lundi 29 juin 2015

Chronique d'humour du 29 juin 2015

             Uber, lâche rien !                 




Il ne faut rien exagérer. Un voyage en taxi, même sur 2 kilomètres, n'est pas fatalement exécrable. Il revient en ma mémoire, un trajet un peu plus long que d'ordinaire, à l'époque où le journal remboursait encore le taxi à ses journalistes -à l'époque, aussi, où il y avait des journalistes-. Le type avec lequel j'avais entamé un semblant de conversation, se mit à me parler -intarissable- de ses racines. Elles étaient du nord (mais c'était pas des endives) et elles étaient profondes parce que ses aïeux étaient mineurs et lui même, avait commencé par là, c'est à dire par le fond. Ça parlait de tout et de l'essentiel, de toux et de grisou, de tradition et de désindustrialisation. Je n'avais pas bien compris, mais ce devait être profond...

Certes, la bagnole était un peu tape-cul et le type s'exprimait dans un mauvais anglais. C'était au Pays de Galles en 2007, lorsque après avoir concédé un quart de finale face aux Black à Cardiff, Bernie avait fermé la porte de l'hôtel du XV de France à double-tour.

C'était le temps où un reporter de presse écrite régionale pouvait encore partir une semaine pour suivre un événement sortant de l'ordinaire, surtout s'il avait quelque chose à raconter. Je m'étais égaré ainsi sur les traces de Richard Llewellyn et son puissant roman Qu'elle était verte ma vallée, l'un des rares qu'il m'était donné de lire... en entier !

Je m'étais donc tapé 100 bornes et je crois me souvenir que la course n'avait pas excédé les 30 livres. Soit une quarantaine d'euros, soit moins cher que pour aller de la gare de Lyon à Roissy !

Mais s'il ne s'agissait que du prix ! Avec ça, lorsque vous le tenez enfin, le chauffeur vous affiche immédiatement son mépris en ne vous disant ni bonjour, pas plus qu'il ne vous dira au revoir. Et si par extraordinaire on tombe sur le tiers de l'espèce qui « cause », il va vous commenter l'actu avec la légèreté d'un pilon des hauts-fourneaux ou d'un hachoir tombant sur une tête de veau chez un tripier de Rungis. Avant, c'était les étrangers (arabes, noirs, jaunes) qui en prenaient plein la gueule et le gouvernement, bien sûr ! En principe on devrait désormais être épargné par l'encyclique des facho-ffeurs car ils sont pour la plupart, arabes, noirs ou jaunes. Mais c'est à croire qu'on leur implante un logiciel commun, au point que l'on se demande parfois si le type du Sénégal ne dit pas lui-même le plus grand mal des noirs...

Enfin, pour ce qui est de l'analyse socio-économique, ils n'ont pas changé depuis leur avènement dans les années soixante : les impôts, les taxes, le prix du gazoil, les femmes qui ne savent pas conduire, les politiciens (j'adore le : « de droite comme de gauche ») tous pourris, les sénateurs qui se gavent, les juifs qui sont aux commandes, les fonctionnaires qui foutent rien... Et si le type, généralement aussi perspicace que le balai-brosse qui traîne sans poil dans votre garage, connaît en plus les franc-maçons, alors là, je vous dis pas les franc-maçons ! Bref on préfère celui qui se tait et qui fait semblant de ne pas vous avoir entendu si vous osez l'importuner avec votre question...

Qu'il ait débité un tas d'absurdités ou qu'il n'ait pas moufté, il va se trémousser à la fin de la course, faisant mine de chercher dans le fond de sa poche de falzar, une monnaie dont il espère bien que vous lui suggérerez de la garder. Et ce n'est pas irrationnel. Parce que quand vous voyez le prix qui s'affiche sur le compteur qui vient de s'affoler, vous n'êtes plus à quelques euros près ! Et ce noc, s'il le faut, il a des enfants...


Alors je comprends qu'il soit en rogne, le taxi français. Qu'il retourne des bagnoles qui lui sucent le sang, qu'il agresse des types qui cherchent simplement à bouffer et se contenteraient des pourboires de l'autre et qu'il vire manu militari les filles déjà installées à l'arrière du véhicule mais qui ont osé faire appel au conducteur de passage qui voulait bien les amener là où elle voulait sans les enquiquiner.

