lundi 27 avril 2015

Chronique d'humour du 27 avril 2015

      Les vaches ou Beyoncé ?      




CETTE semaine encore, ma jeune belle-soeur demandait à la sienne -de soeur, la plus vieille- qui se trouve être la mienne -de femme- (mais c'est dans les vieux pots...), si elle ne redoutait pas d'aller se perdre au fin fond de l'Aubrac (!) ?

Je crains que ce ne soit pas la dernière -fois qu'on lui pose la question- ! Et en plus, elle a dit ça avec des accents profonds, déchirants même, de sincérité : « tu es sûre que c'est vraiment ce que tu veux ? » l'interrogera-t-elle sur ce ton éternel, indémodable des soaps américains des années quatre-vingt dix, remastorisés à la sauce marseillaise, dans l'émission phare de FR3, Plus belle la vie, ce produit sidérant de l'intelligence créative.

J'aime beaucoup ma belle-soeur, depuis toujours et ce, malgré la fascination qu'exerce sur elle cet espèce de mélodiste à deux balles qui à fait des restos du coeur, une table étoilée pour le restant de ses jours. Elle lui demanda cela avec la même gravité que si elle avait décidé de rentrer dans les ordres, ou d'entamer une carrière à la police municipale de Saint-Tropez, sous l'autorité de l'adjudant chef Cruchot.

Bien qu'ayant passé la quarantaine cette célibataire endurcie mais érudite -elle renforça sa culture générale et ses lettres classiques dans les catalogues des 3 Suisses- s'étonne que l'on puisse vivre à moins de vingt mètres d'un magasin de prêt à porter et d'un salon de coiffure... Dans mon élan j'ai failli, me mêlant d'une conversation qui ne m'était pas destinée, lui rappeler que désormais avec internet on pouvait vivre au bout du monde comme sur la place Wilson à Toulouse et que l'on pouvait même trouver en ligne, les fameux 3 Suisses.

Mais ce que ma prévenante belle-soeur tenait à mettre dans la balance d'une telle mise à l'index, c'est l'absence de rapports humains. C'est vrai que là-haut, même les hommes sont des bêtes. Et que rien de dépasse dans l'absolu et le sublime, une conversation de fond avec une vendeuse de produits cosmétiques et une bonne soirée acide et fumeuse dans une boite de nuit du département du Tarn dont on sait à quel point il est bien plus évolué que ces dégénérés de Lozériens...

Si cette conversation m'avait un tant soi peu concerné, j'aurais ajouté qu'on ne devait pas forcément moins bien s'amuser à La Rosée du matin qu'au Bakardy, à LesKale ou au Bimbo jet ! S'amuser étant de ces vocables génériques et sans fond qui peuvent tout aussi bien signifier boire, danser, fumer, se droguer, baiser et... se faire chier sans même s'en rendre compte !

Non, je l'aime beaucoup la soeur cadette de mon « vieux clou » et je ne peux décemment lui reprocher d'avoir tout tenté pour la secourir avant qu'elle ne soit définitivement exclue, mise au ban de la société évoluée et tellement attrayante, je devrais dire... brillantissime.

Je disais qu'elle n'était sans doute pas la seule à décréter qu'un départ à Nasbinals, au fin fond de la Lozère, constituait un douloureux exil sans retour, ni lendemain. Un enterrement vivant. Une lapidation morale. Une fin brutale quoi que pouvant s'éterniser, d'ennui en sourdes souffrances.

Je ne peux m'en étonner et j'en attends encore, lorsque je sais combien une écrasante majorité de notre bon peuple est incapable de contempler un ciel d'orage, un vol d'oiseaux de passage, l'éclosion d'une grappe de fleurs. D'ouvrir un livre... Et qui préfère ralentir sur la voie opposée pour admirer de prés un bel accident, regarder un match de foot ou une émission de dégénérés qui cuisinent, chantent ou courent, mais qui feraient sans doute aussi bien s'ils interchangeaient leurs spécialités.

