dimanche 26 juillet 2015

Chronique du 27 juillet 2015

      Effet bœuf et vache sacrée      




Alors aujourd'hui attention, je marche sur des bœufs. Parce que, comme une majorité silencieuse de travailleurs urbains, d'artisans et citoyens en détresse sociale, j'ai été irrité par cette énième jacquerie, ce défilé de tracteurs agressifs, flippants même et pollueurs.

Cela m'ennuie de voir dériver cette campagne que j'aime tant. Celle de mon enfance. Ses odeurs de foin fraîchement coupé, ses rumeurs de blés mûrs murmurant au vent sec d'un début d'été, ses meuglements vespéraux quand le troupeau se rassemble autour du point d'eau...

Lorsque j'arpentais à pied, à vélo -mais hélas jamais à cheval- mes chers coteaux tarnais, je ressentais tout ça intensément, je me sentais profondément, viscéralement paysan. Et le suis resté.

Je les admire et les envie ceux qui se lèvent tôt pour traire leurs vaches, extraire leurs veaux et travailler dur pour le plaisir, comme on milite, comme on défend une cause, une qualité de vie. Une vie tout court. Ils n'ont jamais gagné des fortunes mes paysans à moi. Mais ils n'ont jamais bloqué autre chose qu'une petite route sinueuse en remontant au pas, leur remorque débordant -ou pas- de leurs récoltes. Les miens ont même inventé l'expression « être sur la paille ».

Bien avant mes chères aubracs, les vaches je les connaissais toutes, les belles normandes laitières, les limousines et les blondes d'aquitaine. Maman en ramenait d'ailleurs quelques belles tranches à la maison, car évidemment le boucher n'allait pas se servir en Allemagne... C'était divin, car c'est toujours mieux de manger ce qu'on aime, surtout si c'est votre jolie voisine !

Alors certes, il y a mes paysans à moi, béret noir qu'ils n'enlèvent que pour se coucher et se curent les dents avec l'opinel à tout faire. Et puis il y a les agriculteurs. Les éleveurs. Ceux qui passent plus de temps au bureau avec la calculette et en réunion syndicale que dans l'étable. Ceux qui comptent leurs têtes de bétail par centaines. Ceux qui roulent en gros matos Ford, Class ou Deutz (et qui là, oublient de consommer français !). Ceux qui génèrent des sommes indécentes dans l'agroalimentaire en important à tour de bras...

Ce monde agricole, qui depuis les années soixante nous casse les oreilles avec l'Europe, la PAC et se gave de subventions pour tout et n'importe quoi. Il fait chaud, on indemnise. Il pleut, on indemnise. Il grêle, on indemnise. Il fait froid, on indemnise. Demandez donc à l'ouvrier de Moselle, à l'artisan des Alpes, au restaurateur de Toulon... si on le rembourse quand la météo et les affaires ne sont pas bonnes ? Demandez aux chômeurs de partout...

Ce monde agricole, nullement révolutionnaire mais totalement factieux, qui prétend diriger le pays en éventrant des camions frigorifiques et en brûlant des pneus (excellent pour l'environnement qu'ils sont censés défendre). Ce monde agricole consanguin qui prolifère dans ce nord-ouest et dont il faudrait couper le nez de la Normandie à la Vendée, avec ses cochons et ses bonnets rouges, pour le séparer du pays comme une vulgaire Corse. Et encore, on constate combien il est difficile de se débarrasser de la Corse ! Laquelle s'apprête à exiger des indemnités folles, pour ses oliviers malades et dont elle déclarera le triple de ce qu'elle possède. Ce monde agricole qui croit que tout lui est dû sous prétexte qu'il est bien du pays et critique sans cesse les fonctionnaires alors qu'il en a de plus en plus la mentalité. Ce monde agricole qui incarne plus que jamais un poujadisme détestable, une lutte sectaire, égoïste et cupide. Droitière. Ce monde agricole qui se prend pour un autre et convoque un ministre comme un vulgaire larbin et menace d'asphyxier le pays.

Ah ben merde alors ! A quoi ça sert d'avoir choisi une armoire à glace, un déménageur, une deuxième-ligne, un vrai paysan en somme, à la tête du ministère de l'agriculture, si c'est pour se rendre à la première injonction en baissant la crinière comme un vieux lion édenté de cirque.

Moi, si j'avais eu la carrure de Le Foll, en guise de négociation, je te leur aurais tiré deux torgnoles aux types de la FNSEA, à commencer par leur boss, le richissime, celui qui s'engraisse sur le dos de ses camarades syndiqués. Et puis tous les autres pseudo-syndicalistes, les roquets de la Manche et du Calvados.

