi non plus !
D'ailleurs je n'ai jamais été habile de mes mains. Car m'étant essayé à
la cuisine, je peux vous assurer que ce n'est en rien un travail manuel.
Pas plus en tout cas que le piano...
N'étant
pas très intellectuel non plus, j'aurais pu faire comme les castors
(merci Dutronc), mais côté queue, je ne fus jamais des plus vaillants
non plus...inquiétant aveu dont on ne sait
pas trop s'il le faut le prendre au pied de la lettre (nous y revoilà !)
Les enfants dont Jaco revendique la paternité seraient-ils en somme
imputables à un éventuel facteur ayant jadis sonné deux fois ? Il
me restait donc la Poste et ses belles lettres. Ah ! Les longues
marches de boite en boite dans les lueurs nacrées des petits matins
villageois... hugolien ! Ah ! Les beaux horizons rougeoyants à l'aube de toutes les douceurs de vivre... lamartinien ! Ah ! Les tournées précoces dans les sous-bois humides, allant de ferme en ferme entre chant du coq et sourire de la fermière. du Verhaeren ! A
pied, en vélo ou en 4L, la balade du facteur dans la France éternelle,
celle qui roupille, râle et soudain resplendit, n'a pas de prix. Le
directeur général le sait bien et c'est pourquoi il les a toujours si
mal payés.
Mais
ce n'est pas pour ça que j'ai fini par renoncer à une grande carrière à
ce que l'on épelait encore P.T.T. Ce n'est pas tant aussi, parce qu'il
fallait que je parte à Paris, puisque j'y allais auprès de ma blonde qui
avait également consenti à passer le concours. Pas le même. Celui
au-dessus ! Agent d'exploitation. Un truc de capitaliste (voir Marx, oeuvres choisies in La Pleïade Un truc où c'est toi qui te fait exploiter en réalité. Elle n'aurait pas été sur le terrain, mais derrière un guichet. : « oui, au suivant ! C'est pourquoi ? Prenez le formulaire numéro 4 »
aurait-elle éructé sans même regarder le client et moins encore lui
sourire. Le tout en refaisant ses ongles et en tournant les pages d'un
magazine féminin, tout en parlant avec sa voisine de bureau. Bref, elle
aurait fini complètement... conne. tant qu'à vivre à Paname, elle aurait pu être violoniste aux guichets du Louvre
Ce
n'est même pas parce que j'avais peur des chiens. Car c'est un métier
où même quand tu les aimes au départ, les cabots, tu finis par les
gerber et ne plus les voir en peinture que sous forme de hotdogs.
L'acrimonie
à l'égard de ces bébêtes remontent je crois à l'antiquité. Au Cerbère.
J'ai dû croiser mon premier chien à l'âge de six ans et … il m'a marqué.
Au mollet ! Une fois que ces présentations furent faites, je leur
gardai une dent définitive... Même si vous ne connaissez pas
personnellement Brigitte Bouldogue on vous a sûrement asséné le fameux :
« si tu n'aimes pas les chiens, tu n'aimes pas les hommes... » il existe une variante carrément "zoophile" (révérence gardée) : "Plus je regarde les hommes et plus j'aime mon chien."
Et
là je ne peux plus me dissimuler derrière mon pseudo humanisme. Oui je
suis démasqué, je n'aime pas les hommes qui ont des chiens complètement
cons. Ceux qui aboient tous les matins pendant les quinze ans de leur
putain de vie, après un pauvre facteur qui, malgré son nez rouge et son
poil dans la main, ne ferait pas de mal à un chie houa houa ! Ouaf ! (interjection anglo-saxonne se substituant au "boufre !" exclamatif d'autrefois)
La
vérité, sur ma vie, purée de ma mère, c'est qu'après avoir vu ma
carrière journalistique mort-née par le coup de graisse de l'immonde
Baylet, qui m'avait exfiltré de Midi-Olympique alors que j'y réalisais
des prouesses, c'est un gigantesque coup de piston qui décida de mon
destin. Et m'évita la Poste à perpétuité. Le seul coup de piston qui
changea disais-je, mon destin. Non pas de Giscard -qui venait d'être
battu- mais du RPR pour lequel j'avais milité, à l'époque où De Gaulle
n'avait pas encore rétréci au lavage. en
fait ce sont les laveurs du gaullisme qui ont rétréci : lui n'a cessé
de s'allonger car, comme le duc de Guise, il est encore plus grand mort
que vivant
Toulouse-matin,
ne fit pas long feu mais sa brève apparition suffit à changer le cours
de ma vie, comme ce fut le cas de tant de gens, non loin de là, à
Lourdes. Le miracle dura vingt-huit ans, mais croyez bien que cela
faisait un bail que j'avais cessé de voir la Vierge. Jaco, tes paresses caudales l'auront dissuadée de t'apparaître
Tout
ça pour dire que ça m'énerve de ne plus avoir le courrier le matin à 10
heures. Figurez-vous que dans mon quartier -à trois cents mètres du
village-où une tournée à pied ou en vélo, serait à la fois économique,
écologique et probablement plus rapide, les facteurs se baladent
désormais en bagnole. Certes ce ne sont pas des volkswagen ou des opel
-on l'a échappé belle !- mais quand même. Le type démarre, il trifouille
dans sa boite, descend, remonte, redémarre, cale, s'énerve et à
l'arrivée, il a mis plus de temps que s'il avait fait sa tournée à
pince. et, pendant que cette caravane passe, les chiens aboient-ils ?
J'ignore
qui a décidé de motoriser les facteurs. Ni surtout pourquoi ?
(Peut-être pour doubler leurs tournées et couper en deux leurs effectifs
?) Mais en cette période bénie de récession où l'on peut enfin
raisonnablement rêver de décroissance, il y a de l'anachronisme dans
l'air. On a voulu faire de ces hommes de lettres, garants d'une société
solidaire et conviviale, des représentants modernes du libéralisme
cupide, stupide, égoïste. Pas sûr que la Poste privatisée nous permette
de recevoir notre courrier plus vite... Mais elle n'est plus là pour ça ! D'ailleurs on ne lit plus, alors…
Jaco
Un petit coucou amical et nostalgique à mon idole Didier, maître facteur (à pied) du centre ville de -Parce que- Toulon !!!
Le
facteur écrasé par sa bagnole
JE radote un peu et j'ai déjà eu l'occasion de vous le dire, mes
premières amours furent les lettres. Pas les lettres modernes que
l'on scanne avec un smartphone, ni celles qu'on livre avec souvent
bien du retard en voiture. Les lettres à l'ancienne, c'était tout
de même autre chose ! Dans Marius et Fanny, le facteur les ouvrait
parfois avant leur livraison. En sorte qu'il pouvait rassurer le
destinataire : « Votre fils a été touché par la malaria,
mais il va désormais beaucoup mieux. » « Ah merci ! »
répondait la maman apaisée qui allait prendre le temps d'ânonner
la missive sans se biler.
L'envie
d'être « préposé » ne m'est pas venue spontanément
comme on découvre son amour du piano, ou son attirance pour les
sciences. Ce ne fut même pas d'admiration pour mon frère aîné qui
ouvrait, aux commandes de son solex, ce qui aurait pu devenir une
tradition familiale.
C'est
que n'ayant jamais été à l'école, si ce n'est pour y jouer au
rugby aux récréations -histoire de contourner l'interdit familial,
maman étant sans doute la seule à Graulhet à proscrire la pratique
de ce jeu culturellement obligatoire- je n'avais guère d'autre
option. Il y avait bien la mégisserie, cette noble industrie du
cuir. Mais pour y avoir tâté très jeune, il me semblait que
j'avais toutes les chances d'y laisser la peau. C'est pourquoi je
laissais généreusement ma place aux arabes et autres portugais,
dont personne ne trouvait alors qu'ils mangeaient notre pain. Bien au
contraire, il nous épargnaient les sales besognes. J'ai d'ailleurs
la nostalgie de ce temps où mes copains s'appelaient Ali, Mohamed et
bien d'autres oubliés. Ce dont je suis sûr, c'est qu'aucun ne s'
appelait Mourad !
Bon,
où en étais-je ? Oui, il y avait aussi la maroquinerie. Le test ne
fut pas beaucoup plus concluant. Il s'en fallut de peu que je ne
laissasse une main sous la presse. C'est là que je me suis dit :
mieux vaut le journalisme... Non, restons chronologiques, même si
tout jeu de mot est bon à picorer en route. Faire des sacs -j'étais
trop honnête- et des portefeuilles -j'ai toujours détesté
l'argent-, ce n'était pas pour moi non plus ! D'ailleurs je n'ai
jamais été habile de mes mains. Car m'étant essayé à la cuisine,
je peux vous assurer que ce n'est en rien un travail manuel. Pas plus
en tout cas que le piano...
N'étant
pas très intellectuel non plus, j'aurais pu faire comme les castors
(merci Dutronc), mais côté queue, je ne fus jamais des plus
vaillants non plus... Il me restait donc la Poste et ses belles
lettres. Ah ! Les longues marches de boite en boite dans les lueurs
nacrées des petits matins villageois... Ah ! Les beaux horizons
rougeoyants à l'aube de toutes les douceurs de vivre... Ah ! Les
tournées précoces dans les sous-bois humides, allant de ferme en
ferme entre chant du coq et sourire de la fermière. A pied, en vélo
ou en 4L, la balade du facteur dans la France éternelle, celle qui
roupille, râle et soudain resplendit, n'a pas de prix. Le directeur
général le sait bien et c'est pourquoi il les a toujours si mal
payés.
Mais
ce n'est pas pour ça que j'ai fini par renoncer à une grande
carrière à ce que l'on épelait encore P.T.T. Ce n'est pas tant
aussi, parce qu'il fallait que je parte à Paris, puisque j'y allais
auprès de ma blonde qui avait également consenti à passer le
concours. Pas le même. Celui au-dessus ! Agent d'exploitation. Un
truc où c'est toi qui te fait exploiter en réalité. Elle n'aurait
pas été sur le terrain, mais derrière un guichet. : « oui,
au suivant ! C'est pourquoi ? Prenez le formulaire numéro 4 »
aurait-elle éructé sans même regarder le client et moins encore
lui sourire. Le tout en refaisant ses ongles et en tournant les pages
d'un magazine féminin, tout en parlant avec sa voisine de bureau.
Bref, elle aurait fini complètement... conne.
Ce
n'est même pas parce que j'avais peur des chiens. Car c'est un
métier où même quand tu les aimes au départ, les cabots, tu finis
par les gerber et ne plus les voir en peinture que sous forme de
hotdogs.
L'acrimonie
à l'égard de ces bébêtes remontent je crois à l'antiquité. Au
Cerbère. J'ai dû croiser mon premier chien à l'âge de six ans et
… il m'a marqué. Au mollet ! Une fois que ces présentations
furent faites, je leur gardai une dent définitive... Même si vous
ne connaissez pas personnellement Brigitte Bouldogue on vous a
sûrement asséné le fameux : « si tu n'aimes pas les
chiens, tu n'aimes pas les hommes... »
Et
là je ne peux plus me dissimuler derrière mon pseudo humanisme. Oui
je suis démasqué, je n'aime pas les hommes qui ont des chiens
complètement cons. Ceux qui aboient tous les matins pendant les
quinze ans de leur putain de vie, après un pauvre facteur qui,
malgré son nez rouge et son poil dans la main, ne ferait pas de mal
à un chie houa houa !
La
vérité, sur ma vie, purée de ma mère, c'est qu'après avoir vu ma
carrière journalistique mort-née par le coup de graisse de
l'immonde Baylet, qui m'avait exfiltré de Midi-Olympique alors que
j'y réalisais des prouesses, c'est un gigantesque coup de piston qui
décida de mon destin. Et m'évita la Poste à perpétuité. Le seul
coup de piston qui changea disais-je, mon destin. Non pas de Giscard
-qui venait d'être battu- mais du RPR pour lequel j'avais milité, à
l'époque où De Gaulle n'avait pas encore rétréci au lavage.
Toulouse-matin,
ne fit pas long feu mais sa brève apparition suffit à changer le
cours de ma vie, comme ce fut le cas de tant de gens, non loin de là,
à Lourdes. Le miracle dura vingt-huit ans, mais croyez bien que cela
faisait un bail que j'avais cessé de voir la Vierge.
Tout
ça pour dire que ça m'énerve de ne plus avoir le courrier le matin
à 10 heures. Figurez-vous que dans mon quartier -à trois cents
mètres du village-où une tournée à pied ou en vélo, serait à la
fois économique, écologique et probablement plus rapide, les
facteurs se baladent désormais en bagnole. Certes ce ne sont pas des
volkswagen ou des opel -on l'a échappé belle !- mais quand même.
Le type démarre, il trifouille dans sa boite, descend, remonte,
redémarre, cale, s'énerve et à l'arrivée, il a mis plus de temps
que s'il avait fait sa tournée à pince.
J'ignore
qui a décidé de motoriser les facteurs. Ni surtout pourquoi ?
(Peut-être pour doubler leurs tournées et couper en deux leurs
effectifs ?) Mais en cette période bénie de récession où l'on
peut enfin raisonnablement rêver de décroissance, il y a de
l'anachronisme dans l'air. On a voulu faire de ces hommes de lettres,
garants d'une société solidaire et conviviale, des représentants
modernes du libéralisme cupide, stupide, égoïste. Pas sûr que la
Poste privatisée nous permette de recevoir notre courrier plus
vite... Mais elle n'est plus là pour ça !
Jaco
Un
petit coucou amical et nostalgique à mon idole Didier, maître
facteur (à pied) du centre ville de -Parce que- Toulon !!!
____________________
Enfin un scoop à la "une" !
Non
il ne s'agit pas de TF1, mais de Var Matin. Celui-là aussi, je l'aime
bien. Surtout depuis janvier 2009 !
Jusque-là,
à intervalles réguliers et avec son imagination débordante, le
fringuant quotidien d'Hersant nous assénait :
« Tous avec le RCT ! » Ah bon ! Même moi ?
« Tous avec le RCT ! » Ah bon ! Même moi ?
Mais
le 31 octobre dernier, c'était beaucoup mieux :
« Tous prêts à fêter Halloween ! »
Alors
là, je dis chapeau pour le scoop ! Parce que il me semblait qu'au
contraire, d'Halloween, tout le monde s'en battait désormais les
flancs !
Tu
parles qu'avec des révélations pareilles, la presse locale va se
relever d'un coup de baguette magique. Les sorcières et les
citrouilles n'ont qu'à bien se tenir...
Isabelle,
la bonne Direction
C'est
une sorte de roman policier -plus que policé en tout cas- qu'a écrit
Isabelle Forno il y a maintenant deux ans. Sauf que le rapprochement
est hardi, puisqu'il s'agit d'une enquête de sciences sociales,
portant sur les rapports douloureux et passionnels à la fois, des
salariés à leur entreprise. Et si je vous en parle, aujourd'hui,
avec une décalage certain, c'est pour au moins quatre raisons.
La
première c'est que Mme Forno est en partie responsable de ma
présence à Toulon et ses environs depuis plus de trente ans. Elle
était alors Directrice des ressources humaine (DRH) de Var Matin.
Elle s'en est éloignée bien avant moi, poursuivant une brillante
carrière qui l'a conduit notamment à la SFP.
Le
seconde c'est qu'elle s'est rappelée à mon bon souvenir, notamment en
compagnie de son frère Jean-Luc, lorsqu'elle retrouva sa ville
natale où elle décida de se réinstaller progressivement. Elle vint
donc certes en voisine, mais aussi en amie, ce qui est beaucoup plus
appréciable.
La
troisième c'est que son ouvrage Travail, peurs et résistances
est non seulement bien écrit -donc digeste, car le sujet est
touffu et technique- mais il relève un parti pris qui n'est
évidemment pas pour me déplaire, puisqu'il exhume un fait devenu
souvent tabou : la souffrance et le découragement de l'homme, broyé
par l'entreprise. Voilà enfin une DRH placée du bon côté et où
l'humain voudrait bien reprendre forme. J'aurais tant aimé, en 2009,
qu'Isabelle soit à la place des pantins d'Hersant...
Et
la quatrième, vous l'aurez sûrement anticipé, c'est de dire toute
ma sympathie à cette belle personne...
Travail, peurs et résistances
d'Isabelle Forno - Editions Syllepse – 148 pages – 15 euros -
http://www.syllepse.net/
______________________
Non ! aux marchands. Oui aux artisans !
Pour soutenir l'exclusivité de l'appellation "Laguiole" aux seuls Laguiolais, vous pouvez signer en cliquant ci-dessous
http://www.change.org/p/p%C3%A9tition-de-soutien-%C3%A0-la-commune-de-laguiole-pour-que-celle-ci-retrouve-la-propri%C3%A9t%C3%A9-de-son-nom?tk=h3NnOOhz7uH7TGH535ELC9teBPl6qzOl7JtNGJK8Eqk&utm_source=petition_update&utm_medium=email&utm_campaign=petition_update_email
Chronique d'humour du 21 octobre 2014
Y aurait-il une vie après la "une" ?
DE
qui vais-je bien pouvoir dire du mal aujourd'hui ? Des banques qui
paralysent l'activité (la mienne notamment) en ne prêtant comme
depuis toujours -mais quand même pire maintenant !- qu'à ceux qui
n'en ont pas besoin ? Ou des quinze visiteurs de notre restaurant à
qui l'on propose une affaire incroyable, mais qui hésitent et
attendent qu'après l'avoir bradé, on le leur donne ? Chaque chose
en son temps. Je veux rester sobre et retrouver l'un de mes sujets
préférés : la téloche. Ça va vous distraire. Et vous changer un
peu des conducteurs de 4X4 germaniques (et de leurs passagers,
complices) ou des consommateurs de téléphones américains en forme
de pomme.
Enfin,
ça vous changera ! Faut le dire vite. Parce que généralement dans
le garage du téléspectateur fidèle de TF1, vous devriez
trouver un Amarok « Das Auto » ou un gros Q8 avec
ses quatre zéros imbriqués, bien pratique pour aller de La Valette
au stade Mayol. Et sur la table de salon, pas de panique, vous
repèrerez vite le phone avec toutes ses applis et
son ergonomie conviviale. En somme on ne change pas une équipe qui
gagne. Quand on est noc, c'est
jusqu'au bout...
Il
n'empêche que, outre l'absence de cervelle qui caractérise le
portrait robot du français moyen parvenu, qui ne croit qu'au droit
du sol et au fameux « travailler plus pour gagner plus »,
il doit bien y avoir autre chose qui doit l'enchaîner devant la
« une » !
Bien.
Outre la ménagère de plus (mais très souvent aussi de moins) de
cinquante ans qui n'a pas pu se refaire les ongles, nettoyer le 4X4,
renégocier son forfait SFR et apprendre à réfléchir en même
temps, nous avons aussi les anciennes masses laborieuses, cher
à mon Jojo à moi-moi. Vous aurez observé la mention « anciennes »
car pour eux, c'est plutôt les masses glandeuses, vu que le boulot
c'est quand même à eux, dans leurs usines, qu'on l'a supprimé en
premier. Pas assez rentables ! Tandis que les autres dans leurs
administrations et collectivités, ils le sont encore vachement,
rentables.

Bon,
cela faisait quelques années que je m'étais débarrassé de ces
soucis de TV. J'en avais d'autres à battre bien avant, à commencer
par la TVA ! Il a donc fallu qu'on m'enlève une artère pour que je
replonge dans son univers impitoyable. Il aurait mieux valu qu'on
m'arrache les yeux ! Je dis ça, mais je n'en pense guère -comme
souvent-. Car si les hideux et les idiots de la « une »
et de la « six » ont encore pris de l'avance en terme
d'audience et d'idiotie -les deux vont fatalement de paire- il reste
heureusement la somme des deux = 7. Certes arte c'est encore à forte
connotation et même consonance allemande : Arte, artung, jawohl her
commandant ! Mais force est de constater que tous les conducteurs de
Golf GTI ne sont pas aussi assidus devant les programmes culturels
franco-germatiques.
Tenez
! Vendredi soir sur arte, donc, on « jouait » : Ceux
qui dansent sur la tête. Un téléfilm bien foutu où figuraient
Syvie Testud et Jean-François Stévenin notamment. L'histoire,
entendue le matin même de la bouche de l'étincelante interprète de
Sagan, ne me bottait guère car il s'agissait de deux danseurs de
hip-hop voulant quitter la paille de leur campagne pour une tournée
mondiale. Moi, le smurf, la danse des rues, en vieux con de paysan,
ça ne m'inspire guère. Mais là, pas pareil ! ça vivait au
milieu des vaches et même dans l'Aubrac avait souligné Sylvie, le
matin même sur France Info (1).
C'était pas mal en effet, mais ça n'a pas dépassé les 500 000
télespectateurs (2% de part du marché).
Tandis
que TF1 proposait, avec son raffinement d'imagination un énième
koh lanta (il y a ceux qui dansent sur la tête et ceux qui se paient
la vôtre !), et écrasa toute la concurrence. Treize fois plus
ai-je même calculé ! Et toute la semaine avec des programmes
ignobles de stupidité, la chaîne officielle des snoc s'est baladée
au dessus des six millions. Tous n'y étaient pas (il y en avait
aussi sur M6) mais tous en étaient. Des vrais, des tatoués...
Autre
exemple, la veille. Jeudi. France 3 (il suffisait de viser entre le 1
et le 6) offrait Les adieux de la reine. Une coloscopie des
emmerdements de Marie Antoinette et de son époux Louis XVI. Filmé
donc de l'intérieur à travers les évolutions de la lectrice de
l'Autrichienne et de sa maîtresse. Tout en délicatesse. Avec Diane
Kruger, Léa Seydoux, Michel Robin... On imagine pire, non ? Hé
bien 1,47 ! Tandis que Profilage la série à la noix du jour
culminait à 6,6. Même W9 à fait mieux que la « trois »,
il faut dire que là, c'était pire : du foot !
L'Histoire,
la littérature, le noc s'en moque. Ce qu'il veut, avec sa voiture
qui brille, c'est du facile, du ballon, un peu de sexe mais
insidieux (car souvent on prie aussi), de l'humour mais du lourd. De
l'action sans réflexion. Cette recette est aussi vieille que
Bougeotte, Le Laid, et Le Nonce réunis. Elle déshonore l'espèce
humaine, mais elle comble parfaitement l'espace télévisuel.
Avec
La Famille Formidable, Mentalist, Millenium et Dc House, la
pub rentre sans efforts : on diffuse de la merde et on la vend très
très bien messire...

Jaco
Chronique d'humour du 21 octobre 2014
Des
« allocs » et un portable
FALLAIT-IL
diminuer le montant des allocations familiales à ceux qui n'en ont
pas besoin ? La question me semble toujours d'une cruelle incongruité
et pourtant, à mon sens, elle n'est en rien déterminante. Ce qu'il
convient de savoir, c'est s'il est encore bien raisonnable de faire
des gosses ?
D'ici
à ce qu'ils soient en âge d'aller à l'école, tous les libéraux
de la planète auront fini par faire triompher l'idée qu'il ne sert
à rien d'instruire tout le monde. Que seuls ceux qui ont les moyens
de payer (d'où l'utilité pour eux des allocs) seront éduqués dans
des cours d'élite, naturellement privés, et que dès lors, on peut
économiser les trois-quarts du budget de l'éducation et de ses
fonctionnaires qui râlent toujours et n'en foutent pas lourd. On
renforcera en contrepartie le budget de la police car il faudra bien
contenir tous ces merdeux qui traîneront dans les rues plutôt que
d'aller à l'école.
J'ouvre
-déjà- une deuxième parenthèse afin de préciser que même dans
le privé, il y a des progrès à faire. J'habite non loin d'une de
ces écoles qui prospèrent, grâce à Dieu ! Y vont évidemment les
fils à paman (ne dites plus les fils à papa depuis que nous
sommes égales et égaux) qui peuvent évidemment apprendre le
français sans avoir à subir les persécutions des étrangers et les
perturbations des fils à manants (joli Jaco
!!!).
Hé
bien ! c'est pas fameux dis-donc dans les rangs de nos chères
petites têtes blondes bien coiffées, shampouinées et même
parfumées ! J'entends, dès que la cloche sonne la sainte récréation
ou la bienheureuse sortie, des hurlements, des vagissements, des
vociférations hystériques. Et si cela ne dure, par grâce, que
quelques minutes, elles sont néanmoins bien plus longues qu'un jour
sans pain bénit... C'est à croire que là-haut, chez notre Seigneur
tout puissant, on n'apprend jamais aux gamins que ce n'est pas en
gueulant plus fort qu'on a forcément raison ! Et que parfois le
silence est d'or... De toute façon ils s'en foutent. Le pognon ils
l'ont déjà. Et avec, on fait comme on veut. Et na !
Ma
troisième parenthèse me vaudra de saluer, ne vous en déplaise, mes
idoles. L'ancienne, Saint-François d'Assise l'ami des pauvres et la
nouvelle, sa Sainteté François 1e, qui semble avoir, neuf siècles
après, retrouvé le bon chemin et ses agneaux. Ah ! comme je me
sentirais bien les genoux cagneux martyrisés par un prie-dieu de
bois sur lequel on se juche pendant le Je vous salue... J'y
serais sûrement plus à ma place que les notables et industriels qui
le déforment sous leurs poids. Dommage en réalité que je n'y ai
jamais cru à leur super-héros ! Remarquez, eux non plus et ça ne
les perturbe pas tant que ça...
Pour
schématiser le taux de fécondité des français que l'on dit
exceptionnel en Europe et qui nous place en deuxième position (du
missionnaire), directement entre les lapins et les irlandais, tient
en deux faits. Les impécunieux copulent nuit et jour afin de pouvoir
payer l'EDF et leur iPhone grâce aux prestations familiales et les
possédants refusent la contraception. Par principe et pour parvenir
à être 400 000 -sans mentir cette fois- à la prochaine Manif pour
tous.
Vous
me rétorquerez, si vous connaissez bien votre Jaco, qu'il en a fait
trois lui, des biquets. Soit 0,7 de plus que la moyenne nationale.
Bien vu ! Mais lui, Môssieu, n'avait
pas de téléphone portable à raquer tous les mois. Lui c'était
pour que sa Marie se sente moins seule à la maison. Oui, parce que
nous aussi on aurait pu les atteindre les 6 000, comme les copains.
Bon, en trichant un peu sur les notes de frais. Humm... Mais on avait
décidé de laisser le travail à ceux qui en manquaient. Et
d'ailleurs, si au lieu d'amasser des magots tous les mois, pour les
reverser à l'industrie automobile allemande et au ministère du
Tourisme des Maldives, on le partageait un peu mieux et bien, le PIB,
le commerce extérieur et tous ces mots barbares nous causeraient
moins de tracas. Et l'on pourrait organiser la décroissance en
défilant sur des chants liturgiques...
C'est
que nous ne le savions pas, nous, dans les années quatre-vingts, que
les banquiers allaient tout empocher pour ne le reverser qu'à leurs
affidés. Que les Teutons nous prendraient une nouvelle fois à
revers et pénétrerait nos raies (oh pardon ! nos rangs voulais-je
écrire) en livrant une guerre économique sans pitié consistant à
ne plus payer leurs ouvriers afin d'envahir le marché mondial, bras
dessus, bras dessous avec ces braves Chinois.
Si
vous voulez, l'économie, c'est mon domaine... Mais la mienne est un
peu basique. Elle consiste à couper l'eau, lorsque je me savonne les
mains et à partir en vacances à Nasbinals plutôt qu'à Bangkok ou
Marrakech.
Il
n'était pas prévu, écrivais-je que l'on demanderait aux gens
nantis d'un boulot de travailler plus, tandis que l'on exigerait des
autres qu'ils recherchent un truc qui leur a été confisqué... Sûr
que dans ces conditions je ne l'aurais pas tiré ce troisième coup,
ou bien alors... en l'air !
Bon
on plaisante, mais maintenant je vais vous surprendre ! Je suis
contre la diminution des allocations familiales par deux et même par
quatre. Non, franchement c'est idiot et ils ont raison de crier à
l'injustice, ceux qui n'en ont pas besoin et à qui on va enlever le
superfétatoire. En toute équité, c'est le salaire qu'il faudrait
leur couper en deux. Comme ça au moins, ils découvriraient les
vertus de cette manne et l'émotion de chaque mois, lorsqu'on reçoit
la fameuse enveloppe frappée du logo bleu où sept enfants lèvent
les bras et semblent dire : « chouette, aujourd'hui maman va
pouvoir changer son portable ! »
Vous
me direz que si tous les nantis reçoivent enfin des salaires normaux
(j'entends par là, décents , c'est à dire entre 2500 et 4000 euros
par foyer) avec lesquels ils vont enfin pouvoir profiter de la vraie
vie (la nôtre) que va-t-on faire des milliards que détiennent ces
15 pour cent de la population ? Eh bien là, le fin économiste que
je suis va vous bluffer : on va pouvoir payer des téléphones à
tous les sans-dent qui n'en ont pas besoin. Et, le cas échéant un
peu de compote pour leurs enfants...
Tous
ceux qui n'ont rien pigé à cette chronique (et je les exonère de
toute repentance) doivent se dire : « Il est gonflé, lui. Il
est foutu de nous proposer de l'aider à financer son buron dans
l'Aubrac en lui achetant des séjours à l'avance. Là, il ne
le trouvera pas sale notre pognon ! Et il sera bien content de nous
voir arriver avec nos 4 X 4 !!! »
Si
vous vous dites ça, alors vous aurez bien raison... de partir à
Bangkok ou à Marrakech...
Jaco
14 e sur 320 !
Nous aurons donc
terminé nos cinq ans d'exercice au coeur de Toulon à la 14e place
(le 20 septembre 2014) sur Tripadvisor avec un certificat
d' excellence. Sur 42 avis, 20 ont trouvé ça « excellent »,
20 « très bon ». Nous avons eu tout de même droit à un
« moyen » et même un « médiocre ». Merci
collègues !
Vous nous direz que
14e sur 320 c'est quand même pas vilain ! Pour des amateurs, je
reconnais, c'est pas mal et j'imagine que beaucoup n'auraient pas cru
que l'on puisse si bien se situer. Je mettrais tout de même un gros
bémol, car en cuisinant les meilleurs produits de Toulon, c'est à
la première place que nous aurions dû nous situer, en concurrence
avec les artistes de la Promesse ! Mais c'est Toulon...
Alors merci à ceux
qui ont aimé notre façon de ne pas nous moquer d'eux. Tant pis pour
les autres...
« La
suprise d'une découverte »
Par
22782014 de Toulon
Repas servi avec petite attention
pour toutes les tables ,excellent repas, la qualités des produits
servis irréprochables ;la tarte au pommes est un pur délices.
(Excellent
– 24 sept. 14)
"Découverte
!"
Par
Mélissa E.
Nous avons eu des échos de ce petit
restaurant avec TripAdvisor et les avis nous avons eu envie de le
tester...
Sans regret car lles plats y sont très bons et généreux, l'aligot est excellent et son tartare également.. l'assiette Aubracienne elle pareil un régal..
L'accueil est chaleureux, le service nickel..
Le seul bémol je dirais que c'est sa situation géographique, les rues pavées de Toulon c'est très bien sauf quand on a la vue sur une montagne de poubelle, mise à part cela je recommande fortement. Bonne soirée. (Très bon – le 13 septembre 2014)
Sans regret car lles plats y sont très bons et généreux, l'aligot est excellent et son tartare également.. l'assiette Aubracienne elle pareil un régal..
L'accueil est chaleureux, le service nickel..
Le seul bémol je dirais que c'est sa situation géographique, les rues pavées de Toulon c'est très bien sauf quand on a la vue sur une montagne de poubelle, mise à part cela je recommande fortement. Bonne soirée. (Très bon – le 13 septembre 2014)
“Accueil
et cuisine généreux”

Des produits du
terroir de grande qualité, un accueil très chaleureux, et des
assiettes présentées sans fioritures. Une mention spéciale pour le
Marcillac, vin injustement méconnu. Merci! Je suis venu deux fois,
je reviendrai. (Excellent – le 29 août 2014)
« L'Aubrac
à Toulon »
par
Jean-Pierre - Six-Fours les plages
D'excellents produits de
l'Aubrac. Sa viande en particulier, mais aussi tous les
produits régionaux de l'Auvergne méridionale. Un accueil
chaleureux, sympathique, familial...
(excellent
– le 14 août 2014)
« A
suivre absolument »
de
Jean-Pierre P – La Valette
Ils s'y mettent à 3 pour s'occuper
de vous et servir tout ce qu'ils ont de leur passion commune: la
région d'Aubrac et l'excellence de ses produits.
Ici on est loin du commerce et des calculs, ces gens-là n'ont pas le coeur fait comme tout le monde: on vous parle, on partage, on explique tout des assiettes présentées parce qu'il y a matière à raconter. Une merveille de convivialité initiée par un Chef atypique entouré de 2 sourires compétents et aux petits soins. On déguste de l'Aubrac de A à Z, ça fait un bien énorme. A suivre absolument. (Très bon – le 22 juillet 2014)
Ici on est loin du commerce et des calculs, ces gens-là n'ont pas le coeur fait comme tout le monde: on vous parle, on partage, on explique tout des assiettes présentées parce qu'il y a matière à raconter. Une merveille de convivialité initiée par un Chef atypique entouré de 2 sourires compétents et aux petits soins. On déguste de l'Aubrac de A à Z, ça fait un bien énorme. A suivre absolument. (Très bon – le 22 juillet 2014)
“Une
magnifique découverte ”
par
Lionne8304
Une
excellent adresse à Toulon...
de l'entrée au dessert, tout était excellent dans des quantités parfaites, ni trop, ni pas assez . Un trio d'entrée très frais, un duo de canard accompagné d'un aligot comme jamais je n'en ai mangé, un peu de ratatouille (5 fruits et légumes par jour...faut bien se donner bonne conscience) et une salade de fruit extra-fraîche.
En trois mots : que du bonheur !! Pour sûr je vais y retourner et faire découvrir cette adresse à mes amis ! (Excellent – 16 juillet 14)
de l'entrée au dessert, tout était excellent dans des quantités parfaites, ni trop, ni pas assez . Un trio d'entrée très frais, un duo de canard accompagné d'un aligot comme jamais je n'en ai mangé, un peu de ratatouille (5 fruits et légumes par jour...faut bien se donner bonne conscience) et une salade de fruit extra-fraîche.
En trois mots : que du bonheur !! Pour sûr je vais y retourner et faire découvrir cette adresse à mes amis ! (Excellent – 16 juillet 14)
“Viande
hyper fraîche excellente »
Par
Michelle G
Nous
avons pris le menu avec un tartare Aubrac et de la truffade: viande
hyper fraîche, trés bien assaisonnée avec une bonne truffade
d'auvergne et une salade le dessert : une croustade aux nectarine est
fait maison et très fondant: une adresse à retenir pour manger des
bons produits du terroir et de l'excellente viande.
(Excellent – 6
juillet 14)
Lisez tous les avis sur le site Tripadvisor...
Et à la Saint-Géraud,
redescend le troupeau
Chronique d'humour du 14 octobre 2014
Et
un vaccin contre la peur ?
LA France a peur !
Même
ceux qui n'étaient pas nés connaissent l'ellipse fameuse dont l'un
de ceux qui est à l'origine du TJM (télé-journalisme de merde) fit
l'ouverture de son 20 heures. Grâce à l'INA ce verdict définitif
tombe régulièrement à l'antenne. Plus souvent hélas que la satire
de Coluche qui disait de Roger Gicquel que lorsque une météorite
tombait quelque part, c'était sur ses pompes.
Vous
l'aurez saisi, ce n'est pas pour réviser le procès du sombre
présentateur qui sévissait en 1976, que je pérore ainsi.
Saint-Pierre s'en est déjà chargé et il y a eu tellement pire
depuis ! Non, lorsque j'évoque la formule lapidaire, c'est au contraire
pour la reprendre à mon compte. Et pas forcément pour m'en réjouir.
La
France a peur. Et pas seulement de Patrick Henry -qu'est-ce qu'il
est devenu au fait celui-là ?- ou de la vengeance cortexienne. La
France a peur de tout. Cela ne date pas d'hier, m'objecterez-vous.
Déjà les Gaulois... Oui mais eux n'avaient aucune excuse, car ils
n'avaient pas la télévision pour leur filer la trouille et
entretenir, à longueur d'antenne, leur psychose.
Après
avoir fortement craint la sécheresse et l'invasion prochaine des
crickets, des lapins et des mygales, ils sont obsédés désormais
par l'ensevelissement par les eaux. Pas une chaîne ne manque cet
intense moment d'investigation. Lorsque l'intrépide reporter
affronte les dix centimètres de boue qui ont envahi l'appartement de
M. Dupont ou de Mme Machine. Et puis ce n'est pas tout. Le Tintin de
TF1 est parfois arrivé là au prix de sacrifices, y compris à bord
d'un zodiac de la sécurité civile. Alors Mme Machine ou M.
Dupont... Vous avez le choix, soit ils sont très « émotionnés »
ou bien alors « sous le choc ». C'est la « cata »
mais de façon plus opportune, la « galère ». Par temps
de pluie la terminologie, la sémantique si vous aimez mieux, revêt
un caractère déterminant à la bonne compréhension du désastre
ambiant.
Moi,
je tiendrais un office de tourisme en Lozère ou dans le Gard, c'est
surtout de ma prochaine saison touristique que j'aurai peur. Parce
que désormais, ça y est, s'il est un endroit sur terre où il pleut,
c'est forcément à Sommières ou à Florac...
Ça
ne fait rien, même si les chaînes d'infos se sont surpassées comme
toujours, elles ne sont pas parvenu à écraser leur deux
précédents records. Ceux-là risquent de durer, au moins jusqu'à
l'attentat tant attendu sur la ligne B du RER en pleine heure
d'affluence.
Entre
le retour de M. Sarkozy et la décapitation de l'alpiniste français
en Kabylie, question drame on a encore été servis. On ne sait quel est le
pire, mais c'est bien triste et l'on compatit. Avec un rien
d'admiration tout de même, car arriver à se répéter avec des
images sans intérêt tournant en boucle pendant des heures, parvenir
à tenir l'antenne avec que dalle sans jamais se coller une claque ou
aller vomir, c'est quand même très, très fort...
Ceci
étant les chefs d'édition ne sont pas en souci de remplissage ces
temps-ci. Même la victoire des milliardaires au Parc des Princes
Qataris et le triomphal match amical contre le Portugal n'ont pas
dépassé les trois heures de débrief. Et pourtant ! On l'aurait
bien savourée une sixième fois, l'analyse tout en finesse de
Laurent Blanc...
Oui
mais faut pas plaisanter avec les Kurdes. Parce qu'y a aussi les
Kurdes. Victimes récurrentes des islamistes. Ceux-là ils sont
partout. Je suis sûr qu'il y en avait sous le déluge à
Montpellier, à l'UMP, en Kabylie c'est sûr et qui sait si au
PSG... Non, pour ces pauvres Kurdes, c'est terrible. Leur histoire est
ensanglantée de persécutions par les Turcs, par Saddam et tant
d'autres...
Mais
excusez-moi, on me souffle dans l'oreillette qu'il y aurait un cas
d'Ebola en France. Tant pis pour les Kurdes. L'infirmière aurait été admise à l'Hôpital
Saint-Antoine où le pronostic vital serait engagé. D'ailleurs
retrouvons notre envoyé spécial.... Encore un kamikaze ! Bon certes
il est enfermé dans un bocal translucide et porte aux pieds des
chaussons étanches. Son micro a été préventivement badigeonné de
bétadine. Mais écoutons-le : « Ici la tension est palpable.
Les questions s'amoncellent. Une cellule psychologique devrait être
mise rapidement en place. Et un état major de crise a été
constitué au ministère de la Santé. »
Il
ne manque donc plus que la chapelle ardente que l'on attend -avec
confiance- d'un moment à l'autre ! Tout ceci au nom du sacro-saint
principe de précaution...
On
compte 3000 décès causés par le virus depuis sa propagation en
Afrique de l'ouest. C'est cinquante fois moins que le cancer dans une
seule année en France… Mais allez vendre des spots publicitaires
avec le cancer, vous ! C'est totalement passé de mode, coco!
Du
coup, grâce à cette édition spéciale, sur la quasi totalité des
chaînes, à l'exception de Mezzo -mais attention à la fièvre du
trombone- plus personne ne va plus oser fréquenter les WC publics.
Les dames pipi vont venir rallonger la liste des chômistes. Sur les
trottoirs , les africains vont désormais pouvoir marcher -enfin se
traîner- tranquilles, tous les autres vont passer sur celui d'en
face. Car on ne sait jamais. Peut-être rentre-t-il du Libéria, ce
salaud !
D'ailleurs
ça y est, c'est fait ! Dans une école et un lieu que je préfère
oublier, les parents d'élèves, les fameux parents d'élèves dont
les trois-quarts sont incapables d'éduquer un tant soit peu leurs
mioches, demandent, que dis-je exigent, que le gamin qui revient de
Guinée soit mis en quarantaine et apporte la preuve qu'il ne porte
pas la fièvre mortelle...
La
France
a peur et l'on comprend mieux pourquoi l'écrasante majorité
d'entre-elle, s'est réfugiée dans les bras protecteurs du Maréchal
et de son ami le Führer. Nous autres, petits enfants de cette
nation pusillanime n'avons finalement pas beaucoup évolué. A ceci
prêt que l'on n'a plus besoin de se cacher pour rouler « allemand »,
qu'on n'a pas besoin d'étoile jaune pour repérer les porteurs
d'Ebola et qu'on peut même écouter Eric Zemmour sans se cacher...
C'est
un vaccin contre la peur, qu'il est temps de mettre au point. Le
futur Nobel à n'en pas douter. Car la France a peur de ne plus
pouvoir partir en vacances en Afrique. La France a peur de la
décroissance et des impôts. La France a peur de l'eau, du soleil,
de l'autre et de l'avenir.
Les
Français ont peur de tout, même de leur ombre. Ils feraient mieux de
redouter le reflet de leur psyché.
Jaco
L'assiette aubracienne
Ce fut l'une des créations de Jaco, collection automne-hiver 2009.
Elle avait pour propos de faire découvrir, en une seule assiette,
les
joyaux de l'Aubrac et de la maison Conquet à Laguiole. Une viande rare
et "label rouge", un bout de saucisse et un merveilleux tripous. Le tout
évidemment accompagné d'une succulent aligot.
Ceux qui ont eu la chance de la découvrir à Aubrac sur mer s'en souviennent encore.
__________________________
Chronique du 7 octobre 2014
Le
doigt de l'homme
à disposer de lui-même
Et
c'est vrai qu'on est bien à Nasbinals et dans l'Aubrac. Dans le Var
et en Provence. Tranquilles. Parfois un peu trop quand même ! Le
dimanche on s'ennuie. Surtout depuis que les voleurs de poules (de
10) de la Ligue, nous ont volé nos sacro-saints matches de rugby du
milieu d'après-midi.
Tenez,
hier encore j'aurais bien aimé être à Paris pour me distraire. Il
y avait la manif. Question manif, en
province, à part une foire votive dans le 48 ou un tour de ville des
ouvriers de l'arsenal (de plus en plus rares) on n'a guère de quoi
s'enthousiasmer pour les grandes causes.
Vous
vous rendez-compte ? « La manif pour tous » qu'elle
s'appelle, celle-là. Ah ! Cela fait tellement longtemps que l'on ne
défilait plus en France pour l'égalité, la liberté, la
fraternité. La SO-LI-DA-RI-TE. Tenez,
j'en ai le frisson, regardez.
Enfin
on allait défiler pour tous les droits. Pour tous les hommes. Le
droit de la fermer, celui-ci est assez classique, ancestral même, il
suffit de rester chez soi. Mais le droit de vivre selon ses
principes, ma Ludovine, là je dis : merci.
Pourquoi en effet voudraient-ils, là-haut, nous imposer la GPA si
nous sommes capables d'engendrer nous-mêmes notre propre succession.
Il faut, enfin il me semble, laisser ceux qui ne peuvent avoir
d'enfant sous quelque prétexte que ce soit, pouvoir en profiter,
sans obliger ceux qui n'en veulent pas, à en
commander quand même. C'est pas Amazone, quoi...
Mais
c'est important d'avoir un enfant,
de le choyer, de lui apprendre les bonnes choses de la table et des
lois, mais aussi de la liberté. De tous... Et lui laisser faire du sport. Tiens
le dimanche après-midi entre Neuilly et Notre Dame, en
brandissant quelques lourdes pancartes qui muscleront ses petits
bras.
Heureux
également que l'on ne brocarde plus les
homos ou les hétéros. Etre à la Manif
pour tous, c'est réaffirmer avec conviction et tendresse que ce
n'est pas l'homme ou la femme qui est important, mais qu'ils puissent tirer un coup de temps à autre. Sans distinction de genre, la
bonne question ce n'est ni quoi ? ni quid ? c'est coït ? Qu'est
ce que ça peut leur faire aux autres (j'entends par autres les rares
qui ne seraient pas dans la « Manif pour tous » si elle
passait devant chez eux) ? Hein, ça leur fait quoi ? J'en connais
"des qui se la font ensemble" (moi j'aimais bien dire PD ou gouines
mais il paraît qu'il ne faut surtout pas...). Même qu'au restaurant
nous en avions
plein. On aurait dit qu'ils en voulaient à ma vertu à moins que ce
ne soit directement lié à ma cuisine. Oui ? C'était à ma cuisine
? Ah bon, tant pis ! je resterai avec
Marie, la pauvre, alors... Mais je peux vous affirmer que homo ou
pas, ce sont de merveilleuses personnes et que je ne les
échangerais avec aucune
de ces pétasses qui sucent une feuille de salade en
surveillant leurs fesses... Tout ça pour dire que c'est bien qu'on
leur foute la paix. un peu comme celles qui avortent ou qui prennent la pilule. Sept siècles après l'inquisition et la chute du
3e Reich (dont ne subsistent plus que
quelques concessions audi-wolkwagen, planquées dans nos zones
commerciales), il était temps.
Quant
aux musulmans en tête du cortège, entre maître Coltard et
maitresse Christine en latex noir, je trouve que c'est une belle
idée par ces temps nauséabonds où l'on ne sait plus quelle barbe
est fleurie et quelle autre est piégée. Il y a là des cathos, des
athées et d'autres qui le sont moins... pressés. C'est d'ailleurs
tout ce qui fait le charme de cette procession bigarrée qui chemine
nonchalante sur ces
voies parisiennes, pavées de bonnes intentions.
Bon
je n'ai pas forcément tout saisi, je vous
prie de m'en excuser, mais Paris c'est loin. Je ne sais toujours pas
pourquoi par exemple ils ne veulent plus du mariage. Ça
leur irait pourtant très bien, la robe blanche, avec des tulles et
des brives dans la Corrèze (oh pardon ! dans le corsage). Si jamais
ils devaient encore repasser par là, dans le seizième, je me
promets de leur poser la question.
D'autant
que ça me démange vraiment de le faire le prochain voyage à Paris.
Jusque-là j'étais bien tenté par le
salon de l'agriculture, mais désormais j'ai un léger penchant
pour la « Manif pour tous ». Parce que les droits de
l'homme c'est tout de même plus crucial
qu'une bouse, fut-elle de charolaise. Et
puis, comme il est bien réglé le défilé
! Avec ses
ballons bleus, ses ballons roses. « Tout ce pastel !
s'exclama un riverain, mais que ce pastil ? » Et puis
toutes ces dames et ces jeunes filles avec leur jupettes bleues sur
des soquettes blanches et des souliers noirs vernis. C'était d'un
chic ma Frigide... A la fashion week, elles pouvaient aller toutes
se rhabiller. D'ailleurs si jamais j'y monte à la prochaine, ce sera
en octobre. Parce qu'avant la MPT, je ferai un tour chez Dior et
Lagardfeld, au Parc chez Ibrahimovich et au
Mondial de Das Auto porte de Versailles.
Histoire
de mieux célébrer encore l'égalité, la solidarité, les droits de
l'homme et du parisien.
Jaco
Chronique du 1 octobre 2014
Saint-Jean
du bon accueil