Je ne suis pas surpris que cette solitude effare lorsqu'ils sont en recherche permanente de voisins à qui coller, de queues de bagnoles vers les supermarchés, de queues de caddy au supermarché, de queues de supporters à la porte des stades, des queues, des queues, rien que des queues. Vous savez où ils peuvent se les mettre...

Pas plus que je ne trouve étrange que le silence à ce point les effraie. Eux qui écoutent RMC à tue-tête, the voice en liquette et racontent leur vie trépidante souvent en boucle et puis évidemment celle d'untel, sans oublier les aventures d'icelui et derechef...

Alors pardi, je ne sais pas si elle m'accompagnera volontiers mon épouse qui découvrit le plateau d'Aubrac, apparemment sans trop s'en lasser, en 1977 ! Mais ce qui est avéré, irréversible, inaltérable, c'est que moi... j'y monte. Ne serait-ce que pour ne plus subir les cours de philo de la coiffeuse et les agressions de Beyoncé par la fenêtre des voisins et du Pilou-pilou, les soirs de grand mistral.

A Nasbinals, je n'ai jamais rien entendu de plus beau que le chant du silence, les aphorismes de la brise et les sobres déclarations de vaches inspirées. Et si jamais quelqu'un me manque, je prendrai la voiture, l'avion, le train. Ou je lui écrirai... Les snoc ne sont pas encore montés, mais l'ADSL... si !

Jaco 



 

dimanche 19 avril 2015

Chronique d'humour du 20 avril 2015

           Au gay, vive la rose...           


C'est le début de l'abstinence chez les mâles. Et la fin de l'abstention chez les femmes. C'est même quasiment un plébiscite à la Poutine. 100 % d'entre elles, affirment avoir été victimes de harcèlement dans les transports en commun. Et c'est forcément vrai puisqu'ils l'ont dit à la télévision et que cela a été repris par 20 minutes et même dans l'Express. Et si c'est dans l'Express...
De là à prétendre que 100 % des hommes sont des harceleurs, sous entendu des cochons, des malfaisants, des délinquants, il n'y a qu'un pas. Pourtant, il me semble que lorsque j'étais gamin, dans le bus, c'était plutôt les filles qui se frottaient contre moi ! Mais à mon âge, maintenant, la mémoire...
Et quand elles parlent de harcèlement, les fameuses 100 %, c'est des choses parfois terribles. Insoutenables à entendre. Il y en a -des hommes, surtout des jeunes- qui leur parle dans le métro et même, rendez-vous compte, certains vont jusqu'à les regarder. Et un coup d'œil, je ne sais pas si vous avez eu la malchance d'en recevoir, ça peut faire très mal.
En revanche lorsqu'elles se baladent à moitié à poil dans la rue ou dans des tenues qui souvent sont bien plus indécentes que la nudité, là elles ne harcèlent personne !
Mais moi, ce qui m'étonne le plus dans les 100 %, c'est que toutes se plaignent d'avoir été victimes de ces grivoiseries typiquement masculines, voire machistes. Parce que j'en ai vu, dans mon hypermarché, naguère, qui ne semblaient pas tellement traumatisées lorsque leur poissonnier leur présentait leur plus belle queue de lotte dans un clin d'œil entendu ; ni même fortement humiliées, lorsqu'elles faisaient renouveler à l'envi leurs prescriptions chez le kiné aux mains magiques...
Et j'en connais un sacré paquet, pour qui ce fut absolument inespéré d'avoir été une seule fois harcelées. Même pas des morts de faim. Sans doute s'agissait-il de sacrés miros. Parce qu'entre l'âge, les formes et l'odeur, je dois reconnaître, moi qui ne suis que presbyte et encore, occasionnel, qu'il y a bien 80 pour cent que je me garderais bien de harceler. Etant entendu que pour les vingt autres, je m'abstiens également de toute manifestation trop ostensiblement admirative. Il y a un temps pour tout et on peut bien attendre d'être rentré à la maison !!!
Mais soit. Il faut vivre avec son temps. Et puisque les voyeurs ne sont plus en cour, à bon entendeur, salut ! Je vais me faire beaucoup plus circonspect que je ne l'aie jamais été. Ainsi, lorsque je rentre dans une boutique, un parking, au cinéma, dans un local quelconque, j'éviterais désormais de tenir la porte à une dame et je ne parle même pas d'un enfant, car les suspicions de pédophilie sont plus redoutables encore. 