C'est qu'il nous emmerde à se tromper sans cesse de cible. Je suis d'accord, y en a des tonnes de lisier à déverser ! Mais je vais vous dire où. Devant le Kremlin où le dictateur Poutine affame son peuple en bloquant les importations d'entrecôtes pour cause de boycott. A la Bundestag qui nous expédie, à jet continu, leur merde de volkswagen, d'audi et leurs carcasses de grosses laitières fabriquées et élevées par une main d’œuvre de misère. Dans les couloirs des rédactions des magazines féministes qui imposent à leurs lectrices depuis des années, l'idée que bouffer de la viande c'est mauvais pour tout et la culotte de cheval ! Alors certes ceux qui cultivent la salade et font pousser des graines se frottent les paluches, mais ils ont qu'à s'entendre avec les éleveurs pour partager le pécule ainsi généré par ces toubibs et diététiciens illuminés à la « mords-moi le bœuf ».

De toute façon le problème de l'agriculture en France c'est qu'elle attend tout des autres. Alors que la solution est dans sa poche. Il lui suffit de mutualiser ses revenus. Si les géants de l'agro-alimentaire, les céréaliers, les gros producteurs étaient solidaires des petits, si chacun reversait une partie de ses énormes profits dans un pot commun, on n'entendrait plus les agriculteurs se plaindre qu'ils crèvent de faim. Si vous voulez, celui qui gagne énormément dans la Beauce, aiderait celui qui peine terriblement dans la Creuse !!!  Chacun aurait son salaire minimum. Et des millions de gens vivent en France avec le SMIC. Dans le monde, ce sont des milliards de personnes qui se contenteraient ne serait-ce que de la moitié, d'un bon steak tous les mois et de vivre à la campagne.

Pourtant ces milliards-là, ne convoquent pas les ministres et ne manifestent pas les fourches à la main. Heureusement ! Car, à la FNSEA, ils pourraient se faire du souci. Pour de bon... 
Jaco 

































Awa, c'est toi ?

Nous assistions - mazette ! - à un dîner-jazz, rue de Charonne, avec le trio d'un dénommé Ben Toury. Un fou furieux qui joue du piano à l'envers et avale plusieurs kilomètres d'harmonica dans la soirée. Je préfère quand même le soft-jazz façon New-Orléans et les longs gémissements d'un saxo ou les cordes virtuoses d'un Django, mais c'était quand même consistant.

Ce qui me mit en arrêt, ce n'est pas le gentil minois du jeune Toury -contrairement à la Marie-, c'est sur Awa que mon regard s'est figé. Comme dans un rêve -et parfois un cauchemar les vendredis soirs de mai par exemple- j'ai revu notre belle sénégalaise, ses petites fossettes rieuses et cette ondulation de classe.

Elle était là, tout près de nous, émouvante de ressemblance et de souvenirs. Alors je n'ai pu résister. Je me suis levé, l'ai abordée quitte à me faire écharper par un de ses condisciples sur les dents. Je lui ai demandé si elle ne s'appelait pas Diop ou Fall. Elle m'a dit non. Mais elle se prénommait bien Awa et venait aussi de Dakar...

Encore une sorte de miracle que Count Basie ou Dizzy Gillespie auraient pu mettre en mélodie langoureuse...


mardi 21 juillet 2015

Chronique d'humour du 21 juillet 2015


C'est fou ce que les cons sèment !




Allez, pourquoi le cacher plus longtemps ? Au risque de provoquer une enquête de la CAF au sujet de notre RSA, nous devons confesser notre escapade parisienne. Trois jours, c'est pas l'Amérique, mais ça revient quand même plus cher qu'une semaine en All Inclusive à Vilnius. Marie me le faisait remarquer dans le métro, ligne 1, où il y avait justement une pub pour la Moldavie... (la Lettonie dites-vous ? Bon mais tout ça, c'est pareil *). Vilnius, à part la Cathédrale Sainte-Anne et l'hôtel où la pauvre Marie -pas la mienne, la petite Trintignant- a salement dérouillé sous les coups d'un grand malade aux noirs désirs, je ne vois pas bien quoi y faire d'autre que d'y prendre le frais.

Bon, le frais ça manquait un peu, certes, mais là encore -dans le genre pensée unique- ça nous a bien fait marrer. Il faisait bien chaud certes, mais ça ne durait que quelques heures -sauf dans le métro qui réalise de belles rétentions de chaleur- . Et dire que ces snoc de clodos qui se plaignent toujours du froid, n'étaient même pas là pour en profiter ! 
Ils étaient en vigilance canicule à Paris ! Mais après un petit coup de 38 vers 16 heures, il a vite fallu remettre la petite laine, le lendemain matin, tandis que la terrible sécheresse de trois semaines (!) allait bientôt se noyer sous l'orage. Vu d'en-bas où l'on passe la moitié de l'année par 35 degrés le jour, 25 la nuit et quelques gouttes... de sueurs, cela prête à rire. Mais on en connaît qui nous font régulièrement le coup, un peu plus bas à l'ouest !