Je le comprends le taxi, parce que si ça continue le type d'Uber, là, ou du VTC, il va venir te chercher là où tu as besoin, à l'heure qui te convient. Il est foutu, le salaud, d'accepter de te cambouler sur seulement 3 kms, de descendre, de t'ouvrir la porte et de te sourire, avec ses trois pièces dans la main.

Mais alors ce qui est magnifique quand même et c'est pas le pire des angles de cette morale, c'est que ce sont les purs produits de la société libérale, dont la seule vocation est de faire du pognon et de médire de tous les fonctionnaires de la terre, qui s'offusquent de la perte de leur monopole et de cet espèce de diktat qu'ils infligent depuis trop longtemps aux gens pressés, aux noctambules et parfois même aux paumés.

Bref, il a raison mon taxi. Ce gouvernement, c'est une honte ! A sa place, j'aurais laissé s'installer Uberpop et j'aurais même proposé à son cousin d'Afrique de venir lui donner un coup de main...

Au fait, j'ai un autre souvenir. Un soir d'hiver dans les années 2000, j'étais piégé avec mon ami Yves à la sortie du Stade de France. Il était une heure du mat' et le dernier RER avait filé. Nous avons appelé tous les taxis de la capitale, pas un n'a répondu... Nous sommes rentrés de Saint-Denis vers Paris à pince ! Joli trotte par ce froid début de février pluvieux....

Allez, Uber, lâche rien !



Jaco



 

lundi 22 juin 2015

Chronique d'humour du 22 juin 2015

    L'humanité à sa médaille   


Tous les gens médaillés ne sont formidables et tous ceux qui ne le sont pas ne sont pas des minables. Mais il arrive que ceux qui reçoivent une distinction, telle que cette médaille d'or du ministère de la jeunesse et des sports, la méritent amplement. Henri est de ceux-là. C'est en tout cas l'avis que je partage. Et pas seulement qu'avec moi...

En bon « brasséniste », les médailles ne sont évidemment pas ma référence. Elles ne sont pas plus crédibles pour déterminer la qualité d'une personne, que le port d'une breiltling ou la possession d'un 4X4 allemand. Ce serait même -la médaille, la montre et la bagnole- une sérieuse alerte au sujet du récipiendaire. Toutefois, je le reconnais, pour avoir tant écrit, tant donné à mes « canards » je mériterais sans doute les palmes … académiques. D'ailleurs ne rigolez pas, je me souviens qu'un collègue (en général on met excellent devant, mais celui-ci était fort moyen) m'avait proposé de mes les faire octroyer. C'était quand même gentil mais je lui avais suggéré de bien s'en garder.


Henri, dans son discours devant un parterre d'amis -je n'ai pas repéré trop d'intrus parmi les 150 présents- usa de cette vieille métaphore de la « médaille en chocolat ». Selon lui, ce sont Marie, Papou, Danièle, Marion, Vincent et quelques proches qui l'ont transformée en or. Peut-être, mais bien entouré, bien secouru dans l'éducation et dans l'amour, un type dépourvu de tripes et de conscience, demeure éternellement quelconque ou... quel con !

Je ne prétends pas qu'une médaille ne vaut rien. Je dis qu'elle ne veut rien dire. Il y a des types, des tas, des tonnes qui sont allés sur la lune, qui ont inventé la machine pour aller sur la lune et d'autres qui se sont faits les couilles en or en vendant des morceaux de lune... Cela fait des gens qui ont réussi, tant mieux. Ça ne fait pas pour autant des gens bien.

Je suis pour les médailles, parce que Henri l'a eue. On n'est pas complètement les mêmes, sous certains aspects on n'est pas du tout foutu pareil. Dans la vie, que l'on a entamé chacun de son côté, lui chez les voyous de la Loube, moi parmi les paysans tarnais, -lui pour Toulon et moi pour Castres !- nous n'avons pas eu les mêmes codes. Et pourtant je pense que nous avons eu de belles conduites. Comme le chantait -encore- Jojo de Sète : « on n'a pas pris le même chemin, mais on cherchait le même port. »

Et je dis ça avec une humilité infinie -celle qui nous rapproche encore- parce que je me sens tout petit, réellement, lorsque je mesure ce que ce type (Mondino) a pu dispenser d'amour, de réconfort ; le temps qu'il a passé -bien au-delà des 48 heures hebdomadaires réglementaires-, à prendre les gamins par les sentiments en usant d'humour et d'amour pour toujours trouver la faille et la solution. Même le sale gosse que l'on a envie de gifler ou de laisser choir -et déchoir-, il allait le repomper au plus profond des âmes enfouies et que l'on croyait parfois perdues.