Du reste, dans un compartiment où figurent des femmes, je renoncerai à pénétrer, car ma présence pourrait être mal interprétée. Et puis, vous savez ce que c'est, un regard est si vite parti. Vous saluez par inadvertance une pauvre dame de quatre vingt deux, vous assortissez cela d'un sourire compationnel et toc, vous vous retrouvez en cabane. C'est trop bête.
C'est un peu comme quand vous prenez la bagnole et qu'au bas d'une grande ligne droite en descente, malencontreusement limitée à 30 à l'heure, vous commettez l'irréparable, un moment d'égarement criminel et vous foncez à au moins 40 ! Et flash... la sanction tombe !
Enfin, revenons-en à nos nichons... oh ! pardon, à nos saintes nitouches. Je ne vois qu'une solution pour mettre un terme à ces insupportables agissements. Au départ c'est un peu dur, mais on s'y fait très bien : il faut légaliser le mariage gay.
Ah ! On me dit que c'est déjà fait. Voyez, on a beau dire, ces « socialos », quels visionnaires tout de même...
Jaco

lundi 13 avril 2015

Chronique d'humour du 13 avril 2015



           Evasion manquée !             





Vous savez, j'ai beau dire, je suis quand même content d'être là. Mars, avril et mai, on appelle ça le printemps je crois, est la saison privilégiée sur la côte varoise. On y mesure toute la douceur de vivre, on la savoure et parfois, c'est bien le problème, on l'érige en priorité, en condition, en nécessité absolue.

Quand je parle, de problème, je parle du mien. De cette incapacité à partager, à concevoir même, cette « philosophie » qui consiste à dire -mais pire parfois à le penser- que s'il fait beau et que la paye tombe, tout le reste n'a strictement plus la moindre importance. J'aurais pu ajouter « si le RCT gagne ! » mais là, pour de bon, je m'en suis lassé... 
 

Cela compose, à mon grand désarroi, cette population pourtant disparate, mais terriblement soudée dans la superficialité, qui ne se reconnaît que dans l'astre solaire et ne se préoccupe que de lui. L'autochtone s'y identifie au point de se croire rayonnant. Bronzé, toujours à la pointe de la mode, dans l'audi aux vitres fumées, les ray-bans légèrement tombantes sur le nez pour mater les nanas et laisser s'échapper vers elles un oeil de velours. Ou, si c'est une femme, les lunettes noires bien remontées pour faire semblant de ne rien remarquer, le cul bien coincé dans le 4X4.
Bref, j'aime bien le soleil aussi, dommage qu'il y ait tant de snocs qui tournent autour. D'autant que le froid et la pluie, les nuages et la foudre sont tout aussi admirables, en tout cas estimables.
Mais où voulais-je en venir ? Ah oui, je suis content d'être là. Mon épouse fait le plein de vitamine D, profite de ses enfants, petits enfants. Et j'en fais de même avec le plus vif plaisir...
Mais je serais quand même mieux là-haut. A 1200 mètres, où on se pèle encore abondamment le jonc, qui d'ailleurs est tout riquiqui sous la couche de glace. Sérieux, il fait encore vraiment frisquet la nuit - même le jour- et il va sûrement encore bien pleuvoir et qui sait (?) reneiger. A Nasbinals où il y a moins de soleil à cette époque-ci, mais aussi, mécaniquement, beaucoup moins de snoc.

