Chroniques 2014


Chronique d'humour du 31 décembre 2014  




    La French... ouille !           
POUR ces fêtes nous avons fait des folies. Nous nous sommes payés une séance de cinématographe. Bon, je le concède ce n'était pas la première. Nous avions déjà passé deux heures en salle obscure cet été avec le pôvre Clavier -pas si mauvais !-. Le cinéma, j'aime. Mais par luxe. Non par habitude. Et à Toulouse. Quand je retrouve ma ville, celle dont je partage le goût et les couleurs...
Comme souvent nous optâmes pour une nouveauté : La French ! Ben si, c'est nouveau. Ça fait pas plus de trois mois que c'est sorti ! Vous savez, nous, à la téloche, on a une certaine pratique du réchauffé. Cette semaine on a vu French... Cancan avec Gabin !
Marie aurait préféré le truc des sourds-muets là, mais bon moi les handicapés ! J'en vois assez tous les jours en wolksvagen, sans aller me taper le langage des signes et les larmes faciles pendant deux heures ! Notez-bien, cette fois, j'aurais dû la suivre...
C'est pas tellement qu'elle me faisait la gueule au générique. C'était plutôt moi qui avait la pigne. Parce que j'ai beau ne pas aimer Marseille -sa Canebière, son Vieux Port, la Timone et horreur suprême, le Vélodrome-, cette côte Méditerranée et ses joyeux
à-côtés (!) et donc tout connaître de ses avanies, je n'arrive pas bien à m'y faire. Pourtant, jeune journaliste inoffensif, les Corses et les Ritals je les ai bien pratiqués et ils m'ont bien fait chier aussi. Pas au point de me plomber, certes, mais d'user mes artères un peu plus vite que nature, sans doute. Calabrais, piémontais, napolitains, ajacciens ou je ne sais quoi d'autres ; maires, présidents de club ou confrères, ils ne se génèrent pas pour m'adresser quelques insultes d'intimidation et le fameux « maintenant, tu t'arrêtes... » qui m'a toujours bien « amusé » !
Contrairement à beaucoup trop de monde à mon goût, ils ne m'ont jamais subjugué. Je n'aime pas les voyous. Qu'ils portent un flingue, une robe, un ballon ou un stylo. Et je me fous bien de savoir quel est leur rang dans la hiérarchie. Un voyou est un voyou.
A contrario, je n'ai guère d'idoles. Peut-être Louise Michel pour son combat de communarde. Et Pierre Michel pour sa lutte obstinée contre le banditisme. Seul le courage est admirable... Le juge n'était pas le fils de la militante mais cela aurait pu se faire tant leur quête de justice peut se recouper. Et puis pour le clin d'oeil, l'un et l'autre ont perdu la vie dans cette satanée ville de Marseille. L'une d'un petit froid, l'autre d'un grand bang.
Le face à face du juge Michel et du truand Zampa est un bon moment de cinéma (si seulement nous avions pu en rester là !). Dujardin, tellement peu à mon goût dans «  The artist » -encore un registre de sourd-muet- assure dans un rôle certes sans danger (contrairement au héros incarné) tout comme son rival Lellouche, convaincant dans l'évocation d'un maniaco-criminel insupportable.
Qu'y apprend-on ? me demanderez-vous. Pas grand chose, si l'on considère qu'effectivement, contrairement à ce qu'on a pu penser ces dernières années, tous les voyous ne sont pas de droite. Il n'y a qu'à voir comment l'ancien maire de Marseille (mais était-il de gauche ?) fraya avec ce milieu dont il devint d'ailleurs bien plus l'un des parrains que l'un de ces malheureux filleuls. Dans l'autre camp, nous avons eu quelque chose de vaguement approchant à Toulon...
On n'y apprend rien, puisque, à Marseille et dans sa région à cette époque, il n'échappait à personne que la police recelait une proportion indécente de délinquants. Politiques complices ou bienveillants, fonctionnaires corrompus, commerçants lâches, population servile, ce film regorge de pléonasmes et de poncifs, pourtant, il fonctionne.
Depuis des années le pauvre Jaco vous explique à quel point la quête d'argent est une véritable saloperie. Et cela vous énerve tellement que vous n'êtes sans doute plus qu'une poignée d'honnêtes gens à justifier la persistance, l'obstination, de cette lutte -et cette lettre- confidentielles. Elles le sont certes et le resteront (confidentielles) tant que vous n'aurez pas eu l'envie - le courage - de dealer cela à vos amis, sous le manteau, comme une dose d'héroïne. Cela coûte bien moins cher, mais je vous assure que cela vous donne une sacré pêche.
Se raser le matin en se disant qu'on va faire du fric, que l'on va enfoncer un collègue de travail et prendre du galon, qu'on va remporter un marché, ou devenir président de la République, c'est laid. Parce que cela fait appel aux pires instincts de prédation qui réduisent sans cesse l'homme au rang de l'animal. On reconnaît d'ailleurs aisément les assoiffés de pognon à leur étroitesse intellectuelle et à leur démarche de cowboy. Cela participe surtout de la même abjection, celle qui consiste pour les mafieux de Marseille et d'ailleurs, à empoisonner les jeunes gens et à livrer des gamines en pâture...
Bon d'accord, Gaëtan entrerait dans ma piaule, là maintenant, en défonçant la porte du pied et me jetterait une valise avec 100 petites patates je les prendrais sûrement... (1). Mais il faut me comprendre ! J'ai un buron à construire et c'est juste ce qu'il me manquait. Et puis après, promis, vous n'entendrez plus jamais parler de moi.
Quand le caïd repartirait au volant de son audi, je lui ferais quand même un doigt -après m'être assuré qu'il ne me verrait pas-. Parce que moi, c'est le juge Michel que j'aime ! Il roule en citroën...
Passez de simples fêtes de fin d'année...
Jaco
(1) Non là,vraiment, je déconne ! Je préfère encore mourir à Toulon...

 Chronique d'humour du 23 décembre 2014 


Le père Noël est une dorure...

JE vais vous éviter le coup du « Je hais Noël » à la manière de « Je hais le dimanche » de Gréco ou « je hais Orly (le dimanche aussi) » de Bécaud. Mais contrairement à mes précédentes célébrations de la nativité, je me montrerai peut-être un peu moins béat, avec cette mine d'ange qui pisse dans les limbes sans s'étonner que ça ne retombe jamais sur la tête de quiconque.
Noël est d'une utilité reconnue publique comme une source de l'Aubrac. Il resserre parfois les hommes qui se sont éloignés pour quelques futilités et même les coeurs, quoique ces derniers aient tendance à se durcir inconsidérément. Car avant, au bon vieux temps du Hamas et du KGB, on était encore capable de déposer les armes auprès du sapin, ce qui permettait aux enfants de prendre... la relève. Non, mais sans rire, il y avait un semblant de paix. Et pour aussi fragile, brève et hypocrite qu'elle fut, elle pouvait avoir du sens pour tous ceux qui avaient besoin - qui en avait la force et la foi - d'espérer !
Désormais, il n'y a plus de trêve, plus d'œcuménisme, plus de tolérance. Car Dieu, dans son immense bonté nous a gratifié de l' islamisme sans modération, et de "Dash" qui lave plus blanc. La dèche des sentiments si vous « aimez mieux » ! Bref c'est la merde, même la veille de Noël : putain d'Adèle... Il ne reste plus à espérer que face à la barbarie de groupuscules de quelques milliers de satanistes qui filent la colique à la terre entière, le reste de la planète saura réunir, le gros colon israélien et le pauvre lanceur de pierres gazaoui ; la famille nombreuse pour tous et ce gentil petit couple de PD ; le noc au volant de sa golf ou de son 4X4 allemand et le brave Jaco...
Cela suffira-t-il a rétablir le bonheur sur terre et le nocsensus, rien n'est moins sûr ! Mais cela vaut  d'essayer même si l'on n'est pas un grand adepte du sus... Enfin je me comprends.
D' ailleurs je n'en prends pas forcément le chemin, car c'est justement au sujet de Noël que je fourbis mes flèches hebdomadaires. Non mais vous l'avez vu, l'autre gros lard sur son traineau qui parade un peu partout, à droite et même à gauche avec ses jouets par milliers ? Celui-là, il a la bedaine sans doute mieux fournie que la conscience. Parce que lorsque je parle de milliers, il s'agit davantage de millions, distribués dans un périmètre si restreint qu'il peut se permettre de passer plusieurs heures à se faire bécoter par tous les enfants nantis de l'occident. Il serait d'ailleurs un brin pédophile, le pépère Nono, que je n'en serais pas autrement interloqué !
J'ai donc vu qu'à côté des classiques légo, monopoly et jeu des mille bornes, la tablette faisait partie des cadeaux en pointe du moment. Non, non madame qui me faites l'honneur de finir l'année en ma compagnie, il ne s'agit nullement d'une tablette de chocolat. Ni même de celle, friponne, dont vous rêvez peut-être, entre le torse velu et le petit Jésus vigoureux de l'homme idéal. Ni cacao, ni abdominaux, il s'agit, pardi, de l'écran plat. Il paraît que c'est bon pour son épanouissement. Le jeu de construction en pin des Vosges ou en châtaigner de Corse, c'est nocif. Mais le petit ordinateur coréen alors, qu'est-ce que c'est bien !
J'ai même entendu un de ces pédants psychiatres prétendre que cela rapprochait le bambin de ses parents car il apprendrait à mettre le doigt sur l'écran tactile tout en sautant sur les genoux de maman. Ça vous arrive, vous, de vous poser 5 minutes pour réfléchir et d'un coup vous lever en réalisant les inepties que l'on vous assène ? Non ? Ah ! Je me disais aussi !!! Mais vous avez raison ! Vous vivrez vieux... sans vous énerver.
Les tablettes, voilà la dernière niaiserie qu'ont trouvé les asiatiques pour vous coller une pandémie ravageuse. C'est autrement plus efficace que la grippe et le frelon... Ainsi donc, on voit toutes les mamans qui ne savent généralement pas lire et moins encore réfléchir, faire la queue à l'extérieur d'un de ces magasins de banlieue spécialisés dans la destruction des livres en papier et dans la fabrication de pures illusions. Demain la tablette trônera parmi d'autres bêtises au sommet des poubelles et les enfants n'auront plus rien à bouffer avant la fin du mois. Pas même une orange.
Car le plus désastreux, ce n'est pas l'amoncellement de jouets inutiles mais bien la prolifération de cadeaux nuisibles. C'est la production, la marchandisation de produits qui n'enrichissent jamais l'esprit, mais les multinationales, les économies esclavagistes, les commerciaux et les commerçants complices et replets.
Et là où l'humanité s'honorerait d'instruire les pauvres gens, les marchands avides et monstrueux se plaisent à les dépouiller. A les avilir.
Ah ! té bo Per Noel (c'est écrit, il faut nous y faire, comme nos enfants le font sur leurs portables !) Mais tu n'es pas des nôtres. Tu es trop gras pour être honnête... Rentre chez toi, en Finlande, ou je ne sais où … en fin d'une civilisation.
Et Jésus dans tout ça ? aurait interrogé Jacques Chancel à l'époque où il nous arrivait de regarder le poste sans voir apparaître l'abominable Naguy...
Enfin bon, si j'ai l'air révolté par cet immonde qui ne tourne plus rond, je dois préciser encore une chose : le jour de Noël, je serai tout de même heureux d'offrir une mandarine à mes petits-enfants. D'abord parce qu'elles sont du jardin. Ensuite parce que je me dis qu'il y a plein de gens bien qui n'ont pas pu avoir d'enfants. D'autres les ont perdus. Sans compter ceux, les malheureux, qui n'en ont pas voulus, mais qui les aurait pourtant mérités...
Parce que c'est dans leur regard seulement, qu'on peut encore puiser une vague espérance...
Jaco

On ne va pas se raconter d'histoire, je suis très fier de vous qui avez déjà participé à la construction du buron de mes rêves, qui est aussi le vôtre.
Mais je m'aperçois que l'écrasante majorité d'entre-vous ne s'est pas encore manifesté. Et vous n'avez, ma foi, pas complétement tort : plus c'est long... Toutefois n'hésitez pas à vous manifester tout de suite après les fêtes et ses repas festifs parfois indigestes. Il sera tant alors d'investir sur la bonnes bouffes, le grand air et le bel accueil.
A moins que vous ne vouliez programmer votre découverte de l'Aubrac en 2020 !
Retenez donc ces trois principes :

- Vous vous engagez maintenant, vous ne paierez que début 2015.
- En souscrivant très vite vous augmentez vos chances de choisir un séjour dès 2016
- Si la somme de 100 000 euros n'est pas atteinte nous ne procéderons pas au recouvrement de vos promesses de dons...






Chronique d'humour du 16 décembre 2014




CELA faisait quelques bonnes piges que je n'avais pas pris la voiture pour rallier seul, le Var d'adoption à mon Tarn natal. Cela me remit en situation, lorsque je naviguais naguère, le week-end, d'un stade à l'autre, au temps où le rugby pouvait se pratiquer entre nous et à la bonne franquette, aussi bien à Auch qu'à Bourgoin. Si j'ajoute les parcours à vocation familiale que je viens d'évoquer plus haut, des kilomètres, j'en ai avalé presque autant qu'un électeur de gauche n'ingurgite de couleuvres depuis deux ans...

Qu'est-ce que vous voulez, je fais partie de ces grands pollueurs qui ont toujours aimé tenir entre leur main un volant, improprement baptisé ainsi lorsqu'on sait que dans les avions, ont appelle ça un manche à ballet (surtout quand le trafic est dense...) Enfin je me comprends ! Remarquez, j'aime la conduite plus pour les sensations qu'elle procure, la découverte des paysages, la diversité du décor et les jolies airs sortis de l'autoradio, que pour la bagnole elle même...

La bagnole, l'important c'est qu'elle roule et soit de fabrication française pour nous maintenir un peu de boulot et quelques devises... Mais pour ce qui est de la forme et du logo, on s'en tape un peu, non ? Non ! je sens que vous n'êtes pas d'accord. Quand je vois le nombre d'allemandes qui investissent nos voies et nos parkings, je comprends que ce qui compte pour vous... c'est le logo !



J'aime tellement conduire et écouter Barbara tandis que l'horizon s'enflamme par dessus la longue dame brume, qu'il m'est arrivé de me dire que plutôt que d'écrire pour des zèbres rouge et noir, j'aurais mieux fait de parcourir le monde à bord d'un 38 tonnes. Le lundi à Carmaux, le mercredi à Budapest et le vendredi à Athènes... Et un salaire à la fin du mois, une femme dans chaque aire... Le rêve, non ?

Non ? Pourquoi vous me dites tout le temps non, aujourd'hui ? Enfin, là je suis d'accord. C'est plutôt non ! Parce que si j'ai croisé sur mon parcours journalistique un nombre considérable de « fifres » et de « tambourins », je dois reconnaître que l'idée de fréquenter cette horde de « grosses caisses » toute une vie, aurait tendance à m'effrayer a posteriori.

Parce qu'ils ont beau se coiffer de bonnets rouges, les types, on devine tout de même leurs grandes oreilles. Voyez, en empruntant jeudi l'autoroute reliant Brignoles à Toulouse, j'ai été pris de vertiges. Je me suis aperçu que je venais, en quatre cent bornes, de doubler... quatre cent bornes de camions et d'en croiser autant ! Et je ne vous parle même pas de ceux, les petits malins, qui coupent à travers pour éviter en prime les péages autoroutiers et qui défoncent de la sorte notre réseau départemental. Lequel part en biberine vu que le Conseil général n'a plus un seau de goudron pour reboucher les nids de poule dans lesquels les gros culs pondent leurs hydrocarbures.

Dire qu'ils nous emmerdent, est bien en deçà de la réalité. Ils nous empoisonnement. Littéralement. Je ne parle même pas de leurs dépassements intempestifs en côte, lorsqu'il faut patienter de longues minutes pour qu'ils se replacent sur la voie qu'ils n'auraient jamais dû quitter, mais de l'épais brouillard crasseux dans lequel ils vous engloutissent, vous enlevant ainsi de précieuses années de vie, vous qui veniez d'arrêter de fumer dans l'espoir de la rallonger.

Au temps de Max Meynier, d'Europe 1 et de Jean Yanne on n'hésitait pourtant pas à proclamer « les routiers sont sympas ». C'était peut-être vrai, mais c'est surtout qu'ils étaient moins envahissants.

Empoisonnant, envahissants et menaçants. La bande de bof-beaufs qui alimente aussi bien la congrégation que ma chronique, ne voulant surtout rien payer. Ni le gazoil qui salope l'environnement, ni l'écotaxe dont la première vertu consistait à limiter l'usage de ces engins de mort et d'imposer à leurs propriétaires de chercher la bonne alternative.

Car si ce sont leur pognon que veulent sauver les patrons routiers, nous c'est seulement la planète que l'on aimerait bien épargner ! Qu'est-ce qu'on peut être mesquins à nos heures ! Limiter les transports c'est simple. C'est déjà consommer ce dont on dispose sur place. Genre si les Bretons bouffent des artichauts et leurs cochons plutôt que des olives et nos agneaux, ils n'en deviendront pas immédiatement plus snoc qu'ils ne le sont déjà et leur bonnet rouge ne virera pas au vert. Et si ma foi, on laisse aux Hongrois leur terrine de canard, pour bouffer les nôtres, on dépensera certes un peu plus, mais on mettra l'humanité à l'abri de la couche d'ozone.Je ne parle même pas, d'Ikéa-caca. 

Et si on place des containers de choses indispensables sur des trains qui traversent le pays la nuit, sagement, sans lâcher le moindre gaz, on ne se réveillera plus le matin en crachant nos bronchioles.

Bon, j'ose imaginer que tout le monde peut être en phase avec cela. Mais que pèse mon petit édito énervé du mardi, face à la grande indifférence du monde ? Enfin, quand je parle d'indifférence, je sais très bien qu'il s'agit réellement de peur. Car ces types qui n'ont ni foi ni loi et dont le syndicat fait trembler l'Amérique depuis que le tracteur Ford existe, n'ont aucune limite à leur cupide cynisme.

On l'a bien vu lorsqu'ils ont violé les lois de la République en brulant les portiques d'écotaxes et en faisant plier un gouvernement désemparé et pusillanime. Alors cessons d'enquiquiner ces tyrans de la route, ces brigands de grands chemins, ces poètes du calendrier Michelin, ces sentimentaux de caniveau. Sans quoi, il vous foutent deux camions en travers et ils vous pourrissent la vie, avant de vous l'enlever ! Avec leurs bonnets rouges, il se prennent vraiment pour le commandant costaud...

Il n'empêche que j'aurais bien aimé écouter Mozart dans la cabine de mon 38 tonnes... Une petite musique au bout de la nuit, lorsque l'aube joue encore à faire semblant !
Jaco



Chronique sans panique du 2 décembre 2014


       Même pas inquiet …      

QUELLE idée ! Bien sûr que non ! Je ne suis pas inquiet... Je le sais bien, que vous allez souscrire au Jacothon. Comment pourrait-il en être autrement ? Vous qui avez tant aimé les plats que nous avons servis place Lambert, les idées que nous avons échangés, les rires que nous avons nourris, enfin, toutes les émotions que nous avons partagés... Je ne vous vois pas nous oublier, une fois passé l'angle de la rue.
Vous allez vouloir nous accompagner, en prenant -ou pas- le chemin de Saint-Jaco de Compostelle, vers cette nouvelle et belle vie tout là-haut sur le plateau de l'Aubrac qui vous tend les bras et nous attend depuis l'éternité.
Vous profiterez, en prime, durant les longs mois de construction de votre futur buron de villégiature, de toutes les belles histoires que je vous raconterai, de blog en large, et même sûrement parfois, en travers.


Vous sourirez -et même plus si vous comprenez tout-, en dévorant le premier livre que je vous transmettrai, ici même en format PDF. Ce sera l'histoire d'un petit paysan du sud ouest passionné d'authenticité, de rugby, d'écriture et pétri d'Humanité carmausine, qui débarque à Toulon... pour 30 ans ! Vous voyez ce que je veux dire...     

Vous serez gâtés ensuite en partageant les trente plus belles recettes de mes grands mères (et de ma maman) à Aubrac sur mer. Ce sera le premier livre de cuisine où vous pourrez reproduire les recettes en retrouvant dans l'assiette ce que vous espériez. Vous voyagerez enfin dans l'Aubrac d'antan, celui des premiers burons, avant de pousser la porte du dernier d'entre-eux : le nôtre.
Et voilà, nous y serons ! Ouf !! On n'y croyait plus !!! Vous viendrez nous rejoindre parmi les jonquilles, les gentianes, les oeillets, l'ancolie et des centaines d'espèces éclatantes ; sur les sentiers empierrés des grandes prairies où paissent les vaches et où pousse la paix. Après une côte de boeuf, une omelette aux cèpes, un tripous-aligot, nous blaguerons, l'été sur la terrasse ouverte sur le monde, comme nos idées. Ou serrés contre la cheminée, partageant la chaleur de nos retrouvailles.
Alors pfff ! Bien sûr que non ! Je ne suis pas inquiet. D'autant que vous le savez, désormais c'est sur la complicité de nos amis, mais aussi de nos camarades et clients accumulés durant cinq ans que nous comptons pour nous sortir de là. Parce que s'il faut attendre l'aide des banques... Elles peuvent éventuellement vous conduire en prison, avec un petit effort supplémentaire elles peuvent même vous pousser au suicide. Mais vous aider à réussir un beau projet, à tenter votre chance -dès fois qu'elle se présenterait- alors là, gardez vous d'y compter. Toutefois, je crois avoir deux amis derrière le guichet de l'une d'elle, je vais peut-être m'y présenter, parce que je rêve encore...
Tu parles ! Bien sûr que non ! Je ne suis pas inquiet... D'ailleurs pour collecter 100 000 euros, il faut pas s'appeler Ulysse : c'est pas la mer à boire. Ni Héraclès : pas besoins de nettoyer les écuries d'Augias à la petite cuillère. 
 

Il suffit d'avoir 1 000 personnes qui vous envoient 100 euros. Bon moi, je connais bien l'Emile, mais pas les mille. Alors j'ai tablé sur 300 euros. Et là les 350, sûr que je les connais. Ho ! y en a qui ne pourront pas faire mieux que 50 ou 100 €. Mais y en a aussi qui ne seront pas embêté par 1000 €. Qui nous aiment assez pour ça. Et ça tombe bien, parce que cela correspond à une semaine de bonheur extrême à Nasbinals à partir de l'été 2016 ! 1000 euros à deux c'est rien, pour de l'eau pure, de grands espace et beaucoup d'amour. C'est beaucoup moins qu'un week-end à Londres ou une semaine en Tunisie. Et de chez nous, au moins, vous reviendrez avec 10 kilos de plus de bien être, tandis que de votre voyage exotique, vous rentrerez tout jaune, avec la colique et des milliers de photos dont vous ne saurez que faire. Et en plus vous aurez salopé la planète avec votre air...bus de ne pas y toucher. Pas tant qu'avec votre 4X4 de la panzer division, mais quand même...
Non, je ne suis pas inquiet. Bon d'accord, y en a qui m'ont déjà envoyé leur promesse. Des zélés sans doute. Les premiers furent des restaurateurs. Des bons -excellents même-, mais qui craignent que je reste dans le coin pour leur faire de l'ombre. Puis un couple d'amis fraichement retraités et qui ne sait quoi faire ni de son argent, ni de son temps. Puis mon « cousin », qui avait déjà été le premier à me visiter à Saint Jean, alors que j'étais encore sur la table d'opération -même que le chirurgien n'avait pas été d'accord pour qu'ils finissent l'opération à sa place-. Puis encore des amis, préférant sûrement passer parmi les premiers afin de garder leur rang dans notre estime. Puis mon BO qui signera son chèque à l'encre rouge. Puis l'un de ces couples de clients complètement accrocs à l'Aubrac (sur mer) qui nous reprochèrent tant de décrocher, qu'ils voulurent se faire pardonner...
Et puis, et puis et puis … c'est tout. Alors, bien sûr que non. Je ne suis pas inquiet... enfin, pas trop !
Jaco


Les souscriptions

Soutien : pour 50 € vous recevrez les trois livres de Jaco en format PDF : (printemps 2015, automne 2015, puis à l'ouverture du buron) et le blog de Jaco toutes les semaines.
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Passion : vous pourrez verser autant que vous le voudrez par tranche de 150 euros (au lieu de 170) à partir de 4 nuit (600,750, 900, etc.) Vous recevrez les trois livres de Jaco en format PDF et réserverez une nuit et deux repas par tranche de 150 à la saison de votre choix.

Déraison : à partir de 4 000 euros, vous réserverez une semaine par an pendant 5 ans (ou 35 jours à répartir comme vous le souhaitez.) Vous recevrez les trois livres de Jaco en édition de luxe papier. Votre nom sera gravé sur l'une des pierres du buron. Plus un joli cadeau surprise...






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Chronique et poème sur le temps qui passe du 18 novembre 2014



 Image de Nasbinals   



On ne revient jamais tout à fait de l'enfance.
Certains même ne l'ont jamais vraiment quittée.
Elle n'est pas non plus, frappée d'obsolescence.
Et reste à nos cerveaux, à jamais programmée...


Pour beaucoup, il est vrai, c'est aisance et fierté,
Qui guideront les pas tout comme une évidence ;
Pour d'autres, c'est l'amour et la complicité
Qui éclaireront loin les voies de l'espérance.



On peut naître et être sur les coteaux du Tarn,
S'y sentir fort à l'aise, et vivre en harmonie
Puis découvrir un jour dans sa propre lucarne,
Un endroit absolu, un besoin d'infini...


Et si c'est en Aubrac, alors comment vous dire ?
Cela deviendra vite obsessionnellement,
Une étoile à atteindre et peut-être pire :
Un astre incandescent puis éternellement... 
 



Sur le haut plateau balayé par tous les vents,
Vaches et pèlerins croiseront leurs destins
Dans ce décor sobre, dépouillé. Comme avant
Que les hommes de bien égarent leur latin. 
 












Crotté jusqu'au genou ou bien jusqu'au jarret,
Le marcheur, l'animal vont faire leur chemin,
Malgré tous les chaos de ce sol tourmenté,
Par les gels, les déluges et les coups du malin.



Quand le doute vous prend, vous plonge dans un vertige
Sur ce plateau peuplé seulement de mystères
Soudain, d'une cheminée les parfums voltigent,
Vous entrez humblement, soudain, plus de misère...

 

De ce buron perché, perdu loin dans la brume,

Vous devinez les autres et vous les dominez,
Au coin de l'âtre cossu, une soupe exhume
Des tas de souvenirs enfouis au fond du nez.

Reprenons il est temps, le sentier vers Compostelle.
Là-bas Sainte Marie, traits durs et très sage
Émerge à présent et les cloches t'appellent.
Révère sa splendeur, issue du fond des âges.








A mon cher Nasbinals, plus que partout ailleurs,
Cette solennité, sobre, disons rustique,
Ce recueillement, masquant une vraie chaleur
Préservent la valeur, le sens d'une relique.

C'est un village, à l'évidence, magnifique,
Peut-être l'est-il plus encore qu'il ne le croit,
Il est fait d'un tout, il est massif et magique.
De schiste, granite, volcan, il fait son poids.








Lorsque la neige charge le poil de l'hermine,
De blancheur absolue, d'un silence glaçant,
Le village entame alors, tranquille, anonyme,
A travers l'horizon, son parcours frémissant.


Et le printemps ruisselle, de son gel émergeant,
Les pierres omniprésentes à la clarté scintille
Bientôt de la jonquille s'orneront tous les champs
Narcisse brodera son canevas gracile.


L'été viendra enfin réchauffer les Bastide,
Ni les burons, ni les mazuc, mais nos amis
Qui à l'hôtel de la Route d'Argent résident ;
Accueillant bras ouverts tous ceux qu'ils ont admis.




Rentrés les derniers foins et cueillie la gentiane,
Le matin pique un peu au pied des derniers cèpes.
L'autan pousse ses bouffées de mer et d'automne
Sur ses arbres pelés, la nature pose un crêpe. 


 







Ainsi coule le temps, impassible, paisible.
Point de tumulte, et ce n'est pas du mauvais temps.
L'Aubrac ne souffre pas de maux inextinguibles,
De l'aube vive au doux soir, il vit. Simplement.

                                                                          Jaco


                                     ____________________________


Chronique de d'amour (pas de guerre) du 11 novembre 2014
Les Poilus à gratter de notre société


Il ne fait pas bon avoir vingt ans en 2014, entends-je parfois. Non sans stupéfaction ! Parce qu'il y a 100 ans c'était mieux ? On ne parlait pas alors de matraquage fiscal, ni de matraquage policier comme à Sivens. C'était directement de la mitraille, pour cette jeune chair à canon.
Vous je vois bien que non. Mais moi, qui doit bien être un peu noc sur les bords, je suis mal à l'aise dans cette société, au milieu de voisins, de relations et parfois plus près encore, qui disposent de tout et souvent de l'inutile et se plaignent toujours de manquer et de trop donner. Mais ils manquent de quoi ? Et ils donnent quoi ?
Comme pratiquement personne, j'ai regardé les deux mardis précédents « Ceux de 14 » une série en huit épisodes diffusés donc, en deux fois. C'est la chronique d'une sale guerre saisie, vibrée, dégueulée de l' intérieur par un héros des tranchées et de la littérature : Maurice Genevois. Je suis terriblement mal à l'aise, parce que nous étions si peu nombreux à partager ce moment horrible d'intimité avec nos aïeux qui se sont fait crever la paillasse pour nous. Certes sur TF1 nous aurions sans doute été quatre fois plus nombreux puisque visiblement pour une partie du peuple, il n'y en a qu'une, c'est la une. Mais la grande indifférence des blasés, égoïstes, nombrilistes du XXIe suscite une nausée proche de celle qui devait assaillir le combattant de Verdun qui voyait la bouche de son copain de tranchée, se déchiqueter dans un éclat d'obus ou jaillir la tripaille dans la neige rubescente.
Après celui de l'indifférence que je me propose d'instruire jusqu'à mon dernier souffle, je ne vais quand même pas refaire le procès de la guerre. D'autres s'y sont collés avec plus ou moins de bonheur et l'opiniâtreté qui leur valut tous les honneurs. Comme le chantait Brassens, combinant finement le cynisme et l'humanisme, « Moi mon Colon, celle que j'préfère c'est celle de 14/18 ». Genevois n'était que Lieutenant. Mais il en a immortalisé l'abjection à travers un texte limpide, intimiste et d'un bouleversant réalisme.
Nous sommes aujourd'hui le 11 novembre et fêtons l'armistice. Cela me ramène encore à l'enfance. Lorsque dans les brumes automnales, les rigueurs matinales, parfois les premiers flocons, je défilais, avec ceux de mon école Victor Hugo, de l'Hôtel de ville au cimetière. Il m'arrivait de me fâcher après deux cancres -comme moi- qui rigolaient dans les rangs ou pire encore, à la sonnerie aux morts. Si je n'ai jamais éprouvé de passion pour l'armée, j'ai toujours eu enfoui dans l'âme, une fascination, une profonde gratitude à l'égard des Révolutionnaires, des Poilus et des Résistants.
Cette graine qui n'a jamais levé en moi -je n'en ai d'ailleurs pas eu, par chance, l'occasion- ne m'empêchait pas de défiler solennellement au son de Sambre et Meuse, du chant du Départ et de la Marche de la deuxième DB. Maintenant ça y est, ça me revient ! C'est que mon pépé Jules, en fut, du Chemin des Dames. Là il n'y avait pas de gonzesse. Que des types qui n'avait rien demandé à personne. Et qu'on avait désigné-là, d'office, pour empêcher les
volskwagen et les audi d'envahir le marché. Je peste d'ailleurs, car malgré les sacrifices de millions de malheureux entre Vosges et Somme, elles ont quand même fini par entrer...
Nous faisons partie des générations qui n'ont pas eu le loisir de connaître leurs grand-pères. Calista, Hugo, Malone, vous ne mesurez pas la chance de pouvoir profiter d'un papi aussi génial que le vôtre (humm !).
Le mien est mort en quarante deux. Vous me direz qu'il en a donc réchappé, de la boucherie ! D'ailleurs à bien y réfléchir, si Jules n'était pas remonté des tranchées, je vois mal comment je serais né ! Non mais des fois, vous réfléchissez ? Il en réchappa, mon héros à moi, Croix de guerre et médaille militaire à l'appui. Mais dans quel état ! Intoxiqué par les gaz bertholites qui vous rongent les poumons, il finit par s'éteindre tandis que les allemands étaient dans Paris. En sorte qu'en ayant gagné la première, l'ironie du sort le fit mourir durant la seconde.
Mais vous l'aurez compris, même s'il m'a légué une embarrassante dilatation des bronches, je suis fier de ce pépé (à l'époque on n'osait pas papy et encore moins papounet). Je suis persuadé qu'il aurait préféré prospérer dans l'entreprise de maçonnerie familiale, mais il ne s'est pas enlevé du milieu et malgré l'absurdité de ces conflits qui noircissent nos livres d'histoire depuis la nuit des temps, je l'en remercie.
Si nous devions nous retrouver demain, j'ai tendance à croire qu'il ne m'en voudrait pas de m'élever contre le patriotisme ambiant, le chauvinisme aboyant qui à tous les niveaux de la société en déshonore les tenants et les abrutissants. Oui la préférence nationale c'est nul et cette obsession à vouloir à tout prix la victoire des bleus sur les rouges c'est creux... Ce qui compte c'est de défendre son emploi (d'où l'importance de rouler français), d'intégrer celui qui vient en ami et d'aider les plus faibles.
Il ne sert à rien d'aimer son pays si l'on n'aime pas avant tout, les hommes...
Jaco 


Chronique d'humour revue et rougie du 4 novembre 2014

Le facteur écrasé par sa bagnole   

JE radote un peu c'est évidemment "beaucoup" qu'il faut lire mais cet euphémisme, au demeurant bien pardonnable, traduit un regain (tardif) de pudeur et j'ai déjà eu l'occasion de vous le dire, mes premières amours furent les lettres ce doit être à cause de Paul-Louis Courier dont Jaco aura lu, très jeune, les célèbres pamphlets contre la … Restauration !  Pas les lettres modernes que l'on scanne avec un smartphone, ni celles qu'on livre avec souvent bien du retard en voiture. Les lettres à l'ancienne, c'était tout de même autre chose ! Dans Marius et Fanny, le facteur les ouvrait parfois avant leur livraison. En sorte qu'il pouvait rassurer le destinataire : « Votre fils a été touché par la malaria, mais il va désormais beaucoup mieux. » « Ah merci ! » répondait la maman apaisée qui allait prendre le temps d'ânonner la missive sans se biler. heureux temps où les mères illettrées et néanmoins destinataires d'enveloppes  timbrées expédiées par leurs petits poilus en vacances à Verdun, devaient solliciter le secrétaire de mairie pour s'en faire lire le contenu
L'envie d'être « préposé » ne m'est pas venue spontanément comme on découvre son amour du piano, ou son attirance pour les sciences. Ce ne fut même pas d'admiration pour mon frère aîné qui ouvrait, aux commandes de son solex, ce qui aurait pu devenir une tradition familiale. pour un préposé, astreint à poser sa besace sur le guidon, utiliser un Vélosolex déjà déséquilibré par son moteur à l'avant, constitue, si l'on ose dire, un facteur de risque
C'est que n'ayant jamais été à l'école, si ce n'est pour y jouer au rugby aux récréations -histoire de contourner l'interdit familial, maman étant sans doute la seule à Graulhet à proscrire la pratique de ce jeu culturellement obligatoire- je n'avais guère d'autre option. ce n'est pas comme aujourd'hui où président, ministres, préfets et téléistes ne cessent de répéter que "toutes les options sont sur la table" Il y avait bien la mégisserie, cette noble industrie du cuir. Mais pour y avoir tâté très jeune, il me semblait que j'avais toutes les chances d'y laisser la peau. C'est pourquoi je laissais généreusement ma place aux arabes et autres portugais, dont personne ne trouvait alors qu'ils mangeaient notre pain si ! si ! L'extrême droite les en accusait déjà. Bien au contraire, il nous épargnaient les sales besognes. J'ai d'ailleurs la nostalgie de ce temps où mes copains s'appelaient Ali, Mohamed et bien d'autres oubliés. Ce dont je suis sûr, c'est qu'aucun ne s' appelait Mourad ! qui aura quand même eu le mérite d'envoyer paître la valkyrie frontiste

Bon, où en étais-je ? Oui, il y avait aussi la maroquinerie. Le test ne fut pas beaucoup plus concluant. la maroquinerie ne saurait concerner que les politiciens aspirant à devenir ministres Il s'en fallut de peu que je ne laissasse une main sous la presse. C'est là que je me suis dit : mieux vaut le journalisme... Non, restons chronologiques, même si tout jeu de mot est bon à picorer en route. Faire des sacs -j'étais trop honnête- et des portefeuilles -j'ai toujours détesté l'argent-, ce n'était pas pour moi non plus ! D'ailleurs je n'ai jamais été habile de mes mains. Car m'étant essayé à la cuisine, je peux vous assurer que ce n'est en rien un travail manuel. Pas plus en tout cas que le piano...
N'étant pas très intellectuel non plus, j'aurais pu faire comme les castors (merci Dutronc), mais côté queue, je ne fus jamais des plus vaillants non plus...inquiétant aveu dont on ne sait pas trop s'il le faut le prendre au pied de la lettre (nous y revoilà !) Les enfants dont Jaco revendique la paternité seraient-ils en somme imputables à un éventuel facteur ayant jadis sonné deux fois ?  Il me restait donc la Poste et ses belles lettres. Ah ! Les longues marches de boite en boite dans les lueurs nacrées des petits matins villageois... hugolien ! Ah ! Les beaux horizons rougeoyants à l'aube de toutes les douceurs de vivre... lamartinien ! Ah ! Les tournées précoces dans les sous-bois humides, allant de ferme en ferme entre chant du coq et sourire de la fermière. du Verhaeren ! A pied, en vélo ou en 4L, la balade du facteur dans la France éternelle, celle qui roupille, râle et soudain resplendit, n'a pas de prix. Le directeur général le sait bien et c'est pourquoi il les a toujours si mal payés.
Mais ce n'est pas pour ça que j'ai fini par renoncer à une grande carrière à ce que l'on épelait encore P.T.T. Ce n'est pas tant aussi, parce qu'il fallait que je parte à Paris, puisque j'y allais auprès de ma blonde qui avait également consenti à passer le concours. Pas le même. Celui au-dessus ! Agent d'exploitation. Un truc de capitaliste (voir Marx, oeuvres choisies in La Pleïade Un truc où c'est toi qui te fait exploiter en réalité. Elle n'aurait pas été sur le terrain, mais derrière un guichet. : « oui, au suivant ! C'est pourquoi ? Prenez le formulaire numéro 4 » aurait-elle éructé sans même regarder le client et moins encore lui sourire. Le tout en refaisant ses ongles et en tournant les pages d'un magazine féminin, tout en parlant avec sa voisine de bureau. Bref, elle aurait fini complètement... conne. tant qu'à vivre à Paname, elle aurait pu être violoniste aux guichets du Louvre


Ce n'est même pas parce que j'avais peur des chiens. Car c'est un métier où même quand tu les aimes au départ, les cabots, tu finis par les gerber et ne plus les voir en peinture que sous forme de hotdogs.
L'acrimonie à l'égard de ces bébêtes remontent je crois à l'antiquité. Au Cerbère. J'ai dû croiser mon premier chien à l'âge de six ans et … il m'a marqué. Au mollet ! Une fois que ces présentations furent faites, je leur gardai une dent définitive... Même si vous ne connaissez pas personnellement Brigitte Bouldogue on vous a sûrement asséné le fameux : « si tu n'aimes pas les chiens, tu n'aimes pas les hommes... »   il existe une variante carrément "zoophile" (révérence gardée) : "Plus je regarde les hommes et plus j'aime mon chien."
Et là je ne peux plus me dissimuler derrière mon pseudo humanisme. Oui je suis démasqué, je n'aime pas les hommes qui ont des chiens complètement cons. Ceux qui aboient tous les matins pendant les quinze ans de leur putain de vie, après un pauvre facteur qui, malgré son nez rouge et son poil dans la main, ne ferait pas de mal à un chie houa houa ! Ouaf ! (interjection anglo-saxonne se substituant au "boufre !" exclamatif d'autrefois)
La vérité, sur ma vie, purée de ma mère, c'est qu'après avoir vu ma carrière journalistique mort-née par le coup de graisse de l'immonde Baylet, qui m'avait exfiltré de Midi-Olympique alors que j'y réalisais des prouesses, c'est un gigantesque coup de piston qui décida de mon destin. Et m'évita la Poste à perpétuité. Le seul coup de piston qui changea disais-je, mon destin. Non pas de Giscard -qui venait d'être battu- mais du RPR pour lequel j'avais milité, à l'époque où De Gaulle n'avait pas encore rétréci au lavage. en fait ce sont les laveurs du gaullisme qui ont rétréci : lui n'a cessé de s'allonger car, comme le duc de Guise, il est encore plus grand mort que vivant
Toulouse-matin, ne fit pas long feu mais sa brève apparition suffit à changer le cours de ma vie, comme ce fut le cas de tant de gens, non loin de là, à Lourdes. Le miracle dura vingt-huit ans, mais croyez bien que cela faisait un bail que j'avais cessé de voir la Vierge. Jaco, tes paresses caudales l'auront dissuadée de t'apparaître
Tout ça pour dire que ça m'énerve de ne plus avoir le courrier le matin à 10 heures. Figurez-vous que dans mon quartier -à trois cents mètres du village-où une tournée à pied ou en vélo, serait à la fois économique, écologique et probablement plus rapide, les facteurs se baladent désormais en bagnole. Certes ce ne sont pas des volkswagen ou des opel -on l'a échappé belle !- mais quand même. Le type démarre, il trifouille dans sa boite, descend, remonte, redémarre, cale, s'énerve et à l'arrivée, il a mis plus de temps que s'il avait fait sa tournée à pince. et, pendant que cette caravane passe, les chiens aboient-ils ?
J'ignore qui a décidé de motoriser les facteurs. Ni surtout pourquoi ? (Peut-être pour doubler leurs tournées et couper en deux leurs effectifs ?) Mais en cette période bénie de récession où l'on peut enfin raisonnablement rêver de décroissance, il y a de l'anachronisme dans l'air. On a voulu faire de ces hommes de lettres, garants d'une société solidaire et conviviale, des représentants modernes du libéralisme cupide, stupide, égoïste. Pas sûr que la Poste privatisée nous permette de recevoir notre courrier plus vite... Mais elle n'est plus là pour ça ! D'ailleurs on ne lit plus, alors…
Jaco
 
Un petit coucou amical et nostalgique à mon idole Didier, maître facteur (à pied) du centre ville de -Parce que- Toulon !!!
 
 
    Le facteur écrasé par sa bagnole   

JE radote un peu et j'ai déjà eu l'occasion de vous le dire, mes premières amours furent les lettres. Pas les lettres modernes que l'on scanne avec un smartphone, ni celles qu'on livre avec souvent bien du retard en voiture. Les lettres à l'ancienne, c'était tout de même autre chose ! Dans Marius et Fanny, le facteur les ouvrait parfois avant leur livraison. En sorte qu'il pouvait rassurer le destinataire : « Votre fils a été touché par la malaria, mais il va désormais beaucoup mieux. » « Ah merci ! » répondait la maman apaisée qui allait prendre le temps d'ânonner la missive sans se biler.
L'envie d'être « préposé » ne m'est pas venue spontanément comme on découvre son amour du piano, ou son attirance pour les sciences. Ce ne fut même pas d'admiration pour mon frère aîné qui ouvrait, aux commandes de son solex, ce qui aurait pu devenir une tradition familiale.
C'est que n'ayant jamais été à l'école, si ce n'est pour y jouer au rugby aux récréations -histoire de contourner l'interdit familial, maman étant sans doute la seule à Graulhet à proscrire la pratique de ce jeu culturellement obligatoire- je n'avais guère d'autre option. Il y avait bien la mégisserie, cette noble industrie du cuir. Mais pour y avoir tâté très jeune, il me semblait que j'avais toutes les chances d'y laisser la peau. C'est pourquoi je laissais généreusement ma place aux arabes et autres portugais, dont personne ne trouvait alors qu'ils mangeaient notre pain. Bien au contraire, il nous épargnaient les sales besognes. J'ai d'ailleurs la nostalgie de ce temps où mes copains s'appelaient Ali, Mohamed et bien d'autres oubliés. Ce dont je suis sûr, c'est qu'aucun ne s' appelait Mourad !

Bon, où en étais-je ? Oui, il y avait aussi la maroquinerie. Le test ne fut pas beaucoup plus concluant. Il s'en fallut de peu que je ne laissasse une main sous la presse. C'est là que je me suis dit : mieux vaut le journalisme... Non, restons chronologiques, même si tout jeu de mot est bon à picorer en route. Faire des sacs -j'étais trop honnête- et des portefeuilles -j'ai toujours détesté l'argent-, ce n'était pas pour moi non plus ! D'ailleurs je n'ai jamais été habile de mes mains. Car m'étant essayé à la cuisine, je peux vous assurer que ce n'est en rien un travail manuel. Pas plus en tout cas que le piano...
N'étant pas très intellectuel non plus, j'aurais pu faire comme les castors (merci Dutronc), mais côté queue, je ne fus jamais des plus vaillants non plus... Il me restait donc la Poste et ses belles lettres. Ah ! Les longues marches de boite en boite dans les lueurs nacrées des petits matins villageois... Ah ! Les beaux horizons rougeoyants à l'aube de toutes les douceurs de vivre... Ah ! Les tournées précoces dans les sous-bois humides, allant de ferme en ferme entre chant du coq et sourire de la fermière. A pied, en vélo ou en 4L, la balade du facteur dans la France éternelle, celle qui roupille, râle et soudain resplendit, n'a pas de prix. Le directeur général le sait bien et c'est pourquoi il les a toujours si mal payés.
Mais ce n'est pas pour ça que j'ai fini par renoncer à une grande carrière à ce que l'on épelait encore P.T.T. Ce n'est pas tant aussi, parce qu'il fallait que je parte à Paris, puisque j'y allais auprès de ma blonde qui avait également consenti à passer le concours. Pas le même. Celui au-dessus ! Agent d'exploitation. Un truc où c'est toi qui te fait exploiter en réalité. Elle n'aurait pas été sur le terrain, mais derrière un guichet. : « oui, au suivant ! C'est pourquoi ? Prenez le formulaire numéro 4 » aurait-elle éructé sans même regarder le client et moins encore lui sourire. Le tout en refaisant ses ongles et en tournant les pages d'un magazine féminin, tout en parlant avec sa voisine de bureau. Bref, elle aurait fini complètement... conne.