Passons, Paris c'est beau et ça pourrait bien se passer des trognes de ces couples qui se prennent un peu partout dans toutes les positions de la Nation au Bois de Boulogne. Je veux parler des selfies. Parce que s'il s'agissait encore de kamasutra, cela pourrait éveiller en nous quelques ardeurs enfouies dans le désert de l'habitude. Mais que nenni ! Elles et ils sourient avec leurs dents souvent pourries au premier plan d'un monument qu'on reconnaît souvent à peine. Ils ne sont pas toujours très beaux, leurs photos ne sont pas souvent nettes et ils ont l'air très cons.

Moi qui le suis aussi, je me demandais bien pourquoi ils tendaient ainsi leur bras pour se rétrographier ? Vers quelle quête ? Jusqu'au jour où, pour moins se contorsionner, se déformer les incisives et révéler au monde entier l'abondance de leurs points noirs sur le pif, ils adoptèrent la canne à selfie. Si, si, ça existe ! Télescopique en plus. Vous la rangez dans le sac et hop... quand ça vous pique ! Bien sûr vous avez l'air toujours aussi con, mais pris de plus loin ! Le seul qui ne le soit pas... con, c'est le sarcausiste (c'est ne nom que l'on donne aux types dont la seule cause est de faire du pognon sur le dos -et en l'occurrence sur la tête- des autres) qui a trouvé ce concept tout bête, ridicule, lamentable même, mais... lucratif. Or en France vous le savez, dans les banques, les églises, les rédactions aux ordres des actionnaires, ce n'est pas ce qui est pur que l'on vénère, c'est le saint-lucre.

J'avais bien pigé le principe du selfie, pas vraiment de mon époque -mais il ne me reste plus d'époque- et je venais d'avaler -en travers- le coup de la canne qui me promettait une mauvaise digestion. Mais je n'avais toujours pas saisi le début d'une explication au fait de se prendre ainsi sans cesse en photo. Jusqu'à ce que surgisse l'implacable vérité. La seule, l'incontournable, l'abominable explication. Si nos jeunes portent tous cette prothèse phallique pour les uns, ou cette fine barre qui semble démarrer de la chatte pour les autres, c'est qu'ils appartiennent tous à la confrérie des faces de bouc.

Les assassins de la syntaxe, les bourreaux de la décence, les Klaus
Barbie de la Résistance, les camps de la mort de l'intelligence.

Ils y sont tous. Ils y vont tous de leurs petits avis : « Je suis aux Hales et j'ai trop la dalle ». « Ça chof au Mc Do de la Défonce ». «  Eva eta Dovil » « C tro la chance. » « Moi je bos c été. Je suis blasé » « Enzo tu fé qoi ce soir ? »...

Désol jé pa pu attendre la réponse, je suis parti gerber...

Donc ils partent pas en vacances les jeunes parisiens, ils ont pas de sous, ils sont chômeurs parfois, étudiants souvent, mais ils ont tous leur iPhone, cette pomme de merde dans laquelle sévit un énorme ver qui suçote leur petite cervelle...

On va encore me dire que ça ne sert à rien de râler après tout cela, qu'il est trop tard pour sauver ces gamins qui foncent vers les abîmes en audi et volkswagen, un coca dans le nez, un Mc Do dans le cul, Madilyn Baylet et Maître Gims dans les oreilles en croyant écouter de la musique...

Ce n'est pas faux, mais alors j'aimerais connaître les parents qui nous ont fabriqué cette génération... Je les like tellement que je me prendrais bien en selfie avec eux !

Jaco




lundi 13 juillet 2015

Chronique d'humeur du 13 juillet

Quand l'audience n'est plus dopée





Il faut bien que de temps à autres le PAF se prenne une bonne baffe. Un bourre-pif. C'est évidemment avec un réel plaisir que j'ai appris l'arrêt quasi immédiat de Toque-Chef, ou de Master-Chef ou de Big-Chef ou Derechef. Enfin c'est sur TF1 et si ça peut faire pareil avec M6, ce ne sera que mieux. Qu'on leur claque le beignet une bonne fois pour toutes. Et une mauvaise foi aussi...

Voici des années, j'ai l'impression qu'il s'agit de siècles, que la télé du peuple, la télé jetable, la télé poubelle, tire sur la ficelle de l'andouillette pour tenter de se les faire en or. D'autant qu'il n'y a guère plus facile que la ménagère -de plus ou moins cinquante ans- pour gober toutes ces recettes sophistiquées, ces artifices culinaires qui leur donnent l'impression, demain, de pouvoir réaliser des plats de folie, alors qu'elles continueront en réalité à ne pas savoir faire cuire correctement de simples pâtes au beurre.

Il faut dire que la simplicité, les choses authentiques venant du cœur, sortant de la terre, ce n'est pas ce qui fait vendre, ni capte l'attention de millions de gogos. Sauf que celles-là, à force de jeter leur terrine de lapereau aux jeunes pousses de cardes à la gelée de romarin et espuma de petits pignons grillés , finissent par se lasser des œillades de Lignac, des saillies viriles d'Echtebeste ou du faux naturel de Candeborde... C'est que le lapereau ça pèse dans le budget de la mégère. Surtout pour finir à la poubelle !