Cette année était sacrifiée, mais ne je n'imaginais pas qu'en 2016 j'aurais encore à prendre la peine de faire croire que j'étais content d'être là. Nous avions, pour poser la première pierre du buron, juste à vendre notre maison de Cuers. Une formalité. Car, à part des murs d'un mètre et un toit de lauzes, elle a tout. Elle est spacieuse, sobre et confortable, au calme total, loin des voisins qui gueulent et des voies de circulation qui puent, polluent et pullulent.

En pleine nature, mais à cinq minutes à pieds du centre du village. A vingt deux bornes de Toulon, de Hyères, de la mer et même de Brignoles, c'est dire ! Et puis, chose exceptionnelle à cet endroit, un terrain de 1000 mètres, plus 500 mètres de zone verte dont on a la jouïssance et un petit ruisseau qui passe en lisière, descendant tranquillement des barres de Cuers toutes proches. Un ruisseau parfaitement inoffensif et dans lequel on pêche vairons et gardons à la fin du printemps...

Sans doute imaginez-vous, de bon droit d'ailleurs, que tous les acheteurs putatifs de la périphérie se sont rués vers nous, nous bousculant au passage et à l'occasion pour entrer les premiers. Que nenni ! nous n'avons pas mis la piscine... Vous vous rendez compte ! Et en plus y a le ruisseau...

Oui parce que s'ils n'ont pas un truc carré, bleu fluo bourré chlore et autres produits chimiques, ils n'aiment pas l'eau. Ils en ont même carrément peur ! Bouhh vous êtes en zone inondable !!! Ben, comme tous ceux qui vivent non loin d'un ruisseau, d'un fleuve, d'une mer ou d'un océan. Ce qui représente quand même plusieurs millions de gens qui ne se réveillent pas à quatre heures du matin en train de flotter sur leur lit, voguant vers les côtes africaines ou les bouches d'égout.

Le Meige Pan ça fait longtemps qu'il serpente sur sept kilomètres, alimenté de sources et de ruisselets. Bien avant peut-être l'arche de Noé, le déluge et le radeau de la Méduse. Et il n'a jamais débordé. Il n'y a même jamais pensé...

Mais non, ouh là là là, avec toutes ces inondations !

Donc plutôt que de profiter d'un superbe ruisseau paisible et inoffensif, ils préfèrent aller investir en s'accoudant, pour le même prix, à l'autoroute -parfois en stéréophonie avec la voie ferrée-. Remarquez c'est commode pour étouffer le bruit des morpions qui braillent en plongeant dans les 50 m3 de flotte javellisée ; pour diluer les sons de télévisions, de musiques indigestes et de discussions débiles qui s'échappent des fenêtres et des jardinets des six voisins qui ont construit a peu prés sur le même lopin de terre...

C'est embêtant. Les gens craignent davantage la douce mélodie d'un joli filet d'eau qui défile en désordre dans le lit douillet d'un ruisseau, que le flot de bêtise qui déferle en permanence du voisinage. Je m'en moquerais bien une dernière fois, si cela ne constituait par un nouvel obstacle à ma tentative d'évasion...