Rassurez-vous
je vais pouvoir continuer à taper sur mon clavier afin de vous faire
entendre la petite musique de mon cœur ou la grande fanfare de mes
humeurs. C'est pour courir et même m'asseoir que je peine encore,
même si ce ne sont pas des hémorroïdes qui m'ont été greffées...
Allez
j'arrête de vous embêter avec ces questions d'anatomie qui sont
presque aussi pénibles que celles d'économie. J'ai maintenant
quarante centimètres de tuyau tout neuf. Et à ce rythme-là, dans
vingt ans, ma circulation en PVC m'autorisera à prétendre à la
succession de ma cousine Suzanne (104 et c'est pas fini !), si mes
parents ou mon aîné ne l'ont pas fait avant. On n'est pas prêt de
vous lâcher...
J'ai
donc passé un séjour incroyablement supportable à Saint-Jean.
L'ami Jean-Claude m'avait prévenu : « J'y suis né, ma fille y
est née... c'est une excellente clinique »... CQFD ! Et
c'était vrai dis-donc ! Car à peine réveillé, je vis surgir dans
la chambre, mon cousin DD. Une merveille. J'avais bien prévenu tous
mes amis et proches que je ne souhaitais pas de visite, car
étrangement, c'est le genre d'endroit et de situation où la
solitude me semble particulièrement requise.
Très
souvent il faut déjà se coltiner un voisin de chambre qui ronfle,
délire et zappe entre le journal de TF1, les jeux à la noc et Plus
belle la vie... Alors on n' a qu'une envie, c'est de rester sous
le drap et d'attendre que ça passe pour retrouver ses amis, tout
debout et bien droit. D'ailleurs quand je vois, ou plus encore
lorsque j'entends les élucubrations de la femme, du gendre et du
petit-fils de mon voisin, c'est pas compliqué, j'interdirais les
visites en même temps que la télévision et ce putain de téléphone
dans lequel le sourdingue vocifère tandis que j'enfonce mes boules
auriculaires jusqu'aux abords du cervelet. Une chambre aux murs gris,
un verre d'eau et une sainte-bible... Ça te leur remettrait les
idées en place, aux types...
Vous
me direz que j'avais qu'à me payer une chambre seule. Oui, à 65 €
la nuit, pas de problème ! D'autant que cette mutuelle qui me pique
deux cents euros tous les mois même lorsque nous allons très bien,
ce qui nous arrive -si, si !- s'est vite désengagée de ce
remboursement superfétatoire... Non, je préfère les garder pour
passer quelques nuit à l'Ibis de Port-de-Bouc, lorsque nous irons
mieux...
Sorti
de la salle de réveil vers midi, j'émergeais à peine lorsque je
vis mon cousin, avec une tête d'enterrement, débouler dans ma
chambre aux soins intensifs.
Heureusement, il ne me tendit pas une couronne, mais bel et bien une
bouteille de Minervois. Le sang de notre terre, afin de remplacer
celui que j'avais sûrement pas mal perdu dans la matinée. Il avait
même failli arriver avant mon épouse Marie ! Je lui ai passé un
savon à mon DD. Mais non sans lui avoir précisé que je l'aimais,
comme j'aime les purs et comme j'exècre les calculateurs. Alors,
pardi, c'est avec son pinard que j'ai fêté, dimanche à midi, ma
libération.
Et
je voulais aussi remercier M. Verdon. C'est mon chirurgien.
Spécialiste des artères et non des gorges ! Il aurait pu, comme les
aviateurs, les notaires, les huissiers, les pharmaciens et tous les
pauvres gens poussés vers la ruine et la misère par les
socialos-communistes, manifester en ce mardi matin morose où l'on ne
sait même pas si la grosse allemande poussive va démarrer alors
qu'elle a déjà au moins neuf cent kilomètres au compteur et qu'un
salaud de papillon de nuit a sauvagement taché le capot ! Eh bien il
était là, faisant abstraction de tout, pour se pencher sur les
artères d'un de ces privilégiés encore en congés maladie. Bravo
! Et puis, s'il est moins coté que les grands spécialistes du stent
dans une clinique réputée de l'ouest toulonnais où l'on m'a
superbement raté, lui il semble avoir ficelé cela, avec la même
maîtrise que Lucien Conquet le fait d'un boudin. Si le résultat se
confirme, j'en ferai désormais un pont, de mon chirurgien. Que
dis-je ? Un ponte et même un pontage !

On
se croirait presque dans une clinique. Bravo et merci Saint-Jean.
Jaco
Je compte toujours sur nos amis pour faire suivre ce blog à tous les leurs.
C'est
le meilleur moyen dont nous disposions pour peut-être un jour
rassemblersuffisamment
de monde pour nous aider à le construire, ce buron dans l'Aubrac !
Mais faire suivre, c'est aussi informer les nôtres d'avis objectifs,
éventuellement éclairés. Et s'agissant d'une clinique, ce n'est pas
tout à fait anodin. Pour autant si la réputation d'un établissement est
essentielle, il convient d'abord que celle du chirurgien auquel vous
aurez à faire le soit aussi. En allant dans une clinique spécialisée et
non chez un praticien bien identifié, c'est l'erreur que j'ai faite il y
a huit mois et qui m'a conduit a être charcuté.
Les
imbuvables sur notre terrasse
Ils
n'ont pas attendu le verdict médical ni de savoir si j'étais déjà froid, pour venir me narguer sur la
place. Mais pas n'importe où ! Sur la terrasse, entre la fontaine et
la porte d'entrée, que je paie chaque année. Sans me demander mon
avis, quel intérêt ?
Mais
« ils » ne sont pas n'importe qui non plus. Ce sont de vils
marchands, des publicistes, de riches snoc en résumé qui trafiquent
avec le club de rugby local, pour faire de la pub pour une bière
imbuvable. Et il y avait des centaines de supporters pour figurer sur
la pub. Pardi, quand c'est imbuvable...
Merci au photographe expert qui a planqué pendant des heures pour obtenir ce cliché
__________________________
__________________________
Chronique du 23 septembre 2014

EN fêtant la rentrée littéraire, à ma manière, associant tous nos
amis, clients et écrivains à ma précédente chronique, je pensais
à mes parents. Maman qui m'obligea à avaler, sous la contrainte et
à haute voix, des pages de bibliothèques rose, verte et rouge, plus
quelques beaux textes de Pagnol et Daudet. Elle assurait le
prolongement de cette bonne vieille école avec laquelle je fus si
nettement en conflit, parce que -déjà- je n'aimais pas m'asseoir sur
un banc que l'on m'imposait. On nous y infligeait Lamartine,
Appolinaire, Paul Fort, Eluard, Hugo et là, pour le coup, je m'y
soumettais avec un total consentement, une émotion, une vibration
extatique.
« Comme
un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués
de porter leurs misères hautaines,
De
Palos, de Moguer, routiers et capitaines
Partaient,
ivres d’un rêve héroïque et brutal. »
Il faut
être complètement snoc ou rouler en voiture allemande pour ne pas
être saisi, au fond de l'âme, par un frisson de plénitude et de
soumission à l'immensité des mots. Dès lors je posais, à tout
jamais, mon livre de mathématiques, je renonçais à ma breitling et
mon 4X4, pour scruter avec José-Maria, du fond des océans, des
étoiles nouvelles. Voilà pour la gloire de ma mère, d'Henri Auriol
et René Azémar.
Mais
c'est sans doute à papa, pourtant humble comptable de mégisserie,
que je dois d'être démangé en permanence par cette gratouille que
je n'apaise qu'en couchant sur le papier ce que j'en rêve et
parfois même, ce que j'en crève. C'est pas compliqué, je l'ai
toujours vu un stylo à la main, prendre des notes et surtout,
surtout, écrire au président de l'ORTF pour une faute de français d'un béotien de la Première ; au présentateur météo
qui annonçait de la pluie sans qu'il eût plu un seul instant, au
journaliste sportif qui avait l'outrecuidance de prononcer notre
petite ville (certains disaient village, ce qui suscitait aussitôt
une missive bien sentie) « gros laid » en lieu et place
de « Grau.. yé » !
De mon
père, j'ai donc hérité de cette manie, de cette logorrhée
papelarde qui me conduit -après quarante ans de pratique intensive
au service de diverses publications- à mener encore quelques
expéditions plumitives, toujours aussi jouissives. Je sais depuis
longtemps que lorsque je n'écrirai plus, je serai mort, ou dans le
pire des cas, manchot. Mon père, qui plus-est malencontreusement
informatisé, en est d'ailleurs rendu au même point avec une bonne
« trentaine » d'avance.
Et c'est
au nom de cette lubie commune, qui demeura pour lui un hobby, pour
moi une façon de vivre, que j'ai eu l'idée de faire éditer le joli
texte dont il nous gratifia mon frère et moi. C'est le récit
stylistiquement sobre, mais émotionnellement efficace, de ces années
« galère » comme diraient maintenant les passagers
d'Air France ou les pauvres patrons devant leur feuille d'impôt.
Un banal
accident le conduisit, après six mois de plâtre, en sanatorium à
Font Romeu et en maison de repos à Lacaune, où rien de son état ne
s'arrangea vraiment. Sa jambe indument immobilisée le resta à tout
jamais et il traîna ce handicap et sa patte, toute sa vie. Mais pas
sa misère.
Combien
auraient
alors baissé les bras et la tête ? Auraient déambullé comme des âmes en
peine dans les rues de Graulhet ; que l'on aurait
montré du doigt en rigolant : « tiens, voilà le boiteux ».
Outre l'intelligence, mon père fut armé d'une bonne dose de courage
pour se relever et relever en même temps les défis de cette vie
gâchée par l'incompétence d'un corps médical qui était à
l'époque beaucoup plus en phase avec Ambroise Paré qu'avec le
professeur Henri Dorfmann.
Voilà
comment entre 1940 et 1944, c'est à dire durant la quasi totalité
de la guerre, il mena un combat parallèle -j'allais dire à la
verticale tant il fut allongé et confiné- à celle que les jeunes
de son âge menaient dans les milices de Vichy, mais heureusement
aussi, plus dignement, dans les maquis de la Montagne Noire...
Maman
traversa ces sombres années dans un tout autre climat, sans
véritable souffrance physique, mais dans la privation et parfois
l'humiliation. Elle eut cette même force morale et trouvait en papa,
le partenaire idéal au nom de leurs épisodes de difficultés.
J'allais dire qu'il devenait facile, ensuite, d'apparaître.
On ne
dit jamais assez à ses parents qu'on les aime. Ni à ses enfants
d'ailleurs. Et même à nos conjoints (surtout si c'est vrai !). Et
c'est pourtant généralement le cas. Les miens m'ont rendu la vie
plutôt belle. En me faisant naître à la bonne époque -et il n'y
en eut pas temps que ça dans notre histoire- ; dans un petit coin de
France aussi où la force est d'abord le caractère ; en me
dispensant me semble-t-il, les bons codes - des valeurs si vous
préférez- dans lesquelles j'ai eu tout loisir de puiser avec mon
discernement et ma sensibilité. Je n'ai jamais manqué de rien, j'ai
gardé des souvenirs d'enfance, de vacances, d'espérance...
Après,
on fait de sa vie ce que l'on peut. Mais lorsque vous avez appris à
ne pas tricher ; lorsque vous être intègre -un peu jusqu'à
l'intégrisme, je l'admets-, que vous respectez les autres avec une
dose convenable d'humanité, hé bien... vous êtes fichus ! Non je
plaisante, bien sûr. Mais qu'à moitié. Parce que si pendant cinq
minutes, de bon matin, vous êtes rassurés devant votre miroir,
vous subissez le monde et ceux qui n'ont pas eu votre éducation,
tout le reste de la journée. Et ça en fait... du monde. Tenez, à
par vous -évidemment-, je jurerais que ceux qui ne possèdent pas ces
valeurs sont majoritaires. Et qu'ils mènent ce monde ou aspirent à
le faire.
Bref,
c'est un tout petit bouquin, écrit en gros, avec quatre dessins. Je
ne l'ai pas vu dans la pré-liste du Goncourt, mais vous le trouverez
sur internet, édité par TheBookEdition -nous qui combattons
l'Anglicisme ambiant depuis des lustres, bravo !- De toute façon ce
n'était qu'un prétexte pour prolonger ma précédente chronique et
embrasser -un peu moins pudiquement- mes parents. A quelques jours
de la fête du Livre de Toulon, c'est aussi une manière de le dire :
« Vous qui vous plaignez des grèves dans les aéroports, des
bouchons sur les routes du week-end, des impôts dans les boites aux
lettres : lisez. Profitez d'un bon fauteuil, d'un rayon de soleil,
d'une cheminée, d'une jolie plume, d'une belle histoire... Lisez.
Cela vous coûtera bien moins cher et vous élèvera peut-être. Au cas où
vous en auriez besoin...

Jaco
La
Victoire en boitant de Michel Larrue
60 pages
– 9,97 euros
11 h 45
et soudain la nuit !
Cela
faisait plusieurs jours, voire des semaines qu'il guettait. Alors
évidemment lorsqu'il s'est précipité, il l'a fait de bon coeur. Un
orage d'anthologie sur la place Lambert. Pas par le tonnerre, ni même
forcément le débit -quoi que !- mais par l'effet dantesque qu'il
produit. Un vent violent en tourbillon, de la grêle et surtout cette
subite obscurité, qui nous a fait pus aisément comprendre pourquoi les
gaulois craignaient tant que le ciel leur tombe sur la tête.
Misère
de rizière...
Voilà,
on commence enfin à se débarrasser des étrangers !
Alex
Phu, qui martyrisa durant plusieurs décennies des générations de
rugbymen
qui ne lui avaient rien fait, les contraignant même parfois
à
courir alors qu'ils n'en avaient pas envie, a été renvoyé dans son
pays.
Dany, notre
reporter, nous a fait passer en exclusivité ce cliché où Alex
s'affaire
dans
les rizières sous les ordres d'un préparateur physique... D'après
des
sources
divergentes, il pourrait s'agir de champs de basilic. L'important
c'est
qu'il ramasse de l'herbe pour l'éternité...
Aimer les mots autant que le veau
Si
dans quelques jours nous parvenons à refiler pour un prix dérisoire
un restaurant qui marche, ce que nous regretterons, outre la purée
quotidienne (pour l'aligot) et les doux effluves du tripous, ce sont
nos clients. J'hésite souvent à les désigner sous ce vocable, mais
lequel employer ? Même s'ils sont bien soignés à Aubrac sur mer,
on ne peut les désigner comme des patients. Car avec Stéphanie et
-pire !- Marie Ho !, ils n'attendent jamais. Parfois, ils sont servis
si vite que je crains qu'ils se sentent les malvenus. Il m'arrive
même, à peine les avoir vu entrer, de les revoir partir …
Nous
nous arrêterons donc sur hôtes, qui sans préjuger de notre
avenir, révèle parfaitement l'état d'esprit dans lequel nous les
recevons. Contre paiement certes, mais avec force égards. Et c'est
aussi à cela que l'on nous reconnaît.
Il
n'y a ici, ni mer, ni plage, ni port, ni frites, ni nappes, ni
réseaux, ni même ronds de jambe et pourtant, ça fonctionne. C'est
que pour faire ce métier comme nous l'entendons -et qui n'est
forcément pas le même que celui de bien de nos collègues- il faut
aimer. Aimer les vaches, aimer se lever de bonne heure, certes, mais
il faut surtout aimer les gens. Pas tous, pas les snoc, mais ceux qui
sauront, au détour d'une phrase, au regard direct et au parfum
ambiant, qu'ils pourront revenir sans jamais ressentir cette
impression furtive ou pesante que nous les prenons pour un dindon.
Vous
nous direz, en voyant notre humble auberge fermée les soirs de
matches et bondée un midi en novembre que nous n'aimons pas les
mêmes. Ce n'est pas faux. Nous avons parmi nos clients assidus plus
d'écrivains et de gens qui viennent avec leurs bouquins, que de
supporters. Ce qui ne signifie pas fatalement que ces derniers ne
savent pas lire. Midi Olympique. Ce n'est qu'une simple question de
valeurs. Etant entendu que nous avons -nous de même – un problème
avec les sans-dents, puisque si la race Aubrac est -de loin- la
meilleure, elle n'est pas forcément -ni utilement- la plus tendre.
C'est d'ailleurs aussi la raison pour laquelle, lorsqu'ils
s'attablent erratiquement, ils optent en principe pour le tartare.
Non,
allez, moi aussi je plaisante ! D'ailleurs, Philippe mon ami et
néanmoins dentiste pourra en témoigner : je n'ai plus de
dents... En revanche je devrais peut-être me méfier de ma femme,
car elle pourrait au détour d'une dispute, se mettre à l'écriture,
trahir nos petits secrets d'alcôve et déverser mes plaisanteries
hollandaises...
Ce
qui nourrit bien le corps, nourrit aussi l'esprit. C'est d'ailleurs
pourquoi, sur une suggestion de mon pote Jey, nous avons regroupé
ces chroniques sous le logo « Des mets, des mots ». Pas
mal pour d'anciens pros de la com, non ?
Nous
aimons nos hôtes, mais j'ai forcément un faible pour ceux qui se
baladent la plume à l'air. Nous avons fait de Bernard, l'homme à
l'encre rouge, notre écrivain d'honneur et ça tombe bien, puisque
vous allez pouvoir vous procurer son tout nouveau roman *. Il vient
tout juste de sortir et il hume extraordinairement bon le papier. Pas
la merde. Et il n'est pas le seul.
Gérard,
qui a beaucoup contribué aussi à la propagation des sans-dents à
travers Toulon, en est un autre. Ses nouvelles sont glaçantes, ses
récits délicieux et ses romans inlâchables. Nous aimons ce qu'il
est, ceux qui l'accompagnent et sa fidélité de creusois qui, en bon
résistant, n'a jamais rien concédé à un demi-siècle de vie
toulonnaise. *
Nous avons aussi Marco, l'ancien rugbyman et limonadier, qui avant même de le coucher sur la feuille, talonnait avec philosophie et distribuait la mousse en entretenant le suspense. Claude et Jean-Pierre plus attirés pas les faits et l'enquête que par le fantasme -quoi que !-. José le truculent qui suit les traits de sa nostalgie et les traces de Camus. Rémi dont la plume inventive et parfois corrosive s'assagit et s'arrondit lorsqu'elle croque l'histoire locale ou les coulisses d'un prétoire. Et je n'ai pas oublié Patrick dont les vers se croisent et s'embrasent à la manière d'un Léon, d'un Georges ou d'un François (non, non, pas lui !)
Mais
pourquoi nous ont-ils tous rejoints, sans exception les écrivains du
coin ? Attention j'entends par tous, ceux qui grattent par passion,
éventuellement par besoin, mais pas pour passer à la télé tous
les quatre matins ! Ceux qui n'ont rien à dire et qui tiennent à
ce que cela se sache. Certains le font certes avec talent, mais hélas
avec veulerie et fatuité.
Il
existe sans doute, entre nous et entre deux mots, autre chose. Une
connexion qui transcende et même dépasse leur préférence pour le
sauté de cochon de mes aïeux ou la saucisse de Conquet. Mais cela
m'étonnerait qu'un type qui se goinfre de hamburger et de coca
puisse écrire quoi que se soit de lisible. Où alors seulement pour
Paris Match, un magazine d'images. De ces images qui salissent la
presse, le papier et l'humanité
Et
moi qui ne lis pas, ou pas assez, je rêve des longues journées au
feu de bois, sur mon plateau perché, me nourrissant enfin des
consistantes lettres de tous ceux qui m'auront fait l'honneur et
l'immense joie de se laisser alimenter chez nous. Sur cette place
Lambert, où les soirs de lune on distingue nettement les ombres portées et
nostalgiques des Petites alliées de Claude Farrère.
Jaco
* "Bryant
Park" en vente dans toutes les bonnes librairies et dont voici déjà
quelques éléments. Une note de l'auteur, le pitch et l'auteur lui même.

Pour
qui, de toute manière, n’espère pas renouveler cette performance
singulière, le choix de taire ou de modifier ne peut que procéder de la
plus vaine gratuité. Car cette option n’offre au lecteur aucun des
féconds vagabondages spirituels qu’au contraire favorise la précision
géographique.
Ceci
pour dire que ce roman, estimable au moins parce qu’il fuit poncifs et
mauvaises habitudes, s’inscrit, délibérément, dans des métropoles (New
York, Paris, Rome) ou des bourgades (Sospel, Noli, Beuil) bien réelles.
Ne relèvent de la fiction que l’histoire elle-même et, bien sûr, les personnages qui l’animent. C'est-à-dire l’essentiel.
« Bryant Park »
Du Turin de 1522 au New-York de 2007 en passant par Montréal, le Paris des années soixante et la Rome contemporaine, "Bryant Park" narre l'histoire d'un tableau et des personnages qui vont graviter autour de lui : un décorateur de Boston, une universitaire de Manhattan, un téméraire curé du Haut-Pays niçois, une très volontaire conservatrice du Louvre, la veuve un rien shakespearienne mais confite en dévotion d'un éminent mafieux, et des trafiquants d'art prêts à tout...Un roman policier ? Oui mais comme Bernard Oustrières aime à les trousser, fuyant toute vulgarité, plongeant au plus intime des êtres comme des villes et gardant aux acteurs leur part d'humanité sans jamais nuire au rythme haletant du récit.
Du Turin de 1522 au New-York de 2007 en passant par Montréal, le Paris des années soixante et la Rome contemporaine, "Bryant Park" narre l'histoire d'un tableau et des personnages qui vont graviter autour de lui : un décorateur de Boston, une universitaire de Manhattan, un téméraire curé du Haut-Pays niçois, une très volontaire conservatrice du Louvre, la veuve un rien shakespearienne mais confite en dévotion d'un éminent mafieux, et des trafiquants d'art prêts à tout...Un roman policier ? Oui mais comme Bernard Oustrières aime à les trousser, fuyant toute vulgarité, plongeant au plus intime des êtres comme des villes et gardant aux acteurs leur part d'humanité sans jamais nuire au rythme haletant du récit.
Bernard Oustrières
Né
en 1948 à Montauban (Tarn-et-Garonne), journaliste depuis 1966, Bernard
Oustrières a appartenu aux rédactions de « La Marseillaise », puis de
« Var Matin » et du « Soir » de Marseille. Il a collaboré pendant 20
ans à « France- Soir », au « Figaro » quotidien, comme correspondant
régional dans le Sud-est, au « Figaro magazine », à « VSD », à « Télé
Loisirs », au groupe Milan Presse (« Pays de Provence ») et à « Marianne
». Il est l'auteur d'une douzaine de romans.
* Gérard
participera mercredi soir aux lectures de textes à l'excellent Carré
des mots, grâce à l'initiative de la non moins excellente association
Gangotena.
Poésie
et cuisine par Bernard Vergier
Je
vous
invite aussi à consulter le site de Bernard Vergier. Il nous a
rendu visite en famille la semaine dernière, alors qu'il vit à La Ciotat
et exerce au lycée hôtellerie et tourisme de Marseille. Il a décidé de
faire de sa vie et de ses convictions un
voyage entre cuisine et poésie. Joli programme.
http://www.bernardvergier.fr/
Ecrase ta clope cono !
Pour
la troisième fois depuis le début de l'été, nous avons été pris
dans un interminable bouchon en raison de feu de végétaux. Certes
cette autoroute est constamment constipée et j'arrive à la maison
avec la courante... Mais tout de même ! comment peut-on foutre le feu
avec une telle constance ? Bon l'entretien de la bande centrale entre
Toulon et Solliès laisse à désirer. Je pense même qu'il serait
plus utile d'en faire une troisième voie. J'ignore aussi s'il s'agit
de l'un des nombreux collaborateurs de l'économie allemande, qui à
bord de sa BMW, wolkwagen, audi, opel ou mercedes jette son mégot.
Mais compte tenu du nombre de ces envahisseurs, c'est tout de même
bien possible. Toutefois, même si tu roules en citroën, c'est pas
une raison pour foutre le feu, cono ! A moins qu'il n'y ait plus de
cendrier dans les voitures françaises. Ce qui expliquerait que tous
les gens du coin se soient mis au char teuton.
Stéphanie,
même le samedi
Elle
ne peut plus se passer de nous ! Elle vient même pendant ses jours
de repos. A
moins qu'elle ne réponde à la demande express de ses marmots. Ils
sont pas beaux ?
Il
y a Léona, la plus belle et Matéo, le plus grand. Et ils sont
sympas ces minots. Bien éduqués aussi, puisque ce qu'ils adorent
par dessus tout les viandes d'Aubrac et la truffade. Des connaisseurs
en somme...
Et revoilà l'équipe !
Il
y a cinq ans, Jean-Ba était là pour tenir le restaurant avec nous.
Après une éclipse de quatre ans, il est revenu comme un soleil.
Toujours aussi passionné, mais avec de nouvelles dispositions, pour
la plonge notamment. Bref on se régale et maman est toujours aussi
heureuse de le sentir à nos côtés... Et ainsi la boucle sera
bouclée...
On nous écrit
Je voudrais vous remercier pour le plaisir que vous me donnez à
chacun de vos mails, Votre façon de râler me plait ! Votre façon de vous
exprimer est digne du vrai Français le Gaulois ! Votre façon de vivre et de
prévoir votre avenir me plait aussi. Ah ! le Cantal et ses vaches rousses qui
l’hiver portent une calotte blanche de neige sur leurs boucles rousses et vous
regardent en toute innocence lorsque le matin vous ouvrez vos volets sur des
murs qui ont 1 m d’épaisseur, pour moi c’est loin et plus jamais je ne revivrais
de tels moments, ainsi va la vie....
Continuez S.V.P sur ce ton, peu de gens ont le courage de
s’exprimer, d’écrire leurs vérités propres. Quand je vous lis je me retrouve,
mais moi j’ai hélas 74 ans..... mais toujours battante / sportive et le verbe
haut...
Amicalement. Françoise 
Merci Françoise pour votre témoignage. Il arrive que les
gens apprécient ce blog et son contenu, mais je sais que beaucoup aussi
rejettent son indignation, son côté iconoclaste, mais aussi son
humanité (et c'est bien plus ennuyeux !).
J'écris parce que
j'aime écrire et que je crois que certaines idées -le partage,
l'humilité, la civilité et la passion, pour ne citer qu'eux) méritent
d'être promus. Je suis très heureux chaque fois que quelqu'un m'y
encourage, cela me fait digérer ceux qui demandent à être désabonnés de
ma lettre hebdomadaire.
J.
Derniers avis sur
La pluie de
compliments sûrement mérités se poursuit sur le site de voyage
Tripadvisor.
Merci à ceux
qui jugent utile et juste de nous mentionner. Cela n'enlève rien à
notre démarche consistant à ne plus être référencé, en raison
de la manipulation de certains restaurateurs. Voici un nouvel avis,
suivi des deux plus récents.
“Accueil
et cuisine généreux”
Des
produits du terroir de grande qualité, un accueil très chaleureux,
et des assiettes présentées sans fioritures. Une mention spéciale
pour le Marcillac, vin injustement méconnu. Merci! Je suis venu deux
fois, je reviendrai. (Excellent – le 29 août
2014)
« L'Aubrac
à Toulon »
par
Jean-Pierre - Six-Fours les plages
D'excellents produits de
l'Aubrac. Sa viande en particulier, mais aussi tous les produits régionaux de l'Auvergne méridionale. Un accueil chaleureux, sympathique, familial. (excellent – le 14 août 2014)
« A
suivre absolument »
par
Jean-Pierre P – La Valette
Ici on est loin du commerce et des calculs, ces gens-là n'ont pas le coeur fait comme tout le monde: on vous parle, on partage, on explique tout des assiettes présentées parce qu'il y a matière à raconter. Une merveille de convivialité initiée par un Chef atypique entouré de 2 sourires compétents et aux petits soins. On déguste de l'Aubrac de A à Z, ça fait un bien énorme. A suivre absolument. (Très bon – le 22 juillet 2014)
______________
Chronique
d'humeur du 9 septembre 2014
Soyons
réalistes, rêvons !
JE trouve que l'on ne rêve pas assez. Je ne parle pas de ceux qui se lèvent pour gagner du pognon, posséder une grosse bagnole allemande et aller se dorer la pilule à l'autre bout du monde. Je préférerais que ceux-là restent couchés, tant ils sont l'incarnation du cauchemar que vit tout éveillée notre société et, à travers, au-delà d'elle, notre monde.
Non,
le profit est antinomique du rêve, il en est même son principal
fourvoyeur. Lorsque dans leurs laboratoires, les chercheurs arrivent
et repartent à la nuit, ils n'ont qu'une obsession : débarrasser
l'Afrique d'un virus qui la menace. Ou bien : soulager l'Europe
d'une maladie dégénérescente qui anéantit le genre humain.
Derrière
la
recherche -et parfois de belles trouvailles- l'argent n'est certes
jamais loin. Il y a des patrons de groupes et leur petite cour qui se
trimballent en jet privé et se trémoussent sur les plages
brûlantes. Mais si j'ai pris l'exemple du chercheur en milieu
médical, j'aurais aussi bien pu saisir celui de l'ingénieur des Eaux et
Forêts au Congo ou de l'infirmier d'une ONG confiné dans un hôpital
pitoyable au Proche Orient. Pas plus l'un que les autres n'ont étudié
et n'interviennent pour faire fortune. Ce sont souvent les plus mal
lotis et même s'ils en avaient, ils n'auraient ni le goût, ni le
temps de le dépenser.
On
ne rêve pas assez ou pas assez bien. Il aurait fallu pour cela
concevoir aussi une autre méthode d'éducation. Autant refaire le
monde ! Si l'un de nos enfants, s'était levé comme la plupart
d'entre-nous, en proclamant fièrement : « plus tard je veux
être riche ! » on lui aurait collé deux gifles, juste ce
qu'il fallait pour qu'il se relève au bout de quelques jours en
concédant : « plus tard je veux vivre en harmonie avec les
hommes ».
Vous
imaginez, ce que les petits burkinabés pourraient manger, et ce que
les petits arabes et les petits juifs rigoleraient dans leur cour
d'école. Mais ce que plusieurs siècles de religions ont détruit,
on ne va pas le restaurer dans le quart d'heure.
D'autant
que l'ego, cette irrépressible envie de briller (dans le sport, la
politique, le spectacle) ; de surclasser l'autre ; d'être le premier
chez soi, plutôt que le second chez les autres ; le plaisir glauque
de dominer son voisin et d'écraser son collègue de travail, ne
m'ont jamais semblé aussi prégnant autour de moi, que depuis que
l'on ne parle plus que de crise énocomique. Moins il y a de
fric – paraît-il !- plus les gens en veulent. Ou en volent, c'est
selon. Car tout ce qui circule sous le manteau, ce qui dort sous les
matelas, sans parler de tout ce qui s'évade et sans même évoquer
ce que les banques immobilisent à leurs seuls profits, sont les
seuls, j'insiste bien, les seuls responsables de cette crise qui
n'affecte réellement que les petits.
Car
j'entends
par crise, tout phénomène qui empêche un enfants d'être
nourri, une femme de se vêtir -un minimum quoi, surtout si elle est
belle !- et un retraité de manger à Aubrac sur mer. Bref la France
est toujours occupée. Préoccupée même. Coupée en deux, c'est sûr, en
dix, en cent, en lambeaux et il n'y a rien de nouveau, si ce n'est
cette forte dose de cynisme qui anime désormais le possédant.
Pourtant
l'ambition débridée ne conduit pas forcément au paradis. Regardez
simplement cette pathétique Valérie T. Elle se rêvait première
dame de France. La voici dame pipi, distribuant aux revanchards de
2012, du papelard pour se torcher. Une fois qu'elle aura écoulé
ses stocks, je subodore qu'elle n'aura plus grand chose à raconter,
ni surtout grand monde pour l'écouter.
« Rêver,
d'un impossible rêve » chantait un Brel Cervantisé et déjà
sur le départ. Etre capable de partager. Cette semaine c'est ce que
nous avons eu l'impression de vivre. A peine, à notre tout petite
échelle, mais tout de même. Cela nous suffisait à refaire surface,
à repartir, vers cette lointaine étoile qui parfois vacille entre
deux cumulonimbus dans notre ciel. Sur la place Lambert, baignée
d'un soleil moins inquisiteur, presque enjôleur, arrosé par cette
sublime fontaine,-presque- en état de marche, notre restaurant
-toujours pas en état de marge- reprenait vie. Je veux dire raison
de vivre. Nous recevions au fil des jours et des services, tous ceux
avec qui nous avons partagé, nos goûts -plus que nos couleurs-, nos
émotions – les vraies- celles où les larmes ne doivent rien aux
crocodiles. Ceux du Top 50 qui, souvent, nous accompagnent depuis
cinq ans et rêverait, eux aussi, que ça dure au moins autant.
C'est
là qu'il y a incompatibilité du rêve. Car nous aimerions les
transporter vers un autre paradis où les fontaines sont plus sobres,
sombres, voire absentes, mais où l'eau coule forcément de sources.
Nous
aimerions trouver aussi, avant et pour ce faire, une femme, un homme
-ou les deux- qui découvrent cette placette, paisible et charmante,
l'idéalisent et maintiennent, poursuivent et transcendent -pourquoi
pas ?- l'idée tout simple, de notre départ...
Un
restaurant, c'est comme une galerie d'art, un laboratoire de
recherche, un cours magistral. Ce n'est pas un lieu de profits. Enfin
si, pour les autres. Ce n'est pas seulement un endroit où l'on
« fait maison » car tous les autres ne mériteraient pas
l'appellation restaurant. C'est l'endroit par excellence -pas
toujours !- où l'on partage et où l'on reçoit. La participation
financière des visiteurs évidemment, mais aussi leur plaisir, leur
reconnaissance et leurs amis.
Nous
n'avions pas prévu de rentrer et d'attaquer cette sixième année.
Nos lecteurs, nos clients, les mieux informés et les plus
perspicaces l'avaient deviné. Alors nous les avons retrouvés. Ils
sont venus à la fois exprimer leur regret de ne pas voir ce fichu
rêve se concrétiser et manifester leur joie de nous savoir là.
Et comme un bonheur n'arrive jamais seul nous avons enfin ressenti un
signe, comme un appui, voire une reconnaissance, venant de l'hôtel
de ville tout proche (lire ci-dessous). La lettre de Monsieur le
maire, le sourire d'un adjoint, le chant de la fontaine, le champ
des perspectives, tout donnait à penser que demain, allait arriver,
ici place Lambert, une femme, un homme -ou les deux- qui viendraient
accomplir, en reprenant ce restaurant, leur rêve. Et contribuer à
la satisfaction du nôtre...
Jaco
Merci, Monsieur le maire
Je ne suis pas
toujours tendre avec cette ville, dans laquelle j'ai débarqué
pourtant il y a trente et un an, au fond de la rue Marx-Dormoy qui
jouxte feu l'hôpital Font-Pré.
Je n'ai pas
toujours été en adéquation non plus avec le club local -Rouge et
Noir- comme le mien, dont les excès de marginalité m'ont souvent
agacé, de même que les excès tout court du temps présent.
Je ne serai
jamais contemplatif -et moins encore complice- d'élus -de quelques
bords et collectivités qu'ils soient- qui par fainéantise,
incompétence ou laxisme, ne remplissent pas leur mandat
correctement.
En échange je
crois que les trois me l'ont souvent bien rendu, me poussant parfois
à l'exaspération, à la rébellion, mais aussi à la démission.
Pour Aubrac sur mer, où j'ai engagé à la fois mes fonds propres
(j'insiste sur le mot propre) et les miens (mon épouse en tête), il
n'était pas question de me laisser dépouiller sans lever le petit
doigt. Je veux bien mourir, c'est dans l'ordre naturel des choses,
mais pas me coucher.
Aussi, après ma
lettre ouverte à Monsieur le maire, je fus gagné par l'inquiétude
au fil des mois qui suivirent. Point de réponse et si peu d'effets.
Pas plus que durant les cinq ans où tout en ménageant les uns et
les autres, je n'avais récolté que du mépris...
Et voici que
cette semaine, en même temps que le courrier de Madame Lévy et la
visite de M. Di Giorgio, je reçus la missive tant attendue du
premier magistrat. S'il était de ma responsabilité de lui écrire
et d'en publier la teneur sous forme de lettre ouverte, j'estime que
sa réponse lui appartient et je ne la diffuserai pas.
Mais je tiens à
rassurer ceux qui nous aiment bien et ont tendance à nous plaindre.
Hubert Falco a été d'une courtoisie et d'une efficacité qui en
font la force et la réputation. A travers le ton amical mais aussi
le fond, j'ai retrouvé l'homme que j'avais plaisir à croiser et à
côtoyer durant mes longues années d'expéditions plumitives.
Je l'en remercie
profondément, d'autant que la solitude dans ce désert commercial
commençait à me peser jusqu'à l'épuisement. Il ne reste plus qu'à
attendre les effets de cette prise de conscience au plus haut rang de la
ville, sur le civisme des riverains, le fonctionnement de la fontaine
et la fin d'un communautarisme, comment dire (?)... envahissant !
J.
Derniers avis sur
La pluie de
compliments sûrement mérités se poursuit sur le site de voyage
Tripadvisor.
Merci à ceux
qui jugent utile et juste de nous mentionner. Cela n'enlève rien à
notre démarche consistant à ne plus être référencé, en raison
de la manipulation de certains restaurateurs. Voici un nouvel avis,
suivi des deux plus récents.
“Accueil
et cuisine généreux”
Des
produits du terroir de grande qualité, un accueil très chaleureux,
et des assiettes présentées sans fioritures. Une mention spéciale
pour le Marcillac, vin injustement méconnu. Merci! Je suis venu deux
fois, je reviendrai. (Excellent – le 29 août
2014)
« L'Aubrac
à Toulon »
par
Jean-Pierre - Six-Fours les plages
D'excellents produits de
l'Aubrac. Sa viande en particulier, mais aussi tous les produits régionaux de l'Auvergne méridionale. Un accueil chaleureux, sympathique, familial. (excellent – le 14 août 2014)
« A
suivre absolument »
par
Jean-Pierre P – La Valette
Ici on est loin du commerce et des calculs, ces gens-là n'ont pas le coeur fait comme tout le monde: on vous parle, on partage, on explique tout des assiettes présentées parce qu'il y a matière à raconter. Une merveille de convivialité initiée par un Chef atypique entouré de 2 sourires compétents et aux petits soins. On déguste de l'Aubrac de A à Z, ça fait un bien énorme. A suivre absolument.
(Très bon – le 22 juillet 2014)
Chronique
d'HUMOUR du 2 septembre 2014 *
Le tour de Porquerolles
DEPUIS le remaniement me voici tout chamboulé. Ça marche aussi à l'envers
; depuis le chamboulement... Je me dit que pour en arriver là, il a
quand même fallu qu'on soit rudement dans le purin. J'ai même pensé
que tous ces gens qui se plaignent en permanence du matraquage,
devaient avoir rudement mal à la tête, bloqués dans leurs
pavillon, résidence et hôtel particulier. Qu'ils n'avaient même
peut-être plus de gazoline à mettre dans leur chopper pour aller
faire leurs courses à Aldi (das supermarkt) ...
C'est
alors qu'incidemment, le jour même de la nomination de l'abominable
Macron, -venu au secours des patrons et des cadres sup en détresse,
tous ces néo-damnés de la terre - je me suis rendu sur mer. A
Porquerolles. Celui-là, de test, il vaut tous les autres ! 40 euros
à deux, rien que pour franchir les trois kilomètres qui nous
séparent de l'île, c'est déjà de la sélection draconienne. Il n'y a plus que des « bourges » et... les pauvres,
tellement matraqués, on s'attendait à n'en trouver que quelques
centaines au kilomètre carré.
Nous
étions même soucieux pour la société Arnal et Ricard (quand il y
de l'eau, Ricard n'est jamais loin !) qui gère la TLV. Car à 600
personnes toutes les demi- heures, soit au bas mot 5 000 passagers
par jour, cela nous fait tout de même la modique somme de 200 000
euros qui s'envolent tous les jours... Porca miséria !
Bon,
je vous sens inquiets, le souffle court, l'haleine sèche et le coeur
lourd... Eh
bien, rassurez-vous, elle était blindée l'île ! Pour un 27 août,
où tout le monde devrait être rendu au travail, ou prêt à s'y
remettre, cela relevait presque de l'indécence. J'emploie ce mot
pour mes lecteurs, qui sont a peu près les derniers à en posséder
plus ou moins le sens.
Cela
commença dès 10 heures à La Capte. Quand ça coince déjà au rond
point, vous pouvez imaginer que vous n'êtes pas rendus à la Tour
fondue (dont le nom viendrait du fait que les estivants se rendent fous
pour y parvenir). Ensuite, c'est à l'entrée du parking que ça
bloque. Trois sont déjà saturés et le dernier, forcément, il
déborde... Enfin ! nous sommes arrivés à caser notre clio entre une
grosse audi et une minable volkswagen ! Comme le dirait le célèbre
opérateur-racketteur qui vous fait payer pour prendre une autoroute,
franchir un pont, emprunter un tunnel ou ranger votre bagnole : par
Vinci... la monnaie ! 9 euros pour quelques heures. Encore de grands
humanistes, ceux-là !
Bref,
nous voici sur l'un des bateaux du dénommé Arnal, heureux
propriétaire des « coques de noix ». Qui flottent
beaucoup mieux, fatalement, qu'au temps où les navettes
appartenaient au service public...
Nous
voici sur l'île ! Comment vous dire ? J'ai eu un léger choc ! La
dernière fois que je m'y étais rendu c'était avec Jo, Jean-Yves et
Michel, au bon vieux temps de La Bordée Bleue ! Combien, vous dites
? 25 ans ? Ah quand même ! Ça passe...
Bon,
le port n'a pas doublé. Il a quintuplé. Au bas mot, les jours de
fort mistral. Y a du béton partout et lorsque l'on franchit un petit
pont dans la garrigue, on s'attend à y voir couler de l'or. Ici même
les loueurs de bécanes sont les rois du pétrole. C'est pas
compliqué, depuis Amsterdam je n'ai jamais vu autant de vélos en
mouvement. Y a que les culs installés dessus, qui varient. En
Hollande, il m'avait semblé qu'ils étaient plutôt rafinés,
civilisés, voire civiques. Là, j'ai l'impression que c'était
surtout du gros parvenu, grossier et égoïste, à souhait. A la
française...
Je ne suis pas absolument certain qu'il n'y avait que
des snoc sur cette île, mais tous les snocs devaient s'y être
donné rendez-vous. Sur "face d'bouc"... Sans doute pour fêter le retour au libéralisme
décomplexé. Il ne manquait pas non plus de rolex, tout juste le
Fouquet's. Et encore, le Mas du Langoustier, ça leur irait plutôt
bien, non ?
Mais gardons nous de généraliser, j'ai aussi vu des petites gens à pied, sac
à dos, dissimulés dans les taillis pour pique-niquer. Sans doute en
cherchant bien, on aurait même pu trouver deux gamins désargentés
en train de niquer tout court... Au
pire, nous croisâmes quelques pauvres âmes, venues ici se donner
l'illusion de richesse. Ceux qui votent comme les riches en rêvant
de leur ressembler.
Nous
voici rassurés ! On en chie certes encore de par le monde.
Singulièrement, en Afrique de l'ouest. Mais c'est quand même un peu
leur problème. Nous ici, la question, est de savoir s'ils vont pas
encore nous matraquer ? Si on va pouvoir prendre le nouveau 4X4
Deutschland et repartir en novembre à Bali, à Noël
aux Seychelles et en mars à Courchevel ? Sinon, on fera tout
péter...
Non, parce
que Porquerolles, finalement, on en a vite fait le tour...
Jaco
*
Vous aurez sans doute noté que j'ai écrit
HUMOUR en majuscule pour bien faire remarquer à mes derniers amis
chefs d'entreprise et à ceux qui ont des sous mais qui me lisent
quand même, que je plaisantais. Deux précautions valent mieux
qu'une...

