Que ma montagne est
belle !
Vous connaissez l’Aubrac, la Lozère, Nasbinals ? Je sais, vous connaissez !
Depuis
le temps que je vous en raconte des belles histoires d’hommes, de passion, de
territoire…
Et
bien ça y est, je vous y emmène. A partir de janvier, je
vais dédier un blog tout entier à ce pays et toutes les semaines je vous
transporterai au grand air de ce plateau d’altitude où toutes les saisons
donnent envie de vivre et méritent d’être vécues. Nous irons voir chez Bastide
si la vie est belle. Et elle l’est…
J’ai
aimé durant ces cinq dernières années alimenter ce rendez-vous hebdomadaire où,
au gré des circonstances j’ai gagné des lecteurs, puis en ai perdu, puis
retrouvé… ou pas !

Utile,
peut-être, parce qu’en ces temps déphasés, corrompus, superficiels où l’on
ignore de Jaurès jusqu’au nom et l’existence, il faut des gens pour rappeler ce
que c’est que l’humanité. Qu’il n’y a pas que le dernier iPhone, les pistes de Courchevel (déneigées quel pied !!!) et les
plages de Maurice…
Utile,
sans doute davantage pour moi, qui en me livrant à cet exercice hebdomadaire me
suis sûrement dispensé de quelques mauvais ulcères.
Et
le seul vrai risque en effet, à arrêter brutalement, de vider mon sac, c’est
que cela me reste sur l’estomac. C’est
pourquoi, en cessant de m’indigner sur tout et parfois –je l’admets- n’importe
quoi, je me promets, je vous promets, de revenir un jour reprendre ces
chroniques là où je les arrête.
Que
ce soit dans trois semaines ou dans deux ans, je crains d’en avoir largement la
matière. Comme cette semaine où, après avoir apparemment défrisé un ami qui
m’est cher, mais qui se sent nettement plus « chinois » que moi, je
pourrais froisser des centaines de copains en raillant le gigantesque spectacle
de Guignol, que nous ont offert cette semaine nos potos Corses.
Pour
ce qui est de la mise en scène, de cet accent à la con savamment entretenu et
qu’ont déjà les bébés lorsqu’ils chialent en naissant ; pour ce qui est du racisme, de l’obscurantisme, de
l’étroitesse d’esprit, du banditisme, ces snoc-là volent largement au-dessus de
tout le monde. Ce qui nous sauve c’est qu’ils ne sont pas aussi nombreux que
les Chinois.
Mais
alors, l’intronisation de cette bande d’illuminés peu recommandables au Conseil
Régional (qu’ils appellent conseil exécutif ou assemblée corse puisque bien sûr
ils ne sont pas comme tout le monde) fut un modèle de dégénérescence de l’espèce endémique.
Incantations sulfureuses, jérémiades anti-parisiennes, hymne Dio Salvi Régina (enfin un truc dans ce
genre)… il ne manquait que les cagoules, les tirs au fusil et un portrait
grandeur nature de leur idole, Yvan Colona, dans le parlement ajaccien, pour
que la farce soit complète.
Vous
me direz que tout ceci n’est qu’une parodie, une pitrerie même et que les
défenseurs de l’assassin du préfet de la République Française relèvent plus de
la psychiatrie que de la cour martiale. Certes, mais dans ce petit département,
il s’est quand même trouvé un électeur sur quatre (53 000 sur 230 000
inscrits) pour faire croire à ces hurluberlus qu’ils étaient dans le vrai et qu’ils
devenaient les maîtres d’une nation…
Alors
voyez, oui je suis soulagé de mettre un terme à ses chroniques, car j’aurais
peut-être fini par me fâcher -aussi- avec mes amis corses. Ils sont trop nombreux dans mon cercle, trop chers aussi, pour que je m'offre le luxe de m'en priver !
Et Dio sait que je l’aime… la Corse.
Presque autant que l’Aubrac. Où les gens sont quand même nettement moins
snoc. Il faut dire que nous sommes aussi encore moins nombreux !
Pace
salute et adiéoussiat
Jaco
* Je tiens à ma maison (même si elle à vendre) et même si elle ne domine pas le golfe de Sagone ou la baie de Porto Vecchio, je n'ai aucune envie qu'elle saute ! Je rappelle donc à mes amis Corses qu'il s'agit d'une chronique d'humour et qu'il ne faut rien prendre au pied de la lettre. L'humour, c'est un truc qui consiste à rigoler et à dire les choses sans vraiment les penser. Rigoler, c'est quand vous cessez de faire la gueule et de tirer des coups de feu sur n'importe qui... Etc.
sang de
mes amis
Du
sang dans le maquis par Gérard Estragon