Nous avons tous connu un gamin de divorcés complètement paumé, un enfant des quartiers totalement taré, un jeune en révolte irraisonnée... Qu'avons nous fait ? Lui il se les est pelés. Et je ne vous parle pas des cassos, des drogués de la première heure, des malades et des blessés qu'il a récupéré sur le bord du terrain. Qu'elle aurait été la vie de Guillaume, grand paralysé du rugby, sans Henri ? Pas la même, soyons-en persuadé...

J'écrivais sur le site du Comité Côte d'Azur dont il m'a confié -provisoirement- les clés, que plus que des sports, c'est de la jeunesse qu'il méritait l'honneur. Il fit bien quelques « boules » entre Delangre, Bon Rencontre, Mayol et Félix-Rougier ; il s'offrit de belles Tournées avec les Cigalons ; le « cono » avec ses potos de la réserve valettoise et des merveilles avec les cadets du RCV qu'il amena découvrir les Suédoises avant l'âge et les Galloises pour s'en guérir... Il préside aussi le Comité de rugby le plus entreprenant, créatif et prolifique de France au point de susciter jalousie et agacement.

Mais je le maintiens, si le sport et même le rugby -qui est sa vie, ses jours, ses nuits- se seraient possiblement passés de lui, je soutiens que les enfants, les ados particulièrement et les hommes qu'ils sont devenus, n'auraient pas été les mêmes.

Je sais qu'il y en a derrière moi qui se marrent et me suspecteraient bien d'allégeance. Me suggérant peut-être qu'il ne fait rien pour rien et que derrière l'altruiste se planque un opportuniste. Je l'ai entendu, ça me désole, mais qu'importe ! Je suis fier d'être ami avec Henri Mondino et d'avoir sa confiance. J'aurais pu évoquer ce qui nous sépare, mais il sera bien plus rapide de rappeler ce qui nous uni : passion, humanité, mémoire. Plus un joli grain de folie...

Avec ça on n'a plus besoin de grand chose pour voyager.

Jaco



jeudi 18 juin 2015

Note d'opportunité
 de projet


1 - Contexte et enjeu


  • a - Le lieu : Nasbinals, à l'image de l'Aubrac et de la Lozère jouit d'une forte notoriété dans les domaines de la nature, de la qualité de vie, de la production agricole, du tourisme. Ceci étant conforté par la sauvegarde de l'environnement garantie aussi bien par la conscience de ceux qui l'habitent et l'administrent, que par les labels de protection (Natura 2000 – Parc naturel).

  • b – Les ressources naturelles : situé entre 1100 et 1300 mètres, Nasbinals bénéficie à la fois d'une hydrologie importante et de qualité de par la multiplicité de ses sources nourrissant notamment le Bés qui la traverse. Compte-tenu de son altitude idéale, éloigné de tous facteurs polluants -autres que le méthane dégagé par les vaches en estive de fin mai à octobre-, l'air y est également d'une qualité inégalable. Idem pour le silence qui frappe tout visiteur, puisqu'il n'est altéré ni par la proximité d'un centre urbain ou de voie de forte circulation (autoroute et chemin de fer à plus de vingt kilomètres). Outre l'élevage qui génère des produits locaux de qualité
    (viandes, fromages, etc...), une importante flore se développe entre mars et octobre. Gentiane, jonquilles, narcisses et sublimes fleurs des champs en sont les plus familières, mais le thé d'Aubrac est devenu l'espèce la plus précieuse.
     
  • c – La force des traditions : elles reposent, on vient de le voir sur l'activité pastorale, agricole et artisanale. Elles constituaient les maigres ressources de l'Aubrac. C'est alors que dans les années quatre-vingts, le tourisme est intervenu pour inverser progressivement la courbe d'affaiblissement de Nasbinals et de sa région. Il est fondé sur trois segments à la fois bien différents et complémentaires.
    La tradition culinaire, l'aligot, la viande d'Aubrac et ses produits dérivés grâce auxquels la famille Bastide a su par la qualité de son accueil et son savoir-faire, fidéliser la clientèle. Mais aussi fédérer de nouvelles activités commerciales autour d'elle. 
    Le passage important et quasi-constant de pèlerins sur le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle, qui font de Nasbinals et son église Romane des XI et XIIe siècles, aux yeux de ceux qui l'empruntent, l'un des joyaux de ce long parcours inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.
    Enfin, station d'altitude, paradis des skieurs de fond, aussi bien que des randonneurs, pratiquants de trail et de VTT, ou encore des pêcheurs qui trouvent dans cette région des lacs et dans le Bès, des eaux limpides et poissonneuses.

