On ne prête qu'aux ruches
JE
sors, en cette fin de semaine, d'une immersion dans le monde de la
pauvreté, du courage et de l'altruisme ; je sors d'un monde où
galère et solidaire redonnent un sens au genre humain. Inutile de
préciser que ce n'est hélas pas la réalité quotidienne de cette société où
je ne mesure qu'égoïsme, bassesse et stupidité. J'ai vu, au Pradet,
à l'occasion des rencontres nationales du sport solidaire, des
jeunes mecs, des petites gonzesses, se démener pour autrui et pour
des salaires de misère au sein d'associations humanitaires et sociales. J'aurais voulu vous en parler, mais je
m'étais promis de passer en priorité par le domaine de Terrebrune
où mes amis de la Promesse se sont planqués.
Il
s'agit, beaucoup d'entre vous les connaissent, de Valérie et
Jean-Marc. C'est LE couple de restaurateurs de Toulon. Cherchez
pas... y en a pas d'autres ! Et quand je dis de Toulon, c'est
façon de parler. Ils ont fini par ne plus y croire, en cette
ville ! Ah ! S'ils avaient été comme mes copains du
Pradet, qu'ils aient tenu une cantoche pour cas sociaux, accidentés
de la vie et fatigués du ciboulot, s'ils avaient servi hallal et pas
cher, ils y seraient encore dans cette putain de rue Jean-Jaurés.
Les
précieux ridicules qui ont en charge cette ville, mais qui au final
ne prennent rien d'autre en compte que leur gueule, n'ont cessé de
nous expliquer qu'elle allait repartir de plus belle et qu'il y
ferait bientôt bon vivre. L'ennui c'est que c'est un peu plus
compliqué de rendre une cité aimable, conviviale et vivante
que de faire rentrer 15 000 snoc dans un stade et de leur faire
gueuler « Toulon » en jetant un « canard »
mort sur 15 mercenaires qui se gardent bien de vivre ici, au-delà
d'une heure et demi par mois !
Non,
ils ont fui, nos amis de La Promesse. Ils n'avaient pas le choix.
Encore, s'ils avaient vendu des kebabs, de la pizza, de l'aïoli ou
une terrasse avec vue sur la mer... Pour un palais de Toulonnais cela
pouvait encore passer. Mais non, eux il fallait qu'ils viennent faire
les malins. De la cuisine et de l'art, qu'elle veut faire la Valérie !
Pffttt ! Et pourquoi pas de la cuisine au lard d'Aubrac, tant
qu'elle y est...
Bon,
nous on a eu la bonne excuse. Jaco est tombé malade !
Excusez-nous du peu ! On est parti sans demander notre reste.
Pas même des dommages et intérêts. Hubert a eu l'élégance de
nous dispenser des mois de loyer où nous étions fort clos, et pour
cause...
Mais
eux, ils sont jeunes. Et puis c'est leur métier. Nous, on s'est
offert une fantaisie. Une figure de style. Un pied de nez. Si
quelqu'un vous dit un jour qu'on s'est cassé la gueule. Dites lui
bien que non ! On tient même nos bilans à sa disposition...
Pourtant, de nous faire plonger, le moco, il s'y est quand même
essayé. Mais désolé, on ne supporte pas l'eau, surtout de cette
Méditerranée.
Ils
sont à Ollioules, Valérie et Jean-Marc. Domaine de Terrebrune, en
plein terroir du bandol. J'ai goûté celui de l'année (non pas
2015, cono, il est encore en fleurs) et franchement, comme disent les
jeunes : ça va ! Il est gouleyant le bougre comme
dirait mon cousin Jacouille. Bref il se laisse boire...
Eux,
que nous avons vu maintes fois sur la place Lambert, n'avaient jamais
eu l'honneur de notre visite. Tu parles d'un honneur ! Mais d'un
bonheur -pour nous- oui ! Parce que la Promesse, c'est ce genre
de restaurant où tout est beau. Et pas que le nom...
Sans
langue de bois -la mienne serait plutôt de pute... à l'occasion- la
Promesse, ce n'est pas un restaurant devant lequel je peux garer ma
Clio, de 140 000 kilomètres au compteur, tous les jours. Mais qu'est
ce que je suis apaisé d'avoir été les retrouver dans leur petit
chef-d'oeuvre d'amour, de passion, de création, de dévotion, de
partage, que dis-je... de don de soi ! Jean-Marc est un type
épatant qui a tout fait : de la politique à l'entreprise en
passant par le commerce international. De la culture et même de la
polyculture, il est passé à la viticulture. Enfin non, à
l’œnologie. A laquelle il s'adonne pour le coup, sans modération
mais en autodidacte.
Certains
d'entre-vous le savent, j'adore les autodidactes. Sans avoir une
haute idée -il s'en manque- de moi-même, je ne me déteste pas non
plus ! Les types qui ont tout appris pendant des années de
bachotages et qui trimbalent leur culture livresque, leur cerveau
plein de schémas et de théories apprises à la virgule prés, sont
essentiellement des flans incapables de se démerder sitôt qu'ils
doivent quitter leur voie. Jean-Marc parle du vin, presque comme un
devin, parfois divin.