Pour
tout vous dire, j’ai profité de mon long voyage en Chine pour le lire… Si
j’avais su, le temps paru si long que j’aurais emporté ses oeuvres complète et même la Pléiade !!!
Gérard
Estragon est, comme moi, issu de
l’intérieur des terres (La Creuse). Mais la différence c’est que lui, il l'aime
sa Méditerranée ! De Marseille, où il devint grand, à Toulon, où il devint heureux. Et à la Corse
où il devint navigateur. Alors les parfums de garrigue, les nuances de thym, il
vous les restitue à la perfection, y compris lorsqu’ils sont assortis de l’âcre
du sang.
J’aime
ses romans, parce qu’ils sont empreints d’humanité, de fidélité, d’ironie, de
subtilité, de légèreté. Il se prend tellement peu pour un
« Goncourt » qu’il en mériterait le prix…

J’ai
cherché à savoir si Gérard aimait ces truands. Ou s’il composait seulement avec
ses personnages, le temps d’une tranche de 230 pages.
S’il
ne les aime pas, ils l’ont bien inspiré. Grâce leur en soit rendue. Morts ou
vifs.
Et
voici une idée de cadeau. Tardive, mais efficace…
Le
sang de Leca par Marc Archippe
On
n’en sort décidément pas car voici que
surgit Marc Archippe et « Le Sang des Leca »
-paru récemment aux éditions Sudarénes-. Originaire de Gascogne par son papa, il est Corse jusqu’au bout du cœur par sa maman. Et par sa grand-mère donc, racontée avec poésie et tendresse dans un univers rude et sans pitié.
-paru récemment aux éditions Sudarénes-. Originaire de Gascogne par son papa, il est Corse jusqu’au bout du cœur par sa maman. Et par sa grand-mère donc, racontée avec poésie et tendresse dans un univers rude et sans pitié.
Je
n’ai lu que l’extrait proposé par Marco sur son site http://www.archippe.fr/, mais ça part très
beau, très bien…
Pour
le reste, avant que je ne le lise entièrement (sans attendre forcément mon
prochain voyage !) je vous propose la note de l’auteur :
« Depuis mon
enfance, j'ai été confronté à l'histoire sentimentale et violente de ma famille
corse. En 1952, Jacques Becker a utilisé le fait divers sanglant impliquant
Dominique François, un des membres de la fratrie de mon arrière-grand-mère
Giacenta, pour son film à grand succès "Casque d'Or" avec Simone
Signoret, Serge Reggiani et Claude Dauphin. Pourtant, les autre frères et sœurs
de celui-ci vécurent aussi des destins hors du commun. Vies de guerres de
drames de larmes et de sang. Lorsque Giacenta est décédée, j'avais 28 ans, âge
où il est rare de pouvoir discuter du passé avec un témoin vivant. J'avais un
temps pensé à faire un roman m'inspirant de sa vie. Mais au fur et à mesure que
j'avançais dans mes recherches, le roman n'était plus nécessaire! La réalité
était romanesque par elle-même. Il s'agit donc désormais de ce que l'on appelle
un
"témoignage" rédigé comme un roman d'écriture créative et
reprenant, depuis Alesiu, le père et Augustine, la mère, le chemin dans les pas
de leurs quatre garçons et de leurs deux filles. Trois guerres, les assises par
deux fois, trois meurtres, le bagne, des histoires d'amour, des enfants
éparpillés depuis la Chine jusqu'à Cayenne... Le sang des Leca. »
Il n’est pas trop tard pour faire un petit cadeau littéraire à vos amis et les bouquins de nos deux amis se trouveront sans peine chez tous les bons libraires (Charlemagne, FNAC et, au pire, sur les sites de vente en ligne…)

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