    d – Le développement indispensable. S'il a pu mettre un terme à l'exode et à la chute démographique, Nasbinals -et sa communauté de communes- doit prolonger, augmenter et fidélisé une population certes raisonnée, mais suffisamment abondante pour lui apporter les ressources économiques vitales. Grâce à cette notoriété acquise et démontrée, il doit diversifier aussi bien ses offres d'accueil que la nature de ses activités.
    L'augmentation du nombre de touristes, de la durée des séjours et de la consommation (hôtellerie, offre de loisir, prestation de santé) doit à court terme générer un développement suffisant en terme d'emplois, d'installations à l'année et donc pour la commune, de richesses.

2 - Le Concept

  • a - le ciblage. Par cet afflux croissant de touristes venus chercher calme et oxygène, il n'est pas compliqué de comprendre qu'une nouvelle organisation est nécessaire. Il ne s'agit pas de renier l'accueil d'une clientèle passive et contemplative, ni la valorisation de l'aligot et de la charcuterie de montagne. Il convient de lui adjoindre une autre catégorie de touristes. Beaucoup d'entre-eux ont découvert Nasbinals en empruntant le
    Chemin de Saint-Jacques de Compostelle et sont tombés en admiration. Ils ont envie d'y revenir.
    Les plus jeunes, plus mobiles aussi qui souhaitent pratiquer à l'altitude idoine une activité sportive intense (ski de fond, trail et VTT) auront, du fait de leurs souvenirs, un préjugé favorable. Les plus anciens, de plus en plus sportifs qui ne partent plus en cure, mais souhaitent bénéficier de prestations équivalentes, sous une forme plus ludique et toujours dans un environnement convivial et touristique. On peut y ajouter les sportifs de haut niveau, à titre individuel ou les clubs envoyant leur équipe se préparer en début ou se ressourcer en cours de saison.
  • b – les soins : qui dit pratique sportive, marche, course, vélo, dit fatigue, usure, voire traumatisme. Sur le chemin de Saint-Jacques, on orientera les pèlerins qui le souhaitent vers un havre d'apaisement. Cela ira du simple massage plantaire, à la remise en état par une manipulation légère et ciblée. Des
    consultations médicales seront également possible au sein de la même structures. C'est là aussi qu'intervient le fameux thé d'Aubrac dont toutes les vertus seront mise en oeuvre sous forme de pommade, baume de massage, crème hydratante, cataplasme, tisane, extraits et huiles essentielles. Il restera évidemment disponible sous forme ... apéritive et digestive.
  • c - Le bien-être : après cela, un passage en cabine de jacuzzi, un plongeon dans la piscine à remous couverte, chauffée et
    alimentée par une source locale, redonnera force, vigueur et moral aux troupes de sportifs et touristes qui auront ensuite le choix entre un spectacle à la Rosée du matin (bal, projection, conférences, etc...) un repas traditionnel à la Route d'Argent et aux autres restaurants environnants ou (souvent) une bonne nuit réparatrice. 
  • d - la boutique : essentiellement vouée au T d'Aubrac sous toutes ses formes, elle peut également mettre au service des visiteurs certains produits ciblés (livres, vêtements, gadgets)
     
3 - Les Moyens à mettre en oeuvre
  • a - comité de pilotage. Il serait créé autour du mettre d'ouvrage. Y figureraient les représentants des collectivités locales et territoriales, les juristes, architectes et professionnels des secteurs visés : médicaux, sportifs et commerciaux. A partir de quoi une évaluation des coûts, de l'équilibre financier et du financement lui-même serait élaboré. 