Il
y croit, ça se voit, on le boit... Ce soir, nez en moins, je ferais
le piètre dégustateur. Pas même un petit Meursault. Il le
regrette. Il en a quand même une vingtaine de variétés dans sa
belle cave en tour de verre.
Et
Valérie, qui après avoir franchi le cap du Gault et Millau navigue
vent debout vers celui du Michelin (attention pas loin de Mayol,
c'est plus dur à décrocher!!!), demeure impassible dans sa belle
cuisine refaite quasiment à neuf, comme l'ensemble des pièces.
Elle
frissonne sa truffe, façonne son foie gras, émulsionne son homard,
caresse son veau , confit ses petits légumes avec l'application
d'une écolière et le génie d'une énarque. Mais jamais ne
s'embarque sur d'autres prétentions que d'être au plus juste, dans
la générosité, la subtilité émancipée. Bientôt elle rajoutera
son propre miel à ce raffinement. On ne prête qu'aux ruches...
Entre
un couple d'homos, deux vieux ricains pleins aux as et deux autres
couples qui semblaient presque aussi normaux que nous (mais est-on
encore normal quand on fête trentre-sept ans de mariage ?) la soirée
passa sur fond d'intense sérénité. Bashung, Nougaro et
probablement Count Basie (ou son arrière petit-cousin) s'étaient
délicatement invités au dessus de pour nous masser les tympans.
Lorsque
je me suis réveillé, j'étais donc sur un stade au Pradet avec les
amis de Jéricho. Ou sur un bateau dérivant de Libye dans une houle
hostile. Ou dans un bouchon parmi les audi et les volkswagen...
J'avais
bien fait d'en profiter...
Jaco
La
Promesse est située à Ollioules, au domaine de Terrebrune parmi les
vignes et les oliviers. Mais pour ne pas vous tromper et réserver :
www.restaurant-lapromesse.fr
Quand on me parle de Cannes et de Croisette, je pense inévitablement à causette. Non pas à la petite « protégée » des Thénardier -archétypes
du "mauvais pauvre", comme disait le père Hugo, qui préférait les
"bons" comme la pathétique Fantine : les Thénardier ont fait des petits
mais où sont les Fantine, aujourd'hui ? On vous le demande - ni
hélas à ma merveilleuse copine des temps heureux-, mais à ces
discussions futiles, ces logorrhées cinématographiques qui envahissent
les studios, les salons et finissent pas se déverser par-delà nos postes
de télévision, telle une monstrueuse coulée de bave coulée
à laquelle il est très facile d'échapper : suffit de ne pas regarder la
télévision. On en connaît qui font ça depuis plus de trente ans. On cancane en quelque sorte, Jeu
de mots very Nice si l'on ose écrire, cher Jaco, le French cancan
invitant à l'anglais. Jadis "Var Matin" - le vrai, celui de l'époque
rouge - a pu titrer en une : "Le festival de Cannes s'est ouvert hier à
Nice". La grande presse…
Maintenant
il faut bien admettre que si les chroniqueurs (dans toutes les
positions) tirent sur tout ce qui bouge et captent surtout l'intérêt de
millions de gens incapables de comprendre ne serait-ce que le titre d'un
film de Tim Burton, Dardenne ou Cohen (surtout lorsqu'ils vont par
deux), il y a parfois une portée culturelle et sociale qui n'appartient
qu'à Cannes.
Écoutez
Deneuve. Son point fort, pas plus que la réfection de monument ancien,
n'est le structuralisme. Et pourtant elle s'attaque, mon vieux, à une
réflexion profonde et systémique, concernant la vie courante à
Dunkerque. De mémoire, c'est dire si je peux dévier un tantinet, elle
expliquait « C'est d'une tristesse cette ville, c'est un port, mais il n'y a que les cigarettes et l'alcool qui marchent... » un paradis pour Thénardier(s)
Ça se voit qu'elle n'a jamais passé une soirée à Toulon... qui, aux charmes dunkerquois, ajoute l'assent et la rugby mania Cathy, si tu veux regretter tes nuits au grand nord, mets le cap plein sud. Tu mendieras... des nouvelles !
Après,
que Patrice Vergriete, l'heureux édile de cette riante cité du bord du
gouffre, s'insurge devant tant de médisances, normal, il fait le job.