Ce n'est même pas parce que j'avais peur des chiens. Car c'est un métier où même quand tu les aimes au départ, les cabots, tu finis par les gerber et ne plus les voir en peinture que sous forme de hotdogs.
L'acrimonie à l'égard de ces bébêtes remontent je crois à l'antiquité. Au Cerbère. J'ai dû croiser mon premier chien à l'âge de six ans et … il m'a marqué. Au mollet ! Une fois que ces présentations furent faites, je leur gardai une dent définitive... Même si vous ne connaissez pas personnellement Brigitte Bouldogue on vous a sûrement asséné le fameux : « si tu n'aimes pas les chiens, tu n'aimes pas les hommes... »  
Et là je ne peux plus me dissimuler derrière mon pseudo humanisme. Oui je suis démasqué, je n'aime pas les hommes qui ont des chiens complètement cons. Ceux qui aboient tous les matins pendant les quinze ans de leur putain de vie, après un pauvre facteur qui, malgré son nez rouge et son poil dans la main, ne ferait pas de mal à un chie houa houa !
La vérité, sur ma vie, purée de ma mère, c'est qu'après avoir vu ma carrière journalistique mort-née par le coup de graisse de l'immonde Baylet, qui m'avait exfiltré de Midi-Olympique alors que j'y réalisais des prouesses, c'est un gigantesque coup de piston qui décida de mon destin. Et m'évita la Poste à perpétuité. Le seul coup de piston qui changea disais-je, mon destin. Non pas de Giscard -qui venait d'être battu- mais du RPR pour lequel j'avais milité, à l'époque où De Gaulle n'avait pas encore rétréci au lavage.
Toulouse-matin, ne fit pas long feu mais sa brève apparition suffit à changer le cours de ma vie, comme ce fut le cas de tant de gens, non loin de là, à Lourdes. Le miracle dura vingt-huit ans, mais croyez bien que cela faisait un bail que j'avais cessé de voir la Vierge.
Tout ça pour dire que ça m'énerve de ne plus avoir le courrier le matin à 10 heures. Figurez-vous que dans mon quartier -à trois cents mètres du village-où une tournée à pied ou en vélo, serait à la fois économique, écologique et probablement plus rapide, les facteurs se baladent désormais en bagnole. Certes ce ne sont pas des volkswagen ou des opel -on l'a échappé belle !- mais quand même. Le type démarre, il trifouille dans sa boite, descend, remonte, redémarre, cale, s'énerve et à l'arrivée, il a mis plus de temps que s'il avait fait sa tournée à pince.
J'ignore qui a décidé de motoriser les facteurs. Ni surtout pourquoi ? (Peut-être pour doubler leurs tournées et couper en deux leurs effectifs ?) Mais en cette période bénie de récession où l'on peut enfin raisonnablement rêver de décroissance, il y a de l'anachronisme dans l'air. On a voulu faire de ces hommes de lettres, garants d'une société solidaire et conviviale, des représentants modernes du libéralisme cupide, stupide, égoïste. Pas sûr que la Poste privatisée nous permette de recevoir notre courrier plus vite... Mais elle n'est plus là pour ça !
Jaco
Un petit coucou amical et nostalgique à mon idole Didier, maître facteur (à pied) du centre ville de -Parce que- Toulon !!!

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Enfin un scoop à la "une" !  


Non il ne s'agit pas de TF1, mais de Var Matin. Celui-là aussi,  je l'aime bien. Surtout depuis janvier 2009 !
Jusque-là, à intervalles réguliers et avec son imagination débordante, le fringuant quotidien d'Hersant nous assénait :
« Tous avec le RCT ! » Ah bon ! Même moi ?
Mais le 31 octobre dernier, c'était beaucoup mieux : 
« Tous prêts à fêter Halloween ! »
Alors là, je dis chapeau pour le scoop ! Parce que il me semblait qu'au contraire, d'Halloween, tout le monde s'en battait désormais les flancs !
Tu parles qu'avec des révélations pareilles, la presse locale va se relever d'un coup de baguette magique. Les sorcières et les citrouilles n'ont qu'à bien se tenir...



 
Isabelle, la bonne Direction

C'est une sorte de roman policier -plus que policé en tout cas- qu'a écrit Isabelle Forno il y a maintenant deux ans. Sauf que le rapprochement est hardi, puisqu'il s'agit d'une enquête de sciences sociales, portant sur les rapports douloureux et passionnels à la fois, des salariés à leur entreprise. Et si je vous en parle, aujourd'hui, avec une décalage certain, c'est pour au moins quatre raisons.
La première c'est que Mme Forno est en partie responsable de ma présence à Toulon et ses environs depuis plus de trente ans. Elle était alors Directrice des ressources humaine (DRH) de Var Matin. Elle s'en est éloignée bien avant moi, poursuivant une brillante carrière qui l'a conduit notamment à la SFP.
Le seconde c'est qu'elle s'est rappelée à mon bon souvenir, notamment en compagnie de son frère Jean-Luc, lorsqu'elle retrouva sa ville natale où elle décida de se réinstaller progressivement. Elle vint donc certes en voisine, mais aussi en amie, ce qui est beaucoup plus appréciable.
La troisième c'est que son ouvrage Travail, peurs et résistances est non seulement bien écrit -donc digeste, car le sujet est touffu et technique- mais il relève un parti pris qui n'est évidemment pas pour me déplaire, puisqu'il exhume un fait devenu souvent tabou : la souffrance et le découragement de l'homme, broyé par l'entreprise. Voilà enfin une DRH placée du bon côté et où l'humain voudrait bien reprendre forme. J'aurais tant aimé, en 2009, qu'Isabelle soit à la place des pantins d'Hersant...
Et la quatrième, vous l'aurez sûrement anticipé, c'est de dire toute ma sympathie à cette belle personne...
Travail, peurs et résistances d'Isabelle Forno - Editions Syllepse – 148 pages – 15 euros - http://www.syllepse.net/
______________________


Non ! aux marchands. Oui aux artisans !
Pour soutenir l'exclusivité de l'appellation "Laguiole" aux seuls Laguiolais, vous pouvez signer en cliquant ci-dessous 

http://www.change.org/p/p%C3%A9tition-de-soutien-%C3%A0-la-commune-de-laguiole-pour-que-celle-ci-retrouve-la-propri%C3%A9t%C3%A9-de-son-nom?tk=h3NnOOhz7uH7TGH535ELC9teBPl6qzOl7JtNGJK8Eqk&utm_source=petition_update&utm_medium=email&utm_campaign=petition_update_email

Chronique d'humour du 21 octobre 2014


    Y aurait-il une vie après la "une" ?   


DE qui vais-je bien pouvoir dire du mal aujourd'hui ? Des banques qui paralysent l'activité (la mienne notamment) en ne prêtant comme depuis toujours -mais quand même pire maintenant !- qu'à ceux qui n'en ont pas besoin ? Ou des quinze visiteurs de notre restaurant à qui l'on propose une affaire incroyable, mais qui hésitent et attendent qu'après l'avoir bradé, on le leur donne ? Chaque chose en son temps. Je veux rester sobre et retrouver l'un de mes sujets préférés : la téloche. Ça va vous distraire. Et vous changer un peu des conducteurs de 4X4 germaniques (et de leurs passagers, complices) ou des consommateurs de téléphones américains en forme de pomme.
Enfin, ça vous changera ! Faut le dire vite. Parce que généralement dans le garage du téléspectateur fidèle de TF1, vous devriez trouver un Amarok « Das Auto » ou un gros Q8 avec ses quatre zéros imbriqués, bien pratique pour aller de La Valette au stade Mayol. Et sur la table de salon, pas de panique, vous repèrerez vite le phone avec toutes ses applis et son ergonomie conviviale. En somme on ne change pas une équipe qui gagne. Quand on est noc, c'est jusqu'au bout...
Il n'empêche que, outre l'absence de cervelle qui caractérise le portrait robot du français moyen parvenu, qui ne croit qu'au droit du sol et au fameux « travailler plus pour gagner plus », il doit bien y avoir autre chose qui doit l'enchaîner devant la « une » ! 
Bien. Outre la ménagère de plus (mais très souvent aussi de moins) de cinquante ans qui n'a pas pu se refaire les ongles, nettoyer le 4X4, renégocier son forfait SFR et apprendre à réfléchir en même temps, nous avons aussi les anciennes masses laborieuses, cher à mon Jojo à moi-moi. Vous aurez observé la mention « anciennes » car pour eux, c'est plutôt les masses glandeuses, vu que le boulot c'est quand même à eux, dans leurs usines, qu'on l'a supprimé en premier. Pas assez rentables ! Tandis que les autres dans leurs administrations et collectivités, ils le sont encore vachement, rentables. 

Mais la question n'est pas là, je ne vais pas me fâcher avec mes amis du tertiaire et un tantinet Jaco...bins. Non, disais-je, que les classes défavorisées ne sachent pas qu'il existe un 2 sur leur télécommande cela se conçoit, mais les autres alors, qui savez lire ? Je sais pas moi, laissez vous aller. Pianotez, surfez, tentez l'aventure. Si vous voulez, une commande ça fonctionne à peu près comme un phone, c'est d'ailleurs de là que leur vient la racine commune : télé. Vous avez pigé ?
Bon, cela faisait quelques années que je m'étais débarrassé de ces soucis de TV. J'en avais d'autres à battre bien avant, à commencer par la TVA ! Il a donc fallu qu'on m'enlève une artère pour que je replonge dans son univers impitoyable. Il aurait mieux valu qu'on m'arrache les yeux ! Je dis ça, mais je n'en pense guère -comme souvent-. Car si les hideux et les idiots de la « une » et de la « six » ont encore pris de l'avance en terme d'audience et d'idiotie -les deux vont fatalement de paire- il reste heureusement la somme des deux = 7. Certes arte c'est encore à forte connotation et même consonance allemande : Arte, artung, jawohl her commandant ! Mais force est de constater que tous les conducteurs de Golf GTI ne sont pas aussi assidus devant les programmes culturels franco-germatiques.
Tenez ! Vendredi soir sur arte, donc, on « jouait » : Ceux qui dansent sur la tête. Un téléfilm bien foutu où figuraient Syvie Testud et Jean-François Stévenin notamment. L'histoire, entendue le matin même de la bouche de l'étincelante interprète de Sagan, ne me bottait guère car il s'agissait de deux danseurs de hip-hop voulant quitter la paille de leur campagne pour une tournée mondiale. Moi, le smurf, la danse des rues, en vieux con de paysan, ça ne m'inspire guère. Mais là, pas pareil ! ça vivait au milieu des vaches et même dans l'Aubrac avait souligné Sylvie, le matin même sur France Info (1). C'était pas mal en effet, mais ça n'a pas dépassé les 500 000 télespectateurs (2% de part du marché).
Tandis que TF1 proposait, avec son raffinement d'imagination un énième koh lanta (il y a ceux qui dansent sur la tête et ceux qui se paient la vôtre !), et écrasa toute la concurrence. Treize fois plus ai-je même calculé ! Et toute la semaine avec des programmes ignobles de stupidité, la chaîne officielle des snoc s'est baladée au dessus des six millions. Tous n'y étaient pas (il y en avait aussi sur M6) mais tous en étaient. Des vrais, des tatoués...
Autre exemple, la veille. Jeudi. France 3 (il suffisait de viser entre le 1 et le 6) offrait Les adieux de la reine. Une coloscopie des emmerdements de Marie Antoinette et de son époux Louis XVI. Filmé donc de l'intérieur à travers les évolutions de la lectrice de l'Autrichienne et de sa maîtresse. Tout en délicatesse. Avec Diane Kruger, Léa Seydoux, Michel Robin... On imagine pire, non ? Hé bien 1,47 ! Tandis que Profilage la série à la noix du jour culminait à 6,6. Même W9 à fait mieux que la « trois », il faut dire que là, c'était pire : du foot !
L'Histoire, la littérature, le noc s'en moque. Ce qu'il veut, avec sa voiture qui brille, c'est du facile, du ballon, un peu de sexe mais insidieux (car souvent on prie aussi), de l'humour mais du lourd. De l'action sans réflexion. Cette recette est aussi vieille que Bougeotte, Le Laid, et Le Nonce réunis. Elle déshonore l'espèce humaine, mais elle comble parfaitement l'espace télévisuel. 
Avec La Famille Formidable, Mentalist, Millenium et Dc House, la pub rentre sans efforts : on diffuse de la merde et on la vend très très bien messire...
Alors je vous en prie, ce soir, lancez-vous ce défi fantastique. Faites de la sophrologie dans l'après-midi, prenez rendez-vous chez un acupuncteur, un hypnotiseur, non, j'ai encore mieux : chez un marabout. Un désenvouteur de première ! Et ce soir, mesdames et messieurs, passez sur Ceux de 14, ils en ont bien besoin ! ou partez avec Fourchette et sac à dos au Vietnam. Vous vous endormirez moins snoc...
Jaco



Chronique d'humour du 21 octobre 2014

Des « allocs » et un portable



FALLAIT-IL diminuer le montant des allocations familiales à ceux qui n'en ont pas besoin ? La question me semble toujours d'une cruelle incongruité et pourtant, à mon sens, elle n'est en rien déterminante. Ce qu'il convient de savoir, c'est s'il est encore bien raisonnable de faire des gosses ?
D'ici à ce qu'ils soient en âge d'aller à l'école, tous les libéraux de la planète auront fini par faire triompher l'idée qu'il ne sert à rien d'instruire tout le monde. Que seuls ceux qui ont les moyens de payer (d'où l'utilité pour eux des allocs) seront éduqués dans des cours d'élite, naturellement privés, et que dès lors, on peut économiser les trois-quarts du budget de l'éducation et de ses fonctionnaires qui râlent toujours et n'en foutent pas lourd. On renforcera en contrepartie le budget de la police car il faudra bien contenir tous ces merdeux qui traîneront dans les rues plutôt que d'aller à l'école.
J'ouvre -déjà- une deuxième parenthèse afin de préciser que même dans le privé, il y a des progrès à faire. J'habite non loin d'une de ces écoles qui prospèrent, grâce à Dieu ! Y vont évidemment les fils à paman (ne dites plus les fils à papa depuis que nous sommes égales et égaux) qui peuvent évidemment apprendre le français sans avoir à subir les persécutions des étrangers et les perturbations des fils à manants (joli Jaco !!!). 

 
Hé bien ! c'est pas fameux dis-donc dans les rangs de nos chères petites têtes blondes bien coiffées, shampouinées et même parfumées ! J'entends, dès que la cloche sonne la sainte récréation ou la bienheureuse sortie, des hurlements, des vagissements, des vociférations hystériques. Et si cela ne dure, par grâce, que quelques minutes, elles sont néanmoins bien plus longues qu'un jour sans pain bénit... C'est à croire que là-haut, chez notre Seigneur tout puissant, on n'apprend jamais aux gamins que ce n'est pas en gueulant plus fort qu'on a forcément raison ! Et que parfois le silence est d'or... De toute façon ils s'en foutent. Le pognon ils l'ont déjà. Et avec, on fait comme on veut. Et na !
Ma troisième parenthèse me vaudra de saluer, ne vous en déplaise, mes idoles. L'ancienne, Saint-François d'Assise l'ami des pauvres et la nouvelle, sa Sainteté François 1e, qui semble avoir, neuf siècles après, retrouvé le bon chemin et ses agneaux. Ah ! comme je me sentirais bien les genoux cagneux martyrisés par un prie-dieu de bois sur lequel on se juche pendant le Je vous salue... J'y serais sûrement plus à ma place que les notables et industriels qui le déforment sous leurs poids. Dommage en réalité que je n'y ai jamais cru à leur super-héros ! Remarquez, eux non plus et ça ne les perturbe pas tant que ça...
Pour schématiser le taux de fécondité des français que l'on dit exceptionnel en Europe et qui nous place en deuxième position (du missionnaire), directement entre les lapins et les irlandais, tient en deux faits. Les impécunieux copulent nuit et jour afin de pouvoir payer l'EDF et leur iPhone grâce aux prestations familiales et les possédants refusent la contraception. Par principe et pour parvenir à être 400 000 -sans mentir cette fois- à la prochaine Manif pour tous. 
Vous me rétorquerez, si vous connaissez bien votre Jaco, qu'il en a fait trois lui, des biquets. Soit 0,7 de plus que la moyenne nationale. Bien vu ! Mais lui, Môssieu, n'avait pas de téléphone portable à raquer tous les mois. Lui c'était pour que sa Marie se sente moins seule à la maison. Oui, parce que nous aussi on aurait pu les atteindre les 6 000, comme les copains. Bon, en trichant un peu sur les notes de frais. Humm... Mais on avait décidé de laisser le travail à ceux qui en manquaient. Et d'ailleurs, si au lieu d'amasser des magots tous les mois, pour les reverser à l'industrie automobile allemande et au ministère du Tourisme des Maldives, on le partageait un peu mieux et bien, le PIB, le commerce extérieur et tous ces mots barbares nous causeraient moins de tracas. Et l'on pourrait organiser la décroissance en défilant sur des chants liturgiques... 

 
C'est que nous ne le savions pas, nous, dans les années quatre-vingts, que les banquiers allaient tout empocher pour ne le reverser qu'à leurs affidés. Que les Teutons nous prendraient une nouvelle fois à revers et pénétrerait nos raies (oh pardon ! nos rangs voulais-je écrire) en livrant une guerre économique sans pitié consistant à ne plus payer leurs ouvriers afin d'envahir le marché mondial, bras dessus, bras dessous avec ces braves Chinois.
Si vous voulez, l'économie, c'est mon domaine... Mais la mienne est un peu basique. Elle consiste à couper l'eau, lorsque je me savonne les mains et à partir en vacances à Nasbinals plutôt qu'à Bangkok ou Marrakech.
Il n'était pas prévu, écrivais-je que l'on demanderait aux gens nantis d'un boulot de travailler plus, tandis que l'on exigerait des autres qu'ils recherchent un truc qui leur a été confisqué... Sûr que dans ces conditions je ne l'aurais pas tiré ce troisième coup, ou bien alors... en l'air !
Bon on plaisante, mais maintenant je vais vous surprendre ! Je suis contre la diminution des allocations familiales par deux et même par quatre. Non, franchement c'est idiot et ils ont raison de crier à l'injustice, ceux qui n'en ont pas besoin et à qui on va enlever le superfétatoire. En toute équité, c'est le salaire qu'il faudrait leur couper en deux. Comme ça au moins, ils découvriraient les vertus de cette manne et l'émotion de chaque mois, lorsqu'on reçoit la fameuse enveloppe frappée du logo bleu où sept enfants lèvent les bras et semblent dire : « chouette, aujourd'hui maman va pouvoir changer son portable ! »
Vous me direz que si tous les nantis reçoivent enfin des salaires normaux (j'entends par là, décents , c'est à dire entre 2500 et 4000 euros par foyer) avec lesquels ils vont enfin pouvoir profiter de la vraie vie (la nôtre) que va-t-on faire des milliards que détiennent ces 15 pour cent de la population ? Eh bien là, le fin économiste que je suis va vous bluffer : on va pouvoir payer des téléphones à tous les sans-dent qui n'en ont pas besoin. Et, le cas échéant un peu de compote pour leurs enfants...
Tous ceux qui n'ont rien pigé à cette chronique (et je les exonère de toute repentance) doivent se dire : « Il est gonflé, lui. Il est foutu de nous proposer de l'aider à financer son buron dans l'Aubrac en lui achetant des séjours à l'avance.  Là, il ne le trouvera pas sale notre pognon ! Et il sera bien content de nous voir arriver avec nos 4 X 4 !!! »
Si vous vous dites ça, alors vous aurez bien raison... de partir à Bangkok ou à Marrakech...

Jaco
 
Derniers avis sur le forum de             



14 e sur 320 !

Nous aurons donc terminé nos cinq ans d'exercice au coeur de Toulon à la 14e place (le 20 septembre 2014) sur Tripadvisor avec un certificat d' excellence. Sur 42 avis, 20 ont trouvé ça « excellent », 20 « très bon ». Nous avons eu tout de même droit à un « moyen » et même un « médiocre ». Merci collègues !
Vous nous direz que 14e sur 320 c'est quand même pas vilain ! Pour des amateurs, je reconnais, c'est pas mal et j'imagine que beaucoup n'auraient pas cru que l'on puisse si bien se situer. Je mettrais tout de même un gros bémol, car en cuisinant les meilleurs produits de Toulon, c'est à la première place que nous aurions dû nous situer, en concurrence avec les artistes de la Promesse ! Mais c'est Toulon...
Alors merci à ceux qui ont aimé notre façon de ne pas nous moquer d'eux. Tant pis pour les autres...

« La suprise d'une découverte »
Par 22782014 de Toulon
Repas servi avec petite attention pour toutes les tables ,excellent repas, la qualités des produits servis irréprochables ;la tarte au pommes est un pur délices.
(Excellent – 24 sept. 14)

"Découverte !"
                                                                                                                        Par Mélissa E.
Nous avons eu des échos de ce petit restaurant avec TripAdvisor et les avis nous avons eu envie de le tester...
Sans regret car lles plats y sont très bons et généreux, l'aligot est excellent et son tartare également.. l'assiette Aubracienne elle pareil un régal..
L'accueil est chaleureux, le service nickel..
Le seul bémol je dirais que c'est sa situation géographique, les rues pavées de Toulon c'est très bien sauf quand on a la vue sur une montagne de poubelle, mise à part cela je recommande fortement. Bonne soirée.                    (Très bon – le 13 septembre 2014)

Accueil et cuisine généreux”
5 5 étoiles d'Olivier C. de Toulon
Des produits du terroir de grande qualité, un accueil très chaleureux, et des assiettes présentées sans fioritures. Une mention spéciale pour le Marcillac, vin injustement méconnu. Merci! Je suis venu deux fois, je reviendrai.               (Excellent – le 29 août 2014)

« L'Aubrac à Toulon »
                                                                                               par Jean-Pierre - Six-Fours les plages
D'excellents produits de l'Aubrac. Sa viande en  particulier, mais aussi tous les produits régionaux de l'Auvergne méridionale. Un accueil chaleureux, sympathique, familial...
(excellent – le 14 août 2014)


« A suivre absolument »
de Jean-Pierre P – La Valette

Ils s'y mettent à 3 pour s'occuper de vous et servir tout ce qu'ils ont de leur passion commune: la région d'Aubrac et l'excellence de ses produits.
Ici on est loin du commerce et des calculs, ces gens-là n'ont pas le coeur fait comme tout le monde: on vous parle, on partage, on explique tout des assiettes présentées parce qu'il y a matière à raconter. Une merveille de convivialité initiée par un Chef atypique entouré de 2 sourires compétents et aux petits soins. On déguste de l'Aubrac de A à Z, ça fait un bien énorme. A suivre absolument.                                                    (Très bon – le 22 juillet 2014)

Une magnifique découverte ”
par Lionne8304

Une excellent adresse à Toulon...
de l'entrée au dessert, tout était excellent dans des quantités parfaites, ni trop, ni pas assez . Un trio d'entrée très frais, un duo de canard accompagné d'un aligot comme jamais je n'en ai mangé, un peu de ratatouille (5 fruits et légumes par jour...faut bien se donner bonne conscience) et une salade de fruit extra-fraîche.
En trois mots : que du bonheur !! Pour sûr je vais y retourner et faire découvrir cette adresse à mes amis !                                                                                       (Excellent – 16 juillet 14)


Viande hyper fraîche excellente »
Par Michelle G
Nous avons pris le menu avec un tartare Aubrac et de la truffade: viande hyper fraîche, trés bien assaisonnée avec une bonne truffade d'auvergne et une salade le dessert : une croustade aux nectarine est fait maison et très fondant: une adresse à retenir pour manger des bons produits du terroir et de l'excellente viande.
                                                                                                                         (Excellent – 6 juillet 14)
Lisez tous les avis sur le site Tripadvisor...

Et à la Saint-Géraud, 
redescend le troupeau



Chronique d'humour du 14 octobre 2014


        Et un vaccin contre la peur ?


LA France a peur !
Même ceux qui n'étaient pas nés connaissent l'ellipse fameuse dont l'un de ceux qui est à l'origine du TJM (télé-journalisme de merde) fit l'ouverture de son 20 heures. Grâce à l'INA ce verdict définitif tombe régulièrement à l'antenne. Plus souvent hélas que la satire de Coluche qui disait de Roger Gicquel que lorsque une météorite tombait quelque part, c'était sur ses pompes.
Vous l'aurez saisi, ce n'est pas pour réviser le procès du sombre présentateur qui sévissait en 1976, que je pérore ainsi. Saint-Pierre s'en est déjà chargé et il y a eu tellement pire depuis ! Non, lorsque j'évoque la formule lapidaire, c'est au contraire pour la reprendre à mon compte. Et pas forcément pour m'en réjouir.
La France a peur. Et pas seulement de Patrick Henry -qu'est-ce qu'il est devenu au fait celui-là ?- ou de la vengeance cortexienne. La France a peur de tout. Cela ne date pas d'hier, m'objecterez-vous. Déjà les Gaulois... Oui mais eux n'avaient aucune excuse, car ils n'avaient pas la télévision pour leur filer la trouille et entretenir, à longueur d'antenne, leur psychose. 

 
Après avoir fortement craint la sécheresse et l'invasion prochaine des crickets, des lapins et des mygales, ils sont obsédés désormais par l'ensevelissement par les eaux. Pas une chaîne ne manque cet intense moment d'investigation. Lorsque l'intrépide reporter affronte les dix centimètres de boue qui ont envahi l'appartement de M. Dupont ou de Mme Machine. Et puis ce n'est pas tout. Le Tintin de TF1 est parfois arrivé là au prix de sacrifices, y compris à bord d'un zodiac de la sécurité civile. Alors Mme Machine ou M. Dupont... Vous avez le choix, soit ils sont très « émotionnés » ou bien alors « sous le choc ». C'est la « cata » mais de façon plus opportune, la « galère ». Par temps de pluie la terminologie, la sémantique si vous aimez mieux, revêt un caractère déterminant à la bonne compréhension du désastre ambiant.
Moi, je tiendrais un office de tourisme en Lozère ou dans le Gard, c'est surtout de ma prochaine saison touristique que j'aurai peur. Parce que désormais, ça y est, s'il est un endroit sur terre où il pleut, c'est forcément à Sommières ou à Florac...
Ça ne fait rien, même si les chaînes d'infos se sont surpassées comme toujours, elles ne sont pas parvenu à écraser leur deux précédents records. Ceux-là risquent de durer, au moins jusqu'à l'attentat tant attendu sur la ligne B du RER en pleine heure d'affluence.
Entre le retour de M. Sarkozy et la décapitation de l'alpiniste français en Kabylie, question drame on a encore été servis. On ne sait quel est le pire, mais c'est bien triste et l'on compatit. Avec un rien d'admiration tout de même, car arriver à se répéter avec des images sans intérêt tournant en boucle pendant des heures, parvenir à tenir l'antenne avec que dalle sans jamais se coller une claque ou aller vomir, c'est quand même très, très fort...
Ceci étant les chefs d'édition ne sont pas en souci de remplissage ces temps-ci. Même la victoire des milliardaires au Parc des Princes Qataris et le triomphal match amical contre le Portugal n'ont pas dépassé les trois heures de débrief. Et pourtant ! On l'aurait bien savourée une sixième fois, l'analyse tout en finesse de Laurent Blanc...
Oui mais faut pas plaisanter avec les Kurdes. Parce qu'y a aussi les Kurdes. Victimes récurrentes des islamistes. Ceux-là ils sont partout. Je suis sûr qu'il y en avait sous le déluge à Montpellier, à l'UMP, en Kabylie c'est sûr et qui sait si au PSG... Non,  pour ces pauvres Kurdes, c'est terrible. Leur histoire est ensanglantée de persécutions par les Turcs, par Saddam et tant d'autres...
Mais excusez-moi, on me souffle dans l'oreillette qu'il y aurait un cas d'Ebola en France. Tant pis pour les Kurdes. L'infirmière aurait été admise à l'Hôpital Saint-Antoine où le pronostic vital serait engagé. D'ailleurs retrouvons notre envoyé spécial.... Encore un kamikaze ! Bon certes il est enfermé dans un bocal translucide et porte aux pieds des chaussons étanches. Son micro a été préventivement badigeonné de bétadine. Mais écoutons-le : « Ici la tension est palpable. Les questions s'amoncellent. Une cellule psychologique devrait être mise rapidement en place. Et un état major de crise a été constitué au ministère de la Santé. »
Il ne manque donc plus que la chapelle ardente que l'on attend -avec confiance- d'un moment à l'autre ! Tout ceci au nom du sacro-saint principe de précaution...
On compte 3000 décès causés par le virus depuis sa propagation en Afrique de l'ouest. C'est cinquante fois moins que le cancer dans une seule année en France… Mais allez vendre des spots publicitaires avec le cancer, vous ! C'est totalement passé de mode, coco! 


Du coup, grâce à cette édition spéciale, sur la quasi totalité des chaînes, à l'exception de Mezzo -mais attention à la fièvre du trombone- plus personne ne va plus oser fréquenter les WC publics. Les dames pipi vont venir rallonger la liste des chômistes. Sur les trottoirs , les africains vont désormais pouvoir marcher -enfin se traîner- tranquilles, tous les autres vont passer sur celui d'en face. Car on ne sait jamais. Peut-être rentre-t-il du Libéria, ce salaud !
D'ailleurs ça y est, c'est fait ! Dans une école et un lieu que je préfère oublier, les parents d'élèves, les fameux parents d'élèves dont les trois-quarts sont incapables d'éduquer un tant soit peu leurs mioches, demandent, que dis-je exigent, que le gamin qui revient de Guinée soit mis en quarantaine et apporte la preuve qu'il ne porte pas la fièvre mortelle...
La France a peur et l'on comprend mieux pourquoi l'écrasante majorité d'entre-elle, s'est réfugiée dans les bras protecteurs du Maréchal et de son ami le Führer. Nous autres, petits enfants de cette nation pusillanime n'avons finalement pas beaucoup évolué. A ceci prêt que l'on n'a plus besoin de se cacher pour rouler « allemand », qu'on n'a pas besoin d'étoile jaune pour repérer les porteurs d'Ebola et qu'on peut même écouter Eric Zemmour sans se cacher...
C'est un vaccin contre la peur, qu'il est temps de mettre au point. Le futur Nobel à n'en pas douter. Car la France a peur de ne plus pouvoir partir en vacances en Afrique. La France a peur de la décroissance et des impôts. La France a peur de l'eau, du soleil, de l'autre et de l'avenir.
Les Français ont peur de tout, même de leur ombre. Ils feraient mieux de redouter le reflet de leur psyché.
Jaco

L'assiette aubracienne



Ce fut l'une des créations de Jaco, collection automne-hiver 2009. 
Elle avait pour propos de faire découvrir, en une seule assiette, 
les joyaux de l'Aubrac et de la maison Conquet à Laguiole. Une viande rare et "label rouge", un bout de saucisse et un merveilleux tripous. Le tout évidemment accompagné d'une succulent aligot.
Ceux qui ont eu la chance de la découvrir à Aubrac sur mer s'en souviennent encore.
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Chronique du 7 octobre 2014

Le doigt de l'homme 
à disposer de lui-même


Et c'est vrai qu'on est bien à Nasbinals et dans l'Aubrac. Dans le Var et en Provence. Tranquilles. Parfois un peu trop quand même ! Le dimanche on s'ennuie. Surtout depuis que les voleurs de poules (de 10) de la Ligue, nous ont volé nos sacro-saints matches de rugby du milieu d'après-midi.
Tenez, hier encore j'aurais bien aimé être à Paris pour me distraire. Il y avait la manif. Question manif, en province, à part une foire votive dans le 48 ou un tour de ville des ouvriers de l'arsenal (de plus en plus rares) on n'a guère de quoi s'enthousiasmer pour les grandes causes. 
 
Vous vous rendez-compte ? « La manif pour tous » qu'elle s'appelle, celle-là. Ah ! Cela fait tellement longtemps que l'on ne défilait plus en France pour l'égalité, la liberté, la fraternité. La SO-LI-DA-RI-TE. Tenez, j'en ai le frisson, regardez.
Enfin on allait défiler pour tous les droits. Pour tous les hommes. Le droit de la fermer, celui-ci est assez classique, ancestral même, il suffit de rester chez soi. Mais le droit de vivre selon ses principes, ma Ludovine, là je dis : merci. Pourquoi en effet voudraient-ils, là-haut, nous imposer la GPA si nous sommes capables d'engendrer nous-mêmes notre propre succession. Il faut, enfin il me semble, laisser ceux qui ne peuvent avoir d'enfant sous quelque prétexte que ce soit, pouvoir en profiter, sans obliger ceux qui n'en veulent pas, à en commander quand même. C'est pas Amazone, quoi...
Mais c'est important d'avoir un enfant, de le choyer, de lui apprendre les bonnes choses de la table et des lois, mais aussi de la liberté. De tous... Et lui laisser faire du sport. Tiens le dimanche après-midi entre Neuilly et Notre Dame, en brandissant quelques lourdes pancartes qui muscleront ses petits bras.
Heureux également que l'on ne brocarde plus les homos ou les hétéros. Etre à la Manif pour tous, c'est réaffirmer avec conviction et tendresse que ce n'est pas l'homme ou la femme qui est important, mais qu'ils puissent tirer un coup de temps à autre. Sans distinction de genre, la bonne question ce n'est ni quoi ? ni quid ? c'est coït ? Qu'est ce que ça peut leur faire aux autres (j'entends par autres les rares qui ne seraient pas dans la « Manif pour tous » si elle passait devant chez eux) ? Hein, ça leur fait quoi ? J'en connais "des qui se la font ensemble" (moi j'aimais bien dire PD ou gouines mais il paraît qu'il ne faut surtout pas...). Même qu'au restaurant nous en avions plein. On aurait dit qu'ils en voulaient à ma vertu à moins que ce ne soit directement lié à ma cuisine. Oui ? C'était à ma cuisine ? Ah bon, tant pis ! je resterai avec Marie, la pauvre, alors... Mais je peux vous affirmer que homo ou pas, ce sont de merveilleuses personnes et que je ne les échangerais avec aucune de ces pétasses qui sucent une feuille de salade en surveillant leurs fesses... Tout ça pour dire que c'est bien qu'on leur foute la paix. un peu comme celles qui avortent ou qui prennent la pilule. Sept siècles après l'inquisition et la chute du 3e Reich (dont ne subsistent plus que quelques concessions audi-wolkwagen, planquées dans nos zones commerciales), il était temps. 
 
Quant aux musulmans en tête du cortège, entre maître Coltard et maitresse Christine en latex noir, je trouve que c'est une belle idée par ces temps nauséabonds où l'on ne sait plus quelle barbe est fleurie et quelle autre est piégée. Il y a là des cathos, des athées et d'autres qui le sont moins... pressés. C'est d'ailleurs tout ce qui fait le charme de cette procession bigarrée qui chemine nonchalante sur ces voies parisiennes, pavées de bonnes intentions.
Bon je n'ai pas forcément tout saisi, je vous prie de m'en excuser, mais Paris c'est loin. Je ne sais toujours pas pourquoi par exemple ils ne veulent plus du mariage. Ça leur irait pourtant très bien, la robe blanche, avec des tulles et des brives dans la Corrèze (oh pardon ! dans le corsage). Si jamais ils devaient encore repasser par là, dans le seizième, je me promets de leur poser la question.
D'autant que ça me démange vraiment de le faire le prochain voyage à Paris. Jusque-là j'étais bien tenté par le salon de l'agriculture, mais désormais j'ai un léger penchant pour la « Manif pour tous ». Parce que les droits de l'homme c'est tout de même plus crucial qu'une bouse, fut-elle de charolaise. Et puis, comme il est bien réglé le défilé ! Avec ses ballons bleus, ses ballons roses. « Tout ce pastel ! s'exclama un riverain, mais que ce pastil ? » Et puis toutes ces dames et ces jeunes filles avec leur jupettes bleues sur des soquettes blanches et des souliers noirs vernis. C'était d'un chic ma Frigide... A la fashion week, elles pouvaient aller toutes se rhabiller. D'ailleurs si jamais j'y monte à la prochaine, ce sera en octobre. Parce qu'avant la MPT, je ferai un tour chez Dior et Lagardfeld, au Parc chez Ibrahimovich et au Mondial de Das Auto porte de Versailles.
Histoire de mieux célébrer encore l'égalité, la solidarité, les droits de l'homme et du parisien.
Jaco 
 

Chronique du 1 octobre 2014

Saint-Jean du bon accueil


A l'image des Toulonnais contraints à la diète par la fermeture d'Aubrac sur mer, c'est un blog au régime -et un bloc opératoire- que je vous propose. Avec tout juste un peu de sel. Je le peux, donc je le veux, car ce n'est pas comme si mes artères brachiale ou cérébrale avaient été bouchées et donc touchées.
Rassurez-vous je vais pouvoir continuer à taper sur mon clavier afin de vous faire entendre la petite musique de mon cœur ou la grande fanfare de mes humeurs. C'est pour courir et même m'asseoir que je peine encore, même si ce ne sont pas des hémorroïdes qui m'ont été greffées...
Allez j'arrête de vous embêter avec ces questions d'anatomie qui sont presque aussi pénibles que celles d'économie. J'ai maintenant quarante centimètres de tuyau tout neuf. Et à ce rythme-là, dans vingt ans, ma circulation en PVC m'autorisera à prétendre à la succession de ma cousine Suzanne (104 et c'est pas fini !), si mes parents ou mon aîné ne l'ont pas fait avant. On n'est pas prêt de vous lâcher...
J'ai donc passé un séjour incroyablement supportable à Saint-Jean. L'ami Jean-Claude m'avait prévenu : « J'y suis né, ma fille y est née... c'est une excellente clinique »... CQFD ! Et c'était vrai dis-donc ! Car à peine réveillé, je vis surgir dans la chambre, mon cousin DD. Une merveille. J'avais bien prévenu tous mes amis et proches que je ne souhaitais pas de visite, car étrangement, c'est le genre d'endroit et de situation où la solitude me semble particulièrement requise.
Très souvent il faut déjà se coltiner un voisin de chambre qui ronfle, délire et zappe entre le journal de TF1, les jeux à la noc et Plus belle la vie... Alors on n' a qu'une envie, c'est de rester sous le drap et d'attendre que ça passe pour retrouver ses amis, tout debout et bien droit. D'ailleurs quand je vois, ou plus encore lorsque j'entends les élucubrations de la femme, du gendre et du petit-fils de mon voisin, c'est pas compliqué, j'interdirais les visites en même temps que la télévision et ce putain de téléphone dans lequel le sourdingue vocifère tandis que j'enfonce mes boules auriculaires jusqu'aux abords du cervelet. Une chambre aux murs gris, un verre d'eau et une sainte-bible... Ça te leur remettrait les idées en place, aux types...
Vous me direz que j'avais qu'à me payer une chambre seule. Oui, à 65 € la nuit, pas de problème ! D'autant que cette mutuelle qui me pique deux cents euros tous les mois même lorsque nous allons très bien, ce qui nous arrive -si, si !- s'est vite désengagée de ce remboursement superfétatoire... Non, je préfère les garder pour passer quelques nuit à l'Ibis de Port-de-Bouc, lorsque nous irons mieux...
Sorti de la salle de réveil vers midi, j'émergeais à peine lorsque je vis mon cousin, avec une tête d'enterrement, débouler dans ma chambre aux soins intensifs. Heureusement, il ne me tendit pas une couronne, mais bel et bien une bouteille de Minervois. Le sang de notre terre, afin de remplacer celui que j'avais sûrement pas mal perdu dans la matinée. Il avait même failli arriver avant mon épouse Marie ! Je lui ai passé un savon à mon DD. Mais non sans lui avoir précisé que je l'aimais, comme j'aime les purs et comme j'exècre les calculateurs. Alors, pardi, c'est avec son pinard que j'ai fêté, dimanche à midi, ma libération.

Et je voulais aussi remercier M. Verdon. C'est mon chirurgien. Spécialiste des artères et non des gorges ! Il aurait pu, comme les aviateurs, les notaires, les huissiers, les pharmaciens et tous les pauvres gens poussés vers la ruine et la misère par les socialos-communistes, manifester en ce mardi matin morose où l'on ne sait même pas si la grosse allemande poussive va démarrer alors qu'elle a déjà au moins neuf cent kilomètres au compteur et qu'un salaud de papillon de nuit a sauvagement taché le capot ! Eh bien il était là, faisant abstraction de tout, pour se pencher sur les artères d'un de ces privilégiés encore en congés maladie. Bravo ! Et puis, s'il est moins coté que les grands spécialistes du stent dans une clinique réputée de l'ouest toulonnais où l'on m'a superbement raté, lui il semble avoir ficelé cela, avec la même maîtrise que Lucien Conquet le fait d'un boudin. Si le résultat se confirme, j'en ferai désormais un pont, de mon chirurgien. Que dis-je ? Un ponte et même un pontage !
Voilà, je ne finirai pas sans souligner encore l'immense respect, la gratitude que j'éprouve à l'égard de ce personnel soignant en général. De cette clinique en particulier. Mais aussi de sa direction et -pour une fois, soyons fous- de ses actionnaires. Il ne m'a pas échappé qu'ils avaient choisi de favoriser l'accueil, le service, la qualité des soins, la disponibilité, aux économies drastiques et cyniques. Ici une infirmière n'est pas tenue de jouer les aide-soignantes et les femmes de ménage, elle doit juste se rendre disponible. Chacun exerce son métier avec ses compétences à un rythme supportable. Cela les rend efficaces, souriants, aimables. Humains...
On se croirait presque dans une clinique. Bravo et merci Saint-Jean.

Jaco
 
Je compte toujours sur nos amis pour faire suivre ce blog à tous les leurs. 
C'est le meilleur moyen dont nous disposions pour peut-être un jour rassemblersuffisamment de monde pour nous aider à  le construire, ce buron dans l'Aubrac ! Mais faire suivre, c'est aussi informer les nôtres d'avis objectifs, éventuellement éclairés. Et s'agissant d'une clinique, ce n'est  pas tout à fait anodin. Pour autant si la réputation d'un établissement est essentielle, il convient d'abord que celle du chirurgien auquel vous aurez à faire le soit aussi. En allant dans une clinique spécialisée et non chez un praticien bien identifié, c'est l'erreur que j'ai faite il y a huit mois et qui m'a conduit a être charcuté. 

Les imbuvables sur notre terrasse

Ils n'ont pas attendu le verdict médical ni de savoir si j'étais déjà froid, pour venir me narguer sur la place. Mais pas n'importe où ! Sur la terrasse, entre la fontaine et la porte d'entrée, que je paie chaque année. Sans me demander mon avis, quel intérêt ?
Mais « ils » ne sont pas n'importe qui non plus.  Ce sont de vils marchands, des publicistes, de riches snoc en résumé qui trafiquent avec le club de rugby local, pour faire de la pub pour une bière imbuvable. Et il y avait des centaines de supporters pour figurer sur la pub. Pardi, quand c'est imbuvable...