     
  • b - structures juridiques et financières : deux solutions semblent émerger en tenant compte des spécificités de l'Aubrac et du pays. Soit  donner à cette réalisation une vocation publique et le statut associatif piloté par la mairie et la communauté de communes, est le plus indiqué. Reste à trouver les financements et à collecter suffisamment de fonds en amont.
    Soit créer une société d'économie mixte où tous les acteurs socio-économiques de la région (Mairie, conseils départementaux et régionaux, hôteliers, entrepreneurs, investisseurs) se fédèrent avec pour objectif d'obtenir rapidement d'importantes retombées.
  • c- structures d'accueil : là encore, deux possibilités. Soit un aménagement dans et autour de la station du Fer à cheval un complexe dans le style chalet en augmentant sensiblement sa superficie, pour y recevoir cabinets de consultation, salles de soin, jakuzzi, piscine, solarium... Soit construction, en bordure du Chemin de Saint-Jacques, sur un site plus lumineux et dégagé sur l'horizon, un centre entièrement neuf, doté d'une architecture moderne et intégré, mélangeant la pierre, le verre et le métal. Outre l'accessibilité, il sera alors important de prévoir un parking suffisant.
  • d - structures sportives : l'entretien des

    pistes de randonnées, de ski de fond et de trail existantes, devra être complétée par un traçage de zones vouées à d'autre parcours, notamment au VTT. Il faudra envisager la création d'une piste d'athlétisme autour du terrain engazonné remis aux normes. A terme la construction d'une salle omnisports peut également se justifier ou devenir indispensable.
  • e- infrastructures éco-responsables : il

    conviendra d'augmenter, mais surtout d'améliorer l'offre, le confort hôtelier et son mode d'alimentation écolo-économique.
    Quant à l'établissement "soins et bien être" il reposera entièrement sur les énergies renouvelables (panneaux photovoltaïques, petites éoliennes privées...) qui seront privilégiées tout comme le chauffage aux granules et autres dérivés du bois.

4 - Durée, coût, plan de financement



lundi 15 juin 2015

Chronique d'humour du 15 juin 2015

Porsche...rie, audi...senterie


A quelques mois du sommet de Paris consacré au climat et dont M. Hollande à fait le socle du quinquennat et la base de sa réélection, qu'a fait le président ce week-end ? Il a été se faire siffler par les neuneus des 24 heures du Mans !

Or, faire tourner des bagnoles de 4500 chevaux (il en faut du foin !) nuit et jour, laissant s'échapper sur la Sarthe, la France et l'atmosphère, un énorme nuage d'hydrocarbures et s'en féliciter, ce n'est ni écologiquement correct, ni politiquement malin.

Car c'est le genre d'événement parfaitement inutile -si ce n'est pour la notoriété d'un petit trou de province- qui devrait inspirer immédiatement ce calcul : « Combien pourrions nous loger et nourrir de gens, avec le prix des bagnoles, de l'essence, des pilotes ; de tous ceux qui s'engraissent autour et pas seulement avec quelques cuillères de rillettes ?  Tiens ! On pourrait même ouvrir la porte de Vintimille à quelques malheureux exilés.» Ils prétendent toujours que c'est le développement économique de la région qui en dépend. Mon oeil ! Le seul essor auquel ils pensent ? Devinez...

Vous me direz que pour une fois, la France n'est pas la plus à plaindre, ni même à blâmer, puisqu'elle s'est au moins débarrassée d'un autre fléau d'un genre équivalent : la Formule 1 ! Je vous répondrai que je ne suis pas certain que si l'on effectuait un sondage, il n'y aurait pas une majorité de snoc pour réclamer son retour. Et pourtant, à part un match de foot et un meeting d'athlétisme, je ne connais rien de plus chiant qu'une course automobile...

A leur décharge, les millions de beaufs qui somnolent devant TF1 le dimanche après-midi (on me dit dans l'oreillette que c'est Canal qui l'a récupérée, mais c'est tellement plus marrant de taper sur la chaîne des dégénérés et puis allez m'empêcher de faire rimer F1 avec TF1 !!!), les millions disais-je, ne surveillent pas du coin de l'oeil le probable vainqueur du Grand Prix de Malaisie, mais l'éventuel carambolage qui enverra le pilote sur un fauteuil roulant.

Ce sont les mêmes, les fidèles de TF1 qui, demain matin, bouchonneront sur l'autoroute pour tenter d'apercevoir sur la voie d'à-côté, si le type parterre à côté de sa moto. S'il saigne vraiment ou s'il fait du cinéma. Parfois, il ne s'agit que d'un accrochage, tant pis ! Il aime bien savoir, le noc, ultra majoritaire et donc incontournable, si la belle auto noire s'en est tirée avec une simple estafilade sur l'aile ou si le capot est vraiment défoncé...