Top 50 : après un insoutenable suspense...
Bon, d'abord, on doit bien l'avouer : on rentre. On rentre ce mardi 2 septembre (à condition que nous soyons livrés ce qui n'est pas gagné ! ), comme on l'avait annoncé, mais en espérant bien le contraire *.
Trop de soucis (de santé dans le sens le plus large, notamment) nous
empêchent de poursuivre cette aventure dont nous venons de boucler la
cinquième année. Aventure, je le répète, étant le mot choisi et adapté,
tant il m'a semblé parfois que les pentes de l'Everest et les feux de
l'Enfer réunis, ne pouvaient être plus hostiles que le désert et la
jungle toulonnaise. Non, nous n'irons pas au bout de cette sixième année
et nous vous remercions par avance de ne pas nous le souhaiter...
Notre
projet de maison d'hôtes dans l'Aubrac tient toujours et nous vous en
reparlerons d'autant mieux que nous aurons peut-être besoin de vous pour
nous aider à l'accomplir.
En
attendant nous allons vous retrouver avec un immense plaisir, vous qui
nous avez accompagnés durant cinq ans, par centaines et tout
particulièrement tous ceux qui ont fait d'Aubrac sur mer leur premier
restaurant de coeur et plus encore... de bouche !
Dans
notre classement des cinquante plus fidèles de l'année (où ne figure
pas l'un des tous premiers qui a toujours refusé d'être pris en photo,
quel dommage !) vous remarquerez que j'ai inclus une quinzaine d'ex
aequo à la cinquantième place. Il s'agit pour certains d'encouragements
Enfin bon, un grand, un immense merci à eux et à tous ceux qui nous ont suivis au nom de l'honnêteté, du goût, de l'Aubrac et de l'amitié.
Enfin bon, un grand, un immense merci à eux et à tous ceux qui nous ont suivis au nom de l'honnêteté, du goût, de l'Aubrac et de l'amitié.
Jaco
* Vous
allez rire, mais même en le "donnant", nous n'avons trouvé personne qui
ait le courage, l'envie où même l'opportunisme de reprendre notre
restaurant . L'un des rares qui marche et qui soit parfaitement sain !Chronique d'humour du 26 août 2014
Le fric, le blé et les picaillons
PEUT-ÊTRE vous l'ai-je déjà écrit, nous revenons d'une autre planète. Je
quitte mon monde originel pour retrouver celui qui m'a ouvert les
bras si chaleureusement, avant de les refermer, souvent au point de
m'étouffer. Ce n'est pas que je m'ennuie, mais je manque d'air et il
me tarde singulièrement de boucler ces valises qui m'attendent, dans
le corridor, depuis trente ans.
Vous
me direz que je ne serai pas bien à la mode lorsque je les
rouvrirai, enfin, sur ce plateau qui n'attend plus que moi !
Qu'importe, là-haut ils ne l'ont jamais été. A la mode. Je crois
qu'ils ne savent même pas bien ce que cela signifie.
A
force de poser mon postérieur entre trois chaises, ma région de
naissance et de coeur, ma région de passion et ma région d'accueil,
vous me direz qu'il n'est plus forcément facile de trouver son
identité. Je vous répondrai : « Oh que si ! » Dans la
troisième région de ma vie, ici en PACA, les choses ont fini par
s'éclaircir. Tout est magnifique à condition de n'avoir besoin de
rien et surtout pas de profondeur. On peut voguer sur le superficiel
et le clinquant aussi loin que souffle le vent de l'insignifiance.
Dans
l'Aveyron et la Lozère, qui recueillent l'essentiel du massif de
l'Aubrac, c'est pas pareil. Ils en auraient pourtant bien besoin,
mais on trouve beaucoup moins de 4X4 ! On se moque bien de paraître
: il suffit d'être. De toute façon, ce que vous pouvez sembler, ils
s'en moquent. Si vous apportez de l'argent et que vous savez rester à
votre place, ces gens là vous adorent. L'euro, après le franc,
c'est le nerf de naguère et de maintenant. De toujours. Le pognon,
c'est après Dieu , une religion monnaie...théique.
Je
fais souvent référence à mon boucher, dont la famille est un peu
la mienne, tant on collabore depuis cinq ans et on corrobore vos
envies et vos plaisirs. Si je fais exception d'un jambon dans
l'épaule, de trois bouteilles de vin et d'une guillotine à
saucisson – lors des trois dernières fêtes de fin d'année-, les
amis Conquet, ne nous ont jamais fait cadeau du moindre centime. Et
sur les quelque cinq ans qu'aura duré notre belle aventure de la
Place Lambert, nous leur aurons pourtant laissé pour 140 000 euros
de marchandise. Pas mal, non ?
Moi,
à leur place, j'aurais consenti un rabais, envoyé la purée, le
pâté et même le foie gras... Eux non ! Toujours sobres, ils
tentèrent même parfois -avec un succès incontestable- de m'en
caser plus que je n'en commandais, mais jamais le moindre geste qui
eut pu mettre en péril leur bilan consolidé. Voilà essentiellement
pourquoi, eux progressent depuis trois générations et que nous,
n'avons pas résisté plus de cinq ans... Respect !
L'autre
soir Marie, me donnait à regarder un reportage -sur la 5, je
crois- évoquant la famille Costes. Ils ne sont pas de l'Aubrac, ni de
Laguiole, mais de Saint-Amans-des-Cots, ce qui est du pareil au même.
Nous y découvrîmes donc deux frangins et leur dynastie qui, à
partir d'un boisseau de charbon, construisirent, à Paris, un empire
de béton, d'hôtels, de brasseries de luxe spécialisées dans tout
-sauf l'aligot- et se sont faits les machines en or... L'alibi, si
seulement il en fallait un, serait de prétendre : « nous
avons vengé nos aïeux qui ont tant souffert des rudesses de la
terre et du climat...» Bien parlé, Charles !
Si
tout va bien, nous aussi nous serons un jour de l'Aubrac. J'y
revendique une renaissance vieille de presque cinquante ans. Nous
nous y sentirons chez nous, parce que nous en respectons les codes.
Notre passion pour le plateau y paraîtra sans doute encore suspecte
au yeux de certains paysans ancrés dans les certitudes d'un droit du
sol, dont on ne trouve l'équivalent qu'en de lointaines contrées
arriérées : la Corse, le Pays Basque et encore ! A la rigueur
peut-être en Serbie... Mais on finira bien par nous accepter,
lorsqu'on se sera fondu, comme la neige en avril, dans le paysage.
Sans bruit, en consommant plus qu'on ne profite...
Dans
le Tarn, ce premier tiers de fesses qui appartient intégralement à
mes parents, c'est encore différent. On est presque autant de la
campagne. Certes, avec l'Albigeoise Sainte-Cécile à l'UNESCO
et notre penchant à se prendre pour des Toulousains, on se la pète
aussi. Genre citadins. Mais avec l'argent, on est quand même moins
coincés des bourses. Disons que, contrairement à l'Aveyronnais, le
pognon n'est pas ici, le moteur. Tout juste le carburant. Gasoil,
bien sûr. Ce n'est pas tant l'envie d'en avoir plus qui domine, que
la crainte de n'en point avoir assez. Nous sommes-là sur le fil ténu
de la dialectique, mais je suis sûr que les funambules qui
m'accompagnent encore dans cette chronique, auront su garder
l'équilibre.
Comme
l'Aveyron, le Tarn a cette chance insigne de disposer de terres
modérément vastes, mais généreusement fertiles. Mon beau-frère,
mon ami Alain, est le dernier de la famille à défendre encore son
lopin de terres entre Graulhet et Lavaur. J'en suis fier parce qu'il
maintient sur ce département en forme de jambon, une tradition
ancestrale et essentielle qu'il a toujours disputé à la partie de
Jaurès : le monde ouvrier du charbon, du cuir et du textile.
Et
ce qui m'attriste, lorsque j'arpente les terres arables de Fiac à
Giroussens, c'est de constater que les jachères mangent les coteaux,
tandis que le soja afflue des Amériques et le blé de Russie
(beaucoup moins, certes, cette année !). En ces temps ridicules, où
l'on ne sait plus fabriquer un ordinateur, un téléphone et une
machine à laver, le Tarn, comme la plupart du grand sud-ouest, doit
prospérer, croître et embellir de profusion céréalière,
maraîchère et animalière. Dommage qu'on ne sache pas davantage
construire un tracteur sous licence française !!! Quel gâchis !
En
résumé donc : le Varois aime le fric pour montrer qu'il en a ;
l'Aveyronnais le vénère parce que ça lui permet de prospérer ; le
Tarnais le récolte pour l'engranger. C'est ainsi que les derniers
roulent les « R », ceux du milieu sur l'OR et les premiers, roulent des mécaniques...
Jaco
L'Aubrac vu par
mon « cousin » Dédé D.
Je ne suis pas
monté sur le plateau de peur de pas en redescendre,
mais d'autres
l'on fait pour moi. Comme par exemple mon « cousin »
Dédé qui après
avoir sévi trente-cinq ans durant à Var Matin est, désormais,
tout le temps en
vacances. Et, comme vous le voyez, il n'a pas rangé son appareil
pour autant...
Merci à lui pour ce rafraîchissant clin d'oeil.
Carte postale de Jean-Paul
Lettre
ouverte à tripadvisor
Madame,
monsieur,
Depuis quelques
années je figure sur votre site sans jamais avoir rien demandé ni donné mon accord. Il y a déjà
bien longtemps, je vous faisais parvenir un courrier dont vous
n'avez jamais
tenu compte. Il stipulait que je ne souhaitais pas apparaître sur Tripadvisor.
La raison en est
simple : il s'agit d'une forme de lobby grâce auquel les plus malveillants, les
pervers et pas forcément les meilleurs, se glissent sans peine en
tête du classement. Il suffit qu'ils recrutent autour d'eux
-famille, amis et clients- quelques pseudos visiteurs qui
encensent leurs établissements et détruisent leurs concurrents (*)
A Toulon, où ces
pratiques plus que douteuses sont institutionnalisées, nous sommes en première
ligne. Vous savez
d'ailleurs très bien cela et vous devriez avoir honte de vivre d'un
site qui repose
entièrement sur une tromperie organisée par les commerçants et encouragée
par vos soins.
Mon restaurant
n'a jamais fait la chasse aux étoiles, aux fourchettes et je ne sais
quelle autre fadaise.
Mais il est honnête. Il propose -et de loin- les meilleurs produits
de Toulon et il n'a pas attendu le label « fait maison »
pour tout cuisiner de l'entrée au dessert (encore un beau cadeau
fait aux escrocs !).
Sur 39 avis
(dont aucun n'a été sollicité de ma part), 37 sont très bons ou
excellents. Il a donc fallu que deux « visiteurs » qui
n'ont visiblement jamais mis les pieds à Aubrac sur mer (il y en a
même un qui a osé nous juger sur le contenu de mon blog !!!),
trouvent que mon aligot ne file pas ou que l'accompagnement est
quelconque, pour que je disparaisse à la … 16e place (sur 350 certes, mais quand même !)
Ne me répondez
pas que je devrais solliciter les avis positifs de mes clients. Car
si cela fait marcher votre business et pourrait éventuellement
favoriser le mien, ce n'est pas ainsi que je souhaite fonctionner.
Notre société
crève du copinage, des combines et d'un manque toujours plus
flagrant de sincérité. Alors, s'il vous plaît, oubliez-moi...
Jaco
(*) Je tiens à
préciser que je ne vise personne en particulier. Et surtout
pas nos amis de La Promesse, qui sont actuellement les
premiers et... le méritent assurément.

« L'Aubrac
à Toulon »
par
Jean-Pierre - Six-Fours les plages
D'excellents
produits de l'Aubrac. Sa viande en particulier, mais aussi tous les produits régionaux de l'Auvergne méridionale. Un accueil chaleureux, sympathique, familial. (excellent – le 14 août 2014)
« A
suivre absolument »
de
Jean-Pierre P – La Valette
Ici on est loin du commerce et des calculs, ces gens-là n'ont pas le coeur fait comme tout le monde: on vous parle, on partage, on explique tout des assiettes présentées parce qu'il y a matière à raconter.
Une merveille de convivialité initiée par un Chef atypique entouré de 2 sourires compétents et aux petits soins. On déguste de l'Aubrac de A à Z, ça fait un bien énorme.
A suivre absolument. (très bon – le 22 juillet 2014)
NDLR. Merci pour cet avis qui est sûrement le mieux senti et le mieux écrit de tous, même si la plupart nous ont également faits... un bien énorme (Jaco)
“Une
magnifique découverte ”
par Lionne8304
Une
excellent adresse à Toulon...
de l'entrée au dessert, tout était excellent dans des quantités parfaites, ni trop, ni pas assez . Un trio d'entrée très frais, un duo de canard accompagné d'un aligot comme jamais je n'en ai mangé, un peu de ratatouille (5 fruits et legumes par jour...faut bien se donner bonne conscience) et une salade de fruit extra-fraîche.
En trois mots : que du bonheur !! Pour sûr je vais y retourner et faire découvrir cette adresse à mes amis ! (Excellent – 16 juillet 14)
de l'entrée au dessert, tout était excellent dans des quantités parfaites, ni trop, ni pas assez . Un trio d'entrée très frais, un duo de canard accompagné d'un aligot comme jamais je n'en ai mangé, un peu de ratatouille (5 fruits et legumes par jour...faut bien se donner bonne conscience) et une salade de fruit extra-fraîche.
En trois mots : que du bonheur !! Pour sûr je vais y retourner et faire découvrir cette adresse à mes amis ! (Excellent – 16 juillet 14)
___________________________
Chronique du 19 août 2014
NOUS rentrons de notre cher et vieux pays -Graulhet- pas trop fatigués !
Et pour cause nous n'y avons quasiment rien fait. Quelques repas en
famille, des déjeuners conviviaux et des dîners amicaux...
En
foi(e) de quoi, il n'y a guère que l'appareil digestif et ses
affidés qui travaillèrent. Bref, on n'a pas maigri durant ces
vacances que j'ai voulu, à l'image de notre situation, austères. A
conditions de considérer une côte de boeuf ou un Côte-de-beaune,
austères !
Nous
aurons d'autant plus profité -de nos kilos- que l'astre solaire
déserta totalement une région où, en cette période tout au moins,
il ne se montre guère plus avare que sur les contours
méditerranéens. Avec un thermomètre bloqué en dessous de 23°
(les grands jours) et des averses quasi-quotidiennes, pas question de
faire fondre le lard.
La
chaleur, nous la trouvâmes dans l'accueil toujours enthousiaste de
nos vieux parents, dont la chance insigne est de vivre en couple et à
domicile. Par les temps qui courent, il ne faut plus évoquer la
chance, mais la félicité... Autre puits de lumière, de joie et
d'espérance, la visite furtive à ma cousine Suzanne. Enfin, celle
de mon papa, car s'il coule dans mes veines du sang des Larrue, il a
quand même été largement amendé par celui des Fournier, des
Cancel, des Combes...
Bref,
même s'il ne m'en reste plus ne serait-ce que 6 %, allez savoir si
j'aurai la chance d'atteindre la barre du siècle d'existence ?
Faut-il seulement le souhaiter ? Je sais que mon père -et comment
ne pas l'y encourager ?- à mis les pas dans ceux de sa cousine,
qu'il visite d'ailleurs avec maman, une à deux fois par semaine à la maison de
retraite.
Car
oui, hélas, Suzanne a été parquée dans l'un de ces endroits
lugubres d'où l'on ne ressort généralement plus jamais que les
pieds devants... Elle vivait en ville, chez elle depuis toujours, non
loin de la route de Castres -où elle réside désormais- et l'avenue
Victor-Hugo dont elle se souvient encore de quelques vers fameux "Ô temps, suspends ton vol..." (non, je déconne !).
L'un des inconvénients à lambiner ainsi sur les chemins de la vie,
c'est que l'on croise, y compris dans sa propre famille, la maladie
et parfois l'au-delà. Ce sont les plus jeunes, qui l'accompagnaient
dans son âge lointain, qui finirent par faiblir.
Il
ne faut pas me la souhaiter, pour de bon. La centaine ! Moi qui suis
impatient, jamais je ne tiendrai jusque-là ! Et la première moitié
de l'objectif m'a semblé tellement compliqué, que la seule idée de
devoir le redoubler me met, non point en extase, mais en tracas...
Notez bien que, si les statisticiens nous promettent 200 000
centenaires en 2060 (contre 17 000 actuellement), il m'étonnerait
que l'instabilité politique, intérieure autant qu'internationale, la violence économique et le
déséquilibre écologique, nous permettent d'atteindre
tranquillement ce pic séculaire. Je ne sais qui, du réchauffement
de l'atmosphère ou de l'atome, du refroidissement par balles ou de
la raréfaction de la baguette de pain, aura raison de nous, mais
cette estimation-là pourrait-être, elle aussi, rapidement revue à
la baisse.
En
2060, j'aurais « à peine » 102 ans et je devrais
« encore » le respect à Suzanne qui fêtera ses 104
automnes, le 24 septembre prochain. Pour l'imiter, la rejoindre sans
même envisager de la dépasser, je pars avec quelques handicaps. Pas
tous légers. D'abord, c'est une femme et ça... Ensuite elle a pu
vivre pendant plus de quarante ans sans son mari pour lui casser les
pieds (je plaisante encore... bien sûr !). Elle a tordu le cou au stress
dont elle n'a peut-être même pas appris l'existence. Elle n'a pas
connu les nuits blanches en voiture entre La Rochelle à Toulon, les
opérations du dos, les hémorragies bronchiques, les défaillances
artérielles. A-t-elle seulement subi l'ablation de l'appendice ?
Notre
seule identité commune, outre une lointaine génétique, c'est ce
terroir graulhétois où l'on ne fait quasiment que des vaillants,
des « testuts », des « durs à cuir »... Des
paysans, des travailleurs. Pas des magouilleurs, ni des profiteurs. Suzanne et
moi, nous avons aimé, nous avons même contribué à former au fil des générations, ce petit peuple du
rugby, dont la terre resta inviolable jusqu'au crépuscule du dernier
siècle... Résister c'est vivre. Suzanne ne s'est jamais éloignée
des bords du Dadou. Elle n'a jamais déserté cette terre. Telle fut
sans doute ma faille. Mon triste sort...
Quand
je souffre démesurément de mon exil toulonnais; quand je rêve
désespérément d'une résurrection en Aubrac, je pense parfois à
elle. Le 15 août, nous sommes entrés dans sa chambre. Elle était
superbe dans sa robe du dimanche et sa petite veste bleue, attendant
Marié-Thérèse et Henri pour retrouver quelques heures, les
souvenirs infinis de la rue du Capitaine-Mauriès. Ses grands yeux
bleus, à peine délavés, nous happèrent, nous dévorèrent de
générosité et de reconnaissance. Il ne marquèrent même pas la
surprise -alors qu'elle ne savait rien de notre visite-. C'était un
peu comme si nous venions en confirmation.
Ce
ne sont même plus les idées claires, les mots choisis, les
expressions malicieuses, le sourire complice, qui me ravirent comme
chaque année depuis que nous faisons cette furtive halte au Pré de
Millet. Ce petit corps décharné, désormais soumis aux chutes et
rechutes, aux souffrances ordinaires mais répétitives, dégageait
par dessus tout, deux forces supérieures : la classe et la dignité.
A moins que ces deux mots n'en fassent qu'un ! Ils distinguent
clairement du vieillard traditionnel, la personne de grand âge. Sans
lui vouloir de mal, je ne suis pas sûr que j'aurais été fier du
premier, ni que je lui aurais rendu visite. D'autant que le protocole
familial de me l' impose pas.
Grâce
à Suzanne, Marie et moi, entrons dans cette maison de retraite -au
demeurant fort belle et embellie encore par la qualité de son
personnel- avec confiance et enthousiasme. Car elle nous offre, cette
dame, un grand souffle de vie, une beauté rare, un peu d'espoir aussi
en cette humanité qui peine à coexister.
Le
15 août, j'ai trouvé qu'il faisait beau sur Graulhet.
Jaco
Chronique d'espoir du 12 août 2014
L'Aubrac,
c'est par là...
ON me
demande bien souvent : qu'est-ce que tu veux aller t'enterrer dans
l'Aubrac ? Drôle
de question s'adressant à quelqu'un qui entend revivre !!!
De toute
façon et avant toute chose, je tiens à préciser que je vous
interdis de médire de « mon » plateau si vous n'avez pas
pris la peine, ni le temps, d'en fouler la tourbe, d'y respirer cet
air vif, d'y partager le silence. D'y mesurer l'excellence.
Aubrac,
j'y suis né il y a 46 ans. Dix ans après Graulhet, ma ville de
coeur et Lavaur, celle de l'état civil. C'était au Royal Aubrac,
que l'on ne nommait peut-être pas encore ainsi. Une imposante
bâtisse, proche du château -et désormais digne du patrimoine- dont
les oeuvres laïques avaient fait un palais de l'enfance. Les gamins
du Tarn, de l'Hérault et d'Aveyron évidemment y défilaient en
hiver pour apprendre le ski et la vie en communauté. En 1968, la
neige n'avait cessé de tapisser le plateau tout février. C'est sans
doute la raison pour laquelle je n'ai jamais pu en redescendre.
D'ailleurs
cette
année, pour la première fois depuis lors, je ne m'y suis pas rendu
physiquement. Car je ne referai plus jamais le chemin à l'envers.
Lorsque j'y reviendrai, ce sera sans retour... A la vie ou à ma
mort...
L'Aubrac,
ce n'est certes pas un horizon de sable brûlant où l'on jette sa
serviette en string ficelle. Ce n'est pas un massif hérissé de
sommets que les snoc dévalent en snowboard avec de la crème
fluorescente sur la figure assortie à la combinaison. Ce n'est pas
l'endroit où l'on bâtit, dans la pinède, un palace avec piscine
olympique et douze caméras pour surveiller le parc. L'Aubrac, ce
n'est pas l'endroit où il faut paraître. Il suffit d'y être.
Humble, discret, contemplatif...
Lorsqu'on
pose de tels jalons, lorsqu'on évoque l'austérité des croix de
pierre massives, érodées par le temps qui passe et souvent plus
encore par le mauvais temps qu'il fait, lorsque l'on associe
volontiers cette vie à la plénitude, voire à l'éternité, il
semble qu'aussitôt l'appréhension, l'angoisse peut-être, gagne le
plus gros du citadin. Celui, qui, ultra-majoritaire, se conduit à la
ville, en voiture et avec son voisin, en parfait crétin.
Le genre
d'individu que l'on aura une difficulté certaine à faire monter à
1200 mètres au dessus de la bêtise.
Des
voisins, à Nasbinals, d'ailleurs, il n'y en a pas. Il faut parcourir
des lieues entières, braver les tourmentes et affronter les loups
pour éventuellement percevoir dans la pénombre et les cris obscurs,
une étrange lanterne vacillant dans la bourrasque... J'exagère ?
Non, je galèje ! Il a bien fallu que durant les trente ans passés
entre Toulon et Cuers, je prenne quelques travers de port...
Non,
l'Aubrac c'est le contraire de cette évocation moyenâgeuse de
contrées reculées et hostiles. On s'y sent si bien que le
passant finit immanquablement par repasser et qu'entre les belles
soirées au comptoir de l'hôtel de la Route d'Argent et les longues
tables d'où s'échappent parfums de cèpes, fumets de ris de veau et
saveurs corsées de tripous sur fond d'aligot, il devient difficile
d'échapper à la nostalgie.
Et
lorsque le petit matin d'août vous caresse ou que celui de novembre
vous mordille déjà l'échine avec gourmandise, vous trépignez
forcément à l'idée d'arpenter cet horizon de fleurs, de nuages et
de vent. Toujours en mouvement... De la source du Bés au moindre
petit ru, vous trempez vos lèvres sèches dans cette eau minérale
qui semble vous raviver comme la potion de cet irréductible gaulois
dont on devine qu'il aura sûrement arpenté les sentiers en
compagnie de son gros copain et de leur petit chien (tenu en laisse
pour ne pas effrayer les vaches !)
Vous
aussi, vous vous laisserez emporter sur ces chemins (de Compostelle et d'ailleurs), dans un ballet
de campanules, sur des tapis d'oeillets, d'orchis, de pensées, de
centaurées, de cirses... Vous vous inclinerez devant sa majesté la
gentiane dont vous siroterez plus tard la racine, comme devant ce thé
d'Aubrac, dont l'infusion changera votre nuit...
Du printemps où percent les
jonquilles souvent encore dans la neige, en passant par ces étés
fleuris où la chaleur reste nuancée, par ces automnes lumineux où
se confrontent les tons et les teintes avant de s'unir et de laisser
l'hiver couvrir de son long manteau blanc l'espace virginal dans une
manière de cérémonial, on vibre.
Il n'y a
que les snoc qui s'ennuient, autant dire qu'au buron de mes rêves on
ne s'ennuiera jamais. Entre cuisine, repos, contemplation, courses de
raquettes, randonnées à pince ou à pédale, en couple ou entre
amis, nous irons loin, très loin sur la route du bonheur qui passe
immanquablement par l'Aubrac. Et s'y arrête.
Trente
ans, c'est aussi la longue période qu'il nous a fallu pour trouver
notre point d'attache à Nasbinals. Parce que là-bas pour obtenir le
droit d'entrée, le visa, le titre de séjour et la naturalisation,
il ne suffit pas de faire le gentil. Il faut l'être. Il ne suffit
pas de connaître le maire et d'avoir le bras long. Il faut de la
patience, de la conviction, se pénétrer de l'âme. Connaître les
codes, rester à sa place pour espérer, un jour, la trouver.
Je crois
que nous y sommes, on vous y attendra bientôt...
Jaco
Papy toujours en tête
Durant
les trente ans que j'évoque plus haut, c'est lui qui nous réserva cet
accueil discret mais efficace, sobre mais sincère. En novembre dernier
Papy
Désormais ce sont ses enfants et tout particulièrement nos amis Bernard et Daniel qui sont aux commandes d'une des plus belles entreprises familiales de la région, mais aussi du pays...
Je
ne peux écrire sur l'Aubrac, spécialement Nasbinals et son hôtel de la
Route d'Argent, sans penser inexorablement à Pierre Bastide.