Jaco 



dimanche 12 avril 2015



Il vous faut un beau chou de Milan. Mais avant de prendre la route vers le nord de l'Italie, vérifiez que vous n'en avez pas un qui a poussé subrepticement dans votre jardin. Sinon vous pouvez également tenter votre chance sur le marché le plus proche.Cela peut représenter un gain de temps et des économies substantielles.
Bon, pour ne rien vous cacher on sort un peu de la saison. La production abonde en hiver et la consistance légèrement... redondante de la recette, incite naturellement à une consommation hivernale. Mais vous disposez encore d'un bon mois (mai), sans quoi vous faites un copié-collé sur cette page et vous la rangez pour la fin de l'année...
C'est pas tout ça, si on fait que parler, les choux ne seront jamais prêts ce soir.
Effeuillez donc le : je t'aime, un peu, beaucoup, à la folie... A « pas du tout », arrêtez tout...
Je préconise, d'effiler avec un couteau, la côte un peu épaisse à la base de la feuille. Surtout pour les premières, les plus grosses et vertes.
Donc, vous aurez remarqué, on dépiaute le pauvre bougre. Je sais qu'en Auvergne et ailleurs, ils conservent la bestiole intégralement et dans une terrine, lui glisse de la farce entre les feuilles. D'autres creusent... Enfin chacun sa vie.
Vous aurez, ça me va bien, une petite vingtaine de feuilles, plus le cœur. Dans un gros faitout, vous les ébouillantez sans les laisser fondre. Commencez par le cœur coupé en quatre, puis une minute après les premières feuilles et enfin encore un minute vous rajoutez les plus jaunes et tendres. Encore une minute de cuisson et, avec une écumoire, délicatement vous posez cela dans un égouttoir quelconque.
On va les laisser refroidir. Et ça tombe bien, parce que je vous signale, vous n'avez pas commencé la farce, ni la sauce. Vous seriez pas un peu à la bourre des fois ? Allez hop, arrêtez de discuter …
Un cul de poule (bien propre quand même) ou une bassine, ou un
récipient. Prenez de la chair à saucisse de Conquet. Vous n'en avez pas ? Normal, je lui ai demandé de m'en fournir, mais c'est presque aussi dur à obtenir que de la cocaïne. Essayez de trouver de la saucisse de Toulouse mangeable. Bon au pays du RCT c'est compliqué. Non pas le mangeable, je parle de Toulouse !
Mettez-en un petit kilo. Vous enlevez le boyau et vous la fractionnez autant que possible. Moulinez grossièrement du pain rassis (s'il est déjà assis, pas la peine de le faire lever pour qu'il soit rassis...). En volume ça doit donner le double de pain par rapport à la saucisse. J'ai bien dit en volume. Ne m'y mettez pas deux kilos de pain. Sinon, je vous avertis, moi j'arrête tout, hein...
Ensuite huit œufs. Une bonne persillade avec pas mal d'ail, une pincée de sel raisonnable (la saucisse est salée) et du poivre raisonnable aussi (la saucisse est poivrée). Et remuez tout ça allègrement, jusqu'à ce que la pâte soit homogène. Oui, je sais ça colle et ça vous gêne. Qu'est ce que vous voulez que je vous dise, moi ? Vous n'avez qu'à faire un aïoli ! ( je déconne Marianne, le tien était superbe...)
Il ne vous reste plus qu'a vous laver les mains. Non, c'est pas la peine vous allez vous resalir dans deux minutes ! J'espère que vous avez prévu un plat assez vaste pour contenir tous ces adorables petits choux.
Ah, en passant allumez un peu le four, sur 180°. Sur un linge quelconque (mais propre aussi) allongez lascivement votre première feuille. Au creux de votre main faites une boule de 50 grs environ de farce. Roulez ensuite en rabattant les bords (c'est plus facile à faire qu'à expliquer, mais on va pas se prendre le chou.) L'opération s'achève lorsque vous n'avez plus de feuille ou de farce. Et si vous avez eu juste assez de l'une pour remplir les quatre quarts du cœur qui vous restent et que vous pouvez ficeler pour qu'ils ne se démolissent pas au four, c'est que vous avez l'instinct du cuisinier …
Une fois l'alignement parfait, mouillez avec un demi litre d'eau salée. Il m'arrive de rajouter de l'extrait de soja, mais c'est personnel (et j'en fais couler dans à peu près tout...) Glissez votre plat au four.
Tout va bien jusque là ? Tant mieux parce que c'est terminé. Ou presque.
Dans un wok (ou faitout) faites revenir à l'huile d'olive, trois oignons moyens que vous aurez pris le soin d'éplucher même si ça vous fait chialer. Faites les revenir -si jamais ils ont tendance à partir- avec quelques grains d'ail écrasés, puis faites fondre cinq à six tomates
moyennes coupées en petits dés. Ajoutez un bon peu de piment d'Espelette en poudre (attention ça pique) ou du poivre pour les traditionalistes, deux belles pincées de thym et du sel (modérément) si vous avez déjà assaisonné l'eau dans lequel vos paquets baignent à l'heure exacte où je vous parle.
D'ailleurs cela fait une demi-heure. Il est temps de recouvrir vos petits choux avec cette sauce. Faites en sorte qu'il y en ait assez, mais sans excès non plus. Il ne faut surtout pas que ce soit noyé, mais ce ne serait pas bien joué de les laisser trop au sec non plus...
Faites les cuire une heure en les recouvrant d'une feuille d'aluminium (toujours pour lutter contre la sécheresse). Puis une fois éteint, vous pouvez les laisser récupérer paisiblement dans le four.
Et ben quoi ? Qui c'est qui disait que c'était compliqué ? Les choux farcis comme Jaco, c'est de la rigolade...
Maintenant est-ce qu'ils seront bons ? Zat hisse ze couechtione (pour les non anglophones : telle est la question).
A bientôt pour une autre recette. N'hésitez pas à nous faire part de vos expériences.
Et si vous avez l'intestin grêle et orageux, avec le chou, attention au tonnerre...