Merci au photographe expert qui a planqué pendant des heures pour obtenir ce cliché 

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Chronique du 23 septembre 2014





EN fêtant la rentrée littéraire, à ma manière, associant tous nos amis, clients et écrivains à ma précédente chronique, je pensais à mes parents. Maman qui m'obligea à avaler, sous la contrainte et à haute voix, des pages de bibliothèques rose, verte et rouge, plus quelques beaux textes de Pagnol et Daudet. Elle assurait le prolongement de cette bonne vieille école avec laquelle je fus si nettement en conflit, parce que -déjà- je n'aimais pas m'asseoir sur un banc que l'on m'imposait. On nous y infligeait Lamartine, Appolinaire, Paul Fort, Eluard, Hugo et là, pour le coup, je m'y soumettais avec un total consentement, une émotion, une vibration extatique.
« Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leurs misères hautaines,
De Palos, de Moguer, routiers et capitaines
Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal. »


Il faut être complètement snoc ou rouler en voiture allemande pour ne pas être saisi, au fond de l'âme, par un frisson de plénitude et de soumission à l'immensité des mots. Dès lors je posais, à tout jamais, mon livre de mathématiques, je renonçais à ma breitling et mon 4X4, pour scruter avec José-Maria, du fond des océans, des étoiles nouvelles. Voilà pour la gloire de ma mère, d'Henri Auriol et René Azémar. 
Mais c'est sans doute à papa, pourtant humble comptable de mégisserie, que je dois d'être démangé en permanence par cette gratouille que je n'apaise qu'en couchant sur le papier ce que j'en rêve et parfois même, ce que j'en crève. C'est pas compliqué, je l'ai toujours vu un stylo à la main, prendre des notes et surtout, surtout, écrire au président de l'ORTF pour une faute de français d'un béotien de la Première ;  au présentateur météo qui annonçait de la pluie sans qu'il eût plu un seul instant, au journaliste sportif qui avait l'outrecuidance de prononcer notre petite ville (certains disaient village, ce qui suscitait aussitôt une missive bien sentie) « gros laid » en lieu et place de « Grau.. yé » !
De mon père, j'ai donc hérité de cette manie, de cette logorrhée papelarde qui me conduit -après quarante ans de pratique intensive au service de diverses publications- à mener encore quelques expéditions plumitives, toujours aussi jouissives. Je sais depuis longtemps que lorsque je n'écrirai plus, je serai mort, ou dans le pire des cas, manchot. Mon père, qui plus-est malencontreusement informatisé, en est d'ailleurs rendu au même point avec une bonne « trentaine » d'avance.
Et c'est au nom de cette lubie commune, qui demeura pour lui un hobby, pour moi une façon de vivre, que j'ai eu l'idée de faire éditer le joli texte dont il nous gratifia mon frère et moi. C'est le récit stylistiquement sobre, mais émotionnellement efficace, de ces années « galère » comme diraient maintenant les passagers d'Air France ou les pauvres patrons devant leur feuille d'impôt.  
Un banal accident le conduisit, après six mois de plâtre, en sanatorium à Font Romeu et en maison de repos à Lacaune, où rien de son état ne s'arrangea vraiment. Sa jambe indument immobilisée le resta à tout jamais et il traîna ce handicap et sa patte, toute sa vie. Mais pas sa misère.
Combien auraient alors baissé les bras et la tête ? Auraient déambullé comme des âmes en peine dans les rues de Graulhet ; que l'on aurait montré du doigt en rigolant : « tiens, voilà le boiteux ». Outre l'intelligence, mon père fut armé d'une bonne dose de courage pour se relever et relever en même temps les défis de cette vie gâchée par l'incompétence d'un corps médical qui était à l'époque beaucoup plus en phase avec Ambroise Paré qu'avec le professeur Henri Dorfmann. 
Voilà comment entre 1940 et 1944, c'est à dire durant la quasi totalité de la guerre, il mena un combat parallèle -j'allais dire à la verticale tant il fut allongé et confiné- à celle que les jeunes de son âge menaient dans les milices de Vichy, mais heureusement aussi, plus dignement, dans les maquis de la Montagne Noire...
Maman traversa ces sombres années dans un tout autre climat, sans véritable souffrance physique, mais dans la privation et parfois l'humiliation. Elle eut cette même force morale et trouvait en papa, le partenaire idéal au nom de leurs épisodes de difficultés. J'allais dire qu'il devenait facile, ensuite, d'apparaître.
On ne dit jamais assez à ses parents qu'on les aime. Ni à ses enfants d'ailleurs. Et même à nos conjoints (surtout si c'est vrai !). Et c'est pourtant généralement le cas. Les miens m'ont rendu la vie plutôt belle. En me faisant naître à la bonne époque -et il n'y en eut pas temps que ça dans notre histoire- ; dans un petit coin de France aussi où la force est d'abord le caractère ; en me dispensant me semble-t-il, les bons codes - des valeurs si vous préférez- dans lesquelles j'ai eu tout loisir de puiser avec mon discernement et ma sensibilité. Je n'ai jamais manqué de rien, j'ai gardé des souvenirs d'enfance, de vacances, d'espérance...
Après, on fait de sa vie ce que l'on peut. Mais lorsque vous avez appris à ne pas tricher ; lorsque vous être intègre -un peu jusqu'à l'intégrisme, je l'admets-, que vous respectez les autres avec une dose convenable d'humanité, hé bien... vous êtes fichus ! Non je plaisante, bien sûr. Mais qu'à moitié. Parce que si pendant cinq minutes, de bon matin, vous êtes rassurés devant votre miroir, vous subissez le monde et ceux qui n'ont pas eu votre éducation, tout le reste de la journée. Et ça en fait... du monde. Tenez, à par vous -évidemment-, je jurerais que ceux qui ne possèdent pas ces valeurs sont majoritaires. Et qu'ils mènent ce monde ou aspirent à le faire. 
Bref, c'est un tout petit bouquin, écrit en gros, avec quatre dessins. Je ne l'ai pas vu dans la pré-liste du Goncourt, mais vous le trouverez sur internet, édité par TheBookEdition -nous qui combattons l'Anglicisme ambiant depuis des lustres, bravo !- De toute façon ce n'était qu'un prétexte pour prolonger ma précédente chronique et embrasser -un peu moins pudiquement- mes parents. A quelques jours de la fête du Livre de Toulon, c'est aussi une manière de le dire : « Vous qui vous plaignez des grèves dans les aéroports, des bouchons sur les routes du week-end, des impôts dans les boites aux lettres : lisez. Profitez d'un bon fauteuil, d'un rayon de soleil, d'une cheminée, d'une jolie plume, d'une belle histoire... Lisez. Cela vous coûtera bien moins cher et vous élèvera peut-être. Au cas où vous en auriez besoin...
Jaco

La Victoire en boitant de Michel Larrue
60 pages – 9,97 euros


11 h 45 et soudain la nuit !





 Cela faisait plusieurs jours, voire des semaines qu'il guettait. Alors évidemment lorsqu'il s'est précipité, il l'a fait de bon coeur. Un orage d'anthologie sur la place Lambert. Pas par le tonnerre, ni même forcément le débit -quoi que !- mais par l'effet dantesque qu'il produit. Un vent violent en tourbillon, de la grêle et surtout cette subite obscurité, qui nous a fait pus aisément comprendre pourquoi les gaulois craignaient tant que le ciel leur tombe sur la tête.



 

Misère de rizière...

 Voilà, on commence enfin à se débarrasser des étrangers !

Alex Phu, qui martyrisa durant plusieurs décennies des générations de

rugbymen qui ne lui avaient rien fait, les contraignant même parfois

à courir alors qu'ils n'en avaient pas envie, a été renvoyé dans son pays.

Dany, notre reporter, nous a fait passer en exclusivité ce cliché où Alex s'affaire

dans les rizières sous les ordres d'un préparateur physique... D'après des

sources divergentes, il pourrait s'agir de champs de basilic. L'important

c'est qu'il ramasse de l'herbe pour l'éternité...


Chronique du 16 septembre 2014

Aimer les mots autant que le veau


Si dans quelques jours nous parvenons à refiler pour un prix dérisoire un restaurant qui marche, ce que nous regretterons, outre la purée quotidienne (pour l'aligot) et les doux effluves du tripous, ce sont nos clients. J'hésite souvent à les désigner sous ce vocable, mais lequel employer ? Même s'ils sont bien soignés à Aubrac sur mer, on ne peut les désigner comme des patients. Car avec Stéphanie et -pire !- Marie Ho !, ils n'attendent jamais. Parfois, ils sont servis si vite que je crains qu'ils se sentent les malvenus. Il m'arrive même, à peine les avoir vu entrer, de les revoir partir …
Nous nous arrêterons donc sur hôtes, qui sans préjuger de notre avenir, révèle parfaitement l'état d'esprit dans lequel nous les recevons. Contre paiement certes, mais avec force égards. Et c'est aussi à cela que l'on nous reconnaît.
Il n'y a ici, ni mer, ni plage, ni port, ni frites, ni nappes, ni réseaux, ni même ronds de jambe et pourtant, ça fonctionne. C'est que pour faire ce métier comme nous l'entendons -et qui n'est forcément pas le même que celui de bien de nos collègues- il faut aimer. Aimer les vaches, aimer se lever de bonne heure, certes, mais il faut surtout aimer les gens. Pas tous, pas les snoc, mais ceux qui sauront, au détour d'une phrase, au regard direct et au parfum ambiant, qu'ils pourront revenir sans jamais ressentir cette impression furtive ou pesante que nous les prenons pour un dindon. 
 
Vous nous direz, en voyant notre humble auberge fermée les soirs de matches et bondée un midi en novembre que nous n'aimons pas les mêmes. Ce n'est pas faux. Nous avons parmi nos clients assidus plus d'écrivains et de gens qui viennent avec leurs bouquins, que de supporters. Ce qui ne signifie pas fatalement que ces derniers ne savent pas lire. Midi Olympique. Ce n'est qu'une simple question de valeurs. Etant entendu que nous avons -nous de même – un problème avec les sans-dents, puisque si la race Aubrac est -de loin- la meilleure, elle n'est pas forcément -ni utilement- la plus tendre. C'est d'ailleurs aussi la raison pour laquelle, lorsqu'ils s'attablent erratiquement, ils optent en principe pour le tartare.
Non, allez, moi aussi je plaisante ! D'ailleurs, Philippe mon ami et néanmoins dentiste pourra en témoigner : je n'ai plus de dents... En revanche je devrais peut-être me méfier de ma femme, car elle pourrait au détour d'une dispute, se mettre à l'écriture, trahir nos petits secrets d'alcôve et déverser mes plaisanteries hollandaises...
Ce qui nourrit bien le corps, nourrit aussi l'esprit. C'est d'ailleurs pourquoi, sur une suggestion de mon pote Jey, nous avons regroupé ces chroniques sous le logo « Des mets, des mots ». Pas mal pour d'anciens pros de la com, non ?
Nous aimons nos hôtes, mais j'ai forcément un faible pour ceux qui se baladent la plume à l'air. Nous avons fait de Bernard, l'homme à l'encre rouge, notre écrivain d'honneur et ça tombe bien, puisque vous allez pouvoir vous procurer son tout nouveau roman *. Il vient tout juste de sortir et il hume extraordinairement bon le papier. Pas la merde. Et il n'est pas le seul.
Gérard, qui a beaucoup contribué aussi à la propagation des sans-dents à travers Toulon, en est un autre. Ses nouvelles sont glaçantes, ses récits délicieux et ses romans inlâchables. Nous aimons ce qu'il est, ceux qui l'accompagnent et sa fidélité de creusois qui, en bon résistant, n'a jamais rien concédé à un demi-siècle de vie toulonnaise. *

 
Nous avons aussi Marco, l'ancien rugbyman et limonadier, qui avant même de le coucher sur la feuille, talonnait avec philosophie et distribuait la mousse en entretenant le suspense. Claude et Jean-Pierre plus attirés pas les faits et l'enquête que par le fantasme -quoi que !-. José le truculent qui suit les traits de sa nostalgie et les traces de Camus. Rémi dont la plume inventive et parfois corrosive s'assagit et s'arrondit lorsqu'elle croque l'histoire locale ou les coulisses d'un prétoire. Et je n'ai pas oublié Patrick dont les vers se croisent et s'embrasent à la manière d'un Léon, d'un Georges ou d'un François (non, non, pas lui !)
Mais pourquoi nous ont-ils tous rejoints, sans exception les écrivains du coin ? Attention j'entends par tous, ceux qui grattent par passion, éventuellement par besoin, mais pas pour passer à la télé tous les quatre matins ! Ceux qui n'ont rien à dire et qui tiennent à ce que cela se sache. Certains le font certes avec talent, mais hélas avec veulerie et fatuité.
 Il existe sans doute, entre nous et entre deux mots, autre chose. Une connexion qui transcende et même dépasse leur préférence pour le sauté de cochon de mes aïeux ou la saucisse de Conquet. Mais cela m'étonnerait qu'un type qui se goinfre de hamburger et de coca puisse écrire quoi que se soit de lisible. Où alors seulement pour Paris Match, un magazine d'images. De ces images qui salissent la presse, le papier et l'humanité
Et moi qui ne lis pas, ou pas assez, je rêve des longues journées au feu de bois, sur mon plateau perché, me nourrissant enfin des consistantes lettres de tous ceux qui m'auront fait l'honneur et l'immense joie de se laisser alimenter chez nous. Sur cette place Lambert, où les soirs de lune on distingue nettement les ombres portées et nostalgiques des Petites alliées de Claude Farrère.
Jaco

* "Bryant Park" en vente dans toutes les bonnes librairies et dont voici déjà quelques éléments. Une note de l'auteur, le pitch et l'auteur lui même.


Rien ne dessert plus un récit que de le situer dans des lieux imaginaires ou encore dans une ville seulement désignée par une initiale dont l’on ne connaît d’ailleurs jamais le degré de sincérité. Le fait que de grands auteurs, condamnés à brouiller certaines pistes dangereuses, ou par affèterie, se soient prêtés à ces artifices, ne saurait les légitimer. Sauf, a posteriori, quand l’art du romancier, par sa puissance et son rayonnement,  impose à la toponymie officielle son travestissement littéraire. Ainsi du Combray de Proust complétant, depuis 1971, l’état-civil d’Illiers. Mais les Proust se font rares aujourd’hui, le verbe moins prégnant, le lectorat moins perméable et de telles occurrences ne se rencontreront sans doute plus.
Pour qui, de toute manière, n’espère pas renouveler cette performance singulière, le choix de taire ou de modifier ne peut que procéder de la plus vaine gratuité. Car cette option n’offre au lecteur aucun des féconds vagabondages spirituels qu’au contraire favorise la précision géographique.
Ceci pour dire que ce roman, estimable au moins parce qu’il fuit poncifs et mauvaises habitudes, s’inscrit, délibérément, dans des métropoles (New York, Paris, Rome) ou des bourgades (Sospel, Noli, Beuil) bien réelles.
Ne relèvent de la fiction que l’histoire elle-même et, bien sûr, les personnages qui l’animent. C'est-à-dire l’essentiel. 

« Bryant Park »

Du Turin de 1522  au New-York de 2007 en passant par Montréal, le Paris des années soixante et la Rome contemporaine, "Bryant Park" narre l'histoire d'un tableau et des personnages qui vont graviter autour de lui : un décorateur de Boston, une universitaire de Manhattan, un téméraire curé du Haut-Pays niçois, une très volontaire conservatrice du Louvre, la veuve un rien shakespearienne mais confite en dévotion d'un éminent mafieux, et des trafiquants d'art prêts à tout...Un roman policier ? Oui mais comme Bernard Oustrières aime à les trousser, fuyant toute vulgarité, plongeant au plus intime des êtres comme des villes et gardant aux acteurs leur part d'humanité sans jamais nuire au rythme haletant du récit.

 
Bernard Oustrières 
Né en 1948 à Montauban (Tarn-et-Garonne), journaliste depuis 1966, Bernard Oustrières a appartenu aux rédactions de «  La Marseillaise  », puis de «  Var Matin » et du « Soir » de Marseille. Il a collaboré pendant 20 ans à « France- Soir », au « Figaro » quotidien, comme correspondant régional dans le Sud-est,  au « Figaro magazine », à « VSD », à « Télé Loisirs », au groupe Milan Presse (« Pays de Provence ») et à « Marianne ». Il est l'auteur d'une douzaine de romans.
 

 * Gérard participera mercredi soir aux lectures de textes à l'excellent Carré des mots, grâce à l'initiative de la non moins excellente association Gangotena.  


Poésie et cuisine par Bernard Vergier



Je vous invite aussi à consulter le site de Bernard Vergier. Il nous a rendu visite en famille la semaine dernière, alors qu'il vit à La Ciotat et exerce au lycée hôtellerie et tourisme de Marseille. Il a décidé de faire de sa vie et de ses convictions un voyage entre cuisine et poésie. Joli programme. http://www.bernardvergier.fr/


Ecrase ta clope cono !

Pour la troisième fois depuis le début de l'été, nous avons été pris dans un interminable bouchon en raison de feu de végétaux. Certes cette autoroute est constamment constipée et j'arrive à la maison avec la courante... Mais tout de même ! comment peut-on foutre le feu avec une telle constance ? Bon l'entretien de la bande centrale entre Toulon et Solliès laisse à désirer. Je pense même qu'il serait plus utile d'en faire une troisième voie. J'ignore aussi s'il s'agit de l'un des nombreux collaborateurs de l'économie allemande, qui à bord de sa BMW, wolkwagen, audi, opel ou mercedes jette son mégot. Mais compte tenu du nombre de ces envahisseurs, c'est tout de même bien possible. Toutefois, même si tu roules en citroën, c'est pas une raison pour foutre le feu, cono ! A moins qu'il n'y ait plus de cendrier dans les voitures françaises. Ce qui expliquerait que tous les gens du coin se soient mis au char teuton.

Stéphanie, même le samedi

 

Elle ne peut plus se passer de nous ! Elle vient même pendant ses jours de repos. A moins qu'elle ne réponde à la demande express de ses marmots. Ils sont pas beaux ?
Il y a Léona, la plus belle et Matéo, le plus grand. Et ils sont sympas ces minots. Bien éduqués aussi, puisque ce qu'ils adorent par dessus tout les viandes d'Aubrac et la truffade. Des connaisseurs en somme...









Et revoilà l'équipe !



Il y a cinq ans, Jean-Ba était là pour tenir le restaurant avec nous. Après une éclipse de quatre ans, il est revenu comme un soleil. Toujours aussi passionné, mais avec de nouvelles dispositions, pour la plonge notamment. Bref on se régale et maman est toujours aussi heureuse de le sentir à nos côtés... Et ainsi la boucle sera bouclée...




On nous écrit

Je voudrais vous remercier pour le plaisir que vous me donnez à chacun de vos mails, Votre façon de râler me plait ! Votre façon de vous exprimer est digne du vrai Français le Gaulois ! Votre façon de vivre et de prévoir votre avenir me plait aussi. Ah ! le Cantal et ses vaches rousses qui l’hiver portent une calotte blanche de neige sur leurs boucles rousses et vous regardent en toute innocence lorsque le matin vous ouvrez vos volets sur des murs qui ont 1 m d’épaisseur, pour moi c’est loin et plus jamais je ne revivrais de tels moments, ainsi va la vie....
Continuez S.V.P sur ce ton, peu de gens ont le courage de s’exprimer, d’écrire leurs vérités propres. Quand je vous lis je me retrouve, mais moi j’ai hélas 74 ans..... mais toujours battante / sportive et le verbe haut...
Amicalement. Françoise Rose rouge

Merci Françoise pour votre témoignage. Il arrive que les gens apprécient ce blog et son contenu, mais je sais que beaucoup aussi rejettent  son indignation, son côté iconoclaste, mais aussi son humanité (et c'est bien plus ennuyeux !).
J'écris parce que j'aime écrire et que je crois que certaines idées -le partage, l'humilité, la civilité et la passion, pour ne citer qu'eux) méritent d'être promus. Je suis très heureux chaque fois que quelqu'un m'y encourage, cela me fait digérer ceux qui demandent à être désabonnés de ma lettre hebdomadaire.
J'espère donc vous revoir au restaurant (faites-vous connaître) et merci de m'aider à croire encore en ce que je fais...
J.

Derniers avis sur 




La pluie de compliments sûrement mérités se poursuit sur le site de voyage Tripadvisor.
Merci à ceux qui jugent utile et juste de nous mentionner. Cela n'enlève rien à notre démarche consistant à ne plus être référencé, en raison de la manipulation de certains restaurateurs. Voici un nouvel avis, suivi des deux plus récents.

Accueil et cuisine généreux”
5 5 étoiles                                                                                         par Olivier C. de Toulon
Des produits du terroir de grande qualité, un accueil très chaleureux, et des assiettes présentées sans fioritures. Une mention spéciale pour le Marcillac, vin injustement méconnu. Merci! Je suis venu deux fois, je reviendrai. (Excellent – le 29 août 2014)

« L'Aubrac à Toulon »
                                                                                        par Jean-Pierre - Six-Fours les plages
D'excellents produits de l'Aubrac. Sa viande en 
particulier, mais aussi tous les produits régionaux de l'Auvergne méridionale. Un accueil chaleureux, sympathique, familial. (excellent – le 14 août 2014)


« A suivre absolument »
                                                                          par  Jean-Pierre P – La Valette

Ils s'y mettent à 3 pour s'occuper de vous et servir tout ce qu'ils ont de leur passion commune: la région d'Aubrac et l'excellence de ses produits.
Ici on est loin du commerce et des calculs, ces gens-là n'ont pas le coeur fait comme tout le monde: on vous parle, on partage, on explique tout des assiettes présentées parce qu'il y a matière à raconter. Une merveille de convivialité initiée par un Chef atypique entouré de 2 sourires compétents et aux petits soins. On déguste de l'Aubrac de A à Z, ça fait un bien énorme. A suivre absolument.
                                                         (Très bon – le 22 juillet 2014)
 
                                    ______________
 
Chronique d'humeur du 9 septembre 2014 


           Soyons réalistes, rêvons !          

JE trouve que l'on ne rêve pas assez. Je ne parle pas de ceux qui se lèvent pour gagner du pognon, posséder une grosse bagnole allemande et aller se dorer la pilule à l'autre bout du monde. Je préférerais que ceux-là restent couchés, tant ils sont l'incarnation du cauchemar que vit tout éveillée notre société et, à travers, au-delà d'elle, notre monde.
Non, le profit est antinomique du rêve, il en est même son principal fourvoyeur. Lorsque dans leurs laboratoires, les chercheurs arrivent et repartent à la nuit, ils n'ont qu'une obsession : débarrasser l'Afrique d'un virus qui la menace. Ou bien : soulager l'Europe d'une maladie dégénérescente qui anéantit le genre humain.
Derrière la recherche -et parfois de belles trouvailles- l'argent n'est certes jamais loin. Il y a des patrons de groupes et leur petite cour qui se trimballent en jet privé et se trémoussent sur les plages brûlantes. Mais si j'ai pris l'exemple du chercheur en milieu médical, j'aurais aussi bien pu saisir celui de l'ingénieur des Eaux et Forêts au Congo ou de l'infirmier d'une ONG confiné dans un hôpital pitoyable au Proche Orient. Pas plus l'un que les autres n'ont étudié et n'interviennent pour faire fortune. Ce sont souvent les plus mal lotis et même s'ils en avaient, ils n'auraient ni le goût, ni le temps de le dépenser. 

 
On ne rêve pas assez ou pas assez bien. Il aurait fallu pour cela concevoir aussi une autre méthode d'éducation. Autant refaire le monde ! Si l'un de nos enfants, s'était levé comme la plupart d'entre-nous, en proclamant fièrement : « plus tard je veux être riche ! » on lui aurait collé deux gifles, juste ce qu'il fallait pour qu'il se relève au bout de quelques jours en concédant : « plus tard je veux vivre en harmonie avec les hommes ».
Vous imaginez, ce que les petits burkinabés pourraient manger, et ce que les petits arabes et les petits juifs rigoleraient dans leur cour d'école. Mais ce que plusieurs siècles de religions ont détruit, on ne va pas le restaurer dans le quart d'heure.
D'autant que l'ego, cette irrépressible envie de briller (dans le sport, la politique, le spectacle) ; de surclasser l'autre ; d'être le premier chez soi, plutôt que le second chez les autres ; le plaisir glauque de dominer son voisin et d'écraser son collègue de travail, ne m'ont jamais semblé aussi prégnant autour de moi, que depuis que l'on ne parle plus que de crise énocomique. Moins il y a de fric – paraît-il !- plus les gens en veulent. Ou en volent, c'est selon. Car tout ce qui circule sous le manteau, ce qui dort sous les matelas, sans parler de tout ce qui s'évade et sans même évoquer ce que les banques immobilisent à leurs seuls profits, sont les seuls, j'insiste bien, les seuls responsables de cette crise qui n'affecte réellement que les petits.
Car j'entends par crise, tout phénomène qui empêche un enfants d'être nourri, une femme de se vêtir -un minimum quoi, surtout si elle est belle !- et un retraité de manger à Aubrac sur mer. Bref la France est toujours occupée. Préoccupée même. Coupée en deux, c'est sûr, en dix, en cent, en lambeaux et il n'y a rien de nouveau, si ce n'est cette forte dose de cynisme qui anime désormais le possédant.  
Pourtant l'ambition débridée ne conduit pas forcément au paradis. Regardez simplement cette pathétique Valérie T. Elle se rêvait première dame de France. La voici dame pipi, distribuant aux revanchards de 2012, du papelard pour se torcher. Une fois qu'elle aura écoulé ses stocks, je subodore qu'elle n'aura plus grand chose à raconter, ni surtout grand monde pour l'écouter. 

 
« Rêver, d'un impossible rêve » chantait un Brel Cervantisé et déjà sur le départ. Etre capable de partager. Cette semaine c'est ce que nous avons eu l'impression de vivre. A peine, à notre tout petite échelle, mais tout de même. Cela nous suffisait à refaire surface, à repartir, vers cette lointaine étoile qui parfois vacille entre deux cumulonimbus dans notre ciel. Sur la place Lambert, baignée d'un soleil moins inquisiteur, presque enjôleur, arrosé par cette sublime fontaine,-presque- en état de marche, notre restaurant -toujours pas en état de marge- reprenait vie. Je veux dire raison de vivre. Nous recevions au fil des jours et des services, tous ceux avec qui nous avons partagé, nos goûts -plus que nos couleurs-, nos émotions – les vraies-  celles où les larmes ne doivent rien aux crocodiles. Ceux du Top 50 qui, souvent, nous accompagnent depuis cinq ans et rêverait, eux aussi, que ça dure au moins autant.
C'est là qu'il y a incompatibilité du rêve. Car nous aimerions les transporter vers un autre paradis où les fontaines sont plus sobres, sombres, voire absentes, mais où l'eau coule forcément de sources.
Nous aimerions trouver aussi, avant et pour ce faire, une femme, un homme -ou les deux- qui découvrent cette placette, paisible et charmante, l'idéalisent et maintiennent, poursuivent et transcendent -pourquoi pas ?- l'idée tout simple, de notre départ...
Un restaurant, c'est comme une galerie d'art, un laboratoire de recherche, un cours magistral. Ce n'est pas un lieu de profits. Enfin si, pour les autres. Ce n'est pas seulement un endroit où l'on « fait maison » car tous les autres ne mériteraient pas l'appellation restaurant. C'est l'endroit par excellence -pas toujours !- où l'on partage et où l'on reçoit. La participation financière des visiteurs évidemment, mais aussi leur plaisir, leur reconnaissance et leurs amis.
Nous n'avions pas prévu de rentrer et d'attaquer cette sixième année. Nos lecteurs, nos clients, les mieux informés et les plus perspicaces l'avaient deviné. Alors nous les avons retrouvés. Ils sont venus à la fois exprimer leur regret de ne pas voir ce fichu rêve se concrétiser et manifester leur joie de nous savoir là. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul nous avons enfin ressenti un signe, comme un appui, voire une reconnaissance, venant de l'hôtel de ville tout proche (lire ci-dessous). La lettre de Monsieur le maire, le sourire d'un adjoint, le chant de la fontaine, le champ des perspectives, tout donnait à penser que demain, allait arriver, ici place Lambert, une femme, un homme -ou les deux- qui viendraient accomplir, en reprenant ce restaurant, leur rêve. Et contribuer à la satisfaction du nôtre...
Jaco 


Merci, Monsieur le maire
Je ne suis pas toujours tendre avec cette ville, dans laquelle j'ai débarqué pourtant il y a trente et un an, au fond de la rue Marx-Dormoy qui jouxte feu l'hôpital Font-Pré.
Je n'ai pas toujours été en adéquation non plus avec le club local -Rouge et Noir- comme le mien, dont les excès de marginalité m'ont souvent agacé, de même que les excès tout court du temps présent.
Je ne serai jamais contemplatif -et moins encore complice- d'élus -de quelques bords et collectivités qu'ils soient- qui par fainéantise, incompétence ou laxisme, ne remplissent pas leur mandat correctement.
En échange je crois que les trois me l'ont souvent bien rendu, me poussant parfois à l'exaspération, à la rébellion, mais aussi à la démission. Pour Aubrac sur mer, où j'ai engagé à la fois mes fonds propres (j'insiste sur le mot propre) et les miens (mon épouse en tête), il n'était pas question de me laisser dépouiller sans lever le petit doigt. Je veux bien mourir, c'est dans l'ordre naturel des choses, mais pas me coucher.
Aussi, après ma lettre ouverte à Monsieur le maire, je fus gagné par l'inquiétude au fil des mois qui suivirent. Point de réponse et si peu d'effets. Pas plus que durant les cinq ans où tout en ménageant les uns et les autres, je n'avais récolté que du mépris...
Et voici que cette semaine, en même temps que le courrier de Madame Lévy et la visite de M. Di Giorgio, je reçus la missive tant attendue du premier magistrat. S'il était de ma responsabilité de lui écrire et d'en publier la teneur sous forme de lettre ouverte, j'estime que sa réponse lui appartient et je ne la diffuserai pas.
Mais je tiens à rassurer ceux qui nous aiment bien et ont tendance à nous plaindre. Hubert Falco a été d'une courtoisie et d'une efficacité qui en font la force et la réputation. A travers le ton amical mais aussi le fond, j'ai retrouvé l'homme que j'avais plaisir à croiser et à côtoyer durant mes longues  années d'expéditions plumitives.
Je l'en remercie profondément, d'autant que la solitude dans ce désert commercial commençait à me peser jusqu'à l'épuisement. Il ne reste plus qu'à attendre les effets de cette prise de conscience au plus haut rang de la ville, sur le civisme des riverains, le fonctionnement de la fontaine et la fin d'un communautarisme, comment dire (?)... envahissant !
J.




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Accueil et cuisine généreux”
5 5 étoiles                                                                                         par Olivier C. de Toulon
Des produits du terroir de grande qualité, un accueil très chaleureux, et des assiettes présentées sans fioritures. Une mention spéciale pour le Marcillac, vin injustement méconnu. Merci! Je suis venu deux fois, je reviendrai. (Excellent – le 29 août 2014)

« L'Aubrac à Toulon »
                                                                                        par Jean-Pierre - Six-Fours les plages
D'excellents produits de l'Aubrac. Sa viande en 
particulier, mais aussi tous les produits régionaux de l'Auvergne méridionale. Un accueil chaleureux, sympathique, familial. (excellent – le 14 août 2014)


« A suivre absolument »
                                                                          par  Jean-Pierre P – La Valette

Ils s'y mettent à 3 pour s'occuper de vous et servir tout ce qu'ils ont de leur passion commune: la région d'Aubrac et l'excellence de ses produits.
Ici on est loin du commerce et des calculs, ces gens-là n'ont pas le coeur fait comme tout le monde: on vous parle, on partage, on explique tout des assiettes présentées parce qu'il y a matière à raconter. Une merveille de convivialité initiée par un Chef atypique entouré de 2 sourires compétents et aux petits soins. On déguste de l'Aubrac de A à Z, ça fait un bien énorme. A suivre absolument.

                                                                                                     (Très bon – le 22 juillet 2014)
 
 

Chronique d'HUMOUR du 2 septembre 2014 *

         Le tour de Porquerolles          


 
DEPUIS le remaniement me voici tout chamboulé. Ça marche aussi à l'envers ; depuis le chamboulement... Je me dit que pour en arriver là, il a quand même fallu qu'on soit rudement dans le purin. J'ai même pensé que tous ces gens qui se plaignent en permanence du matraquage, devaient avoir rudement mal à la tête, bloqués dans leurs pavillon, résidence et hôtel particulier. Qu'ils n'avaient même peut-être plus de gazoline à mettre dans leur chopper pour aller faire leurs courses à Aldi (das supermarkt) ...
C'est alors qu'incidemment, le jour même de la nomination de l'abominable Macron, -venu au secours des patrons et des cadres sup en détresse, tous ces néo-damnés de la terre - je me suis rendu sur mer. A Porquerolles. Celui-là, de test, il vaut tous les autres ! 40 euros à deux, rien que pour franchir les trois kilomètres qui nous séparent de l'île, c'est déjà de la sélection draconienne. Il n'y a plus que des « bourges » et... les pauvres, tellement matraqués, on s'attendait à n'en trouver que quelques centaines au kilomètre carré. 
 
Nous étions même soucieux pour la société Arnal et Ricard (quand il y de l'eau, Ricard n'est jamais loin !) qui gère la TLV. Car à 600 personnes toutes les demi- heures, soit au bas mot 5 000 passagers par jour, cela nous fait tout de même la modique somme de 200 000 euros qui s'envolent tous les jours... Porca miséria !
Bon, je vous sens inquiets, le souffle court, l'haleine sèche et le coeur lourd... Eh bien, rassurez-vous, elle était blindée l'île ! Pour un 27 août, où tout le monde devrait être rendu au travail, ou prêt à s'y remettre, cela relevait presque de l'indécence. J'emploie ce mot pour mes lecteurs, qui sont a peu près les derniers à en posséder plus ou moins le sens.
Cela commença dès 10 heures à La Capte. Quand ça coince déjà au rond point, vous pouvez imaginer que vous n'êtes pas rendus à la Tour fondue (dont le nom viendrait du fait que les estivants se rendent fous pour y parvenir). Ensuite, c'est à l'entrée du parking que ça bloque. Trois sont déjà saturés et le dernier, forcément, il déborde... Enfin ! nous sommes arrivés à caser notre clio entre une grosse audi et une minable volkswagen ! Comme le dirait le célèbre opérateur-racketteur qui vous fait payer pour prendre une autoroute, franchir un pont, emprunter un tunnel ou ranger votre bagnole : par Vinci... la monnaie ! 9 euros pour quelques heures. Encore de grands humanistes, ceux-là !
Bref, nous voici sur l'un des bateaux du dénommé Arnal, heureux propriétaire des « coques de noix ». Qui flottent beaucoup mieux, fatalement, qu'au temps où les navettes appartenaient au service public...
Nous voici sur l'île ! Comment vous dire ? J'ai eu un léger choc ! La dernière fois que je m'y étais rendu c'était avec Jo, Jean-Yves et Michel, au bon vieux temps de La Bordée Bleue ! Combien, vous dites ? 25 ans ? Ah quand même ! Ça passe...
Bon, le port n'a pas doublé. Il a quintuplé. Au bas mot, les jours de fort mistral. Y a du béton partout et lorsque l'on franchit un petit pont dans la garrigue, on s'attend à y voir couler de l'or. Ici même les loueurs de bécanes sont les rois du pétrole. C'est pas compliqué, depuis Amsterdam je n'ai jamais vu autant de vélos en mouvement. Y a que les culs installés dessus, qui varient. En Hollande, il m'avait semblé qu'ils étaient plutôt rafinés, civilisés, voire civiques. Là, j'ai l'impression que c'était surtout du gros parvenu, grossier et égoïste, à souhait. A la française... 
Je ne suis pas absolument certain qu'il n'y avait que des snoc sur cette île, mais tous les snocs devaient s'y être donné rendez-vous. Sur "face d'bouc"... Sans doute pour fêter le retour au libéralisme décomplexé. Il ne manquait pas non plus de rolex, tout juste le Fouquet's. Et encore, le Mas du Langoustier, ça leur irait plutôt bien, non ?
Mais gardons nous de généraliser, j'ai aussi vu des petites gens à pied, sac à dos, dissimulés dans les taillis pour pique-niquer. Sans doute en cherchant bien, on aurait même pu trouver deux gamins désargentés en train de niquer tout court... Au pire, nous croisâmes quelques pauvres âmes, venues ici se donner l'illusion de richesse.  Ceux qui votent comme les riches en rêvant de leur ressembler.
Nous voici rassurés ! On en chie certes encore de par le monde. Singulièrement, en Afrique de l'ouest. Mais c'est quand même un peu leur problème. Nous ici, la question, est de savoir s'ils vont pas encore nous matraquer ? Si on va pouvoir prendre le nouveau 4X4 Deutschland et  repartir en novembre à Bali, à Noël aux Seychelles et en mars à Courchevel  ? Sinon, on fera tout péter...
Non, parce que Porquerolles, finalement, on en a vite fait le tour...
                                                                                                                   Jaco

* Vous aurez sans doute noté que j'ai écrit HUMOUR en majuscule pour bien faire remarquer à mes derniers amis chefs d'entreprise et à ceux qui ont des sous mais qui me lisent quand même, que je plaisantais. Deux précautions valent mieux qu'une...



    Top 50 :  après un    insoutenable suspense...

Bon, d'abord, on doit bien l'avouer : on rentre. On rentre ce mardi 2 septembre (à condition que nous soyons livrés ce qui n'est pas gagné ! ), comme on l'avait annoncé, mais en espérant bien le contraire *. Trop de soucis (de santé dans le sens le plus large, notamment) nous empêchent de poursuivre cette aventure dont nous venons de boucler la cinquième année. Aventure, je le répète, étant le mot choisi et adapté, tant il m'a semblé parfois que les pentes de l'Everest et les feux de l'Enfer réunis, ne pouvaient être plus hostiles que le désert et la jungle toulonnaise. Non, nous n'irons pas au bout de cette sixième année et nous vous remercions par avance de ne pas nous le souhaiter...
Notre projet de maison d'hôtes dans l'Aubrac tient toujours et nous vous en reparlerons d'autant mieux que nous aurons peut-être besoin de vous pour nous aider à l'accomplir.
En attendant nous allons vous retrouver avec un immense plaisir, vous qui nous avez accompagnés durant cinq ans, par centaines et tout particulièrement tous ceux qui ont fait d'Aubrac sur mer leur premier restaurant de coeur et plus encore... de bouche !  
Dans notre classement des cinquante plus fidèles de l'année (où ne figure pas l'un des tous premiers qui a toujours refusé d'être pris en photo, quel dommage !) vous remarquerez que j'ai inclus une quinzaine d'ex aequo à la cinquantième place. Il s'agit pour certains d'encouragements
Enfin bon, un grand, un immense merci à eux et à tous ceux qui nous ont suivis au nom de l'honnêteté, du goût, de l'Aubrac et de l'amitié.    
                                                                                                                         Jaco
* Vous allez rire, mais même en le "donnant", nous n'avons trouvé personne qui ait le courage, l'envie où même l'opportunisme de reprendre notre restaurant . L'un des rares qui marche et qui soit parfaitement sain !





Chronique d'humour du 26 août 2014



        Le fric, le blé et les picaillons      

PEUT-ÊTRE vous l'ai-je déjà écrit, nous revenons d'une autre planète. Je quitte mon monde originel pour retrouver celui qui m'a ouvert les bras si chaleureusement, avant de les refermer, souvent au point de m'étouffer. Ce n'est pas que je m'ennuie, mais je manque d'air et il me tarde singulièrement de boucler ces valises qui m'attendent, dans le corridor, depuis trente ans.
Vous me direz que je ne serai pas bien à la mode lorsque je les rouvrirai, enfin, sur ce plateau qui n'attend plus que moi ! Qu'importe, là-haut ils ne l'ont jamais été. A la mode. Je crois qu'ils ne savent même pas bien ce que cela signifie.
A force de poser mon postérieur entre trois chaises, ma région de naissance et de coeur, ma région de passion et ma région d'accueil, vous me direz qu'il n'est plus forcément facile de trouver son identité. Je vous répondrai : « Oh que si ! » Dans la troisième région de ma vie, ici en PACA, les choses ont fini par s'éclaircir. Tout est magnifique à condition de n'avoir besoin de rien et surtout pas de profondeur. On peut voguer sur le superficiel et le clinquant aussi loin que souffle le vent de l'insignifiance.


Dans l'Aveyron et la Lozère, qui recueillent l'essentiel du massif de l'Aubrac, c'est pas pareil. Ils en auraient pourtant bien besoin, mais on trouve beaucoup moins de 4X4 ! On se moque bien de paraître : il suffit d'être. De toute façon, ce que vous pouvez sembler, ils s'en moquent. Si vous apportez de l'argent et que vous savez rester à votre place, ces gens là vous adorent. L'euro, après le franc, c'est le nerf de naguère et de maintenant. De toujours. Le pognon, c'est après Dieu , une religion monnaie...théique.
Je fais souvent référence à mon boucher, dont la famille est un peu la mienne, tant on collabore depuis cinq ans et on corrobore vos envies et vos plaisirs. Si je fais exception d'un jambon dans l'épaule, de trois bouteilles de vin et d'une guillotine à saucisson – lors des trois dernières fêtes de fin d'année-, les amis Conquet, ne nous ont jamais fait cadeau du moindre centime. Et sur les quelque cinq ans qu'aura duré notre belle aventure de la Place Lambert, nous leur aurons pourtant laissé pour 140 000 euros de marchandise. Pas mal, non ?
Moi, à leur place, j'aurais consenti un rabais, envoyé la purée, le pâté et même le foie gras... Eux non ! Toujours sobres, ils tentèrent même parfois -avec un succès incontestable- de m'en caser plus que je n'en commandais, mais jamais le moindre geste qui eut pu mettre en péril leur bilan consolidé. Voilà essentiellement pourquoi, eux progressent depuis trois générations et que nous, n'avons pas résisté plus de cinq ans... Respect !


L'autre soir Marie, me donnait à regarder un reportage -sur la 5, je crois- évoquant la famille Costes. Ils ne sont pas de l'Aubrac, ni de Laguiole, mais de Saint-Amans-des-Cots, ce qui est du pareil au même. Nous y découvrîmes donc deux frangins et leur dynastie qui, à partir d'un boisseau de charbon, construisirent, à Paris, un empire de béton, d'hôtels, de brasseries de luxe spécialisées dans tout -sauf l'aligot- et se sont faits les machines en or... L'alibi, si seulement il en fallait un, serait de prétendre : «  nous avons vengé nos aïeux qui ont tant souffert des rudesses de la terre et du climat...» Bien parlé, Charles !
Si tout va bien, nous aussi nous serons un jour de l'Aubrac. J'y revendique une renaissance vieille de presque cinquante ans. Nous nous y sentirons chez nous, parce que nous en respectons les codes. Notre passion pour le plateau y paraîtra sans doute encore suspecte au yeux de certains paysans ancrés dans les certitudes d'un droit du sol, dont on ne trouve l'équivalent qu'en de lointaines contrées arriérées : la Corse, le Pays Basque et encore ! A la rigueur peut-être en Serbie... Mais on finira bien par nous accepter, lorsqu'on se sera fondu, comme la neige en avril, dans le paysage. Sans bruit, en consommant plus qu'on ne profite...
Dans le Tarn, ce premier tiers de fesses qui appartient intégralement à mes parents, c'est encore différent. On est presque autant de la campagne. Certes, avec l'Albigeoise Sainte-Cécile à l'UNESCO et notre penchant à se prendre pour des Toulousains, on se la pète aussi. Genre citadins. Mais avec l'argent, on est quand même moins coincés des bourses. Disons que, contrairement à l'Aveyronnais, le pognon n'est pas ici, le moteur. Tout juste le carburant. Gasoil, bien sûr. Ce n'est pas tant l'envie d'en avoir plus qui domine, que la crainte de n'en point avoir assez. Nous sommes-là sur le fil ténu de la dialectique, mais je suis sûr que les funambules qui m'accompagnent encore dans cette chronique, auront su garder l'équilibre.


Comme l'Aveyron, le Tarn a cette chance insigne de disposer de terres modérément vastes, mais généreusement fertiles. Mon beau-frère, mon ami Alain, est le dernier de la famille à défendre encore son lopin de terres entre Graulhet et Lavaur. J'en suis fier parce qu'il maintient sur ce département en forme de jambon, une tradition ancestrale et essentielle qu'il a toujours disputé à la partie de Jaurès : le monde ouvrier du charbon, du cuir et du textile.
Et ce qui m'attriste, lorsque j'arpente les terres arables de Fiac à Giroussens, c'est de constater que les jachères mangent les coteaux, tandis que le soja afflue des Amériques et le blé de Russie (beaucoup moins, certes, cette année !). En ces temps ridicules, où l'on ne sait plus fabriquer un ordinateur, un téléphone et une machine à laver, le Tarn, comme la plupart du grand sud-ouest, doit prospérer, croître et embellir de profusion céréalière, maraîchère et animalière. Dommage qu'on ne sache pas davantage construire un tracteur sous licence française !!! Quel gâchis !
En résumé donc : le Varois aime le fric pour montrer qu'il en a ; l'Aveyronnais le vénère parce que ça lui permet de prospérer ; le Tarnais le récolte pour l'engranger. C'est ainsi que les derniers roulent les « R », ceux du milieu sur l'OR et les premiers, roulent des mécaniques...
Jaco

L'Aubrac vu par mon « cousin » Dédé D.


Je ne suis pas monté sur le plateau de peur de pas en redescendre,
mais d'autres l'on fait pour moi. Comme par exemple mon « cousin »
Dédé qui après avoir sévi trente-cinq ans durant à Var Matin est, désormais,
tout le temps en vacances. Et, comme vous le voyez, il n'a pas rangé son appareil
pour autant... Merci à lui pour ce rafraîchissant clin d'oeil.

Carte postale de Jean-Paul 


 
Lettre ouverte à tripadvisor

Madame, monsieur,

Depuis quelques années je figure sur votre site sans jamais avoir rien demandé ni donné mon accord.  Il y a déjà bien longtemps, je vous faisais parvenir un courrier dont vous
n'avez jamais tenu compte. Il stipulait que je ne souhaitais pas apparaître sur Tripadvisor.
La raison en est simple : il s'agit d'une forme de lobby grâce auquel les plus malveillants, les  pervers et pas forcément les meilleurs, se glissent sans peine en tête du classement. Il suffit qu'ils recrutent autour d'eux -famille, amis et clients- quelques pseudos visiteurs qui encensent leurs établissements et détruisent leurs concurrents (*)
A Toulon, où ces pratiques plus que douteuses sont institutionnalisées, nous sommes en première ligne. Vous savez d'ailleurs très bien cela et vous devriez avoir honte de vivre d'un site qui repose entièrement sur une tromperie organisée par les commerçants et encouragée par vos soins.
Mon restaurant n'a jamais fait la chasse aux étoiles, aux fourchettes et je ne sais quelle autre fadaise. Mais il est honnête. Il propose -et de loin- les meilleurs produits de Toulon et il n'a pas attendu le label « fait maison » pour tout cuisiner de l'entrée au dessert (encore un beau cadeau fait aux escrocs !).
Sur 39 avis (dont aucun n'a été sollicité de ma part), 37 sont très bons ou excellents. Il a donc fallu que deux « visiteurs » qui n'ont visiblement jamais mis les pieds à Aubrac sur mer (il y en a même un qui a osé nous juger sur le contenu de mon blog !!!), trouvent que mon aligot ne file pas ou que l'accompagnement est  quelconque, pour que je disparaisse à la … 16e place (sur 350 certes, mais quand même !)
Ne me répondez pas que je devrais solliciter les avis positifs de mes clients. Car si cela fait marcher votre business et pourrait éventuellement favoriser le mien, ce n'est pas ainsi que je souhaite fonctionner.
Notre société crève du copinage, des combines et d'un manque toujours plus flagrant de sincérité. Alors, s'il vous plaît, oubliez-moi...
Jaco
(*) Je tiens à préciser que je ne vise personne en particulier. Et surtout pas nos amis de La Promesse, qui sont actuellement les premiers et... le méritent assurément. 