Mais on ne le sent pas plus argumenté que ça pour riposter : « Je suggère à Madame Deneuve de revenir séjourner à Dunkerque, car elle est totalement passée à côté... » en
passant à côté, elle aurait pu atterrir à Zuydcoote, station balnéaire
réputée pour l'excellence des week-ends que, selon Robert Merle, on
pouvait y passer dans les années quarante
Et il ne faut jamais jurer de rien. Car si Madame Deneuve était frappée d’Alzheimer, rien ne permet d'affirmer qu'elle ne prétendrait pas à une admission dans l'une des maisons spécialisées. D'ailleurs, Monsieur Vergriete, voici peut-être une façon originale de redynamiser votre charmant pays surtout connu pour ces chaleureuses centrales de Graveline : devenir la capitale européenne du traitement d' Alzheimer. Certes on n'en guérirait pas, mais on s'en féliciterait, puisqu'on n'aurait surtout pas voulu se souvenir... "Oubli et néant, c'est tout l'homme" a écrit Théophile Gautier, précurseur romantique de Sartre
Et il ne faut jamais jurer de rien. Car si Madame Deneuve était frappée d’Alzheimer, rien ne permet d'affirmer qu'elle ne prétendrait pas à une admission dans l'une des maisons spécialisées. D'ailleurs, Monsieur Vergriete, voici peut-être une façon originale de redynamiser votre charmant pays surtout connu pour ces chaleureuses centrales de Graveline : devenir la capitale européenne du traitement d' Alzheimer. Certes on n'en guérirait pas, mais on s'en féliciterait, puisqu'on n'aurait surtout pas voulu se souvenir... "Oubli et néant, c'est tout l'homme" a écrit Théophile Gautier, précurseur romantique de Sartre
Maintenant
trêve de sarcasmes. C'est vrai que dans le Nord il ne font pas vraiment
« finis », si ce n'est justement aux produits prohibés ou fortement
déconseillés. Mais en Bretagne et en Alsace, vous trouvez qu'ils sont
mieux ? Avec leurs bonnets rouges et leurs casques à pointe, ils ne
marchent pas vraiment à l'eau claire non plus. Et pour le même prix, ils
sont quasiment tous complètement snoc. … ce
qui les a conduits à voter FN comme des Varois : snoc de toutes les
régions, unissez-vous et la walkyrie d' Hénin-Beaumont finira à l'Elysée
Y
a pas plus raciste qu'un Basque ou qu'un Corse, pas plus radin qu'un
Aveyronnais, pas plus prétentieux et sot qu'un Bordelais, un Lyonnais,
un Niçois. Vous me demanderez sans doute « Et vous les Toulousains,
alors ? Vous êtes parfaits ! » Oui, enfin, presque : il y a
difficilement plus paysan, avec ce terrible accent en courant d'R, on
mange gras et on meurt gros... pas si sûr,
l'efflanqué Douste-Blazy, ci-devant maire de Toulouse, auquel on
souhaite longue vie, ne dépassera jamais les 45 kilos
C'est pour dire que Catherine Deneuve, qui doit être native du XVIe (arrondissement, pas siècle !) elle aurait pu naître à Vichy eu égard au pedigree de son père… pour dégager une telle suffisance toute balladurienne, "je vous demande de vous arrêter, Jaco !" n'a pas complètement tort. Sorti du Trocadéro et de la Croisette, il n'y a guère d'endroit glamour où jouir de ses nuits. Besagne by night, c'est encore mieux, paraît-il On
dit même que certains dans le monde, n'auraient ni le chauffage par le
sol, ni de piscine intérieure... Quel manque de classe !
Encore qu'entre les mots « classe » et « ridicule » les notions demeurent relatives et subjectives. pour les "classes" (sociales) il faut relire Marx Un
type qui se la pète en audi, avec ses ray-bans et ses frusques à "2000"
me paraîtra toujours plus stupide, qu'un gonze sur un solex, avec son
casque intégral, ses pinces à vélo et ses soquettes sous les sandalettes
ah ! cette nostalgie de Jacques Tati… .
Je n'évoque même pas celles qui se font tellement lifter, qu'elles
finissent avec la peau des fesses à hauteur du cerveau et se mettent
forcément à raisonner comme des trous du cul... Faute d'orthographe ? On aurait plutôt écrit "résonner" surtout après avoir lu Molière au sujet des clystère carminatifs.
Jaco et BO
CONCERT PRIVE DE SOUTIEN
A L'ENSEMBLE DES EQUILIBRES
VENDREDI 5 JUIN 20H00
"LA CECILIA" 64 IMPASSE DU LIBAN - TOULON
Victime d'une escroquerie dénoncée par la presse (voir liens ci-dessous), l'ensemble Des Equilibres
est en difficulté financière. Les pouvoirs publics sont mobilisés sur
la question mais leur intervention doit être relayée. L'ensemble est
aujourd'hui à la recherche de mécènes privés, s'appuyant sur les dispositifs fiscaux en vigueur.
Sur proposition de M. et Mme Gérard Estragon, un concert de soutien est organisé villa "La Cécilia" 64 Impasse du Liban le vendredi 5 juin à 20h00. |
Le programme est consacrée au duo violon et alto, de la transparence de Mozart, dont l'alto était l'un des instruments favoris, à la poésie elliptique de Graciane Finzi, l'une des plus remarquables compositrices contemporaines françaises,en passant par la virtuosité de la Chaconne de Haendel transcrite par Halfvorsen et la richesse polyphonique du tchèque Martinu:
B. MARTINU: MADRIGAUX G. FINZI: MOMENTS INTERROMPUS W.A. MOZART: DUO KV 423 F. HAENDEL/HALFVORSEN: PASSACAILLE AGNES PYKA, Violon, BLANDINE LEYDIER, Alto
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