Désormais ce sont ses enfants et tout particulièrement nos amis Bernard et Daniel qui sont aux commandes d'une des plus belles entreprises familiales de la région, mais aussi du pays...
Avant
que de me mettre par force aux quilles de 8, le sport « national »
de l'Aveyron (deuxième en nombre de licenciés -45 000- après le
football) je me suis mis au mölkky. Oui, oui, vous pouvez rigoler
mais n'empêche que j'ai gagné. C'est un jeu auquel nous a convié
son importatrice en France, Chantal -la soeur de Marie-. Il se joue avec un morceau de bois et
finesse -c'est pour cela que j'ai gagné !- Et c'est du finnois... Ce
sont en effet les Finlandais qui nous l'ont dégoté de derrière les
fagots, c'est très amusant et cela demande des qualités physiques,
de la précision et du sang froid. Dès que ce sera Olympique, je
reprends l'entraînement...
Décidément
on nous copie partout ! Déjà les parisiens ont ouvert des
brasseries de l'Aubrac dans tous les arrondissements, depuis que nous
avons eu cette idée lumineuse, que dis-je (?) limpide (!) de ce type de
restaurant à Toulon. Voilà maintenant que cela se passe à Toulouse
(rue Colombette). On me signale même des ouvertures à Grenoble,
Lattes et Montpellier. Vous verrez bien qu'ils finiront par faire de
l'aligot à Laguiole et Nasbinals...
Chronique d'humeur (un peu noire) du 5 août 2014
Une
sacrée aventure humaine
JE
n'apprécie pas spécialement cette formule dont on fourre toutes
les guimauves et qui pourrait figurer l'un des prochains thèmes d'un
réality-show de la télé-poubelle. On rajouterait devant «
L'extraordinaire... » Et en avant pour l'aventure humaine ; et
en avant pour je ne sais combien de parts de marché et de recettes
publicitaires ! Certes il n'est pas certain que je ne finisse pas,
moi non plus, par faire la manche. Mais la quête en serait au moins
plus noble...
Ce
restaurant fut - comment qu'elle s'achève - une sacrée aventure.
Vous aurez remarqué que je m'empresse de substituer belle à sacrée.
Belle, elle l'aurait été incontestablement si tout un faisceau de
conjonctions ne semblait s'être ligué pour nous pourrir la vie...
Mais la question n'est plus là. Au surlendemain de la célébration
du centenaire de l'assassinat de Jaurès, ce qui m'intéresse -sans
surprise pour ceux qui vont au bout de mes longues chroniques
hebdomadaires-, c'est le côté humain.
Tiens
avant de poursuivre, je voudrais d'ailleurs vous prévenir que ces
chroniques pourraient devenir... quotidiennes !!! Non, je déconne
bien sûr, mais je voulais en profiter pour remercier ceux qui ont su
goûter mes mots en même temps que mes mets (laisse mémé
tranquille !), soit parce qu'ils avaient de bonnes lunettes, soit
parce que leurs maman et papa leur avait donné un cerveau,
permettant à la fois de lire comme il faut : comprendre ce qui n'est
pas écrit et tirer la quintessence de ce qui l'est. Je sais, ce n'est
pas si simple, surtout si l'on mâche simultanément du chewing-gum ou
que l'on écoute du Coldplay.
Est-ce
que vous croyez qu'on aurait pu éviter la guerre de 14-18 (je parle
de celle du siècle dernier (pas de celle qui vient de commencer !)
si l'on avait laissé Jaurès terminer son croissant ? Pas sûr hein
? Cependant, il me semble bien qu'elle aurait pu s'arrêter avant. Lui
qui avait épargné du massacre, les mineurs de Carmaux, se serait
interposé pour refuser que l'on fasse de nos braves grand-pères,
de la chair à canon...
Notre
Jaurès
à nous, à Aubrac sur mer, c'était Awa. La barbe en moins.
Cette belle jeune fille noire, au sourire éclatant, dont le charme
rayonnait tant elle reflétait, dans les yeux devant lesquels elle
apparaissait, l'image d'une reine. Non d'une déesse ! Nous voici
passés sans transition, des grands humanistes qui illuminèrent nos
siècles à une sorte de mythologie ethnographique. En parlant de
mythologie, il faut noter qu'à Toulon, chez elle, comme chez nous et à
peu près partout ailleurs, ce sont surtout les cafards au logis
(Stéphanie ajouterait les punaises de lit !)
Samedi
soir, il faisait triste, mais bien plus triste encore qu'à
l'accoutumée. Parce que nous fermions ? Non ! Pas davantage parce
que nous allions devoir faire sans cette insoutenable odeur de pisse
émanant suivant le vent, du passage Lambert ou des sacs éventrés
de la poubelle voisine où nous n'aurons jamais vu pousser les
oliviers que nous avions implorés, quémandés, mendiés même, en
mairie. Nous ne pleurions même pas pour nous substituer aux eaux de
la fontaine qui s'est arrêtée de couler, l'été, au moment où
elle rendrait tout son office...
C'est
Awa qui a commencé. En versant une larme sur le livre d'or. Elle y
déposait deux coeurs encadrant sa dernière phrase... « merci
pour TOUT ! » Merci de quoi, ma fille ? Oui je l'appelais ma
fille -comme Stéphanie d'ailleurs- parce que nous n'en avions
jamais eue.
Ce sont
des belle-filles épatantes, des nièces, des belle-soeurs, des
mamans -bien sûr- et des grand-mères qui ont rempli notre univers
féminin, mais jamais issues de nous-mêmes.
Le
premier jour, c'était même un soir de mars, lorsque l'étudiante de La Garde se
présenta pour ce travail à mi-temps à Aubrac sur mer, je l'ai
reconnue. Une apparition dans la grotte de Lambert. J'ai su que
c'était elle qui allait m'aider à traverser ces longs week-end de
doutes, dans une ville où tu ne crois plus en rien -et surtout pas
en toi- parce que les hommes qui la hantent t'en ont définitivement
dissuadé.
Elle
était belle Awa. Je ne pense pas-là à ce sourire, ce regard, cette
allure figurant une classe sans fin et moins encore à ce corps
parfait. Je sais que ça aide, parce que chez un vieux boiteux
borgne on tarde davantage à trouver la seule vraie qui compte :
la beauté intérieure. Et je laisse de côté cette connivence
unique. Elle comprenait tout. Jamais je n'avais à le lui demander
c'était fait. Discrètement, tout était posé, rangé, lavé.
Mais ce
qui nous aura aidé à survivre derrière la beauté, c'est la bonté.
Elle envahissait l'espace, comblait les vides abyssaux, elle
irradiait -pour employer un mot récemment à la mode au figuré et
qui pourrait finir par le redevenir au sens propre...-
Je
savais déjà que coulait en moi du sang noir. Sans y avoir jamais
mis le petit orteil -le ferai-je d'ailleurs un jour (?) je me sentais
proche, solidaire, fraternel du Sénégal -et de l'Afrique noire- .
Je n'en ai sûrement que le plaisir, pas les gènes. Mais il me
semble qu'un être humain capable de sourire parce qu'il est assuré
de faire un repas par jour à Dakar, à Conakry ou à Bangui, est
autrement plus respectable que le « vacancier » qui fait
la gueule un 1e aout dans les 1000 kms de bouchon cumulés parce qu'il va
payer 500 euros d'impôts de plus !
Je me
sens noir. Comme Nougaro. Lui c'était la faute à Armonstrong
(Louis), moi c'est à cause d' Awa. Mais ce n'est pas fini ! Si
ne je ne crois ni à Dieu ni à Diable -depuis que j'ai failli mourir
de froid dans l'église d'Aubrac (non je plaisante, c'est là que je
l'ai rencontré avant de le reperdre aussitôt !)-, si je me suis hâté
de ne plus croire, parce que j'étais atterré, si je suis athée, au
moins viens-je de faire la paix avec les musulmans.
Awa est
la traduction de Eve et, comme par hasard, elle est aussi l'incarnation de
la lumière dans la plupart des pays africains. Nous avons donc fait
un petit bout d'Islam ensemble. Car non, ce n'est pas fatalement un
femme voilée toujours enceinte -quoi que !!!- qui vous passe devant
au supermarché en vous marchant sur les pieds sans même vous
calculer ; non ce n'est pas un vieil édenté qui parle fort et
crache partout ; non ce n'est pas un jeune maigrelet barbu, avec la
casquette de travers qui squatte les places tranquilles et pourrit la
vie des pauvres gens dans les cités ; non ce n'est pas le pétrole,
le PSG, l'intifada. Encore moins le Jihad.. L'Islam c'est aussi,
c'est surtout, c'est d'abord une source d'humilité, de discrétion,
de tolérance.
C'est
sans voile, sans prosélitisme de quartier, sans autre manifestation
ostentatoire. C'est ne pas manger de cochon en toute discrétion ;
ne pas boire d'alcool sans faire la leçon à ceux qui picolent ;
c'est observer le ramadan sans foutre le bordel au coucher du soleil
; c'est croire et vivre comme on l'entend...
Je n'ai
jamais réussi à accrocher avec la religion et je le regrette. Sans
certains prélats, sans beaucoup de croyants radicaux, j'aurais
sûrement fait un bout de chemin avec elle. Parce que entre Jean
Jaurés et Saint-François d'Assise ; entre Victor Hugo et Mahomet ,
il n'y a peut-être pas tant de distance que cela. Moins sans doute
qu'entre un islamiste qui se fait sauter dans un bus, ou un
milliardaire qui planque son pognon et prie tous les dimanche matin à
Notre Dame de machin.
Allez,
elle est déjà terminée ma chronique. Vous pouvez recommencer à
mâcher votre chewing-gum ou à monter le son de votre télé. Moi, je
finis ma lettre d'amour, à laquelle j'associe Marie (c'est un ménage
à trois et à beaucoup plus si j'inclus tous nos clients que cette
jeune étudiante a impressionnés) à la manière de Brassens, qui
aurait pu penser, en la formulant beaucoup mieux, cette chronique où
je sens sourdre un léger espoir sous ce roc de désenchantement.
« Elle
est Awa cette chanson,
Toi
l'Africaine qui sans façon,
Nous a
offert ton beau sourire,
Et nous
a même aidé à vivre,
Quand
nous étions tellement tristes,
Perdus
dans ce monde égoïste... »
Jaco
Je dédie
cette chronique à tous ceux qui ont été émus par ce qu'ils
viennent de lire. A mes amis Cheikh (le premier africain que j'ai
aimé), à Eric (qui a préféré quitter l'Afrique du sud au temps
de l'apartheid), à Julien (bonne guérison), à Baptiste (qui
reboise le Congo) et à tous les hommes noirs qui sont entrés dans
mon histoire...
Une
petite pensée aussi pour Martine qui vient de perdre sa maman.
Le
scoop de la semaine
Maintenant
j'ai compris pourquoi la ville de Toulon tenait absolument à laisser
le passage Lambert ouvert la nuit, tandis qu'il a coupé la fontaine
le jour. Il est, en fait, devenu l'urinoir central, j'allais écrire
incontournable, de cette belle et délicate cité balnéaire. Sauf
qu'ici au lieu de prendre les eaux, on prend la pisse. C'est presque
aussi efficace mais en plus, on le sent bien passer...
On nous écrits
Non, rien de rien, je ne regrette rien !
"Voilà,
j’ai sauté le pas, un grand pas de 200 km, j’y suis allée ! A «
L’Aubrac sur mer » ! Sur recommandation du Beau de l’Air de la
Rode… Et non, rien de rien, je ne regrette rien, sinon de ne pas
l’avoir fréquenté plus tôt... Une charmante placette et sa
fontaine (muette), un accueil souriant, une cuisine délicieuse et
authentique, un service efficace et un patron sympathique, que
demander de plus ? Rouvrira ? Rouvrira pas ? Je souhaite simplement
que Jaco soit heureux, ici ou ailleurs, que la qualité de sa
cuisine, que ses efforts et sa cordialité obtiennent le succès
qu’il mérite, et qu’avec sa famille, il trouve la paix de
l’esprit. Alors, Jaco, à bientôt, à Toulon ou sur le plateau de
l’Aubrac. Aveyron bien, pardon, je cafouille, on verra bien !"
Laure
( Menton)
Un petit
coucou de l'inévitable taureau de bronze de la place du foirail à
Laguiole, envoyé par nos amis et clients Annie et Louis. Ils sont partis à Douze, mais ne nous ont écrit qu'à deux ! Nous le
partageons bien volontiers avec les lecteurs de ce blog.
L'appel de la semaine
Semaine
fracassante que celle de la conclusion. Nous eûmes tant de monde que
nous en refusâmes (à notre grand dam) presque autant que ce que
nous en reçûmes. En somme, l'appel de Michel L. de la Place Lambert
fut entendu au delà sans doute de ses espérances et des nôtres.
Cela ne suffira pas à nous guérir des plaies ouvertes qui nous
invitent à nous tailler très vite et très loin. Mais on ne dira
jamais assez combien nous sommes reconnaissant du fond du coeur, de
l'âme et de la cuisine, de cette fidélité, de cette conviction, de
cet amour presque, qui nous a tenu debout cinq ans durant, malgré
l'adversité...

Je m'aperçois
que cette année on n'aura même pas parlé "Tour de France". Trop
occupé. D'habitude, je somnolais dans la descente du Tourmalet ou
entre Nîmes et Carcassonne mais là, pas le temps. Il faut dire que
c'est la première année que l'on ferme si tard... Oui, on a décidé
de prolonger le plaisir d'été, de souffrir de canicule en cuisine,
tout juillet et rien que pour vous. Afin d'éviter aussi, cette
immonde braderie de la fin août qui bloque un peu plus la ville et
la tire toujours vers le bas, s'il y a encore moyen...
Donc revenons à
nos vélos vite fait. Deux enseignements : Nibali succède à
Pantani. En espérant qu'il ne s'effondrera pas dans la prochaine
côte -ou dans la coke- et "nos" asthmatiques français ont
enfin "retrouvé les bonnes jambes" ! C'est l'expression
blondienne qui snif...nifie que leurs toubibs sont au top niveau. En
somme rien de nouveau : avec ou sans Contador et Froome, le vélo est
devenu presque aussi chiant que les autres sports...
Donc, on ferme
samedi. Le 2 août -je précise la date pour les étourdis- et nous
nous adressons-là essentiellement aux nostalgiques : si vous voulez
emporter avec vous la saveur subtile de notre exceptionnelle viande
pure race Aubrac ; si vous souhaitez vous transporter dans une autre
époque en mélangeant tripous et saucisse comme il ne s'en fabrique
plus que très loin sur le plateau ; vous délecter d'un
boudin-aligot ; vous émouvoir d'un duo de canard ou d'un poulet
fermier façon basquaise ; vous plonger dans les arcanes des légumes
farcis à l'aubracienne ou d'une croustade ; risquer même de tomber
de votre chaise en savourant une épaule d'agneau de l'Aveyron
confite à l'ail et au romarin... Si vous ne voulez pas brutalement
couper le fil de notre aligot et de l'amitié. Partager en somme nos valeurs. Précipitez-vous sur
votre téléphone, il ne vous reste plus que 7 services...
Oui, parce que
lorsque j'évoque notre rentrée du 2 septembre, je n'y crois pas,
mais alors pas un seul instant. J'irais presque jusqu'à parier que je
mange une génisse si tel devait être le cas, mais je vais peut-être
m'en garder. Car c'est le genre de paris idiots. J'ai déjà essayé
avec l'âne. Le plus dur à passer, ce sont les sabots. Même cuits
très longtemps...
Non, je suis
fatigué les amis. Epuisé. Chiffon. Rincé. Essoré. Etendu. Raide.
Vous vous rendez-compte ? Ça fait cinq ans que je me lève avant mes
poules. Que je reste coincé d'abord du dos en sortant de mon lit
comme je peux, puis de Cuers à Toulon entre une Audi et une
Wolkswagen (entre deux snoc si vous aimez mieux). Que je cours à
Carrefour acheter mon huile, que j'attends fiévreusement la
livraison de Conquet. Que je paie ses factures qui mériteraient
elles aussi, un « label rouge » ! Que je lance à l'aube,
le caramel pour les crèmes, en même temps que je me pèle les
patates (oui je sais Jo, Stef, Awa vous avez raison, vous me l'avez
souvent fait aussi !). Que j'épluche, je tranche, je hache, je
fris, je crêpe, je mijote, je fais revenir (avec l'envie de
partir). Puis y a le coup de feu. Si vous êtes 20 mes braves gens,
vous êtes 18 à vous pointer dans la même minute. Et vous êtes
relativement pressés, c'est ça ? Marie, vous croit sur parole. Et
elle qui n'a jamais réussi à me mener par le bout du nez -rapport
sans doute à sa taille (c'est un gros bout)- hé bien là, mon
Colon, elle prend ça revanche avec un zèle admirable : « Et
quand est-ce que ça vient ? » « C'est pas encore prêt ?
» « A la 6 ça fait un moment qu'ils attendent ! » « Il
me faut de la vinaigrette, de la saucisse, de la moutarde, du
citron... »
Puis une fois
que j'ai réussi à en placer une avec nos chers clients dont
l'essentiel sont devenus des copains, -sans que ma femme ne me
demande une salade de fruits ou une crêpe au cointreau- je repars au
bagne : il faut mettre les restes sous films, ranger, nettoyer,
plonger, puis balayer, brosser, serpiller... Le seul temps que je
gagne sur la totalité de mes collègues, c'est que je n'ai pas à
remplir ou à vider le congélateur !
Tout
un travail en somme ! Vous me direz que c'est un peu le lot de
tous... Bof ! Tenez moi, sans aller chercher trop loin, pendant
trente ans, il m'arrivait de pondre un papier par jour, après avoir
passé trois coups de fil et suivi l'entraînement de quinze débiles
sur lesquels, au demeuré, il n'y avait pas grand chose à écrire...
Et j'étais aussi bien payé. Bon on voit où cela a conduit Var
Matin ! J'en suis forcément responsable et donc désolé. Encore
que, à l'instar de mes petits copains, si je n'en foutais pas une,
je le faisais au moins avec un peu de talent... Si, si... D'ailleurs
cela agaçait beaucoup aussi bien au siège du journal qu'aux abords
de Mayol. J'ai même fini par en partir !
Non c'est pas
qu'on s'ennuie. Bien au contraire ! Mais il va falloir qu'on y aille
! Il reste juste un petit détail : il faut le vendre, ce restaurant.
Imaginez la formalité : on l'a pris il n'y avait pas de clients, pas
de bilan, encore moins de liasse comptable, il n'avait même plus
d'électricité. Les seuls visiteurs fidèles étaient les huissiers.
Bon, il a réussi à nous le refourguer à 115 000 euros son « rade »
Et encore en pleurant. Puis il a fallu l'équiper, climatiser , etc.
Total 140 000 !
N'allez pas
croire que je lui en veux au type ! Je suis même admiratif ! Qu'il
soit cycliste, artiste, escroc, lorsqu'il fait du bon boulot, moi je
lui dis : chapeau !
Mais quand il
sait que nous, qui avons travaillé comme des nègres (même avant
l'arrivée d'Awa) ; qui avons augmenté tous les ans notre chiffre
d'affaire de 7 à 15 % pour atteindre en 2014 les 150 000 euros
(sans jamais faire payer un café ni un digestif !) ; qui avons
obtenu l'une des toutes meilleures réputations gastronomiques de
Toulon (sans mal certes, mais quand même !) ... quand il sait que je
viens de baisser la vente de mon fond à 75 000 euros, il doit se
taper le cul par terre, se tordre de rire à en suffoquer... Oh ! mon
pote fait gaffe, c'est dangereux !
Certes,
avant de
tomber si bas, au point de remettre en cause mon projet de maison
d'hôtes dans l'Aubrac et d'effondrer un rêve pour lequel il y avait
pourtant urgence, je pensais le vendre, non pas à sa valeur, mais à un
prix décent (120 000). Il y a eu d'abord celui qui venait tous les
jours -ou presque- taper sur les murs, amenant ses amis, sa famille,
leur expliquant ce qu'il allait faire, ici, là et ailleurs... On ne
l'a dit à personne, mais lui informa la grande périphérie. Il
voulait acheter les murs à la ville. Laquelle s'empressa sans doute
de l'y aider (!) et depuis... plus rien.
Ce fut, ensuite,
un autre. Enfin, quasiment le même, bien qu'il ne vînt point du port
mais du Mourillon. Celui-là, ce fut le plus rapide. On se serait cru
dans une étape nerveuse du Tour de France. Il me pinça la joue
comme dans « Le grand pardon » et me tint à peu près ce
langage : « Assieds-toi, décontracte-toi mon bichon, ça va
aller très vite ». A priori il devait parler d'autre chose que
de la vente...
Bref, voilà
pourquoi en cette fin de soldes, je lâche le plus beau resto de
Toulon, avec son emplacement, sa fontaine, ses embruns portuaires et
les clameurs populaires de Mayol, à la moitié de sa valeur. Parce
Jaco : pigeon, parce que Jaco : couillon, parce que Jaco : pigeon et
couillon, la-la, la-la-la, la-lalère...
Hé bien non, ce
n'est pas encore suffisant. C'est tout juste s'il ne faudraiit pas
que je le leur signe moi, le chèque. Que je leur garantisse que tous
nos clients reviendront. Que la ville va transformer les poubelles
voisines en forêt de mélèzes, avec des biches et quelques girolles
en fin d'automne. Et que l'association voisine qui vire légèrement
sur le brun, va subitement devenir blonde... Ce sont des fous, les
gens. Des pleutres ou des fainéants ou des illuminés... Là,
sûrement les trois !
Alors,
maintenant vous pouvez esquisser votre petit sourire en coin,
Jean-Jack -mon nouveau poto-, Sophie, Fabrice, Gabrielle et toi cono de Stéf... s'ils ne
le veulent vraiment pas mon petit bijou, eh bien je vais me le garder.
En sautoir. Car après avoir vu le toubib, pour le dos, pour les
nerfs, pour les artères et un peu aussi pour les machines, j'y
crèverai s'il le faut, mais je n'irai pas plus bas. A moins que
d'ici-là, je ne trouve quelques mécènes (j'en ai déjà approché
deux qui doivent être en vacances!) prêts à me filer un coup de
main à monter quatre pierres pour un buron à Nasbinals. Mais ce qui
est sûr, c'est que je ne consulterai pas mon toubib pour une
déchirure anale.
Alors au 2
septembre ?
Jaco
Stéphanie
-presque- comme Jeanne d'Arc
Cette
semaine, il s'est produit un drame insoutenable. Notre serveuse en
chef, cadre supérieur à Aubrac sur mer, a été victime d'un
terrible accident du travail. Alors qu'elle livrait une cassolette
d'aligot en urgence, celle-ci est venue sournoisement se coller sur
sa peau. Aussitôt l'abominable brûlure s'est propagée et
n'écoutant que son courage, elle a quand même pu accomplir sa
mission jusqu'au bout. Mais le lendemain, la plaie avait totalement
déformé son avant-bras et le corps médical tout entier, hésitait
encore à se prononcer sur une éventuelle amputation.
Il
me semble que les dernières éructations "parce que toulonnaises"
viennent à peine de se calmer et de ramener un peu d'humilité à
cette ville, qu'on me dit que ça va recommencer. Je parle
évidemment du rugby. D'ailleurs, en voici la preuve, Thierry, le
président du Mayol's Club, annonce le début de la saison en pleine
nuit, place Lambert ! Alors vendredi soir, les aficionados, si vous
voulez inaugurer la saison contre le Stade Toulousain, vous pouvez
aussi venir saluer les anciens d'ASM...
Et
si vous aimez le jazz-vache, cliquez sur ce lien que nous devons à
notre ami Francis, le Toulonnais parti vivre d'autres aventures dans
un pays où les vaches doivent être plus rares que les jazz-bands
http://www.youtube-nocookie.com/embed/lXKDu6cdXLI?rel=0
A fond les voiles
Si
vous aimez les sensations fortes. Celle d'une planche à voile par
exemple, mais sécurisée à bord d'un voilier maîtrisé par un
navigateur de haut vol, n'hésitez pas à contacter notre ami Jaco
(mais pas celui de l'aligot) au 06 60 54 81 88.
On nous écrits
Il y a certes de l'aligot même en été, comme sur le plateau, à Aubrac sur mer et on s'en excuse.
Mais nous ne cuisinons pas que l'aligot et surtout, nous n'obligeons personne à en consommer.
Si
Aubrac sur mer m’était conté…
ou histoire anachronico-gustative
Aubrac sur mer trônera sur la place du Pradel comme un sphinx incompris, dans le Faubourg du Portalet, à deux pas de la rue de l’Asperge, où Florent Vidal dit l’Asperge, aubergiste cancanier et bavard, servira sur table longue et d’or, trois bottes d’asperges de sinople, rangées en pal.
Henri IV et son agrandissement de la cité plantent le décor.
Le mur d’enceinte du moyen-âge et les barbacanes ne sont plus.
Du comblement des canaux écloront les voies Lafayette, Paul Landrin, Hoche et l’assourdissante rue des Chaudronniers devenue rue d’Alger, où balanciers, serruriers et ferblantiers assureront les percussions.
Les nouveaux remparts de Riton ceindront la
ville ainsi déployée et trouée de deux portes, Notre-Dame et
Saint-Lazare.
Louis XIV et son Vauban, constructeur compulsif de mitards, viendront planter et déplacer quelques caillasses pour accroitre la puissance maritime de la Sorbe.
Pendant ce temps l’Asperge et Jaco, fêtent Sainte-Madeleine en charclant truffade, jambon cru de Laguiole et farcis à l’Aubracienne, généreusement rincés de bière de l’Aubrac.
Moins de deux siècles plus tard, Napoléon-Louis offre aux autochtones à l’étroit, un dernier agrandissement. Nouvelles élévations fortifiées percées de dix portes !
Tandis que Jaco et l’Asperge, qui, des fortifications, se battent les reins, soignent leur gros colon à coups de boudins frits de Conquet, couchés sur lit d’aligot.
Entre les deux guerres, Toulon que le « mur murant rendait murmurant », se libérera définitivement de ces boucliers inutiles sous le regard patelin de l’Hubert de l’époque.
Loin des gâte-sauces, Aubrac sur mer trône toujours comme un sphinx incompris sur la place Dr Gustave Lambert. Et Jacques… prince de l’Azur, exilé au milieu des huées, hante la tempête et se rit de l’archer. Jean-Jack C
ou histoire anachronico-gustative
Aubrac sur mer trônera sur la place du Pradel comme un sphinx incompris, dans le Faubourg du Portalet, à deux pas de la rue de l’Asperge, où Florent Vidal dit l’Asperge, aubergiste cancanier et bavard, servira sur table longue et d’or, trois bottes d’asperges de sinople, rangées en pal.
Henri IV et son agrandissement de la cité plantent le décor.
Le mur d’enceinte du moyen-âge et les barbacanes ne sont plus.
Du comblement des canaux écloront les voies Lafayette, Paul Landrin, Hoche et l’assourdissante rue des Chaudronniers devenue rue d’Alger, où balanciers, serruriers et ferblantiers assureront les percussions.

Louis XIV et son Vauban, constructeur compulsif de mitards, viendront planter et déplacer quelques caillasses pour accroitre la puissance maritime de la Sorbe.
Pendant ce temps l’Asperge et Jaco, fêtent Sainte-Madeleine en charclant truffade, jambon cru de Laguiole et farcis à l’Aubracienne, généreusement rincés de bière de l’Aubrac.
Moins de deux siècles plus tard, Napoléon-Louis offre aux autochtones à l’étroit, un dernier agrandissement. Nouvelles élévations fortifiées percées de dix portes !
Tandis que Jaco et l’Asperge, qui, des fortifications, se battent les reins, soignent leur gros colon à coups de boudins frits de Conquet, couchés sur lit d’aligot.
Entre les deux guerres, Toulon que le « mur murant rendait murmurant », se libérera définitivement de ces boucliers inutiles sous le regard patelin de l’Hubert de l’époque.
Loin des gâte-sauces, Aubrac sur mer trône toujours comme un sphinx incompris sur la place Dr Gustave Lambert. Et Jacques… prince de l’Azur, exilé au milieu des huées, hante la tempête et se rit de l’archer. Jean-Jack C
C'est
beau comme du Beaudelaire, mon ami !
Et ça me touche profondément...
__________________
Et
les tomates provençales,
peuchère !
Il y a certes de l'aligot même en été, comme sur le plateau, à Aubrac sur mer et on s'en excuse.
Mais nous ne cuisinons pas que l'aligot et surtout, nous n'obligeons personne à en consommer.
Fée du logis et « fait maison »
Et
le voici le fameux « fait maison » ! Tant attendu, qu'on
n'en mangeait plus. Paru au journal officiel dimanche, entré en
vigueur mardi, ce label va métamorphoser la cuisine française et
changer la vie des consommateurs. Enfin ! de ceux qui vont encore au
restaurant ! Parce que j'sais pas le vôtre, mes chers confrères,
mais le nôtre il n'est pas entré dans l'ère des trente -ni des
ventes, ni des rentes- glorieuses. Il faut dire que nos Chers
concitoyens -à qui ce salaud de gouvernement a pris 10 euros, mais
qui en cachent mille sous le matelas- ne nous aident guère. Savez
-vous que maintenant, en même temps que les billets de 50, ils
planquent aussi leurs tickets restos ? Si, si ! et ils les sortent avec
parcimonie, un peu pour le boucher du coin et un peu pour financer
les sandwiches estivaux dans les Alpes ou en Corse. Comme dirait un
confrère certes un tantinet irrévérencieux : "ils ne mangent pas pour ne
pas caguer !" Ce qui est sûr, c'est que tous regrettent que leurs
concessionnaires Audi ou Wolkswagen, ne prennent pas encore les tickets
repas.
Depuis
quelques temps déjà, les gens qui sont persuadés -va-t-en voir
pourquoi ?- que l'on ne triche pas à Aubrac/mer, que nous cuisinons
et que nous vendons de grands produits frais, nous font part de leur
satisfaction : « C'est bien, pour vous, ça ! » Et là,
avec le « caractère exécrable » qui me... caractérise
(ce n'est pas moi qui le dit, mais dans la Tour d'à-côté où l'on
se distingue à la fois par le bon caractère -cauteleux même-, mais
aussi la franchise et l'honnêteté), je rétorque : « tu
parles, on va vous prendre pour des cornichons... »
Car
tous ceux qui arrivent au boulot à onze heures (pour servir à midi !), qui trafiquent leur
sauce et vous servent du poisson congelé à tour de bras, n'ont
pas attendu le fameux décret pour vous balancer des écriteaux
« fait maison ». Et pas un ne baisse les yeux lorsque le
client méfiant, insiste : « C'est vraiment fait maison ? »
Alors le type, une fois la démonstration faite dans l'assiette,
avec ce merveilleux goût aseptisé, parfois même relevé d'un petit
fumet de caissette pourrie, ne revient pas. Mais le discrédit sur la
profession s'accentue de jour en jour...
C'est
exactement comme le « Maître restaurateur ». Un
syndicat, je crois, ou une administration -tout ça c'est pareil-
vous propose de le devenir. Le seul problème, c'est que moi je suis
un mètre certes, mais avec soixante-quatorze centimètres de plus.
Et qu'en prime, il faut payer pour être adoubé. C'est comme pour
être dans le « Go & Mio » ou le « Mike line »
!!! Donc, je préfère rester les pieds sur terre et éviter à
mes grand-mères de se retourner dans leurs tombes.
Si
l'on excepte Le Canard enchaîné (of course) et Rue 89, je n'ai pas
lu un seul papier démystifiant le label, le démontant même. Les
grands médias télévisuels et les petits journaux cire-pompes en
grande difficulté, qui recherchent un peu d'oxygène entre les tirs
nourris sur la bande de Gaza et les avions malésiens que l'on ne
retrouve plus ou qui tombent en piqué sur l'Ukraine,
s'esbaudissent devant une si rafraîchissante nouvelle. Après la
merveilleuse fée du logis ils découvrent, éberlués, le « fait
maison ». Enfin, on va savoir ce que l' on mange !
Le
grand problème du « fait maison » c'est qu'il ne veut
rien dire. Parce qu'un patron de restaurant qui achète de l'onglet à
8 euros issu d'une bête de Pologne morte avant même d'avoir été
à l'abattoir et du poulet à 3 euros qui n'a jamais eu le plaisir de
gambader, pas même de caqueter ; qui se fournit en oignons déjà
pelés et hâchés et sert de la lotte congelée de Chine, continuera à
vous servir de la merde. Parce que ce patron-là, il n'a aucune envie
de connaître le boucher-charcutier de Laguiole Conquet, ou le
pêcheur du Guilvinec. Et ce patron, il n'est pas unique, il est
général (on peut même l'élever au rang de maréchal ! )
Vous
le comprenez le problème ? Les restaurants ne sont pas là pour
« faire maison » mais seulement pour vous le faire
croire. Parce que sinon, il leur faudrait embaucher de vrais
cuisiniers et trouver des fournisseurs dignes de ce nom. Un « vrai »
cuisinier, vous savez comment c'est exigeant, chiant, caractériel !
Et en plus ça vous coûte la peau du luc...
Alors
du « maison », attention ! ils en font ! Et pas seulement
le dimanche en famille. Et parfois ils en font plus que nous à
Aubrac sur mer. Je prends souvent l'exemple du foie gras. Qu'ils
servent généralement avec des figues pour que le plat ait au
minimum un goût... de figue ! Ils t'achètent des blocs infâmes
souvent bulgares, hongrois ou roumains (venus se faire estampiller du
côté des Landes, c'est ce qu'on appelle prendre l'Aire... sur
adour). On ne parlera ni de l'élevage, ni du gavage, ni de
l'abattage. Seulement du prix : une misère. A l'image du produit...
On
te le passe au four en terrine, mon vieux ! avec un peu de sel et de
poivre, les plus ingénieux, glissent quelques baies sulfureuses
entre les pauvres lobes et hardis vaillants, voici le célèbre
foie-gras maison... à deux balles. Marge à 6 !
Le
foie gras à Asm -Aubrac sur mer- il n'est pas maison ! Pourquoi on
s'embêterait à faire un truc que d'autres font 100 fois mieux que
nous ? Et puis entre les civets, les gaspachos et les crèmes
caramel, on n'a pas le temps, même en se levant de très bonne
heure... Il vient de la Drosera, Laguiole, notre fois gras. De vrais canards. Il
est exceptionnel, médaillé, tatoué, un vrai de de vrai. Un de la
légion. Et on marge à 2,5 ! Pareil pour les tripous et le pâté
de foie ! Maison Conquet, Laguiole, et on marge toujours aussi peu. Il reste
quoi ? le confit : excellent Reflet de France ! Et c'est tout, à part
quatre blocs de glace dans le congel.
Toute
la problématique du restaurateur régional qui est tout de même
d'une race certes supérieure, mais à part, c'est qu'il est là pour
faire du fric ; et ça marche. Nous, on était-là que par passion et
pour partager le plaisir avec nos clients. Pas pour le pognon !
D'ailleurs sur ce dernier objectif, nous avons pleinement réussi
aussi...
Alors,
comme je suis intègre -un peu intégriste aussi- je ne l'afficherai
pas leur panneau qui va mettre tous les croyants de leur côté. La
cuisine « maison » je continuerai à la pratiquer. Et
lorsque j'utiliserai des petits poulpes ou des gambas congelées,
comme cela m'arrive parfois, je le signalerai. Parce que je préfère
perdre des clients et garder mes amis...
Jaco
Donnez-lui tout de même à boire...
On
dirait du Victor Hugo ! Où du Zola... Sur cette désolante place
Lambert, ce pauvre type qui porte avec ses trois camarades, la
Fontaine du Vieux Palais depuis 1776, n'a plus une goutte d'eau à se
mettre dans le sifflet. Et ça fait un mois que ça dure, en plein été. Vous parlez d'une misère !
Pourtant,
il y a cinq ans, on avait dû lui promettre - à lui aussi- que la place
Lambert allait bientôt resplendir et que jamais il ne mourrait de soif !!! Enfin bref, à ce rythme, lui
non plus ne tiendra pas 238 ans de plus.
Vendredi 25 juillet Place Raimu à 21h30
Nicolas Folmer «Horny Tonky»
Nicolas
Folmer, trompettiste de jazz, compositeur et arrangeur, est également
cofondateur, Directeur artistique et compositeur de la musique du Paris
Jazz Big Band. Il s'agit donc des tous grands de ce Festival, qui nous
fait l'honneur de sa visite. Et comme il ne débutera qu'à 21 h 30, cela
nous laisse largement le temps de savourer la meilleure viande du monde
et son aligot. Réservez-vite...
Chronique du 15 juillet 2014
Un bon resto-télé
JE sais bien que vous n'allez pas me croire et pourtant je vous jure...
On nous a encore téléphoné cette semaine pour savoir si on avait
la télévision ! On aurait pu nous demander si on faisait toujours
la truffade le samedi, ou si on avait reçu du boudin de chez Conquet
? Réserver une entrecôte de 300 grammes comme on n'en trouve nulle
part ! En procédant par l'absurde, on aurait même pu nous
commander un cassoulet... Mais non, cinq ans après, on nous emmerde
toujours à nous demander si par hasard on n'aurait pas la téloche !
Et pourquoi pas un hamam, une chicha ou une masseuse ? Ou bien ouvrir
spécialement pour le Feu d'artifice ? Partout en France -sans doute
même au-delà-, des milliers de gens roulent et parcourent des
dizaines de kilomètres pour trouver un restaurant aussi rare que le
nôtre. Ici, non, « si y a pas la télé... »
J'entends
souvent parler de « mondial » cet an-ci et je suppose
donc que samedi, il y avait encore l'une de ces crétineries qui se
joue avec un ballon et qui monopolise l'ensemble des médias qui
n'ont, dans le même temps, aucun effort à faire pour investiguer et
instruire un peu le bon peuple qui en aurait pourtant besoin. Plus en
tout cas et à mon humble avis, que d'un coup franc aux dix-huit
mètres, ce qui urge, c'est une reprise de la … tête.
Il
convient tout de même de rendre hommage à Paris Match qui s'est
distingué en révélant cette semaine que l'ancien président
français savait lire. Compte-tenu de son vocabulaire et du « soin »
qu'il porte à la syntaxe, je l'aurais imaginé davantage porté sur
les affaires. Ce qui démontre qu'il n'existe pas d'incompatibilité
entre l'homme d'axiome et l'âme profonde.
Certes,
ce grand érudit se préserve de la Princesse de Clèves et de Zadig
et Lefebvre, mais entre les oeuvres complètes de Balzac, les
biographies de Napoléon -par son nouveau copain Villepin notamment
?- et les mélopées de sa donzelle, il ne doit pas toujours se
marrer, l'ancien maire de Neuilly. Heureusement qu'il ne vit plus que
par courtes intermittences dans son sombre pavillon de banlieue.
Je
ne sais pas d'où il sort tout ce pognon, le bougre, mais il balade.
Il le fait super bien, le touriste. On l'a même aperçu du côté de
Toulon, en mai 2012. Il n'est pas certain qu'il y remette les pieds
de sitôt, mais qu'importe : il y en aura d'autres. Je ne pense pas
là spécialement aux croisiéristes du Norwegian qui ne semblent
descendre à terre que pour faire caca et pour bénéficier du
« Wouaï faï » (Wifi). C'est à croire que les toilettes
sont bouchées en permanence sur ces p... de citadelles flottantes et
que les ondes satellitaires sont brouillées.
Quant
aux voyageurs en transit (nullement intestinal) vers la Corse, ils ne
vont guère mieux. Le seul truc qui compte c'est de voir leur bagnole
qu'ils reconnaissent à sa galerie au parking du port de Commerce et
de surveiller le bateau jaune. Quand la fumée devient bien noire, il
est temps d'y aller. Ils règlent leur salade ou leur pizza et hop, à
eux la grande traversée.
Non,
pour le tourisme, Toulon a du chemin à rattraper. En parlant de
chemin, vous avez vu ça, jeudi ? C'est encore un Allemand qui s'est
imposé en Champagne. Qu'ils gagnent leur Coupe à la noc au Brésil,
on s'en tape. Mais qu'ils sortent vainqueurs du Chemin des Dames,
c'est insoutenable...
Par
trop désoeuvré, jeudi, j'en ai suivi quelques uns. Des touristes.
Allemands ? Je crois pas... Quoi que ! Il me semble bien qu'ils
avaient des chaussettes grises dans leurs sandalettes. Ce qui est sûr
c'est qu'ils aimaient manger. Bien, sûrement pas, car ils
n' auraient pas traîné dans les parages, mais manger. La dame
avait quelques soucis pour tout ranger dans le parashort (c'est un
short qui a la taille d'un parachute) et le monsieur étrennait un
splendide Marcel côtelé bleu du meilleur effet. De dos on en voyait
émerger les délicats contours, tantôt à droite, tantôt à
gauche.
Il
y avait aussi deux élégantes dames qui se partageaient un petit
chien. Lequel portait un très seyant gilet « rouge et noir ».
Avec ce mistral, on est jamais trop prévenant avec son toutou. Sans
doute des supportrices du LOU, car elles avaient un fort accent
lyonnais. J'ai gardé pour la fin (à défaut de finesse ou même de
fitness), celui qui se grattant le cul tout en rallumant son papier
maïs (j'ignorais que ce fut encore en vente libre), hésitait entre
l'aïoli, la marmite du pécheur et les moules-frites. La dame dans
son élégant legging violet, l'interpella discrètement avec force
mouvements coordonnés vers le fond : « Viens ! là-bas, le menu
est à 11,90 … avec le vin ! »
Si
comme partout ailleurs on trouve quelques restaurants prétentieux où
l'on mange très mal à condition d'y mettre le prix, il existe à
Toulon des endroits « sublimes », où l'on peut
s'attabler pour moins cher qu'au fin fond de la Creuse ou à
Montdragon. Je trouve que ces commerçants réalisent de véritables
prouesses, auxquelles on ne rend pas assez hommage à mon sens.
D'ailleurs je m'étonne encore qu'ils ne débarquassent pas
du monde entier pour s'en mettre plein la cloche, ces touristes.
Quant à ceux qui rêvaient de Corse, ils devraient, renoncer sur le
champ à leur folle traversée. Surtout avec ce mistral qui ne menace
pas que les toutous dont la mémère aurait négligé de les revêtir
de leur petite laine. Un bon séjour gastronomique s'impose. On doit
même trouver des locations de charme entre le Chevalier- Paul, les
Riaux et la Glacière !
Je
ne sais pas si vous avez remarqué, les tarifs sont toujours calculés
au plus juste. Au pied à coulisse. Ce n'est pas 12 € non, c'est
11,90 € Personne n'a encore tenté le 11,99 €, mais ce n'est
qu'une affaire de patience...
Bon
enfin, tout ça c'est de bonne guerre. On leur vend n'importe quoi
aux parisiens. De toute façon, ceux-là ne reviendront pas.
L'important, c'est de ne pas épuiser tous les snocs...
Ce
qui est plus ennuyeux c'est la télé. Parce que, nous avons remarqué
un phénomène prégnant, récurent et même astringent, c'est que
les gens à Toulon ne sortent pas pour dîner. Eté comme hiver,
c'est pour voir le match à la TV. Tous ceux qui vont au restaurant
le samedi soir, avec de la peinture rouge et noire ou bleu blanc
rouge sur la figure, c'est soit qu'ils n'ont pas Canal, BEin sport,
ou alors qu'ils n'ont pas encore reçu le dernier modèle LED 55
pouces de Samsung.
Le
danger, ce n'est pas tellement qu'à force de s'empiffrer sans
regarder son assiette, on finit par grossir. C'est surtout qu'on
risque de confondre une queue de lotte venue de Chine sous forme de
glaçon et une baudroie pêchée le matin même dans les parages. La
télé, toute en paradoxes, peut à la fois vous faire rêver devant
Top Chef et vous enlever toute notion de bon goût. Surtout si déjà
à l'origine...
Jaco

Quand
la Promesse « sauve » Aubrac sur mer
Ceux-là
je peux vous dire que si l'on plie bagage, ils ne l'auront pas sur la
conscience. Vous avez peut-être déjà reconnu Valérie et Jean-Marc
-le chef, le maître d'hôtel et les propriétaires- de la Promesse, seul restaurant
gastronomique de Toulon. Chaque fois qu'ils sont en vacances, ils
passent nous voir. Ce que nous n'avons jamais réussi à faire !!!
Pire encore, quant ils reçoivent leur famille, c'est aussi Aubrac
sur mer qu'ils choisissent. Certes Issoire, n'est pas très loin de
l'Aubrac, mais pour Natacha (la Toulonnaise) et Frank (l'Allemand
converti à la truffade) mieux vaut une bonne répétition, qu'un
mauvais dépaysement. Sur la gauche, les enfants Laura et Aloïs, et au fond
Marina et Alban.

