lundi 9 mars 2015

Chronique d'humour du 10 mars 2015

Mais où qui sont, les artistes ?
 

J'AVAIS bien entendu parler de Julien Doré. Mais pas encore chanter !
Avec sans doute un peu de retard sur le commun des téléspectateurs, il fait partie de ces rencontres que j'aurais tant aimé éviter. Et je le dois encore à ce p... de Grand Journal qui est aux bobos parigos rosés ce que le JT de TF1 est à la populace provinciale bleue Marine.
Vous me direz que c'est bien fait pour moi qui avait décrété, ici même il y a bien longtemps : Canal Pu ! Surtout entre 19 et 20 h 15 avec le fameux Dé Caunes qui, en vieillissant, porte de mieux en mieux son nom.
C'est que je voulais voir ensuite, le Petit journal de Barthés. Je ne dis pas qu'il ne commence pas à avoir la grosse tête le Yann en question, ni qu'ils ne sont pas en train de transformer le jeune Martin en Tintin de BHV, mais il présente la seule émission encore regardable du PAF. Lequel, en prenant le parti de se mettre au ras des pâquerettes, c'est à dire en phase avec l'audimat, nous précipite tout droit dans les bras musclés de l'héritière de la Trinité/mer. Le Petit Journal est à la télé ce que le Canard enchaîné est à la presse écrite. Des médias qui font le job et que trop peu de gens suivent. Ce qui les rend aussi vulnérables qu'un quelconque Charlie.
Bon j'en étais où ? Ah ! Julien Doré !!! Putain c'est chaud... Meilleur artiste de l'année, le type ! Déjà aux Victoires de la musique (enfin la fausse, pas celle du Classique qui a fait sept fois moins d'audimat que Top Chef et Joséphine Ange gardien), il n'y aurait, à les entendre, que des artistes ! N'importe quel trou de balle qui pétouille dans le micro est assermenté « artiste ». Et le « mien » là, le Doré sur tronche, c'est même l'artiste de l'année. Fwii... (c'est un coup de sifflet exclamatif, mais j'ai du mal à le transcrire sur la feuille) surtout ne me présentez pas les autres, ceux qui n'ont pas été « meilleur artiste de l'année »...
Mais c'est que si ce type-là, avec son chignon et sa bonne tête de mignon qui a dû trouver son permis de chanter dans une pochette surprise, c'est un artiste ! que sont les autres ? Mon plomblier capable de déboucher une canalisation en moins d'un heure dans un vide sanitaire haut de quarante centimètres. C'est quoi ? Mon boucher qui en trois coups de couteau bien placés me sert une osseline coupée au cordeau. C'est quoi ? Mon agent immobilier qui en moins de six mois parvient à vendre mon restaurant à la moitié de son prix. C'est quoi ? Le Bosniaque là, ou Kosovar (tout ça c'est pareil) qui a eu la médaille d'or de menuiserie. C'est quoi ? Et même mon ami Scott qui en quatre coups de Karsher à nettoyé toute la rocaille autour de ma maison... Dites, c'est quoi ?
Bon, certes leur heure viendra. Car lorsque Doré qui a déjà perdu sa voix (car il a bien dû en avoir une le pauvre garçon !) aura un peu blanchi ou pire perdu ses tifs ; lorsque les recettes de cuisine qui tournent en boucle auront toutes été essayées à la maison et impeccablement ratées, sans doute sera-t-on gratifiés, sur les chaînes peoples, de quelques nouveaux standards originaux dans le genre « SOS mon beau plombier », « Un pompier vite fait », «  Le Boucher vous en met un peu plus », « Mon voisin vient ramoner à la maison » et les placards de la productrice TV aux idées courtes mais aux dents longues et aux seins pointus, débordent de concept, de process and recording. 
 
L'artiste -comme ils disent- émet un son qui dit à peu prés cela : « Le ciel se couche sur ta peau de louve, les oies sont rouges, la mémoire est trouble, on a vu l'Espagne, la rive et les larmes, l'amour a ses failles, et ses coeurs nomades »... On comprend mieux dès lors pourquoi il débite sa poésie en anglais !
Surtout ne nous en prenons pas à ce jeune homme qui avait tant envie de réussir qu'il aurait tout aussi bien pu remporter les championnats de Vendée en planche à voile. C'est le système qu'il faut condamner, décapiter et refonder. Car on s'égare mes amis, on s'égare. Des artistes il en reste. L'INA en regorge. De Brel à Brassens en passant par Ferrat, Bécaud et Béart tous ces monstres défunts pourraient enchanter nos soirées d'hiver et initier nos enfants au bon goût. Sans l'avouer peut-être, ils découvriraient ce que sont : une voix, des paroles, des mélodies...
On me signale que Béart n'est pas mort. C'est une excellente nouvelle. Il peut donc en faire encore du direct, comme Aznavour, Perret, Lavilliers, Eddie, Trénet et quelques contemporains qui résistent aux outrages du temps.
On me signale aussi que Trénet est bien mort... Et là je m'inscris en faux (ou en faucheuse...) Charles est éternel.
L'ennui c'est que c'est plutôt le mauvais Charles qu'on tente d'exhumer. Martel en tête aux élections partielles. Et peut-être départementales. Il est temps que chacun d'entre nous, à commencer par vous qui êtes encore avec moi à cette heure tardive, nous dressions pour refuser l'affront national. Alors bien sûr que le front républicain existe. Mais il  exclut fatalement les snoc. Et c'est pourquoi en transmettant ce blog, à vos amis, à vos proches vous participerez au grand combat contre l'obscurantisme. D'où qu'il vienne. Car je veux bien que l'on condamne l'islamisme. Il nous gâche la vie ; parfois il l'ôte aux gens qu'on aime et qui placent leur courage au service des hommes. Mais prenons garde que les premiers bénéficiaires de cette radicalisation, ne soient pas ceux qui les combattent le plus farouchement. Le plus connement. Car entre ces ennemis de Charlie, il est hors de question d'accorder notre préférence à l'un ou l'autre.
Bref, Doré c'est la télé qui dort, c'est elle qui endort. Et si on ne file pas tous sur la cinq ou sur Arte pour réveiller nos neurones, on va le sentir passer. « Ça va nous faire mal » comme l'a joliment déclamé le dernier avatar des Le Pen à Gilles Leclerc.
Au moins on est averti, avec la Maréchale se sera sans vaseline...
Jaco


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