lundi 6 avril 2015

Chronique d'humour du 7 avril 2015



Internet ou... pas net 
 


UN petit mail de temps en temps, y a rien de mal. Après cinq années derrière les fourneaux, je me suis pourtant restreint. Remarquez, tant mieux, car lorsque j'étais devant les journaux, à Var Matin, j'en abusais un brin. C'est humain, il fallait bien passer le temps ! La plupart préféraient le poker en ligne. On m'a même affirmé que d'autres s'égaraient sur des sites pornos. Et là, certes je n'ai jamais été très confraternel, mais je m'interdis néanmoins de l'accréditer. En même temps, lorsqu'on est capable de jouer aux cartes et de l'argent au boulot en sirotant une « 1667 » je ne vois pas ce qui nous empêcherait d'aller visionner une turlute assortie d'une double pénétration en direct !!!

Mais tout cela n'est rien, car depuis que j'en ai terminé avec les cadences infernales et que je me reprends à naviguer sur le fil du net (ou du pas très... net), je me suis rendu compte que les types de messages avaient beaucoup évolué. Enfin dérivé. Déliré. Divagué...

Il semblerait, notamment, que l'alternance de 2012 ait eu du mal à passer, chez ces grands démocrates s'apprêtant à se rassembler sous la bannière des Républicains. Il me tarde de voir Sarko dans le costume de Reagan. Ça va jouer de l'accordéon sur les talonnettes. Talonnettes pour être vrai...

Donc, qu'ils plaisantent avec Hollande ne me dérange pas... Qu'ils le présentent en ravi de la crèche, ridicule sous une toque en poil de quiqui d'ours, ou trébuchant sur n'importe quel tapis, si ça les amuse... Ce n'est évidemment pas respecter ceux qui n'ont pas du tout la même image, mais ça ne prête pas à grandes conséquences. Le plus redoutable ce sont ces messages anonymes -qui remontent souvent à plusieurs années, parfois dans un esprit très 39/45 - et dénoncent tout et n'importe quoi, dans le seul but de déstabiliser les plus fragiles, d'instiller une dose de calomnie -parfois une forte dose- dans l'esprit de pauvres gens qui puisent leurs seules informations dans les mails qu'ils reçoivent d'on ne sait où, sur les réseaux sociaux et, pour les plus « évolués » au 13 heures de TF1. Ils ne lisent jamais de « vrais » journaux, n'écoutent que NRJ ou RMC et n'ont plus ouvert un bouquin depuis la cinquième !

Alors, ils le savent, les abominables symptômes qui hantent les boites crâniennes notamment côté front. Ils peuvent irriguer les cerveaux anémiés et faméliques des pauvres types qui à peine débarrassés des toiles d'araignées qui colonisaient leur plafond au bon vieux temps du communisme totalitaire, se jettent dans les griffes acérées de la bête immonde du national populiste vert de gris. C'est qu'ils aiment ça, les snoc ! Enfin, c'est surtout qu'y a que ça qu'ils saisissent...  euh... un peu quoi ! « Tout ce qu'on sait, nous -qui disent-, c'est que des arabes y en a trop et que nous on veut plus payer pour eux... » Et vlan. Un bulletin pour Marine, un !