Car voyez-vous et le Mans le démontre encore, ce qui tire la France vers le bas, c'est la bagnole. Comme disait un ami motard : « ça pue, ça fait du bruit et ça rend con ! » Et c'est bien pour cela que le week-end, les con... cessionnaires font le plein. Mais pas n'importe lesquels ! Pour qu'ils aient toute la considération de notre bon peuple, il faut qu'ils soient made in Deutchland. Car n'en doutons pas, les arrières petits-enfants du Maréchal, préservent au fond d'eux-même cette douce aliénation à la toute puissance teutonne, qui pourrait demain s'épanouir en une farouche soif de kollaboration. Il y aura ce mois-ci plus de visite chez Volkswagen -la marque du Reich par excellence- qu'au Panthéon où sont entrés nos derniers Résistants.

Je ne sais s'il vous arrive de regarder autre chose que les chutes de motos et les accrochages plus ou moins spectaculaires. Moi c'est sur la marque des bagnoles que je focalise. Et que j'hallucine ! Que l'on achète un ordinateur en Corée, des avocats au Pérou, des putes à l'est et des reines en Angleterre ou en Finlande... d'accord, on n'en a guère ! Nos ordinateurs marchent à pédale, nos avocats sont marrons et nos putes sont féministes... Mais que l'on aille chercher des cochons au Pays-bas, des châteaux en Espagne et des voitures en Allemagne... C'est de la désertion, de la perfidie, que dis-je ? De la félonie, un reniement, un parjure, une traîtrise...

Deux audi me dépassent, une opel me colle au clou et la mercédes de mémère somnole devant moi. C'est pas compliqué on se croirait … au Mans ! Ou tout aussi bien au Dakar, puisque désormais le konducteur préfère se percher sur un 4X4 d'assaut.

Tant et si bien que lorsque j'aperçois un pauvre type dans une renault, je lui esquisse un sourire, quand je ne lui envoie pas une complice oeillade. C'est que le chauffeur d'une citroën a généralement une tête sympathique. Je ne peux évidemment pas en dire autant de celui perché dans son audi. Et ce n'est pas que de l'a priori. Car allez deviner la tête du type -attention dans ces forteresses roulantes à cinquante mille euros, on trouve souvent des blondes !- derrière des vitres noires totalement opaques...

Je me suis toujours demandé pourquoi les gens qui roulaient allemand avaient des vitres teintées. Je viens de comprendre : non, ce n'est pas  qu'ils aient honte (hélas !) ; c'est pour éviter d'être reconnus et rasés à la Libération ! Toutefois, afin d'éviter les erreurs et les exactions de 1945, je suggère qu'au lieu de leur couper les tifs, on leur impose une taxe qui double encore le prix de leur trahison. Si les plus riches -et ils le sont ! - resteraient de bon kollabos, tous les autres trouveraient la finition française et la fiabilité de peugeot - tous comptes faits - satisfaisantes !

Jaco


Si vous avez compris, peut-être même souri, mieux si vous approuvez, ce que vous venez de lire, faites le suivre à tous vos contacts. Et ainsi de suite...
On n'est pas nombreux, alors il faut que l'on soit tous.
Résister, c'est encore espérer... Et à la grande différence avec le précédent conflit, il y a peu de risques que nous finissions déportés ou fusillés ! 

PITIÉ POUR NOTRE INDUSTRIE ET NOS EMPLOIS





lundi 8 juin 2015

Chronique d'humeur du 8 juin 2015

Ma vie est belle... 
 




Je ne sais si vous y avez prêté attention, mais la semaine dernière je ne vous ai pas fait partager ma chronique hebdomadaire. Je n'envisage pas que cela ait pu provoquer chez vous un malaise profond, un vide abyssal, une perturbation endocrinienne. Mais c'était tout de même la première fois que je manquais le rendez-vous que je vous fixe toutes les semaines depuis... quatre ans !

J'avais pour cela une solide excuse. Je fêtais avec sa famille, ses amis, les soixante ans de mon épouse et je ne regrette rien. Si ce n'est peut-être qu'elle ait déjà 60 ans ! Non seulement on éprouve dans ces cas-là une intense satisfaction d'avoir pu partager une si longue vie commune (bientôt 40 !), mais le bonheur simple de figurer au sein d'une famille et de proches toujours unis. Je veux dire sans exception, ni restriction.