Derniers avis sur 


« L'Aubrac à Toulon »
                                                                  par Jean-Pierre - Six-Fours les plages
D'excellents produits de l'Aubrac. Sa viande en 
particulier, mais aussi tous les produits régionaux de l'Auvergne méridionale. Un accueil chaleureux, sympathique, familial. (excellent – le 14 août 2014)


« A suivre absolument »

de Jean-Pierre P – La Valette

Ils s'y mettent à 3 pour s'occuper de vous et servir tout ce qu'ils ont de leur passion commune: la région d'Aubrac et l'excellence de ses produits.
Ici on est loin du commerce et des calculs, ces gens-là n'ont pas le coeur fait comme tout le monde: on vous parle, on partage, on explique tout des assiettes présentées parce qu'il y a matière à raconter.
Une merveille de convivialité initiée par un Chef atypique entouré de 2 sourires compétents et aux petits soins. On déguste de l'Aubrac de A à Z, ça fait un bien énorme.
A suivre absolument.
(très bon – le 22 juillet 2014)

NDLR. Merci pour cet avis qui est sûrement le mieux senti et le mieux écrit de tous, même si la plupart nous ont également faits... un bien énorme (Jaco)


Une magnifique découverte ”
par Lionne8304

Une excellent adresse à Toulon...
de l'entrée au dessert, tout était excellent dans des quantités parfaites, ni trop, ni pas assez . Un trio d'entrée très frais, un duo de canard accompagné d'un aligot comme jamais je n'en ai mangé, un peu de ratatouille (5 fruits et legumes par jour...faut bien se donner bonne conscience) et une salade de fruit extra-fraîche.
En trois mots : que du bonheur !! Pour sûr je vais y retourner et faire découvrir cette adresse à mes amis ! (
Excellent – 16 juillet 14)




                                                           ___________________________

Chronique du 19 août 2014



NOUS rentrons de notre cher et vieux pays -Graulhet- pas trop fatigués ! Et pour cause nous n'y avons quasiment rien fait. Quelques repas en famille, des déjeuners conviviaux et des dîners amicaux...
En foi(e) de quoi, il n'y a guère que l'appareil digestif et ses affidés qui travaillèrent. Bref, on n'a pas maigri durant ces vacances que j'ai voulu, à l'image de notre situation, austères. A conditions de considérer une côte de boeuf ou un Côte-de-beaune, austères !
Nous aurons d'autant plus profité -de nos kilos- que l'astre solaire déserta totalement une région où, en cette période tout au moins, il ne se montre guère plus avare que sur les contours méditerranéens. Avec un thermomètre bloqué en dessous de 23° (les grands jours) et des averses quasi-quotidiennes, pas question de faire fondre le lard.
La chaleur, nous la trouvâmes dans l'accueil toujours enthousiaste de nos vieux parents, dont la chance insigne est de vivre en couple et à domicile. Par les temps qui courent, il ne faut plus évoquer la chance, mais la félicité... Autre puits de lumière, de joie et d'espérance, la visite furtive à ma cousine Suzanne. Enfin, celle de mon papa, car s'il coule dans mes veines du sang des Larrue, il a quand même été largement amendé par celui des Fournier, des Cancel, des Combes...


Bref, même s'il ne m'en reste plus ne serait-ce que 6 %, allez savoir si j'aurai la chance d'atteindre la barre du siècle d'existence ? Faut-il seulement le souhaiter ? Je sais que mon père -et comment ne pas l'y encourager ?- à mis les pas dans ceux de sa cousine, qu'il visite d'ailleurs avec maman, une à deux fois par semaine à la maison de retraite.
Car oui, hélas, Suzanne a été parquée dans l'un de ces endroits lugubres d'où l'on ne ressort généralement plus jamais que les pieds devants... Elle vivait en ville, chez elle depuis toujours, non loin de la route de Castres -où elle réside désormais- et l'avenue Victor-Hugo dont elle se souvient encore de quelques vers fameux "Ô temps, suspends ton vol..." (non, je déconne !). L'un des inconvénients à lambiner ainsi sur les chemins de la vie, c'est que l'on croise, y compris dans sa propre famille, la maladie et parfois l'au-delà. Ce sont les plus jeunes, qui l'accompagnaient dans son âge lointain, qui finirent par faiblir.
Il ne faut pas me la souhaiter, pour de bon. La centaine ! Moi qui suis impatient, jamais je ne tiendrai jusque-là ! Et la première moitié de l'objectif m'a semblé tellement compliqué, que la seule idée de devoir le redoubler me met, non point en extase, mais en tracas... Notez bien que, si les statisticiens nous promettent 200 000 centenaires en 2060 (contre 17 000 actuellement), il m'étonnerait que l'instabilité politique, intérieure autant qu'internationale, la violence économique et le déséquilibre écologique, nous permettent d'atteindre tranquillement ce pic séculaire. Je ne sais qui, du réchauffement de l'atmosphère ou de l'atome, du refroidissement par balles ou de la raréfaction de la baguette de pain, aura raison de nous, mais cette estimation-là pourrait-être, elle aussi, rapidement revue à la baisse. 

 
En 2060, j'aurais « à peine » 102 ans et je devrais « encore » le respect à Suzanne qui fêtera ses 104 automnes, le 24 septembre prochain. Pour l'imiter, la rejoindre sans même envisager de la dépasser, je pars avec quelques handicaps. Pas tous légers. D'abord, c'est une femme et ça... Ensuite elle a pu vivre pendant plus de quarante ans sans son mari pour lui casser les pieds (je plaisante encore... bien sûr !). Elle a tordu le cou au stress dont elle n'a peut-être même pas appris l'existence. Elle n'a pas connu les nuits blanches en voiture entre La Rochelle à Toulon, les opérations du dos, les hémorragies bronchiques, les défaillances artérielles. A-t-elle seulement subi l'ablation de l'appendice ?
Notre seule identité commune, outre une lointaine génétique, c'est ce terroir graulhétois où l'on ne fait quasiment que des vaillants, des « testuts », des « durs à cuir »... Des paysans, des travailleurs. Pas des magouilleurs, ni des profiteurs. Suzanne et moi, nous avons aimé, nous avons même contribué à former au fil des générations, ce petit peuple du rugby, dont la terre resta inviolable jusqu'au crépuscule du dernier siècle... Résister c'est vivre. Suzanne ne s'est jamais éloignée des bords du Dadou. Elle n'a jamais déserté cette terre. Telle fut sans doute ma faille. Mon triste sort...


Quand je souffre démesurément de mon exil toulonnais; quand je rêve désespérément d'une résurrection en Aubrac, je pense parfois à elle. Le 15 août, nous sommes entrés dans sa chambre. Elle était superbe dans sa robe du dimanche et sa petite veste bleue, attendant Marié-Thérèse et Henri pour retrouver quelques heures, les souvenirs infinis de la rue du Capitaine-Mauriès. Ses grands yeux bleus, à peine délavés, nous happèrent, nous dévorèrent de générosité et de reconnaissance. Il ne marquèrent même pas la surprise -alors qu'elle ne savait rien de notre visite-. C'était un peu comme si nous venions en confirmation.
Ce ne sont même plus les idées claires, les mots choisis, les expressions malicieuses, le sourire complice, qui me ravirent comme chaque année depuis que nous faisons cette furtive halte au Pré de Millet. Ce petit corps décharné, désormais soumis aux chutes et rechutes, aux souffrances ordinaires mais répétitives, dégageait par dessus tout, deux forces supérieures : la classe et la dignité. A moins que ces deux mots n'en fassent qu'un ! Ils distinguent clairement du vieillard traditionnel, la personne de grand âge. Sans lui vouloir de mal, je ne suis pas sûr que j'aurais été fier du premier, ni que je lui aurais rendu visite. D'autant que le protocole familial de me l' impose pas.
Grâce à Suzanne, Marie et moi, entrons dans cette maison de retraite -au demeurant fort belle et embellie encore par la qualité de son personnel- avec confiance et enthousiasme. Car elle nous offre, cette dame, un grand souffle de vie, une beauté rare, un peu d'espoir aussi en cette humanité qui peine à coexister.
Le 15 août, j'ai trouvé qu'il faisait beau sur Graulhet.

Jaco




Chronique d'espoir du 12 août 2014

          L'Aubrac, c'est par là...        


ON me demande bien souvent : qu'est-ce que tu veux aller t'enterrer dans l'Aubrac ? Drôle de question s'adressant à quelqu'un qui entend revivre !!! 
De toute façon et avant toute chose, je tiens à préciser que je vous interdis de médire de « mon » plateau si vous n'avez pas pris la peine, ni le temps, d'en fouler la tourbe, d'y respirer cet air vif, d'y partager le silence. D'y mesurer l'excellence.
Aubrac, j'y suis né il y a 46 ans. Dix ans après Graulhet, ma ville de coeur et Lavaur, celle de l'état civil. C'était au Royal Aubrac, que l'on ne nommait peut-être pas encore ainsi. Une imposante bâtisse, proche du château -et désormais digne du patrimoine- dont les oeuvres laïques avaient fait un palais de l'enfance. Les gamins du Tarn, de l'Hérault et d'Aveyron évidemment y défilaient en hiver pour apprendre le ski et la vie en communauté. En 1968, la neige n'avait cessé de tapisser le plateau tout février. C'est sans doute la raison pour laquelle je n'ai jamais pu en redescendre.
D'ailleurs cette année, pour la première fois depuis lors, je ne m'y suis pas rendu physiquement. Car je ne referai plus jamais le chemin à l'envers. Lorsque j'y reviendrai, ce sera sans retour... A la vie ou à ma mort...

L'Aubrac, ce n'est certes pas un horizon de sable brûlant où l'on jette sa serviette en string ficelle. Ce n'est pas un massif hérissé de sommets que les snoc dévalent en snowboard avec de la crème fluorescente sur la figure assortie à la combinaison. Ce n'est pas l'endroit où l'on bâtit, dans la pinède, un palace avec piscine olympique et douze caméras pour surveiller le parc. L'Aubrac, ce n'est pas l'endroit où il faut paraître. Il suffit d'y être. Humble, discret, contemplatif...
Lorsqu'on pose de tels jalons, lorsqu'on évoque l'austérité des croix de pierre massives, érodées par le temps qui passe et souvent plus encore par le mauvais temps qu'il fait, lorsque l'on associe volontiers cette vie à la plénitude, voire à l'éternité, il semble qu'aussitôt l'appréhension, l'angoisse peut-être, gagne le plus gros du citadin. Celui, qui, ultra-majoritaire, se conduit à la ville, en voiture et avec son voisin, en parfait crétin.
Le genre d'individu que l'on aura une difficulté certaine à faire monter à 1200 mètres au dessus de la bêtise.
Des voisins, à Nasbinals, d'ailleurs, il n'y en a pas. Il faut parcourir des lieues entières, braver les tourmentes et affronter les loups pour éventuellement percevoir dans la pénombre et les cris obscurs, une étrange lanterne vacillant dans la bourrasque... J'exagère ? Non, je galèje ! Il a bien fallu que durant les trente ans passés entre Toulon et Cuers, je prenne quelques travers de port...
Non, l'Aubrac c'est le contraire de cette évocation moyenâgeuse de contrées reculées et hostiles. On s'y sent si bien que le passant finit immanquablement par repasser et qu'entre les belles soirées au comptoir de l'hôtel de la Route d'Argent et les longues tables d'où s'échappent parfums de cèpes, fumets de ris de veau et saveurs corsées de tripous sur fond d'aligot, il devient difficile d'échapper à la nostalgie.

Et lorsque le petit matin d'août vous caresse ou que celui de novembre vous mordille déjà l'échine avec gourmandise, vous trépignez forcément à l'idée d'arpenter cet horizon de fleurs, de nuages et de vent. Toujours en mouvement... De la source du Bés au moindre petit ru, vous trempez vos lèvres sèches dans cette eau minérale qui semble vous raviver comme la potion de cet irréductible gaulois dont on devine qu'il aura sûrement arpenté les sentiers en compagnie de son gros copain et de leur petit chien (tenu en laisse pour ne pas effrayer les vaches !)
Vous aussi, vous vous laisserez emporter sur ces chemins (de Compostelle et d'ailleurs), dans un ballet de campanules, sur des tapis d'oeillets, d'orchis, de pensées, de centaurées, de cirses... Vous vous inclinerez devant sa majesté la gentiane dont vous siroterez plus tard la racine, comme devant ce thé d'Aubrac, dont l'infusion changera votre nuit...
Du printemps où percent les jonquilles souvent encore dans la neige, en passant par ces étés fleuris où la chaleur reste nuancée, par ces automnes lumineux où se confrontent les tons et les teintes avant de s'unir et de laisser l'hiver couvrir de son long manteau blanc l'espace virginal dans une manière de cérémonial, on vibre. 
 
Il n'y a que les snoc qui s'ennuient, autant dire qu'au buron de mes rêves on ne s'ennuiera jamais. Entre cuisine, repos, contemplation, courses de raquettes, randonnées à pince ou à pédale, en couple ou entre amis, nous irons loin, très loin sur la route du bonheur qui passe immanquablement par l'Aubrac. Et s'y arrête.
Trente ans, c'est aussi la longue période qu'il nous a fallu pour trouver notre point d'attache à Nasbinals. Parce que là-bas pour obtenir le droit d'entrée, le visa, le titre de séjour et la naturalisation, il ne suffit pas de faire le gentil. Il faut l'être. Il ne suffit pas de connaître le maire et d'avoir le bras long. Il faut de la patience, de la conviction, se pénétrer de l'âme. Connaître les codes, rester à sa place pour espérer, un jour,  la trouver.
Je crois que nous y sommes, on vous y attendra bientôt... 
  Jaco

 
Papy toujours en tête


Je ne peux écrire sur l'Aubrac, spécialement Nasbinals et son hôtel de la Route d'Argent, sans penser inexorablement à Pierre Bastide.

Durant les trente ans que j'évoque plus haut, c'est lui qui nous réserva cet accueil discret mais efficace,  sobre mais sincère. En novembre dernier Papy
Désormais ce sont ses enfants et tout particulièrement nos amis Bernard et Daniel qui sont aux commandes d'une des plus belles entreprises familiales de la région, mais aussi du pays... 
                                                                                                                       


 
Avant que de me mettre par force aux quilles de 8, le sport « national » de l'Aveyron (deuxième en nombre de licenciés -45 000- après le football) je me suis mis au mölkky. Oui, oui, vous pouvez rigoler mais n'empêche que j'ai gagné. C'est un jeu auquel nous a convié son importatrice en France, Chantal -la soeur de Marie-. Il se joue avec un morceau de bois et finesse -c'est pour cela que j'ai gagné !- Et c'est du finnois... Ce sont en effet les Finlandais qui nous l'ont dégoté de derrière les fagots, c'est très amusant et cela demande des qualités physiques, de la précision et du sang froid. Dès que ce sera Olympique, je reprends l'entraînement... 

 
Décidément on nous copie partout ! Déjà les parisiens ont ouvert des brasseries de l'Aubrac dans tous les arrondissements, depuis que nous avons eu cette idée lumineuse, que dis-je (?) limpide (!) de ce type de restaurant à Toulon. Voilà maintenant que cela se passe à Toulouse (rue Colombette). On me signale même des ouvertures à Grenoble, Lattes et Montpellier. Vous verrez bien qu'ils finiront par faire de l'aligot à Laguiole et Nasbinals... 

 

Chronique d'humeur (un peu noire) du 5 août 2014


        Une sacrée aventure humaine      


JE n'apprécie pas spécialement cette formule dont on fourre toutes les guimauves et qui pourrait figurer l'un des prochains thèmes d'un réality-show de la télé-poubelle. On rajouterait devant «  L'extraordinaire... » Et en avant pour l'aventure humaine ; et en avant pour je ne sais combien de parts de marché et de recettes publicitaires ! Certes il n'est pas certain que je ne finisse pas, moi non plus, par faire la manche. Mais la quête en serait au moins plus noble...
Ce restaurant fut - comment qu'elle s'achève - une sacrée aventure. Vous aurez remarqué que je m'empresse de substituer belle à sacrée. Belle, elle l'aurait été incontestablement si tout un faisceau de conjonctions ne semblait s'être ligué pour nous pourrir la vie... Mais la question n'est plus là. Au surlendemain de la célébration du centenaire de l'assassinat de Jaurès, ce qui m'intéresse -sans surprise pour ceux qui vont au bout de mes longues chroniques hebdomadaires-, c'est le côté humain.
Tiens avant de poursuivre, je voudrais d'ailleurs vous prévenir que ces chroniques pourraient devenir... quotidiennes !!! Non, je déconne bien sûr, mais je voulais en profiter pour remercier ceux qui ont su goûter mes mots en même temps que mes mets (laisse mémé tranquille !), soit parce qu'ils avaient de bonnes lunettes, soit parce que leurs maman et papa leur avait donné un cerveau, permettant à la fois de lire comme il faut : comprendre ce qui n'est pas écrit et tirer la quintessence de ce qui l'est. Je sais, ce n'est pas si simple, surtout si l'on mâche simultanément du chewing-gum ou que l'on écoute du Coldplay.

Est-ce que vous croyez qu'on aurait pu éviter la guerre de 14-18 (je parle de celle du siècle dernier (pas de celle qui vient de commencer !) si l'on avait laissé Jaurès terminer son croissant ? Pas sûr hein ? Cependant, il me semble bien qu'elle aurait pu s'arrêter avant. Lui qui avait épargné du massacre, les mineurs de Carmaux, se serait interposé pour refuser que l'on fasse de nos braves grand-pères, de la chair à canon...
Notre Jaurès à nous, à Aubrac sur mer, c'était Awa. La barbe en moins. Cette belle jeune fille noire, au sourire éclatant, dont le charme rayonnait tant elle reflétait, dans les yeux devant lesquels elle apparaissait, l'image d'une reine. Non d'une déesse ! Nous voici passés sans transition, des grands humanistes qui illuminèrent nos siècles à une sorte de mythologie ethnographique. En parlant de mythologie, il faut noter qu'à Toulon, chez elle, comme chez nous et à peu près partout ailleurs, ce sont surtout les cafards au logis (Stéphanie ajouterait les punaises de lit !)
Samedi soir, il faisait triste, mais bien plus triste encore qu'à l'accoutumée.  Parce que nous fermions ? Non ! Pas davantage parce que nous allions devoir faire sans cette insoutenable odeur de pisse émanant suivant le vent, du passage Lambert ou des sacs éventrés de la poubelle voisine où nous n'aurons jamais vu pousser les oliviers que nous avions implorés, quémandés, mendiés même, en mairie. Nous ne pleurions même pas pour nous substituer aux eaux de la fontaine qui s'est arrêtée de couler, l'été, au moment où elle rendrait tout son office...
C'est Awa qui a commencé. En versant une larme sur le livre d'or. Elle y déposait deux coeurs encadrant sa dernière phrase... « merci pour TOUT ! » Merci de quoi, ma fille ? Oui je l'appelais ma fille -comme Stéphanie d'ailleurs- parce que nous n'en avions jamais eue.
Ce sont des belle-filles épatantes, des nièces, des belle-soeurs, des mamans -bien sûr- et des grand-mères qui ont rempli notre univers féminin, mais jamais issues de nous-mêmes.
 Le premier jour, c'était même un soir de mars, lorsque l'étudiante de La Garde se présenta pour ce travail à mi-temps à Aubrac sur mer, je l'ai reconnue. Une apparition dans la grotte de Lambert. J'ai su que c'était elle qui allait m'aider à traverser ces longs week-end de doutes, dans une ville où tu ne crois plus en rien -et surtout pas en toi- parce que les hommes qui la hantent t'en ont définitivement dissuadé.
Elle était belle Awa. Je ne pense pas-là à ce sourire, ce regard, cette allure figurant une classe sans fin et moins encore à ce corps parfait. Je sais que ça aide, parce que chez un vieux boiteux borgne on tarde davantage à trouver la seule vraie qui compte : la beauté intérieure. Et je laisse de côté cette connivence unique. Elle comprenait tout. Jamais je n'avais à le lui demander c'était fait. Discrètement, tout était posé, rangé, lavé.
Mais ce qui nous aura aidé à survivre derrière la beauté, c'est la bonté. Elle envahissait l'espace, comblait les vides abyssaux, elle irradiait -pour employer un mot récemment à la mode au figuré et qui pourrait finir par le redevenir au sens propre...-

Je savais déjà que coulait en moi du sang noir. Sans y avoir jamais mis le petit orteil -le ferai-je d'ailleurs un jour (?) je me sentais proche, solidaire, fraternel du Sénégal -et de l'Afrique noire- . Je n'en ai sûrement que le plaisir, pas les gènes. Mais il me semble qu'un être humain capable de sourire parce qu'il est assuré de faire un repas par jour à Dakar, à Conakry ou à Bangui, est autrement plus respectable que le « vacancier » qui fait la gueule un 1e aout dans les 1000 kms de bouchon cumulés parce qu'il va payer 500 euros d'impôts de plus !
Je me sens noir. Comme Nougaro. Lui c'était la faute à Armonstrong (Louis), moi c'est à cause d' Awa. Mais ce n'est pas fini ! Si ne je ne crois ni à Dieu ni à Diable -depuis que j'ai failli mourir de froid dans l'église d'Aubrac (non je plaisante, c'est là que je l'ai rencontré avant de le reperdre aussitôt !)-, si je me suis hâté de ne plus croire, parce que j'étais atterré, si je suis athée, au moins viens-je de faire la paix avec les musulmans.
Awa est la traduction de Eve et, comme par hasard, elle est aussi l'incarnation de la lumière dans la plupart des pays africains. Nous avons donc fait un petit bout d'Islam ensemble. Car non, ce n'est pas fatalement un femme voilée toujours enceinte -quoi que !!!- qui vous passe devant au supermarché en vous marchant sur les pieds sans même vous calculer ; non ce n'est pas un vieil édenté qui parle fort et crache partout ; non ce n'est pas un jeune maigrelet barbu, avec la casquette de travers qui squatte les places tranquilles et pourrit la vie des pauvres gens dans les cités ; non ce n'est pas le pétrole, le PSG, l'intifada. Encore moins le Jihad.. L'Islam c'est aussi, c'est surtout, c'est d'abord une source d'humilité, de discrétion, de tolérance.
C'est sans voile, sans prosélitisme de quartier, sans autre manifestation ostentatoire. C'est ne pas manger de cochon en toute discrétion ; ne pas boire d'alcool sans faire la leçon à ceux qui picolent ; c'est observer le ramadan sans foutre le bordel au coucher du soleil ; c'est croire et vivre comme on l'entend...
Je n'ai jamais réussi à accrocher avec la religion et je le regrette. Sans certains prélats, sans beaucoup de croyants radicaux, j'aurais sûrement fait un bout de chemin avec elle. Parce que entre Jean Jaurés et Saint-François d'Assise ; entre Victor Hugo et Mahomet , il n'y a peut-être pas tant de distance que cela. Moins sans doute qu'entre un islamiste qui se fait sauter dans un bus, ou un milliardaire qui planque son pognon et prie tous les dimanche matin à Notre Dame de machin.
Allez, elle est déjà terminée ma chronique. Vous pouvez recommencer à mâcher votre chewing-gum ou à monter le son de votre télé. Moi, je finis ma lettre d'amour, à laquelle j'associe Marie (c'est un ménage à trois et à beaucoup plus si j'inclus tous nos clients que cette jeune étudiante a impressionnés) à la manière de Brassens, qui aurait pu penser, en la formulant beaucoup mieux, cette chronique où je sens sourdre un léger espoir sous ce roc de désenchantement.
« Elle est Awa cette chanson,
Toi l'Africaine qui sans façon,
Nous a offert ton beau sourire,
Et nous a même aidé à vivre,
Quand nous étions tellement tristes,
Perdus dans ce monde égoïste... »

Jaco

Je dédie cette chronique à tous ceux qui ont été émus par ce qu'ils viennent de lire. A mes amis Cheikh (le premier africain que j'ai aimé), à Eric (qui a préféré quitter l'Afrique du sud au temps de l'apartheid), à Julien (bonne guérison), à Baptiste (qui reboise le Congo) et à tous les hommes noirs qui sont entrés dans mon histoire...

Une petite pensée aussi pour Martine qui vient de perdre sa maman.




Le scoop de la semaine

Maintenant j'ai compris pourquoi la ville de Toulon tenait absolument à laisser le passage Lambert ouvert la nuit, tandis qu'il a coupé la fontaine le jour. Il est, en fait, devenu l'urinoir central, j'allais écrire incontournable, de cette belle et délicate cité balnéaire. Sauf qu'ici au lieu de prendre les eaux, on prend la pisse. C'est presque aussi efficace mais en plus, on le sent bien passer...

On nous écrits

Non, rien de rien, je ne regrette rien !
Laure de Menton était accompagnée de René de Nice et de Dédé le Toulonnais. Mais celui-ci était déjà parti au moment de la photo. C'était un rassemblement d'anciens enseignants reconvertis dans la critique gastronomique. La bonne et qui vient de loin, en prime !
 
"Voilà, j’ai sauté le pas, un grand pas de 200 km, j’y suis allée ! A « L’Aubrac sur mer » ! Sur recommandation du Beau de l’Air de la Rode… Et non, rien de rien, je ne regrette rien, sinon de ne pas l’avoir fréquenté plus tôt... Une charmante placette et sa fontaine (muette), un accueil souriant, une cuisine délicieuse et authentique, un service efficace et un patron sympathique, que demander de plus ? Rouvrira ? Rouvrira pas ? Je souhaite simplement que Jaco soit heureux, ici ou ailleurs, que la qualité de sa cuisine, que ses efforts et sa cordialité obtiennent le succès qu’il mérite, et qu’avec sa famille, il trouve la paix de l’esprit. Alors, Jaco, à bientôt, à Toulon ou sur le plateau de l’Aubrac. Aveyron bien, pardon, je cafouille, on verra bien !"

Laure ( Menton) 
Carte postale 


Un petit coucou de l'inévitable taureau de bronze de la place du foirail à Laguiole, envoyé par nos amis et clients Annie et Louis. Ils sont partis à Douze, mais ne nous ont écrit qu'à deux ! Nous  le  partageons bien volontiers avec les lecteurs de ce blog.

 L'appel de la semaine

Semaine fracassante que celle de la conclusion. Nous eûmes tant de monde que nous en refusâmes (à notre grand dam) presque autant que ce que nous en reçûmes. En somme, l'appel de Michel L. de la Place Lambert fut entendu au delà sans doute de ses espérances et des nôtres. Cela ne suffira pas à nous guérir des plaies ouvertes qui nous invitent à nous tailler très vite et très loin. Mais on ne dira jamais assez combien nous sommes reconnaissant du fond du coeur, de l'âme et de la cuisine, de cette fidélité, de cette conviction, de cet amour presque, qui nous a tenu debout cinq ans durant, malgré l'adversité...
En fait, Michel et Josiane (au premier plan) ne trouvèrent qu'Odette et Jo pour suivre l'appel à les accompagner pour déjeuner (Photo d'archive) et cela ne nous a même pas surpris...





 Chronique d'humeur du 29 juillet 2014



Je m'aperçois que cette année on n'aura même pas parlé "Tour de France". Trop occupé. D'habitude, je somnolais dans la descente du Tourmalet ou entre Nîmes et Carcassonne mais là, pas le temps. Il faut dire que c'est la première année que l'on ferme si tard... Oui, on a décidé de prolonger le plaisir d'été, de souffrir de canicule en cuisine, tout juillet et rien que pour vous. Afin d'éviter aussi, cette immonde braderie de la fin août qui bloque un peu plus la ville et la tire toujours vers le bas, s'il y a encore moyen...
Donc revenons à nos vélos vite fait. Deux enseignements : Nibali succède à Pantani. En espérant qu'il ne s'effondrera pas dans la prochaine côte -ou dans la coke- et "nos" asthmatiques français ont enfin "retrouvé les bonnes jambes" ! C'est l'expression blondienne qui snif...nifie que leurs toubibs sont au top niveau. En somme rien de nouveau : avec ou sans Contador et Froome, le vélo est devenu presque aussi chiant que les autres sports...
Donc, on ferme samedi. Le 2 août -je précise la date pour les étourdis- et nous nous adressons-là essentiellement aux nostalgiques : si vous voulez emporter avec vous la saveur subtile de notre exceptionnelle viande pure race Aubrac ; si vous souhaitez vous transporter dans une autre époque en mélangeant tripous et saucisse comme il ne s'en fabrique plus que très loin sur le plateau ; vous délecter d'un boudin-aligot ; vous émouvoir d'un duo de canard ou d'un poulet fermier façon basquaise ; vous plonger dans les arcanes des légumes farcis à l'aubracienne ou d'une croustade ; risquer même de tomber de votre chaise en savourant une épaule d'agneau de l'Aveyron confite à l'ail et au romarin... Si vous ne voulez pas brutalement couper le fil de notre aligot et de l'amitié. Partager en somme nos valeurs. Précipitez-vous sur votre téléphone, il ne vous reste plus que 7 services...
Oui, parce que lorsque j'évoque notre rentrée du 2 septembre, je n'y crois pas, mais alors pas un seul instant. J'irais presque jusqu'à parier que je mange une génisse si tel devait être le cas, mais je vais peut-être m'en garder. Car c'est le genre de paris idiots. J'ai déjà essayé avec l'âne. Le plus dur à passer, ce sont les sabots. Même cuits très longtemps...

Non, je suis fatigué les amis. Epuisé. Chiffon. Rincé. Essoré. Etendu. Raide. Vous vous rendez-compte ? Ça fait cinq ans que je me lève avant mes poules. Que je reste coincé d'abord du dos en sortant de mon lit comme je peux, puis de Cuers à Toulon entre une Audi et une Wolkswagen (entre deux snoc si vous aimez mieux). Que je cours à Carrefour acheter mon huile, que j'attends fiévreusement la livraison de Conquet. Que je paie ses factures qui mériteraient elles aussi, un « label rouge » ! Que je lance à l'aube, le caramel pour les crèmes, en même temps que je me pèle les patates (oui je sais Jo, Stef, Awa vous avez raison, vous me l'avez souvent fait aussi !). Que j'épluche, je tranche, je hache, je fris, je crêpe, je mijote, je fais revenir (avec l'envie de partir). Puis y a le coup de feu. Si vous êtes 20 mes braves gens, vous êtes 18 à vous pointer dans la même minute. Et vous êtes relativement pressés, c'est ça ? Marie, vous croit sur parole. Et elle qui n'a jamais réussi à me mener par le bout du nez -rapport sans doute à sa taille (c'est un gros bout)- hé bien là, mon Colon, elle prend ça revanche avec un zèle admirable : « Et quand est-ce que ça vient ? » « C'est pas encore prêt ? » « A la 6 ça fait un moment qu'ils attendent ! » « Il me faut de la vinaigrette, de la saucisse, de la moutarde, du citron... »
Puis une fois que j'ai réussi à en placer une avec nos chers clients dont l'essentiel sont devenus des copains, -sans que ma femme ne me demande une salade de fruits ou une crêpe au cointreau- je repars au bagne : il faut mettre les restes sous films, ranger, nettoyer, plonger, puis balayer, brosser, serpiller... Le seul temps que je gagne sur la totalité de mes collègues, c'est que je n'ai pas à remplir ou à vider le congélateur !
Tout un travail en somme ! Vous me direz que c'est un peu le lot de tous... Bof ! Tenez moi, sans aller chercher trop loin, pendant trente ans, il m'arrivait de pondre un papier par jour, après avoir passé trois coups de fil et suivi l'entraînement de quinze débiles sur lesquels, au demeuré, il n'y avait pas grand chose à écrire... Et j'étais aussi bien payé. Bon on voit où cela a conduit Var Matin ! J'en suis forcément responsable et donc désolé. Encore que, à l'instar de mes petits copains, si je n'en foutais pas une, je le faisais au moins avec un peu de talent... Si, si... D'ailleurs cela agaçait beaucoup aussi bien au siège du journal qu'aux abords de Mayol. J'ai même fini par en partir !
Non c'est pas qu'on s'ennuie. Bien au contraire ! Mais il va falloir qu'on y aille ! Il reste juste un petit détail : il faut le vendre, ce restaurant. Imaginez la formalité : on l'a pris il n'y avait pas de clients, pas de bilan, encore moins de liasse comptable, il n'avait même plus d'électricité. Les seuls visiteurs fidèles étaient les huissiers. Bon, il a réussi à nous le refourguer à 115 000 euros son « rade » Et encore en pleurant. Puis il a fallu l'équiper, climatiser , etc. Total 140 000 !
N'allez pas croire que je lui en veux au type ! Je suis même admiratif ! Qu'il soit cycliste, artiste, escroc, lorsqu'il fait du bon boulot, moi je lui dis : chapeau ! 
Mais quand il sait que nous, qui avons travaillé comme des nègres (même avant l'arrivée d'Awa) ; qui avons augmenté tous les ans notre chiffre d'affaire de 7 à 15 % pour atteindre en 2014 les 150 000 euros (sans jamais faire payer un café ni un digestif !) ; qui avons obtenu l'une des toutes meilleures réputations gastronomiques de Toulon (sans mal certes, mais quand même !) ... quand il sait que je viens de baisser la vente de mon fond à 75 000 euros, il doit se taper le cul par terre, se tordre de rire à en suffoquer... Oh ! mon pote fait gaffe, c'est dangereux ! 

 
Certes, avant de tomber si bas, au point de remettre en cause mon projet de maison d'hôtes dans l'Aubrac et d'effondrer un rêve pour lequel il y avait pourtant urgence, je pensais le vendre, non pas à sa valeur, mais à un prix décent (120 000). Il y a eu d'abord celui qui venait tous les jours -ou presque- taper sur les murs, amenant ses amis, sa famille, leur expliquant ce qu'il allait faire, ici, là et ailleurs... On ne l'a dit à personne, mais lui informa la grande périphérie. Il voulait acheter les murs à la ville. Laquelle s'empressa sans doute de l'y aider (!) et depuis... plus rien.
Ce fut, ensuite, un autre. Enfin, quasiment le même, bien qu'il ne vînt point du port mais du Mourillon. Celui-là, ce fut le plus rapide. On se serait cru dans une étape nerveuse du Tour de France. Il me pinça la joue comme dans « Le grand pardon » et me tint à peu près ce langage : « Assieds-toi, décontracte-toi mon bichon, ça va aller très vite ». A priori il devait parler d'autre chose que de la vente...
Bref, voilà pourquoi en cette fin de soldes, je lâche le plus beau resto de Toulon, avec son emplacement, sa fontaine, ses embruns portuaires et les clameurs populaires de Mayol, à la moitié de sa valeur. Parce Jaco : pigeon, parce que Jaco : couillon, parce que Jaco : pigeon et couillon, la-la, la-la-la, la-lalère...
Hé bien non, ce n'est pas encore suffisant. C'est tout juste s'il ne faudraiit pas que je le leur signe moi, le chèque. Que je leur garantisse que tous nos clients reviendront. Que la ville va transformer les poubelles voisines en forêt de mélèzes, avec des biches et quelques girolles en fin d'automne. Et que l'association voisine qui vire légèrement sur le brun, va subitement devenir blonde... Ce sont des fous, les gens. Des pleutres ou des fainéants ou des illuminés... Là, sûrement les trois !
Alors, maintenant vous pouvez esquisser votre petit sourire en coin, Jean-Jack -mon nouveau poto-, Sophie, Fabrice, Gabrielle et toi cono de Stéf... s'ils ne le veulent vraiment pas mon petit bijou, eh bien je vais me le garder. En sautoir. Car après avoir vu le toubib, pour le dos, pour les nerfs, pour les artères et un peu aussi pour les machines, j'y crèverai s'il le faut, mais je n'irai pas plus bas. A moins que d'ici-là, je ne trouve quelques mécènes (j'en ai déjà approché deux qui doivent être en vacances!) prêts à me filer un coup de main à monter quatre pierres pour un buron à Nasbinals. Mais ce qui est sûr, c'est que je ne consulterai pas mon toubib pour une déchirure anale.
Alors au 2 septembre ?
Jaco

 
Stéphanie -presque- comme Jeanne d'Arc

 Cette semaine, il s'est produit un drame insoutenable. Notre serveuse en chef, cadre supérieur à Aubrac sur mer, a été victime d'un terrible accident du travail. Alors qu'elle livrait une cassolette d'aligot en urgence, celle-ci est venue sournoisement se coller sur sa peau. Aussitôt l'abominable brûlure s'est propagée et n'écoutant que son courage, elle a quand même pu accomplir sa mission jusqu'au bout. Mais le lendemain, la plaie avait totalement déformé son avant-bras et le corps médical tout entier, hésitait encore à se prononcer sur une éventuelle amputation. 

 
Il me semble que les dernières éructations "parce que toulonnaises" viennent à peine de se calmer et de ramener un peu d'humilité à cette ville, qu'on me dit que ça va recommencer. Je parle évidemment du rugby. D'ailleurs, en voici la preuve, Thierry, le président du Mayol's Club, annonce le début de la saison en pleine nuit, place Lambert ! Alors vendredi soir, les aficionados, si vous voulez inaugurer la saison contre le Stade Toulousain, vous pouvez aussi venir saluer les anciens d'ASM...

Et si vous aimez le jazz-vache, cliquez sur ce lien que nous devons à notre ami Francis, le Toulonnais parti vivre d'autres aventures dans un pays où les vaches doivent être plus rares que les jazz-bands http://www.youtube-nocookie.com/embed/lXKDu6cdXLI?rel=0


A fond les voiles 


Si vous aimez les sensations fortes. Celle d'une planche à voile par exemple, mais sécurisée à bord d'un voilier maîtrisé par un navigateur de haut vol, n'hésitez pas à contacter notre ami Jaco (mais pas celui de l'aligot) au 06 60 54 81 88.

On nous écrits

Si Aubrac sur mer m’était conté…
ou histoire anachronico-gustative



Aubrac sur mer trônera sur la place du Pradel comme un sphinx incompris, dans le Faubourg du Portalet, à deux pas de la rue de l’Asperge, où Florent Vidal dit l’Asperge, aubergiste cancanier et bavard, servira sur table longue et d’or, trois bottes d’asperges de sinople, rangées en pal.
Henri IV et son agrandissement de la cité plantent le décor.
Le mur d’enceinte du moyen-âge et les barbacanes ne sont plus.
Du comblement des canaux écloront les voies Lafayette, Paul Landrin, Hoche et l’assourdissante rue des Chaudronniers devenue rue d’Alger, où balanciers, serruriers et ferblantiers assureront les percussions.
Les nouveaux remparts de Riton ceindront la ville ainsi déployée et trouée de deux portes, Notre-Dame et Saint-Lazare.
Louis XIV et son Vauban, constructeur compulsif de mitards, viendront planter et déplacer quelques caillasses pour accroitre la puissance maritime de la Sorbe.
Pendant ce temps l’Asperge et Jaco, fêtent Sainte-Madeleine en charclant truffade, jambon cru de Laguiole et farcis à l’Aubracienne, généreusement rincés de bière de l’Aubrac.
Moins de deux siècles plus tard, Napoléon-Louis offre aux autochtones à l’étroit, un dernier agrandissement. Nouvelles élévations fortifiées percées de dix portes !
Tandis que Jaco et l’Asperge, qui, des fortifications, se battent les reins, soignent leur gros colon à coups de boudins frits de Conquet, couchés sur lit d’aligot.
Entre les deux guerres, Toulon que le « mur murant rendait murmurant », se libérera définitivement de ces boucliers inutiles sous le regard patelin de l’Hubert de l’époque.
Loin des gâte-sauces, Aubrac sur mer trône toujours comme un sphinx incompris sur la place Dr Gustave Lambert.  Et Jacques… prince de l’Azur, exilé au milieu des huées, hante la tempête et se rit de l’archer.
                                                                                                              Jean-Jack C

C'est beau comme du Beaudelaire, mon ami  !
Et ça me touche profondément...


__________________

 

Et les tomates provençales,
peuchère ! 
 



 



Il y a certes de l'aligot même en été, comme sur le plateau, à Aubrac sur mer et on s'en excuse. 
Mais nous ne cuisinons pas que l'aligot et surtout, nous n'obligeons personne à en consommer.
Nous servons par exemple des tomates provençales -peuchère- et ça doit plaire ça, non, si c'est Provençal ? 
D'ailleurs la saison prochaine, on risque de se renommer :
 "Au bric, au brac Provençal" … 
si ça peut remplir la terrasse !!! 


                                     
Chronique du 22 juillet 2014

              Fée du logis et « fait maison »


Et le voici le fameux « fait maison » ! Tant attendu, qu'on n'en mangeait plus. Paru au journal officiel dimanche, entré en vigueur mardi, ce label va métamorphoser la cuisine française et changer la vie des consommateurs. Enfin ! de ceux qui vont encore au restaurant ! Parce que j'sais pas le vôtre, mes chers confrères, mais le nôtre il n'est pas entré dans l'ère des trente -ni des ventes, ni des rentes- glorieuses. Il faut dire que nos Chers concitoyens -à qui ce salaud de gouvernement a pris 10 euros, mais qui en cachent mille sous le matelas- ne nous aident guère. Savez -vous que maintenant, en même temps que les billets de 50, ils planquent aussi leurs tickets restos ? Si, si ! et ils les sortent avec parcimonie, un peu pour le boucher du coin et un peu pour financer les sandwiches estivaux dans les Alpes ou en Corse. Comme dirait un confrère certes un tantinet irrévérencieux : "ils ne mangent pas pour ne pas caguer !" Ce qui est sûr, c'est que tous regrettent que leurs concessionnaires Audi ou Wolkswagen, ne prennent pas encore les tickets repas. 

 
Depuis quelques temps déjà, les gens qui sont persuadés -va-t-en voir pourquoi ?- que l'on ne triche pas à Aubrac/mer, que nous cuisinons et que nous vendons de grands produits frais, nous font part de leur satisfaction : « C'est bien, pour vous, ça ! » Et là, avec le « caractère exécrable » qui me... caractérise (ce n'est pas moi qui le dit, mais dans la Tour d'à-côté où l'on se distingue à la fois par le bon caractère -cauteleux même-, mais aussi la franchise et l'honnêteté), je rétorque : « tu parles, on va vous prendre pour des cornichons... »
Car tous ceux qui arrivent au boulot à onze heures (pour servir à midi !), qui trafiquent leur sauce et vous servent du poisson congelé à tour de bras, n'ont pas attendu le fameux décret pour vous balancer des écriteaux « fait maison ». Et pas un ne baisse les yeux lorsque le client méfiant, insiste : « C'est vraiment fait maison ? » Alors le type, une fois la démonstration faite dans l'assiette, avec ce merveilleux goût aseptisé, parfois même relevé d'un petit fumet de caissette pourrie, ne revient pas. Mais le discrédit sur la profession s'accentue de jour en jour...
C'est exactement comme le « Maître restaurateur ». Un syndicat, je crois, ou une administration -tout ça c'est pareil- vous propose de le devenir. Le seul problème, c'est que moi je suis un mètre certes, mais avec soixante-quatorze centimètres de plus. Et qu'en prime, il faut payer pour être adoubé. C'est comme pour être dans le « Go & Mio » ou le « Mike line » !!! Donc,  je préfère rester les pieds sur terre et éviter à mes grand-mères de se retourner dans leurs tombes.
Si l'on excepte Le Canard enchaîné (of course) et Rue 89, je n'ai pas lu un seul papier démystifiant le label, le démontant même. Les grands médias télévisuels et les petits journaux cire-pompes en grande difficulté, qui recherchent un peu d'oxygène entre les tirs nourris sur la bande de Gaza et les avions malésiens que l'on ne retrouve plus ou qui tombent en piqué sur l'Ukraine, s'esbaudissent devant une si rafraîchissante nouvelle. Après la merveilleuse fée du logis ils découvrent, éberlués, le « fait maison ». Enfin, on va savoir ce que l' on mange !
Le grand problème du « fait maison » c'est qu'il ne veut rien dire. Parce qu'un patron de restaurant qui achète de l'onglet à 8 euros issu d'une bête de Pologne morte avant même d'avoir été à l'abattoir et du poulet à 3 euros qui n'a jamais eu le plaisir de gambader, pas même de caqueter ; qui se fournit en oignons déjà pelés et hâchés et sert de la lotte congelée de Chine, continuera à vous servir de la merde. Parce que ce patron-là, il n'a aucune envie de connaître le boucher-charcutier de Laguiole Conquet, ou le pêcheur du Guilvinec. Et ce patron, il n'est pas unique, il est général (on peut même l'élever au rang de maréchal ! )
Vous le comprenez le problème ? Les restaurants ne sont pas là pour « faire maison » mais seulement pour vous le faire croire. Parce que sinon, il leur faudrait embaucher de vrais cuisiniers et trouver des fournisseurs dignes de ce nom. Un « vrai » cuisinier, vous savez comment c'est exigeant, chiant, caractériel ! Et en plus ça vous coûte la peau du luc...
Alors du « maison », attention ! ils en font ! Et pas seulement le dimanche en famille. Et parfois ils en font plus que nous à Aubrac sur mer. Je prends souvent l'exemple du foie gras. Qu'ils servent généralement avec des figues pour que le plat ait  au minimum un goût... de figue ! Ils t'achètent des blocs infâmes souvent bulgares, hongrois ou roumains (venus se faire estampiller du côté des Landes, c'est ce qu'on appelle prendre l'Aire... sur adour). On ne parlera ni de l'élevage, ni du gavage, ni de l'abattage. Seulement du prix : une misère. A l'image du produit... 



On te le passe au four en terrine, mon vieux ! avec un peu de sel et de poivre, les plus ingénieux, glissent quelques baies sulfureuses entre les pauvres lobes et hardis vaillants, voici le célèbre foie-gras maison... à deux balles. Marge à 6 !
Le foie gras à Asm -Aubrac sur mer- il n'est pas maison ! Pourquoi on s'embêterait à faire un truc que d'autres font 100 fois mieux que nous ? Et puis entre les civets, les gaspachos et les crèmes caramel, on n'a pas le temps, même en se levant de très bonne heure... Il vient de la Drosera, Laguiole, notre fois gras. De vrais canards. Il est exceptionnel, médaillé, tatoué, un vrai de de vrai. Un de la légion. Et on marge à 2,5 ! Pareil pour les tripous et le pâté de foie ! Maison Conquet, Laguiole, et on marge toujours aussi peu. Il reste quoi ? le confit : excellent Reflet de France ! Et c'est tout, à part quatre blocs de glace dans le congel.
Toute la problématique du restaurateur régional qui est tout de même d'une race certes supérieure, mais à part, c'est qu'il est là pour faire du fric ; et ça marche. Nous, on était-là que par passion et pour partager le plaisir avec nos clients. Pas pour le pognon ! D'ailleurs sur ce dernier objectif, nous avons pleinement réussi aussi...
Alors, comme je suis intègre -un peu intégriste aussi- je ne l'afficherai pas leur panneau qui va mettre tous les croyants de leur côté. La cuisine « maison » je continuerai à la pratiquer. Et lorsque j'utiliserai des petits poulpes ou des gambas congelées, comme cela m'arrive parfois, je le signalerai. Parce que je préfère perdre des clients et garder mes amis...
Jaco







Donnez-lui tout de même à boire...