En réalité, que vous ayez fait dix ans d'école hôtelière ou que vous ayez passé l'éternité à dévorer des yeux des étoilés faire leur numéro à la téloche, si vous êtes une buse derrière le fourneau, vous le resterez. C'est pas la peine de vous lever bonne-heure pour acheter un dos de bar à la criée de Boulogne, ou cent grammes de truffes au marché de Sarlat, si vous regardez ces télés avariées, votre sauce va immanquablement tourner.

On m'a dit que pour remplacer Machin Chef, TF1 a rediffusé une série, la quatrième de la semaine : cela a doublé l'audience et permis de vendre à audi -la voiture qui mérite bien ses « 0000 »- un max de spots publicitaires. Car la ménagère est revenue en courant. C'est qu'un acteur de nanar américain c'est plus frissonnant que l'autre tête de nœud qui fait le mariole dans sa veste blanche et son col tricolore.

Tous les mois ou presque je viens ici pousser mon coup de gueule contre cette télé dégradante qui mange le peu de cerveau encore intact et nous prépare quelques belles générations de moutons -et encore, les moutons vont finir par m'intenter un procès en diffamation! - Parfois, il nous arrive quelques belles choses sur Arte et la Cinq (c'est pour ça qu'elles franchissent rarement la barre du million, mais heureusement ce n'est pas l'objectif assigné). Mais également sur France 3. Je ne parle pas de Pernoud qu'il serait temps de jeter à l'eau -avec deux glaçons- ni de quelques horreurs sur lesquelles j'éviterai de m'attarder afin de ne pas faire de peine à mes braves parents.

Lundi dernier, en parlant de brave, c'était Poulidor. En pleine actualité. Non que « Poupou » ait décidé de remonter sur sa bicyclette. Encore que pour satisfaire ses fans, il en serait bien capable. Mais pas de gagner le Tour. Il y a quarante ans (je veux pas vous affoler mais cela fait bien quarante ans qu'il a cessé de nous épater) il arrivait à Paris avec une poignée de secondes, au pire deux minutes de retard sur des types déjà chargés comme des bourriques. Mais aujourd'hui, derrière les Froome, Pinault, Contador et consorts, c'est le surlendemain qu'il entrerait sur les Champs-Elysées, depuis longtemps rendus à la circulation publique. C'est vous dire si ce serait dangereux pour lui de courir encore de nos jours !

J'aimais Poupou parce que je me sentais proche de lui. C'était un paysan de la Creuse. C'est dire s'il avait une propension à s'enfoncer ! Il rasait les murs de crainte qu'on l'étreigne et le congratule. Il pédalait parce que ça lui plaisait. Il aimait souffrir sur un vélo -nul n'est parfait- et le soir il ne la ramenait pas dans le "20 heures". Il reste un symbole, largement battu en brèche certes, mais encore présent. La démonstration que l'on peut ne pas être prêt à tout pour gagner ; que l'on peut rester intègre, probe, propre ; que l'on peut arriver second, ne jamais porter le maillot jaune dans un sport où c'est le seul objet et rester le plus populaire... Dans le sens noble, mais galvaudé, voire disparu, du terme qu'il faut remplacer par populiste ou populeux.

Désormais, quel que soit son domaine, on vous fait d'un sportif fatalement dopé, un héros antique et on cultive le chauvinisme franco-français à longueur d'antenne. On vous plante une potiche en talons aiguilles sur la boue d'un terrain de rugby, sous prétexte que les ménagères -tiens ! encore elles- fantasment plus sur les culs sur-hormonés d'une mêlée que sur les coiffures qui servent de tête aux footeux...

J'enrage lorsque je me souviens des récits que me faisait un ancien collègue féru de vélo. Jacques Anquetil, Raphaël Géminiani et Lucien Aimar se bidonnaient toujours, plusieurs décennies plus tard, des coups tordus qu'ils avaient naguère échafaudé pour empêcher notre cher Raymond de gagner son tour de France. Au lieu d'aider à la consécration d'un sportif exemplaire dans tous les sens du terme, ils le moquèrent, l'humilièrent. Sans jamais le détruire, parce que sans maillot jaune, sans victoire et finalement sans trop de pognon, on vit beaucoup mieux que sans honneur, ni conscience.

Lundi soir, sur la « trois », Poulidor a fait à peine plus d'un million de téléspectateurs. Sans dopage, difficile de franchir les sommets de l'audience en tête.




lundi 6 juillet 2015

Chronique d'humeur du 6 juillet

Charlie au patrimoine de l'humanité



C'est un proche que j'aime, qui m'envoyait en réponse au dernier blog de Jaco, un commentaire acide a propos du dessin que je publie chaque semaine pour rappeler à ceux qui ont défilé le 11 janvier sous la bannière « Je suis Charlie » qu'il faut le rester. Notamment en achetant le journal satirique tous les mercredis.