Le
paradigme des singes
Il
est rare que je transmette les mails surtout lorsqu'ils se veulent
moralistes, philosophiques et politiques. Seuls les plus coquins,
parfois grivois, me semblent dignes d'intérêt et donc... de
circuler. Il est rare que je fasse suivre et bien plus encore que
j'en héberge un, ici. Je dois cette entorse à Francis l'un de nos
nouveaux clients membre de la confrérie du blog de Jaco.
Depuis
que je claironne que l'homme descend du croisement d'un mouton et
d'un singe, en voici la démonstration. La source scientifique est
contestable, sa véracité et la date de l'expérience aussi.
Pourtant, j'invite tous ceux qui me font le bonheur de m'accompagner
dans leur lecture à lire ce Paradigme des singes. Il me semble aussi
réjouissant que très angoissant...
« Un
groupe de scientifiques plaça cinq singes dans une pièce au milieu
de laquelle se trouvait un escabeau permettant d’accéder à des
bananes. A chaque fois qu’un des singes essayait de grimper à
l’escabeau, une douche glacée aspergeait automatiquement les
autres.
Au
bout d’un certain temps, à chaque fois qu’un des singes essayait
de monter sur l’escabeau, les autres le frappaient par crainte de
prendre une douche glacée. Bien entendu, au bout de quelque temps,
aucun des singes ne se risqua à grimper sur l’escabeau malgré la
tentation. Les chercheurs décidèrent alors de remplacer les singes.
Pour
commencer, un seul singe de la communauté fût remplacé par un nouveau.
La première des choses que fît le nouveau fut d’essayer de monter
sur l’escabeau. Aussitôt, les autres le frappèrent. Quelques
coups plus tard, le nouveau membre de la communauté avait appris à
ne plus grimper sur l’escabeau sans même connaître la raison de
cette interdiction.
Un
deuxième singe fût remplacé et subit le même sort que le premier.
Ce dernier se joignit aux autres pour le battre dès qu’il tentait
de grimper sur l’escabeau. Le singe arrivé juste avant lui
participe à la punition… avec enthousiasme, parce qu’il fait
désormais partie de « l’équipe ».
Un
troisième singe fut échangé et le processus se répéta. Le
quatrième et le cinquième furent changés tour à tour. Tous
subirent le même sort des qu’il tentèrent de grimper sur
l’escabeau.
Le
groupe de cinq singes, bien que n’ayant jamais reçu de douche
froide, continua à frapper tout nouvel arrivant qui tentait de
monter sur l’escabeau.
À
ce stade, les singes qui agressent n’ont aucune idée de pourquoi
ils n’ont
pas le droit de grimper l’échelle. Pas plus qu’ils ne savent
pourquoi ils participent
à l’agression du dernier arrivé. Au final, après avoir remplacé
tous les singes d’origine, aucun singe présent dans la cage n’a
été arrosé d’eau froide.
Cependant,
aucun ne tentera de grimper l’échelle. Pourquoi ? Parce que dans
leur esprit… c’est comme ça, et ce depuis toujours. S’il était
possible de parler avec ces singes et de leur demander pourquoi ils
frappent ceux qui tentent de monter sur l’escabeau, je parie que
leur réponse serait la suivante : “Je ne sais pas, mais ici c’est
comme ça.”
Ce
comportement ne vous semble-t-il pas familier ?…Ah ! Les
traditions, les habitudes… D’autres que vous se demandent
peut-être pourquoi nous continuons à agir comme nous le faisons
quand il existe des alternatives. Et c’est ainsi que fonctionne le
monde politique, économique, religieux, des riches et des pauvres …
etc.
Ce
paradigme du singe tente d’expliquer par la parabole comment des
situations ubuesques peuvent rester bloquées indéfiniment jusqu’à
ce qu’un esprit révolutionnaire ne remette en question l’ordre
établi. C’est pour ça que, de temps en temps, il faut changer
tous les singes en même temps. »
Faire la révolution !
Chronique d'humeur du 8 juillet 2014
Comme en Corse...
Que
l'on se rassure, la chronique du jour et de la semaine sera moins
gémissante, agonisante même, que la précédente. Ce qui, je
l'espère, ne vous empêchera pas de sourire -voire de rire-
puisqu'il s'agit de sa fonction première. Quasiment exclusive...
Je
vais donc, en foi de quoi, vite passer sur les innombrables messages
de sympathie reçus après cette lettre ouverte à notre Cher
Monsieur le Maire. Lui, n'a pas encore réagi et je le conçois
d'autant mieux, que la question d'une ville comme Toulon -sa gestion
aussi, ça va de soi-, imposerait -pour y répondre- que nous n'en
dormissions point. Et si je souhaite ardemment le réveil du cœur de
ville, je me refuse que cela se fasse au détriment du sommeil de son
premier magistrat.
Donc,
si un jour il me fait l'honneur d'une réponse, nous la partagerons,
c'est promis. Et puis ce n'est pas tant d'une missive -aussi
sympathique soit-elle- dont nous avons besoin. Mais d'une mission,
assignée à tous les agents locaux et territoriaux. Celle de veiller
au bon ordre de la Cité. Ne serait-ce que pour ne pas la vider de
ces derniers citoyens. Que la plus belle fontaine de Toulon soit
muette en plein juillet : c'est déplorable. Que les grilles des
passages fermés la nuit par mesure d'hygiène et de sécurité,
soient défoncées dix minutes après que les agents aient donné le
tour de clé : c'est du vandalisme. Que les poubelles débordent et
empestent sur la place parce que chacun déverse sa merde n'importe
comment quitte à en faire profiter les voisins : c'est lamentable.
Que des gamins de tous âges déambulent en hurlant en pleine nuit
sur la place, au détriment de la tranquillité des riverains -et de
ceux qui les honorent de leur visite- : c'est scandaleux...

Non,
ce qui m'ennuie dans cette affaire, c'est que le 14 juillet, notre ami
François aurait pu reprendre 30 points dans les sondages, sur le
simple but de la tête d'un de ces illuminés et que c'est encore la
grosse Angela qui va prendre de l'embonpoint populaire...
(métaphoriquement correct, non ?)
Vous
le voyez-bien j'ai retrouvé, moi le germanophone patenté (j'ai fait
quatre ans d'allemand, dont deux redoublés et renforcés et je ne me
souviens que de trois mots : ich bin müde !) Mais j'aurais nettement
préféré : ich
habe eine moralische Hölle...
J'ai retrouvé, narrais-je bien plus haut, ma causticité
anti-teutonne, aussi pacifique que définitive.
Et
en parlant d'Allemands et d'invasion, je voudrais adresser un message
personnel à tous ceux qui, n'ayant plus de pognon puisque les
« socialos » leur ont tout pris, vont craquer des
fortunes en Corse... Attention je n'ai rien contre les corses.
Surtout que même s'ils ont décidé d'abandonner la lutte armée, je
ne voudrais pas recevoir par inadvertance une balle perdue. Même
périmée, ça doit faire mal !
Je ne devrais pas écrire ainsi, car cela déplait à ma maman et que je me refuse à lui faire de la peine, même si ce n'est que pour rire. Elle a l'humour aussi rigide, que le mien est laxe. Mais la seule fois où je me suis réjoui de la disparition d'un Corse (j'étais trop jeune pour klaxonner dans les rues de Graulhet à la disparition du tyran Bonaparte), c'est à celle de Tino Rossi ! Je trouvais qu'il s'agissait d'une formidable libération pour la chanson française et comme le raconta Coluche bien mieux et avant moi : « J'ai repris deux fois des moules... » Tandis que lorsque Brassens s'en alla, je suis directement monté me coucher sans manger...
Je ne devrais pas écrire ainsi, car cela déplait à ma maman et que je me refuse à lui faire de la peine, même si ce n'est que pour rire. Elle a l'humour aussi rigide, que le mien est laxe. Mais la seule fois où je me suis réjoui de la disparition d'un Corse (j'étais trop jeune pour klaxonner dans les rues de Graulhet à la disparition du tyran Bonaparte), c'est à celle de Tino Rossi ! Je trouvais qu'il s'agissait d'une formidable libération pour la chanson française et comme le raconta Coluche bien mieux et avant moi : « J'ai repris deux fois des moules... » Tandis que lorsque Brassens s'en alla, je suis directement monté me coucher sans manger...
Mais
ce n'est pas pour autant que j'irai en vacances à Sète ! Non, vive
Ajaccio, Bastia, Bonifacio, Calvi et même Porto-Vecchio même si
l'on y retrouvera un peu trop de 4X4 deutches snobinards garés
devant des locations avec piscine à 2 000 € la semaine.

Ils
aiment
le pognon, à Saint-Florent comme ailleurs. Mais leur souci
majuscule et affolant c'est qu'ils sont envahis. Depuis que la SNCM
n'est plus en état de nuire avec le monopole de dépouiller ses
passagers et que Corsica remplit honnêtement cette fonction, tous les
snoc, les bobos, les beaufs et même quelques braves gens,
franchissent ce bras de Méditerranée pour submerger l'Ile de
beauté. C'est pourquoi d'ailleurs, je suggère que l'on redonne
urgemment le monopole de la liaison à la SNCM qui, entre les prix
prohibitifs, les
grèves et l'accueil antipathique, devrait en deux ans -grand
maximum-, permettre à la Corse de retrouver son aspect sauvage. On
referait sauter un camping-car hollandais (c'est de circonstance) de
temps en temps et la vie reprendrait avec une hausse sensible du cours
de la
châtaigne.
Mais
ce
n'était pas du tout là que je voulais en venir. Vous qui
connaissez un ancien de la Grande Motte ou de la Costa Brava qui choisit
désormais Ile Rousse ou Cargèse, dites lui que pour se mettre en
appétit, il vaut
mieux qu'il rentre un peu dans Toulon. Pas Loin. 150 mètres. Certes
il ne verra plus, la mer -si on peut encore appeler ça la mer !- ni
le bateau, ni sa bagnole. Ils ne partiront pas sans eux. Ils
éviteront de passer un mauvais moment dans un de ces établissements
qui les attendent avec leurs armes fatales, les blocs congelés et la
grosse artillerie de Métro. Car le comble de Toulon, c' est
qu'il n'a plus un seul touriste, mais qu'il sert quand même de base
de départ à tous ceux qui le fuient... 150 mètres et ils seront
accueillis avec le sourire de la patronne, des produits exceptionnels
et les blagues du gargotier.
Bref,
ils gagneront quelques bonnes heures. Ils se sentiront déjà
beaucoup mieux. Comme en Corse...
Jaco
Mathis,
le plus jeune bachelier
de l'année, choisit Aubrac sur mer
de l'année, choisit Aubrac sur mer
Nous
n'avions certes pas des milliers de clients en partance pour la
Corse, mais à cent mètres du port nous avions la qualité. Le
samedi un magnifique couple de jeunes russes et surtout la famille
Chadebech. Non pas Pierre qui a rejoint Biarritz, mais son frangin
Bruno bien connu à Ussel, Malemort au CAB bien sûr et au Comité du
Limousin où il tente de promouvoir le rugby à VII.
Mieux
encore, la veille nous avions le Champion de la semaine. Mathis (qui
fait le modeste au fond à gauche) venait d'avoir son bac S (mention
AB). Jusque-là rien que de très banal. Sauf qu'à 15 ans, il est le
plus jeune bachelier de l'année. Egalement contre-bassiste au
conservatoire de Toulon, il va rejoindre son frère Antoine au Quèbec
-école d'ingénieur des eaux et forêts- et poursuivre, de son côté,
des études supérieures de musique.
Et
lorsque ses parents, Christine et Gontrand, lui proposèrent d'aller
fêter cela au restaurant, où croyez-vous que le jeune valettois ait
demandé à aller ? Mais oui, mais oui, c'est la vérité vraie : à
Aubrac sur mer !
Alors,
double félicitation Mathis. Et puis de toi à moi, à part l'aligot,
je ne connais rien de plus beau que la tonalité d'une
contre-basse.
Du
neuf dans le quartier. De la jeunesse. La vie en rose !
Voici
que tout à côté de nous et de l'agence immobilière,
vient
de s'installer une jeune femme et son onglerie.
Cela
va nous apporter un peu de couleur, de blondeur et
peut-être
même... du bonheur !
Alors
si vous souhaitez vous faire rallonger les cils, venez
manger
à Aubrac sur mer. Et si vous rêvez d'un onglet à
l'échalote,
vous pourrez passer toute de suite après chez
Cocoon
et vous...
Lettre ouverte à Hubert Falco - 1 juillet 2014
Cher Monsieur le Maire,
Vous
permettez que je vous appelle « cher » ? Je le fais en
vertu de nos anciennes et courtoises relations. Mais ce que m'a coûté
en cinq ans l'installation d'Aubrac sur mer tout près de vous, le
justifie tout autant ! Et je tiens, en exorde, à bien préciser que
cette lettre ouverte était prévue, bien avant que nous ne
réalisions, cette semaine, le chiffre de fréquentation le plus
catastrophique depuis l'ouverture de notre restaurant.
Vous
êtes à la tête d'une belle ville et nous le savons. Au demeurant
vous le dites plus que moi et il n'y a là rien que de très logique,
puisque vous y vivez loin du tumulte et j'y travaille dans le plus
total inconfort. Vous jouissez de la vue et de l'aura -ce que je me
garderai de vous reprocher- tandis que que je crèche dans le désert.
J'aurais nettement préféré pêcher dans l'Ardèche, mais il faut
croire que nul n'échappe à son destin, y compris les plus
déterminés d'entre eux.
Je
vous fais cette lettre en prenant soin de ne pas vous être trop
désagréable, d'autant qu'à l'ère informatique, la confidentialité
se perd. En outre, elle sera partagée par les 1200 abonnés
hebdomadaires de mon blog et les milliers de ceux qui le picorent à
l'occasion.
J'ai
écrit et je redis donc, qu'aussi loin qu'il m'en souvienne nos
relations ont toujours été frappées du sceau de la courtoisie,
voire de l'estime. Je ne suis certes pas unique dans ce cas, il me
semble même que c'est à ce type de rapports
humains que l'on vous reconnaît. Qui pourrait vous en blâmer ? Vous
savez vous montrer patelin... tout en administrant une grande ville !
Une
grande ville de rugby, s'entend. Là, intervient et je commence par
lui pour suivre mon fil, même s'il est ténu, notre
premier grand différend. Car au lieu de dénoncer l'envahissement de
nos contrées par les légions britanniques et sud-hémisphériques,
le pillage des autres au nom du pognon et ce club fabriqué de toutes
pièces, vous surfez -avec une dextérité à laquelle je rends
hommage compte-tenu de votre âge- sur cette vague trop belle pour
être vraie, trop puissante pour n'être point ensevelissante. Vous
encouragez le populisme sportif : c'est nous « qu'on est les
plus forts ». Si Toulon avait été le plus fort, ce sont
deux grands joueurs devenus présidents : Jérôme Gallion en 2000 et Eric Champ en
2005, qui auraient eu raison ! En cela vous ne faites que suivre la
vieille recette par laquelle on contient le peuple depuis Jules :
« du pain et des jeux ». J'aurais préféré, comme
naguère « du vin et des femmes » mais quelque chose me
dit que c'est beaucoup moins politiquement correct.
Pour
le jeu, allez, je m'incline. J'espérais que nous ayons les mêmes
valeurs... Tant pis ! Mais pour le pain, excusez-moi du peu ! Sous la
grande tenture rouge et noire qui s'étale de la Coupe Faron au
Bouclier Cuverville, je ne perçois dans la pénombre, que de la
souffrance. Vos petits drapeaux, Monsieur le maire, sont un
cache-misère.
Certes,
n'ayant que peu d'occasions de passer par le Cap Brun, je ne mesure
mes propos qu'à l'aune de la Place Lambert et du bas de la rue
d'Alger. Mais elle y est terrible. La misère. La fameuse mixité,
que d'aucuns appelaient, en 1998, la France Blanc, Black, Beur (qui n'était
pas mon slogan favori puisqu'il découlait encore des jeux) mais que
j'ai toujours défendu comme une évidence, cette mixité, à Toulon
centre, n'existe plus. Nous sommes gagnés par le communautarisme,
l'appropriation des rues et des places par des gens désœuvrés,
bruyants et parfois agressifs. Et ma divine saucisse-aligot,
accompagnée de trois voisins habitant le sublime immeuble
hausmanien, n'en peuvent plus d'assurer à eux cinq... la diversité
! Devenu une cité fantôme, le cœur de ville a été rayé de la
carte de vos préoccupations.
Voici
cinq ans que je me bats. Contre les odeurs qui envahissent
régulièrement mon restaurant. Contre les poubelles déversées par
tonnes et par terre autour d'un système inadapté -nous sommes
nombreux à implorer que l'on implante quatre bacs d'oliviers et une
pancarte comminatoire interdisant de déposer sacs poubelles,
détritus et encombrants de toutes sortes-. Contre les travaux
effectués alentour entre midi et deux au moment où notre terrasse
devrait être reine. Contre ces gens sans scrupule qui déversent
leurs outils couverts de ciments dans une fontaine dont le circuit
d'eau est en panne six mois par an. Contre l'annexion par les
pisseurs et les dealers de l'impasse Lambert, censé être fermée la
nuit. Contre la désertification du bas de la rue d'Alger que l'on
transforme en musée des horreurs entre l'armurerie de 1876 et le
Bottier d'Orsay qui a vendu sa dernière chaussure il y a plus de
trente ans. Contre le mépris des élus et fonctionnaires de la ville
qui s'obstinent à éviter notre restaurant sous prétexte sans
doute que l'on n'y sert pas les spécialités toulonnaises : aïoli,
pizza et moules-frites ! Je me prépare même depuis tout ce temps –
mais un peu désespérément désormais- à l'honneur de votre visite
! On me dit que vous mangez comme un oiseau. Certes je ne suis pas
spécialisé dans les graines, mais je reste à votre disposition
pour vous servir ne serait-ce qu'une petite salade, quitte même à
vous la faire payer !

Mais
j'y avais cru, à la réhabilitation de la rue d'Alger (artère
mythique du siècle dernier, je préfère vous le rappelez puisque
vous étiez à l'époque à Pignans). Elle devait être achevée en
2013 ! Je m'efforçais d'accepter l'augure d'une dynamisation de ces
petites rues agaçantes, déshumanisées, lugubres. A la renaissance,
en somme, d'une des plus belles places de Toulon avec sa fontaine du vieux Palais que le monde nous envie.
Je
vous parlais des puanteurs et c'est ce qui m'incite à vous
solliciter -pour la deuxième fois en cinq ans !- Voici bientôt
trois mois que j' ai alerté les services d'assainissement -le
pluvial dites-vous dans votre jargon, je crois-. D'abord, je suis
tombé sur un type fortement antipathique qui ne souhaitait pas qu'on
le dérange pendant ses heures de travail. Je lui faisais part
d'odeurs pestilentielles remontant d'une bouche censée être
asséchée puisqu'il n'avait pas plu depuis fort longtemps. Elle
refoulait tellement qu'il devenait impossible de s'alimenter sur ma
terrasse. Je ne sais si vous avez essayé d'avaler un tartare ou une
paella avec une pince a linge sur le pif ? Il faut de
l'entraînement... je lui ai même parlé d'un petit rat qui faisait
ses choux gras de cette fange. Si vous venez par-là, vous
l'apercevrez peut-être. Il s'appelle Raymond. Je l'ai baptisé ainsi
en hommage au Résistant qui avait pris Aubrac pour pseudonyme.
Depuis,
le petit rat est devenu très gros. Il a même fondé une famille. Merci
de prendre des nouvelles de la famille ! Mais, ma terrasse s'est
proportionnellement réduite. J'ai eu, au téléphone, une secrétaire
absolument délicieuse qui a même eu le courage de venir manger et
d'affronter l'immonde entier. Bravo madame ! Un autre, presque aussi
coopératif, est venu m'expliquer qu'il faudrait mettre un clapet
anti-refouloir. Enfin un truc de ce genre... que j'attends toujours.
Mais personne ne m'a encore expliqué pourquoi on ne cherchait pas à
savoir d'où sortaient les eaux usées, ni pourquoi elles ne
s'évacuaient pas. Depuis trois mois, comme il existe décidément
des gens fort sympathiques sur cette terre et même en mairie, un jeune homme se coupe en
quatre pour tenter d'adoucir mes souffrances olfactives. Elles me
sont d'autant moins supportables que vous me savez équipé d'un
solide appendice... En sorte que désormais, chez moi, il y a une
nouvelle spécialité : la merde parfumée.
Non,
mais sans (re)rire, je propose la cuisine la plus franche (et
fraîche) de Toulon, personne n'en veut ! Je vends le plus beau fond
de restaurant -potentiellement !!!- de la côte varoise et je ne
trouve aucun couillon pour s'en saisir.
Monsieur
le Maire, je vous en supplie changez la ville, changez la vie. Car si
je devais être l'un des premiers à crever -ce qui serait bête car
je ne pourrais plus vous verser mon imposant loyer !- je ne serais
pas, non plus, le dernier...
Jaco
PS
:
Merci, d'ailleurs, de prévenir vos services que je ne serai
probablement pas en mesure de payer le prochain trimestre de loyer.
Parce que, au cas où vous ne l'auriez pas saisi, Aubrac sur mer est, en
prime, locataire de la ville.
__________________
Et
les tomates provençales,
peuchère !
Il y a certes de l'aligot même en été, comme sur le plateau, à Aubrac sur mer et on s'en excuse.
Mais nous ne cuisinons pas que l'aligot et surtout, nous n'obligeons personne à en consommer.

D'ailleurs la saison prochaine, on risque de se renommer :
"Au bric, au brac Provençal" …
si ça peut remplir la terrasse !!!
-------------------------
M.
Charles et l'aligot

En voilà un qui ne lâcherait l'aligot pour rien au monde et même par 60 ° ! Si, si, ça existe ! C'est M. Charles, 88 ans aux prunes et qui s'enfile toujours, même en plein été son tartare et ses cassolettes d'aligot. Et pourtant il a la ligne le bougre ! Tiens je vais peut-être lui suggérer de devenir l'égérie d 'Aubrac sur mer. J'hésite encore avec Anne-Sophie...
C'était
le Bronx et Sao Paulo
La
fin du déjeuner de samedi fut précipitée par une démonstration
inattendue de percussions. Un dessert que d'aucuns trouvèrent
indigeste. Quelques malentendants ont cru avoir retrouvé l'ouïe et
même une mémée s'est exclamée : « mais c'est Louis ! »
Quant à ceux qui n'étaient pas sourds, ils le sont devenus.

Piliers toujours droits
Fifi
me faisait le plaisir, la gentillesse et j'oserai, le bon goût,
d'occuper l'une de nos tables -pour une fois pas assez nombreuses- en
cette première douce soirée d'été. Il était en famille pour
fêter l'anniversaire de sa soeur, Isabelle. Comme l'année dernière.
Même table et même disposition. Sauf qu'en 2013 nous n'étions pas
le 21 juin, mais le 2 novembre et qu'il s'agissait de l'anniversaire
de Claude, sa maman. Laquelle, au passage, porte ses quatre-vingts ans
passés -et ses nombreux passages à Paoli-Calmettes- avec un courage
et une prestance qui nous rappelle assez qu'il s'agit bien de la mère
d'un ancien rude de la Rade. On notera au passage que l'on peut
encore dîner en terrasse à Toulon à la Toussaint ! Et que cette
ville n'a jamais été capable de tirer parti d'un phénomène à ce
point exceptionnel et idyllique.
Je
vais vous dire pourquoi j'aime bien Fifi, mais aussi Manu, Marco,
Bernard, Bertrand -que je connais moins- et les plus anciens Aldo,
Jo, Jean-Claude, Nono, Jacky et j'en oublie... Parce qu'ils étaient
du rugby. Celui que j'aimais, même si c'était à l'autre bout du
monde, du côté de Graulhet. Où les Abadie, Péchou, Puig et
compagnie ne laissaient pas leur part aux chiens.
Tous
ces
prénoms qui remontent à l'antiquité de ce sport ayant bercé
mon enfance et forgé mes convictions - presque un idéal de vie,
aujourd'hui englouti et trahi par quelques brigands - ne
sont pas choisi parmi Montaigne et la Boétie -à part un qui tente
de rejoindre le peloton de tête des écrivains populaires-. Sur le ventre
ils se tapaient fort, les copains d'alors. Ils formaient une
peuplade, perdue dans les trois quarts d'une France qui les ignorait,
comme elle ignorait le rugby, puisqu'on n'avait pas encore
marchandisé LE Wilkinson.
Il s'agissait même d'une confrérie, une congrégation, une loge. Et ils y étaient, je vous le jure... aux premières loges. Je ne vous ai cité-là en effet -les plus avertis l'auront immédiatement saisi- que des piliers ou des talonneurs. Des types dont les paluches une fois fermées étaient plus grosses que le ballon lui même -ce qui les empêchait souvent de l'attraper et conduisait bien des entraîneurs à leur interdire de le toucher !- Quoi que j'en soupçonnais certains de commettre quelques en-avant, histoire de recommencer la 114e mêlée du match. Cela plaisait en France au gens de Graulhet, de Coarraze Nay (j'aime ce bled du Béarn parce qu'il est en parfaite homologie avec « courage né », de Toulon, à Albert F. et Roger C. Point.
Ces
types disposaient d'un atout physiologique aussi rare que la
morphologie de leurs battoirs (métaphore idéale compte-tenu de leur
usage). Ils avaient la tête dure. Je sais bien que c'est ce que l'on
prétend à mon sujet depuis toujours : à l'école, en famille, à
Var Matin et même maintenant à la Mairie de Toulon. Mais ce n'est
pas à celle-là que je pense. Car si j'avais dû une seule fois
entrer en mêlée, j'en serais ressorti tout emmêlé et probablement
plié, bon pour le Père Lachaise. Ne parlons pas de malheur, ces
types avaient le frontal, les temporaux et l'occiput en acier trempé
ou en béton armé, suivant les procédés de fabrication en vigueur
à l'époque. Ce qui me donne l'occasion de saluer leurs géniteurs,
dont certains sont encore de ce monde -telle la maman de Fifi-.
D'entrées en mêlée, dont les chocs faisaient trembler nos belles
tribunes de bois, en coups tordus dans ce buisson ardent de chairs
amoncelées d'où jaillissaient parfois un casque et à l'occasion
une dent, ces hommes ont parfois perdu de leur souplesse, jamais de
leur noblesse. Quand je les vois marcher, à cinquante, soixante et
même au delà, légèrement penchés ou carrément en crabe, souvent
incapables de tourner la tête sans avoir à se mouvoir tout entier,
je souris d'affection, presque d'admiration. Malgré tant d'outrances
et de sacrifices, ils sont encore en vie. Resplendissants. Comme les
souvenirs de l'enfant de l'ovale que je suis resté.
Je
les apprécie pour cela, mais je les respecte aussi parce que ce sont
pour l'essentiel des gens biens. Fins, sensibles, pénétrants. Droits. Et
qui sait peut-être des êtres fragiles. Nous touchons-là au
paradoxe, de la première ligne. De Verdun à Mayol. En se
félicitant quand même que la dernière bataille n'ait laissée
quasiment personne dans la tranchée, à l'exception notoire de ce
pauvre Charles !
Fifi
observait donc la rue d'Alger, samedi à 23 heures et ne put
s'empêcher de lancer : « Si ça pouvait être comme çà tous
les soirs ! » Je lui répondis que l'on pourrait même se
satisfaire du tiers ! Sacré Djak quand même... Il en a sorti une
bien bonne avec sa Fête de la musique. Ce n'était pas mon
socialiste préféré, mais objectivement, avec Claude Evin -celui
qui nous a empêché de boire, de fumer et donc de mourir comme on en
avait envie-, Lang aura était celui qui aura le plus fortement
impacté la société mitterrandienne.
Je
regrette seulement qu'il n'y ait jamais eu un ministre -peu importe
l'étiquette-, un pape, un génie, capable de rassembler les gens
dans les villes et les rues pour chanter, s'amuser, échanger
autrement qu'un soir de fête de la musique, d'un passage de vieux
gréements ou de victoire à la Coupe du monde (pourvu qu'on y
échappe à celle-là !!!). Mais on me dit qu'à Rennes, Strasbourg,
Limoges, Toulouse -enfin partout ailleurs- ça se passe ainsi !
Parce que vivre est une fête en soi. Et quelle ne peut en aucun cas
se célébrer dans une galerie malchance de Grand Var ou de
Barnéoud...
____________________
Voleur de bonheur
Voici madame et monsieur V. Ils fêtaient samedi midi leur
anniversaire de mariage. La photo que nous voyons ici remonte à
quelques années. Car au moment où je m'apprêtais à allumer la
bougie sur la croustade et donc a immortaliser ce joyeux moment,
notre cliente s'est fait voler son sac. Dans lequel il y avait
tout... cartes, papiers, souvenirs. Tout sauf de l'argent !
Nous
étions jusque-là épargnés par ce genre de déconvenue (un seul
vol en cinq ans), mais nous sommes désormais contraints de
conseiller à nos clients de prendre soin de leurs sacs et de ne pas
les laisser en bandoulière à l'arrière de la chaise.
Nous
savons que nous comptons aussi pas mal de clients parmi les
policiers. Nous nous permettons de leur demander de veiller à être
plus courtois lorsqu'ils sont appelés et éventuellement même,
efficaces. Lorsque nos victimes du vol se sont présentées au
commissariat de Toulon, leur plainte n'a pas été prise parce qu'ils
n'avaient pas leur livret de famille !!! (vous l'avez sur vous le
livret de famille ?). Une fois rentrée chez eux, madame alla porter
plainte à leur domicile à Six-Fours. Mais la plainte n'a pas été
davantage retenue sous prétexte qu'ils n'étaient pas tous les deux
!!!
Car
monsieur, rentré à la maison, était fatigué ! Il y avait de quoi, non
?
Chronique d'humeur du 17 juin 2014
Les
snoc de la semaine
Je n'écris pas toujours à l'encre sympathique (mes écrits restent !),
mais j'ai souvent pour ceux que je houspille une réelle empathie.
D'aucuns le savent, j'espère que d'autres le ressentent. Pas
question toutefois de tout positiver et de s'égarer dans une sorte
d'angélisme mou, sous lequel se dissimulent par millions, les
pleutres et les fourbes. Aussi dois-je bien constater une similitude
entre mes anciennes relations qui ont toujours évité, snobé notre
restaurant et une certaine catégorie de snoc.
Voyez-vous
ce qui me met hors de moi c'est la bêtise, la méchanceté et pire
je crois, parce que c'est la noblesse des rats : la mesquinerie. Les
gens qui t'emmerdent pour t'emmerder et qui s'en nourrissent, quitte
à laisser quelques traces fécales -pour les plus négligés- aux
commissures de leurs babines.
Non,
non, je vois bien que vous vous apprêtez à dévorer la suite en
attendant des noms. C'est encore trop tôt... Pas plus que je ne
déblatèrerai aujourd'hui (quel joli jeu de mot facile) sur la FIFA
et sur le football qui rassemble, sur notre triste terre, une
peuplade importante (mais non majoritaire contrairement à ce que TF1
aimerait nous donner à croire) : les couillons ronds.
Le
sujet est ici largement irrigué par le flux et le reflux de mes
humeurs, mais ce que je crains donc le plus sur terre (après le
sport et sa redoutable championnite) ce sont les emmerdeurs. Il
s'agit de gens (pour faire court, ce qui n'est pas gagné) qui ont
décrété par on ne sait quelle grâce, ni quel traité, qu'ils
étaient seuls sur terre et qu'ils avaient à ce titre, tous les
droits. Des gens, si on peut appeler ça des gens, qui n'ont pas
communié avec cette maxime enchantée de mon ami (quand j'évoque
l'ami ce n'est pas un type que j'ai rencontré de cinq à Sète,
mais qui me procure assez de bonheur pour m'affairer encore en
cuisine) et chantait : « Gloire à qui n'ayant pas d'idéal
sacro-saint, Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins ! »
Je
sais les deux -et demi- qui me lisent encore, doivent penser que je
la ressers souvent, celle-là. Mais c'est la mienne et j'aimerais tant
que ce soit la nôtre, la vôtre, la leur. Quand une chanson (même
de Brassens) devient une incantation. Elle me va beaucoup mieux en
somme que cette Servitude volontaire observée par La Boétie, lequel
soutenait que l'on finissait par s'incliner même devant les petits
tyrans du quotidien.
Je
passe sur le lundi parce que
j'étais à la maison, sur la paille, en train de pondre mon blog en
caquetant en silence de satisfaction, puis de le couver et que je ne
voyais personne d'autre que ma femme sur laquelle vous me permettrez
de proscrire toute considération.
Mardi
: Lorsque la semaine reprend avec son cortège de
mauvaises surprises et de maigres réservations, on est content de se
retrouver à la maison et en famille avec notre petit-fils. On
apprécie aussi le soir, sur lequel tombe enfin le silence, le
discret ruissellement du Meije Pan et les piaillement joyeux d'une
nature chaleureuse. Nous apprenons à Malone, à distinguer le solo
d'un rossignol, au duo de roitelets. Nous devrions peut-être tous
commencer par là. Vous me direz qu'ils se font rares, les piafs.
Sans doute sont-ils partis estimant, eux aussi, qu'il y avait trop de
snoc dans nos contrées citadines. Et là, immanquablement, dès juin
venu, y a les deux merdeux qui déboulent dans leur piscine voisine.
Des hiiiii stridents, des haaaaa stressants et ces cris que je subis
depuis dix ans et sont passés des babillements répétitifs aux
voix muées de boutonneux sans cervelle. Naturellement, comme les
hirondelles, ils vont au minimum par deux et dès que la piscine
franchit la barre des 20°, ils prennent possession du quartier en
aspergeant de leurs débiles octaves le reste d'une population, qui
n'aspirait à rien d'autre qu'un fragment de tranquillité. On me dit
que dans les quartiers sensibles, tous les jeunes s'évertuent à
pourrir la vie du voisinage. Je veux bien le croire, mais ils ont au
moins l'excuse de n'avoir eu ni le fric, ni le cul béni dans l'eau
d'une piscine à 10 000 !!! J'aurais pu ajouter qu'ils n'avaient pas
eu non plus la chance d'être éduqués. Mais il me semble que mes
petits voisins nantis, n'en ont pas bénéficié davantage... de
l'éducation.
Mercredi
: J'amenais le même petit-fils à l'école et nous
roulions au pas. Sur la voie de droite puisque j'allais vers La Garde
à hauteur de l'autoroute de Hyères. La circulation devint d'un coup
plus fluide et j'accélérai enfin. Lorsqu'une voiture (un 4X4 Das
auto ! -je vous jure-) déboita brusquement et sans clignotant.
J'eus à peine le temps et surtout la place de me déporter pour
éviter l'accrochage. Malgré une bordée de klaxon, elle resta
impassible sans un geste d'excuse, pas même peut-être un remord. Il
me fallut la matinée pour m'en remettre. Ce qui ne fut pas le cas du
noc (ou de l'ennoc m'a-t-il semblé), qui en bon collaborateur de
l'économie allemande, n'a même pas vu qu'il avait failli nous
écraser !
Jeudi
: Cela fait quatre mois qu'il y a des travaux juste à côté
d'Aubrac sur mer. Sur une surface de 50 m2. Il me semble qu'avec un
tel délai on aurait pu construire un immeuble de dix étages... Eh
bien à coup de deux heures pas scie (sauteuse) et deux heures par
las (de lassitude), ces obscurs artisans s'obstinent à faire crisser
leurs meuleuses à l'heure où nous aurions pu -par miracle- voir
trois passants égarés dans le désert toulonnais, se poser sur
notre terrasse.
Vendredi
: Une réservation pour cinq annulée. Le type m'avait
paru bien sympathique. Un peu de couleur, je l'admets, mais
sympathique. Et c'est une jeune femme qui est venue annuler en son
nom. Nature. « Non on ne viendra pas, il fait trop chaud
pour manger de l'aligot ! » Alors en résumé, le Jaco, ça
fait cinq ans qu'il s'emmerde à alterner de merveilleuses
ratatouilles, des tomates provençales, un riz « olé » à
faire pâlir une ibérique de souche, à composer des salades sur du
Chopin ou du Rachmaninov et une donzelle vient lui expliquer qu'une
table entière renonce à sa réservation parce qu'il y a de la
l'aligot ! Il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre qu'elle
préférait se taper un bon Espagne – Pays Bas en bord de mer en se
goinfrant de frites tellement plus diététiques...
Samedi
: Nous étions sur les rotules. Car si une table de cinq s'était
piteusement échappée, ce sont 28 compagnons de l'aligot qui
s'étaient donnés le mot, la veille au soir. Bref, il avait fallu
au réveil une belle constance de persuasion pour nous
contraindre à retrouver la direction du restaurant, à l'aube du
dernier jour … de la semaine. Ratatouille, truffade, sauce Aubrac
et tartare, crêpes et oeufs pochés, ça chauffait encore en cuisine.
C'est alors que vers midi, à l'instant même (les jeunes snoc cadres
dynamiques disent à l'instant T) où je pouvais escompter un léger
retour sur mon courage, la terrasse demeura déserte. Certes M.
Charles et sa dame de compagnie s'attablèrent prématurément et M.
Louis préféra l'apaisante fraîcheur de la salle climatisée. Mais
les égouts refoulant, comme jamais, les eaux usées d'on ne sait quel
putois, les errements intempestifs de quelques figures antiques et
les chamailleries voisines d'une perceuse et d'une meuleuse, eurent
raison d'une clientèle putative et d'autant plus rare que l'on a
fermé tous les bars à cet effet !!! Voilà quatre mois que deux
bricoleurs se battent pour remettre en état un local dont le futur
commerce m'inquiète déjà. Mais voilà surtout cinq semaines
qu'avec une opiniâtreté dont je ne me soupçonnais pas, j'essaie de
faire en sorte qu'un malheureux dépôt d'eaux croupies ne me fasse
définitivement basculer vers le dépôt ...de bilan. Depuis lors
j'ai acquis la conviction que de cette bouche -d'égout- sortait la
vérité : ils veulent ma peau ! Après c'est toujours le fameux
dilemme. Est-ce-que je la leur donne, où est-ce que je me bas
encore, jusqu'au bout de l'ennui ?
Dimanche
: Je suis là avec vous, je suis bien. Même la petite voisine qui
m'accompagne à cette heure pour entretenir la pelote de mes nerfs,
me dispense de ces gueuleries intempestives. Elle est peut-être
malade. Et même gravement ! On peut rêver... Ouh là ! Il faut que
je me calme. Il est temps que je m'en aille... D'autant que ce soir,
tous les snoc vont gueuler à leur fenêtre. Ils vont apprendre
l'existence du Honduras...
En
attendant, si ça vous dit on s'en refait un petit coup. Reprenez
avec moi tous en choeur : Gloire à qui n'ayant pas d'idéal
sacro-saint, Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins !
Jaco
Pour
les férus d'orthographe et de cuisine, il y a deux manières
d'appréhender une balade sur le port. Soit on prend la lecture des
ardoises au pied de la lettre et l'on peut tomber malade avant même
de s'être installé à table. Soit on le prend à la rigolade et là,
je vous assure, ça vaut le coup de se le refaire deux ou trois fois
d'autant que si l'on rajoute le quai Cronstadt à celui de la Since,
cela ne fait pas plus de six cents mètres.
Vous
y apprendrez donc que le « sard » est le petit de la
sardine ; que la « pariada » doit être un mélange de
poisson qui aurait perdu ses L ; que le Rhum Steak est la nouvelle
spécialité du port -sans doute empruntée aux Martiniquais- ; enfin
que le turbo est une nouvelle race de poisson connu pour sa double
accélération.
Nous
déconseillons toutefois aux stagiaires de l'école hôtelière de
fréquenter ces établissements s'ils souhaitent approfondir leurs
connaissances syntaxiques. Symphonie de Sylvie
pour la rue d'Alger

Vous
f(l)ûtes quelques-uns à réagir à notre sondage exclusif, concernant
la prochaine disparition de toute forme d'existence « humaine »
sur la basse-ville en général et la place Lambert en particulier.
J'ai retenu le témoignage d'une de nos plus anciennes et fidèles
clientes et supportrices. Choix arbitraire puisque nous avons en
commun la passion de la race Aubrac et de la musique baroque (mais
hélas -pour moi- pas les mêmes cordes à nos violons). Alors, le voici quand
même ce témoignage. On ne sait jamais...
" Pour
habiter le quartier, et avoir donc suivi un certain nombre de fois le
flux piétonnier, pour pratiquer moi-même assidument la marche à
pied dans notre bon vieux centre-ville, je peux te le confirmer: la
rue d'Alger n'a rien d'attirant pour le piéton moyen!
Je
ne la prends d'ailleurs que pour me rendre dans un certain petit
restaurant où la viande pourrait se manger crue et sans couteau...

