C'est
fou ce que les cons sèment !
Allez,
pourquoi le cacher plus longtemps ? Au risque de provoquer une
enquête de la CAF au sujet de notre RSA, nous devons confesser notre
escapade parisienne. Trois jours, c'est pas l'Amérique, mais ça
revient quand même plus cher qu'une semaine en All Inclusive à
Vilnius. Marie me le faisait remarquer dans le métro, ligne 1, où
il y avait justement une pub pour la Moldavie... (la Lettonie
dites-vous ? Bon mais tout ça, c'est pareil *).
Vilnius, à part la Cathédrale Sainte-Anne et l'hôtel où la pauvre
Marie -pas la mienne, la petite Trintignant- a salement dérouillé
sous les coups d'un grand malade aux noirs désirs, je ne vois pas
bien quoi y faire d'autre que d'y prendre le frais.
Bon,
le frais ça manquait un peu, certes, mais là encore -dans le genre
pensée unique- ça nous a bien fait marrer. Il faisait bien chaud
certes, mais ça ne durait que quelques heures -sauf dans le métro
qui réalise de belles rétentions de chaleur- . Et dire que ces
snoc de clodos qui se plaignent toujours du froid, n'étaient même pas là
pour en profiter !
Ils étaient en vigilance canicule à Paris !
Mais après un petit coup de 38 vers 16 heures, il a vite fallu
remettre la petite laine, le lendemain matin, tandis que la terrible
sécheresse de trois semaines (!) allait bientôt se noyer sous
l'orage. Vu d'en-bas où l'on passe la moitié de l'année par 35
degrés le jour, 25 la nuit et quelques gouttes... de sueurs, cela
prête à rire. Mais on en connaît qui nous font régulièrement le
coup, un peu plus bas à l'ouest !
Passons,
Paris c'est beau et ça pourrait bien se passer des trognes de ces
couples qui se prennent un peu partout dans toutes les positions de
la Nation au Bois de Boulogne. Je veux parler des selfies. Parce que
s'il s'agissait encore de kamasutra, cela pourrait éveiller en nous
quelques ardeurs enfouies dans le désert de l'habitude. Mais que
nenni ! Elles et ils sourient avec leurs dents souvent pourries
au premier plan d'un monument qu'on reconnaît souvent à peine. Ils
ne sont pas toujours très beaux, leurs photos ne sont pas souvent
nettes et ils ont l'air très cons.
Moi
qui le suis aussi, je me demandais bien pourquoi ils tendaient ainsi
leur bras pour se rétrographier ? Vers quelle quête ?
Jusqu'au jour où, pour moins se contorsionner, se déformer les
incisives et révéler au monde entier l'abondance de leurs points
noirs sur le pif, ils adoptèrent la canne à selfie. Si, si, ça
existe ! Télescopique en plus. Vous la rangez dans le sac et
hop... quand ça vous pique ! Bien sûr vous avez l'air toujours
aussi con, mais pris de plus loin ! Le seul qui ne le soit
pas... con, c'est le sarcausiste (c'est ne nom que l'on donne
aux types dont la seule cause est de faire du pognon sur le dos -et en
l'occurrence sur la tête- des autres) qui a trouvé ce concept tout
bête, ridicule, lamentable même, mais... lucratif. Or en France
vous le savez, dans les banques, les églises, les rédactions aux
ordres des actionnaires, ce n'est pas ce qui est pur que l'on
vénère, c'est le saint-lucre.
J'avais
bien pigé le principe du selfie, pas vraiment de mon époque -mais
il ne me reste plus d'époque- et je venais d'avaler -en travers- le
coup de la canne qui me promettait une mauvaise digestion. Mais je
n'avais toujours pas saisi le début d'une explication au fait de se
prendre ainsi sans cesse en photo. Jusqu'à ce que surgisse
l'implacable vérité. La seule, l'incontournable, l'abominable
explication. Si nos jeunes portent tous cette prothèse phallique
pour les uns, ou cette fine barre qui semble démarrer de la chatte
pour les autres, c'est qu'ils appartiennent tous à la confrérie des
faces de bouc.
Les
assassins de la syntaxe, les bourreaux de la décence, les Klaus
Barbie de la Résistance, les camps de la mort de l'intelligence.
Ils
y sont tous. Ils y vont tous de leurs petits avis : « Je
suis aux Hales et j'ai trop la dalle ». « Ça chof
au Mc Do de la Défonce ». « Eva eta Dovil » « C
tro la chance. » « Moi je bos c été. Je suis blasé »
« Enzo tu fé qoi ce soir ? »...
Désol
jé pa pu attendre la réponse, je suis parti gerber...
Donc
ils partent pas en vacances les jeunes parisiens, ils ont pas de
sous, ils sont chômeurs parfois, étudiants souvent, mais ils ont
tous leur iPhone, cette pomme de merde dans laquelle sévit un énorme
ver qui suçote leur petite cervelle...
On
va encore me dire que ça ne sert à rien de râler après tout cela,
qu'il est trop tard pour sauver ces gamins qui foncent vers les abîmes
en audi et volkswagen, un coca dans le nez, un Mc Do dans le cul,
Madilyn Baylet et Maître Gims dans les oreilles en croyant écouter
de la musique...
Ce
n'est pas faux, mais alors j'aimerais connaître les parents qui nous
ont fabriqué cette génération... Je les like tellement que je me
prendrais bien en selfie avec eux !
Jaco
Attention de ne pas prendre en photos les données personnelles. Afin de ne pas tomber dans le piége comme la jeune fille australienne qui se fait piquer son prix de 900 dollars par ami de Facebook qui a réussi de scanner son billet en se servant de selfie.
RépondreSupprimer