 
On dirait du Victor Hugo ! Où du Zola... Sur cette désolante place Lambert, ce pauvre type qui porte avec ses trois camarades, la Fontaine du Vieux Palais depuis 1776, n'a plus une goutte d'eau à se mettre dans le sifflet. Et ça fait un mois que ça dure, en plein été. Vous parlez d'une misère ! 
Pourtant, il y a cinq ans, on avait dû lui promettre - à lui aussi-  que la place Lambert allait bientôt resplendir et que jamais il ne mourrait de soif !!! Enfin bref, à ce rythme, lui non plus ne tiendra pas 238 ans de plus. 



Vendredi 25 juillet Place Raimu à 21h30

Nicolas Folmer «Horny Tonky»

Nicolas Folmer, trompettiste de jazz, compositeur et arrangeur, est également cofondateur, Directeur artistique et compositeur de la musique du Paris Jazz Big Band. Il s'agit donc des tous grands de ce Festival, qui nous fait l'honneur de sa visite. Et comme il ne débutera qu'à 21 h 30, cela nous laisse largement le temps de savourer la meilleure viande du monde et son aligot. Réservez-vite...






 


Chronique du 15 juillet 2014
                 Un bon resto-télé                  



JE sais bien que vous n'allez pas me croire et pourtant je vous jure... On nous a encore téléphoné cette semaine pour savoir si on avait la télévision ! On aurait pu nous demander si on faisait toujours la truffade le samedi, ou si on avait reçu du boudin de chez Conquet ? Réserver une entrecôte de 300 grammes comme on n'en trouve nulle part ! En procédant par l'absurde, on aurait même pu nous commander un cassoulet... Mais non, cinq ans après, on nous emmerde toujours à nous demander si par hasard on n'aurait pas la téloche ! Et pourquoi pas un hamam, une chicha ou une masseuse ? Ou bien ouvrir spécialement pour le Feu d'artifice ? Partout en France -sans doute même au-delà-, des milliers de gens roulent et parcourent des dizaines de kilomètres pour trouver un restaurant aussi rare que le nôtre. Ici, non, « si y a pas la télé... »
J'entends souvent parler de « mondial » cet an-ci et je suppose donc que samedi, il y avait encore l'une de ces crétineries qui se joue avec un ballon et qui monopolise l'ensemble des médias qui n'ont, dans le même temps, aucun effort à faire pour investiguer et instruire un peu le bon peuple qui en aurait pourtant besoin. Plus en tout cas et à mon humble avis, que d'un coup franc aux dix-huit mètres, ce qui urge, c'est une reprise de la … tête. 

 
Il convient tout de même de rendre hommage à Paris Match qui s'est distingué en révélant cette semaine que l'ancien président français savait lire. Compte-tenu de son vocabulaire et du « soin » qu'il porte à la syntaxe, je l'aurais imaginé davantage porté sur les affaires. Ce qui démontre qu'il n'existe pas d'incompatibilité entre l'homme d'axiome et l'âme profonde.
Certes, ce grand érudit se préserve de la Princesse de Clèves et de Zadig et Lefebvre, mais entre les oeuvres complètes de Balzac, les biographies de Napoléon -par son nouveau copain Villepin notamment ?- et les mélopées de sa donzelle, il ne doit pas toujours se marrer, l'ancien maire de Neuilly. Heureusement qu'il ne vit plus que par courtes intermittences dans son sombre pavillon de banlieue.
Je ne sais pas d'où il sort tout ce pognon, le bougre, mais il balade. Il le fait super bien, le touriste. On l'a même aperçu du côté de Toulon, en mai 2012. Il n'est pas certain qu'il y remette les pieds de sitôt, mais qu'importe : il y en aura d'autres. Je ne pense pas là spécialement aux croisiéristes du Norwegian qui ne semblent descendre à terre que pour faire caca et pour bénéficier du « Wouaï faï » (Wifi). C'est à croire que les toilettes sont bouchées en permanence sur ces p... de citadelles flottantes et que les ondes satellitaires sont brouillées.
Quant aux voyageurs en transit (nullement intestinal) vers la Corse, ils ne vont guère mieux. Le seul truc qui compte c'est de voir leur bagnole qu'ils reconnaissent à sa galerie au parking du port de Commerce et de surveiller le bateau jaune. Quand la fumée devient bien noire, il est temps d'y aller. Ils règlent leur salade ou leur pizza et hop, à eux la grande traversée.
Non, pour le tourisme, Toulon a du chemin à rattraper. En parlant de chemin, vous avez vu ça, jeudi ? C'est encore un Allemand qui s'est imposé en Champagne. Qu'ils gagnent leur Coupe à la noc au Brésil, on s'en tape. Mais qu'ils sortent vainqueurs du Chemin des Dames, c'est insoutenable...
Par trop désoeuvré, jeudi, j'en ai suivi quelques uns. Des touristes. Allemands ? Je crois pas... Quoi que ! Il me semble bien qu'ils avaient des chaussettes grises dans leurs sandalettes. Ce qui est sûr c'est qu'ils aimaient manger. Bien, sûrement pas, car ils n' auraient pas traîné dans les parages, mais manger. La dame avait quelques soucis pour tout ranger dans le parashort (c'est un short qui a la taille d'un parachute) et le monsieur étrennait un splendide Marcel côtelé bleu du meilleur effet. De dos on en voyait émerger les délicats contours, tantôt à droite, tantôt à gauche.
Il y avait aussi deux élégantes dames qui se partageaient un petit chien. Lequel portait un très seyant gilet « rouge et noir ». Avec ce mistral, on est jamais trop prévenant avec son toutou. Sans doute des supportrices du LOU, car elles avaient un fort accent lyonnais. J'ai gardé pour la fin (à défaut de finesse ou même de fitness), celui qui se grattant le cul tout en rallumant son papier maïs (j'ignorais que ce fut encore en vente libre), hésitait entre l'aïoli, la marmite du pécheur et les moules-frites. La dame dans son élégant legging violet, l'interpella discrètement avec force mouvements coordonnés vers le fond : « Viens ! là-bas, le menu est à 11,90 … avec le vin ! » 
Si comme partout ailleurs on trouve quelques restaurants prétentieux où l'on mange très mal à condition d'y mettre le prix, il existe à Toulon des endroits « sublimes », où l'on peut s'attabler pour moins cher qu'au fin fond de la Creuse ou à Montdragon. Je trouve que ces commerçants réalisent de véritables prouesses, auxquelles on ne rend pas assez hommage à mon sens. D'ailleurs je m'étonne encore qu'ils ne débarquassent pas du monde entier pour s'en mettre plein la cloche, ces touristes. Quant à ceux qui rêvaient de Corse, ils devraient, renoncer sur le champ à leur folle traversée. Surtout avec ce mistral qui ne menace pas que les toutous dont la mémère aurait négligé de les revêtir de leur petite laine. Un bon séjour gastronomique s'impose. On doit même trouver des locations de charme entre le Chevalier- Paul, les Riaux et la Glacière !
Je ne sais pas si vous avez remarqué, les tarifs sont toujours calculés au plus juste. Au pied à coulisse. Ce n'est pas 12 € non, c'est 11,90 € Personne n'a encore tenté le 11,99 €, mais ce n'est qu'une affaire de patience...
Bon enfin, tout ça c'est de bonne guerre. On leur vend n'importe quoi aux parisiens. De toute façon, ceux-là ne reviendront pas. L'important, c'est de ne pas épuiser tous les snocs...
Ce qui est plus ennuyeux c'est la télé. Parce que, nous avons remarqué un phénomène prégnant, récurent et même astringent, c'est que les gens à Toulon ne sortent pas pour dîner. Eté comme hiver, c'est pour voir le match à la TV. Tous ceux qui vont au restaurant le samedi soir, avec de la peinture rouge et noire ou bleu blanc rouge sur la figure, c'est soit qu'ils n'ont pas Canal, BEin sport, ou alors qu'ils n'ont pas encore reçu le dernier modèle LED 55 pouces de Samsung.
Le danger, ce n'est pas tellement qu'à force de s'empiffrer sans regarder son assiette, on finit par grossir. C'est surtout qu'on risque de confondre une queue de lotte venue de Chine sous forme de glaçon et une baudroie pêchée le matin même dans les parages. La télé, toute en paradoxes, peut à la fois vous faire rêver devant Top Chef et vous enlever toute notion de bon goût. Surtout si déjà à l'origine...
Jaco

 

 
Quand la Promesse « sauve » Aubrac sur mer 
 

 
Ceux-là je peux vous dire que si l'on plie bagage, ils ne l'auront pas sur la conscience. Vous avez peut-être déjà reconnu Valérie et Jean-Marc -le chef, le maître d'hôtel et les propriétaires- de la Promesse, seul restaurant gastronomique de Toulon. Chaque fois qu'ils sont en vacances, ils passent nous voir. Ce que nous n'avons jamais réussi à faire !!! Pire encore, quant ils reçoivent leur famille, c'est aussi Aubrac sur mer qu'ils choisissent. Certes Issoire, n'est pas très loin de l'Aubrac, mais pour Natacha (la Toulonnaise) et Frank (l'Allemand converti à la truffade) mieux vaut une bonne répétition, qu'un mauvais dépaysement. Sur la gauche, les enfants Laura et Aloïs, et au fond  Marina et Alban.

 

Le paradigme des singes

Il est rare que je transmette les mails surtout lorsqu'ils se veulent moralistes, philosophiques et politiques. Seuls les plus coquins, parfois grivois, me semblent dignes d'intérêt et donc... de circuler. Il est rare que je fasse suivre et bien plus encore que j'en héberge un, ici. Je dois cette entorse à Francis l'un de nos nouveaux clients membre de la confrérie du blog de Jaco.
Depuis que je claironne que l'homme descend du croisement d'un mouton et d'un singe, en voici la démonstration. La source scientifique est contestable, sa véracité et la date de l'expérience aussi. Pourtant, j'invite tous ceux qui me font le bonheur de m'accompagner dans leur lecture à lire ce Paradigme des singes. Il me semble aussi réjouissant que très angoissant...

« Un groupe de scientifiques plaça cinq singes dans une pièce au milieu de laquelle se trouvait un escabeau permettant d’accéder à des bananes. A chaque fois qu’un des singes essayait de grimper à l’escabeau, une douche glacée aspergeait automatiquement les autres.
Au bout d’un certain temps, à chaque fois qu’un des singes essayait de monter sur l’escabeau, les autres le frappaient par crainte de prendre une douche glacée. Bien entendu, au bout de quelque temps, aucun des singes ne se risqua à grimper sur l’escabeau malgré la tentation. Les chercheurs décidèrent alors de remplacer les singes.
Pour commencer, un seul singe de la communauté fût remplacé par un nouveau. La première des choses que fît le nouveau fut d’essayer de monter sur l’escabeau. Aussitôt, les autres le frappèrent. Quelques coups plus tard, le nouveau membre de la communauté avait appris à ne plus grimper sur l’escabeau sans même connaître la raison de cette interdiction.
Un deuxième singe fût remplacé et subit le même sort que le premier. Ce dernier se joignit aux autres pour le battre dès qu’il tentait de grimper sur l’escabeau. Le singe arrivé juste avant lui participe à la punition… avec enthousiasme, parce qu’il fait désormais partie de « l’équipe ».
Un troisième singe fut échangé et le processus se répéta. Le quatrième et le cinquième furent changés tour à tour. Tous subirent le même sort des qu’il tentèrent de grimper sur l’escabeau.
Le groupe de cinq singes, bien que n’ayant jamais reçu de douche froide, continua à frapper tout nouvel arrivant qui tentait de monter sur l’escabeau.
À ce stade, les singes qui agressent n’ont aucune idée de pourquoi ils n’ont pas le droit de grimper l’échelle. Pas plus qu’ils ne savent pourquoi ils participent à l’agression du dernier arrivé. Au final, après avoir remplacé tous les singes d’origine, aucun singe présent dans la cage n’a été arrosé d’eau froide.
Cependant, aucun ne tentera de grimper l’échelle. Pourquoi ? Parce que dans leur esprit… c’est comme ça, et ce depuis toujours. S’il était possible de parler avec ces singes et de leur demander pourquoi ils frappent ceux qui tentent de monter sur l’escabeau, je parie que leur réponse serait la suivante : “Je ne sais pas, mais ici c’est comme ça.”
Ce comportement ne vous semble-t-il pas familier ?…Ah ! Les traditions, les habitudes… D’autres que vous se demandent peut-être pourquoi nous continuons à agir comme nous le faisons quand il existe des alternatives. Et c’est ainsi que fonctionne le monde politique, économique, religieux, des riches et des pauvres … etc.
Ce paradigme du singe tente d’expliquer par la parabole comment des situations ubuesques peuvent rester bloquées indéfiniment jusqu’à ce qu’un esprit révolutionnaire ne remette en question l’ordre établi. C’est pour ça que, de temps en temps, il faut changer tous les singes en même temps. »
Faire la révolution !


Chronique d'humeur du 8 juillet 2014


Comme en Corse...

Que l'on se rassure, la chronique du jour et de la semaine sera moins gémissante, agonisante même, que la précédente. Ce qui, je l'espère, ne vous empêchera pas de sourire -voire de rire- puisqu'il s'agit de sa fonction première. Quasiment exclusive...
Je vais donc, en foi de quoi, vite passer sur les innombrables messages de sympathie reçus après cette lettre ouverte à notre Cher Monsieur le Maire. Lui, n'a pas encore réagi et je le conçois d'autant mieux, que la question d'une ville comme Toulon -sa gestion aussi, ça va de soi-, imposerait -pour y répondre- que nous n'en dormissions point. Et si je souhaite ardemment le réveil du cœur de ville, je me refuse que cela se fasse au détriment du sommeil de son premier magistrat.
Donc, si un jour il me fait l'honneur d'une réponse, nous la partagerons, c'est promis. Et puis ce n'est pas tant d'une missive -aussi sympathique soit-elle- dont nous avons besoin. Mais d'une mission, assignée à tous les agents locaux et territoriaux. Celle de veiller au bon ordre de la Cité. Ne serait-ce que pour ne pas la vider de ces derniers citoyens. Que la plus belle fontaine de Toulon soit muette en plein juillet : c'est déplorable. Que les grilles des passages fermés la nuit par mesure d'hygiène et de sécurité, soient défoncées dix minutes après que les agents aient donné le tour de clé : c'est du vandalisme. Que les poubelles débordent et empestent sur la place parce que chacun déverse sa merde n'importe comment quitte à en faire profiter les voisins : c'est lamentable. Que des gamins de tous âges déambulent en hurlant en pleine nuit sur la place, au détriment de la tranquillité des riverains -et de ceux qui les honorent de leur visite- : c'est scandaleux...
Et encore heureux que nos deux pays -l'Algérie et la France- aient été bêtement (pour du football le mot est adapté) éliminés, sans quoi je ne vous parle même pas des éructations, des bêlements et des emballements de ceux qui se moquent totalement de savoir si le voisin ne se délecte pas, paisiblement lui, de la dernière version de l'oratorio opus 6 de Mendelssohn. Les plus perfides noteront sans doute qu'en citant Félix, plutôt qu'Hector ou Maurice, j'optais d'une certaine façon pour les Allemands. Peut-être ! Mais de manière moins ostensible tout de même que cette armée de snoc qui se la jouent au volant de leur BMW, Audi et même de leur Opel ou Wolksvagen (oh! les nases !) et roulent sans vergogne pour l'industrie teutonne, qui depuis l'arrêt des chaînes de Panzer, ne s'est jamais mieux portée...
Non, ce qui m'ennuie dans cette affaire, c'est que le 14 juillet, notre ami François aurait pu reprendre 30 points dans les sondages, sur le simple but de la tête d'un de ces illuminés et que c'est encore la grosse Angela qui va prendre de l'embonpoint populaire... (métaphoriquement correct, non ?)
Vous le voyez-bien j'ai retrouvé, moi le germanophone patenté (j'ai fait quatre ans d'allemand, dont deux redoublés et renforcés et je ne me souviens que de trois mots : ich bin müde !) Mais j'aurais nettement préféré : ich habe eine moralische Hölle... J'ai retrouvé, narrais-je bien plus haut, ma causticité anti-teutonne, aussi pacifique que définitive.
Et en parlant d'Allemands et d'invasion, je voudrais adresser un message personnel à tous ceux qui, n'ayant plus de pognon puisque les « socialos » leur ont tout pris, vont craquer des fortunes en Corse... Attention je n'ai rien contre les corses. Surtout que même s'ils ont décidé d'abandonner la lutte armée, je ne voudrais pas recevoir par inadvertance une balle perdue. Même périmée, ça doit faire mal ! 
Je ne devrais pas écrire ainsi, car cela déplait à ma maman et que je me refuse à lui faire de la peine, même si ce n'est que pour rire. Elle a l'humour aussi rigide, que le mien est laxe. Mais la seule fois où je me suis réjoui de la disparition d'un Corse (j'étais trop jeune pour klaxonner dans les rues de Graulhet à la disparition du tyran Bonaparte), c'est  à celle de Tino Rossi ! Je trouvais qu'il s'agissait d'une formidable libération pour la chanson française et comme le raconta Coluche bien mieux et avant moi : « J'ai repris deux fois des moules... » Tandis que lorsque Brassens s'en alla, je suis directement monté me coucher sans manger...
Mais ce n'est pas pour autant que j'irai en vacances à Sète ! Non, vive Ajaccio, Bastia, Bonifacio, Calvi et même Porto-Vecchio même si l'on y retrouvera un peu trop de 4X4 deutches snobinards garés devant des locations avec piscine à 2 000 € la semaine. 
 
Non, c'est pas beau la Corse ! C'est magistral, gigantesque, phénoménal, inoubliable. On s'est promis avec mon vieux frère avant qu'il ne meure, d'aller cheminer sur le fameux GR 20. Mais je crains d'être forfait avant lui... c'est tout le mal que je lui souhaite ! Et de toute façon, avec le caractère qu'il a, on en reviendrait fâchés (mais non je déconne Bernard !). C'est vous dire à quel point ce pays peut encore donner libre cours aux fantasmes. Mais pas les mêmes de ceux qui, toujours au volant de leur 4X4, rêvent de Thaïlande. Parce qu'à Corte, si tu touches à la gamine, même en temps de paix, tu es un homme mort...
Ils aiment le pognon, à Saint-Florent comme ailleurs. Mais leur souci majuscule et affolant c'est qu'ils sont envahis. Depuis que la SNCM n'est plus en état de nuire avec le monopole de dépouiller ses passagers et que Corsica remplit honnêtement cette fonction, tous les snoc, les bobos, les beaufs et même quelques braves gens, franchissent ce bras de Méditerranée pour submerger l'Ile de beauté. C'est pourquoi d'ailleurs, je suggère que l'on redonne urgemment le monopole de la liaison à la SNCM qui, entre les prix prohibitifs, les grèves et l'accueil antipathique, devrait en deux ans -grand maximum-, permettre à la Corse de retrouver son aspect sauvage. On referait sauter un camping-car hollandais (c'est de circonstance) de temps en temps et la vie reprendrait avec une hausse sensible du cours de la châtaigne.
Mais ce n'était pas du tout là que je voulais en venir. Vous qui connaissez un ancien de la Grande Motte ou de la Costa Brava qui choisit désormais Ile Rousse ou Cargèse, dites lui que pour se mettre en appétit, il vaut mieux qu'il rentre un peu dans Toulon. Pas Loin. 150 mètres. Certes il ne verra plus, la mer -si on peut encore appeler ça la mer !- ni le bateau, ni sa bagnole. Ils ne partiront pas sans eux. Ils éviteront de passer un mauvais moment dans un de ces établissements qui les attendent avec leurs armes fatales, les blocs congelés et la grosse artillerie de Métro. Car le comble de Toulon, c' est qu'il n'a plus un seul touriste, mais qu'il sert quand même de base de départ à tous ceux qui le fuient... 150 mètres et ils seront accueillis avec le sourire de la patronne, des produits exceptionnels et les blagues du gargotier.
Bref, ils gagneront quelques bonnes heures. Ils se sentiront déjà beaucoup mieux. Comme en Corse...
Jaco
 
Mathis, le plus jeune bachelier
de l'année, choisit Aubrac sur mer


Nous n'avions certes pas des milliers de clients en partance pour la Corse, mais à cent mètres du port nous avions la qualité. Le samedi un magnifique couple de jeunes russes et surtout la famille Chadebech. Non pas Pierre qui a rejoint Biarritz, mais son frangin Bruno bien connu à Ussel, Malemort au CAB bien sûr et au Comité du Limousin où il tente de promouvoir le rugby à VII.
Mieux encore, la veille nous avions le Champion de la semaine. Mathis (qui fait le modeste au fond à gauche) venait d'avoir son bac S (mention AB). Jusque-là rien que de très banal. Sauf qu'à 15 ans, il est le plus jeune bachelier de l'année. Egalement contre-bassiste au conservatoire de Toulon, il va rejoindre son frère Antoine au Quèbec -école d'ingénieur des eaux et forêts- et poursuivre, de son côté, des études supérieures de musique.
Et lorsque ses parents, Christine et Gontrand, lui proposèrent d'aller fêter cela au restaurant, où croyez-vous que le jeune valettois ait demandé à aller ? Mais oui, mais oui, c'est la vérité vraie : à Aubrac sur mer !
Alors, double félicitation Mathis. Et puis de toi à moi, à part l'aligot, je ne  connais rien de plus beau que la tonalité d'une contre-basse.

 
Du neuf dans le quartier. De la jeunesse. La vie en rose !
Voici que tout à côté de nous et de l'agence immobilière,
vient de s'installer une jeune femme et son onglerie.
Cela va nous apporter un peu de couleur, de blondeur et
peut-être même... du bonheur !
Alors si vous souhaitez vous faire rallonger les cils, venez
manger à Aubrac sur mer. Et si vous rêvez d'un onglet à
l'échalote, vous pourrez passer toute de suite après chez
Cocoon et vous... 


 


Lettre ouverte à Hubert Falco - 1 juillet 2014

        Cher Monsieur le Maire,            
 

Vous permettez que je vous appelle « cher » ? Je le fais en vertu de nos anciennes et courtoises relations. Mais ce que m'a coûté en cinq ans l'installation d'Aubrac sur mer tout près de vous, le justifie tout autant ! Et je tiens, en exorde, à bien préciser que cette lettre ouverte était prévue, bien avant que nous ne réalisions, cette semaine, le chiffre de fréquentation le plus catastrophique depuis l'ouverture de notre restaurant.
Vous êtes à la tête d'une belle ville et nous le savons. Au demeurant vous le dites plus que moi et il n'y a là rien que de très logique, puisque vous y vivez loin du tumulte et j'y travaille dans le plus total inconfort. Vous jouissez de la vue et de l'aura -ce que je me garderai de vous reprocher- tandis que que je crèche dans le désert. J'aurais nettement préféré pêcher dans l'Ardèche, mais il faut croire que nul n'échappe à son destin, y compris les plus déterminés d'entre eux.
Je vous fais cette lettre en prenant soin de ne pas vous être trop désagréable, d'autant qu'à l'ère informatique, la confidentialité se perd. En outre, elle sera partagée par les 1200 abonnés hebdomadaires de mon blog et les milliers de ceux qui le picorent à l'occasion.
 J'ai écrit et je redis donc, qu'aussi loin qu'il m'en souvienne nos relations ont toujours été frappées du sceau de la courtoisie, voire de l'estime. Je ne suis certes pas unique dans ce cas, il me semble même que c'est à ce type de rapports humains que l'on vous reconnaît. Qui pourrait vous en blâmer ? Vous savez vous montrer patelin... tout en administrant une grande ville !
Une grande ville de rugby, s'entend. Là, intervient et je commence par lui pour suivre mon fil, même s'il est ténu, notre premier grand différend. Car au lieu de dénoncer l'envahissement de nos contrées par les légions britanniques et sud-hémisphériques, le pillage des autres au nom du pognon et ce club fabriqué de toutes pièces, vous surfez -avec une dextérité à laquelle je rends hommage compte-tenu de votre âge- sur cette vague trop belle pour être vraie, trop puissante pour n'être point ensevelissante. Vous encouragez le populisme sportif : c'est nous « qu'on est les plus forts ». Si Toulon avait été le plus fort, ce sont deux grands joueurs devenus présidents : Jérôme Gallion en 2000 et Eric Champ en 2005, qui auraient eu raison ! En cela vous ne faites que suivre la vieille recette par laquelle on contient le peuple depuis Jules : « du pain et des jeux ». J'aurais préféré, comme naguère « du vin et des femmes » mais quelque chose me dit que c'est beaucoup moins politiquement correct.
Pour le jeu, allez, je m'incline. J'espérais que nous ayons les mêmes valeurs... Tant pis ! Mais pour le pain, excusez-moi du peu ! Sous la grande tenture rouge et noire qui s'étale de la Coupe Faron au Bouclier Cuverville, je ne perçois dans la pénombre, que de la souffrance. Vos petits drapeaux, Monsieur le maire, sont un cache-misère.
Certes, n'ayant que peu d'occasions de passer par le Cap Brun, je ne mesure mes propos qu'à l'aune de la Place Lambert et du bas de la rue d'Alger. Mais elle y est terrible. La misère. La fameuse mixité, que d'aucuns appelaient, en 1998, la France Blanc, Black, Beur (qui n'était pas mon slogan favori puisqu'il découlait encore des jeux) mais que j'ai toujours défendu comme une évidence, cette mixité, à Toulon centre, n'existe plus. Nous sommes gagnés par le communautarisme, l'appropriation des rues et des places par des gens désœuvrés, bruyants et parfois agressifs. Et ma divine saucisse-aligot, accompagnée de trois voisins habitant le sublime immeuble hausmanien, n'en peuvent plus d'assurer à eux cinq... la diversité ! Devenu une cité fantôme, le cœur de ville a été rayé de la carte de vos préoccupations. 
Voici cinq ans que je me bats. Contre les odeurs qui envahissent régulièrement mon restaurant. Contre les poubelles déversées par tonnes et par terre autour d'un système inadapté -nous sommes nombreux à implorer que l'on implante quatre bacs d'oliviers et une pancarte comminatoire interdisant de déposer sacs poubelles, détritus et encombrants de toutes sortes-. Contre les travaux effectués alentour entre midi et deux au moment où notre terrasse devrait être reine. Contre ces gens sans scrupule qui déversent leurs outils couverts de ciments dans une fontaine dont le circuit d'eau est en panne six mois par an. Contre l'annexion par les pisseurs et les dealers de l'impasse Lambert, censé être fermée la nuit. Contre la désertification du bas de la rue d'Alger que l'on transforme en musée des horreurs entre l'armurerie de 1876 et le Bottier d'Orsay qui a vendu sa dernière chaussure il y a plus de trente ans. Contre le mépris des élus et fonctionnaires de la ville qui s'obstinent à éviter notre restaurant sous prétexte sans doute que l'on n'y sert pas les spécialités toulonnaises : aïoli, pizza et moules-frites ! Je me prépare même depuis tout ce temps – mais un peu désespérément désormais- à l'honneur de votre visite ! On me dit que vous mangez comme un oiseau. Certes je ne suis pas spécialisé dans les graines, mais je reste à votre disposition pour vous servir ne serait-ce qu'une petite salade, quitte même à vous la faire payer ! 
 
Non, sans rire je vous apprécie en tant qu'homme et je compte bien ne pas me tromper. Mais que faites vous ? Que font vos services ? Lorsque j'ai acheté le fonds de ce restaurant -il m'est revenu à 140 000 euros- et loué à la ville ce local à prix d'or -1200 euros, soit 70 000 depuis que je l'occupe-, on m'avait promis que ça allait repartir comme jamais ! Mais si j'avais suspecté cette zone de n'être pas aussi franche qu'elle le promettait, vous imaginez bien que je n'y aurais jamais engagé tout ce que je possédais. D'argent et de passion ! Je ne m'attendais certes pas à ce que l'on fasse tomber les barres immondes du port qui aurait fait d'Aubrac sur Mer le premier restaurant sur la vaste esplanade que l' on aurait judicieusement rebaptisé « promenade des Aveyronnais ».
Mais j'y avais cru, à la réhabilitation de la rue d'Alger (artère mythique du siècle dernier, je préfère vous le rappelez puisque vous étiez à l'époque à Pignans). Elle devait être achevée en 2013 ! Je m'efforçais d'accepter l'augure d'une dynamisation de ces petites rues agaçantes, déshumanisées, lugubres. A la renaissance, en somme, d'une des plus belles places de Toulon avec sa fontaine du vieux Palais que le monde nous envie.
Je vous parlais des puanteurs et c'est ce qui m'incite à vous solliciter -pour la deuxième fois en cinq ans !- Voici bientôt trois mois que j' ai alerté les services d'assainissement -le pluvial dites-vous dans votre jargon, je crois-. D'abord, je suis tombé sur un type fortement antipathique qui ne souhaitait pas qu'on le dérange pendant ses heures de travail. Je lui faisais part d'odeurs pestilentielles remontant d'une bouche censée être asséchée puisqu'il n'avait pas plu depuis fort longtemps. Elle refoulait tellement qu'il devenait impossible de s'alimenter sur ma terrasse. Je ne sais si vous avez essayé d'avaler un tartare ou une paella avec une pince a linge sur le pif ? Il faut de l'entraînement... je lui ai même parlé d'un petit rat qui faisait ses choux gras de cette fange. Si vous venez par-là, vous l'apercevrez peut-être. Il s'appelle Raymond. Je l'ai baptisé ainsi en hommage au Résistant qui avait pris Aubrac pour pseudonyme.




Depuis, le petit rat est devenu très gros. Il a même fondé une famille. Merci de prendre des nouvelles de la famille ! Mais, ma terrasse s'est proportionnellement réduite. J'ai eu, au téléphone, une secrétaire absolument délicieuse qui a même eu le courage de venir manger et d'affronter l'immonde entier. Bravo madame ! Un autre, presque aussi coopératif, est venu m'expliquer qu'il faudrait mettre un clapet anti-refouloir. Enfin un truc de ce genre... que j'attends toujours. Mais personne ne m'a encore expliqué pourquoi on ne cherchait pas à savoir d'où sortaient les eaux usées, ni pourquoi elles ne s'évacuaient pas. Depuis trois mois, comme il existe décidément des gens fort sympathiques sur cette terre et même en mairie, un jeune homme se coupe en quatre pour tenter d'adoucir mes souffrances olfactives. Elles me sont d'autant moins supportables que vous me savez équipé d'un solide appendice... En sorte que désormais, chez moi, il y a une nouvelle spécialité : la merde parfumée.
Non, mais sans (re)rire, je propose la cuisine la plus franche (et fraîche) de Toulon, personne n'en veut ! Je vends le plus beau fond de restaurant -potentiellement !!!- de la côte varoise et je ne trouve aucun couillon pour s'en saisir.
Monsieur le Maire, je vous en supplie changez la ville, changez la vie. Car si je devais être l'un des premiers à crever -ce qui serait bête car je ne pourrais plus vous verser mon imposant loyer !- je ne serais pas, non plus, le dernier...

Jaco

PS : Merci, d'ailleurs, de prévenir vos services que je ne serai probablement pas en mesure de payer le prochain trimestre de loyer. Parce que, au cas où vous ne l'auriez pas saisi, Aubrac sur mer est, en prime, locataire de la ville.
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Et les tomates provençales,
peuchère ! 
 



 



Il y a certes de l'aligot même en été, comme sur le plateau, à Aubrac sur mer et on s'en excuse. 
Mais nous ne cuisinons pas que l'aligot et surtout, nous n'obligeons personne à en consommer.
Nous servons par exemple des tomates provençales -peuchère- et ça doit plaire ça, non, si c'est Provençal ? 
D'ailleurs la saison prochaine, on risque de se renommer :
 "Au bric, au brac Provençal" … 
si ça peut remplir la terrasse !!! 


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M. Charles et l'aligot
 

En voilà un qui ne lâcherait l'aligot pour rien au monde et même par 60 ° ! Si, si, ça existe ! C'est M. Charles, 88 ans aux prunes et qui s'enfile toujours, même en plein été son tartare et ses cassolettes d'aligot. Et pourtant il a la ligne le bougre ! Tiens je vais peut-être lui suggérer de devenir l'égérie d 'Aubrac sur mer. J'hésite encore avec Anne-Sophie...

 
C'était le Bronx et Sao Paulo

La fin du déjeuner de samedi fut précipitée par une démonstration inattendue de percussions. Un dessert que d'aucuns trouvèrent indigeste. Quelques malentendants ont cru avoir retrouvé l'ouïe et même une mémée s'est exclamée : « mais c'est Louis ! » Quant à ceux qui n'étaient pas sourds, ils le sont devenus.
Enfin bravo aux vitrines de Toulon (et Virginie qui filme sur la droite) et aux tambours du Bronx d'avoir réveillé -sur un rythme brésilien de circonstance- une ville qui meurt...






Chronique d'humeur du 24 juin 2014

            Piliers toujours droits           



Fifi me faisait le plaisir, la gentillesse et j'oserai, le bon goût, d'occuper l'une de nos tables -pour une fois pas assez nombreuses- en cette première douce soirée d'été. Il était en famille pour fêter l'anniversaire de sa soeur, Isabelle. Comme l'année dernière. Même table et même disposition. Sauf qu'en 2013 nous n'étions pas le 21 juin, mais le 2 novembre et qu'il s'agissait de l'anniversaire de Claude, sa maman. Laquelle, au passage, porte ses quatre-vingts ans passés -et ses nombreux passages à Paoli-Calmettes- avec un courage et une prestance qui nous rappelle assez qu'il s'agit bien de la mère d'un ancien rude de la Rade. On notera au passage que l'on peut encore dîner en terrasse à Toulon à la Toussaint ! Et que cette ville n'a jamais été capable de tirer parti d'un phénomène à ce point exceptionnel et idyllique.
Je vais vous dire pourquoi j'aime bien Fifi, mais aussi Manu, Marco, Bernard, Bertrand -que je connais moins- et les plus anciens Aldo, Jo, Jean-Claude, Nono, Jacky et j'en oublie... Parce qu'ils étaient du rugby. Celui que j'aimais, même si c'était à l'autre bout du monde, du côté de Graulhet. Où les Abadie, Péchou, Puig et compagnie ne laissaient pas leur part aux chiens.
Tous ces prénoms qui remontent à l'antiquité de ce sport ayant bercé mon enfance et forgé mes convictions - presque un idéal de vie, aujourd'hui englouti et trahi par quelques brigands - ne sont pas choisi parmi Montaigne et la Boétie -à part un qui tente de rejoindre le peloton de tête des écrivains populaires-. Sur le ventre ils se tapaient fort, les copains d'alors. Ils formaient une peuplade, perdue dans les trois quarts d'une France qui les ignorait, comme elle ignorait le rugby, puisqu'on n'avait pas encore marchandisé LE Wilkinson. 
 

Il s'agissait même d'une confrérie, une congrégation, une loge. Et ils y étaient, je vous le jure... aux premières loges. Je ne vous ai cité-là en effet -les plus avertis l'auront immédiatement saisi- que des piliers ou des talonneurs. Des types dont les paluches une fois fermées étaient plus grosses que le ballon lui même -ce qui les empêchait souvent de l'attraper et conduisait bien des entraîneurs à leur interdire de le toucher !- Quoi que j'en soupçonnais certains de commettre quelques en-avant, histoire de recommencer la 114e mêlée du match. Cela plaisait en France au gens de Graulhet, de Coarraze Nay (j'aime ce bled du Béarn parce qu'il est en parfaite homologie avec « courage né », de Toulon, à Albert F. et Roger C. Point.
Ces types disposaient d'un atout physiologique aussi rare que la morphologie de leurs battoirs (métaphore idéale compte-tenu de leur usage). Ils avaient la tête dure. Je sais bien que c'est ce que l'on prétend à mon sujet depuis toujours : à l'école, en famille, à Var Matin et même maintenant à la Mairie de Toulon. Mais ce n'est pas à celle-là que je pense. Car si j'avais dû une seule fois entrer en mêlée, j'en serais ressorti tout emmêlé et probablement plié, bon pour le Père Lachaise. Ne parlons pas de malheur, ces types avaient le frontal, les temporaux et l'occiput en acier trempé ou en béton armé, suivant les procédés de fabrication en vigueur à l'époque. Ce qui me donne l'occasion de saluer leurs géniteurs, dont certains sont encore de ce monde -telle la maman de Fifi-. D'entrées en mêlée, dont les chocs faisaient trembler nos belles tribunes de bois, en coups tordus dans ce buisson ardent de chairs amoncelées d'où jaillissaient parfois un casque et à l'occasion une dent, ces hommes ont parfois perdu de leur souplesse, jamais de leur noblesse. Quand je les vois marcher, à cinquante, soixante et même au delà, légèrement penchés ou carrément en crabe, souvent incapables de tourner la tête sans avoir à se mouvoir tout entier, je souris d'affection, presque d'admiration. Malgré tant d'outrances et de sacrifices, ils sont encore en vie. Resplendissants. Comme les souvenirs de l'enfant de l'ovale que je suis resté.
Je les apprécie pour cela, mais je les respecte aussi parce que ce sont pour l'essentiel des gens biens. Fins, sensibles, pénétrants. Droits. Et qui sait peut-être des êtres fragiles. Nous touchons-là au paradoxe, de la première ligne. De Verdun à Mayol. En se félicitant quand même que la dernière bataille n'ait laissée quasiment personne dans la tranchée, à l'exception notoire de ce pauvre Charles !
Fifi observait donc la rue d'Alger, samedi à 23 heures et ne put s'empêcher de lancer : « Si ça pouvait être comme çà tous les soirs ! » Je lui répondis que l'on pourrait même se satisfaire du tiers ! Sacré Djak quand même... Il en a sorti une bien bonne avec sa Fête de la musique. Ce n'était pas mon socialiste préféré, mais objectivement, avec Claude Evin -celui qui nous a empêché de boire, de fumer et donc de mourir comme on en avait envie-, Lang aura était celui qui aura le plus fortement impacté la société mitterrandienne.
Je regrette seulement qu'il n'y ait jamais eu un ministre -peu importe l'étiquette-, un pape, un génie, capable de rassembler les gens dans les villes et les rues pour chanter, s'amuser, échanger autrement qu'un soir de fête de la musique, d'un passage de vieux gréements ou de victoire à la Coupe du monde (pourvu qu'on y échappe à celle-là !!!). Mais on me dit qu'à Rennes, Strasbourg, Limoges, Toulouse -enfin partout ailleurs- ça se passe ainsi ! Parce que vivre est une fête en soi. Et quelle ne peut en aucun cas se célébrer dans une galerie malchance de Grand Var ou de Barnéoud...
Jaco

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Voleur de bonheur


Voici madame et monsieur V. Ils fêtaient samedi midi leur anniversaire de mariage. La photo que nous voyons ici remonte à quelques années. Car au moment où je m'apprêtais à allumer la bougie sur la croustade et donc a immortaliser ce joyeux moment, notre cliente s'est fait voler son sac. Dans lequel il y avait tout... cartes, papiers, souvenirs. Tout sauf de l'argent !
Nous étions jusque-là épargnés par ce genre de déconvenue (un seul vol en cinq ans), mais nous sommes désormais contraints de conseiller à nos clients de prendre soin de leurs sacs et de ne pas les laisser en bandoulière à l'arrière de la chaise.
Nous savons que nous comptons aussi pas mal de clients parmi les policiers. Nous nous permettons de leur demander de veiller à être plus courtois lorsqu'ils sont appelés et éventuellement même, efficaces. Lorsque nos victimes du vol se sont présentées au commissariat de Toulon, leur plainte n'a pas été prise parce qu'ils n'avaient pas leur livret de famille !!! (vous l'avez sur vous le livret de famille ?). Une fois rentrée chez eux, madame alla porter plainte à leur domicile à Six-Fours. Mais la plainte n'a pas été davantage retenue sous prétexte qu'ils n'étaient pas tous les deux !!!
Car monsieur, rentré à la maison, était fatigué ! Il y avait de quoi, non ?

Chronique d'humeur du 17 juin 2014


           Les snoc de la semaine              


Je n'écris pas toujours à l'encre sympathique (mes écrits restent !), mais j'ai souvent pour ceux que je houspille une réelle empathie. D'aucuns le savent, j'espère que d'autres le ressentent. Pas question toutefois de tout positiver et de s'égarer dans une sorte d'angélisme mou, sous lequel se dissimulent par millions, les pleutres et les fourbes. Aussi dois-je bien constater une similitude entre mes anciennes relations qui ont toujours évité, snobé notre restaurant et une certaine catégorie de snoc.
Voyez-vous ce qui me met hors de moi c'est la bêtise, la méchanceté et pire je crois, parce que c'est la noblesse des rats : la mesquinerie. Les gens qui t'emmerdent pour t'emmerder et qui s'en nourrissent, quitte à laisser quelques traces fécales -pour les plus négligés- aux commissures de leurs babines.
Non, non, je vois bien que vous vous apprêtez à dévorer la suite en attendant des noms. C'est encore trop tôt... Pas plus que je ne déblatèrerai aujourd'hui (quel joli jeu de mot facile) sur la FIFA et sur le football qui rassemble, sur notre triste terre, une peuplade importante (mais non majoritaire contrairement à ce que TF1 aimerait nous donner à croire) : les couillons ronds.
Le sujet est ici largement irrigué par le flux et le reflux de mes humeurs, mais ce que je crains donc le plus sur terre (après le sport et sa redoutable championnite) ce sont les emmerdeurs. Il s'agit de gens (pour faire court, ce qui n'est pas gagné) qui ont décrété par on ne sait quelle grâce, ni quel traité, qu'ils étaient seuls sur terre et qu'ils avaient à ce titre, tous les droits. Des gens, si on peut appeler ça des gens, qui n'ont pas communié avec cette maxime enchantée de mon ami (quand j'évoque l'ami ce n'est pas un type que j'ai rencontré de cinq à Sète, mais qui me procure assez de bonheur pour m'affairer encore en cuisine) et chantait : « Gloire à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint, Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins ! »
Je sais les deux -et demi- qui me lisent encore, doivent penser que je la ressers souvent, celle-là. Mais c'est la mienne et j'aimerais tant que ce soit la nôtre, la vôtre, la leur. Quand une chanson (même de Brassens) devient une incantation. Elle me va beaucoup mieux en somme que cette Servitude volontaire observée par La Boétie, lequel soutenait que l'on finissait par s'incliner même devant les petits tyrans du quotidien.
Je passe sur le lundi parce que j'étais à la maison, sur la paille, en train de pondre mon blog en caquetant en silence de satisfaction, puis de le couver et que je ne voyais personne d'autre que ma femme sur laquelle vous me permettrez de proscrire toute considération.
Mardi : Lorsque la semaine reprend avec son cortège de mauvaises surprises et de maigres réservations, on est content de se retrouver à la maison et en famille avec notre petit-fils. On apprécie aussi le soir, sur lequel tombe enfin le silence, le discret ruissellement du Meije Pan et les piaillement joyeux d'une nature chaleureuse. Nous apprenons à Malone, à distinguer le solo d'un rossignol, au duo de roitelets. Nous devrions peut-être tous commencer par là. Vous me direz qu'ils se font rares, les piafs. Sans doute sont-ils partis estimant, eux aussi, qu'il y avait trop de snoc dans nos contrées citadines. Et là, immanquablement, dès juin venu, y a les deux merdeux qui déboulent dans leur piscine voisine. Des hiiiii stridents, des haaaaa stressants et ces cris que je subis depuis dix ans et sont passés des babillements répétitifs aux voix muées de boutonneux sans cervelle. Naturellement, comme les hirondelles, ils vont au minimum par deux et dès que la piscine franchit la barre des 20°, ils prennent possession du quartier en aspergeant de leurs débiles octaves le reste d'une population, qui n'aspirait à rien d'autre qu'un fragment de tranquillité. On me dit que dans les quartiers sensibles, tous les jeunes s'évertuent à pourrir la vie du voisinage. Je veux bien le croire, mais ils ont au moins l'excuse de n'avoir eu ni le fric, ni le cul béni dans l'eau d'une piscine à 10 000 !!! J'aurais pu ajouter qu'ils n'avaient pas eu non plus la chance d'être éduqués. Mais il me semble que mes petits voisins nantis, n'en ont pas bénéficié davantage... de l'éducation.
Mercredi : J'amenais le même petit-fils à l'école et nous roulions au pas. Sur la voie de droite puisque j'allais vers La Garde à hauteur de l'autoroute de Hyères. La circulation devint d'un coup plus fluide et j'accélérai enfin. Lorsqu'une voiture (un 4X4 Das auto ! -je vous jure-) déboita brusquement et sans clignotant. J'eus à peine le temps et surtout la place de me déporter pour éviter l'accrochage. Malgré une bordée de klaxon, elle resta impassible sans un geste d'excuse, pas même peut-être un remord. Il me fallut la matinée pour m'en remettre. Ce qui ne fut pas le cas du noc (ou de l'ennoc m'a-t-il semblé), qui en bon collaborateur de l'économie allemande, n'a même pas vu qu'il avait failli nous écraser !
Jeudi : Cela fait quatre mois qu'il y a des travaux juste à côté d'Aubrac sur mer. Sur une surface de 50 m2. Il me semble qu'avec un tel délai on aurait pu construire un immeuble de dix étages... Eh bien à coup de deux heures pas scie (sauteuse) et deux heures par las (de lassitude), ces obscurs artisans s'obstinent à faire crisser leurs meuleuses à l'heure où nous aurions pu -par miracle- voir trois passants égarés dans le désert toulonnais, se poser sur notre terrasse.