Suggestions:
rebaptiser effectivement la rue du nom du nouveau héros toulonnais
dont vous trouverez le tee-shirt dans la même rue; remplacer les
magnifiques poubelles de la place Gustave Lambert par une statue de
ce héros (dans la posture qui l'a rendu célèbre svp), planter sur
cette même place 3 beaux oliviers, faire enfin quelque chose de la
fameuse vitrine du Bottier et ... je ne sais quoi au niveau du
carrefour Cathédrale qui laisserait à penser au badaud que la rue
ne finit pas en impasse dans 3 poubelles (une simple pancarte "Le
Port", par exemple?)
Voilà qui n'est pas si mal synthétisé, chère Sylvie ! Encore eusse-t-il fallu que cela préoccupasse un élu quelconque...
Après
Saint-Médard, Fleurance et Saint-Sulpice, c'est Agde que Graulhet
vient de terrasser pour accéder en finale du vrai rugby, enfin le
mien, où l'on peut encore bouffer de la daube et gonfler
naturellement à la bière. Bon on est pas encore bien certains de
ramener le Bouclier de Fédérale 2 à Crins, mais enfin on va la
jouer cette finale contre Angoulême...
Chronique d'humour du 10 juin 2014
Une
finale de plus pour les Rouge et Noir

Chronique d'humour du 10 juin 2014
Garros gorilles
LES audiences du tennis
en général, de Roland Garros en particulier et du tableau féminin
spécifiquement m'ont toujours épaté. Trois millions de
télespectateurs qui se tapent une finale femme, soit 30 % des gens
devant leur poste de télé en plein après-midi, c'est hallucinant.
Même le chômage en hausse croissante n'explique pas à lui seul cet
accès de désoeuvrement, cette désespérance méningée. Si l'on,
excepte évidemment un bon match de foot, il n'y a sûrement rien de
plus chiant sur terre (battue ou pas). Même un roman d'Olivier Adam
ou un film de Godard...
Je
ne voulais pas mourir idiot, alors je m'y suis mis devant France 2,
en prenant soin de couper le son. Les commentaires
Chamoulaud-Montfort mixés avec les crissements des semelles de
Simona et les crillements de Maria, cela fait quand même
beaucoup pour l'oreille, même si l'on a la chance d'en avoir deux.
Mais,
pas plus bête qu'un autre, il ne m'a pas fallu plus de dix minutes
pour comprendre le coup des 30 % de part de marché. L'ampleur du
phénomène.
La
raison pour laquelle, aussi, son créateur, Harry Gem, au millieu des années
soixante dix (du XIXe siècle), a beaucoup hésité avec la lettre
P, avant d'opter plus sagement pour le T. Parce que, à côté, les
films érotiques de seconde partie de soirée sur TMC ou M6, c'est de
la gnognotte. Là, avec Charapova, nous avons du lourd ; la fine
fleur de la libido en liberté. Mais qu'elle se méfie tout de même
de la petite Bouchard du Canada. Elle a du potentiel, la coquine.
Quant à Petkovic, elle se défend et je lui imagine des partisans. A
mon estime, il me semble que la jeune Halep n'est pas au niveau.
Manque de pot, c'est elle qui était au programme des réjouissances
ce samedi après-midi. Sauf pour les bouées, là, elle est au dessus de
la ligne de flottaison, mais les gros lolos ne sont pas ma tasse de
lait. Surtout qu'ils prennent beaucoup de place. Du reste chapeau
mademoiselle ! parce que se déplacer aussi vite à la volée, sans
basculer de l'autre côté du filet, ça pour le coup, c'est un joli
défi à la loi de la gravité.
Non,
30 % de pdm ça ne me surprend plus. Roland Garros, c'est culs droits
de fond de court et pervers à deux mains. Parce que tous les vieux
cochons de plus de 50 ans y sont accrochés à leurs demi-finale de
la porte d'Auteuil, il ne manque pas un gros plan sur la culotte à
Séréna ! Ça vaut largement un tour au bois de Boulogne sans les
risques et pour pas un rond.
Bon
sans les risques, faut voir ! Parce qu'il y a des moments où l'on se
demande si le service public ne nous refourgue pas un peu de
transgénique ! Pour les anabolisants et la testostérone,
malheureusement, c'est déjà fait. Bref c'est pas de la pure race
« Aubrac ». En même temps, on se met rarement devant le
poste pour tailler une bavette. Si on n'est pas dans un lieu public -à
cause de la fumée-, on pense plutôt à une bonne pipe.
Et
lorsque le type a rapproché le fauteuil et qu'il mate sans complexe
cette partie de jambes en l'air, bobonne ne dit trop rien tout en
n'en pensant pas moins. Car demain, lorsque Rafael entrera sur le
court -des quinze heures-, elle occupera peu ou prou, la même
position. Pas question d'aller, ce dimanche, à la foire au boudin de
Villecroze ou à l'exposition canine de Puylaurens. La ménagère
prendra place dans la pénombre pour suivre à la trace les
mouvements de short de Nadal. Toujours bien moulé, même si
l'expression sied mieux, me semble-t-il, a Maria Kirilenko. Les
hispanisants ont d'ailleurs toujours levé triomphalement la
raquette dans le coeur des femmes, je me souviens notoirement de
Guillermo et de Victor. A l'époque je faisais en sorte d'éloigner
mon épouse du poste les jours de tennis, sauf lorsque c'était Mc
Enroe contre Lendl...
Remarquez
pour le rugby c'est un peu pareil. Cela a beaucoup évolué. Je me
souviens qu'au temps des Spanghero, il y avait plus de mecs avec des
gros blairs autour de la main courante et qu'ils s'intéressaient
surtout au jeu. Il y en avait même qui comprenaient les règles !!!
Tandis que maintenant c'est l'inverse. Ce sont les gonzesses qui
traînent leurs valets au stade. Depuis que Wilko se les tape dans le
championnat de France, leur nombre est devenu déraisonnablement
exponentiel. D'ailleurs c'est pas compliqué il ne s'agit plus de
savoir faire une passe pour jouer en France (sinon l'Anglais n'aurait
jamais obtenu son passeport) il faut plaire aux vieilles. Quoi que
j'ai bien noté que les gamines -celles avec les bagues correctrices
sur les dents-, avaient aussi envahi la boutique 10 de la rue
d'Alger. Une cliente me disait l'autre jour, nous on adore le rugby,
d'ailleurs... la petite a un maillot dédicacé de Jonny. Alors !
Bon,
maintenant il va y avoir le problème des audiences foot. Parce que
eux, pour le coup, ils sont vraiment vilains. Certes Ribéry n'est
pas du voyage et ils n'ont pas tous le sourire charmant d'un
Deschamp. Mais dans l'ensemble, ils abusent. Et même si les
gonzesses préfèrent généralement les sportifs pour leur CB que
pour leur QI, là ils sont quand même largement hors jeu. Du coup on
s'inquiète pour TF1 qui vient de s'offrir un billet de groupe pour
le Brésil, fort onéreux. Or, pour faire de l'audience au Brésil,
je ne vois que le beach volley féminin ! Qui va bien pouvoir
regarder le Honduras un soir d'été, quand la terrasse d'Aubrac sur
mer est, elle-même, tellement exotique et poétique ?
Mais
là est une autre histoire, sur laquelle nous pourrions
éventuellement revenir. Et
bien entendu, tout ceci, c'était pour rire -pour ceux qui ont le rire
facile, ou du second degré pour les autres- Je n'en pense pas un mot
: Mc Enroe était beaucoup moins vilain que je le prétends.
Jaco
Cinquième nomination au Gantié, LE gantié, pour Aubrac/mer.
Un grand merci à mon collègue et guide, Jacques, pour son sens de l'observation et la sûreté de ses goûts. Heureux aussi de partager l'espace restreint toulonnais, avec nos potes de la Promesse. Il ne nous manque que cette branche d'olivier que nous allons finir, à l'évidence, par cueillir...
Un grand merci à mon collègue et guide, Jacques, pour son sens de l'observation et la sûreté de ses goûts. Heureux aussi de partager l'espace restreint toulonnais, avec nos potes de la Promesse. Il ne nous manque que cette branche d'olivier que nous allons finir, à l'évidence, par cueillir...
Le guide Gantié 2014 est en vente dans tous les points presse et les librairies du grand sud-est et de la côte italienne.
Chronique du 3 juin 2014
Coup de théâtre à
Aubrac sur mer
Je dois l'admettre, il
m'arrive d'avoir de la chance. C'est tellement rare que je me dois
même de le souligner. On aurait dit que ces acteurs parisiens qui
venaient de faire un tabac à l'opéra de Toulon, savaient que je me
démenais depuis cinq ans pour expliquer aux snoc -et aux autres-
qu'il y avait autre chose que du RCT dans la ville.
Au départ, évidemment
ça n'allait pas vraiment dans ce sens. Les apparences étant contre
moi, en ce beau samedi soir de mai - le dernier de l'année
d'ailleurs - j'avais opté pour une fermeture -exceptionnelle-
d'Aubrac sur mer ce soir-là.
Mon petit doigt castrais
(quoique parfaitement intact malgré un usage intensif de la
trancheuse) me disait qu'il y allait y avoir un peu trop d'animation
dans les rues de cette basse-ville en pleine renaissance (j'écris
cela à l'attention de ceux qui envisageraient de reprendre un
commerce -y compris- de bouche- dans le secteur). Renaissance,
reconnaissance aussi, à l'égard sans doute, d'une horde
d'afrikaners étant parvenus à effaroucher une phalange de paysans
castrais, déjà pas mécontents d'être rendus-là.
Et quand j'écris
« animation » c'est à prendre avec des guillemets de
compétition, car avec les Toulonnais, dont on peut savourer en
toutes circonstances, la pondération, l'humilité -la classe
naturelle quoi !- cela peut rapidement se transformer en vacarme, en
bordel, en délirium... Et moi qui n'aspire plus qu'au silence absolu
de l'Aubrac, j'avoue que les hurlements, les braillements, les
vociférations m'exaspèrent. Il n'y a plus guère que les
meuglements, que je tolère. En rase campagne. Quant aux fameuses
cornes de brumes, si vous avez eu à en subir les agressions des
heures durant, vous en connaissez les ravages. Ce n'est pas tant les
cornes, voire même la brume qui me dérangent -en Aubrac on dispose
des deux en abondance-, que leur association concentrée dans une
sorte de bombe qui vous zigouillent les tympans.
Bref,
ce débarquement d'anglais-là ayant à mes yeux bien moins d'intérêt
que celui du 6 juin 44 (putain 70 ans !!!) je n'avais rien à fêter
et je formulais le légitime dessein de laisser toutes ces bonnes
gens, entre elles. Vu que la Deux et Canal retransmettaient la même
chose (ce qui n'arrivait jadis que lorsque les anciens présidents
tenaient à ce que tout le monde les entendent), le choix devenait
restreint. J'étais assez attiré par cette émission , probablement
aussi fine et discrète qu'une liesse sportive, sur TF1, une chaîne
passée maître dans l'art subtil du divertissement.
Cela
s'appelait le
Grand concours des animateurs,
un sublime show de deux heures et trente cinq minutes, ce qui demeure
relativement raisonnable lorsque l'on sait le débit, le flot, le
tsunami de propos dénués de sens que tous ceux-là, pris
individuellement, peuvent débiter devant des millions de gogos
agglutinés devant leur poste comme ce soir au Stade de France.
Il
y avait-là, Carole Rousseau, Julien
Arnaud, Estelle Denis, Christophe Beaugrand, Thierry Beccaro, Vincent
Cerutti, Alexandre Devoise, Julie Taton, Marie-Ange Nardi, Gérard
Holtz, Sandrine Quétier et je suis sûr que j'en oublie... Ne
manquait que Julien Lepers, sans doute occupé à faire des trous
ailleurs... Avouez que c'était tentant, même si j'hésitais
toujours avec le
Grand Bétisier de l'année
sur NRJ12, encore une belle émission conceptuelle.
Quand patatras, je me
réveillai en plein rêve. C'est le téléphone qui me secoua en me
disant «cré vindieu, tu va rater des clients ». Au bout du
fil, un type prétendait réserver pour dix personnes. Des comédiens
venant se produire au théâtre de Toulon. Ils souhaitaient dîner.
Mais pas avant le spectacle, à 19 heures par exemple, une heure
chrétienne. Non, non, après, vers 22 h 30 ! Remarquez, nous on fait
ça aussi pour le déjeuner. On mange après. Bref, entre artistes,
on se comprend...
Certes, c'est bien joli
tout ça mais je me retrouvais un peu piégé par une troupe de
théâtreux parisiens, venus défier le Top 14 dans l'un des plus
beaux opéras de France (ce que le Toulonnais maniant si bien la
corne de brume, ignore wilkinsonnement (ou royalement, si vous
préférez).
C'est donc sur fond de
vociférations, que nous reçûmes les comédiens, concepteurs et
techniciens de cette pièce qui tourne à travers la France depuis
2012 : L'étudiante et Monsieur Henri. Je n'en ferai pas
l'éloge vu que, au dernier moment, alors que je m'étais décidé à
aller au théâtre, ce sont eux, l'étudiante, monsieur Henri et les
autres, qui vinrent nous voir.
Nous savons toutefois que
Roger Dumas est un fameux et célèbre acteur ; que José Paul -qui
joue également- est un remarquable metteur en scène ; que Lysiane
Meis, Sébastien Castro sont déjà confirmés ; que Claudia Dimier
entame une prometteur parcours...
Je suis resté à la fois
naïf et incrédule ! Mais, que cette troupe ait ainsi choisi Aubrac
sur mer pour terminer sa soirée me comble, m'honore et me surprend.
Car il faut quand même se la vouloir son entrecôte-aligot pour
cheminer entre Opéra et République, la nuit dans ces rues glauques,
fussent-elles championnes de France et d'Europe !
A la fin d'un repas qui
nous valut presque -mais peut-on être cuistre au point d'en faire
état ?- une standing-ovation, Roger Dumas le théâtral patriarche,
naguère parolier attitré de Chantal couchée et Jean-Jacques
Debout, -mais parfois plus inspiré encore- entonna quelques
couplets dont le refrain disait a peu près cela « ce n'est pas
un adieu, c'est un au revoir ». Sans doute l'étudiante s'est
elle séparée de Monsieur Henri, ici même samedi soir. Nous en
aurions été presque émus, si « Maxou » venu avec sa
jeune bande de Thomas, Aldric, Joris fêter le titre, n'était tombé
en extase devant le « grand » acteur. Tout timide, il
fallut que je l'accompagne auprès de cet homme aussi impressionnant
que simple. La classe ce n'est rien d'autre. Maxou (25 ans mais
passionné de théâtre), baissant les yeux et d'une voix
difficilement audible, lui expliqua qu'il était spécialement monté
à Paris pour le voir, lui et sa pièce. Roger -vous permettez qu'on
vous appelle Roger ?- posa alors gentiment avec lui, malgré sa rude
journée, son émotion et le poids de l'âge -quand même- pour la
photo que le blog de Jaco fera passer à la postérité.
Et voici comment d'une
soirée fort ordinaire et chômée, les pieds de nez et sans doute
nickelés de l'existence, nous ont placés sur la trajectoire d'une
troupe parisienne, éclatante de joie et de santé. Ils nous ont tous
promis que l'on se reverrait. On y croit, surtout si ce n'est pas
vrai. Mais qui sait ? Roger Dumas réside secondairement entre
Gonfaron et le Luc. Nous avons parlé de la croustade de ma
grand-mère et des croissants de son papa. Car lui même fut jeune
pâtissier. Et l'on sait que la pâte feuilletée se fait en deux
tours et demi. Il en manque donc encore, un et demi...
Jaco
J'ENTAMAI les premières minutes de mon heure de trajet matinal entre Cuers et
Toulon, lorsque j'entendis à la radio quelques notes des Comédiens
d'Aznavour. Instinctivement, je jetai un oeil sur le petit écran LCD
pour vérifier que j'étais bien sur Culture et non sur
Nostalgie. Car il faut convenir que la radio qui secoue les
neurones à toute heure du jour et de la nuit est peu familière de
ce genre de programmation musicale, ne fût-ce que furtive et
exceptionnelle.
Je
n'évoque pas ce fait, qui vous semblera futile voire anodin, à la
seule fin de vous laisser entendre que je prête plus volontiers mes
esgourdes à une radio intelligente plutôt qu'à RMC -au hasard-
qui incarne -toujours à mes oreilles- le degré zéro de la
fréquence hertzienne. Je me targue, probablement indûment, de
feindre de me soucier plus de l'économie souterraine au Kirghizistan
ou de la problématique de l'obsolescence programmée dans
l'industrie sub-saharienne, que de la dernière robe à paillette que
portait Nicole Kidman sur la Croisette ou des états d'âmes de
Deschamps et son trip brésilien. Car là -Bruni- réellement, dans
les deux derniers cas, je n'en ai rien à braire. Et vous aurez noté
que je pratique, à l'occasion, le langage des ânes.
Peut-être
pensez-vous que j'ai l'air de me pousser -voire même de péter plus
haut – du col, en écoutant Marc Voinchet, alors que pas du tout.
J'ai même l'air tout petit dans ma clio, par rapport aux autres
qui optent pour Gourdin ou Moscatout, au volant de leur X5, Touareg
ou GLK (les fameux 4X4 allemands qui polluent nos autoroutes, tout en
ruinant notre économie) .
Bref
vous faites ce que vous voulez avec vos oreilles, mais Charles
Aznavour à quand même 90 ans ! Épatant non ? Certes, je l'ai
entendu parler dernièrement et il m'a semblé préférable qu'il ne
se risque plus à chanter. Quoi que, je me souvienne encore d'une
prestation emballante de l'autre Charles -encore un et pas le dernier
Trènet venu- qui les avait embrassés -les 90 piges- et se tenait
sur scène avec cet équilibre, ce pétillant, cette facétie qui
viennent vous rappeler que vous n'avez nullement à faire là, à des
gens ordinaires.
Allez
savoir pourquoi, moi qui est peu d'idoles et moins encore de maîtres,
ce sont deux Charles qui m'ont construit, avec la participation
bienveillante, y compris fondatrice, de mes chers parents. Il y avait
le Grand celui de Collombey, immense comédien lorsqu'il retrouvait
son parterre de journalistes annuel, mais qui avant cela avait « un
peu » marqué l'histoire mondiale, la mémoire collective et la
conscience d'une frange hélas insuffisante, mouvante et en voie de
disparition (on l'a encore vu hier), de notre cher et vieux pays. Je
lui dois mes plus beaux frissons, mes plus grands rêves, mes
meilleurs desseins, même si certains sont restés en route ou se
sont envolés...
Et
puis l'autre. J'hésite à dire le « petit », car si sa
taille ne fut jamais compensée que par des semelles exagérées -on
en a connu qui en firent de même par la suite, sans en avoir le
talent- ce vocable ne peut en aucun cas convenir à cet immense
personnage de la chanson. J'ai grandi avec lui, j'ai pleuré et joui,
chanté une main tremblante jetée au ciel devant mon miroir, j'ai
hurlé mes colères, fredonné mes plaisirs... Démodés, bien
souvent... Car à quinze ans, au moment où tous mes condisciples
baragouinait un mauvais anglais en vénérant les Beatles, les Stones
et en se poudrant les méninges d'insignifiances, je m'imprégnais en
bon français, de mélodies, de mots et de sens qui me conduirait à
préférer toujours Raymond Poulidor à Tom Simpson, Simone Weil à
Lady Di et Rémi Talès à Jony Wilkinson.
Pourtant,
on me dit qu'Aznavour, qui berce mon enfance éternelle, a
massivement fraudé fiscalement. Qu'il a triché et s'est même évadé
pour ne plus payer ses impôts en France. Ce pays qui l'a accueilli,
recueilli même et sans lequel il n'aurait jamais été le gamin qui
s'est métamorphosé en géant, rue Monsieur Leprince au quartier
Latin. Charles, il n'y a rien qui m'insupporte plus que ces gens qui
accumulent leur pognon, roulent, voyagent, dorment et se réveillent
dans la soie et un luxe insolent, forcément indécent , mais
s'obstinent à ne pas vouloir partager, avec un monde majoritaire et
en totale détresse.
Tu
devrais être fier de payer beaucoup d'impôts. Si tu gagnes mille
donne cinq cents, si tu gagnes cinq cents donne deux cents et si tu
gagnes cinquante donne un. Mais donne, non d'une pipe, donne, toi qui
sait te montrer si grand... Charles aurait pu chanter cela... Il
aurait dû...
Il
n'a jamais atteint la subtilité de Brassens, la puissance de Brel,
la présence de Barbara, la poésie de Trénet, la dimension de
Ferré, la suavité de Ferrat, le souffle de Reggiani, la tendresse
de Nougaro... Mais il a un peu -et parfois beaucoup- de tous ceux-là
et cela le place au Panthéon des grands hommes du spectacle. Ces
chanteurs-poètes, ces créateurs que l'on pourrait qualifier
d'artistes si on n'avait pas déjà attribuait (sur RMC) ce vocable à
François Valéry et Patrick Fiori (au hasard).
Non.
Charles, c'est le souffle de la vie. La rencontre folle amoureuse ;
la rime heureuse entre la mélodie enlevée et la syntaxe rigoureuse
; c'est l'union contrariée de la douceur de vivre et des heurts
sociétaux ; c'est l'amour innocent et le sexe brutal. C'est une
voix de chèvres et un timbre divin. Du paradoxe au paroxysme.
J'adore
Charles Aznavour et comme il s'en fout, je voulais qu'il le sache
avant de mourir. C'est en rendant hommage à Nelson Mandela que j'ai
prolongé de plusieurs mois, la vie de cet icône, cette sorte de
Dieu de l'humanité. J'espère que je rééditerai la performance. De
quelques années cette fois. Car comme le dirait mon papa qui flirte
avec l'âge de Charles : il est encore jeune !
Jaco
Il a neigé sur Nasbinals
Samedi matin, au départ
de la transhumance, il neigeait sur l'Aubrac.
Je remercie mon cousin
Guy, promoteur des JO de Saint-Urcize en 2022, de remuer le couteau dans
ma plaie.
Car à Toulon, évidemment, il faisait encore beau !!!
Occi-cant, occi-cant,
cant, cant....
Vous me direz que ça
faisait longtemps qu'ils n'étaient pas venus ! Au moins cinq mois !
Interminable... Vendredi soir Occi et Corsi (Cant, pas le philosophe,
l'autre) effectuaient leur rentrée à Aubrac sur mer, en préparation
de leur saison estivale où ils se produiront -je l'espère- sur
toutes les places du village qui le souhaiteront.

Et puis pour ne rien vous
cacher, on rêve d'un bouquet final place Lambert, avant de les
retrouver pour un concert annuel à l'église de Nasbinals !
Ainsi soit-il...
Ils ont fêté leur
victoire chez nous

l'Aveyron, aligot,
truffade, tout ce qu'il est impossible de trouver ailleurs.
Alors bravo mesdames et
messieurs et tant pis pour les autres.
Champions !


Chronique du 20 mai 2014
De bonnes raisons de klaxonner
VENDREDI soir, on a beaucoup klaxonné à Toulon. A 23 heures, cela s'appelle
du tapage nocturne et constitue un manque de respect manifeste à
l'égard de ceux qui envisageaient peut-être, nuitamment, de dormir.
Au début, j'ai cru que c'était nos clients qui, en regagnant leur
véhicule éprouvaient l'envie irrépressible de faire savoir à
grand renfort d'avertisseur, qu'ils avaient mangé un sublime aligot.
D'où une certaine gêne... Mais j'en conclus rapidement que c'était
impossible car les miens étaient venus à pied et en voisins. Et ils
n'étaient que cinq ! Il s'agissait d'un couple d'universitaires peu
familier de ce type de manifestations tonitruantes, même après
avoir atteint leur graal au prix modique d'un boudin grillé de
Conquet ou de farcis comme les mijotait maman au temps où elle
avait dans l'épluchage des légumes la même détermination qu'un
Bastaro à dix mètres de la ligne. Ce ne pouvait pas être davantage
les trois marins de Cherbourg qui s'étaient échappés de leur
corvette pour se tailler une entrecôte sur mesure, vu qu'ils
n'avaient que l'avenue de la République à traverser.
Ce
que je fis deux heures plus tard au péril de ma vie, alors que ça
« tut-tuté » de plus belle. Il déferlait alors des types,
le cul posé sur la portière baissée et agitant une sorte de
bannière, et dans certains véhicules, vu qu'ils étaient tous dans
la même position, on se demandait qui conduisait !
L'élan
semblait si fort et spontané que j'ai vraiment cru qu'il y avait un
événement formidable. Que Toulon avait gagné et qu'il allait
enfin renaître. Vous
imaginez mon désenchantement lorsque le lendemain matin, j'ai
retrouvé cette avenue déserte, sordide ; que j'ai constaté que les
boutiques des 17, 21 et 25 de la rue d'Alger demeuraient obstinément
closes et que même le joueur d'accordéon, qui allait passer la
journée à secouer son clavier, ne connaissait rien à la musique.
Vous
le savez je n'ai rien à redire contre ces grands gaillards, cet
espèce de géant vert de Bota qui d'un coup d'épaule sur un
groupé-pénétrant gagne un million d'euro, même si mon côté
humaniste indécrottable m'inclinerait plutôt à préférer, à la
place, un million d'heureux. Pas plus que je n'éprouve la moindre
acrimonie à l'encontre de ce type (un peu rasoir tout de même à la
longue) dont la seule occupation depuis trente ans consiste à taper
dans un ballon en faisant lever les foules et les... moules -de
Tamaris en l'occurrence- Tout ce que je pourrais opposer à ce
phénomène de cirque, cette veine remise en cause du fameux axiome
césarien « du pain et des jeux » viendrait, qui sait,
à être interprété comme de la jalousie, ce qui ne correspond chez
moi et par grâce, à aucune approche d'une quelconque réalité.
Non,
moi ce qui m'emmerde, c'est la rue d'Alger. Parce qu'avec les trois
ou quatre peintres sur-évoqués qui ponctionnent la totalité de
notre produit intérieur brut, excusez du peu, tout crève alentour. C'est pas tant que j'envisage d'y bâtir un projet à
long terme. Le projet consisterait plutôt à détaler à longue
distance. Je ne suis pas jaloux, mais cela me fatigue de voir une
poignée l'hurluberlus se réjouir, alors qu'un tsunami économique
engloutit l'ensemble de la basse-ville. Et que c'est pas fini ! Car
je devine déjà tous les vautours libéraux venus profiter de cinq
ans d'exonération en zone franche, empiler leurs dossiers pour
déserter ces rues pisseuses et regagner les beaux quartiers non
sans soulagement, mais avec des économies fiscales substantiellement
accumulées. Ce qui résume à la perfection l'esprit de cette ville.
Profitez
de cet instant car vous ne me surprendrez que rarement sur le fait
de citer Beigbeder. Mais j'avais capté en je ne sais plus quelle
circonstance, ce propos : « On dit qu'il faut sauver les
apparences. Je pense au contraire qu'il faut les assassiner, car
c'est le seul moyen de se sauver... »
En
finir avec les apparences. En voilà une belle utopie dans une ville
qui s'est parée d'un voile gigantesque, un voile rouge et noir, où
chacun se berce de petites illusions tout en profitant pleinement de
ce soleil dont l'extrême générosité le pousse à l'abondance et à
la gratuité.
Cela
pourrait être alors très douloureux lorsque Toulon se réveillera ;
mais rassurons-nous : Toulon ne se réveillera pas ! A moins que...
En discutant avec un collègue du port qui ne travaille pas trop mal,
mais déplore pareillement le sabordage de la vieille darse et de ses
environs, il nous vint à l'idée qu'il pourrait y avoir un homme
providentiel dans cette ville. Un type de quarante ans. Apparemment
honnête. Pas encore corrompu. Intelligent. Ouvert. Supporter du club de rugby local, forcément ! De droite,
fatalement ... mais pas trop ! Un type normal. Un mec unique.
Alors
on s'est dit qu'on allait peut-être l'aider à devenir maire. Et
après tout, ce n'est pas impossible. Malgré quelques obstacles : ll
faut tout raser ; tout rebâtir. A commencer par les mentalités.
Renvoyer tous les incompétents chez eux. Eliminer les profiteurs.
Manger de l'aligot une fois par semaine...
Allez,
on commence demain matin. Et qui sait, dans cinq ans, Toulon pourra klaxonner pour de bon...
Jaco
Borg,
Jean-Louis après Bjorn

Chronique du 13 mai 2014
Il
est libre Alex...
VOUS l'avez échappé belle, j'ai encore failli venir vous donner des
leçons ! Et m'insurger contre cette tendance qu'ont les parents à
laisser dériver leur progéniture vers l'insignifiance glaçante du
consommable à tout crin au détriment notoire de la connaissance et
selon ce mot que je vous ressers à peu près tous les mardis : la
conscience. Je voulais en remettre une couche, à toutes fins utiles
et en désespoir de cause, parce que je venais de réaliser qu'autour
de moi, bon nombre de jeunes ignoraient ce que représentait le
huit mai et que ceux qui le savaient, n'en avaient finalement pas grand
chose à faire. Pour eux, la grande différence entre le 1 et le 8
mai, c'est que les magasins étaient ouverts pour le second ! Et
lorsque je parle des jeunes, certains ont trente ans. Cela signifie
que leurs grand-parents ont connu la guerre, l'occupation, la
« victoire ». Et que plus personne, derrière, n'a jugé
utile d'entretenir la mémoire d'un événement qui a marqué à la
fois le siècle, l'histoire et l'humanité...
Nous
étions le 8 mai et avec quelques jours d'avance sur l'Ascension,
c'est la résurrection, plus exactement la réapparition d'un ami à
laquelle j'assistais. Après une escapade qui n'aura pas duré moins
de quinze ans, Alex retrouvait la terre ferme de son enfance. Fils de
marin, natif de Saïgon, il était voué à bourlinguer, mais plutôt
que d'embarquer sur l'une de ces frégates qu'il voyait zébrer la
rade bleue marine, c'est de stade en stade qu'il alla croiser son horizon, trouver son
pesant de rencontres, de bonheur et de lassitude.
De
Tulle
à Bayonne, en passant par Nice, Toulon, Béziers et Agen -sans oublier
le Vietnam, la terre de sa maman où il alla entraîner les sprinteuses
pour une poignée de dongs (c'est dingue!)-, le
prof devenu préparateur physique, écuma l'océan rugbystique avec
ce que je déterminerai comme référentiel commun à mes amis : la
passion et la loyauté. C'est quand même vous dire combien, dès
lors, ils peuvent être rares... mes amis. Surtout dans le rugby où
les deux, allez savoir pourquoi, ne font pas bon ménage ? Je vous
parle d'antan, parce que le sport professionnel de maintenant, est
sans exception, l'affaire de mercenaires et de promoteurs.
C'est
donc le jour de ses 62 ans et avec un an d'avance sur la fin de son
contrat, que mon vieux pote tourna la clé de contact de sa voiture
de location, laissant derrière lui d'interminables souvenirs, dont
ceux de la douce Nive et du délicieux golf de Bassussary, direction
le Var, Toulon, Siblas et le Mourillon. La place Lambert aussi où il
m'avait promis de venir fêter son retour à l'air libre, sa
renaissance toulonnaise. A chacun ses délires, mon ami. Quand tu
reviens, je n'ai plus qu'une hâte, m'en aller. Mais je t'aime, je
vous aime quand même.
Cela
me
fait drôle de le savoir désormais à l'arrêt (enfin pas tout à fait,
puisqu'il va s'imposer un dernier crochet par Bucarest cet été pour
finir en beauté, Champion du monde -peut-être- !). Imaginer qu'il
n'emmerdera plus personne au petit matin pluvieux, à courir dans
tous les sens, à lever de la fonte ou à fondre sous un soleil
implacable. Ça me fait drôle et ça me conforte aussi dans l'idée
que des vieux chnoques tels que nous, ne peuvent plus se retrouver
dans ce rugby déshumanisé, désincarné, déboussolé. On ne sait
plus qui est qui, qui fait quoi et ce que veut l'autre. La grande
fraternité sportive, exacerbée jadis lorsqu'elle était ovale,
n'est plus que de la poudre aux yeux.
C'était
en 91 à Prémanon (Jura). Le RCT prenait un peu d'air, après la
fameuse ère du Barbu le plus célèbre du rugby (non, non, pas
Chabal). Il y avait André, un type d'une dimension exceptionnelle
et Jean-Claude un phénomène rare de détermination. Et autour
d'eux, une bande de minots où moins d'un quart des champions de 87
subsistaient. Et puis il y avait Alexis. Tenu un peu à l'écart,
parce que n'étant pas totalement du sérail, mais suffisamment
intégré dans le système. Car si le fonctionnement du RCT demeurait
foncièrement égocentrique et replié sur lui-même, il savait
intégrer ceux qui étaient susceptibles de les faire avancer. Alex
les ferait courir et même passer le mur du son. Sans "produits" - à
ma connaissance – mais avec une patience, un savoir-faire, une
autorité toujours courtoise qui transcendait la volonté, y compris
des plus récalcitrants.

De
la carrière d'Alex, je garde quelques maillots qui émaillèrent
son parcours. Sauf celui de Montpellier – La Paillade dont il
m'épargna, me sachant peu porté sur le football. Mais je garde
surtout l'exemple d'un type rigoureux, méticuleux, intelligent. En
avance sur son temps...
Toutefois,
ce n'est pas pour son expertise, ses performances de préparateur
physique que j'aime Alex, mais cela m'était plus facile lorsque je
parlais de lui dans Var Matin. Je suis sûr, à l'aune de tout ce que
je viens d'écrire, qu'il va terriblement manquer au rugby, comme il
aura d'ailleurs manqué au rugby toulonnais, qui semble avoir oublié
qu'il a été seul préparateur physique champion de France. Mais il
va aussi me manquer à moi, car j'aimais aller le retrouver, avec son
adorable Dany, dans son nid d'exil au pied de La Rhune et dans cet
océan de savoir-vivre que constitue, à mon goût, le Pays Basque...
Bah,
tant pis ! à défaut on boira le café le matin, place Lambert ou...
sur un balcon à Nasbinals...
Jaco
Je
profite de cette chronique amicale pour féliciter son ami préparateur
physique,Gilbert, qui, après avoir été Champion de France avec le CO,
vient de réaliser l'exploit de gagner à Toulouse avec le Racing. A
bientôt pour arroser ça à Aubrac/mer
Chronique du 6 mai 2014
NOUS revoici en mai ! Le muguet, le rhume, les terrasses en bord de mer,
le rugby en débordement. Même chose d'ailleurs pour les poubelles
de la place Lambert.
Hier
soir, tandis que j'attendais mon pote Michel et ces cinq invités et
une autre table de six qui n'est jamais venue (si, si, ça existe
encore !) je me suis surpris à hurler : « ça pue ! »
comme pour mieux évacuer la haine qui m'étouffe et cette odeur morbide qui flotte autour de
nous. Et quand j'écris qu'elle flotte, elle aurait même tendance à
nous envahir, à nous submerger, à nous noyer.
Le
fait que le réseau fluvial soit obsolète et que l'évacuation ne se
fasse plus, n'est pas en soit dramatique. On sait que Toulon est
bouchée et pas que du fluvial. Mais mon problème à moi, c'est que
les narines de mes éventuels, très éventuels -certes- clients ne
le sont pas. Lorsque j'ai pris cette magnifique photo sur la terrasse
pleine, samedi dernier, nous avions tous l'air heureux n'est-ce pas ?
Sauf que la plupart de nos amis dégustaient déjà leur paella ou
leur aligot en apnée.
Il
ne fallait pas espérer une intervention spontanée des services de
la ville, vu que ses employés et moins encore ses élus ne viennent
et ne vivent pas dans ce Toulon-là. Et lorsqu'ils viennent à y passer
par contrainte, ils n'oublient jamais leur pince à linge. Bref, dans
la semaine précédente nous avions prévenu Veolia. Or pour une
multinationale ma foi, elle est plutôt réactive. Enfin, trois
jeunes dynamiques débarquèrent de leur camion dans l'heure qui
suivit avant de diagnostiquer : « Ah, ça c'est le pluvial,
c'est pas nous ! » Mince, c'était trop beau. Mais en voyant la
tête décomposée de Marie, les jeunes galants condescendirent (ce
qui ne signifie nullement qu'ils passèrent en dessous) à examiner
la situation. Ils poussèrent même l'élégance à envoyer un coup
de pression, pour soulager la nôtre. Si bien que nous nous crûment sauvés d'une possible
épidémie de choléras ou, au mieux, d'une attaque de caulerpa...
Mais je ne décolérais pas !
Le
week-end passa et mardi nous remontâmes au front - bien que la ville
soit désormais tenue par l'UMP - Et là, magnifique ! nous avions un
interlocuteur ! Certes j'aurais pu, comme c'est devenu la règle
intervenir par relation avec tel élu chargé de la question, voire
même m'adresser au grand manitou de la Tour, ce cher Hubert,
d'autant qu'il a eu tendance à oublier que j'existais depuis cinq
ans... Lorsqu'il fallut remettre un peu de clarté, de propreté et de
civilité sur la place, je l'avais d'ailleurs fait. Et la lumière
avait été. Avant que tout ne se détériore aussitôt. Seul
finalement l'adjoint aux fontaines, nous fut d'un précieux
concours, puisque depuis mon vieux, les quatre baigneurs du Palais,
crachent sans mollir leurs hectolitres de flotte...
Un
brave type que cet interlocuteur. Lorsque nous avons été inondés,
bouchés, envahis et je ne sais quoi d'autre, il a toujours réagi,
contacté qui il fallait, sans jamais lâcher le dossier. Mais cette
fois, ce n'était pas de sa compétence. Il compatissait, mais
n'était pas compétent. Il le signala cependant avec toute sa
courtoise bonne volonté habituelle. Mais toujours rien.
La
situation de cette bouche refoulant gravement du gosier, ne nous
permettait plus de recevoir quiconque en terrasse. D'autant que dans
le même temps, une immense et bruyante grue faisait le va et vient
entre le sol et le toit d'un vieil immeuble dont on refait la
toiture. Et c'est fou ce que les ouvriers aiment travailler sur cette
place entre midi et deux. En moins de cinq ans nous avons bien dû
subir une demi-douzaine de travaux lourds durant plusieurs jours à
l'heure du déjeuner. En sorte que l'on se demandait si ce n'était
pas Bruno des Têtes d'ail ou Catherine du Goût du jour qui
nous les
envoyaient pour récupérer nos clients !!! Toujours est-il qu'à la
grande exception des victimes de sinusites aigües plus personne ne
s'approche de la Glacière et de Lambert. Stupéfaction, samedi,
alors que les autres fuyaient comme une horde de rats en déroute, un
couple s'installa tranquillement comme si de rien n'était. Nous les
regardâmes
ébahis, en leur demandant s'ils avaient bien sentis ? Pas de
problème, c'est nous qu'ils avaient choisis.
C'était
parfait, sauf pour Marie qui allait devoir retenir sa respiration à
chacune de ses interventions. Les choses entrèrent dans l'ordre,
puisque dans la minute suivante, nos deux inconditionnels avaient
détalé sans demander leur reste...
Le
mercredi j'avais pourtant mis la pression (le karcher même) sur le
service d'assainissement de la mairie. Poliment et expressément !
C'est une question de survie avais-je expliqué au malheureux que
j'avais réussi à choper par miracle. Un qui traînait dans un
bureau et qui ne supportait plus d'attendre la sonnerie du téléphone
depuis dix minutes. Il n'avait pas honte de ne pas répondre, ce
sont ses nerfs qui venaient de lâcher. Le pauvre...
Bon,
je lui ai tout dit de notre situation et averti qu'il fallait que ce
soit aujourd'hui parce que sinon, demain c'est le premier mai ! Ah
ça, il le savait. Même qu'il était l'un des seuls à ne pas avoir pris de
RTT ou d'arrêt maladie pour boucler la semaine de congés. Et depuis
le matin, il ne trouvait pas dix minutes pour chercher le restaurant
où il allait déjeuner le lendemain en famille.
Mais
il n'était pas désagréable. Endormi, contrarié d'avoir eu à
répondre, mais correct. « Vous êtes où ? » me
demanda-t-il deux fois ? Ben, place Lambert, juste derrière vous,
légèrement sur la gauche, rue d'Alger. « Ah ? Et il y a un
commerce ou quelque chose à côté qui permette d'identifier la
bouche ? » Ben oui, mon restaurant comme je viens de vous
l'expliquer. « Ah ! Et il s'appelle comment ? » Ben
Aubrac sur mer... « Ah ! Ça s'écrit comment ? B. R. A... »
Non, non on ne fait pas la restauration des tableaux de Braque, c'est
Aubrac sur mer et ça urge camarade … « Bon, d'accord, j'en
parle de suite... » Et je suis certain que ce type en a parlé
! A qui, c'est une autre affaire ? Et qu'il ait été entendu, c'est
sûr du contraire...
En
réalité, nous sommes emboucanés au pire moment. Car il faut bien
admettre qu'entre la Noël et les congés annuels d'août, il n'est
pas facile aux employés de mairie de trouver un créneau pour travailler. Il y a les vacances
d'hiver en février, puis Pâques et chaque fois, les enfants à
garder, le séjour à la neige, les ponts de mai, et les coups de
pompe de juin. Il commence à faire bon au soleil, mais le travail y
est doublement pénible. Quant aux bureaux ils sont sombres et si
vous y restés plus d'une heure, c'est un coup à déprimer.
Heureusement
qu'il y a assez de monde en mairie ! Presque autant qu'aux conseils
général, régional et à l'agglo... Ce n'est pas étonnant toutefois,
car à chaque élection il faut faire entrer le petit de ceux qui ont
promis de voter du bon côté et ça commence à faire du monde. Et
encore, à Toulon on s'en sort bien, ça ne change jamais ! Il y a
des villes qui passent d'un bord à l'autre et là, on fait rentrer
la famille qui vote pour le nouveau maire, mais on ne peut pas virer
les autres qui soutenaient le sortant. Ce ne serait pas convenable.
Ils
sont des milliers et des milliers dans ce puits sans fond que sont
les collectivités locales et territoriales et c'est tant mieux car
sans elles, nous aurions allégrement franchi la barre des dix
millions de chômeurs.
Mais,
je vous le serine à longueur de blog, la guigne nous poursuit : le
seul service où ils soient en sous-effectifs notoire, c'est
l'assainissement ! Du coup, nous, on ne travaille plus non plus... Et
vous verrez qu'avec le bol qu'on a, le service de recouvrement qui
nous réclame, tous les trois mois, 3600 euros de loyer (car comble de
l'ironie, nous sommes locataires -un peu rackettés- de la ville)
nous transmettra le montant à payer, en temps et en heure...
Jaco
Je dédie ce blog à nos amis Cathy et Francis qui étaient heureux d'être parmi nous avant de s'envoler pour connaitre d'autres bonheurs bien plus intenses encore et ont été subitement foudroyés par le destin.
Courage à vous...
Je dédie ce blog à nos amis Cathy et Francis qui étaient heureux d'être parmi nous avant de s'envoler pour connaitre d'autres bonheurs bien plus intenses encore et ont été subitement foudroyés par le destin.
Courage à vous...
Aligot
au buron de Born
Tiens,
on s'offre un petit détour au grand air de l'Aubrac,
particulièrement de Nasbinals et plus précisément du buron de Born
qui surplombe le lac du même nom et offre un somptueux décor sur le
plateau et son sommet du signal de Mailhebiau à 1469 mètres. Nous
voyons ici, nos clients toulonnais, Mme et M. Brocoletti s'apprêtant
à déguster l'aligot, servi avec le style qui convient par Xavier,
l'un des piliers de la relève des Bastide.
Notre cassoulet canonisé
Il
s'est produit un petit miracle, la semaine dernière, Place Lambert.
Tandis que je m'apprêtais à lancer la collection printemps-été,
avec un beau défilé de crevettes, moules et seiches en tenues
légères dans ma paella, voilà que l'on s'enquérit : « Et le
cassoulet, il vous arrive d'en faire ? » Je fus à deux doigts,
vous l'imaginez, de m'étouffer en régurgitant un lingot (c'est pas
de l'or c'est du fayot, cono !) remontant de ma dernière production.
Mais ce n'est pas tout. Quelques jours auparavant c'est le collègue
d'un ami qui m'avait gentiment commandé ce monument de la
gastronomie reconnu même jusqu'à l'UNESCO. J'avais alors réagi sur
commande -c'est si rare de ma part- et sans sourciller. Et j'avais
fait le plus grand cassoulet du monde : pour deux ! Bon j'en avais
fait un peu plus dès fois que... C'est alors que justement, deux
disciples de la cassole chaurienne vinrent à passer la veille et
contribuèrent à limiter l'inévitable perte annoncée.
Car
un cassoulet au menu à midi à 16 € (et à la carte à 18 le soir)
cela peut paraître cher à un Toulonnais ou un touriste à Toulon
(c'est la même chose) grand adepte du kébab et de la moule-frite.
Mais c'est toujours pareil, ça dépend ce qu'on y met dedans. Et
nous on tape dans le haut de gamme, dans la saucisse et le petit salé
de Conquet, dans le canard du sud-ouest et le lingot du nord... Alors
pour amortir un cassoulet chez nous, il faut en vendre ! Et c'est
rare (qu'on en vende). Enfin là, ce fut l'embellie. Las, mes deux
spécialistes ne furent pas ravis. Les haricots manquaient encore de
cuisson, ce qui pose plusieurs problèmes. Le principal étant
digestif mais, qu'accessoirement, en pétant, on peut... tuer le chat. C'est une
vieille blague de Toto, la première qu'il me fut donnée de raconter
dans ma prime enfance. Il est vrai que je suis resté très médiocre
dans cet exercice...
Bref,
le lendemain, après quelques heures de cuisson supplémentaires, ils
se sont régalés, ceux qui me l'avaient commandé. Encore heureux !
Et donc hier, d'autres clients me posèrent cette question
hallucinante, alors que je sortais d'un semestre de fabrication
obstinée du plat principal et hivernal d'Aubrac sur mer, avec la
sublime potée aubracienne, aussi peu goûtée par les gastronomes
toulonnais, toujours plus soucieux de se placer au soleil et avec la
vue sur madame la mer, ou sur monsieur le maire...
Ils
serait toutefois injuste de prétendre qu'il n'y a pas de spécialité
toulonnaise. Et je ne pense pas là au célébrissime aïoli dont
tout le monde mesure déjà l'infinie subtilité ou encore la fameuse
marmite du pêcheur où saumon d'élevage et rouget d'Afrique se
disputent un bout de pain dans une sorte de brouet. J'en ai même vu
un qui rajoutait du pangassus et un autre … des écrevisses !!!
Non, les spécialités de Toulon ce sont plutôt le Springbok, le
Wallaby et le Rosbeef que l'on sert du côté de Mayol, mais que
Marseillais et Niçois nous disputent. Ça doit être rudement bon
quoique, m'a ton dit, légèrement onéreux.