François converti à l'écologie ? Faux ! disait Coco dans une bulle (pour le pape c'est bien le moins) sortant de son ventre bedonnant : « il bouffe du nutella en cachette !». Mon proche que j'aime raillait ainsi les « survivants » de Charlie en ironisant sur leur « courage ».

Il se faisait alors le porte-parole -bien peu autorisé au demeurant- de Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski, s'inquiétant d'un peu de mollesse du crayon, d'une sagesse qui colle mal avec la témérité qui les a conduits tout droit dans les bras d'Allah et toute la clique. Ce n'est pas très glorieux comme mise en boite, mais ce n'est toutefois pas faux non plus. A ma modeste place, tout en bas, je me suis posé les mêmes questions. Dois-je encore dessiner une régate toulonnaise (course de voiles sur le cours Lafayette ) ?

Ce d'autant mieux que dans un esprit de sacrifice qui me sied bien, presque suicidaire, dans un élan d'émotion -aussi- et la continuité de mes convictions, j'ai proposé mes services à Riss et Gérard Briard pour tenter d'instiller mon humble plume, ma témérité et ma causticité à ce canard passablement... déplumé. Oh, attention ! ceux qui me connaissent le mieux savent que je ne me sens nullement à la hauteur -ni de vue, ni d'esprit- de ces experts aguerris ; le plus souvent brillantissimes. Et que ce n'est certainement pas depuis que je me suis mis à griffonner les beaufs de Cabu, de façon merdique et par trop bâclé, que je peux prétendre devenir un martyr à la Charlie. Du reste ses dirigeants n'ont pas même pris le soin de me répondre, trop occupés qu'ils sont à se déchirer, à se disputer comme des … charbonniers. La foi en moins.

Enfin, ils m'ont sauvé la vie ! Merci.

Cependant, sans doute ne disposant pas des mêmes facultés d'analyse et de l'expertise qui me permettraient de juger de la pression contenue dans les couilles de Catherine, Riss, Luz, Juin, Follz et les autres, je persiste à dévorer Charlie avec la même soif d'apprendre, de rire et de rester solidaire d'un monde qui est totalement le mien. J'y vois de la lumière lorsque Philippe Lançon me raconte, semaine après semaine,  comment il sort de cette nuit qui s'est abattue sur lui en pleine clarté le 7 janvier ; j'y fais ma cure d'humanité dans les longues nuits de garde de Patrick Pelloux ; le plein d'infos -que nous sommes trop peu à partager- avec El Rhazoui, Camus, Léger, Fischetti... Cela ne nous fera pas revenir Tonton Bernard et on ne s'en consolera jamais. Pourtant, ils sont là, ils alimentent, vaille que vaille, la flamme. Je les aime.

Vois-tu, mon proche que j'aime aussi, les trois euros qui me coûtent tant par rapport à tant d'autres, je les craque avec fierté pour soutenir ces derniers plumitifs indignés qui font, à une poignée, le job pour des millions de porcs qui ne pensent qu'à leur petite audi, leur petite assurance-vie, leur petit trou du cul... Lisez-le donc Charlie et révoltez-vous, même gavés et revenus de tout, avec Briard qui va à la manivelle tous les mercredis pour freiner -sans en avoir une parcelle de ce pouvoir, ni la moindre illusion- ces multinationales orgiaques qui affament les peuples et leur vomissent dessus.

Ces Apple, McDo, Facebook, Wolksvagen que tous nos petits cons (devenus d'ailleurs grands!) engraissent sans l'once d'une conscience humaine. Ces boites gigantesques dont la valeur boursière dépasse le PIB de pays tels que la Suisse, la Suède sur lesquels on n'est pourtant pas enclins à pleurer tout de suite. Briard y racontait à quel point Merkel se retrouverait dans la moussakaka jusqu'au cou, si ses industriels automobiles et manufacturiers choisissaient d'aller se faire la main d'oeuvre pas chère chez les Ouzbeks ou d'aller même se faire voir chez les Grecs... Passionnant. Fantasmant même...

Ce ne sont évidemment pas trois journalistes courageux qu'il faudrait pour sauver la Grèce et la civilisation qu'elle inspira. Ce sont des humanistes, des penseurs -d'Epicure à Pétrarque, de Descartes à Marx jusqu'à Enrico Macias (non je déconne!)- mais aussi des hommes d'état qui viendraient soigner notre société totalement bancale, quitte à s'inspirer parfois de Mirabeau et Danton. Je donnerais bien ma tête pour le plaisir de voir tomber -avant si c'est possible- celles d'Arnault, Bézos, Zuckerberg et sans ostracisme aucun, quelques milliers d'autres dont les fortunes renfloueraient non seulement les Grecs (à qui on apprendrait au passage à payer leurs impôts) mais le reste du monde. Ah ! si seulement les terroristes ne se trompaient pas de cible !

Alors voilà, très vite, Charlie c'est ça. Il résiste encore. Il ne tire plus la barbe des abrutis sans foi ni loi qui terrorisent le monde. Parce que c'est dangereux, certes, que cela ne sert à rien et qu'ils ne veulent surtout pas participer à cette croisade anti-musulmane, ce mal profond qui ronge les derniers os de la société française.