Vous me direz que Taubira en singe, Najat Belkacem voilée, la "juive de Valls" et j'en oublie d'au moins du même niveau, ce n'est plus Bleu Marine. C'est Chemise Noire. C'est encore plus à droite. Si, si, c'est possible ! Bloc identitaire, Riposte laïque, Résistance Républicaine, Français de souche, Civitas (Intégristes catholiques), sont autant de mouvements plus ou moins légaux, animés par des illuminés capables de tout car désespérés et probablement malheureux, qui répandent la méchanceté, la violence sur une toile de plus en plus souillée et perméable à la bêtise et la manipulation.

Parfois c'est un peu plus subtil. Un diaporama parle de paix et on voit une croix ; de France et on voit Charles Martel ; de trahison et on voit Hollande, de totalitarisme et on voit Valls, ensuite c'est le tour de Taubira, Najat … Jusqu'à ce qu'apparaisse Wolinski et cet incroyable message : « Je suis Charlie ». Ah ! les vicieux...


Ces beaufs, ces menteurs, ces ensorceleurs qui font tourner leurs mails populistes et putrides sans que jamais un seul ne soit signé, assumé et que l'on puisse ainsi les attaquer ou, à tout le moins, leur répondre.
Vous ne vous prêtez pas à ce jeu, j'espère ? Drôle de jeu dont le seul objet est de dresser les « bons » Français contre les autres. Ces salauds d'élus européens ou sénateurs, de fonctionnaires, d'arabes, de franc-maçons, de sémites et de Rmistes qui gâchent la vie des vertueux entrepreneurs. De tous ces beaux libéraux qui appellent leur maman, parce qu'on veut leur faire payer des impôts en rapport avec leurs gains parfois indécents...


Vichy, les crevures qui envoyèrent tant de gens se faire gazer, torturer... ça ne vous a pas suffi ? Il vous faut quoi pour comprendre qu'internet est devenu le refuge de tous les lâches qui manipulent aujourd'hui, recruteront bientôt et marcheront au pas de l'oie ? Mais qui, en attendant, sont hors la loi, au même titre qu'un vulgaire djihadiste....

Alors je le dis et le recrie. Tendrement vers ceux que j'aime : cessons de véhiculer ces insanités. Même ceux qui auraient aimé un autre résultat en 2012. Soumettons-nous à la démocratie, puisqu'on n'a encore rien trouvé de mieux et surtout patientez... vous n'en avez plus que pour deux ans ! Mais pitié, par un dépit que certains croient peut-être légitime, qu'ils ne se fassent plus les complices de l'ignominie, de la lâcheté, de la forme la moins évoluée, la plus pernicieuse et destructrice, de la perversité. Personne n'est contraint d'aimer. De respecter, si !

Et ceux qui n'ont que le mot « valeurs » en bouche, en fassent usage ! En y rajoutant un peu d'intelligence, afin que cela cesse de n'être qu'une valeur... de gauche !

Jaco



Le bonheur c'est ici...


Si par inadvertance vous avez manqué les Victoires de la musique classique, égarés avec les neuneus de Joséphine Ange Gardien ou les corniauds de Top chef, je vous offre une séance de rattrapage. Vous ne la méritez pas mais, on ne se refait pas...

Si vous voulez connaître ce qu'est vraiment la puissance de l'homme et la force du bonheur, allez vous balader "dans le vieux  parc solitaire et glacé" avec Philippe Jarrouski cet immense contre-ténor qui revisite le Colloque sentimental de Verlaine mis en musique par Léo Ferré.
Un grand, un intense, un incommensurable moment dont vous aurez peu de chance de profiter sur les réseaux sociaux ou par mail avec les « identitaires ».
"Qu'il était bleu le ciel et grand l'espoir...."
https://www.youtube.com/watch?v=J6GDkRNK95E