Vendredi : Une réservation pour cinq annulée. Le type m'avait paru bien sympathique. Un peu de couleur, je l'admets, mais sympathique. Et c'est une jeune femme qui est venue annuler en son nom. Nature. « Non on ne viendra pas, il fait trop chaud pour manger de l'aligot ! » Alors en résumé, le Jaco, ça fait cinq ans qu'il s'emmerde à alterner de merveilleuses ratatouilles, des tomates provençales, un riz « olé » à faire pâlir une ibérique de souche, à composer des salades sur du Chopin ou du Rachmaninov et une donzelle vient lui expliquer qu'une table entière renonce à sa réservation parce qu'il y a de la l'aligot ! Il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre qu'elle préférait se taper un bon Espagne – Pays Bas en bord de mer en se goinfrant de frites tellement plus diététiques...
Samedi : Nous étions sur les rotules. Car si une table de cinq s'était piteusement échappée, ce sont 28 compagnons de l'aligot qui s'étaient donnés le mot, la veille au soir. Bref, il avait fallu au réveil une belle constance de persuasion pour nous contraindre à retrouver la direction du restaurant, à l'aube du dernier jour … de la semaine. Ratatouille, truffade, sauce Aubrac et tartare, crêpes et oeufs pochés, ça chauffait encore en cuisine. C'est alors que vers midi, à l'instant même (les jeunes snoc cadres dynamiques disent à l'instant T) où je pouvais escompter un léger retour sur mon courage, la terrasse demeura déserte. Certes M. Charles et sa dame de compagnie s'attablèrent prématurément et M. Louis préféra l'apaisante fraîcheur de la salle climatisée. Mais les égouts refoulant, comme jamais, les eaux usées d'on ne sait quel putois, les errements intempestifs de quelques figures antiques et les chamailleries voisines d'une perceuse et d'une meuleuse, eurent raison d'une clientèle putative et d'autant plus rare que l'on a fermé tous les bars à cet effet !!! Voilà quatre mois que deux bricoleurs se battent pour remettre en état un local dont le futur commerce m'inquiète déjà. Mais voilà surtout cinq semaines qu'avec une opiniâtreté dont je ne me soupçonnais pas, j'essaie de faire en sorte qu'un malheureux dépôt d'eaux croupies ne me fasse définitivement basculer vers le dépôt ...de bilan. Depuis lors j'ai acquis la conviction que de cette bouche -d'égout- sortait la vérité : ils veulent ma peau ! Après c'est toujours le fameux dilemme. Est-ce-que je la leur donne, où est-ce que je me bas encore, jusqu'au bout de l'ennui ?
Dimanche : Je suis là avec vous, je suis bien. Même la petite voisine qui m'accompagne à cette heure pour entretenir la pelote de mes nerfs, me dispense de ces gueuleries intempestives. Elle est peut-être malade. Et même gravement ! On peut rêver... Ouh là ! Il faut que je me calme. Il est temps que je m'en aille... D'autant que ce soir, tous les snoc vont gueuler à leur fenêtre. Ils vont apprendre l'existence du Honduras...
En attendant, si ça vous dit on s'en refait un petit coup. Reprenez avec moi tous en choeur : Gloire à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint, Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins !
Jaco


Pour les férus d'orthographe et de cuisine, il y a deux manières d'appréhender une balade sur le port. Soit on prend la lecture des ardoises au pied de la lettre et l'on peut tomber malade avant même de s'être installé à table. Soit on le prend à la rigolade et là, je vous assure, ça vaut le coup de se le refaire deux ou trois fois d'autant que si l'on rajoute le quai Cronstadt à celui de la Since, cela ne fait pas plus de six cents mètres.
Vous y apprendrez donc que le « sard » est le petit de la sardine ; que la « pariada » doit être un mélange de poisson qui aurait perdu ses L ; que le Rhum Steak est la nouvelle spécialité du port -sans doute empruntée aux Martiniquais- ; enfin que le turbo est une nouvelle race de poisson connu pour sa double accélération.
Nous déconseillons toutefois aux stagiaires de l'école hôtelière de fréquenter ces établissements s'ils souhaitent approfondir leurs connaissances syntaxiques. 

Symphonie de Sylvie
pour la rue d'Alger
 

  
Vous f(l)ûtes quelques-uns à réagir à notre sondage exclusif, concernant la prochaine disparition de toute forme d'existence « humaine » sur  la basse-ville en général et la place Lambert en particulier. J'ai retenu le témoignage d'une de nos plus anciennes et fidèles clientes et supportrices. Choix arbitraire puisque nous avons en commun la passion de la race Aubrac et de la musique baroque (mais hélas -pour moi- pas les mêmes cordes à nos violons). Alors, le voici quand même ce témoignage. On ne sait jamais...

" Pour habiter le quartier, et avoir donc suivi un certain nombre de fois le flux piétonnier, pour pratiquer moi-même assidument la marche à pied dans notre bon vieux centre-ville, je peux te le confirmer: la rue d'Alger n'a rien d'attirant pour le piéton moyen!

Je ne la prends d'ailleurs que pour me rendre dans un certain petit restaurant où la viande pourrait se manger crue et sans couteau...

Le trajet du piéton, hélas pour l'Aubrac, part de la Place du Théâtre, passe par la place Puget, descend ensuite la rue Hoche et ... bifurque vers la place de la Cathédrale récemment refaite pour retrouver l'animation et les arbres du Cours La Fayette jusqu'à la Place Louis Blanc.
Suggestions: rebaptiser effectivement la rue du nom du nouveau héros toulonnais dont vous trouverez le tee-shirt dans la même rue; remplacer les magnifiques poubelles de la place Gustave Lambert par une statue de ce héros (dans la posture qui l'a rendu célèbre svp), planter sur cette même place 3 beaux oliviers, faire enfin quelque chose de la fameuse vitrine du Bottier et ... je ne sais quoi au niveau du carrefour Cathédrale qui laisserait à penser au badaud que la rue ne finit pas en impasse dans 3 poubelles (une simple pancarte "Le Port", par exemple?)

Voilà qui n'est pas si mal synthétisé, chère Sylvie ! Encore eusse-t-il fallu que cela préoccupasse un élu quelconque... 


Une finale de plus pour les Rouge et Noir

Après Saint-Médard, Fleurance et Saint-Sulpice, c'est Agde que Graulhet vient de terrasser pour accéder en finale du vrai rugby, enfin le mien, où l'on peut encore bouffer de la daube et gonfler naturellement à la bière. Bon on est pas encore bien certains de ramener le Bouclier de Fédérale 2 à Crins, mais enfin on va la jouer cette finale contre Angoulême... 

  Chronique d'humour du 10 juin 2014
            Garros gorilles                  


LES audiences du tennis en général, de Roland Garros en particulier et du tableau féminin spécifiquement m'ont toujours épaté. Trois millions de télespectateurs qui se tapent une finale femme, soit 30 % des gens devant leur poste de télé en plein après-midi, c'est hallucinant. Même le chômage en hausse croissante n'explique pas à lui seul cet accès de désoeuvrement, cette désespérance méningée. Si l'on, excepte évidemment un bon match de foot, il n'y a sûrement rien de plus chiant sur terre (battue ou pas). Même un roman d'Olivier Adam ou un film de Godard...
Je ne voulais pas mourir idiot, alors je m'y suis mis devant France 2, en prenant soin de couper le son. Les commentaires Chamoulaud-Montfort mixés avec les crissements des semelles de Simona et les crillements de Maria, cela fait quand même beaucoup pour l'oreille, même si l'on a la chance d'en avoir deux.
Mais, pas plus bête qu'un autre, il ne m'a pas fallu plus de dix minutes pour comprendre le coup des 30 % de part de marché. L'ampleur du phénomène.
La raison pour laquelle, aussi,  son créateur, Harry Gem, au millieu des années soixante dix (du XIXe siècle), a beaucoup hésité avec la lettre P, avant d'opter plus sagement pour le T. Parce que, à côté, les films érotiques de seconde partie de soirée sur TMC ou M6, c'est de la gnognotte. Là, avec Charapova, nous avons du lourd ; la fine fleur de la libido en liberté. Mais qu'elle se méfie tout de même de la petite Bouchard du Canada. Elle a du potentiel, la coquine. Quant à Petkovic, elle se défend et je lui imagine des partisans. A mon estime, il me semble que la jeune Halep n'est pas au niveau. Manque de pot, c'est elle qui était au programme des réjouissances ce samedi après-midi. Sauf pour les bouées, là, elle est au dessus de la ligne de flottaison, mais les gros lolos ne sont pas ma tasse de lait. Surtout qu'ils prennent beaucoup de place. Du reste chapeau mademoiselle ! parce que se déplacer aussi vite à la volée, sans basculer de l'autre côté du filet, ça pour le coup, c'est un joli défi à la loi de la gravité.
Non, 30 % de pdm ça ne me surprend plus. Roland Garros, c'est culs droits de fond de court et pervers à deux mains. Parce que tous les vieux cochons de plus de 50 ans y sont accrochés à leurs demi-finale de la porte d'Auteuil, il ne manque pas un gros plan sur la culotte à Séréna ! Ça vaut largement un tour au bois de Boulogne sans les risques et pour pas un rond.
Bon sans les risques, faut voir ! Parce qu'il y a des moments où l'on se demande si le service public ne nous refourgue pas un peu de transgénique ! Pour les anabolisants et la testostérone, malheureusement, c'est déjà fait. Bref c'est pas de la pure race « Aubrac ». En même temps, on se met rarement devant le poste pour tailler une bavette. Si on n'est pas dans un lieu public -à cause de la fumée-, on pense plutôt à une bonne pipe.
Et lorsque le type a rapproché le fauteuil et qu'il mate sans complexe cette partie de jambes en l'air, bobonne ne dit trop rien tout en n'en pensant pas moins. Car demain, lorsque Rafael entrera sur le court -des quinze heures-, elle occupera peu ou prou, la même position. Pas question d'aller, ce dimanche, à la foire au boudin de Villecroze ou à l'exposition canine de Puylaurens. La ménagère prendra place dans la pénombre pour suivre à la trace les mouvements de short de Nadal. Toujours bien moulé, même si l'expression sied mieux, me semble-t-il, a Maria Kirilenko. Les hispanisants ont d'ailleurs toujours levé triomphalement la raquette dans le coeur des femmes, je me souviens notoirement de Guillermo et de Victor. A l'époque je faisais en sorte d'éloigner mon épouse du poste les jours de tennis, sauf lorsque c'était Mc Enroe contre Lendl...


Remarquez pour le rugby c'est un peu pareil. Cela a beaucoup évolué. Je me souviens qu'au temps des Spanghero, il y avait plus de mecs avec des gros blairs autour de la main courante et qu'ils s'intéressaient surtout au jeu. Il y en avait même qui comprenaient les règles !!! Tandis que maintenant c'est l'inverse. Ce sont les gonzesses qui traînent leurs valets au stade. Depuis que Wilko se les tape dans le championnat de France, leur nombre est devenu déraisonnablement exponentiel. D'ailleurs c'est pas compliqué il ne s'agit plus de savoir faire une passe pour jouer en France (sinon l'Anglais n'aurait jamais obtenu son passeport) il faut plaire aux vieilles. Quoi que j'ai bien noté que les gamines -celles avec les bagues correctrices sur les dents-, avaient aussi envahi la boutique 10 de la rue d'Alger. Une cliente me disait l'autre jour, nous on adore le rugby, d'ailleurs... la petite a un maillot dédicacé de Jonny. Alors !
Bon, maintenant il va y avoir le problème des audiences foot. Parce que eux, pour le coup, ils sont vraiment vilains. Certes Ribéry n'est pas du voyage et ils n'ont pas tous le sourire charmant d'un Deschamp. Mais dans l'ensemble, ils abusent. Et même si les gonzesses préfèrent généralement les sportifs pour leur CB que pour leur QI, là ils sont quand même largement hors jeu. Du coup on s'inquiète pour TF1 qui vient de s'offrir un billet de groupe pour le Brésil, fort onéreux. Or, pour faire de l'audience au Brésil, je ne vois que le beach volley féminin ! Qui va bien pouvoir regarder le Honduras un soir d'été, quand la terrasse d'Aubrac sur mer est, elle-même, tellement exotique et poétique ?
Mais là est une autre histoire, sur laquelle nous pourrions éventuellement revenir. Et bien entendu, tout ceci, c'était pour rire -pour ceux qui ont le rire facile, ou du second degré pour les autres- Je n'en pense pas un mot : Mc Enroe était beaucoup moins vilain que je le prétends.
Jaco

 Cinquième nomination au Gantié, LE gantié, pour Aubrac/mer. 
Un grand merci à mon collègue et guide,  Jacques, pour son sens de l'observation et la sûreté de ses goûts. Heureux aussi de partager l'espace restreint toulonnais, avec nos potes de la Promesse. Il ne nous manque que cette branche d'olivier que nous allons finir, à l'évidence, par cueillir...
Le guide Gantié 2014 est en vente dans tous les points presse et les librairies du grand sud-est et de la côte italienne.  






Chronique du 3 juin 2014

  Coup de théâtre à Aubrac sur mer

Je dois l'admettre, il m'arrive d'avoir de la chance. C'est tellement rare que je me dois même de le souligner. On aurait dit que ces acteurs parisiens qui venaient de faire un tabac à l'opéra de Toulon, savaient que je me démenais depuis cinq ans pour expliquer aux snoc -et aux autres- qu'il y avait autre chose que du RCT dans la ville.
Au départ, évidemment ça n'allait pas vraiment dans ce sens. Les apparences étant contre moi, en ce beau samedi soir de mai - le dernier de l'année d'ailleurs - j'avais opté pour une fermeture -exceptionnelle- d'Aubrac sur mer ce soir-là.
Mon petit doigt castrais (quoique parfaitement intact malgré un usage intensif de la trancheuse) me disait qu'il y allait y avoir un peu trop d'animation dans les rues de cette basse-ville en pleine renaissance (j'écris cela à l'attention de ceux qui envisageraient de reprendre un commerce -y compris- de bouche- dans le secteur). Renaissance, reconnaissance aussi, à l'égard sans doute, d'une horde d'afrikaners étant parvenus à effaroucher une phalange de paysans castrais, déjà pas mécontents d'être rendus-là.
Et quand j'écris « animation » c'est à prendre avec des guillemets de compétition, car avec les Toulonnais, dont on peut savourer en toutes circonstances, la pondération, l'humilité -la classe naturelle quoi !- cela peut rapidement se transformer en vacarme, en bordel, en délirium... Et moi qui n'aspire plus qu'au silence absolu de l'Aubrac, j'avoue que les hurlements, les braillements, les vociférations m'exaspèrent. Il n'y a plus guère que les meuglements, que je tolère. En rase campagne. Quant aux fameuses cornes de brumes, si vous avez eu à en subir les agressions des heures durant, vous en connaissez les ravages. Ce n'est pas tant les cornes, voire même la brume qui me dérangent -en Aubrac on dispose des deux en abondance-, que leur association concentrée dans une sorte de bombe qui vous zigouillent les tympans.
Bref, ce débarquement d'anglais-là ayant à mes yeux bien moins d'intérêt que celui du 6 juin 44 (putain 70 ans !!!) je n'avais rien à fêter et je formulais le légitime dessein de laisser toutes ces bonnes gens, entre elles. Vu que la Deux et Canal retransmettaient la même chose (ce qui n'arrivait jadis que lorsque les anciens présidents tenaient à ce que tout le monde les entendent), le choix devenait restreint. J'étais assez attiré par cette émission , probablement aussi fine et discrète qu'une liesse sportive, sur TF1, une chaîne passée maître dans l'art subtil du divertissement.
Cela s'appelait  le Grand concours des animateurs, un sublime show de deux heures et trente cinq minutes, ce qui demeure relativement raisonnable lorsque l'on sait le débit, le flot, le tsunami de propos dénués de sens que tous ceux-là, pris individuellement, peuvent débiter devant des millions de gogos agglutinés devant leur poste comme ce soir au Stade de France.
Il y avait-là, Carole Rousseau, Julien Arnaud, Estelle Denis, Christophe Beaugrand, Thierry Beccaro, Vincent Cerutti, Alexandre Devoise, Julie Taton, Marie-Ange Nardi, Gérard Holtz, Sandrine Quétier et je suis sûr que j'en oublie... Ne manquait que Julien Lepers, sans doute occupé à faire des trous ailleurs... Avouez que c'était tentant, même si j'hésitais toujours avec le Grand Bétisier de l'année sur NRJ12, encore une belle émission conceptuelle.
Quand patatras, je me réveillai en plein rêve. C'est le téléphone qui me secoua en me disant «cré vindieu, tu va rater des clients ». Au bout du fil, un type prétendait réserver pour dix personnes. Des comédiens venant se produire au théâtre de Toulon. Ils souhaitaient dîner. Mais pas avant le spectacle, à 19 heures par exemple, une heure chrétienne. Non, non, après, vers 22 h 30 ! Remarquez, nous on fait ça aussi pour le déjeuner. On mange après. Bref, entre artistes, on se comprend...
Certes, c'est bien joli tout ça mais je me retrouvais un peu piégé par une troupe de théâtreux parisiens, venus défier le Top 14 dans l'un des plus beaux opéras de France (ce que le Toulonnais maniant si bien la corne de brume, ignore wilkinsonnement (ou royalement, si vous préférez).
C'est donc sur fond de vociférations, que nous reçûmes les comédiens, concepteurs et techniciens de cette pièce qui tourne à travers la France depuis 2012 : L'étudiante et Monsieur Henri. Je n'en ferai pas l'éloge vu que, au dernier moment, alors que je m'étais décidé à aller au théâtre, ce sont eux, l'étudiante, monsieur Henri et les autres, qui vinrent nous voir.
Nous savons toutefois que Roger Dumas est un fameux et célèbre acteur ; que José Paul -qui joue également- est un remarquable metteur en scène ; que Lysiane Meis, Sébastien Castro sont déjà confirmés ; que Claudia Dimier entame une prometteur parcours...
Je suis resté à la fois naïf et incrédule ! Mais, que cette troupe ait ainsi choisi Aubrac sur mer pour terminer sa soirée me comble, m'honore et me surprend. Car il faut quand même se la vouloir son entrecôte-aligot pour cheminer entre Opéra et République, la nuit dans ces rues glauques, fussent-elles championnes de France et d'Europe !
A la fin d'un repas qui nous valut presque -mais peut-on être cuistre au point d'en faire état ?- une standing-ovation, Roger Dumas le théâtral patriarche, naguère parolier attitré de Chantal couchée et Jean-Jacques Debout, -mais parfois plus inspiré encore- entonna quelques couplets dont le refrain disait a peu près cela « ce n'est pas un adieu, c'est un au revoir ». Sans doute l'étudiante s'est elle séparée de Monsieur Henri, ici même samedi soir. Nous en aurions été presque émus, si « Maxou » venu avec sa jeune bande de Thomas, Aldric, Joris fêter le titre, n'était tombé en extase devant le « grand » acteur. Tout timide, il fallut que je l'accompagne auprès de cet homme aussi impressionnant que simple. La classe ce n'est rien d'autre. Maxou (25 ans mais passionné de théâtre), baissant les yeux et d'une voix difficilement audible, lui expliqua qu'il était spécialement monté à Paris pour le voir, lui et sa pièce. Roger -vous permettez qu'on vous appelle Roger ?- posa alors gentiment avec lui, malgré sa rude journée, son émotion et le poids de l'âge -quand même- pour la photo que le blog de Jaco fera passer à la postérité.
Et voici comment d'une soirée fort ordinaire et chômée, les pieds de nez et sans doute nickelés de l'existence, nous ont placés sur la trajectoire d'une troupe parisienne, éclatante de joie et de santé. Ils nous ont tous promis que l'on se reverrait. On y croit, surtout si ce n'est pas vrai. Mais qui sait ? Roger Dumas réside secondairement entre Gonfaron et le Luc. Nous avons parlé de la croustade de ma grand-mère et des croissants de son papa. Car lui même fut jeune pâtissier. Et l'on sait que la pâte feuilletée se fait en deux tours et demi. Il en manque donc encore, un et demi...
Jaco




 Chronique du 27 mai 2014
 
Chronique du 27 mai 2014

Défi à l'obsolescence programmée 


J'ENTAMAI les premières minutes de mon heure de trajet matinal entre Cuers et Toulon, lorsque j'entendis à la radio quelques notes des Comédiens d'Aznavour. Instinctivement, je jetai un oeil sur le petit écran LCD pour vérifier que j'étais bien sur Culture et non sur Nostalgie. Car il faut convenir que la radio qui secoue les neurones à toute heure du jour et de la nuit est peu familière de ce genre de programmation musicale, ne fût-ce que furtive et exceptionnelle.
Je n'évoque pas ce fait, qui vous semblera futile voire anodin, à la seule fin de vous laisser entendre que je prête plus volontiers mes esgourdes à une radio intelligente plutôt qu'à RMC -au hasard- qui incarne -toujours à mes oreilles- le degré zéro de la fréquence hertzienne. Je me targue, probablement indûment, de feindre de me soucier plus de l'économie souterraine au Kirghizistan ou de la problématique de l'obsolescence programmée dans l'industrie sub-saharienne, que de la dernière robe à paillette que portait Nicole Kidman sur la Croisette ou des états d'âmes de Deschamps et son trip brésilien. Car là -Bruni- réellement, dans les deux derniers cas, je n'en ai rien à braire. Et vous aurez noté que je pratique, à l'occasion, le langage des ânes.
Peut-être pensez-vous que j'ai l'air de me pousser -voire même de péter plus haut – du col, en écoutant Marc Voinchet, alors que pas du tout. J'ai même l'air tout petit dans ma clio, par rapport aux autres qui optent pour Gourdin ou Moscatout, au volant de leur X5, Touareg ou GLK (les fameux 4X4 allemands qui polluent nos autoroutes, tout en ruinant notre économie) .
Bref vous faites ce que vous voulez avec vos oreilles, mais Charles Aznavour à quand même 90 ans ! Épatant non ? Certes, je l'ai entendu parler dernièrement et il m'a semblé préférable qu'il ne se risque plus à chanter. Quoi que, je me souvienne encore d'une prestation emballante de l'autre Charles -encore un et pas le dernier Trènet venu- qui les avait embrassés -les 90 piges- et se tenait sur scène avec cet équilibre, ce pétillant, cette facétie qui viennent vous rappeler que vous n'avez nullement à faire là, à des gens ordinaires.
Allez savoir pourquoi, moi qui est peu d'idoles et moins encore de maîtres, ce sont deux Charles qui m'ont construit, avec la participation bienveillante, y compris fondatrice, de mes chers parents. Il y avait le Grand celui de Collombey, immense comédien lorsqu'il retrouvait son parterre de journalistes annuel, mais qui avant cela avait « un peu » marqué l'histoire mondiale, la mémoire collective et la conscience d'une frange hélas insuffisante, mouvante et en voie de disparition (on l'a encore vu hier), de notre cher et vieux pays. Je lui dois mes plus beaux frissons, mes plus grands rêves, mes meilleurs desseins, même si certains sont restés en route ou se sont envolés...
Et puis l'autre. J'hésite à dire le « petit », car si sa taille ne fut jamais compensée que par des semelles exagérées -on en a connu qui en firent de même par la suite, sans en avoir le talent- ce vocable ne peut en aucun cas convenir à cet immense personnage de la chanson. J'ai grandi avec lui, j'ai pleuré et joui, chanté une main tremblante jetée au ciel devant mon miroir, j'ai hurlé mes colères, fredonné mes plaisirs... Démodés, bien souvent... Car à quinze ans, au moment où tous mes condisciples baragouinait un mauvais anglais en vénérant les Beatles, les Stones et en se poudrant les méninges d'insignifiances, je m'imprégnais en bon français, de mélodies, de mots et de sens qui me conduirait à préférer toujours Raymond Poulidor à Tom Simpson, Simone Weil à Lady Di et Rémi Talès à Jony Wilkinson.
Pourtant, on me dit qu'Aznavour, qui berce mon enfance éternelle, a massivement fraudé fiscalement. Qu'il a triché et s'est même évadé pour ne plus payer ses impôts en France. Ce pays qui l'a accueilli, recueilli même et sans lequel il n'aurait jamais été le gamin qui s'est métamorphosé en géant, rue Monsieur Leprince au quartier Latin. Charles, il n'y a rien qui m'insupporte plus que ces gens qui accumulent leur pognon, roulent, voyagent, dorment et se réveillent dans la soie et un luxe insolent, forcément indécent , mais s'obstinent à ne pas vouloir partager, avec un monde majoritaire et en totale détresse.
Tu devrais être fier de payer beaucoup d'impôts. Si tu gagnes mille donne cinq cents, si tu gagnes cinq cents donne deux cents et si tu gagnes cinquante donne un. Mais donne, non d'une pipe, donne, toi qui sait te montrer si grand... Charles aurait pu chanter cela... Il aurait dû...
Il n'a jamais atteint la subtilité de Brassens, la puissance de Brel, la présence de Barbara, la poésie de Trénet, la dimension de Ferré, la suavité de Ferrat, le souffle de Reggiani, la tendresse de Nougaro... Mais il a un peu -et parfois beaucoup- de tous ceux-là et cela le place au Panthéon des grands hommes du spectacle. Ces chanteurs-poètes, ces créateurs que l'on pourrait qualifier d'artistes si on n'avait pas déjà attribuait (sur RMC) ce vocable à François Valéry et Patrick Fiori (au hasard).
Non. Charles, c'est le souffle de la vie. La rencontre folle amoureuse ; la rime heureuse entre la mélodie enlevée et la syntaxe rigoureuse ; c'est l'union contrariée de la douceur de vivre et des heurts sociétaux ; c'est l'amour innocent et le sexe brutal. C'est une voix de chèvres et un timbre divin. Du paradoxe au paroxysme.
J'adore Charles Aznavour et comme il s'en fout, je voulais qu'il le sache avant de mourir. C'est en rendant hommage à Nelson Mandela que j'ai prolongé de plusieurs mois, la vie de cet icône, cette sorte de Dieu de l'humanité. J'espère que je rééditerai la performance. De quelques années cette fois. Car comme le dirait mon papa qui flirte avec l'âge de Charles : il est encore jeune !
Jaco

 
Il a neigé sur Nasbinals


Samedi matin, au départ de la transhumance, il neigeait sur l'Aubrac.
Je remercie mon cousin Guy, promoteur des JO de Saint-Urcize en 2022, de remuer le couteau dans ma plaie.
 Car à Toulon, évidemment, il faisait encore beau !!!

Occi-cant, occi-cant, cant, cant....

Vous me direz que ça faisait longtemps qu'ils n'étaient pas venus ! Au moins cinq mois ! Interminable... Vendredi soir Occi et Corsi (Cant, pas le philosophe, l'autre) effectuaient leur rentrée à Aubrac sur mer, en préparation de leur saison estivale où ils se produiront -je l'espère- sur toutes les places du village qui le souhaiteront.
A ce sujet je tiens à m'indigner -une fois encore- contre le fait que ce groupe vocal -lui aussi unique comme Aubrac sur mer, dans la région- ne soit pas davantage sollicité pour animer les festivités et même les estivités un peu partout à travers la Provence, le Var et même/surtout Toulon. « Coupo
Santa » leur a valut une notoriété logique et méritée, mais il paraît- absurde et révoltant que ce magnifique choeur d'hommes ne battent plus que pour une poignée d'amis. Elus, responsables culturels, restaurateurs, curés et qui que vous soyez, contactez-les vite. http://www.occicant.org
Et puis pour ne rien vous cacher, on rêve d'un bouquet final place Lambert, avant de les retrouver pour un concert annuel à l'église de Nasbinals !
Ainsi soit-il... 
 

Ils ont fêté leur 
victoire chez nous

L'année dernière soir de finale de coupe d'Europe ils n'étaient que quatre. Cette année nous avons multiplié par trois. A ce rythme-là, l'année prochaine on refusera du monde. Enfin bref, à 20 heures, ils n'ont été que douze à avoir l'idée de venir fêtre la victoire dans le restaurant sans doute le plus « rugby » de Toulon, ne serait-ce que par ce qu'on y
mange. Ce fut un cassoulet commandé par la table de Mathieu, des entrecôtes , rumsteck, agneau de
l'Aveyron, aligot, truffade, tout ce qu'il est impossible de trouver ailleurs.

Alors bravo mesdames et messieurs et tant pis pour les autres.


Mathieu, Olivier, René, Claude, Juliette et Claude  

Champions !
Il ne vous aura pas échappé qu'il y avait eu un événement gigantesque pour les Rouge et Noir ce week-end. En effet le Sporting Club Graulhétois vient de remonter en Fédérale 1. Et lorsqu'on connaît la fragilité économique de cette ville, c'est un immense exploit. Un espoir aussi pour le rugby...




Chronique du 20 mai 2014

De bonnes raisons de klaxonner


VENDREDI soir, on a beaucoup klaxonné à Toulon. A 23 heures, cela s'appelle du tapage nocturne et constitue un manque de respect manifeste à l'égard de ceux qui envisageaient peut-être, nuitamment, de dormir. Au début, j'ai cru que c'était nos clients qui, en regagnant leur véhicule éprouvaient l'envie irrépressible de faire savoir à grand renfort d'avertisseur, qu'ils avaient mangé un sublime aligot. D'où une certaine gêne... Mais j'en conclus rapidement que c'était impossible car les miens étaient venus à pied et en voisins. Et ils n'étaient que cinq ! Il s'agissait d'un couple d'universitaires peu familier de ce type de manifestations tonitruantes, même après avoir atteint leur graal au prix modique d'un boudin grillé de Conquet ou de farcis comme les mijotait maman au temps où elle avait dans l'épluchage des légumes la même détermination qu'un Bastaro à dix mètres de la ligne. Ce ne pouvait pas être davantage les trois marins de Cherbourg qui s'étaient échappés de leur corvette pour se tailler une entrecôte sur mesure, vu qu'ils n'avaient que l'avenue de la République à traverser.
Ce que je fis deux heures plus tard au péril de ma vie, alors que ça « tut-tuté » de plus belle. Il déferlait alors des types, le cul posé sur la portière baissée et agitant une sorte de bannière, et dans certains véhicules, vu qu'ils étaient tous dans la même position, on se demandait qui conduisait !
L'élan semblait si fort et spontané que j'ai vraiment cru qu'il y avait un événement formidable. Que Toulon avait gagné et qu'il allait enfin renaître. Vous imaginez mon désenchantement lorsque le lendemain matin, j'ai retrouvé cette avenue déserte, sordide ; que j'ai constaté que les boutiques des 17, 21 et 25 de la rue d'Alger demeuraient obstinément closes et que même le joueur d'accordéon, qui allait passer la journée à secouer son clavier, ne connaissait rien à la musique.
Vous le savez je n'ai rien à redire contre ces grands gaillards, cet espèce de géant vert de Bota qui d'un coup d'épaule sur un groupé-pénétrant gagne un million d'euro, même si mon côté humaniste indécrottable m'inclinerait plutôt à préférer, à la place, un million d'heureux. Pas plus que je n'éprouve la moindre acrimonie à l'encontre de ce type (un peu rasoir tout de même à la longue) dont la seule occupation depuis trente ans consiste à taper dans un ballon en faisant lever les foules et les... moules -de Tamaris en l'occurrence- Tout ce que je pourrais opposer à ce phénomène de cirque, cette veine remise en cause du fameux axiome césarien «  du pain et des jeux » viendrait, qui sait, à être interprété comme de la jalousie, ce qui ne correspond chez moi et par grâce, à aucune approche d'une quelconque réalité.
Non, moi ce qui m'emmerde, c'est la rue d'Alger. Parce qu'avec les trois ou quatre peintres sur-évoqués qui ponctionnent la totalité de notre produit intérieur brut, excusez du peu, tout crève alentour. C'est pas tant que j'envisage d'y bâtir un projet à long terme. Le projet consisterait plutôt à détaler à longue distance. Je ne suis pas jaloux, mais cela me fatigue de voir une poignée l'hurluberlus se réjouir, alors qu'un tsunami économique engloutit l'ensemble de la basse-ville. Et que c'est pas fini ! Car je devine déjà tous les vautours libéraux venus profiter de cinq ans d'exonération en zone franche, empiler leurs dossiers pour déserter ces rues pisseuses et regagner les beaux quartiers non sans soulagement, mais avec des économies fiscales substantiellement accumulées. Ce qui résume à la perfection l'esprit de cette ville.
Profitez de cet instant car vous ne me surprendrez que rarement sur le fait de citer Beigbeder. Mais j'avais capté en je ne sais plus quelle circonstance, ce propos : « On dit qu'il faut sauver les apparences. Je pense au contraire qu'il faut les assassiner, car c'est le seul moyen de se sauver... »
En finir avec les apparences. En voilà une belle utopie dans une ville qui s'est parée d'un voile gigantesque, un voile rouge et noir, où chacun se berce de petites illusions tout en profitant pleinement de ce soleil dont l'extrême générosité le pousse à l'abondance et à la gratuité.
Cela pourrait être alors très douloureux lorsque Toulon se réveillera ; mais rassurons-nous : Toulon ne se réveillera pas ! A moins que... En discutant avec un collègue du port qui ne travaille pas trop mal, mais déplore pareillement le sabordage de la vieille darse et de ses environs, il nous vint à l'idée qu'il pourrait y avoir un homme providentiel dans cette ville. Un type de quarante ans. Apparemment honnête. Pas encore corrompu. Intelligent. Ouvert. Supporter du club de rugby local, forcément ! De droite, fatalement ... mais pas trop ! Un type normal. Un mec unique.
Alors on s'est dit qu'on allait peut-être l'aider à devenir maire. Et après tout, ce n'est pas impossible. Malgré quelques obstacles : ll faut tout raser ; tout rebâtir. A commencer par les mentalités. Renvoyer tous les incompétents chez eux. Eliminer les profiteurs. Manger de l'aligot une fois par semaine...
Allez, on commence demain matin. Et qui sait, dans cinq ans, Toulon pourra klaxonner pour de bon...
Jaco 


Borg, Jean-Louis après Bjorn 
Et un petit coucou à notre vieux pote Jean-Louis (Borg). Ce Toulonnais pur jus, ancien meneur de l'ASPTT Toulon, puis à l'OSH, arbitre de haut niveau, puis entraîneur patenté du HTV, poursuit une carrière exceptionnelle dans le basket professionnel. Après avoir fait le bonheur de Vichy (encore une histoire d'eau), le voici à la tête de Dijon (et quand la moutarde lui monte au nez...). Il vient de qualifier son équipe pour les demi-finales du championnat et d'être désigné meilleur entraîneur de l'année. Alors, comme c'est un type charmant, un client (ici au resto avec sa fille Estelle) et un copain, on ne se prive pas de lui rendre cet hommage. Fier et chaleureux.

 Chronique du 13 mai 2014

         Il est libre Alex...     


VOUS l'avez échappé belle, j'ai encore failli venir vous donner des leçons ! Et m'insurger contre cette tendance qu'ont les parents à laisser dériver leur progéniture vers l'insignifiance glaçante du consommable à tout crin au détriment notoire de la connaissance et selon ce mot que je vous ressers à peu près tous les mardis : la conscience. Je voulais en remettre une couche, à toutes fins utiles et en désespoir de cause, parce que je venais de réaliser qu'autour de moi, bon nombre de jeunes ignoraient ce que représentait le huit mai et que ceux qui le savaient, n'en avaient finalement pas grand chose à faire. Pour eux, la grande différence entre le 1 et le 8 mai, c'est que les magasins étaient ouverts pour le second ! Et lorsque je parle des jeunes, certains ont trente ans. Cela signifie que leurs grand-parents ont connu la guerre, l'occupation, la « victoire ». Et que plus personne, derrière, n'a jugé utile d'entretenir la mémoire d'un événement qui a marqué à la fois le siècle, l'histoire et l'humanité...
Nous étions le 8 mai et avec quelques jours d'avance sur l'Ascension, c'est la résurrection, plus exactement la réapparition d'un ami à laquelle j'assistais. Après une escapade qui n'aura pas duré moins de quinze ans, Alex retrouvait la terre ferme de son enfance. Fils de marin, natif de Saïgon, il était voué à bourlinguer, mais plutôt que d'embarquer sur l'une de ces frégates qu'il voyait zébrer la rade bleue marine, c'est de stade en stade qu'il alla croiser son horizon, trouver son pesant de rencontres, de bonheur et de lassitude.
De Tulle à Bayonne, en passant par Nice, Toulon, Béziers et Agen -sans oublier le Vietnam, la terre de sa maman où il alla entraîner les sprinteuses pour une poignée de dongs (c'est dingue!)-, le prof devenu préparateur physique, écuma l'océan rugbystique avec ce que je déterminerai comme référentiel commun à mes amis : la passion et la loyauté. C'est quand même vous dire combien, dès lors, ils peuvent être rares... mes amis. Surtout dans le rugby où les deux, allez savoir pourquoi, ne font pas bon ménage ? Je vous parle d'antan, parce que le sport professionnel de maintenant, est sans exception, l'affaire de mercenaires et de promoteurs.
C'est donc le jour de ses 62 ans et avec un an d'avance sur la fin de son contrat, que mon vieux pote tourna la clé de contact de sa voiture de location, laissant derrière lui d'interminables souvenirs, dont ceux de la douce Nive et du délicieux golf de Bassussary, direction le Var, Toulon, Siblas et le Mourillon. La place Lambert aussi où il m'avait promis de venir fêter son retour à l'air libre, sa renaissance toulonnaise. A chacun ses délires, mon ami. Quand tu reviens, je n'ai plus qu'une hâte, m'en aller. Mais je t'aime, je vous aime quand même.
Cela me fait drôle de le savoir désormais à l'arrêt (enfin pas tout à fait, puisqu'il va s'imposer un dernier crochet par Bucarest cet été pour finir en beauté, Champion du monde -peut-être- !). Imaginer qu'il n'emmerdera plus personne au petit matin pluvieux, à courir dans tous les sens, à lever de la fonte ou à fondre sous un soleil implacable. Ça me fait drôle et ça me conforte aussi dans l'idée que des vieux chnoques tels que nous, ne peuvent plus se retrouver dans ce rugby déshumanisé, désincarné, déboussolé. On ne sait plus qui est qui, qui fait quoi et ce que veut l'autre. La grande fraternité sportive, exacerbée jadis lorsqu'elle était ovale, n'est plus que de la poudre aux yeux.
C'était en 91 à Prémanon (Jura). Le RCT prenait un peu d'air, après la fameuse ère du Barbu le plus célèbre du rugby (non, non, pas Chabal). Il y avait André, un type d'une dimension exceptionnelle et Jean-Claude un phénomène rare de détermination. Et autour d'eux, une bande de minots où moins d'un quart des champions de 87 subsistaient. Et puis il y avait Alexis. Tenu un peu à l'écart, parce que n'étant pas totalement du sérail, mais suffisamment intégré dans le système. Car si le fonctionnement du RCT demeurait foncièrement égocentrique et replié sur lui-même, il savait intégrer ceux qui étaient susceptibles de les faire avancer. Alex les ferait courir et même passer le mur du son. Sans "produits" - à ma connaissance – mais avec une patience, un savoir-faire, une autorité toujours courtoise qui transcendait la volonté, y compris des plus récalcitrants.
On m'a dit qu'il avait même été capable de faire courir Jeannard deux fois. A Toulon puis à Béziers. Alex est un génie ! Non mais sans rire, ce n'est pas parce qu'il était au rugby qu'il est devenu mon ami, cela aurait même dû m'en dispenser. Mais parce que dans cet univers qui nous passionnait, nous nous sentions différents et parfois spectateurs, nous nous rapprochâmes pour ne plus nous quitter. Je n'avais eu à connaître ce genre de rencontre fusionnelle, qu'une fois, quelques années avant, avec Edmond. Et comme nous fonctionnions à la loyauté, mais aussi à l'honnêteté, par opposition aux lourds clans qui régissent, ici et dans ce sport, les rapports humains, nous avons su distancier nos fonctions d'entraîneurs et de journaliste et ne jamais commettre d'amalgames.
De la carrière d'Alex, je garde quelques maillots qui émaillèrent son parcours. Sauf celui de Montpellier – La Paillade dont il m'épargna, me sachant peu porté sur le football. Mais je garde surtout l'exemple d'un type rigoureux, méticuleux, intelligent. En avance sur son temps...
Toutefois, ce n'est pas pour son expertise, ses performances de préparateur physique que j'aime Alex, mais cela m'était plus facile lorsque je parlais de lui dans Var Matin. Je suis sûr, à l'aune de tout ce que je viens d'écrire, qu'il va terriblement manquer au rugby, comme il aura d'ailleurs manqué au rugby toulonnais, qui semble avoir oublié qu'il a été seul préparateur physique champion de France. Mais il va aussi me manquer à moi, car j'aimais aller le retrouver, avec son adorable Dany, dans son nid d'exil au pied de La Rhune et dans cet océan de savoir-vivre que constitue, à mon goût, le Pays Basque...
Bah, tant pis ! à défaut on boira le café le matin, place Lambert ou... sur un balcon à Nasbinals... 
Jaco

Je profite de cette chronique amicale pour féliciter son ami préparateur physique,Gilbert, qui, après avoir été Champion de France avec le CO, vient de réaliser l'exploit de gagner à Toulouse avec le Racing. A bientôt pour arroser ça à Aubrac/mer 
 



 Chronique du 6 mai 2014


NOUS revoici en mai ! Le muguet, le rhume, les terrasses en bord de mer, le rugby en débordement. Même chose d'ailleurs pour les poubelles de la place Lambert.
Hier soir, tandis que j'attendais mon pote Michel et ces cinq invités et une autre table de six qui n'est jamais venue (si, si, ça existe encore !) je me suis surpris à hurler : « ça pue ! » comme pour mieux évacuer la haine qui m'étouffe et cette odeur morbide qui flotte autour de nous. Et quand j'écris qu'elle flotte, elle aurait même tendance à nous envahir, à nous submerger, à nous noyer.
Le fait que le réseau fluvial soit obsolète et que l'évacuation ne se fasse plus, n'est pas en soit dramatique. On sait que Toulon est bouchée et pas que du fluvial. Mais mon problème à moi, c'est que les narines de mes éventuels, très éventuels -certes- clients ne le sont pas. Lorsque j'ai pris cette magnifique photo sur la terrasse pleine, samedi dernier, nous avions tous l'air heureux n'est-ce pas ? Sauf que la plupart de nos amis dégustaient déjà leur paella ou leur aligot en apnée.
Il ne fallait pas espérer une intervention spontanée des services de la ville, vu que ses employés et moins encore ses élus ne viennent et ne vivent pas dans ce Toulon-là. Et lorsqu'ils viennent à y passer par contrainte, ils n'oublient jamais leur pince à linge. Bref, dans la semaine précédente nous avions prévenu Veolia. Or pour une multinationale ma foi, elle est plutôt réactive. Enfin, trois jeunes dynamiques débarquèrent de leur camion dans l'heure qui suivit avant de diagnostiquer : « Ah, ça c'est le pluvial, c'est pas nous ! » Mince, c'était trop beau. Mais en voyant la tête décomposée de Marie, les jeunes galants condescendirent (ce qui ne signifie nullement qu'ils passèrent en dessous) à examiner la situation. Ils poussèrent même l'élégance à envoyer un coup de pression, pour soulager la nôtre. Si bien que nous nous crûment sauvés d'une possible épidémie de choléras ou, au mieux, d'une attaque de caulerpa... Mais je ne décolérais pas !
Le week-end passa et mardi nous remontâmes au front - bien que la ville soit désormais tenue par l'UMP - Et là, magnifique ! nous avions un interlocuteur ! Certes j'aurais pu, comme c'est devenu la règle intervenir par relation avec tel élu chargé de la question, voire même m'adresser au grand manitou de la Tour, ce cher Hubert, d'autant qu'il a eu tendance à oublier que j'existais depuis cinq ans... Lorsqu'il fallut remettre un peu de clarté, de propreté et de civilité sur la place, je l'avais d'ailleurs fait. Et la lumière avait été. Avant que tout ne se détériore aussitôt. Seul finalement  l'adjoint aux fontaines, nous fut d'un précieux concours, puisque depuis mon vieux, les quatre baigneurs du Palais, crachent sans mollir leurs hectolitres de flotte...
Un brave type que cet interlocuteur. Lorsque nous avons été inondés, bouchés, envahis et je ne sais quoi d'autre, il a toujours réagi, contacté qui il fallait, sans jamais lâcher le dossier. Mais cette fois, ce n'était pas de sa compétence. Il compatissait, mais n'était pas compétent. Il le signala cependant avec toute sa courtoise bonne volonté habituelle. Mais toujours rien.
La situation de cette bouche refoulant gravement du gosier, ne nous permettait plus de recevoir quiconque en terrasse. D'autant que dans le même temps, une immense et bruyante grue faisait le va et vient entre le sol et le toit d'un vieil immeuble dont on refait la toiture. Et c'est fou ce que les ouvriers aiment travailler sur cette place entre midi et deux. En moins de cinq ans nous avons bien dû subir une demi-douzaine de travaux lourds durant plusieurs jours à l'heure du déjeuner. En sorte que l'on se demandait si ce n'était pas Bruno des Têtes d'ail ou Catherine du Goût du jour qui nous les envoyaient pour récupérer nos clients !!! Toujours est-il qu'à la grande exception des victimes de sinusites aigües plus personne ne s'approche de la Glacière et de Lambert. Stupéfaction, samedi, alors que les autres fuyaient comme une horde de rats en déroute, un couple s'installa tranquillement comme si de rien n'était. Nous les regardâmes ébahis, en leur demandant s'ils avaient bien sentis ? Pas de problème, c'est nous qu'ils avaient choisis.
C'était parfait, sauf pour Marie qui allait devoir retenir sa respiration à chacune de ses interventions. Les choses entrèrent dans l'ordre, puisque dans la minute suivante, nos deux inconditionnels avaient détalé sans demander leur reste...
Le mercredi j'avais pourtant mis la pression (le karcher même) sur le service d'assainissement de la mairie. Poliment et expressément ! C'est une question de survie avais-je expliqué au malheureux que j'avais réussi à choper par miracle. Un qui traînait dans un bureau et qui ne supportait plus d'attendre la sonnerie du téléphone depuis dix minutes. Il n'avait pas honte de ne pas répondre, ce sont ses nerfs qui venaient de lâcher. Le pauvre...
Bon, je lui ai tout dit de notre situation et averti qu'il fallait que ce soit aujourd'hui parce que sinon, demain c'est le premier mai ! Ah ça, il le savait. Même qu'il était l'un des seuls à ne pas avoir pris de RTT ou d'arrêt maladie pour boucler la semaine de congés. Et depuis le matin, il ne trouvait pas dix minutes pour chercher le restaurant où il allait déjeuner le lendemain en famille.
Mais il n'était pas désagréable. Endormi, contrarié d'avoir eu à répondre, mais correct. « Vous êtes où ? » me demanda-t-il deux fois ? Ben, place Lambert, juste derrière vous, légèrement sur la gauche, rue d'Alger. « Ah ? Et il y a un commerce ou quelque chose à côté qui permette d'identifier la bouche ? » Ben oui, mon restaurant comme je viens de vous l'expliquer. « Ah ! Et il s'appelle comment ? » Ben Aubrac sur mer... « Ah ! Ça s'écrit comment ? B. R. A... » Non, non on ne fait pas la restauration des tableaux de Braque, c'est Aubrac sur mer et ça urge camarade … « Bon, d'accord, j'en parle de suite... » Et je suis certain que ce type en a parlé ! A qui, c'est une autre affaire ? Et qu'il ait été entendu, c'est sûr du contraire...
En réalité, nous sommes emboucanés au pire moment. Car il faut bien admettre qu'entre la Noël et les congés annuels d'août, il n'est pas facile aux employés de mairie de trouver un créneau pour  travailler. Il y a les vacances d'hiver en février, puis Pâques et chaque fois, les enfants à garder, le séjour à la neige, les ponts de mai, et les coups de pompe de juin. Il commence à faire bon au soleil, mais le travail y est doublement pénible. Quant aux bureaux ils sont sombres et si vous y restés plus d'une heure, c'est un coup à déprimer.