Tu trouves, mon proche que j'aime, plus courageux de faire circuler ces mails anonymes  dénonçant l'inconsistance d'Hollande, ces redoutables ministres indépendantistes (Taubira) ou islamistes (Valaud-Belkacem). Tu nous dis qu'on n'a pas le monopole de l'intelligence. D'ailleurs tu fais peut-être partie de ceux qui s'impatientent du retour du brillant Sarkozy.

Je crains que tu n'aies raison ! Car c'est bien ça la France... 
Jaco 
 

dimanche 5 juillet 2015



Je me souviens, il va y avoir trente ans, j'avais écrit dans ce journal où je me sentais si bien, dans un rugby à taille humaine (je veux dire musculairement et financièrement) et qui plus est à Hyères, celui de Véran -ne pas confondre-, j'avais écrit un joli papier : « Etienne Bouquet va bien, il vit à Collobrières ». Je connaissais encore mal Nicole, ma collègue d'écriture et de cuisine (rien que ça !), qui allait former avec mon cher Etienne, un vrai couple d'amis.

Entre 1986 et 2009 j'y ai traîné ma famille, mes potes pour leur faire découvrir ce petit coin de rien de tout. Gigantesque de convivialité, de saveurs, de valeurs. On vénérait les Maures... autant que les vivants. Souvent on arrivait d'ailleurs de Notre Dame des Anges, perchée au paradis, histoire de se faire beaucoup pardonner de ce rendez-vous chez Epicure. On y a passé des soirées épiques où on finissait toujours par voir la vie en rose et même en rosé...

Je me souviens aussi d'une interview tardive de Michel Malinowsky, le navigateur célèbre pour avoir perdu la route du Rhum de 98 secondes, après avoir fait la course en tête et avoir vu revenir sur lui cet « enfoiré » de Mike Birch. Michel ne s'en était jamais bien remis et c'était auto-psychanalysé dans un joli bouquin « Seule la victoire est joli ». Henri Allongue qui avait navigué en sa compagnie s'était lié d'amitié et c'est à l'initiative d'Etienne que nous avions partagé ce merveilleux moment . Je me souviens être rentré entre Collo et Toulon, non pas à la voile mais... au radar !

Voilà et puis le temps a passé. J'ai moi-même tenté l'aventure. Non pas de la Route du Rhum, mais de la restauration. Et sans arriver à la cheville de la Petite Fontaine, je me suis inspiré de l'esprit de ce lieu magique. Ma fontaine à moi ne déborda jamais ! Pourtant, si c'était à refaire...

Et voilà c'est tout. Dimanche je me suis décidé à retrouver ce coin de référence de ma vie d'homme j'allais dire ordinaire, avec peut-être un petit supplément d'âme et de loyauté. Rien n'a vraiment changé. Julien, qui mène la troupe d'une demi-douzaine de serveuses, a bien grandi. Il est magnifique comme dirait sa mère. Nicole, justement, qui a quitté ses marmites mais poursuit sa carrière d'artiste et de théâtre, ne fait plus que de brèves apparitions pour venir embrasser ceux qu'elle aime. Pour Etienne c'est un peu plus compliqué, parce que sa vie est là. Il ne peut guère se passer de ce lieu qui est son phare à lui. Il y reçoit tout au long de l'année des milliers de gens qui ont identifié Collobrières à ce personnage robuste, entier et délicieusement nature. Et la Petite Fontaine pourrait-elle se passer d'Etienne ?

Alors ils sont crevés nos potes. Je sais l'incroyable défi qu'ils relèvent depuis l'éternité. Et c'est à la fois un déchirement d'imaginer qu'ils partent et une exigence que de rêver qu'ils prennent, eux aussi, le large. Sous l'air léger des alizés... 
Hissez haut, hasta luego amigos...

lundi 29 juin 2015

Chronique d'humour du 29 juin 2015

             Uber, lâche rien !                 




Il ne faut rien exagérer. Un voyage en taxi, même sur 2 kilomètres, n'est pas fatalement exécrable. Il revient en ma mémoire, un trajet un peu plus long que d'ordinaire, à l'époque où le journal remboursait encore le taxi à ses journalistes -à l'époque, aussi, où il y avait des journalistes-. Le type avec lequel j'avais entamé un semblant de conversation, se mit à me parler -intarissable- de ses racines. Elles étaient du nord (mais c'était pas des endives) et elles étaient profondes parce que ses aïeux étaient mineurs et lui même, avait commencé par là, c'est à dire par le fond. Ça parlait de tout et de l'essentiel, de toux et de grisou, de tradition et de désindustrialisation. Je n'avais pas bien compris, mais ce devait être profond...