Ah
! on les imagine déjà, madame la député Geneviève et monsieur
le maire Hubert, une serviette autour du cou, dévorer une belle
platée de fayots en plein mois de juin, curant les os avec les
doigts, les babines délicatement graisseuses et, au bout de
l'exploit, levant discrètement une fesse pour libérer un petit
vent d'allégresse...
Et,
à ce stade capital du propos et de l'histoire même de notre
aventure qui deviendrait alors une institution, que dis-je une
légende, nous nous engageons formellement à continuer à pratiquer
des tarifs convenables.

Le
challenge, un peu comme Poutine qui après la Crimée, tente de de
canonner Donetsk pour mieux l'annexer, serait de réussir le même
coup avec notre paella. Elle fera l'objet, bienheureuse ou pas, d'une
autre bénédiction chronique qui ne vous laissera pas insensible et
on en riz d'avance !
Tout
ça pour dire que du jour au lendemain, cette place Lambert si proche
de la mairie, du port et de Mayol, peut repartir. Avec un cassoulet,
une paella ou même un couscous. Et si ce ne sont pas les même Dieux
que l'on sert, l'important c'est quand même de préserver la graine...
Jaco
_____________
La place Lambert vue par Michel
Il
est quand même assez rare que mes amis, lecteurs et clients
interviennent sur ce blog, pour ne pas saluer l'initiative de Michel
qui est un peu tout ça et auquel on peut aussi rajouter la qualité
de voisin. Voici cinq ans que l'on déplore la détérioration de la
basse-ville et notamment du bas de la rue d'Alger et de la Place
Lambert. Et ce au plus grand mépris des élus qui, non content de ne
rien faire, auraient même tendance à nous le reprocher !!!
Bref,
j'ai beaucoup aimé le texte que notre voisin (ami, lecteur et
client) m'a adressé. Il est vrai qu'un homme qui part travailler en
trottinette et dîne parfois à Aubrac sur mer, ne peut être
foncièrement mauvais. Je vous livre ses propos édifiants et
synthétiques en l'état.
Mon
cher Jaco,
Merci
de tenter de "réveiller" les autorités municipales, sur
le devenir de la "mystorique" Place G. LAMBERT,
Sa
poubelle enterrée (comme le futur), son parking 2 roues antichambre
de la fourrière, son parking livraisons, mais à qui ? Son
distributeur de sacs plastics, pas si gratuits que cela que l'on nous
refuse au centre commercial voisin, son passage tout naturellement
dévolu au rôle de pissotière, son éclairage public froid comme
une scène de film sous réverbères, sa fontaine à débordement en
circuit fermé. Ce n'est pourtant pas ce qu'avaient imaginé les
urbanistes qui avaient joliment requalifié l'endroit.
Puis
il y a comme dans le Paris d'Amélie : Jacques
l'antiquaire pour recycler des objet devenus inutiles, Jo Allen
l'enseigne haute couture, Rania le bar PMU son charisme
attire la foule des parieurs qui n'ont qu'à commander un verre ou
sortir sur la place pour allumer une cigarette et oublier le cupide
espoir perdu, les professionnels libéraux et sociétés de services
aux plaques professionnelles pas très astiquées à
l'entrée du Vieux Palais, le cabinet Lafayette le bien nommé, et
Aubrac sur mer où toute l'équipe, vous sert la meilleure cuisine
Aveyronnaise. Sans oublier ses habitants, plutôt ombres furtives.
Puis
en ce beau mois d'avril, sortis d'on ne sait quel business plan ont
surgi le coiffeur masculin qui fait sécher ses serviettes au soleil
en vitrine et installe une improbable PLV pour décor de
fontaine. Et le local sans enseigne qui en fin d'après midi et début
de soirée sort un babyfoot sur la place qui rallie une
bande de jeunes tous pareils, les yeux fixés avec l'intérêt
de l'enjeu d'une coupe d'Europe, pardon d'Afrique.
C'est
promis à notre prochaine AG du "vieux palais" nous
débattrons du bien fondé à porter réclamation auprès de M. Le
Maire sur la nature du "commerce exercé" par cette équipe
culturelle communautaire qui sert des clients en boissons,
abrite joueurs de cartes ,et installe babyfoot sur le trottoir
de la place au mépris des nuisances sonores et de la mixité
d'accueil.
Amitiés
Michel
Monsieur
Charles attend ses tartares
A
moins que de s'enfermer durant des années au plus profond des livres
de Gabriel Garcia Marquez -ou de Marc Archippe- on ne peut mieux
s'évader et s'enrichir qu'à tenir un restaurant. Je ne vous parle
pas là d'espèces sonnantes et trébuchantes car, à moins de faire
ses courses dans la centrale de concentration alimentaire voisine, on
marche plus aisément sur le fil de la faillite, que sur celui de la
félicité.
Non,
ce sont les rencontres qui vous nourrissent. Parfois grassement. Dès
que j'aurai réussi à trouver celui qui relèvera le fantastique
défi de la Place Lambert, je m'y engage, je proposerai aux plus
curieux -et généreux- d'entre-vous, un récit circonstancié et
réjouissant de ces fins de repas irisés de toutes les couleurs de
la vie, mais parfois contrastés aussi par ses fréquentes noirceurs.
Voici
en résumé, l'histoire de ce monsieur Charles, déjeuneur solitaire
et suffisamment désoeuvré pour investir sa place bien avant le
service, tandis que Jaco se bat encore avec sa tomme, sa paëlla, ses
crêpes et ces aiguilles qui semblent tourner si vite, qu'elles se
plantent profondément en lui. Ces aiguilles, ont depuis longtemps
cessées de régenter le cours du temps de monsieur Charles. Et elles
ne le piquent pas davantage aux fesses vers quinze heures, lorsque
Marie et Stéphanie tournent autour de sa table, avec la même
assiduité qu'un vol de gabians au-dessus d'un rafiot revenant de
pêche.
Il
est dans son monde, Monsieur Charles. Et il est vaste. Ancien,
lointain et vaste. Mais pas aussi confus qu'il pourrait y paraître.
Un peu fou certes et vous saisirait mieux, dès lors, ce qui m'y
rattache. D'autant qu'il possède bien d'autres atours dans son sac.
Sa passion pour le tartare. C'était il y a deux ans environ. Il
l'avait rencontré à la carte après s'être engouffré, une semaine
auparavant, dans un gigantesque cassoulet.

Je
l'aime donc bien ce petit homme, d'un bon mètre cinquante-huit. Il
avance à petits pas, raisonnablement au regard de ses
quatre-vingts-sept ans. Il fourre régulièrement ses doigts dans son
dentier qu'il considère un peu comme son garde manger. Et n'est
évidemment jamais avare de propos, souvent fort avisés, philosophes
et bien souvent flatteurs, ce qui n'est jamais négligeable lorsque
cela reste mesuré. Par bien des aspects, ne serait-ce que l'âge et
le maintien d'une vivacité intellectuelle, d'un caractère enjoué,
qui vous tient plus longtemps debout, il me fait un peu penser à mon
propre papa.
Nous
le vîmes, cette semaine, réapparaître à la terrasse. Et, en ces
temps où les réapparitions sont aussi rares que les apparitions,
vous ne pouvez pas imaginer la petite étincelle qu'il ranima dans ma
bougie passablement usée...
D'autant
qu'après s'être excusé d'avoir si longtemps fait défaut à la
cuisine de Jaco et demandé dix fois s'il ne nous dérangeait pas, il
s'installa dès 11 h 20 pour un long marathon gastronomique auquel il
ne mettrait un terme, dépité, que sur le coup des 15 h 30 et la
pression du personnel de salle. Après son petit apéritif et ses
traditionnels amuse-gueules dont il ne rend évidemment que les
noyaux et une patience imposée par un chef qui ne transige jamais
avec l'heure du lancement des plats, il put enfin attaquer son
premier tartare de l'année dont il surveilla l'arrivée avec des
flashes dans les yeux.
Et
comme je n'osais l'espérer, monsieur Charles nous honora de le
commande d'un deuxième tartare d'Aubrac, qu'il savoura longuement
avec son second aligot. Le temps avait passé, mais pas l'appétit de
l'octogénaire qui commanda sans frémir son assiette de fromages
qu'il anéantit en ne laissant qu'un mince filet de croûte de Saint
Nectaire. Son panache n'en fut que plus grand à mes yeux, lorsqu'il
pria Marie de lui porter, pour terminer, deux de ces crêpes
délicatement baignées de cointreau.
Au
printemps dernier, probablement surpris par les premières chaleurs,
notre chevalier du tartare s'était laissé surprendre par une
insidieuse fatigue qui l'avait contraint à s'assoupir au-dessus de
son verre d'armagnac. Une faiblesse qu'il sut contrecarrer cette fois
et c'est en parfait état qu'il siffla le bel alcool gascon, tout en
m'amenant à son tour sur les rives du Mékong. Il y mit certes
moins d'extravagance que Gabin dans un Singe en hiver, mais il
était aussi nettement moins bourré.
C'est
alors que j'appris que le petit strasbourgeois se réveilla, un matin
de quarante, Allemand. Puis redevint Français, mais à quel prix !
Ses parents furent tués dans les bombardements de la capitale
alsacienne par les alliés.
Orphelin
à 17 ans, il intégra alors si jeune, la Marine française. Il
embarqua à bord de l'Amyot d'Inville un aviso dragueur dont on
venait d'achever la construction et mit directement le cap sur Saïgon
où il participa aux opérations en Indochine, notamment au Tonkin.
Monsieur
Charles ne s'étant pas découvert d'appétence pour la guerre, il ne
rempila pas pour l'Algérie ! Mais plutôt que de mettre pied à
terre, ce loup de mer bascula vers la « marchande » où
le support est semblable mais le combat, d'une toute autre nature.
Voici,
en deux mots l'itinéraire, d'un sous-lieutenant rendu à sa solitude, attablé à Aubrac
sur mer, lorsqu'il commençait à se faire tard, tard. Son
infirmière, à qui il déclama comme à chaque fois, son amour,
vint le rejoindre pour lui remplir son semainier de médicaments....
Sans
doute devait-il comporter un compartiment pour la pilule de la bonne
humeur. Et un autre pour celle de l'estomac !!!
Jaco
Un
petit air de liberté
Les
journalistes
otages en Syrie ont été libérés. Nous n'y sommes
strictement pour rien. Mais nous ne sommes pas mécontents d'avoir
maintenu l'affiche du Club de la presse 83 réclamant leur
libération dans le couloir de notre restaurant. Parce qu'ici, plus
qu'ailleurs sans doute, nous sommes soucieux de sa liberté. Très
soucieux même, puisque Jaco en fut lui même privé !!! Et bravo à
Jean-Marie (J.M.D.P), mon ancien
confrère de République, chef de file régional de la Résistance à
tous ceux qui, d'une simple mairie à un immense pays, n'ont d'autre
souci que de museler les journalistes.
Pour Aubrac sur mer : MO-BI-LI-SEZ - VOUS !
Il ne se passe un jour sans que l'on nous demande quand est-ce qu'on s'arrête ?
Ah
bon ! parce qu'on s'arrête ? La confusion vient du fait que depuis
plusieurs mois de nous cherchons à transmettre ce restaurant, que nous
avons pris sans clientèle et que nous avons transformé en ambassade, en
refuge du bon goût.
Cela vient aussi du fait que nous n'avons jamais caché que nous avions en projet de créer une maison d'hôte dans l'Aubrac...
Mais
nous n'y sommes pas. Et nous n'y serons jamais si les milliers de
clients qui nous ont faits confiance jusque-là, ne viennent plus. Au
contraire nous avons besoin de vous, de
votre famille, vos amis, vos copains, vos voisins, vos collègues,
vos coéquipiers et tous ceux à qui vous voulez du bien.
Avec
le printemps nous attaquons la période la plus difficile de l'année.
Alors si vous souhaitez retarder la fermeture de ce restaurant unique à
Toulon et sa région : MO-BI-LI-SEZ - VOUS
Chronique du 15 avril 2014
De
Toulouse à Toulon
Je
voudrais à présent vous emmener au pays des merveilles. M'éloigner
de la Place Lambert où l'on est pourtant si bien (!) pour me
transporter vers celle du Capitole, où l'architecture n'est pas
vilaine... non plus. Ô Toulouse, l'eau verte du canal du midi sur
lequel se mire en alternance sous l'autan, platanes, colombages et
la brique rouge des minimes. C'est à ton sein et au rythme jazzy de
Nougaro que j'ai ouvert ma carrière de journaliste et c'est là que
j'ai cru pouvoir la vivre à fond et jusqu'au bout. Toulouse c'était
ma ville, ma référence, ma fierté.
C'est
à Midi Olympique, déjà tout jaune, mais encore indépendant, que
j'ai cotisé à 18 ans pour mes premiers points de retraite. Las,
alors que je prenais mon pied entre Castres, Gaillac, les
Sept-Deniers, le TOEC et bien sûr Graulhet, le journal changea de
mains et passa sous le contrôle de la Dépêche des Baylet. (Bêhhhh
laid). Lesquels s'empressèrent de me virer puisque je n'étais ni
franc-maçon, ni radical de gauche.

Comme
pour s'exonérer de telles saloperies et même les légitimer, les
vilains du Mirail expliquèrent qu'il y avait, derrière Toulouse
Matin, Dominique Baudis, lui même ancien journaliste. Il aurait
fondé ce journal (80 employés, 2 millions de liquidités) pour
assurer sa campagne ! Tu parles . Le journal cessa de paraître en
janvier, et cela n'empêcha nullement le fils Baudis de succéder à
son père Pierre. En revanche, moi j'ai fini au bagne... à Toulon !
En
apprenant le décès de Dominique Baudis, je me suis laissé envahir
par ces larmes, dont j'admets qu'elles peuvent être faciles chez
moi, mais qui ne suffisent pas à me faire regretter de rester un
tantinet sensible. Et ne croyez pas que ce soit le souvenir de cette
rupture brutale avec la seule grande ville que j'aime, qui m'ait à
ce point submergé d'émotion. Il s'agit de quelque chose de beaucoup
plus violent encore.
Nous
devions être dans un restaurant de Dublin me semble-t-il (en tout
cas c'était un week-end de Tournoi). Nous étions à table -ce qui a
l'air de se perdre d'ailleurs depuis que les notes de frais sont
sévèrement rognées- une bonne dizaine de journalistes. Et l'un
deux nous délivra, sous le sceau du secret (forcément garanti) ce
scoop invraisemblable autant qu'abominable : Dominique Baudis serait
à la tête d'un vaste réseau de prostitution. Et comme nous étions
entre hommes, nous eûmes droit à quelques détails libidineux
autant que sordides, dans le genre sado-maso de masse. Il y avait
certes encore l'emploi du conditionnel, qui nous permet souvent de
raconter n'importe quoi, mais ils ne tarderaient pas à tomber :
Baudis et le conditionnel.
C'était
en 2003, 20 ans après Toulouse matin et l'élection qui en avait
fait le maire, mais cet énorme « info » émanait d'un
confrère du groupe La Dépêche. Nous passâmes une soirée de
fantasmes, assez rigolarde évidemment et nous nous couchâmes en
nous disant « sacré Dominique, va ! »
Je
me souviens être entré à Cuers et en avoir presque aussitôt parlé
à mon épouse qui à son tour n'en revint pas. Et si je ne m'égare,
ce fut tout. Mais lorsque l'affaire éclata au grand jour, sur TF1 et
« grâce » à Claire Chazal qui laissa libre cours aux
délires du tueur Patrice Allègre, j'ai quand même dû fanfaronner
en disant : « Oui, mais moi je le savais... » Il y avait
les témoignages des prostituées Fanny et Patricia, puis un peu plus
tard, le fameux Jamel, les renforts de la presse, Dépêche en tête
avidement, mais pas que. D'autres médias, d'autres journalistes et
non des moindres se laissèrent aller à charcler sans prudence ni
ménagement, leur ancien confrère.

Revenons
à Toulon et à l'un des anciens maires que l'on affubla de moeurs
déviantes consistant à s'intéresser à de jeunes enfants. Rien
n'a jamais été établi, il en fut même totalement blanchi, mais
voyez ce que cela peut produire d'effet sur un homme dont
l'intégrité -généralement totale- devient subitement remise en
cause. Si lourdement. Ainsi empêcha-t-on, François de retrouver un
hôtel de ville où malgré ses erreurs, il avait rétabli un
fonctionnement honorable et aurait probablement chassé
définitivement les démons qui nous hantent encore. Peut-être
aurait-il fini assassiné. Ce qui aurait été dommage, puisqu'il est
toujours parmi nous. Il résista en somme beaucoup mieux que l'ancien
maire de Toulouse.
En
ces temps agités, heurtés, parfois même factieux ou tout s'écrit
et se propage sur internet et dans le plus insupportable anonymat, où
la méchanceté est inversement proportionnelle au courage, je
voulais démontrer que même dans les plus beaux coins de France,
sévissait toujours cette engeance redoutable, qui prospéra pendant
les guerres et survécut entre elles : les calomniateurs ! Ce sont
les pires, parce que demain si vous en croisez un, il vous adressera
son meilleur sourire...
Jaco
Un air de famille
Cela
ressemble déjà à une photo souvenir d'Aubrac sur mer. Il y a là,
d'Hugo à Michel, en passant par Benjamin et le pauvre Jaco, quatre
générations de Larrue, dont il convient toute de même de souligner
la vaillance. Et entre le perdreau de l'année et le ptérodactyle
des années folles, il y a presque 88 ans d'amplitude... Sur les
côtés Fernande, la fringante matriarche et Caroline la maman du
cadet...
Valérie,
Jean-Marc et la Promesse tenue
A
tout seigneur, tout honneur, je ne peux que m'incliner en ouvrant
cette rubrique , devant nos deux restaurateurs de référence,
Valérie et Jean-Marc. Meilleur -voire seul- restaurant gastronomique
de Toulon nous ne connaissons La Promesse que de réputation,
d'intuition, puisque nous n'avons pas pris le plaisir de nous y
rendre. Alors, même si nous ne devrions plus tarder à mettre un
terme à cette incongruité, nous sommes toujours touchés de les
voir apparaître, en amoureux, dans le décor dépouillé de notre
petite salle de la place Lambert. Lorsqu'ils ont envie de viande
d'Aubrac et d'aligot, ils n'ont pas quatre-cents kilomètres, mais
quatre-cents mètres qui les séparent de leur rue Jean-Jaurés, dans
un bel élan de confraternité. Avec des cursus radicalement opposés
et des concepts qui ne le sont pas moins, nous éprouvons les mêmes
passions, les mêmes émotions et certainement aussi certaines
frustrations... Valérie et Jean-Marc, font partie de nos belles
rencontres. Nous vous suggérons de la faire aussi, si ce n'est pas
déjà le cas. C'est La Promesse, au 250 de la Rue Jean-Jaurés
www.restaurant-lapromesse.fr
Lucas
relance notre soirée
Vous
ne pouvez pas imaginer tout ce qu'il peut se passer dans un
restaurant. Ou pas ! Samedi soir, dans l'ennui de cette ville
désolante nous nous apprêtions à rentrer la queue basse comme bien
souvent hélas cet an-ci. Et puis est arrivé notre ami, Michel,
toujours entouré d'artistes, mais cette fois, sans peintre. Ils
sortaient par la Porte
d'Italie. Il y avait Olivier et puis Nathalie
et Patrice les parents qui accompagnaient le jeune Lucas 17 ans, qui
venait de présenter son mini one man show en première partie de la
pièce « No limit ». Et comme il venait de dévorer un
tartare, façon doberman, Lucas sous l'amicale pression de Michel,
consentit, condescendit même, à nous rejouer pour la troisième
fois de la soirée, son sketch écrit par Laurent Violet « Mangez
du chien ». Et ça tient la route. Y compris sur la présence.
Il est vrai que le gamin est habité par la fonction depuis l'âge de
quatre ans et qu'il se prépare à entrer pour de bon dans la
carrière. Et si vous souhaitez le vérifier, vous pouvez courir
l'applaudir ce jeudi à l'Impasse à La Seyne où il se produira en
première partie d'Aymeric Lompret.
Nous
avons beaucoup aimé ce moment, qu'étaient venus partager
incidemment et sur ces entrefaites, d'autre amis, Isabelle et
Jean-Luc, sortant eux aussi du théâtre -Liberté- et qui ont profité
de la prestation de ce jeune pas encore cabot mais gentil comme
toutou.
Des tableaux d'Estades à la table d'Aubrac
Les
bulles glamour d'Ipso Facto
Nous
l'avions déjà accueilli avec son épouse l'été dernier, alors
qu'il proposait ses services à la galerie Estades. Michel avait alors
suggéré à l'artiste d'aller en débattre à la table d'Aubrac. En
bon toulousain Cédric ne s'était pas fait longtemps prier. Nous
avons donc retrouvé le galeriste et le dessinateur un peu plus
avancés, puisqu'avec ses fresques et ses bulles un peu friponnes ont
intégré sans avoir à en rougir le catalogue du premier et rare
promoteur de l'art à Toulon.
Bon,
certes Ipso Facto ne trempe pas son pinceau dans le sillon de
Baboulène, mais les petits minois innocents et les bas (de nylon et
pas de laine) noirs détachés dans la lumière, cela doit aussi
produire son petit effet...
Chronique du 8 avril
Garder
le mot : râle !
Oui,
je sais, j'avais promis. Je ne me plaindrai plus. D'ailleurs je ne me
plains pas. 0 client le vendredi 22 mars (!), 2 le mardi 25 (!!) et
encore 0 ce mercredi 2 avril (!!!), je ne vois vraiment pas de quoi
on se plaindrait ? Se pendre peut-être, mais se plaindre, à quoi
bon ?
Avec
nos meilleurs produits à deux cents kilomètres à la ronde, nos
marges infimes et notre honnêteté maladive, on se demande ce que
les gens d'ici viendraient faire dans un restaurant qui n'a même pas
peint ses volets en « rouge et noir » aux couleurs
de la révolution, comme l'a fait la nouvelle municipalité en
grimant toute l'avenue de la République. Pas un bout de mer
hydrocarburée, pas un rafiot de pêche rouillé, par un rayon de
soleil cancérigène ! Non, mais je vous le demande, qu'est-ce
qu'irait faire un toulonnais tellement raffiné sur
une place où
l'ombre domine et le poisson congelé de Baltique n'est même pas à
la carte, entre l'aïoli et la barigoule ? On
va quand même pas bouffer de l'aligot ou de la charcuterie. On n'est
pas des gros. Où alors, on va à McDo ou à « Bouffe à l'eau
grille »...
A
bien y regarder, les initiales d'Aubrac sur Mer c'est ASM ! Bah !
Quelle horreur ! Ce sont aussi celles de Clermont. Et ceux-là, les
Néo-Zélandais, les Sud-Africains et les Anglais de Clermont, on les
aime pas ici, hein ? On les craint... C'est pas comme les
Néo-Zélandais, les Sud-Africains et les Anglais de chez nous...
Ceux-là, écoute, ils sont vachement mieux : parce que Toulon,
ouhaaaa, ouhéééé, ouhhhiiiiiiii.....
Et
puis y a le blog. Je ne suis pas certain que les rares qui savent
manger -on procède déjà à une sélection drastique- sachent lire.
Surtout en même temps. C'est qu'avec des oeillères, c'est pas
facile de tenir la fourchette et de lire dans les coins la fin des
phrases. Oui, oui, ça va vous étonner, mais y a des fois où je me
demande si tout le monde comprend tout et surtout si tout le monde le
prend bien !
J'en
imagine même sur le point de se poser la question cruciale : «
il serait pas un peu de gauche le Jaco ? » Celle-là, elle
est bien bonne ! Comment voulez-vous qu'un honnête commerçant du
centre-ville où l'on vote à 85% pour les droites variées (et
avariées) puisse se prévaloir de Jaurés ou même de Jospin. Mieux
vaut tout de suite déposer le bilan ! Non je suis pas de gauche. Pas
plus que je ne suis droite -faut pas déconner !!!- . Je n'ai pas
encore franchi le pas en affichant sur la vitrine: « J'aime
Hubert, j'aime Toulon » ! Si, si , ça existe, je peux même
vous donner l'adresse. Non, je suis de l'Aubrac et ça me suffit. De
la saucisse macarel, de l'aligot et du tripoux sacre-bleu.
Je
défends des valeurs. Je me chope avec les marchands de congélateurs.
Je me chope avec quelques collègues peu regardants sur l'origine du
produit. Je me chope avec les gérants des centrales de restauration.
Je me chope avec les frimeurs qui roulent en 4X4 allemands ou coréens. Je me chope d'autant plus si ils ont un logo « rouge
et noir » sur la plaque à la place de la région. Je me chope
s'ils me changent de file sous prétexte que je n'ai qu'une petite
Renault. Et je me chope si en plus ils se plaignent de payer un peu
plus d'impôts. Je me chope parce que si c'était que moi je leur
choperais tout. Je me chope avec tous ceux qui manquent d'humanité.
Je me chope avec tout le monde.
Mais
je ne peux pas croire que ce soit la raison de ces 0 à répétition,
qui évoquent en moi cruellement le temps où je chopais des bulles
parce que je me chopais avec mon prof de maths.

« La
liberté n'existe pas sans morale, ni la morale sans foi »
assénait en son temps Alexis de Tocqueville ( qui n'était pas,
malgré son patronyme, cuisinier) . Je crains qu'il y ait ici
même, une foultitude d'individus qui ne l'aient jamais connue, la
foi. Et en ignorant la morale, ils ne s'arrangent avec la liberté
que pour un usage très personnel.
Ils
sont libres, au moins de ne pas venir dans ce restaurant où le bon
goût et la morale cohabitent harmonieusement. A bien y réfléchir,
on se demande ce qu'ils pourraient bien venir y faire ?
L'ultime,
l'unique -devrais-je dire- question est de savoir combien sont- ils,
ceux qui fustigeant le blog, ne viennent pas au restaurant. Si je
vous y vois, je serais heureux. Mais si je vous y vois très
nombreux, alors, je serais rassuré...
Jaco
___________________
Merci
à vous tous qui, par votre touchante présence, vos messages, nous
soutiennent dans toute l'acception du terme. Il nous semble cependant
que l'essentiel, c'est de continuer à partager ce blog avec tous vos
contacts susceptibles de l'apprécier. Car on découvre , étonnés,
que bien des gens ne nous connaissent pas encore. Alors merci de
faire suivre et de demander à faire suivre. Nous refusons tous les
réseaux, sauf celui de la sincérité.
C'est
pourquoi, il reste hors de question que nous succombions à la
dictature de la communication par « face bouc » comme on
nous le suggère tous les jours. « Face bouc » c'est bon
pour le Mc Do et le « Bouffe à l'eau grille». Car si
tous ceux qui y sont ne sont pas noc, tous les snoc y sont !
Vous
le savez votre Jaco est un tantinet têtu, il préfère le tam-tam à
travers la brousse...


Ce
fut notamment le cas, vendredi soir, avec le groupe des "Normand", venu
entourer chaleureusement Stéphane et Valérie. Ces derniers
fêtaient leur anniversaire de mariage et l'association avec Bacchus,
l'Aubrac, l'amour et l'amitié n'était pas fortuite, ou en tout cas,
pas malhabile.
Le
lendemain midi, se sont les Castanaïres de Collobrières, une
joyeuse confrérie, qui occupa la terrasse de la Place Lambert où il
manque certes quelques châtaigniers pour assurer ombre et sérénité.
Et tiens, quand on parle de bonne humeur et de simplicité, en voici
qui pourraient en remontrer à cette basse-ville.


Chronique du 2 avril
Jeudi
matin alors que j'achetais ma farine et mon vinaigre à Promocash, je
tombai sur la conversation de deux gros restaurateurs que je situais
assez bien sur le port d'Hyères. Leurs caddies débordaient d'entrecôtes
et de filets mignons issus de l'union européenne ou pire pour l'un ;
de longes d'espadon et de caissettes de rougets du « pays »
pour l'autre. Je tenais donc là deux grands spécialistes : l'un de
la viande, l'autre du poisson. A eux deux ils incarnaient toute la
richesse culinaire locale. Mais il ne me viendrait pas à l'idée de
contester leur légitimité, puisqu'il paraît que ne pas rechercher
à tous prix la marge et s'obstiner à faire de la qualité sans
l'apparat, ce n'est pas comme ça qu'il faut travailler. Dont acte.
Ces
grands professionnels étaient hilares. L'un d'eux venait de déclamer
: « A Toulon, ils se les bouffent ! Déjà que çà n'allait
pas fort, depuis qu'ils ont le tunnel, ils ne voient plus personne.
Tu parles, maintenant, les gens, pas fous ! Ils vont voir ce qu'il se
passe de l'autre côté... »
Il
n'aura donc pas fallu plus de seize ans (neuf pour l'axe est-ouest et
sept pour la direction Marseille-Nice) et quelques modiques six cent
millions d'euro, pour se débarrasser définitivement de Toulon.
Finalement, c'est plutôt d'un bon rapport, car imaginez ce que ça
aurait coûté s'il avait fallu faire ça à l'explosif et à la
pelle mécanique ! Les alliés et les allemands s'y sont bien essayés
dans les années quarante, mais finirent par se lasser de cette
fastidieuse et onéreuse démolition.
Tandis
que là, mon vieux, c'est propre comme tout. Dans certaines régions
de France qui ne méritent, à mon goût, ni cet excès d'honneur ni
cette indignité, on prétend que les corbeaux volent sur le dos pour
ne pas voir la misère. Eh bien à Toulon, ils passent dessous...
Et
c'est
vrai que côté tranquillité, c'est réussi. A l'occasion, si
vous ratez l'entrée du tunnel, poussez jusqu'au centre ville. Vous
verrez, ça vaut l'os. Et puis terminés les embarras de
stationnement. Vous pourrez vous garer n'importe où, quitte même à
laisser la bagnole sur l'avenue de la République. En principe vous
ne gênerez personne. Déambulez alors en toute décontraction dans
les ruelles de cette ancienne ville qui ressemble à Oradour-sur-Glane,
mais qui aura cependant souffert beaucoup plus longtemps.
Vous apercevrez peut-être un grand édifice avec un drapeau
tricolore dessus.
C'est
là
que tout a été décidé il y a quelques années et c'est encore
là que l'on revendique un bilan en tout point remarquable. Car c'est
ici, mesdames et messieurs, que l'on a choisi, en loucedé, de vendre
l'âme de Toulon aux diables du business Gardéens et Valettois, en les
reliant savamment par les
catacombes, à Bandol et Sanary.
Cela
peut également induire une relance notable du tourisme. Car des
ethnologues, paléontologues, psychothérapeutes peuvent faire de
cette agglomération et à l'infini, des sujets de thèses, des mémoires et même des traités.
Seuls les gynécologues préféreront emprunter les voies
souterraines.
Attention
toutefois
de ne jamais s'éloigner du précieux calendrier émis par
la Ligue Nationale de rugby, puisque seul le stade n'a pas été
délocalisé. Je tiens à rendre hommage à la fermeté de M. Falco,
qui a toujours soutenu : « euhhh moi maire, euhhh Mayol restera euhhhh à
Toulon
! » Bravo, il n'y a certes plus de toulonnais pour y jouer,
et c'est à Marseille et Nice que ça se passe. Mais, je peux en témoigner
pour y passer à côté tous les matins, le bloc de béton est toujours en
place ! Le bilan est donc une constance stratégique, puisque
non seulement les étrangers (du sud) ont annexé la ville, mais ce
sont aussi des étrangers (du nord) qui défendent le stade.
Pour
le job, c'est un tantinet moins avantageux. Nous, à Aubrac/mer on
s'est installés ici parce qu'on nous promettait que ça allait bouger !
On n'avait pas compris par « bouger » que ça allait disparaître. Donc on s'est dit, qu'avec la rue d'Alger entièrement
refaite, les magasins modernisés, un restaurant de produits vrais -sans frite, aïoli ou tapenade-
nous devions pouvoir exister. Voilà cinq ans bientôt que sur le
pas de porte, on surveille le début des travaux, l'amorce d'un
regain culturel, d'une embellie commerciale, d'un quelconque intérêt
pour la ville. Mais il paraît que c'est pour les six ans qui
viennent...
D'ici là, j'espère bien qu'on sera loin !
Bon,
un dernier conseil, en sortant du tunnel pour vivre votre « rêve
valettois », armez-vous de patience. Surtout si vous n'êtes
pas gynécologues. Pour accéder à l'autoroute, ils ont flanqué des
feux rouges sur toutes les bretelles d'accès. Je ne sais pas qui a
pondu un truc pareil ? C'est un génie !!! Enfin, n'exagérons rien,
disons : un original !
On
ne peut plus suspecter nos élus de pratiquer le favoritisme, pas plus le
clientélisme et moins encore la corruption (??!!!???) Pourtant je verrais bien
une chaîne de restauration remporter le marché pour proposer, aux audi et wolkswagen
bloquées dans d'interminables bouchons, des sandwishes-sodas et des
salades variées au coca zéro. Ce sont de jeunes TdC (tech de co
mastérisés et droitisés) sur leurs trottinettes électriques, qui livreraient la
pitance aux affamés de Grand Var et Barnéoud. Lesquels, ainsi
regonflés à bloc, seraient fin prêts pour attaquer ce long et
merveilleux shopping où ils réalisent, en alternance avec la plage,
leur idéal de vie.
Non,
vraiment ce tunnel, il manquait. Nous avons eu raison de nous
impatienter !
Jaco
Je
dédis
cette chronique à mon papa, Michel. A 88 ans il va, lui aussi
réaliser son rêve : franchir ce tunnel. Il va se taper, pour ce faire,
les 900 bornes (A-R) qui séparent Graulhet du tube magique.
Cela fait une bonne dizaine d'années qu'il coche tous les jours qui passent et le séparent de son objectif. Cela lui a coûté fort cher en calendriers (pas autant qu'aux contribuables toutefois), mais enfin le jeu en valait la chandelle.
Cela fait une bonne dizaine d'années qu'il coche tous les jours qui passent et le séparent de son objectif. Cela lui a coûté fort cher en calendriers (pas autant qu'aux contribuables toutefois), mais enfin le jeu en valait la chandelle.
Bacchus
revient, le Marcillac arrive

Le salon du vin et de la gastronomie cher à Laurent Jérôme, ainsi qu'à nos amis Gérard et Yves, ouvre ses portes sur la place d'Armes vendredi 4 et jusqu'au dimanche 6 avril. Ne le manquez pas, d'autant que cette année il sera relevé par la présence de notre principal et quasiment unique producteur de vin : le domaine Laurens de Marcillac. Outre la fameuse cuvée de Flars que vous connaissez bien, ils vous proposeront quelques magnifiques alcools qu'ils distillent avec passion et talent, sur leur stand du salon. Le samedi soir, Maryse Laurens sera présente à Aubrac sur mer pour vous confier tous les secrets de son cru et de son merveilleux domaine. N'oubliez pas de réserver...
_______________________
82
c'est le nombre de couverts ce week-end à Aubrac sur mer ! Certes
c'est bien mais pas exceptionnel. Mais c'est tout de même 69 de plus
que le week-end dernier !!! Nous remercions tous nos amis qui, à
partir de mercredi, se sont mobilisés pour nous sortir de l'abîme
dans lequel nous étions plongés. Mais nous vous invitons tous à
transmettre ce blog et à parler de nous, partout et toujours. Car
dans le désert toulonnais, seule la permanence du bouche à oreille
nous permettra de survivre. Voici quelques exemples de soutiens
assidus, grâce auxquels une nouvelle fois Aubrac/mer a évité le
naufrage...
Jocelyne
et Philippe
nos habitués du samedi midi obligés de déjeuner dans
le couloir, où ils ont découvert le restaurant sous un autre
angle.
Patricia et Pierre
Patricia
est revenue au moment où nos statistiques s'effondraient et malgré
la pression des élections au Pradet. Quant à Pierre, il n'a pas
perdu le rythme
Même
soutien de la part de Mireille et Guy, « abonnés » de
la première heure à ASM. Ils sont accompagnés par leur fille
Marine, la championne de tir à la carabine, entre deux compétitions
.
Corrine, Léa, Jo et Vincent
Jo
des Fils de Toulon, devenu avec Corinne, des habitués. Par
sympathie rugbystique sans doute, mais par conviction culinaire
d'abord. Ils sont accompagnés de leurs enfants Léa et Vincent.
Et
puisqu'on parle de Vincent, celui là, vous le reconnaissez. Le plus
constant, le plus content aussi. Et nous alors ! Il est accompagné de
ses amis de Var Up : Catherine, directrice marketing de Dolce Frégate
Provence et Alexandre, un Auvergnat directeur commercial de Macap
Lison, Marianne et Gérard
Gérard
et Marianne qui m'ont contraint à la lecture et je vous en
reparlerai aussi vite que possible. Toujours présents depuis le
début lorsque l'Aubrac a un coup de mou. Ils avaient amené, pour
renforcer la troupe, la soeur Lison pour qui ASM était une
découverte.
________________________
Jean au buron de Calminade
Jean (au fond à droite)
est venu de la Seyne pour fêter son quatre-vingt-troisième
anniversaire, la semaine dernière en compagnie de Jacques, Nicole,
Danielle et Serge. Je n'ai pas tardé à comprendre les raisons pour
lesquelles il avait choisi Aubrac sur mer. C'est que notre homme
a grandi sur les premiers contreforts du haut-plateau, à Saint-Côme
entre Espalion et Nasbinals. Il nous offre cette photo où il tient
bravement une génisse d'Aubrac au buron de Calminade où l'on ne
pouvait accéder qu'à pied. Mais c'était une autre époque : le 11
octobre 1943.
Merci
Jean pour ce témoignage, nous sommes rudement heureux de vous
connaître.
Chronique du 25 mars
Je
me suis donc
abstenu. Non pas d'aller voter, car à Cuers rien n'était joué
entre deux candidats dont l'un est mon voisin et l'autre un client.
Non, si je me suis abstenu, c'est de foncer, vendredi, sur mon
ordinateur, pour tout
faire péter. Prenant à contrepied mon tempérament qui m'invite
aussi bien à battre le fer tant qu'il est chaud, j'optai pour cette
sage conclusion de Don Quichotte à Sancho : « il me semble mon
ami qu'il faille donner du temps au temps... » De Cervantes à
Mitterrand, il y a du grain à moudre...
Chronique du 18 mars 2014

