Encore
une révolution manquée !
CEUX qui envisageaient que la victoire de Syriza en Grèce et les
bons sondages de Podémos en Espagne préfiguraient, peut-être,
d'un grand mouvement social susceptible de débarrasser l'Europe de
la chape de plomb libérale, de l'insolence du capital, de
l'indécence des possédants et de l'omnipotence de la finance, se
sont fourré le bras dans l'œil. Oui, je sais, on dit le doigt,
mais ça ne m'a pas semblé assez gros.
Ainsi,
après les sympathiques Teutons qui ont donné carte blanche à
Mistress Angela pour leur asséner encore coups de fouets et autres
subtiles tortures, ce sont ces incredibles Tommies qui
viennent d'en reprendre pour cinq avec cette grande sausage de
Cameron, nourri au sein de fer et au lait -avec conservateurs- de la
sorcière Maggie.
On
aurait pourtant pu penser -et légitimement espérer- que les
gouvernants qui traitaient le plus mal leurs ressortissants avec des
mini-jobs en Allemagne et des contrats zero hour
en Angleterre, seraient éjectés par une révolte d'autant moins
éreintante et salissante, qu'elle passait démocratiquement par les
urnes.
On
ne peut même pas taxer ces électeurs de manquer de burnes ! Non
c'est que se faire marcher sur la gueule par des pompes en croco,
ça leur plait. Quelques jeux à la télé, un peu de foot et un fish
and chips ou une choucroute de temps à autres et la vie est belle...
Vous
me direz que je devrais peut-être balayer devant chez nous. Car
trois ans après avoir accompli un miracle électoral, la France
s'apprête à replonger dans les délices du libéralisme décomplexé
et de la politique du serre zizi système à trique. On n'ose
imaginer et il est trop tôt pour savoir si elle se choisira encore
un voyou maîtrisant difficilement la syntaxe. Mais, ce sera
-inévitablement- un grand donneur de leçon, expliquant qu'il faut
travailler plus, beaucoup plus, mais aussi bien plus longtemps.
Bref, un monsieur plus conservateur (tu meurs) ça, on n'y échappera pas. A part évidemment de sombrer dans la Marinemelade,
auquel cas, celle- là, elle ne devrait pas nous le serrer mais...
nous le couper. Le sifflet !
Mais,
trêve de billevesées -selon l'expression chère à son brave
papa-, je n'arrive pas vraiment à saisir la portée sociologique du
choix des électeurs européens -dont je me moque un peu quand même-
mais surtout hexagonaux.
Pourquoi,
les héritiers de Rabelais, Voltaire et Hugo, issus de ce peuple
génétiquement indépendant et philosophiquement évolué, sont-ils
toujours aussi prompts à se soumettre à ces politiques de
boutiquiers, de profiteurs, magouilleurs, qui ne pensent qu'au pognon
? Dont le seul idéal est de ne surtout pas le partager ?
Vous
me suggérerez qu'il s'agit du syndrome de Stockholm. Je vous
rétorquerai qu'en Suède, malgré tout, le libéralisme reste sous
haute surveillance. Non mais sans rire, notre peuple aime ses
bourreaux. Délibérément ! Et ceux qui veulent nous faire rester
plus longtemps au bureau ou à l'usine, travailler jusqu'à la mort
alors qu'a vingt ans, du boulot y en a guère et qu'à cinquante, y
en a plus !!! c'est du grand art, un raffinement de torture. Parce
que finalement, qui est-ce qui nous l'a piqué notre boulot ?
Si
l'on écoute les libéraux purs et durs qui se drapent désormais sous
la bannière des Républicains (il y aurait donc plusieurs
Républiques ?), le chômage ce sont les socialos et Flamby. On va
donc juste revoir les chiffres c'est quand même mieux qu'un titre
assassin dans le Figaro ou Valeurs Actuelles. En avril 2008 il y a 1
996 000 demandeurs d’emploi « officiels » mais déjà
près de cinq millions de précaires. Et en avril 2012 ils se «
hissent » à 2 893 000. Soit une augmentation de 897 000 chômeurs.
Alors que, comme cela a été démontré, tous les complices de ce
régime scélérat, ces types en gros 4 X 4 allemands, ceux en
Breitling, en yachting et en briefing (au Fouquet's) ont attendu les
élections présidentielles avant de mettre à la porte des milliers
de salariés. Dans le seul but d'épargner le président sortant et
de plomber le socialo, si par malheur, il venait à « passer ».
Or
depuis mars nous culminons à 3 510 000. Soit 617 000 en trois ans !
On voit par là que les glorieux résultats du précédent
quinquennat autorisent peu leurs auteurs à dispenser la moindre
leçon.
Il
faut même être passablement gonflé pour afficher tant de morgue et
de mépris lorsqu'on a porté en cinq petites années le déficit de
la France à 25 %. Il s'agit certes d'un exploit toute catégorie,
d'un titre mondial... mais personne ne nous l'envie. Et depuis,
combien de sacrifices imposés pour éponger la note du monstrueux
dépensier ? Car là, il ne s'agit pas d'une dette de campagne. Une
souscription, n'y suffirait pas...
Non,
pour en revenir à ces ressentiments sociologiques et aux
pressentiments électoraux, c'est que les peuples et le nôtre
(peut-être plus qu'un autre) aiment qu'on les écrase, qu'on les
humilie. Un dirlo, un toubib, un bavard qui
gagnent dix fois plus qu'eux, ils l'admirent. Si le type se
contentait de toucher simplement ce dont il a besoin, ils le
mépriseraient. Un footballeur qui encaisse des fortunes pour marquer
un but -les bons soirs- ils l'adulent. Un acteur d'une série
américaine sur lequel leurs femmes se caressent discrètement, ils
l'engraissent.
Les
peuples sont laids, laissons-les...
Jaco
Chanter
sous l'occupation nazie
Ce
milieu de printemps est toujours d'intense activité pour ceux qui
s'emploient à maintenir intact le souvenir des heures tristes et
parfois plus heureuses de la dernière guerre mondiale et de son
dénouement. Nos amis de l'ANACR, Gérard (Estragon et Martin) que
l'on voit ici entourant M. Vialatel -ancien résistant- lors de la
journée de la déportation, s'investissent aussi dans l'organisation
d'un spectacle baptisé Lily Marlène – Chanter sous l'occupation.
Avec pour sous-titre « La Chanson témoin de son époque ».
Le
Comité de Toulon de l'ANACR a invité M. Martin Penet, historien de
la chanson et spécialiste de cette époque. Il vous aidera sans
doute et entre autres à y voir plus clair et peut-être à vous faire
une opinion, dans l'éternelle question de la soumission, de la
compromission, parfois de la collaboration des chanteurs français à
l'époque de Vichy et de la Gestapo. Mais vous aurez aussi confirmation que tout
n'était pas forcément noir, ni d'ailleurs tout blanc.
Mardi
2 juin à 17 heures au Théâtre le Comédia (10 rue Orves à
Toulon): conférence, projection et débat.
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