Certes, la bagnole était un peu tape-cul et le type s'exprimait dans un mauvais anglais. C'était au Pays de Galles en 2007, lorsque après avoir concédé un quart de finale face aux Black à Cardiff, Bernie avait fermé la porte de l'hôtel du XV de France à double-tour.

C'était le temps où un reporter de presse écrite régionale pouvait encore partir une semaine pour suivre un événement sortant de l'ordinaire, surtout s'il avait quelque chose à raconter. Je m'étais égaré ainsi sur les traces de Richard Llewellyn et son puissant roman Qu'elle était verte ma vallée, l'un des rares qu'il m'était donné de lire... en entier !

Je m'étais donc tapé 100 bornes et je crois me souvenir que la course n'avait pas excédé les 30 livres. Soit une quarantaine d'euros, soit moins cher que pour aller de la gare de Lyon à Roissy !

Mais s'il ne s'agissait que du prix ! Avec ça, lorsque vous le tenez enfin, le chauffeur vous affiche immédiatement son mépris en ne vous disant ni bonjour, pas plus qu'il ne vous dira au revoir. Et si par extraordinaire on tombe sur le tiers de l'espèce qui « cause », il va vous commenter l'actu avec la légèreté d'un pilon des hauts-fourneaux ou d'un hachoir tombant sur une tête de veau chez un tripier de Rungis. Avant, c'était les étrangers (arabes, noirs, jaunes) qui en prenaient plein la gueule et le gouvernement, bien sûr ! En principe on devrait désormais être épargné par l'encyclique des facho-ffeurs car ils sont pour la plupart, arabes, noirs ou jaunes. Mais c'est à croire qu'on leur implante un logiciel commun, au point que l'on se demande parfois si le type du Sénégal ne dit pas lui-même le plus grand mal des noirs...

Enfin, pour ce qui est de l'analyse socio-économique, ils n'ont pas changé depuis leur avènement dans les années soixante : les impôts, les taxes, le prix du gazoil, les femmes qui ne savent pas conduire, les politiciens (j'adore le : « de droite comme de gauche ») tous pourris, les sénateurs qui se gavent, les juifs qui sont aux commandes, les fonctionnaires qui foutent rien... Et si le type, généralement aussi perspicace que le balai-brosse qui traîne sans poil dans votre garage, connaît en plus les franc-maçons, alors là, je vous dis pas les franc-maçons ! Bref on préfère celui qui se tait et qui fait semblant de ne pas vous avoir entendu si vous osez l'importuner avec votre question...

Qu'il ait débité un tas d'absurdités ou qu'il n'ait pas moufté, il va se trémousser à la fin de la course, faisant mine de chercher dans le fond de sa poche de falzar, une monnaie dont il espère bien que vous lui suggérerez de la garder. Et ce n'est pas irrationnel. Parce que quand vous voyez le prix qui s'affiche sur le compteur qui vient de s'affoler, vous n'êtes plus à quelques euros près ! Et ce noc, s'il le faut, il a des enfants...


Alors je comprends qu'il soit en rogne, le taxi français. Qu'il retourne des bagnoles qui lui sucent le sang, qu'il agresse des types qui cherchent simplement à bouffer et se contenteraient des pourboires de l'autre et qu'il vire manu militari les filles déjà installées à l'arrière du véhicule mais qui ont osé faire appel au conducteur de passage qui voulait bien les amener là où elle voulait sans les enquiquiner.

Je le comprends le taxi, parce que si ça continue le type d'Uber, là, ou du VTC, il va venir te chercher là où tu as besoin, à l'heure qui te convient. Il est foutu, le salaud, d'accepter de te cambouler sur seulement 3 kms, de descendre, de t'ouvrir la porte et de te sourire, avec ses trois pièces dans la main.

Mais alors ce qui est magnifique quand même et c'est pas le pire des angles de cette morale, c'est que ce sont les purs produits de la société libérale, dont la seule vocation est de faire du pognon et de médire de tous les fonctionnaires de la terre, qui s'offusquent de la perte de leur monopole et de cet espèce de diktat qu'ils infligent depuis trop longtemps aux gens pressés, aux noctambules et parfois même aux paumés.

Bref, il a raison mon taxi. Ce gouvernement, c'est une honte ! A sa place, j'aurais laissé s'installer Uberpop et j'aurais même proposé à son cousin d'Afrique de venir lui donner un coup de main...

Au fait, j'ai un autre souvenir. Un soir d'hiver dans les années 2000, j'étais piégé avec mon ami Yves à la sortie du Stade de France. Il était une heure du mat' et le dernier RER avait filé. Nous avons appelé tous les taxis de la capitale, pas un n'a répondu... Nous sommes rentrés de Saint-Denis vers Paris à pince ! Joli trotte par ce froid début de février pluvieux....

Allez, Uber, lâche rien !



Jaco



 

lundi 22 juin 2015

Chronique d'humour du 22 juin 2015

    L'humanité à sa médaille   


Tous les gens médaillés ne sont formidables et tous ceux qui ne le sont pas ne sont pas des minables. Mais il arrive que ceux qui reçoivent une distinction, telle que cette médaille d'or du ministère de la jeunesse et des sports, la méritent amplement. Henri est de ceux-là. C'est en tout cas l'avis que je partage. Et pas seulement qu'avec moi...

