mercredi 16 décembre 2015

Chronique d'humour (et de voyage) du 15 décembre 2016



          Je me suis senti bridé                


ON avait choisi le Mexique… C’est bien le Mexique !  Si on ne finit pas en garniture dans des fajitas, on s’expose juste à quelques démangeaisons matinales uniques dans les … anales.
Mais la Chine franchement ! A moins d’être sévèrement puni…
Je m’attendais au pire et je fus comblé. Parfois même, mon imagination fut prise en défaut. Résumons-nous : quelques bonzes, pas mal de bronzes et du Bouddha… Ah  j’oubliais : des immeubles de trente étages où les camarades, toujours égaux dans la misère sont désormais stockés hors sol, afin de ne plus souiller une terre désormais en friche où l’on a tout laissé en l’état un peu comme après le passage de l’ancêtre Attila ou de Daech à Kobane.
Après, dire que l’on s’ennuie lors d’une visite en Chine serait nettement exagéré. Les nombreux contrôles de passeport  par des hordes de policiers courant après va-t’en voir qui ( ?) offrent une distraction de choix. D’autant que  ces gens sont fort polis. J’entends par là qu’ils ne vous tapent pas. Car pour le reste, jamais un sourire ou ne serait-ce que la plus infime expression ridant leur peau lisse. A quoi bon ?
Mais à aucun moment ce séjour n’aura atteint son paroxysme de dépaysement  aussi bien qu’à table. Un raffinement de tortures en tous genres ! Malade et à bout de force –je ne traversais pourtant pas le désert de Gobi –je finis par me jeter sur un pot de miel, trouvé en pharmacie qui allait peut-être me sauver du dépérissement annoncé. C’était d’autant plus agaçant que nos charmants compagnons de voyage  -nous étions cinq en tout et pour tout et j’ai compris pourquoi ensuite…- ne cessaient de prétendre : « miam, que  c’est bon… » Quant à Marie, elle feignait d’acquiescer  d’autant  qu’elle était nettement en cause dans notre présence ici… Bref même si le prix du voyage ne valait pas la peine de s’en passer, je dois reconnaître que le peuple chinois dépasse largement tout ce qu’on peut imaginer en faute de goût culinaire. Et je ne suis plus étonné que le grand Timonier soit plus célèbre pour le petit livre rouge que pour son livre de recettes.
Ne me demandez pas ce que j’ai mangé. A part un vendredi où c’était ravioli et un canard laqué négociable, j’ai préféré ne pas détailler. Il parait qu’il y avait de la viande. Mais sans doute ne parle-t-on pas de la même chose. Vous me direz que c’est bon pour ma ligne et que j’ai dû bien couler. Même pas ! Au contraire, car à force de mélanger le riz blanc biquotidien, le pain de mie, le chocolat  et la bière, j’ai fini par gonfler. Et je ne vous parle pas des cabinets où je commençais à avoir un peu les yeux bridés à force de pousser…
Si vous tenez absolument à ce que je vous concède que j’ai vu quelques belles choses je vous le concéderai. A ceci près que beau n’est jamais le mot. Les Bouddhas sont sacrés, les temples imposants, la Muraille impressionnante, la place Tian An Men glaçante, la civilisation mystérieuse, les dynasties complexes. Et qu’en Chine comme ailleurs rien n’est parfait. J’aimerais ajouter que rien n’est pire, mais je n’ai pas suffisamment  d’éléments qui tendent à le démontrer.
Ce que je me demande c’est ce qu’a fait ce régime depuis Mao et son grand dessein de progrès social et de modèle économique. Mc Do et KFC sont partout –ceci étant il suffit d‘avoir mangé chinois pour comprendre pourquoi les jeunes préfèrent aller chez eux !- les gratte-ciels dévorent l’horizon, les palais de verre scintillent sous les enseignes « banque of China »,  les Porsche Cayenne pullulent par centaines, au même titre que les autres grosses berlines allemandes.
La Chine a réussi cette prouesse  consistant à maintenir plus d’un milliard de pauvres sans perspective et sans joie, sans liberté aussi -des fois qu’ils s’en seraient servi-. Et laissant se dérouler devant leurs yeux et leur parole bridés, un spectacle hallucinant conduit par une caste de privilégiés insolents et  de tyrans méprisants.
Quand ils s’éveilleront, ces anciens communistes trouveront  sûrement aussi une Marine, dans les bras de laquelle ils n’auront plus qu’à se jeter …
Quant à moi j’ai pu vérifier avec certitude –ce qui est très rare- que je ne suis décidément pas doué pour les voyages !
 Jaco

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