Heureusement qu'il y a assez de monde en mairie ! Presque autant qu'aux conseils général, régional et à l'agglo... Ce n'est pas étonnant toutefois, car à chaque élection il faut faire entrer le petit de ceux qui ont promis de voter du bon côté et ça commence à faire du monde. Et encore, à Toulon on s'en sort bien, ça ne change jamais ! Il y a des villes qui passent d'un bord à l'autre et là, on fait rentrer la famille qui vote pour le nouveau maire, mais on ne peut pas virer les autres qui soutenaient le sortant. Ce ne serait pas convenable.
Ils sont des milliers et des milliers dans ce puits sans fond que sont les collectivités locales et territoriales et c'est tant mieux car sans elles, nous aurions allégrement franchi la barre des dix millions de chômeurs.
Mais, je vous le serine à longueur de blog, la guigne nous poursuit : le seul service où ils soient en sous-effectifs notoire, c'est l'assainissement ! Du coup, nous, on ne travaille plus non plus... Et vous verrez qu'avec le bol qu'on a, le service de recouvrement qui nous réclame, tous les trois mois, 3600 euros de loyer (car comble de l'ironie, nous sommes locataires -un peu rackettés- de la ville) nous transmettra le montant à payer, en temps et en heure...
Jaco

Je dédie ce blog à nos amis Cathy et Francis qui étaient heureux d'être parmi nous avant de s'envoler pour connaitre d'autres bonheurs bien plus intenses encore et ont été subitement foudroyés par le destin. 
Courage à vous... 

Aligot au buron de Born



Tiens, on s'offre un petit détour au grand air de l'Aubrac, particulièrement de Nasbinals et plus précisément du buron de Born qui surplombe le lac du même nom et offre un somptueux décor sur le plateau et son sommet du signal de Mailhebiau à 1469 mètres. Nous voyons ici, nos clients toulonnais, Mme et M. Brocoletti s'apprêtant à déguster l'aligot, servi avec le style qui convient par Xavier, l'un des piliers de la relève des Bastide. 
 
 Chronique du 29 avril 2014
 Notre cassoulet canonisé 


Il s'est produit un petit miracle, la semaine dernière, Place Lambert. Tandis que je m'apprêtais à lancer la collection printemps-été, avec un beau défilé de crevettes, moules et seiches en tenues légères dans ma paella, voilà que l'on s'enquérit : « Et le cassoulet, il vous arrive d'en faire ? » Je fus à deux doigts, vous l'imaginez, de m'étouffer en régurgitant un lingot (c'est pas de l'or c'est du fayot, cono !) remontant de ma dernière production. Mais ce n'est pas tout. Quelques jours auparavant c'est le collègue d'un ami qui m'avait gentiment commandé ce monument de la gastronomie reconnu même jusqu'à l'UNESCO. J'avais alors réagi sur commande -c'est si rare de ma part- et sans sourciller. Et j'avais fait le plus grand cassoulet du monde : pour deux ! Bon j'en avais fait un peu plus dès fois que... C'est alors que justement, deux disciples de la cassole chaurienne vinrent à passer la veille et contribuèrent à limiter l'inévitable perte annoncée.
Car un cassoulet au menu à midi à 16 € (et à la carte à 18 le soir) cela peut paraître cher à un Toulonnais ou un touriste à Toulon (c'est la même chose) grand adepte du kébab et de la moule-frite. Mais c'est toujours pareil, ça dépend ce qu'on y met dedans. Et nous on tape dans le haut de gamme, dans la saucisse et le petit salé de Conquet, dans le canard du sud-ouest et le lingot du nord... Alors pour amortir un cassoulet chez nous, il faut en vendre ! Et c'est rare (qu'on en vende). Enfin là, ce fut l'embellie. Las, mes deux spécialistes ne furent pas ravis. Les haricots manquaient encore de cuisson, ce qui pose plusieurs problèmes. Le principal étant digestif mais, qu'accessoirement, en pétant, on peut... tuer le chat. C'est une vieille blague de Toto, la première qu'il me fut donnée de raconter dans ma prime enfance. Il est vrai que je suis resté très médiocre dans cet exercice...
Bref, le lendemain, après quelques heures de cuisson supplémentaires, ils se sont régalés, ceux qui me l'avaient commandé. Encore heureux ! Et donc hier, d'autres clients me posèrent cette question hallucinante, alors que je sortais d'un semestre de fabrication obstinée du plat principal et hivernal d'Aubrac sur mer, avec la sublime potée aubracienne, aussi peu goûtée par les gastronomes toulonnais, toujours plus soucieux de se placer au soleil et avec la vue sur madame la mer, ou sur monsieur le maire...
Ils serait toutefois injuste de prétendre qu'il n'y a pas de spécialité toulonnaise. Et je ne pense pas là au célébrissime aïoli dont tout le monde mesure déjà l'infinie subtilité ou encore la fameuse marmite du pêcheur où saumon d'élevage et rouget d'Afrique se disputent un bout de pain dans une sorte de brouet. J'en ai même vu un qui rajoutait du pangassus et un autre … des écrevisses !!! Non, les spécialités de Toulon ce sont plutôt le Springbok, le Wallaby et le Rosbeef que l'on sert du côté de Mayol, mais que Marseillais et Niçois nous disputent. Ça doit être rudement bon quoique, m'a ton dit, légèrement onéreux.
Bref on le tient notre miracle. Qui nous vaudra peut-être une canonisation sur la place Lambert, noire de monde, avec un pape François hilare délivrant , à la ville et au monde, un message de pet retentissant. Et nous qui, ne nous sentons pas -peut-être à tort remarquez !- en odeur de sainteté, verrions affluer de tous les horizons les pèlerins portant au sommet de leur canne un bout de saucisse, comme une coquille Saint Jaco sur le chemin de Compostelle. Il en viendrait même de la mairie pour célébrer l'événement, eux qui, à deux cents mètres d'Aubrac sur mer, n'ont toujours pas trouvé notre adresse.
Ah ! on les imagine déjà, madame la député Geneviève et monsieur le maire Hubert, une serviette autour du cou, dévorer une belle platée de fayots en plein mois de juin, curant les os avec les doigts, les babines délicatement graisseuses et, au bout de l'exploit, levant discrètement une fesse pour libérer un petit vent d'allégresse...
Et, à ce stade capital du propos et de l'histoire même de notre aventure qui deviendrait alors une institution, que dis-je une légende, nous nous engageons formellement à continuer à pratiquer des tarifs convenables. 

Certes il faudra bien financer le nouveau four surpuissant et le local que nous aurons acquis tout à côté, puis payer les trois employés supplémentaires que nous aura expédié le ciel, mais nous nous y engageons, je le répète car j'y tiens, nous ne dépasserons pas les 20 euros. 24 pour le cassoulet divin (oui, excusez-nous du peu, une fois canonisé on ne dira pas « royal » mais « divin » ; chacun son niveau !) comprenant un confit entier et une double saucisse (toujours plus commode pour monter au septième ciel).
Le challenge, un peu comme Poutine qui après la Crimée, tente de de canonner Donetsk pour mieux l'annexer, serait de réussir le même coup avec notre paella. Elle fera l'objet, bienheureuse ou pas, d'une autre bénédiction chronique qui ne vous laissera pas insensible et on en riz d'avance !
Tout ça pour dire que du jour au lendemain, cette place Lambert si proche de la mairie, du port et de Mayol, peut repartir. Avec un cassoulet, une paella ou même un couscous. Et si ce ne sont pas les même Dieux que l'on sert, l'important c'est quand même de préserver la graine...
Jaco

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La place Lambert vue par Michel

Il est quand même assez rare que mes amis, lecteurs et clients interviennent sur ce blog, pour ne pas saluer l'initiative de Michel qui est un peu tout ça et auquel on peut aussi rajouter la qualité de voisin. Voici cinq ans que l'on déplore la détérioration de la basse-ville et notamment du bas de la rue d'Alger et de la Place Lambert. Et ce au plus grand mépris des élus qui, non content de ne rien faire, auraient même tendance à nous le reprocher !!!
Bref, j'ai beaucoup aimé le texte que notre voisin (ami, lecteur et client) m'a adressé. Il est vrai qu'un homme qui part travailler en trottinette et dîne parfois à Aubrac sur mer, ne peut être foncièrement mauvais. Je vous livre ses propos édifiants et synthétiques en l'état.

Mon cher Jaco, 
Merci de tenter de "réveiller" les autorités municipales, sur le devenir de la "mystorique" Place G. LAMBERT,
Sa poubelle enterrée (comme le futur), son parking 2 roues antichambre de la fourrière, son parking livraisons, mais à qui ? Son distributeur de sacs plastics, pas si gratuits que cela que l'on nous refuse au centre commercial voisin, son passage tout naturellement dévolu au rôle de pissotière, son éclairage public froid comme une scène de film sous réverbères, sa fontaine à débordement en circuit fermé. Ce n'est pourtant pas ce qu'avaient imaginé les urbanistes qui avaient joliment requalifié l'endroit.
Puis  il y a  comme dans le Paris d'Amélie  : Jacques l'antiquaire pour recycler des objet devenus inutiles, Jo  Allen l'enseigne  haute couture,  Rania le bar PMU son charisme attire la foule des parieurs qui n'ont qu'à commander un verre ou sortir sur la place pour allumer une cigarette et oublier le cupide espoir perdu, les professionnels libéraux et sociétés de services  aux plaques  professionnelles pas très astiquées à l'entrée du Vieux Palais, le cabinet Lafayette le bien nommé, et Aubrac sur mer où toute l'équipe, vous sert la meilleure cuisine Aveyronnaise. Sans oublier ses habitants, plutôt ombres furtives.
Puis en ce beau mois d'avril, sortis d'on ne sait quel business plan ont surgi le coiffeur masculin qui fait sécher ses serviettes au soleil en vitrine  et installe une improbable PLV pour décor de fontaine. Et le local sans enseigne qui en fin d'après midi et début de soirée  sort un babyfoot  sur la place qui rallie une bande de jeunes tous  pareils, les yeux fixés avec l'intérêt de l'enjeu d'une coupe d'Europe, pardon d'Afrique.
 C'est promis à notre prochaine AG du "vieux palais" nous débattrons du bien fondé à porter réclamation auprès de M. Le Maire sur la nature du "commerce exercé" par cette équipe culturelle communautaire qui  sert des clients en boissons, abrite joueurs de cartes ,et  installe babyfoot sur le trottoir de la place au mépris des nuisances sonores et de la mixité d'accueil.
Amitiés
                                                                                                                                                 Michel
  
Chronique du 22 avril 2014

  Monsieur Charles attend ses tartares  



A moins que de s'enfermer durant des années au plus profond des livres de Gabriel Garcia Marquez -ou de Marc Archippe- on ne peut mieux s'évader et s'enrichir qu'à tenir un restaurant. Je ne vous parle pas là d'espèces sonnantes et trébuchantes car, à moins de faire ses courses dans la centrale de concentration alimentaire voisine, on marche plus aisément sur le fil de la faillite, que sur celui de la félicité.

Non, ce sont les rencontres qui vous nourrissent. Parfois grassement. Dès que j'aurai réussi à trouver celui qui relèvera le fantastique défi de la Place Lambert, je m'y engage, je proposerai aux plus curieux -et généreux- d'entre-vous, un récit circonstancié et réjouissant de ces fins de repas irisés de toutes les couleurs de la vie, mais parfois contrastés aussi par ses fréquentes noirceurs.

Voici en résumé, l'histoire de ce monsieur Charles, déjeuneur solitaire et suffisamment désoeuvré pour investir sa place bien avant le service, tandis que Jaco se bat encore avec sa tomme, sa paëlla, ses crêpes et ces aiguilles qui semblent tourner si vite, qu'elles se plantent profondément en lui. Ces aiguilles, ont depuis longtemps cessées de régenter le cours du temps de monsieur Charles. Et elles ne le piquent pas davantage aux fesses vers quinze heures, lorsque Marie et Stéphanie tournent autour de sa table, avec la même assiduité qu'un vol de gabians au-dessus d'un rafiot revenant de pêche.

Il est dans son monde, Monsieur Charles. Et il est vaste. Ancien, lointain et vaste. Mais pas aussi confus qu'il pourrait y paraître. Un peu fou certes et vous saisirait mieux, dès lors, ce qui m'y rattache. D'autant qu'il possède bien d'autres atours dans son sac. Sa passion pour le tartare. C'était il y a deux ans environ. Il l'avait rencontré à la carte après s'être engouffré, une semaine auparavant, dans un gigantesque cassoulet.

Comme tant d'autres, il m'avait confié alors avoir découvert le tartare. Le vrai. Tout ce qu'il avait mangé ailleurs et jusqu'ici avait la mollesse, l'insipidité brutalement corrigée au tabasco, d'un tas de bidoche insalubre reconstituée à la va-vite. Et de dresser du même coup l'éloge de l'aligot qu'il découvrait pareillement. Dans un éclat de rire -dont il faut noter son côté exceptionnel en ces lieux- Marie vint m'annoncer qu'il en prendrait bien un second. Tartare. Avec aligot !!!

Je l'aime donc bien ce petit homme, d'un bon mètre cinquante-huit. Il avance à petits pas, raisonnablement au regard de ses quatre-vingts-sept ans. Il fourre régulièrement ses doigts dans son dentier qu'il considère un peu comme son garde manger. Et n'est évidemment jamais avare de propos, souvent fort avisés, philosophes et bien souvent flatteurs, ce qui n'est jamais négligeable lorsque cela reste mesuré. Par bien des aspects, ne serait-ce que l'âge et le maintien d'une vivacité intellectuelle, d'un caractère enjoué, qui vous tient plus longtemps debout, il me fait un peu penser à mon propre papa.

Nous le vîmes, cette semaine, réapparaître à la terrasse. Et, en ces temps où les réapparitions sont aussi rares que les apparitions, vous ne pouvez pas imaginer la petite étincelle qu'il ranima dans ma bougie passablement usée...

D'autant qu'après s'être excusé d'avoir si longtemps fait défaut à la cuisine de Jaco et demandé dix fois s'il ne nous dérangeait pas, il s'installa dès 11 h 20 pour un long marathon gastronomique auquel il ne mettrait un terme, dépité, que sur le coup des 15 h 30 et la pression du personnel de salle. Après son petit apéritif et ses traditionnels amuse-gueules dont il ne rend évidemment que les noyaux et une patience imposée par un chef qui ne transige jamais avec l'heure du lancement des plats, il put enfin attaquer son premier tartare de l'année dont il surveilla l'arrivée avec des flashes dans les yeux.

Et comme je n'osais l'espérer, monsieur Charles nous honora de le commande d'un deuxième tartare d'Aubrac, qu'il savoura longuement avec son second aligot. Le temps avait passé, mais pas l'appétit de l'octogénaire qui commanda sans frémir son assiette de fromages qu'il anéantit en ne laissant qu'un mince filet de croûte de Saint Nectaire. Son panache n'en fut que plus grand à mes yeux, lorsqu'il pria Marie de lui porter, pour terminer, deux de ces crêpes délicatement baignées de cointreau.


Au printemps dernier, probablement surpris par les premières chaleurs, notre chevalier du tartare s'était laissé surprendre par une insidieuse fatigue qui l'avait contraint à s'assoupir au-dessus de son verre d'armagnac. Une faiblesse qu'il sut contrecarrer cette fois et c'est en parfait état qu'il siffla le bel alcool gascon, tout en m'amenant à son tour sur les rives du Mékong. Il y mit certes moins d'extravagance que Gabin dans un Singe en hiver, mais il était aussi nettement moins bourré.

C'est alors que j'appris que le petit strasbourgeois se réveilla, un matin de quarante, Allemand. Puis redevint Français, mais à quel prix ! Ses parents furent tués dans les bombardements de la capitale alsacienne par les alliés.

Orphelin à 17 ans, il intégra alors si jeune, la Marine française. Il embarqua à bord de l'Amyot d'Inville un aviso dragueur dont on venait d'achever la construction et mit directement le cap sur Saïgon où il participa aux opérations en Indochine, notamment au Tonkin.

Monsieur Charles ne s'étant pas découvert d'appétence pour la guerre, il ne rempila pas pour l'Algérie ! Mais plutôt que de mettre pied à terre, ce loup de mer bascula vers la « marchande » où le support est semblable mais le combat, d'une toute autre nature.

Voici, en deux mots l'itinéraire, d'un sous-lieutenant rendu à sa solitude, attablé à Aubrac sur mer, lorsqu'il commençait à se faire tard, tard. Son infirmière, à qui il déclama comme à chaque fois, son amour, vint le rejoindre pour lui remplir son semainier de médicaments....

Sans doute devait-il comporter un compartiment pour la pilule de la bonne humeur. Et un autre pour celle de l'estomac !!!

Jaco
 



Un petit air de liberté

Les journalistes otages en Syrie ont été libérés. Nous n'y sommes strictement pour rien. Mais nous ne sommes pas mécontents d'avoir maintenu l'affiche du Club de la presse 83 réclamant leur libération dans le couloir de notre restaurant. Parce qu'ici, plus qu'ailleurs sans doute, nous sommes soucieux de sa liberté. Très soucieux même, puisque Jaco en fut lui même privé  !!! Et bravo à Jean-Marie (J.M.D.P), mon ancien confrère de République, chef de file régional de la Résistance à tous ceux qui, d'une simple mairie à un immense pays, n'ont d'autre souci que de museler les journalistes.

Pour Aubrac sur mer : MO-BI-LI-SEZ - VOUS !
Il ne se passe un jour sans que l'on nous demande quand est-ce qu'on s'arrête ?
Ah bon ! parce qu'on s'arrête ? La confusion vient du fait que depuis plusieurs mois de nous cherchons à transmettre ce restaurant, que nous avons pris sans clientèle et que nous avons transformé en ambassade, en refuge du bon goût. 
Cela vient aussi du fait que nous n'avons jamais caché que nous avions en projet de créer une maison d'hôte dans l'Aubrac...
Mais nous n'y sommes pas. Et nous n'y serons jamais si les milliers de clients qui nous ont faits confiance jusque-là, ne viennent plus. Au contraire nous avons besoin de vous, de votre famille, vos amis, vos copains, vos voisins, vos collègues, vos coéquipiers et tous ceux à qui vous  voulez du bien. 
Avec le printemps nous attaquons la période la plus difficile de l'année. Alors si vous souhaitez retarder la fermeture de ce restaurant unique à Toulon et sa région : MO-BI-LI-SEZ - VOUS 
  


Chronique du 15 avril 2014
  De Toulouse à Toulon     


Je voudrais à présent vous emmener au pays des merveilles. M'éloigner de la Place Lambert où l'on est pourtant si bien (!) pour me transporter vers celle du Capitole, où l'architecture n'est pas vilaine... non plus. Ô Toulouse, l'eau verte du canal du midi sur lequel se mire en alternance sous l'autan, platanes, colombages et la brique rouge des minimes. C'est à ton sein et au rythme jazzy de Nougaro que j'ai ouvert ma carrière de journaliste et c'est là que j'ai cru pouvoir la vivre à fond et jusqu'au bout. Toulouse c'était ma ville, ma référence, ma fierté.
C'est à Midi Olympique, déjà tout jaune, mais encore indépendant, que j'ai cotisé à 18 ans pour mes premiers points de retraite. Las, alors que je prenais mon pied entre Castres, Gaillac, les Sept-Deniers, le TOEC et bien sûr Graulhet, le journal changea de mains et passa sous le contrôle de la Dépêche des Baylet. (Bêhhhh laid). Lesquels s'empressèrent de me virer puisque je n'étais ni franc-maçon, ni radical de gauche.
Qu'à cela ne tienne, quelques temps plus tard, Toulouse m'ouvrit de nouveau sa tribune lorsqu'un groupe de financiers et de vieux journalistes se piqua de lancer, contre l'insipide Dépêche, un journal du matin, dynamique et moderne. C'est ainsi que j'intégrais, un peu par piston - je le concède - l'équipe de quatre-vingts personnes qui allait déboulonner le statut du commandeur de la presse midi-pyrénéenne. C'est alors que la bande à Baylet, cette vieille et lourde machine, hélas suffisamment puissante au début des années Mitterrand, nous lamina en moins de six mois....
Comme pour s'exonérer de telles saloperies et même les légitimer, les vilains du Mirail expliquèrent qu'il y avait, derrière Toulouse Matin, Dominique Baudis, lui même ancien journaliste. Il aurait fondé ce journal (80 employés, 2 millions de liquidités) pour assurer sa campagne ! Tu parles . Le journal cessa de paraître en janvier, et cela n'empêcha nullement le fils Baudis de succéder à son père Pierre. En revanche, moi j'ai fini au bagne... à Toulon !
En apprenant le décès de Dominique Baudis, je me suis laissé envahir par ces larmes, dont j'admets qu'elles peuvent être faciles chez moi, mais qui ne suffisent pas à me faire regretter de rester un tantinet sensible. Et ne croyez pas que ce soit le souvenir de cette rupture brutale avec la seule grande ville que j'aime, qui m'ait à ce point submergé d'émotion. Il s'agit de quelque chose de beaucoup plus violent encore.
Nous devions être dans un restaurant de Dublin me semble-t-il (en tout cas c'était un week-end de Tournoi). Nous étions à table -ce qui a l'air de se perdre d'ailleurs depuis que les notes de frais sont sévèrement rognées- une bonne dizaine de journalistes. Et l'un deux nous délivra, sous le sceau du secret (forcément garanti) ce scoop invraisemblable autant qu'abominable : Dominique Baudis serait à la tête d'un vaste réseau de prostitution. Et comme nous étions entre hommes, nous eûmes droit à quelques détails libidineux autant que sordides, dans le genre sado-maso de masse. Il y avait certes encore l'emploi du conditionnel, qui nous permet souvent de raconter n'importe quoi, mais ils ne tarderaient pas à tomber : Baudis et le conditionnel.
C'était en 2003, 20 ans après Toulouse matin et l'élection qui en avait fait le maire, mais cet énorme « info » émanait d'un confrère du groupe La Dépêche. Nous passâmes une soirée de fantasmes, assez rigolarde évidemment et nous nous couchâmes en nous disant « sacré Dominique, va ! »
Je me souviens être entré à Cuers et en avoir presque aussitôt parlé à mon épouse qui à son tour n'en revint pas. Et si je ne m'égare, ce fut tout. Mais lorsque l'affaire éclata au grand jour, sur TF1 et « grâce » à Claire Chazal qui laissa libre cours aux délires du tueur Patrice Allègre, j'ai quand même dû fanfaronner en disant : « Oui, mais moi je le savais... » Il y avait les témoignages des prostituées Fanny et Patricia, puis un peu plus tard, le fameux Jamel, les renforts de la presse, Dépêche en tête avidement, mais pas que. D'autres médias, d'autres journalistes et non des moindres se laissèrent aller à charcler sans prudence ni ménagement, leur ancien confrère.
Bon on connaît l'épilogue, ce fut un vaste complot dont on n'a d'ailleurs jamais trop connu les sinistres motivations. Dominique Baudis est mort il y a quelques jours. A 67 ans ! Son dernier job, après avoir défendu le journalisme (dont il put constater avec effroi les dérives), Toulouse, l'Europe et l'éthique télévisuelle, consista à défendre le droit. Sans doute parce qu'il n'avait pas suffisamment défendu le sien. Et bien je soutiens sans prendre trop de risque que nous l'avons tué, moi en acceptant la rumeur, d'autres en la propageant et les pires, évidemment, en l'échafaudant.
Revenons à Toulon et à l'un des anciens maires que l'on affubla de moeurs déviantes consistant à s'intéresser à de jeunes enfants. Rien n'a jamais été établi, il en fut même totalement blanchi, mais voyez ce que cela peut produire d'effet sur un homme dont l'intégrité -généralement totale- devient subitement remise en cause. Si lourdement. Ainsi empêcha-t-on, François de retrouver un hôtel de ville où malgré ses erreurs, il avait rétabli un fonctionnement honorable et aurait probablement chassé définitivement les démons qui nous hantent encore. Peut-être aurait-il fini assassiné. Ce qui aurait été dommage, puisqu'il est toujours parmi nous. Il résista en somme beaucoup mieux que l'ancien maire de Toulouse.
En ces temps agités, heurtés, parfois même factieux ou tout s'écrit et se propage sur internet et dans le plus insupportable anonymat, où la méchanceté est inversement proportionnelle au courage, je voulais démontrer que même dans les plus beaux coins de France, sévissait toujours cette engeance redoutable, qui prospéra pendant les guerres et survécut entre elles : les calomniateurs ! Ce sont les pires, parce que demain si vous en croisez un, il vous adressera son meilleur sourire...
Jaco 



Un air de famille
 
Cela ressemble déjà à une photo souvenir d'Aubrac sur mer. Il y a là, d'Hugo à Michel, en passant par Benjamin et le pauvre Jaco, quatre générations de Larrue, dont il convient toute de même de souligner la vaillance. Et entre le perdreau de l'année et le ptérodactyle des années folles, il y a presque 88 ans d'amplitude... Sur les côtés Fernande, la fringante matriarche et Caroline la maman du cadet... 

 
Valérie, Jean-Marc et la Promesse tenue

A tout seigneur, tout honneur, je ne peux que m'incliner en ouvrant cette rubrique , devant nos deux restaurateurs de référence, Valérie et Jean-Marc. Meilleur -voire seul- restaurant gastronomique de Toulon nous ne connaissons La Promesse que de réputation, d'intuition, puisque nous n'avons pas pris le plaisir de nous y rendre. Alors, même si nous ne devrions plus tarder à mettre un terme à cette incongruité, nous sommes toujours touchés de les voir apparaître, en amoureux, dans le décor dépouillé de notre petite salle de la place Lambert. Lorsqu'ils ont envie de viande d'Aubrac et d'aligot, ils n'ont pas quatre-cents kilomètres, mais quatre-cents mètres qui les séparent de leur rue Jean-Jaurés, dans un bel élan de confraternité. Avec des cursus radicalement opposés et des concepts qui ne le sont pas moins, nous éprouvons les mêmes passions, les mêmes émotions et certainement aussi certaines frustrations... Valérie et Jean-Marc, font partie de nos belles rencontres. Nous vous suggérons de la faire aussi, si ce n'est pas déjà le cas. C'est La Promesse, au 250 de la Rue Jean-Jaurés www.restaurant-lapromesse.fr

Lucas relance notre soirée

Vous ne pouvez pas imaginer tout ce qu'il peut se passer dans un restaurant. Ou pas ! Samedi soir, dans l'ennui de cette ville désolante nous nous apprêtions à rentrer la queue basse comme bien souvent hélas cet an-ci. Et puis est arrivé notre ami,  Michel, toujours entouré d'artistes, mais cette fois, sans peintre. Ils sortaient par la Porte
d'Italie. Il y avait Olivier et puis Nathalie et Patrice les parents qui accompagnaient le jeune Lucas 17 ans, qui venait de présenter son mini one man show en première partie de la pièce « No limit ». Et comme il venait de dévorer un tartare, façon doberman, Lucas sous l'amicale pression de Michel, consentit, condescendit même, à nous rejouer pour la troisième fois de la soirée, son sketch écrit par Laurent Violet « Mangez du chien ». Et ça tient la route. Y compris sur la présence. Il est vrai que le gamin est habité par la fonction depuis l'âge de quatre ans et qu'il se prépare à entrer pour de bon dans la carrière. Et si vous souhaitez le vérifier, vous pouvez courir l'applaudir ce jeudi à l'Impasse à La Seyne où il se produira en première partie d'Aymeric Lompret.
Nous avons beaucoup aimé ce moment, qu'étaient venus partager incidemment et sur ces entrefaites, d'autre amis, Isabelle et Jean-Luc, sortant eux aussi du théâtre -Liberté- et qui ont profité de la prestation de ce jeune pas encore cabot mais gentil comme toutou.
  

Des tableaux d'Estades à la table d'Aubrac
Les bulles glamour d'Ipso Facto

Nous l'avions déjà accueilli avec son épouse l'été dernier, alors qu'il proposait ses services à la galerie Estades. Michel avait alors suggéré à l'artiste d'aller en débattre à la table d'Aubrac. En bon toulousain Cédric ne s'était pas fait longtemps prier. Nous avons donc retrouvé le galeriste et le dessinateur un peu plus avancés, puisqu'avec ses fresques et ses bulles un peu friponnes ont intégré sans avoir à en rougir le catalogue du premier et rare promoteur de l'art à Toulon.
Bon, certes Ipso Facto ne trempe pas son pinceau dans le sillon de Baboulène, mais les petits minois innocents et les bas (de nylon et pas de laine) noirs détachés dans la lumière, cela doit aussi produire son petit effet...




Chronique du 8 avril

    Garder le mot : râle !           

Oui, je sais, j'avais promis. Je ne me plaindrai plus. D'ailleurs je ne me plains pas. 0 client le vendredi 22 mars (!), 2 le mardi 25 (!!) et encore 0 ce mercredi 2 avril (!!!), je ne vois vraiment pas de quoi on se plaindrait ? Se pendre peut-être, mais se plaindre, à quoi bon ?
Avec nos meilleurs produits à deux cents kilomètres à la ronde, nos marges infimes et notre honnêteté maladive, on se demande ce que les gens d'ici viendraient faire dans un restaurant qui n'a même pas peint ses volets en « rouge et noir » aux couleurs de la révolution, comme l'a fait la nouvelle municipalité en grimant toute l'avenue de la République. Pas un bout de mer hydrocarburée, pas un rafiot de pêche rouillé, par un rayon de soleil cancérigène ! Non, mais je vous le demande, qu'est-ce qu'irait faire un toulonnais tellement raffiné sur
une place où l'ombre domine et le poisson congelé de Baltique n'est même pas à la carte, entre l'aïoli et la barigoule ? On va quand même pas bouffer de l'aligot ou de la charcuterie. On n'est pas des gros. Où alors, on va à McDo ou à « Bouffe à l'eau grille »...
A bien y regarder, les initiales d'Aubrac sur Mer c'est ASM ! Bah ! Quelle horreur ! Ce sont aussi celles de Clermont. Et ceux-là, les Néo-Zélandais, les Sud-Africains et les Anglais de Clermont, on les aime pas ici, hein ? On les craint... C'est pas comme les Néo-Zélandais, les Sud-Africains et les Anglais de chez nous... Ceux-là, écoute, ils sont vachement mieux : parce que Toulon, ouhaaaa, ouhéééé, ouhhhiiiiiiii.....
Et puis y a le blog. Je ne suis pas certain que les rares qui savent manger -on procède déjà à une sélection drastique- sachent lire. Surtout en même temps. C'est qu'avec des oeillères, c'est pas facile de tenir la fourchette et de lire dans les coins la fin des phrases. Oui, oui, ça va vous étonner, mais y a des fois où je me demande si tout le monde comprend tout et surtout si tout le monde le prend bien !
J'en imagine même sur le point de se poser la question cruciale : «  il serait pas un peu de gauche le Jaco ? » Celle-là, elle est bien bonne ! Comment voulez-vous qu'un honnête commerçant du centre-ville où l'on vote à 85% pour les droites variées (et avariées) puisse se prévaloir de Jaurés ou même de Jospin. Mieux vaut tout de suite déposer le bilan ! Non je suis pas de gauche. Pas plus que je ne suis droite -faut pas déconner !!!- . Je n'ai pas encore franchi le pas en affichant sur la vitrine: « J'aime Hubert, j'aime Toulon » ! Si, si , ça existe, je peux même vous donner l'adresse. Non, je suis de l'Aubrac et ça me suffit. De la saucisse macarel, de l'aligot et du tripoux sacre-bleu.
Je défends des valeurs. Je me chope avec les marchands de congélateurs. Je me chope avec quelques collègues peu regardants sur l'origine du produit. Je me chope avec les gérants des centrales de restauration. Je me chope avec les frimeurs qui roulent en 4X4 allemands ou coréens. Je me chope d'autant plus si ils ont un logo « rouge et noir » sur la plaque à la place de la région. Je me chope s'ils me changent de file sous prétexte que je n'ai qu'une petite Renault. Et je me chope si en plus ils se plaignent de payer un peu plus d'impôts. Je me chope parce que si c'était que moi je leur choperais tout. Je me chope avec tous ceux qui manquent d'humanité. Je me chope avec tout le monde.
Mais je ne peux pas croire que ce soit la raison de ces 0 à répétition, qui évoquent en moi cruellement le temps où je chopais des bulles parce que je me chopais avec mon prof de maths.
Je ne veux pas croire qu'en défendant des valeurs d'authenticité, de tradition, de respect des produits, des clients et de ceux qui -se- conduisent bien, je puisse être victime d'un boycott, que dis-je d'une cabale émanant de cet hôtel de ville, où flotte le drapeau de la République et où l'on porte si haut (pas loin de quatre-vingts mètres) les valeurs de la Liberté, de l'Egalité et de la FRA-TER-NI-TE. Je ne peux et ne veux croire, que ce soient les raisons pour lesquelles, la première adjointe et députée que j'avais gentiment abonnée au blog, m'ait demandé -depuis fort longtemps déjà – et en des termes bien peu élégants, de ne plus le recevoir. Pourtant elle, n'est pas susceptible d'essuyer mes foudres, puisqu'elle roule en voiture sans permis !
« La liberté n'existe pas sans morale, ni la morale sans foi » assénait en son temps Alexis de Tocqueville ( qui n'était pas, malgré son patronyme, cuisinier) . Je crains qu'il y ait ici même, une foultitude d'individus qui ne l'aient jamais connue, la foi. Et en ignorant la morale, ils ne s'arrangent avec la liberté que pour un usage très personnel.
Ils sont libres, au moins de ne pas venir dans ce restaurant où le bon goût et la morale cohabitent harmonieusement. A bien y réfléchir, on se demande ce qu'ils pourraient bien venir y faire ?
L'ultime, l'unique -devrais-je dire- question est de savoir combien sont- ils, ceux qui fustigeant le blog, ne viennent pas au restaurant. Si je vous y vois, je serais heureux. Mais si je vous y vois très nombreux, alors, je serais rassuré...
Jaco 
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Merci à vous tous qui, par votre touchante présence, vos messages, nous soutiennent dans toute l'acception du terme. Il nous semble cependant que l'essentiel, c'est de continuer à partager ce blog avec tous vos contacts susceptibles de l'apprécier. Car on découvre , étonnés, que bien des gens ne nous connaissent pas encore. Alors merci de faire suivre et de demander à faire suivre. Nous refusons tous les réseaux, sauf celui de la sincérité.
C'est pourquoi, il reste hors de question que nous succombions à la dictature de la communication par « face bouc » comme on nous le suggère tous les jours. « Face bouc » c'est bon pour le Mc Do et le « Bouffe à l'eau  grille». Car si tous ceux qui y sont ne sont pas noc, tous les snoc y sont !
Vous le savez votre Jaco est un tantinet têtu, il préfère le tam-tam à travers la brousse...


Partenaire de Bacchus, salon du vin et de la gastronomie, qui reste l'événement incontournable du printemps depuis plus de vingt ans, Aubrac sur mer est ici dans son rôle. Sous le grand barnum de la place d'Armes, on défend toutes les valeurs qui nous sont chères : qualité et accueil. Ce qui peut se traduire sous le même vocable : passion. Grâce à quoi, à nos amis Yves et Gérard, nous arrivons à accueillir dans notre restaurant de nouveaux clients et probablement de futurs adeptes.
Ce fut notamment le cas, vendredi soir, avec le groupe des "Normand", venu entourer chaleureusement Stéphane et Valérie. Ces derniers fêtaient leur anniversaire de mariage et l'association avec Bacchus, l'Aubrac, l'amour et l'amitié n'était pas fortuite, ou en tout cas, pas malhabile. 
 
Le lendemain midi, se sont les Castanaïres de Collobrières, une joyeuse confrérie, qui occupa la terrasse de la Place Lambert où il manque certes quelques châtaigniers pour assurer ombre et sérénité. Et tiens, quand on parle de bonne humeur et de simplicité, en voici qui pourraient en remontrer à cette basse-ville.


Et pour finir, nous recevions l'un de principaux partenaires, le domaine Laurens de Marcillac. Maryse était seule au salon pour tenir son stand au salon Bacchus auquel elle avait accepté de participer pour la première fois et sans poser de questions sur la rentabilité (ce qui, pour une aveyronnaise, est exceptionnel). Et le comble, c'est que ni au salon, ni au resto lorsqu'elle est venue présenter ses produits et notamment son magnifique ratafia, le photographe Jaco n'eut la présence d'esprit d'immortaliser sa présence. C'est là que l'on mesure que les soucis du restaurateur ont pris le dessus sur les petits plaisirs du blogueur.
Enfin bon, vive Bacchus, Laurens, Maryse, les châtaignes, Valérie, Stéphane et tous ceux grâce auxquels nous avons fait le plein de confiance.
 






 Chronique du 2  avril


Jeudi matin alors que j'achetais ma farine et mon vinaigre à Promocash, je tombai sur la conversation de deux gros restaurateurs que je situais assez bien sur le port d'Hyères. Leurs caddies débordaient d'entrecôtes et de filets mignons issus de l'union européenne ou pire pour l'un ; de longes d'espadon et de caissettes de rougets du « pays » pour l'autre. Je tenais donc là deux grands spécialistes : l'un de la viande, l'autre du poisson. A eux deux ils incarnaient toute la richesse culinaire locale. Mais il ne me viendrait pas à l'idée de contester leur légitimité, puisqu'il paraît que ne pas rechercher à tous prix la marge et s'obstiner à faire de la qualité sans l'apparat, ce n'est pas comme ça qu'il faut travailler. Dont acte.
Ces grands professionnels étaient hilares. L'un d'eux venait de déclamer : «  A Toulon, ils se les bouffent ! Déjà que çà n'allait pas fort, depuis qu'ils ont le tunnel, ils ne voient plus personne. Tu parles, maintenant, les gens, pas fous ! Ils vont voir ce qu'il se passe de l'autre côté... »
Il n'aura donc pas fallu plus de seize ans (neuf pour l'axe est-ouest et sept pour la direction Marseille-Nice) et quelques modiques six cent millions d'euro, pour se débarrasser définitivement de Toulon. Finalement, c'est plutôt d'un bon rapport, car imaginez ce que ça aurait coûté s'il avait fallu faire ça à l'explosif et à la pelle mécanique ! Les alliés et les allemands s'y sont bien essayés dans les années quarante, mais finirent par se lasser de cette fastidieuse et onéreuse démolition.
Tandis que là, mon vieux, c'est propre comme tout. Dans certaines régions de France qui ne méritent, à mon goût, ni cet excès d'honneur ni cette indignité, on prétend que les corbeaux volent sur le dos pour ne pas voir la misère. Eh bien à Toulon, ils passent dessous...
Et c'est vrai que côté tranquillité, c'est réussi. A l'occasion, si vous ratez l'entrée du tunnel, poussez jusqu'au centre ville. Vous verrez, ça vaut l'os. Et puis terminés les embarras de stationnement. Vous pourrez vous garer n'importe où, quitte même à laisser la bagnole sur l'avenue de la République. En principe vous ne gênerez personne. Déambulez alors en toute décontraction dans les ruelles de cette ancienne ville qui ressemble  à Oradour-sur-Glane, mais qui aura cependant souffert beaucoup plus longtemps. Vous apercevrez peut-être un grand édifice avec un drapeau tricolore dessus.
C'est là que tout a été décidé il y a quelques années et c'est encore là que l'on revendique un bilan en tout point remarquable. Car c'est ici, mesdames et messieurs, que l'on a choisi, en loucedé, de vendre l'âme de Toulon aux diables du business  Gardéens et Valettois, en les reliant savamment par les catacombes, à Bandol et Sanary.
Cela peut également induire une relance notable du tourisme. Car des ethnologues, paléontologues, psychothérapeutes peuvent faire de cette agglomération et à l'infini, des sujets de thèses, des mémoires et même des traités. Seuls les gynécologues préféreront emprunter les voies souterraines.
Attention toutefois de ne jamais s'éloigner du précieux calendrier émis par la Ligue Nationale de rugby, puisque seul le stade n'a pas été délocalisé. Je tiens à rendre hommage à la fermeté de M. Falco, qui a toujours soutenu : « euhhh moi maire, euhhh Mayol restera euhhhh à Toulon ! » Bravo, il n'y a certes plus de toulonnais pour y jouer, et c'est à Marseille et Nice que ça se passe. Mais, je peux en témoigner pour y passer à côté tous les matins, le  bloc de béton est toujours en place ! Le bilan est donc une constance stratégique, puisque non seulement les étrangers (du sud) ont annexé la ville, mais ce sont aussi des étrangers (du nord) qui défendent le stade.


Pour le job, c'est un tantinet moins avantageux. Nous, à Aubrac/mer on s'est installés ici parce qu'on nous promettait que ça allait bouger ! On n'avait pas compris par « bouger » que ça allait disparaître. Donc on s'est dit, qu'avec la rue d'Alger entièrement refaite, les magasins modernisés, un restaurant de produits vrais -sans frite, aïoli ou tapenade- nous devions pouvoir exister. Voilà cinq ans bientôt que sur le pas de porte, on surveille le début des travaux, l'amorce d'un regain culturel, d'une embellie commerciale, d'un quelconque intérêt pour la ville. Mais il paraît que c'est pour les six ans qui viennent... 
D'ici là, j'espère bien qu'on sera loin !
Bon, un dernier conseil, en sortant du tunnel pour vivre votre « rêve valettois », armez-vous de patience. Surtout si vous n'êtes pas gynécologues. Pour accéder à l'autoroute, ils ont flanqué des feux rouges sur toutes les bretelles d'accès. Je ne sais pas qui a pondu un truc pareil ? C'est un génie !!! Enfin, n'exagérons rien, disons : un original !
On ne peut plus suspecter nos élus de pratiquer le favoritisme, pas plus le clientélisme et moins encore la corruption (??!!!???) Pourtant je verrais bien une chaîne de restauration remporter le marché pour proposer, aux audi et wolkswagen bloquées dans d'interminables bouchons, des sandwishes-sodas et des salades variées au coca zéro. Ce sont de jeunes TdC (tech de co mastérisés et droitisés) sur leurs trottinettes électriques, qui livreraient la pitance aux affamés de Grand Var et Barnéoud. Lesquels, ainsi regonflés à bloc, seraient fin prêts pour attaquer ce long et merveilleux shopping où ils réalisent, en alternance avec la plage, leur idéal de vie.
Non, vraiment ce tunnel, il manquait. Nous avons eu raison de nous impatienter !
Jaco 
Je dédis cette chronique à mon papa, Michel. A 88 ans il va, lui aussi réaliser son rêve : franchir ce tunnel. Il va se taper, pour ce faire, les 900 bornes (A-R) qui séparent Graulhet du tube magique.
Cela fait une bonne dizaine d'années qu'il coche tous les jours qui passent et le séparent de son objectif. Cela lui a coûté fort cher en calendriers (pas autant qu'aux contribuables toutefois), mais enfin le jeu en valait la chandelle.

 
Bacchus revient, le Marcillac arrive

 


Le salon du vin et de la gastronomie cher à Laurent Jérôme, ainsi qu'à nos amis Gérard et Yves, ouvre ses portes sur la place d'Armes vendredi 4 et jusqu'au dimanche 6 avril. Ne le manquez pas, d'autant que cette année il sera relevé par la présence de notre principal et quasiment unique producteur de vin : le domaine Laurens de Marcillac. Outre la fameuse cuvée de Flars que vous connaissez bien, ils vous proposeront quelques magnifiques alcools qu'ils distillent avec passion et talent, sur leur stand du salon. Le samedi soir, Maryse Laurens sera présente à Aubrac sur mer pour vous confier tous les secrets de son cru et de son merveilleux domaine. N'oubliez pas de réserver...
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82 c'est le nombre de couverts ce week-end à Aubrac sur mer ! Certes c'est bien mais pas exceptionnel. Mais c'est tout de même 69 de plus que le week-end dernier !!! Nous remercions tous nos amis qui, à partir de mercredi, se sont mobilisés pour nous sortir de l'abîme dans lequel nous étions plongés. Mais nous vous invitons tous à transmettre ce blog et à parler de nous, partout et toujours. Car dans le désert toulonnais, seule la permanence du bouche à oreille nous permettra de survivre. Voici quelques exemples de soutiens assidus, grâce auxquels une nouvelle fois Aubrac/mer a évité le naufrage... 
 
Jocelyne et Philippe 

nos habitués du samedi midi obligés de déjeuner dans le couloir, où ils ont découvert le restaurant sous un autre angle.




Patricia et Pierre

Patricia est revenue au moment où nos statistiques s'effondraient et malgré la pression des élections au Pradet. Quant à Pierre, il n'a pas perdu le rythme



 
 Marine, Mireille, Guy
Même soutien de la part de Mireille et Guy, « abonnés » de la première heure à ASM. Ils sont accompagnés par leur fille Marine, la championne de tir à la carabine, entre deux compétitions .