En bon « brasséniste », les médailles ne sont évidemment pas ma référence. Elles ne sont pas plus crédibles pour déterminer la qualité d'une personne, que le port d'une breiltling ou la possession d'un 4X4 allemand. Ce serait même -la médaille, la montre et la bagnole- une sérieuse alerte au sujet du récipiendaire. Toutefois, je le reconnais, pour avoir tant écrit, tant donné à mes « canards » je mériterais sans doute les palmes … académiques. D'ailleurs ne rigolez pas, je me souviens qu'un collègue (en général on met excellent devant, mais celui-ci était fort moyen) m'avait proposé de mes les faire octroyer. C'était quand même gentil mais je lui avais suggéré de bien s'en garder.


Henri, dans son discours devant un parterre d'amis -je n'ai pas repéré trop d'intrus parmi les 150 présents- usa de cette vieille métaphore de la « médaille en chocolat ». Selon lui, ce sont Marie, Papou, Danièle, Marion, Vincent et quelques proches qui l'ont transformée en or. Peut-être, mais bien entouré, bien secouru dans l'éducation et dans l'amour, un type dépourvu de tripes et de conscience, demeure éternellement quelconque ou... quel con !

Je ne prétends pas qu'une médaille ne vaut rien. Je dis qu'elle ne veut rien dire. Il y a des types, des tas, des tonnes qui sont allés sur la lune, qui ont inventé la machine pour aller sur la lune et d'autres qui se sont faits les couilles en or en vendant des morceaux de lune... Cela fait des gens qui ont réussi, tant mieux. Ça ne fait pas pour autant des gens bien.

Je suis pour les médailles, parce que Henri l'a eue. On n'est pas complètement les mêmes, sous certains aspects on n'est pas du tout foutu pareil. Dans la vie, que l'on a entamé chacun de son côté, lui chez les voyous de la Loube, moi parmi les paysans tarnais, -lui pour Toulon et moi pour Castres !- nous n'avons pas eu les mêmes codes. Et pourtant je pense que nous avons eu de belles conduites. Comme le chantait -encore- Jojo de Sète : « on n'a pas pris le même chemin, mais on cherchait le même port. »

Et je dis ça avec une humilité infinie -celle qui nous rapproche encore- parce que je me sens tout petit, réellement, lorsque je mesure ce que ce type (Mondino) a pu dispenser d'amour, de réconfort ; le temps qu'il a passé -bien au-delà des 48 heures hebdomadaires réglementaires-, à prendre les gamins par les sentiments en usant d'humour et d'amour pour toujours trouver la faille et la solution. Même le sale gosse que l'on a envie de gifler ou de laisser choir -et déchoir-, il allait le repomper au plus profond des âmes enfouies et que l'on croyait parfois perdues.

Nous avons tous connu un gamin de divorcés complètement paumé, un enfant des quartiers totalement taré, un jeune en révolte irraisonnée... Qu'avons nous fait ? Lui il se les est pelés. Et je ne vous parle pas des cassos, des drogués de la première heure, des malades et des blessés qu'il a récupéré sur le bord du terrain. Qu'elle aurait été la vie de Guillaume, grand paralysé du rugby, sans Henri ? Pas la même, soyons-en persuadé...

J'écrivais sur le site du Comité Côte d'Azur dont il m'a confié -provisoirement- les clés, que plus que des sports, c'est de la jeunesse qu'il méritait l'honneur. Il fit bien quelques « boules » entre Delangre, Bon Rencontre, Mayol et Félix-Rougier ; il s'offrit de belles Tournées avec les Cigalons ; le « cono » avec ses potos de la réserve valettoise et des merveilles avec les cadets du RCV qu'il amena découvrir les Suédoises avant l'âge et les Galloises pour s'en guérir... Il préside aussi le Comité de rugby le plus entreprenant, créatif et prolifique de France au point de susciter jalousie et agacement.

Mais je le maintiens, si le sport et même le rugby -qui est sa vie, ses jours, ses nuits- se seraient possiblement passés de lui, je soutiens que les enfants, les ados particulièrement et les hommes qu'ils sont devenus, n'auraient pas été les mêmes.

Je sais qu'il y en a derrière moi qui se marrent et me suspecteraient bien d'allégeance. Me suggérant peut-être qu'il ne fait rien pour rien et que derrière l'altruiste se planque un opportuniste. Je l'ai entendu, ça me désole, mais qu'importe ! Je suis fier d'être ami avec Henri Mondino et d'avoir sa confiance. J'aurais pu évoquer ce qui nous sépare, mais il sera bien plus rapide de rappeler ce qui nous uni : passion, humanité, mémoire. Plus un joli grain de folie...

Avec ça on n'a plus besoin de grand chose pour voyager.

Jaco