C'est
donc en prenant sur moi et probablement aussi sur la composition
chimique de mon sang, que je n'ai pas renoncé -comme en première
intention- à mettre un terme ferme et définitif à ce blog, celui
de ce brave Jaco, dans lequel j'éprouve la désagréable impression
de tapiner comme « aux jardins de la ville » avec aussi
peu de succès qu'une vieille professionnelle édentée...
Voici
donc plus de trois ans qu'en plus de servir la meilleure viande du
monde au sein du restaurant aux plus petites marges à des lieues à
la ronde, je m'efforce de le communiquer au plus grand nombre. Plus
de 1200 adresses mails fraîchement informées des pures merveilles,
des joyaux de la couronne aubracienne et quasiment autant de
connexions directes au blog toutes les semaines. Non seulement nous
avons le savoir-faire mais nous usons -certes sans abuser- du
faire-savoir.
Pourtant,
au bout de bientôt cinq ans de navigation à la rame sur une mer
étale d'incompréhension, d'ignorance et plus encore d'indifférence,
nous ramons toujours à contre-courant sans jamais deviner à
l'horizon les moindres contours de la côte de confiance et d'amour.
Ce sont donc des sentiments d'usure, de frustration et pour finir de
colère qui me poussèrent à envisager de tordre le cou à ce blog,
d'ignorer à mon tour ceux que j'indiffère et qui m'exaspèrent.
Ce
sont ces gens d'ici, qui ont aussi peu d'appétence pour la lecture
que pour la nourriture, surtout si elle est un tant soi peu
spirituelle ou naturelle. Pas tant je crois qu'ils la refusent, mais
qu'ils n'y comprennent absolument rien. Sur la foi de ce constat,
j'ai donc fini par me laisser convaincre de la probable inutilité de
ce blog. J'ai sûrement plein d'autres choses à faire, utiles si ce
n'est agréables, à commencer peut-être par sauver ma peau. Il
paraît qu'il n'y a rien de mieux, pour dissiper la bile, que de
marcher beaucoup. C'est fou le nombre de décamètres que j'aurais pu
arpenter, les dimanche et lundi matins dans les barres de Cuers,
plutôt que de chercher à dissuader les snoc de continuer à aller
garer leurs 4X4 allemands au Mourillon et à Grand Var pour manger du
sable dans leurs salades, comme tous les moutons des environs...
Ce
combat était, de toute manière, inégal dans une ville où l'on
observe toute l'année « la journée sans viande » et où
un rayon de soleil ajouté à une partie de rugby, servent
d'hémisphères gauche et droit à l'essentiel de la population.
Avec
un tunnel qui va permettre à tous les autres d'éviter Toulon, avec
la réélection pour six ans d'une équipe dont on mesure depuis
douze ans l'incommensurable compétence, avec le glissement de
terrain irréversible de cette pauvre ville vers La Valette - cette
vieille maîtresse en bas noir munie de sa cravache-, ce n'est pas le
gentil blog de Jaco qui convertira la population locale au
tripous-aligot, pas plus d'ailleurs qu'à une autre forme
d'indépendance culturelle, citoyenne et solidaire.
J'en
étais là -j'en étais las aussi- de ma réflexion, lorsqu'au moment
de procéder à l'autodafé irréversible, j'ai pensé à vous. Ceux
qui, comme chaque lundi (ou les jours suivants) se perdent avec moi
dans ces propos sans prétention, mais non sans passion. Ceux qui
d'Agen (Pierre) à Tournefeuille (Gabriel), en passant par Bourges
(Alice), Gruyère (Léa), Bayonne (Alexandre), Bourgoin (Yves),
Marseille (Pierrot), Collobrières (Nicole), Le Beausset (Marco), la
Serinette (Marie-Claire) et la place Lambert (Michel) nous lisent (il
y en a tout de même quelques centaines), nous accompagnent et
parfois nous offrent de beaux commentaires et leurs soutiens.
Méritiez-vous que je coupasse ainsi brusquement le contact, alors
que vous goutiez même jusqu'à l'imparfait du subjonctif ?
Après
une mauvaise nuit sans sommeil, mais une nuit quand même, je suis
donc revenu sur mon intention d'en finir avec ce journal de bord, qui
parfois déborde, le plus souvent de générosité. Non, je ne vous
quitterai pas. Pas encore. Pas tant que nous n'aurons pas rejoint
ensemble les douces pentes du plateau lumineux où l'on n'a jamais
l'air d'autre chose que de respirer...
Nous
n'avons eu vendredi midi, avec au menu un formidable cassoulet, une
magnifique blanquette d'agneau de l'Aveyron aux artichauts et un
onglet exceptionnel, aucun client !!! Le soir, ils étaient six. Le
samedi midi, deux. Et le soir itou. On nous laisse crever. Voici ma
réponse en guise d'épitaphe : « ne jamais s'écraser, ni
écraser personne... »
Jaco
Chronique du 18 mars 2014
Ah
! Les Enfoirés...
EN discutant avec ma vieille copine LEA, sur le seuil d'une porte
qu'elle serait l'une des seules à franchir ce vendredi soir, je me
demandais bien ce qui nous valait, derechef, une telle désertion de
Toulon. Nous en étions même au stade ultime de la désertification,
lorsque les rats commencent à prendre possession du territoire que
ne leur conteste plus qu'un vieux loup boiteux et quasiment aveugle,
descendu spécialement de Crimée afin de fuir Poutine et en profiter pour ausculter nos poubelles. Vaine
tentative puisque, rue d'Alger, même les poubelles sont vides.
Alors
quoi ! Etait-ce un match des Red and Black venus catalyser les
derniers fans de Toulon derrière leur bannière de l'Union Jack (je
n'en fais nullement partie vous l'aurez saisi, j'aurais été en
revanche fortement intéressé et honoré par l'Union Jaco) ? Mais
non ! ils étaient au repos, les pauvres. On me suggéra alors que ce
pouvait être la faute aux Enfoirés. Je répondis, sans la moindre
hésitation, que les enfoirés étaient effectivement aussi bien la
cause du glissement de cette ville vers l'abîme -et La Valette- que
du manque de clientèle à Aubrac sur mer, mais je n'y voyais là,
hélas, que du vieux...
C'est
alors que je compris qu'il s'agissait de l'émission que TF1 nous
ressert toutes les faims d'hiver depuis 25 berges, en faisant son
beurre sur les Restos du coeur. Je n'envisage pas un seul instant,
que cet espèce de grand cirque merdatique, ce ramassis de seconds
couteaux qui exécutent les grands moments de la chanson française
(la plus forte au monde), dans un concours où le défi semble
consister à chanter plus faux que l'autre, puisse interrompre ne
serait-ce que trois heures, la libre circulation des êtres et de
leur esprit !
L'appellation
« Enfoirés » devenue quasiment un nom propre, est
évidemment estampillée « Coluche ». Appelant, il y
aura bientôt trente ans, les gens du show bizz de tous bords
(acteurs, chanteurs, footballeurs) à venir l'aider à sauver ceux
qui crevaient de faim, il raccrochait en traitant d'enfoirés ceux
qui l'envoyaient bouler (mais qui au final n'avait sans doute pas tort
vu ce que c'est devenu). Avec son sens sublime de la litote et de la
dérision, il utilisa à contre-sens le mot enfoiré pour en faire
son cri du coeur et de ralliement.
En
créant cette association des Restos, l'humoriste feignait d'espérer
que dans dix ans elle deviendrait inutile. Il n'en croyait pas un
mot. Il savait, lui le richissime enfant gâté de la vie et des
médias, que le fossé n'en finirait plus de se creuser entre ces
trente pour cent de français qui ont tout (même les impôts, les
malheureux !!!) et ces vingt pour cent qui n'ont absolument rien.
Jusque-là, à part peut-être une poignée d'humanistes et quelques
catholiques de gauche, on considérait sinon, que s'ils avaient faim
« ils avaient qu'à se lever le matin... » Etant entendu
qu'en 1945 on avait pas rasé tous les cons et qu'on retrouverait -soixante-dix ans plus loin-
leur tignasse de -le- pétainistes, quasiment majoritaires en notre
beau pays la France.
Bref
! vous connaissez le reste, la glissade en moto et tous les dérapages
qui nous fîmes nous perdre en conjectures. Et j'ai, vous n'en serez
pas surpris, la mienne ! Il me semble que ce type en avait tellement
gros sur la patate, qu'il a tout simplement accéléré dans un
virage et pris assez d'élan pour monter au paradis où il a
d'ailleurs dû foutre un sacré bordel. D'ailleurs, depuis que
Saint-Pierre a découvert le chichon, la terre tourne encore moins
rond...
Imaginer
que, vingt-cinq ans après, J.J. Goldman et Mimi Mathy seraient les
personnages préférés des Français ; que Lâam, Chimène Badi, Lorie, Nolwen Leroy exécuteraient sans la moindre pitié, un an à
un et méticuleusement, tous les chefs-d'oeuvres de Brassens à Trénet
; que Hélène Ségara, Pascal Obispo et Jean-Louis Aubert ne
subsisteraient que grâce aux gens qui « ont faim et qui ont
froid » ; que Julien Clerc et Maxime Le Forestier qui
paraissaient des gens normaux,
cautionneraient encore cette immense
escroquerie médiatique, ce génocide musical... Si c'est pas un coup
à se suicider, çà ! Si Coluche savait, alors ma thèse est
forcément la bonne...
On
prétend que si Dieu avait mieux connu les hommes et la religion, il
se serait bien gardé d'exister. Il me semble que si Coluche avait
vu, vendredi soir TF1, il y aurait renoncé aussi.
Non,
restons sérieux, les Enfoirés sur TF1 sont certes passibles du
tribunal international de la chanson, pour crime contre la variété.
Mais il ne me semble pas possible, monsieur le Juge, qu'ils soient
impliqués dans la fermeture de mon restaurant.
C'est
ainsi que j'envisageais de témoigner à décharge, jusqu'à ce que
Nonce Paolini me mette ses chiffres sous le nez : 12,5 millions de
téléspectateurs, vendredi soir 14 mars 2014. Tatrice devrais-ai
écrire, puisqu'il paraît que 65 pour cent des femmes de moins de 50
ans que compte ce pays, étaient scotchées sur les paillettes de
Patrick Fiori, tandis qu'au Zénith de Strasbourg il fallut passer la
serpillère tout la nuit pour éponger la trace des effets produits
par Garou et toutes celles qui crurent voir passer le loup. Le
beau, pas le borgne boiteux de Crimée de la Place Lambert...
En
prenant connaissance d'une telle réalité, je me dis que finalement
les musulmans n'ont pas si tort. Ce sont nous , les hommes qui
devrions garder le contrôle de la télécommande !!! Pour regarder
le football ou le rugby...
Jaco

Chronique du 11 mars 2014
Sans
foie ni folie
SANS
se pousser du col -bien sûr- mais sans bouder notre plaisir -non
plus- je consacrais une large place, dans le précédent blog, à
l'exceptionnelle réussite de la Droséra gourmande
sise à Laguiole. Si l'envie, je
devrais dire l'inspiration, vous prenait de vous y rendre, rien de
plus simple. C'est à la sortie du village sur votre gauche en
direction de la station de ski et de l'emblématique hameau d'Aubrac,
perché (quand même !) à 1400 mètres.
Laguiole,
outre le fait que par sa relative importance, est tenue pour
« capitale » du plateau, connaît un regain de notoriété,
dont on ne peut que se féliciter. Grâce au tranchant de sa lame et
au système à bascule surmonté d'une abeille de son fameux couteau
dont le manche ne peut se concevoir qu'en corne de vache, elle renoue
avec une activité artisanale de bon aloi, sans toutefois éradiquer
la contrefaçon asiatique qui l'empoisonne encore comme un mauvais
sushi.
C'est
aussi le fief des grandes foires aux bestiaux - des bœufs gras de
Pâques à la Transhumance- et c'est d'ici que partent ces bêtes
magnifiques qui poussent leur grandeur jusqu'au creux de nos
assiettes. Outre le taureau de bronze qui trône sur la place cernée
de couteliers, ont peut apprécier dans les pâturages environnants ,
de mai à octobre, cette race magnifique, majestueuse même et qui ne
trouve d'équivalence et de concurrence, que dans l'imaginaire des
adorateurs de kobé ou d'angus ou dans les chimères argentines.

Et
bien, moi je dis que lorsqu'on vit sur les pentes de l'Aubrac dans un
tel décor où les couteaux sont tirés et les cornes acérées, il
faut être bougrement gonflé pour se piquer de transformer du
canard. Un cou -farci- à se le faire tordre, à tout le moins,
voler dans les plumes (ce qui n'a pas dû manquer de se produire !)
et à finir le bec dans l'eau -ce qui n'a pas intérêt d'arriver! -.
Lorsque
nous avons eu cette idée extravagante -dont on verra que seule une
infime partie de la population varoise nous en est reconnaissante- de
nous installer pour proposer l'excellence au meilleur prix dans une
Méditerranée de médiocrité (ça n'aide pas à se faire des amis,
mais qu'est-ce que ça soulage !!!), il nous est apparu indispensable
de compléter la gamme de viande, charcuterie, aligot et fromage de
Laguiole par ce foie gras de la Droséra... de Laguiole.
Depuis,
tous ceux qui l'ont goûté n'en sont pas revenus. Certes on ne nous
le donne pas et nous même, répercutons sans barguigner sur la
marge, le prix de l'excellence. Nous pourrions même dénoncer une
poignée de connaisseurs capables de parcourir des dizaines de
kilomètres, non pas pour nous, mais pour les cinq toasts de foie
gras entier de canard...

Alors,
j'avoue que ce n'était pas sans une certaine inquiétude que nous
diffusions l'incroyable nouvelle. La Droséra gourmande venait de
recevoir la médaille d'or au concours général du Salon
international de l'agriculture de Paris. Je rajoute international
parce que ça fait plus riche, mais ce serait presque superfétatoire.
Parce que le Concours général, ce n'est pas la foire aux échalotes
de Busnes ou la fête votive de Souvignargues. C'est la référence
des produits d'appellations contrôlées ou protégées.
Dans
la nuit qui suivit la diffusion de cette fantastique et improbable
nouvelle, je me suis même dressé dans le lit -non non, pas sous
l'influence du cric ; avec l'âge, il finit par craquer !- mais en
sueur, réalisant d'un coup que je venais de faire la promotion
considérable d'un produit dont je ne dispose qu'en petite quantité.
Toujours le problème de trésorerie qui vous contraint à penser
davantage à vendre qu'à commander.
Eh
bien, croyez-le ou pas, désormais je dors plus tranquille ! Depuis
la parution d'une info diffusée sur 1200 adresses électroniques
-dont la vôtre-, sans compter les centaines de connexions directes
et quotidiennes sur le blog, pas un seul d'entre-vous, pas un
passant, pas un inspiré, un bienheureux, un jeune marié, un vieux
enfin libéré, n'est venu fêter avec nous le triomphe de la
Droséra.
Je
vous parlerai bientôt, je vous parlerai forcément du déclin
historique de Toulon, que j'ai vu dépérir en vingt ans, comme il
n'avait jamais dépéri depuis 1793, lorsque bien avant Mayol, nous
nous étions déjà livrés aux Britanniques. Et pour nous sortir de
là, les armées de Bonaparte ne seraient pas de trop. Surtout si
elles sont composées de quelques unités du sud-ouest, de Bretagne
et d'Alsace qui sauraient apprécier le foie gras entier de la
Droséra.
Jaco
Je
dédie cette chronique à nos amis José et Jean-Luc, qui du fin fond de
leur chère Ariège, élèvent leurs canards musquets et fabriquent (entre
autres) de magnifiques foies gras. Un produit presque toulonnais puisque
la "patronne" est native de Besagne. Vous les trouverez (comme nous
chaque été) à l'anso de Marichott à Durban sur Arize, entre Foix et
Saint-Girons, où ils défendent comme personne (et encore comme nous) le
goût du terroir.
Chronique du 4 mars 2014
Adieu vaches, cochons, poulets...
Mince
! pour le salon de l'agriculture, c'est encore raté ! Pourtant j'en
rêve. Cela doit vous étonner, mais oui, c'est un vieux fantasme
que d'aller moi aussi tâter le cul des vaches ailleurs que dans leurs prairies virginales.
Naguère, nos agriculteurs, les notaires de province, notables de sous-préfectures et profiteurs notoires, « montaient » à Paris pour l'occasion et se dédoublaient pour aller aussi flatter la croupe des femmes sur Saint-Denis. Mais enfin, moi c'était pas dans mes projets de traîner du côté des Halles, d'autant que je comptais y emmener la mienne ! Il faut dire que, pour ceux qui l'ignoreraient, elle en est aussi... de la campagne ! Elle avait pour voisines immédiates de chambrée, quelques belles laitières normandes et une bonne colonie de truies...
Naguère, nos agriculteurs, les notaires de province, notables de sous-préfectures et profiteurs notoires, « montaient » à Paris pour l'occasion et se dédoublaient pour aller aussi flatter la croupe des femmes sur Saint-Denis. Mais enfin, moi c'était pas dans mes projets de traîner du côté des Halles, d'autant que je comptais y emmener la mienne ! Il faut dire que, pour ceux qui l'ignoreraient, elle en est aussi... de la campagne ! Elle avait pour voisines immédiates de chambrée, quelques belles laitières normandes et une bonne colonie de truies...

Qu'est-ce
que tu veux aller faire à Paris en plein février parmi tous ces
péquenots ? Me demanderez-vous ! Est-ce que je m'étonne, moi, que
vous vous entassiez pendant une semaine parmi des milliers de snoc
déguisés en stalactites fluorescentes, alors que vous gémissez
tout l'hiver à Toulon, dès lors que l'on passe sous les dix degrés
?
Que j'aille dépenser des fortunes, engoncé dans des chaussures de
force, parmi tous ces gens qui se plaignent de n'avoir plus un rond, mais qui prennent
des vacances de pachas ??
Et que, pour finir, j'aille attraper la courante dans un de ces
restaurants d'altitude où la tartiflette est fatalement congelée
???
Les
paysans, je les aime et comment pourrait-il en être autrement,
puisque je compte fièrement parmi eux ? Je suis un paysan sans terre
certes et sans subventions de la PAC, re-certes (et merde !) , mais
toutes mes racines puisent dans le terreau de ce beau département du
Tarn et s'étirent inlassablement vers les sommets de cet Aubrac
unique et onirique. Le seul truc que je regrette, c'est de ne pas en
bénéficier, moi, d'une partie de ces 373 milliards d'euro (si, si !
vous avez bien lu, mais si vous avez un doute, relisez-le !) accordés
par l'Europe à ses agriculteurs pour les six prochaines années !
Autant dire qu'il peut grêler, neiger et même tomber du caca (ce
qui n'est pas plus mauvais que de l'engrais) ils sont pas prêts de
crever de foin !
Nous
qui dépendons totalement de la production agricole, avec nos
entrecôtes label rouge, nos tripous et nos saucissons, nous devrions
pouvoir y prétendre aux indemnisations de la PAC, lorsqu'il tombe
deux gouttes, qu'il fait mois de dix degrés ou que quinze anglais se
baladent à Mayol et qu'il n'y a, du coup, plus un chat à Aubrac sur
mer...
Non,
le Salon international de l'agriculture, c'est ce qu'il y a de mieux.
D' ailleurs les Français ne s'y trompent pas qui sont sept-cent
mille à venir respirer l'air de nos campagnes et le méthane qui
l'accompagne. Bon, il y a un certain danger à fréquenter la porte
de Versailles où les flatulences animales sont susceptibles de tout
faire péter comme ce fut le cas dans une étable allemande pas plus
tard que le mois dernier ! Mais une telle témérité est largement
récompensée par l'ampleur d'un dépaysement, auquel un mois de
vacances à travers nos belles contrées ne suffirait pas.

Et
puis nos amis de la Drosera Gourmande, toujours de Laguiole, qui
collectionnent les médailles dans toutes les catégories de foie
gras (un peu comme au biathlon) : cuit, mi-cuit, au torchon et je ne
sais quoi encore ? Non mais sans rire, leur foie de canard entier et
en conserve, vient de décrocher la médaille d'or. C'est donc le
meilleur de France et il est en vente chez nous depuis bientôt cinq
ans. Bravo pour leur performance et merci pour leur gentillesse qui
ne gâte rien ! (à savourer ci-dessous).
Voilà...
Pour le chant du coq à toute heure du jour et de la nuit ; les
concerts impromptus de hennissements, bêlements et beuglements ;
pour la haute stature du Général de Gaulle survolant le salon pour
le rendre presque aussi impérissable que l'appel du 18 juin ; pour
les belles images de Jaco Chirac se gavant de jambon un verre à la
main, gardant l'équilibre grâce au cul d'une robuste vache ; pour
les valeurs défendues autour de la terre, d'une France rustique et
rurale en résistance contre toutes les modes et une société de
consommation inappropriée qui défigurent nos villes et abîment nos
vies ; pour tout ce que j'aime et qui est encore tellement loin
d'ici, je n'ai décidément plus qu'un objectif : un billet pour le
salon de l'agriculture 2015.
Chronique du 28 février 2014
Pédale et tu verras mon Martres
Je viens de retrouver un vieil ami que je ne connaissais pas. Enfin si, mais comme dans un rêve antédiluvien, du temps où, avant le Pyanet, Mayol et quelques stades mythiques de la planète, je plantais ma plume sur le pré des Sept Deniers, redevenus Ernest Wallon sans le canal du midi. Les Toulousains me comprendront.
André
Martres, a qui je n'ai pas encore demandé de quelle condamnation il
avait fait l'objet pour s'être retrouvé à résidence dans la Var,
pire encore, à Draguignan ! André Martres donc, a débarqué un
jour à Aubrac sur mer, sans
que je ne prenne garde à l'émotion que
sa visite susciterait aujourd'hui et probablement pour un joli bout
d'éternité. Je ne vais pas vous compter par le menu ce qui nous
rattache et ne devrait probablement plus nous délier. Pour résumer,
il me semble que lorsque l'on nait à Saint-Gaudens ou à Graulhet,
il existe un référentiel commun, un mouvement général, toujours
même sens, qui invite à la franchise, à l'intégrité - j'allais
écrire à l'intégrisme - de l'amitié.
Je
dois donc -aussi- à la vérité de dire que c'est Robert -le
futur maire de Toulon, si les soixante pour cent d'électeurs
d'Hubert tombent malades en même temps le 23 mars- qui fut
l'heureux inspirateur de cette réjouissante connexion. Il faut dire
que même s'il a une fâcheuse tendance à pencher à gauche - ce qui
a Toulon ne peut lui apporter que... des emmerdements - Robert
présente l'avantage majeur à mes yeux d'organiser pas mal de ses
déjeuners de travail dans notre petite auberge où l'on peut s'avérer
discrets tout en affichant un -autre- penchant pour l'effusion.
Laquelle accompagne beaucoup mieux, à mon humble avis, un plat
d'aligot qu'un cornet de frites.
Gentiment
et sans doute influencé par les nuances sémantiques de ce blog,
André me suggéra de lui servir un de ces jours, l'une de mes
chroniques pour son site. Je ne sais pas s'il mesurait alors, entre
le Château Thuerry et la poire de Marcillac, les risques démesurés qu'il
prenait en m'ouvrant ainsi en grand ses colonnes. Mais au fait
lesquelles ? Celles du site du Tour Méditerranéen cycliste. Mais oui
! Car, que vous le vouliez ou non, André le journaliste un peu
bourru et débordant de gentillesse qui fut l'un des chantres du
rugby français, chroniqueur à France Inter, puis créateur de
« Rencontre à XV » - la grand'messe des amoureux du rugby
du XXe siècle - en est. Du guidon ! A l'instar de Kleber Haedens, de
Denis Lalanne, de Pierre Albaladéjo, de Jean Cormier et de l'immense
Antoine Blondin, André à deux passions, le rugby et le vélo.
Sans
pouvoir hélas me comparer à eux, j'ajoute qu'avant de tout lâcher,
l'ovale et la pédale, je me passionnais tout autant pour ce monument
culturel français, consistant chaque année en juillet, à en faire
le Tour jusqu'à Paris et son triomphe. J'aimais Poulidor, Zootemelk
et Lemon -toujours mon inclinaison vers les humbles-, je côtoyais à
Hyères et avec le plus vif plaisir, Lucien Aimar, mais j'ai quand
même pu interviewer aussi, l'un des plus grands d'entre-tous, Gino Bartali,
un matin de vent glacial à Gémenos. Au bout d'une demi-heure d'entretien avec
l'octogénaire, j'ai mieux compris comment il avait pu franchir le
Galibier par un mètre de neige, sans autre chaîne que celle de son
antique dérailleur. Je préférai d'instinct Gino -pourtant m'a-t-on
dit, un sacré coquin-, à Fausto Copi. Sans doute car je choisis
toujours l'original... (plutôt que la photocopie, vous dormez ou quoi ?)
Oui,
parce que c'est vrai que je suis « un peu » long dans mes
chroniques bloguées hebdomadairement à l'aventure. Je ne sais qui
aime m'accompagner sur ces lignes divergentes, mais l'idée de vous y
entraîner, même dix, même vous seul, me met bien plus en joie
qu'en souffrance... André prenait un autre risque que mes longues
divagations, celui de ne pouvoir guère les contrôler, car si
j'écris sans contrainte, je le fais aussi sans crainte.
Le
vélo c'était un peu comme le rugby, avec des roues. On y peinait
énormément, mais on n'empochait que de la menue monnaie. Que l'on
dépensait aussi sec -si l'on peut dire- sur le zinc du bistrot
voisin. C'est là que naquirent quelques belles légendes et
d'incoercibles souvenirs. Des pintes de bière et de rires, des
quintes de toux et de quinte floche.
Un
jour peut-être, toujours sur une idée de ce sacré André, nous
graviterons dans les sphères de nos lointains passés parallèles et
prolifiques, pour conter -sans compter- tout ce que nous avons
connu, entendu et vu. Et quand je dis tout, évidemment, ce n'est
qu'une formule sans fondement. Car si nous nous égarions à tout
raconter, nous finirions écrasés sous un maul de quelques centaines
de furieux, subitement dépouillés de leurs petits secrets et de
leurs grandes frasques.
Je
ne résiste pas au bonheur de vous en livrer une, toute chaude, et
que je ne connaissais pas. Dans les vestiaires de Twickenham, le
vrai, celui dont le bois tremblait chaque fois que Dieu venait sauver
la reine, un journaliste parisien (forcément) plein d'emphase,
tortillait du popotin en s'adressant à Walter Spanghero qui venait
de batailler dans le vent et la boue face à d'abominables britishes.
Au fond, lui demanda-t-il, quelle est la force intrinsèque de votre
équipe ? WalteRRRRRR le regarda médusé, mais sans trop de recul
lui répondit ceci : « Ecoute, j'ai RRRRien compRRRRis à ta
question ! Tout ce que je peux te diRRRRRRRe, c'est que teRRRRRain
mouillé ou teRRRRRain sec, on n'a peur de RRRRRRRien... »
Bon,
tout ça pour dire qu'il vous faudra suivre sans faute et de ma part,
le Tour méditeRRRRRRRRRRanéen.
Jaco
Ils
sont encore venus, ils étaient tous là (sauf Laurent, qui n'est pas
le fils maudit, mais qui avait un empêchement) pour le deuxième
dîner-concert « officiel ». Je l'ai mis entre
guillemets, car les chanteurs du groupe Occi (et Corsi) Cant nous
offrent plus régulièrement leur présence individuellement ou en
groupuscule. De toute façon, ils chantent et nous enchantent. Non
seulement de leurs voix subtiles ou fortes, solennelles ou badines.
De leur amitié, de leur extrême générosité à notre égard.
Vous
dire que notre soirée du 25 fut longue -mais insuffisante-,
émouvante -mais sans chiqué-, enflammée et donc chaleureuse, ne
traduit sûrement que partiellement ce que nous ressentions dans ce
voyage entre terroir occitan, provençal et corse, où les embruns
côtoient aussi bien les montagnes insulaires, pyrénéennes
remontant parfois jusqu'aux confins de l'Aubrac.
Nous
avons fait salle pleine -sans quoi c'eut été un comble !- avec nos
amis de la société toulonnaise de tir, nos voisins Josiane et
Michel, Gilbert et sa famille, les nôtres Lucie et Nicolas...
Toutefois nous restons surpris, suffoqués conviendrait peut-être
mieux, par le fait de n'avoir pas croulé sous les demandes comme
nous l'avions craint et... espéré !
Un
spectacle rare et quasiment gratuit ne devrait pourtant pas laisser
insensibles les gens du cru, s'ils ne remettaient pas
exclusivement au rugby local, le soin d'alimenter leur culture. Le
groupe ollioulais (et corse, j'insiste parce qu'ils y tiennent (1)
dispense avec une générosité qui n'a d'égale que leur simplicité
(et si c'était ça leur problème ?) de remarquables soins de
subtilité, d'intelligence, de sensibilité par la seule magie de
leurs cordes vocales. Mais ce que je retiens chez ces quasi bénévoles
du chant sacré, païen et éventuellement paillard, c'est qu'ils ne
s' en servent pas... Ils le servent.
Voilà
pourquoi, bien au delà de notre petit restaurant promis à aucun
avenir, nous leur souhaitons de trouver les voies célestes de la
renommée. Etant entendu qu'il y a belle lurette qu'ils ont trouvé
leurs voix.
Jaco

Sur
toutes les scènes
L'actualité
du groupe ne se résume par à une dégustation de vin de Marcillac
en compagnie des taverniers d'Aubrac sur mer et de leurs quelques
clients. Entre deux récitals, essentiellement dans les églises de
la région et du pays, ils tournaient également pour un téléfilm
« La Vallée des mensonges » qui sera diffusé sur France
3 dans le semestre. Ce sont des bergers qui descendent de leurs
montagnes pour chanter lors des enterrements.
On
peut aussi voir depuis peu au cinéma, Christian -le Corse- donner de
la voix au début du film de Bruno Garcia « Vive la France ».
Occi-Cant a également réalisé la bande son du DVD : les quatre
saisons de Terrebrune, le fameux domaine viticole de Bandol situé
évidemment à … Ollioules.
Plusieurs
projets semblent sur le point de se concrétiser et notamment leur
retour prochain à Aubrac-sur-mer.
Sur
le site d'Occi Cant
A
lire sur http://www.occicant.org/actualités-concerts-à-venir/ le compte rendu, par Jean-Marc- du
dernier passage à Aubrac/ mer :
On
prend les mêmes
...
et on retourne à Aubrac sur mer ! De toutes façons, on y retourne
toujours...
Bon,
c'était un peu différent, nous sommes en hiver et tout (ou
presque...) s'est passé à l'intérieur. Presque parce que il y a
tout de même eu cette rencontre avec un personnage comme on ne peut
en croiser que chez Jaco, ou alors sur les hautes pistes de
l'Himalaya ! Imaginez un homme solitaire, en tenue de randonnée,
avec barbe, cheveux longs, bandana et ordinateur portable. Intemporel
quoi... Il vient manger tous les samedis soirs à Aubrac, et il
s'installe invariablement dehors, été comme hiver, sauf quand il
pleut... Une discussion sur les ressources du corps humain,
l'adaptation à l'altitude, sa vision du monde qui, pour lui, est "
comme un appartement" où il passe d'un pays à l'autre comme
vous passez d'une pièce à l'autre... Il m'a rappelé "Les
oiseaux de passage" du père Georges. Même au niveau de la mer
(et même au-dessous, parce que Jaco m'a dit que son resto est plus
bas que le niveau de l'eau du port !...), ce bonhomme est à une
autre altitude que nous... La soirée... on prend les mêmes : l'amitié, la générosité, le partage, et cette extraordinaire façon de nous affirmer que nous sommes les meilleurs ! Personnellement, je n'irai pas jusque là...
Sur le même site vous trouverez aussi, la deuxième édition de « l'ode à l'aligot » que l'on doit à Berco -celui qui nous a découverts il y a deux ans- et dont l'esprit autant que le ventre étaient faits pour nous rencontrer
Chez Jaco, le maître mot c'est : ALIGO, GO, GO !

L'aligo de Jaco c'est du bonheur en "pommade", c'est, du Parmentier tubercule, la bonification, la magnification, la transcendance, la substantifique moelle, la potée ose !
J'ose :
O aligo !
Si doux, si chaud
Si onctueux
Voire "voluptueux"
Si velouté
Si finement aillé
Si enrobant
Si filant
Si surprisifiant (si, si)
Si étonnamment tendre et glissant
Si envoûtant
Si tant !
D'aucun trouveront la chose ezagérée, marseillaise, que dis-je, "tartarinesque" !
A ceux-là je dirai : Ô pôvres chichourles égarées, avant de persifler, de bouleguer le teston, de douter, ou, pire, d'ignorer, allez, courrez, ruez, ras-de-marez chez Jaco, le "Moulinot" de l'aligo !
La réalité de la télé
La cuisine a le vent en poupe. Elle marche à toute vapeur. Elle a la
frite. Elle fait bouillir la marmite. Mais pas au restaurant. Non à
la télé. Ah ! la télé ! Celle qui en même temps qu'elle relève
le plat, a étouffé dans l'œuf tout ce que le terroir avait
d'authentique, de magique, de mystique. Vous me direz que la
condamnation des recettes de grand'mère, la mise au rebut des bons
vieux civets de bœuf élaborés à base de bétail élevé dans
l'Aubrac à quelques centaines d'exemplaires, le refus d'une
émouvante potée mijotée avec de vrais cochons -qui ont laissé
libre court à l'exploitation de véritables cochonneries-, ne
mettent pas en péril l'humanité ! Moins, en tout cas, que d'autres
ravages commis par la même TV, capable d'anéantir tout esprit
critique à grand coup de films, d'émissions, de spectacles, de
divertissements, « d'enquêtes » -là j'ai mis des
guillemets-, de spots et de sports, savamment conçus et orchestrés
pour annexer des boites crâniennes souvent vacantes et/ou frappées
de vacuité.
Remarquez,
avant de me lancer moi-même dans la réalité d'une cuisine, qui ne
se prend pour rien d'autre qu'un local où l'on cogite et l'on mijote
sans fatuité, il m'arrivait de suivre sur le petit écran -si l'on
peut encore parler de petit écran s'agissant d'un plasma de 110 cm-
les frasques de Gordon Ramsay, un chef imposant et néanmoins
caractériel mettant en scène son « Cauchemar en cuisine ».
C'était un régal à condition de prendre ce show-effroi pour ce
qu'il était : une énaurme farce. Le type, un britannique buriné et
probablement burné aussi, débarquait avec son attirail de cuisine
et commençait par se chopper avec le patron, le cuisinier, la femme
du premier, le souffre-douleur du second, etc. Quand il sortait ses
grands couteaux, ce n'était pas pour tailler une bavette ou ciseler
de l'échalote, c'était pour les lancer sur les pauvres
restaurateurs plaqués au mur comme dans un parfait numéro de
cirque. Il y avait des morceaux de viande périmés de huit jours,
des poissons pestilentiels, des fonds de frigos emplis de légumes
pourris et des bébêtes gambadant sur les murs. Le chef était
infâme, la serveuse boutonneuse et la patronne acariâtre.
Naturellement,
lorsque Gordon Ramsay passait par là, l'établissement trépassait.
Car dites-moi qui aurait osé faire confiance à un type à qui il
avait fallu une émission de deux heures pour comprendre qu'un bac à
légumes devait être nettoyé et le poisson servi dans des délais
acceptables ?
Bref,
il s'agissait de télé-réalité et de grosses ficelles et personne
ne s'y trompait. Mais comme cela venait de pays anglo-saxons, nos
grands stratèges n'eurent de cesse que de les imiter. Sans jamais
les égaler, évidemment. Je pense notamment à ce « cauchemar
en cuisine » resservi sur M6 -je crois- et mitonné par un type
parfaitement abominable dont le nom me fait irrésistiblement penser
à escabèche, cette recette délicate qui noue l'estomac des plus
solides et troue celui des plus fragiles. Il n'empêche que le
cauchemar continue puisqu'il paraît que plus de trois millions de
snoc -dont vous ne faites heureusement pas partie- ont zieuté cette
ineptie. Ce qui représente aussi plus de 12 % de part de marché.

-« Tu
as vu hier, Marine, ce qu'elle a fait avec son tournedos de mérou,
ses topinambours et ses giroflées, c'était magnifique, d'ailleurs
j'ai recopié la recette, je la ferai dimanche... »
-« Ouaiheu
génial et Jérémy, j'ai adoréheu. Ses émincés de volailleheu de
la Bresse en croûte de Conté, avec sa tisane de génépiheu montée
en neigheu, c'était trop beau... »
Et
la voilà la belle part de marché de notre télé qui, avant de s'en
prendre aux fromagers et aux chevillards, vient d'annexer le meilleur
pâtissier. Histoire de faire son beurre avec si peu de crème...
Pendant
ce temps-là, nous étions huit cent mille à profiter des Contes et
Nouvelles au siècle de Maupassant, sur la Cinq. Trois pour cent des
téléspectateurs capables de fixer leur écran pour s'imprégner de
belles lettres et non pour gober tout ce que les ignobles jettent en
patûre intellectuelle et idéologique aux ignares. Rosalie
Prudent, Madame Hermet, Hautot père et fils peuvent dormir
tranquilles, ce n'est pas demain la veille qu'on leur infligera un
prime time sur TF1.

Jaco
Dites-nous
merci !


Je n'ai jamais rien eu contre les impôts. Bien au contraire. Ils permettent d'alimenter les caisses de l'Etat qui, à travers la sécu, le chomedu, le RSA... ne laissent il est vrai pas grand monde sur le bord de la route. Ils sont même éminemment vertueux lorsque dans un une sorte d'incarnation de Robin des Bois, ils piquent pas mal aux nantis (nos ennemis de la finance selon les François de l'Élysée et du Vatican) et épargnent relativement les petits. Le seul problème avec cette justice fiscale théorique, c'est que les gros se barrent avec leur oseille et que ce sont les plébéiens qui se font plumer.

Leur
condition s'améliora certes mais sous la protection d'un syndicat
tout puissant et la complicité d'un patron, un certain Hersant,
achetant la paix sociale, il n'y eut jamais de rééquilibrage entre
les uns et les autres. Et même lorsque les 30 % furent dénoncés,
une loi permit aux journalistes d'abattre encore 25 % de leurs frais,
ce qui revenait à peu près au même...
Bref
ceux-là ne sont pas sortis de leurs niches, pas plus d'ailleurs que
la plupart des riches, évadés ou non. Mais on ne va pas passer en
revue la litanie des injustices sans quoi nous y serons encore au
prochain blog....
Et
nous voici donc à la TVA. Lorsqu'elle baissa de 19,5 à 5 % -une
civilité accordée par le bouffeur Chirac à ses fournisseurs
restaurateurs- Aubrac sur mer n'existait pas, en sorte que lorsque
nous avons ouverts en 2009 elle était déjà à 5 %. En moins de
cinq ans la voici revenue à 10 ! Sur notre plat du jour cela nous
fait déjà un bon petit 75 cts.

Bon
enfin, tout ça pour dire que ça y est nous l'avons fait : nous
sommes passés de 15 € à 16 pour le plat du jour et à 18 € pour
le pavé de rumsteck ou les tripous. Ce n'est pas à ceux qui
prennent le soin de venir s'alicamenter Place Lambert, que nous
aurons besoin de préciser que ça les vaut et que nous restons et de
loin le meilleur qualité-prix non pas de la rade, ni à la ronde,
mais sur toute la Méditerranée. En payant nos produit le double de
celui dont se satisfont nos concurrents (mais hélas aussi leur
clients), en composant tous les jours un aligot de légende (qui nous
revient -sans parler de la peine- à 15 fois le prix des frites) ce
n'est pas un commerce que nous tenons, c'est un sacerdoce que nous
exerçons. Et ce dans une zone désertifiée, sacrifiée par des
dirigeants d'abord corrompus - dont on semble enfin débarrassés-,
ensuite insignifiants et qui n'ont rien compris à la politique
urbaine.
Voilà
pourquoi, finalement, vous qui avez su nous trouver et à votre
manière, nous garder, vous pouvez aussi bien nous dire... merci !

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