Corrine, Léa, Jo et Vincent
Jo des Fils de Toulon, devenu avec Corinne, des habitués. Par sympathie rugbystique sans doute, mais par conviction culinaire d'abord. Ils sont accompagnés de leurs enfants Léa et Vincent. 


Catherine, Alexandre et Vincent
Et puisqu'on parle de Vincent, celui là, vous le reconnaissez. Le plus constant, le plus content aussi. Et nous alors ! Il est accompagné de ses amis de Var Up : Catherine, directrice marketing de Dolce Frégate Provence et Alexandre, un Auvergnat directeur commercial de Macap

Lison, Marianne et Gérard 
Gérard et Marianne qui m'ont contraint à la lecture et je vous en reparlerai aussi vite que possible. Toujours présents depuis le début lorsque l'Aubrac a un coup de mou. Ils avaient amené, pour renforcer la troupe, la soeur Lison pour qui ASM était une découverte.


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Jean au buron de Calminade


Jean (au fond à droite) est venu de la Seyne pour fêter son quatre-vingt-troisième anniversaire, la semaine dernière en compagnie de Jacques, Nicole, Danielle et Serge. Je n'ai pas tardé à comprendre les raisons pour lesquelles il avait choisi Aubrac sur mer. C'est que notre homme a grandi sur les premiers contreforts du haut-plateau, à Saint-Côme entre Espalion et Nasbinals. Il nous offre cette photo où il tient bravement une génisse d'Aubrac au buron de Calminade où l'on ne pouvait accéder qu'à pied. Mais c'était une autre époque : le 11 octobre 1943.
Merci Jean pour ce témoignage, nous sommes rudement heureux de vous connaître.


Chronique du 25 mars 


Je me suis donc abstenu. Non pas d'aller voter, car à Cuers rien n'était joué entre deux candidats dont l'un est mon voisin et l'autre un client.  Non, si je me suis abstenu, c'est de foncer, vendredi, sur mon ordinateur, pour tout faire péter. Prenant à contrepied mon tempérament qui m'invite aussi bien à battre le fer tant qu'il est chaud, j'optai pour cette sage conclusion de Don Quichotte à Sancho : « il me semble mon ami qu'il faille donner du temps au temps... » De Cervantes à Mitterrand, il y a du grain à moudre...
C'est donc en prenant sur moi et probablement aussi sur la composition chimique de mon sang, que je n'ai pas renoncé -comme en première intention- à mettre un terme ferme et définitif à ce blog, celui de ce brave Jaco, dans lequel j'éprouve la désagréable impression de tapiner comme « aux jardins de la ville » avec aussi peu de succès qu'une vieille professionnelle édentée...
Voici donc plus de trois ans qu'en plus de servir la meilleure viande du monde au sein du restaurant aux plus petites marges à des lieues à la ronde, je m'efforce de le communiquer au plus grand nombre. Plus de 1200 adresses mails fraîchement informées des pures merveilles, des joyaux de la couronne aubracienne et quasiment autant de connexions directes au blog toutes les semaines. Non seulement nous avons le savoir-faire mais nous usons -certes sans abuser- du faire-savoir.
Pourtant, au bout de bientôt cinq ans de navigation à la rame sur une mer étale d'incompréhension, d'ignorance et plus encore d'indifférence, nous ramons toujours à contre-courant sans jamais deviner à l'horizon les moindres contours de la côte de confiance et d'amour. Ce sont donc des sentiments d'usure, de frustration et pour finir de colère qui me poussèrent à envisager de tordre le cou à ce blog, d'ignorer à mon tour ceux que j'indiffère et qui m'exaspèrent.
Ce sont ces gens d'ici, qui ont aussi peu d'appétence pour la lecture que pour la nourriture, surtout si elle est un tant soi peu spirituelle ou naturelle. Pas tant je crois qu'ils la refusent, mais qu'ils n'y comprennent absolument rien. Sur la foi de ce constat, j'ai donc fini par me laisser convaincre de la probable inutilité de ce blog. J'ai sûrement plein d'autres choses à faire, utiles si ce n'est agréables, à commencer peut-être par sauver ma peau. Il paraît qu'il n'y a rien de mieux, pour dissiper la bile, que de marcher beaucoup. C'est fou le nombre de décamètres que j'aurais pu arpenter, les dimanche et lundi matins dans les barres de Cuers, plutôt que de chercher à dissuader les snoc de continuer à aller garer leurs 4X4 allemands au Mourillon et à Grand Var pour manger du sable dans leurs salades, comme tous les moutons des environs...
Ce combat était, de toute manière, inégal dans une ville où l'on observe toute l'année « la journée sans viande » et où un rayon de soleil ajouté à une partie de rugby, servent d'hémisphères gauche et droit à l'essentiel de la population.
Avec un tunnel qui va permettre à tous les autres d'éviter Toulon, avec la réélection pour six ans d'une équipe dont on mesure depuis douze ans l'incommensurable compétence, avec le glissement de terrain irréversible de cette pauvre ville vers La Valette - cette vieille maîtresse en bas noir munie de sa cravache-, ce n'est pas le gentil blog de Jaco qui convertira la population locale au tripous-aligot, pas plus d'ailleurs qu'à une autre forme d'indépendance culturelle, citoyenne et solidaire.
J'en étais là -j'en étais las aussi- de ma réflexion, lorsqu'au moment de procéder à l'autodafé irréversible, j'ai pensé à vous. Ceux qui, comme chaque lundi (ou les jours suivants) se perdent avec moi dans ces propos sans prétention, mais non sans passion. Ceux qui d'Agen (Pierre) à Tournefeuille (Gabriel), en passant par Bourges (Alice), Gruyère (Léa), Bayonne (Alexandre), Bourgoin (Yves), Marseille (Pierrot), Collobrières (Nicole), Le Beausset (Marco), la Serinette (Marie-Claire) et la place Lambert (Michel) nous lisent (il y en a tout de même quelques centaines), nous accompagnent et parfois nous offrent de beaux commentaires et leurs soutiens. Méritiez-vous que je coupasse ainsi brusquement le contact, alors que vous goutiez même jusqu'à l'imparfait du subjonctif ?
Après une mauvaise nuit sans sommeil, mais une nuit quand même, je suis donc revenu sur mon intention d'en finir avec ce journal de bord, qui parfois déborde, le plus souvent de générosité. Non, je ne vous quitterai pas. Pas encore. Pas tant que nous n'aurons pas rejoint ensemble les douces pentes du plateau lumineux où l'on n'a jamais l'air d'autre chose que de respirer...
Nous n'avons eu vendredi midi, avec au menu un formidable cassoulet, une magnifique blanquette d'agneau de l'Aveyron aux artichauts et un onglet exceptionnel, aucun client !!! Le soir, ils étaient six. Le samedi midi, deux. Et le soir itou. On nous laisse crever. Voici ma réponse en guise d'épitaphe : « ne jamais s'écraser, ni écraser personne... »
                                                                                                                       Jaco 


Chronique du 18 mars 2014 
  Ah ! Les Enfoirés...     


E  discutant avec ma vieille copine LEA, sur le seuil d'une porte qu'elle serait l'une des seules à franchir ce vendredi soir, je me demandais bien ce qui nous valait, derechef, une telle désertion de Toulon. Nous en étions même au stade ultime de la désertification, lorsque les rats commencent à prendre possession du territoire que ne leur conteste plus qu'un vieux loup boiteux et quasiment aveugle, descendu spécialement de Crimée afin de fuir Poutine et en profiter pour ausculter nos poubelles. Vaine tentative puisque, rue d'Alger, même les poubelles sont vides.
Alors quoi ! Etait-ce un match des Red and Black venus catalyser les derniers fans de Toulon derrière leur bannière de l'Union Jack (je n'en fais nullement partie vous l'aurez saisi, j'aurais été en revanche fortement intéressé et honoré par l'Union Jaco) ? Mais non ! ils étaient au repos, les pauvres. On me suggéra alors que ce pouvait être la faute aux Enfoirés. Je répondis, sans la moindre hésitation, que les enfoirés étaient effectivement aussi bien la cause du glissement de cette ville vers l'abîme -et La Valette- que du manque de clientèle à Aubrac sur mer, mais je n'y voyais là, hélas, que du vieux...
C'est alors que je compris qu'il s'agissait de l'émission que TF1 nous ressert toutes les faims d'hiver depuis 25 berges, en faisant son beurre sur les Restos du coeur. Je n'envisage pas un seul instant, que cet espèce de grand cirque merdatique, ce ramassis de seconds couteaux qui exécutent les grands moments de la chanson française (la plus forte au monde), dans un concours où le défi semble consister à chanter plus faux que l'autre, puisse interrompre ne serait-ce que trois heures, la libre circulation des êtres et de leur esprit !
L'appellation « Enfoirés » devenue quasiment un nom propre, est évidemment estampillée « Coluche ». Appelant, il y aura bientôt trente ans, les gens du show bizz de tous bords (acteurs, chanteurs, footballeurs) à venir l'aider à sauver ceux qui crevaient de faim, il raccrochait en traitant d'enfoirés ceux qui l'envoyaient bouler (mais qui au final n'avait sans doute pas tort vu ce que c'est devenu). Avec son sens sublime de la litote et de la dérision, il utilisa à contre-sens le mot enfoiré pour en faire son cri du coeur et de ralliement.
En créant cette association des Restos, l'humoriste feignait d'espérer que dans dix ans elle deviendrait inutile. Il n'en croyait pas un mot. Il savait, lui le richissime enfant gâté de la vie et des médias, que le fossé n'en finirait plus de se creuser entre ces trente pour cent de français qui ont tout (même les impôts, les malheureux !!!) et ces vingt pour cent qui n'ont absolument rien. Jusque-là, à part peut-être une poignée d'humanistes et quelques catholiques de gauche, on considérait sinon, que s'ils avaient faim « ils avaient qu'à se lever le matin... » Etant entendu qu'en 1945 on avait pas rasé tous les cons et qu'on retrouverait -soixante-dix ans plus loin- leur tignasse de -le- pétainistes, quasiment majoritaires en notre beau pays la France.
Bref ! vous connaissez le reste, la glissade en moto et tous les dérapages qui nous fîmes nous perdre en conjectures. Et j'ai, vous n'en serez pas surpris, la mienne ! Il me semble que ce type en avait tellement gros sur la patate, qu'il a tout simplement accéléré dans un virage et pris assez d'élan pour monter au paradis où il a d'ailleurs dû foutre un sacré bordel. D'ailleurs, depuis que Saint-Pierre a découvert le chichon, la terre tourne encore moins rond...
Imaginer que, vingt-cinq ans après, J.J. Goldman et Mimi Mathy seraient les personnages préférés des Français ; que Lâam, Chimène Badi, Lorie, Nolwen Leroy exécuteraient sans la moindre pitié, un an à un et méticuleusement, tous les chefs-d'oeuvres de Brassens à Trénet ; que Hélène Ségara, Pascal Obispo et Jean-Louis Aubert ne subsisteraient que grâce aux gens qui « ont faim et qui ont froid » ; que Julien Clerc et Maxime Le Forestier qui paraissaient des gens normaux,
cautionneraient encore cette immense escroquerie médiatique, ce génocide musical... Si c'est pas un coup à se suicider, çà ! Si Coluche savait, alors ma thèse est forcément la bonne...
On prétend que si Dieu avait mieux connu les hommes et la religion, il se serait bien gardé d'exister. Il me semble que si Coluche avait vu, vendredi soir TF1, il y aurait renoncé aussi.
Non, restons sérieux, les Enfoirés sur TF1 sont certes passibles du tribunal international de la chanson, pour crime contre la variété. Mais il ne me semble pas possible, monsieur le Juge, qu'ils soient impliqués dans la fermeture de mon restaurant.
C'est ainsi que j'envisageais de témoigner à décharge, jusqu'à ce que Nonce Paolini me mette ses chiffres sous le nez : 12,5 millions de téléspectateurs, vendredi soir 14 mars 2014. Tatrice devrais-ai écrire, puisqu'il paraît que 65 pour cent des femmes de moins de 50 ans que compte ce pays, étaient scotchées sur les paillettes de Patrick Fiori, tandis qu'au Zénith de Strasbourg il fallut passer la serpillère tout la nuit pour éponger la trace des effets produits par Garou et toutes celles qui crurent voir passer le loup. Le beau, pas le borgne boiteux de Crimée de la Place Lambert...
En prenant connaissance d'une telle réalité, je me dis que finalement les musulmans n'ont pas si tort. Ce sont nous , les hommes qui devrions garder le contrôle de la télécommande !!! Pour regarder le football ou le rugby...
Jaco
 



Chronique du 11 mars 2014 
      Sans foie ni folie    


SANS se pousser du col -bien sûr- mais sans bouder notre plaisir -non plus- je consacrais une large place, dans le précédent blog, à l'exceptionnelle réussite de la Droséra gourmande sise à Laguiole. Si l'envie, je devrais dire l'inspiration, vous prenait de vous y rendre, rien de plus simple. C'est à la sortie du village sur votre gauche en direction de la station de ski et de l'emblématique hameau d'Aubrac, perché (quand même !) à 1400 mètres.
Laguiole, outre le fait que par sa relative importance, est tenue pour « capitale » du plateau, connaît un regain de notoriété, dont on ne peut que se féliciter. Grâce au tranchant de sa lame et au système à bascule surmonté d'une abeille de son fameux couteau dont le manche ne peut se concevoir qu'en corne de vache, elle renoue avec une activité artisanale de bon aloi, sans toutefois éradiquer la contrefaçon asiatique qui l'empoisonne encore comme un mauvais sushi.
C'est aussi le fief des grandes foires aux bestiaux - des bœufs gras de Pâques à la Transhumance- et c'est d'ici que partent ces bêtes magnifiques qui poussent leur grandeur jusqu'au creux de nos assiettes. Outre le taureau de bronze qui trône sur la place cernée de couteliers, ont peut apprécier dans les pâturages environnants , de mai à octobre, cette race magnifique, majestueuse même et qui ne trouve d'équivalence et de concurrence, que dans l'imaginaire des adorateurs de kobé ou d'angus ou dans les chimères argentines.
Mais foin des querelles de clochers, car chez nous c'est au son des clarines que les vaches paissent sans fin et finissent en paix. Nous les retrouvons sur l'étal de notre formidable fournisseur, la maison Conquet, qui ne manque pas de nous en adresser, tous les mercredis, une cinquantaine de kilos. Et que serait-on, décidément je vous le demande (?) sans nos belles aux yeux délicatement tracés de noir, puisque c'est aussi grâce à leur lait aux parfums intenses que nous faisons filer l'aligot quotidien et proposons aux connaisseurs, le laguiole AOP à déguster à genoux...
Et bien, moi je dis que lorsqu'on vit sur les pentes de l'Aubrac dans un tel décor où les couteaux sont tirés et les cornes acérées, il faut être bougrement gonflé pour se piquer de transformer du canard. Un cou -farci- à se le faire tordre, à tout le moins, voler dans les plumes (ce qui n'a pas dû manquer de se produire !) et à finir le bec dans l'eau -ce qui n'a pas intérêt d'arriver! -.
Lorsque nous avons eu cette idée extravagante -dont on verra que seule une infime partie de la population varoise nous en est reconnaissante- de nous installer pour proposer l'excellence au meilleur prix dans une Méditerranée de médiocrité (ça n'aide pas à se faire des amis, mais qu'est-ce que ça soulage !!!), il nous est apparu indispensable de compléter la gamme de viande, charcuterie, aligot et fromage de Laguiole par ce foie gras de la Droséra... de Laguiole.
Depuis, tous ceux qui l'ont goûté n'en sont pas revenus. Certes on ne nous le donne pas et nous même, répercutons sans barguigner sur la marge, le prix de l'excellence. Nous pourrions même dénoncer une poignée de connaisseurs capables de parcourir des dizaines de kilomètres, non pas pour nous, mais pour les cinq toasts de foie gras entier de canard...
C'est d'ailleurs pour cela qu'un cono, parmi mes potes, me suffoqua lorsqu'ils me demanda d'un ton faussement étonné et presque condescendant: « Tu ne fais donc pas tes foies gras ? » Ben non, je ne fais pas mes foies gras ! Je ne vais quand même pas aller acheter de la matière première vendue à Métro et à trois francs six sous, le genre de truc que tu as déjà envie de vomir avant de l'avoir mangé. De même que je me garderai bien de proposer au cuisinier d'une chaîne de Grand var de faire mon cassoulet ou ma paella, il est hors de question que je m'improvise fabriquant de foie gras. C'est un métier et si vous aimez celui que vous avez cuit au torchon après l'avoir acheté à Carrefour, c'est que vous vous faites une plus haute idée de votre cocotte que d'un vrai canard !!!
Alors, j'avoue que ce n'était pas sans une certaine inquiétude que nous diffusions l'incroyable nouvelle. La Droséra gourmande venait de recevoir la médaille d'or au concours général du Salon international de l'agriculture de Paris. Je rajoute international parce que ça fait plus riche, mais ce serait presque superfétatoire. Parce que le Concours général, ce n'est pas la foire aux échalotes de Busnes ou la fête votive de Souvignargues. C'est la référence des produits d'appellations contrôlées ou protégées.
Dans la nuit qui suivit la diffusion de cette fantastique et improbable nouvelle, je me suis même dressé dans le lit -non non, pas sous l'influence du cric ; avec l'âge, il finit par craquer !- mais en sueur, réalisant d'un coup que je venais de faire la promotion considérable d'un produit dont je ne dispose qu'en petite quantité. Toujours le problème de trésorerie qui vous contraint à penser davantage à vendre qu'à commander.
Eh bien, croyez-le ou pas, désormais je dors plus tranquille ! Depuis la parution d'une info diffusée sur 1200 adresses électroniques -dont la vôtre-, sans compter les centaines de connexions directes et quotidiennes sur le blog, pas un seul d'entre-vous, pas un passant, pas un inspiré, un bienheureux, un jeune marié, un vieux enfin libéré, n'est venu fêter avec nous le triomphe de la Droséra.
Je vous parlerai bientôt, je vous parlerai forcément du déclin historique de Toulon, que j'ai vu dépérir en vingt ans, comme il n'avait jamais dépéri depuis 1793, lorsque bien avant Mayol, nous nous étions déjà livrés aux Britanniques. Et pour nous sortir de là, les armées de Bonaparte ne seraient pas de trop. Surtout si elles sont composées de quelques unités du sud-ouest, de Bretagne et d'Alsace qui sauraient apprécier le foie gras entier de la Droséra.
Jaco

 

Je dédie cette chronique à nos amis José et Jean-Luc, qui du fin fond de leur chère Ariège, élèvent leurs canards musquets et fabriquent (entre autres) de magnifiques foies gras. Un produit presque toulonnais puisque la "patronne" est native de Besagne. Vous les trouverez (comme nous chaque été) à l'anso de Marichott à Durban sur Arize, entre Foix et Saint-Girons, où ils défendent comme personne (et encore comme nous) le goût du terroir. 





Chronique du 4 mars 2014
Adieu vaches, cochons, poulets...  

Mince ! pour le salon de l'agriculture, c'est encore raté ! Pourtant j'en rêve. Cela doit vous étonner, mais oui, c'est un vieux fantasme que d'aller moi aussi tâter le cul des vaches ailleurs que dans leurs prairies virginales. 
Naguère, nos agriculteurs, les notaires de province,  notables de sous-préfectures et profiteurs notoires, « montaient » à Paris pour l'occasion et se dédoublaient pour aller aussi flatter la croupe des femmes sur Saint-Denis. Mais enfin, moi c'était pas dans mes projets de traîner du côté des Halles, d'autant que je comptais y emmener la mienne ! Il faut dire que, pour ceux qui l'ignoreraient, elle en est aussi... de la campagne ! Elle avait pour voisines immédiates de chambrée, quelques belles laitières normandes et une bonne colonie de truies...
Remarquez j'y suis déjà allé, porte de Versailles. A Saint-Denis aussi, mais en tout bien tout honneur. J'y fis un stage au Journal du Dimanche qui y tenait son siège. Ce n'était pas pour le salon de l'agriculture, mais ceux du Nautisme et de la Plaisance. Nettement moins attrayant à mon estime, mais bien plus obligé, puisque mon rédacteur en chef n'avait alors trouvé que moi pour rendre compte de cette réunion de parvenus qui, à défaut de pouvoir voguer allemand, battaient à prix d'or, pavillons Bénéteau ou Jeanneau, tout en roulant (je tiens à vous rassurer) en BMW. Alors eux, ils ne laissaient aucune bouse sur leur passage, pas un poil, ni même la moindre plume, mais ça sentait tout de même et bougrement, le fumier...
Qu'est-ce que tu veux aller faire à Paris en plein février parmi tous ces péquenots ? Me demanderez-vous ! Est-ce que je m'étonne, moi, que vous vous entassiez pendant une semaine parmi des milliers de snoc déguisés en stalactites fluorescentes, alors que vous gémissez tout l'hiver à Toulon, dès lors que l'on passe sous les dix degrés ? Que j'aille dépenser des fortunes, engoncé dans des chaussures de force, parmi tous ces gens qui se plaignent de n'avoir plus un rond, mais qui prennent des vacances de pachas ?? Et que, pour finir, j'aille attraper la courante dans un de ces restaurants d'altitude où la tartiflette est fatalement congelée ???
Les paysans, je les aime et comment pourrait-il en être autrement, puisque je compte fièrement parmi eux ? Je suis un paysan sans terre certes et sans subventions de la PAC, re-certes (et merde !) , mais toutes mes racines puisent dans le terreau de ce beau département du Tarn et s'étirent inlassablement vers les sommets de cet Aubrac unique et onirique. Le seul truc que je regrette, c'est de ne pas en bénéficier, moi, d'une partie de ces 373 milliards d'euro (si, si ! vous avez bien lu, mais si vous avez un doute, relisez-le !) accordés par l'Europe à ses agriculteurs pour les six prochaines années ! Autant dire qu'il peut grêler, neiger et même tomber du caca (ce qui n'est pas plus mauvais que de l'engrais) ils sont pas prêts de crever de foin !
Nous qui dépendons totalement de la production agricole, avec nos entrecôtes label rouge, nos tripous et nos saucissons, nous devrions pouvoir y prétendre aux indemnisations de la PAC, lorsqu'il tombe deux gouttes, qu'il fait mois de dix degrés ou que quinze anglais se baladent à Mayol et qu'il n'y a, du coup, plus un chat à Aubrac sur mer...
Non, le Salon international de l'agriculture, c'est ce qu'il y a de mieux. D' ailleurs les Français ne s'y trompent pas qui sont sept-cent mille à venir respirer l'air de nos campagnes et le méthane qui l'accompagne. Bon, il y a un certain danger à fréquenter la porte de Versailles où les flatulences animales sont susceptibles de tout faire péter comme ce fut le cas dans une étable allemande pas plus tard que le mois dernier ! Mais une telle témérité est largement récompensée par l'ampleur d'un dépaysement, auquel un mois de vacances à travers nos belles contrées ne suffirait pas.
C'est aussi un sublime voyage à travers le temps, puisque c'est en 1870 que le premier rassemblement parisien fut imaginé. Il s'agissait d' un super comice où la finalité tenait en un concours général agricole, ainsi nommé et remarquablement perpétué. Là on retrouve nos amis de l'Aubrac, solidement ancré aux traditions parisiennes. L'aligot y file à flot et connaît -curieusement ?- un bien plus grand succès que sur la place Lambert à Toulon ! On y retrouve, aux avant-postes, notre fournisseur, la maison Conquet -dont le féminin, conquête, n'a rien d'abusif- avec son méga-stand et ses commandes mirifiques, autour d'un Lucien plus vrai que nature en ambassadeur à la fois du boudin et du bon goût. Il n'y a d'ailleurs rien d'antinomique en cela !
Et puis nos amis de la Drosera Gourmande, toujours de Laguiole, qui collectionnent les médailles dans toutes les catégories de foie gras (un peu comme au biathlon) : cuit, mi-cuit, au torchon et je ne sais quoi encore ? Non mais sans rire, leur foie de canard entier et en conserve, vient de décrocher la médaille d'or. C'est donc le meilleur de France et il est en vente chez nous depuis bientôt cinq ans. Bravo pour leur performance et merci pour leur gentillesse qui ne gâte rien ! (à savourer ci-dessous).
Voilà... Pour le chant du coq à toute heure du jour et de la nuit ; les concerts impromptus de hennissements, bêlements et beuglements ; pour la haute stature du Général de Gaulle survolant le salon pour le rendre presque aussi impérissable que l'appel du 18 juin ; pour les belles images de Jaco Chirac se gavant de jambon un verre à la main, gardant l'équilibre grâce au cul d'une robuste vache ; pour les valeurs défendues autour de la terre, d'une France rustique et rurale en résistance contre toutes les modes et une société de consommation inappropriée qui défigurent nos villes et abîment nos vies ; pour tout ce que j'aime et qui est encore tellement loin d'ici, je n'ai décidément plus qu'un objectif : un billet pour le salon de l'agriculture 2015.
Jaco

Chronique du 28 février 2014

    Pédale et tu verras mon Martres     


Je viens de retrouver un vieil ami que je ne connaissais pas. Enfin si, mais comme dans un rêve antédiluvien, du temps où, avant le Pyanet, Mayol et quelques stades mythiques de la planète, je plantais ma plume sur le pré des Sept Deniers, redevenus Ernest Wallon sans le canal du midi. Les Toulousains me comprendront.
André Martres, a qui je n'ai pas encore demandé de quelle condamnation il avait fait l'objet pour s'être retrouvé à résidence dans la Var, pire encore, à Draguignan ! André Martres donc, a débarqué un jour à Aubrac sur mer, sans
que je ne prenne garde à l'émotion que sa visite susciterait aujourd'hui et probablement pour un joli bout d'éternité. Je ne vais pas vous compter par le menu ce qui nous rattache et ne devrait probablement plus nous délier. Pour résumer, il me semble que lorsque l'on nait à Saint-Gaudens ou à Graulhet, il existe un référentiel commun, un mouvement général, toujours même sens, qui invite à la franchise, à l'intégrité - j'allais écrire à l'intégrisme - de l'amitié.
Je dois donc -aussi- à la vérité de dire que c'est Robert -le futur maire de Toulon, si les soixante pour cent d'électeurs d'Hubert  tombent malades en même temps le 23 mars- qui fut l'heureux inspirateur de cette réjouissante connexion. Il faut dire que même s'il a une fâcheuse tendance à pencher à gauche - ce qui a Toulon ne peut lui apporter que... des emmerdements - Robert présente l'avantage majeur à mes yeux d'organiser pas mal de ses déjeuners de travail dans notre petite auberge où l'on peut s'avérer discrets tout en affichant un -autre- penchant pour l'effusion. Laquelle accompagne beaucoup mieux, à mon humble avis, un plat d'aligot qu'un cornet de frites.
Gentiment et sans doute influencé par les nuances sémantiques de ce blog, André me suggéra de lui servir un de ces jours, l'une de mes chroniques pour son site. Je ne sais pas s'il mesurait alors, entre le Château Thuerry et la poire de Marcillac, les risques démesurés qu'il prenait en m'ouvrant ainsi en grand ses colonnes. Mais au fait lesquelles ? Celles du site du Tour Méditerranéen cycliste. Mais oui ! Car, que vous le vouliez ou non, André le journaliste un peu bourru et débordant de gentillesse qui fut l'un des chantres du rugby français, chroniqueur à France Inter, puis créateur de « Rencontre à XV » - la grand'messe des amoureux du rugby du XXe siècle - en est. Du guidon ! A l'instar de Kleber Haedens, de Denis Lalanne, de Pierre Albaladéjo, de Jean Cormier et de l'immense Antoine Blondin, André à deux passions, le rugby et le vélo.
Sans pouvoir hélas me comparer à eux, j'ajoute qu'avant de tout lâcher, l'ovale et la pédale, je me passionnais tout autant pour ce monument culturel français, consistant chaque année en juillet, à en faire le Tour jusqu'à Paris et son triomphe. J'aimais Poulidor, Zootemelk et Lemon -toujours mon inclinaison vers les humbles-, je côtoyais à Hyères et avec le plus vif plaisir, Lucien Aimar, mais j'ai quand même pu interviewer aussi, l'un des plus grands d'entre-tous, Gino Bartali, un matin de vent glacial à Gémenos. Au bout d'une demi-heure d'entretien avec l'octogénaire, j'ai mieux compris comment il avait pu franchir le Galibier par un mètre de neige, sans autre chaîne que celle de son antique dérailleur. Je préférai d'instinct Gino -pourtant m'a-t-on dit, un sacré coquin-, à Fausto Copi. Sans doute car je choisis toujours l'original... (plutôt que la photocopie, vous dormez ou quoi ?)
Oui, parce que c'est vrai que je suis « un peu » long dans mes chroniques bloguées hebdomadairement à l'aventure. Je ne sais qui aime m'accompagner sur ces lignes divergentes, mais l'idée de vous y entraîner, même dix, même vous seul, me met bien plus en joie qu'en souffrance... André prenait un autre risque que mes longues divagations, celui de ne pouvoir guère les contrôler, car si j'écris sans contrainte, je le fais aussi sans crainte.
Le vélo c'était un peu comme le rugby, avec des roues. On y peinait énormément, mais on n'empochait que de la menue monnaie. Que l'on dépensait aussi sec -si l'on peut dire- sur le zinc du bistrot voisin. C'est là que naquirent quelques belles légendes et d'incoercibles souvenirs. Des pintes de bière et de rires, des quintes de toux et de quinte floche.
Un jour peut-être, toujours sur une idée de ce sacré André, nous graviterons dans les sphères de nos lointains passés parallèles et prolifiques, pour conter -sans compter- tout ce que nous avons connu, entendu et vu. Et quand je dis tout, évidemment, ce n'est qu'une formule sans fondement. Car si nous nous égarions à tout raconter, nous finirions écrasés sous un maul de quelques centaines de furieux, subitement dépouillés de leurs petits secrets et de leurs grandes frasques.
Je ne résiste pas au bonheur de vous en livrer une, toute chaude, et que je ne connaissais pas. Dans les vestiaires de Twickenham, le vrai, celui dont le bois tremblait chaque fois que Dieu venait sauver la reine, un journaliste parisien (forcément) plein d'emphase, tortillait du popotin en s'adressant à Walter Spanghero qui venait de batailler dans le vent et la boue face à d'abominables britishes. Au fond, lui demanda-t-il, quelle est la force intrinsèque de votre équipe ? WalteRRRRRR le regarda médusé, mais sans trop de recul lui répondit ceci : « Ecoute, j'ai RRRRien compRRRRis à ta question ! Tout ce que je peux te diRRRRRRRe, c'est que teRRRRRain mouillé ou teRRRRRain sec, on n'a peur de RRRRRRRien... »
Bon, tout ça pour dire qu'il vous faudra suivre sans faute et de ma part, le Tour méditeRRRRRRRRRRanéen.
Jaco

 
Ils sont encore venus, ils étaient tous là (sauf Laurent, qui n'est pas le fils maudit, mais qui avait un empêchement) pour le deuxième dîner-concert « officiel ». Je l'ai mis entre guillemets, car les chanteurs du groupe Occi (et Corsi) Cant nous offrent plus régulièrement leur présence individuellement ou en groupuscule. De toute façon, ils chantent et nous enchantent. Non seulement de leurs voix subtiles ou fortes, solennelles ou badines. De leur amitié, de leur extrême générosité à notre égard.
Vous dire que notre soirée du 25 fut longue -mais insuffisante-, émouvante -mais sans chiqué-, enflammée et donc chaleureuse, ne traduit sûrement que partiellement ce que nous ressentions dans ce voyage entre terroir occitan, provençal et corse, où les embruns côtoient aussi bien les montagnes insulaires, pyrénéennes remontant parfois jusqu'aux confins de l'Aubrac.
Nous avons fait salle pleine -sans quoi c'eut été un comble !- avec nos amis de la société toulonnaise de tir, nos voisins Josiane et Michel, Gilbert et sa famille, les nôtres Lucie et Nicolas... Toutefois nous restons surpris, suffoqués conviendrait peut-être mieux, par le fait de n'avoir pas croulé sous les demandes comme nous l'avions craint et... espéré !
Un spectacle rare et quasiment gratuit ne devrait pourtant pas laisser insensibles les gens du cru, s'ils ne remettaient pas exclusivement au rugby local, le soin d'alimenter leur culture. Le groupe ollioulais (et corse, j'insiste parce qu'ils y tiennent (1) dispense avec une générosité qui n'a d'égale que leur simplicité (et si c'était ça leur problème ?) de remarquables soins de subtilité, d'intelligence, de sensibilité par la seule magie de leurs cordes vocales. Mais ce que je retiens chez ces quasi bénévoles du chant sacré, païen et éventuellement paillard, c'est qu'ils ne s' en servent pas... Ils le servent.
Voilà pourquoi, bien au delà de notre petit restaurant promis à aucun avenir, nous leur souhaitons de trouver les voies célestes de la renommée. Etant entendu qu'il y a belle lurette qu'ils ont trouvé leurs voix.



Jaco

(1) Le groupe nous offrait pour la première fois un chant polyphonique d'une rare beauté et d'une grande finesse d'exécution : in monte olivetti . Christian (et Philippe, et Jean-Pierre et les autres !) ont eu aussi la délicatesse d'associer notre fils Nicolas, qui le chanta durant trois ans après tous les matches qu'il disputa avec le club de rugby de Bastia, à un émouvant Dio vi salvi Regina.

Sur toutes les scènes
L'actualité du groupe ne se résume par à une dégustation de vin de Marcillac en compagnie des taverniers d'Aubrac sur mer et de leurs quelques clients. Entre deux récitals, essentiellement dans les églises de la région et du pays, ils tournaient également pour un téléfilm « La Vallée des mensonges » qui sera diffusé sur France 3 dans le semestre. Ce sont des bergers qui descendent de leurs montagnes pour chanter lors des enterrements.
On peut aussi voir depuis peu au cinéma, Christian -le Corse- donner de la voix au début du film de Bruno Garcia « Vive la France ». Occi-Cant a également réalisé la bande son du DVD : les quatre saisons de Terrebrune, le fameux domaine viticole de Bandol situé évidemment à … Ollioules.
Plusieurs projets semblent sur le point de se concrétiser et notamment leur retour prochain à Aubrac-sur-mer.

Sur le site d'Occi Cant
A lire sur http://www.occicant.org/actualités-concerts-à-venir/ le compte rendu, par Jean-Marc- du dernier passage à Aubrac/ mer :
 
On prend les mêmes
... et on retourne à Aubrac sur mer ! De toutes façons, on y retourne toujours...
Bon, c'était un peu différent, nous sommes en hiver et tout (ou presque...) s'est passé à l'intérieur. Presque parce que il y a tout de même eu cette rencontre avec un personnage comme on ne peut en croiser que chez Jaco, ou alors sur les hautes pistes de l'Himalaya ! Imaginez un homme solitaire, en tenue de randonnée, avec barbe, cheveux longs, bandana et ordinateur portable. Intemporel quoi... Il vient manger tous les samedis soirs à Aubrac, et il s'installe invariablement dehors, été comme hiver, sauf quand il pleut... Une discussion sur les ressources du corps humain, l'adaptation à l'altitude, sa vision du monde qui, pour lui, est " comme un appartement" où il passe d'un pays à l'autre comme vous passez d'une pièce à l'autre... Il m'a rappelé "Les oiseaux de passage" du père Georges. Même au niveau de la mer (et même au-dessous, parce que Jaco m'a dit que son resto est plus bas que le niveau de l'eau du port !...), ce bonhomme est à une autre altitude que nous...
La soirée... on prend les mêmes : l'amitié, la générosité, le partage, et cette extraordinaire façon de nous affirmer que nous sommes les meilleurs ! Personnellement, je n'irai pas jusque là...

Sur le même site vous trouverez aussi, la deuxième édition de « l'ode à l'aligot » que l'on doit à Berco -celui qui nous a découverts il y a deux ans- et dont l'esprit autant que le ventre étaient faits pour nous rencontrer

Chez Jaco, le maître mot c'est : ALIGO, GO, GO !
Et voici la dernière version de l'ode à l'aligot par Berco.
L'aligo de Jaco c'est du bonheur en "pommade", c'est, du Parmentier tubercule, la bonification, la magnification, la transcendance, la substantifique moelle, la potée ose !
J'ose :
O aligo !
Si doux, si chaud
Si onctueux
Voire "voluptueux"
Si velouté
Si finement aillé
Si enrobant
Si filant
Si surprisifiant (si, si)
Si étonnamment tendre et glissant
Si envoûtant
Si tant !

D'aucun trouveront la chose ezagérée, marseillaise, que dis-je, "tartarinesque" !
A ceux-là je dirai : Ô pôvres chichourles égarées, avant de persifler, de bouleguer le teston, de douter, ou, pire, d'ignorer, allez, courrez, ruez, ras-de-marez chez Jaco, le "Moulinot" de l'aligo !



Chronique du 21 janvier 2014
 La réalité de la télé  



La cuisine a le vent en poupe. Elle marche à toute vapeur. Elle a la frite. Elle fait bouillir la marmite. Mais pas au restaurant. Non à la télé. Ah ! la télé ! Celle qui en même temps qu'elle relève le plat, a étouffé dans l'œuf tout ce que le terroir avait d'authentique, de magique, de mystique. Vous me direz que la condamnation des recettes de grand'mère, la mise au rebut des bons vieux civets de bœuf élaborés à base de bétail élevé dans l'Aubrac à quelques centaines d'exemplaires, le refus d'une émouvante potée mijotée avec de vrais cochons -qui ont laissé libre court à l'exploitation de véritables cochonneries-, ne mettent pas en péril l'humanité ! Moins, en tout cas, que d'autres ravages commis par la même TV, capable d'anéantir tout esprit critique à grand coup de films, d'émissions, de spectacles, de divertissements, « d'enquêtes » -là j'ai mis des guillemets-, de spots et de sports, savamment conçus et orchestrés pour annexer des boites crâniennes souvent vacantes et/ou frappées de vacuité.


Remarquez, avant de me lancer moi-même dans la réalité d'une cuisine, qui ne se prend pour rien d'autre qu'un local où l'on cogite et l'on mijote sans fatuité, il m'arrivait de suivre sur le petit écran -si l'on peut encore parler de petit écran s'agissant d'un plasma de 110 cm- les frasques de Gordon Ramsay, un chef imposant et néanmoins caractériel mettant en scène son « Cauchemar en cuisine ». C'était un régal à condition de prendre ce show-effroi pour ce qu'il était : une énaurme farce. Le type, un britannique buriné et probablement burné aussi, débarquait avec son attirail de cuisine et commençait par se chopper avec le patron, le cuisinier, la femme du premier, le souffre-douleur du second, etc. Quand il sortait ses grands couteaux, ce n'était pas pour tailler une bavette ou ciseler de l'échalote, c'était pour les lancer sur les pauvres restaurateurs plaqués au mur comme dans un parfait numéro de cirque. Il y avait des morceaux de viande périmés de huit jours, des poissons pestilentiels, des fonds de frigos emplis de légumes pourris et des bébêtes gambadant sur les murs. Le chef était infâme, la serveuse boutonneuse et la patronne acariâtre.
Naturellement, lorsque Gordon Ramsay passait par là, l'établissement trépassait. Car dites-moi qui aurait osé faire confiance à un type à qui il avait fallu une émission de deux heures pour comprendre qu'un bac à légumes devait être nettoyé et le poisson servi dans des délais acceptables ?
Bref, il s'agissait de télé-réalité et de grosses ficelles et personne ne s'y trompait. Mais comme cela venait de pays anglo-saxons, nos grands stratèges n'eurent de cesse que de les imiter. Sans jamais les égaler, évidemment. Je pense notamment à ce « cauchemar en cuisine » resservi sur M6 -je crois- et mitonné par un type parfaitement abominable dont le nom me fait irrésistiblement penser à escabèche, cette recette délicate qui noue l'estomac des plus solides et troue celui des plus fragiles. Il n'empêche que le cauchemar continue puisqu'il paraît que plus de trois millions de snoc -dont vous ne faites heureusement pas partie- ont zieuté cette ineptie. Ce qui représente aussi plus de 12 % de part de marché.
Mais il y a pire. TF1 et M6 (encore elle !) font péter des scores hallucinants avec leurs cuisines-réalités, consistant à mettre en scène des cuistots un tantinet égocentriques qui se beurrent la raie, en rajoutant quelques câpres sur une émulsion de vaseline, devant des mégères de plus de cinquante ans en pâmoison. Et plus c'est tarabiscoté, redondant, ronflant, gonflant, prétentieux, artificiel, convenu, plus ça fonctionne :
-« Tu as vu hier, Marine, ce qu'elle a fait avec son tournedos de mérou, ses topinambours et ses giroflées, c'était magnifique, d'ailleurs j'ai recopié la recette, je la ferai dimanche... »
-« Ouaiheu génial et Jérémy, j'ai adoréheu. Ses émincés de volailleheu de la Bresse en croûte de Conté, avec sa tisane de génépiheu montée en neigheu, c'était trop beau... »
Et la voilà la belle part de marché de notre télé qui, avant de s'en prendre aux fromagers et aux chevillards, vient d'annexer le meilleur pâtissier. Histoire de faire son beurre avec si peu de crème...
Pendant ce temps-là, nous étions huit cent mille à profiter des Contes et Nouvelles au siècle de Maupassant, sur la Cinq. Trois pour cent des téléspectateurs capables de fixer leur écran pour s'imprégner de belles lettres et non pour gober tout ce que les ignobles jettent en patûre intellectuelle et idéologique aux ignares. Rosalie Prudent, Madame Hermet, Hautot père et fils peuvent dormir tranquilles, ce n'est pas demain la veille qu'on leur infligera un prime time sur TF1.
Je serais moins catégorique s'agissant de Rabelais. Le père François devrait prendre garde à ses grosses fesses. Car je verrais bien un illuminé du Michelin, réveiller Gargantua et Pantagruel pour ressusciter quelques fameuses recettes giboyeuses à la une...
Jaco



Chronique du 7 janvier 2014

             Dites-nous merci !             

mlkm

 Je n'ai jamais rien eu contre les impôts. Bien au contraire. Ils permettent d'alimenter les caisses de l'Etat qui, à travers la sécu, le chomedu, le RSA... ne laissent il est vrai pas grand monde sur le bord de la route. Ils sont même éminemment vertueux lorsque dans un une sorte d'incarnation de Robin des Bois, ils piquent pas mal aux nantis (nos ennemis de la finance selon les François de l'Élysée et du Vatican) et épargnent relativement les petits. Le seul problème avec cette justice fiscale théorique, c'est que les gros se barrent avec leur oseille et que ce sont les plébéiens qui se font plumer.
mlkmJe n'ai rien contre l'impôt et je ne dis pas ça parce que je n'en ai quasiment jamais payé. Y compris lorsque je gagnais ma vie, puisque les journalistes appartenaient à cette caste à laquelle on consentait quelques largesses, va-t-en voir pourquoi ? A l'origine cet abattement colossal de 30 %, avait pour objet d'aider les patrons de presse à moins payer leurs employés. Puis il fut maintenu car il compensait en nature, le fossé salarial qui s'était creusé entre les ouvriers du livre et les journalistes. Pour aussi paradoxal qu'il puisse paraître ce sont en effet les premiers qui percevaient les meilleurs émoluments. Ils faisaient certes le sale boulot, se brûlant les bronches au plomb en fusion, passant toute la nuit à cheval sur une machine infernale, à aligner des lettres, à composer des articles dont ils ne comprenaient même pas le titre.
Leur condition s'améliora certes mais sous la protection d'un syndicat tout puissant et la complicité d'un patron, un certain Hersant, achetant la paix sociale, il n'y eut jamais de rééquilibrage entre les uns et les autres. Et même lorsque les 30 % furent dénoncés, une loi permit aux journalistes d'abattre encore 25 % de leurs frais, ce qui revenait à peu près au même...
Bref ceux-là ne sont pas sortis de leurs niches, pas plus d'ailleurs que la plupart des riches, évadés ou non. Mais on ne va pas passer en revue la litanie des injustices sans quoi nous y serons encore au prochain blog....
Et nous voici donc à la TVA. Lorsqu'elle baissa de 19,5 à 5 % -une civilité accordée par le bouffeur Chirac à ses fournisseurs restaurateurs- Aubrac sur mer n'existait pas, en sorte que lorsque nous avons ouverts en 2009 elle était déjà à 5 %. En moins de cinq ans la voici revenue à 10 ! Sur notre plat du jour cela nous fait déjà un bon petit 75 cts.
mlkmMais c'est pas tout. Je dirais même que ce n'est rien. Entre le 1 septembre 2009 et le 1e janvier 2014, le prix de la viande d'Aubrac, du veau et de l'agneau s'est envolé de quasiment 40 % ! Si, si, vous avez bien lu. Et bien, croyez-le ou non, nous n'avions jamais touché au prix du plat du jour et si peu aux autres. Une pure folie pour une trésorerie déjà chancelante, vu que les Toulonnais peu sensibles à la qualité, à l'authenticité et aux yeux délicatement maquillés de nos vaches, ne l'ont guère abondé.
Bon enfin, tout ça pour dire que ça y est nous l'avons fait : nous sommes passés de 15 € à 16 pour le plat du jour et à 18 € pour le pavé de rumsteck ou les tripous. Ce n'est pas à ceux qui prennent le soin de venir s'alicamenter Place Lambert, que nous aurons besoin de préciser que ça les vaut et que nous restons et de loin le meilleur qualité-prix non pas de la rade, ni à la ronde, mais sur toute la Méditerranée. En payant nos produit le double de celui dont se satisfont nos concurrents (mais hélas aussi leur clients), en composant tous les jours un aligot de légende (qui nous revient -sans parler de la peine- à 15 fois le prix des frites) ce n'est pas un commerce que nous tenons, c'est un sacerdoce que nous exerçons. Et ce dans une zone désertifiée, sacrifiée par des dirigeants d'abord corrompus - dont on semble enfin débarrassés-, ensuite insignifiants et qui n'ont rien compris à la politique urbaine.
Voilà pourquoi, finalement, vous qui avez su nous trouver et à votre manière, nous garder, vous pouvez aussi bien nous dire... merci !

Jaco 
mlkm

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