Preuve sans doute que lorsqu'on ne se conduit pas trop mal, que l'on reste en accord avec soi-même et que l'on va au bout de ses sentiments, de ses affections et de ses amitiés, on ne risque finalement pas grand chose...

Je suis donc rentré du Tarn - où j'avais fait de ma vieille compagne de route, une reine largement reconnue- toujours douloureusement, mais avec un peu plus de confiance. Pas en moi. Mais dans les autres.

Je dois avouer que cette fin mai et ce début juin, m'ont enfin permis de reculer un brin sur mon pessimisme et ma misanthropie. Enfin bon, chacun corrigera de lui-même, car il n'est tout de même pas avéré que le rejet de l'insignifiance, de l'indifférence, de la vénalité et de la médiocrité généralisée, que dis-je, mondialisée, relève de la seule misanthropie...

Fin mai, il y avait au Pradet sur le site du Comité de rugby où je travaille, un grand rassemblement national de personnes précaires venues de partout en France participer aux journées du sport solidaire. Un truc imaginé il y a une dizaine d'années par la fondation Abbé-Pierre et relayé ici dans le Var par les Amis de Jéricho de l'Union Diaconale du Var. Pas réellement l'obédience du Jaco, jamais rassasié lorsqu'il s'agit de bouffer du curé. Enfin ça, c'est ce que doivent imaginer ceux qui classent les gens sans nuance, dans des chapelles et les enferment dans d'irréversibles carcans.

Indépendamment de ne pas croire en un Dieu, comme la quasi totalité des gens de bonne foi, la religion -la mienne comme les autres- m'emmerde lorsqu'elle se pique (et cela l'a hélas souvent piqué) de prosélytisme et d'hypocrisie. Mais, outre le fait qu'il fait généralement bon dans les églises par ces temps de canicule, que je suis amoureux de celle de Nasbinals, que nous y savourons quelques sublimes concerts baroques et que l'on y croise parfois des gens charmants, je crois profondément qu'elle a son utilité.

Si l'on exclut cette pruderie complètement faux-cul et franchement nuisible lorsqu'elle s'en prend à la contraception, à l'avortement, à la liberté des moeurs, elle véhicule d'autres valeurs qui m'intéressent. Dès lors qu'elle fait appel à la solidarité, au partage, à l'humilité, à la tolérance et à la fidélité (au couple, mais aussi à sa famille, ses amis, ses engagements)... Mieux, je la fais mienne. Et François devient non pas mon Pape, mais mon pote. Mon camarade de lutte. Et j'en connais dans les églises, se goinfrant d'hosties tous les dimanche à 10 h 30, qui y ont beaucoup moins leur place...

J'ai découvert les fameux « sans- dents » de l'autre abrutie de Paris-Match. Ils existent en effet et en bien plus grand nombre que ceux que l'abbé-Pierre a pu rassembler sous son auréole en ce fameux rassemblement de la fin mai au Pradet. J'ai humé leurs odeurs fortes, j'ai croisé leurs regards perdus, j'ai même serré mon sac entre le coude et l'abdomen de peur qu'on me l'arrache. Mais je me suis soudain senti tout petit, à côté de ces éducateurs dont le quotidien est ainsi fait,

pour des salaires dérisoires, d'écoute, de soutien, de partage et sans doute parfois aussi d'usure et de découragement. J'y ai savouré les vertus du sport. Celui qui éduque, qui fédère, qui apaise. Pas celui qui triche, qui corrompt, qui rend con.

De Jean-Marie Martinez le maître de cérémonie qui releva la gageure de mettre un ballon ovale dans les mains d'un cassos déglingué de Normandie, à Joëlle la jeune monitrice du Cannet en Roussillon qui éponge toute la misère du monde, en passant par Suzanne, Wallid et Jason rongés par l'alcool, la drogue et la disgrâce, je me suis pris une belle leçon.

Pourtant je ne figure pas parmi les premiers nécessiteux. Ce sont des millions de nantis égocentrés, puants de suffisance, dans le baquet de leurs 4X4 allemands ou de Roland-Garros, qui auraient dû être à ma place... 
Il y avait, collé sur l'arbre de la solidarité, cette main où Thaza, une jeune paumée avait écrit : « Ma vie est belle ! »

Mais auraient-ils compris ? L'auraient-ils lu ? L'auraient-ils seulement vu ?

Jaco 
 


Le vertige des Equilibres

Agnés Pyka et Blandine Leydier des Equilibres



J'aime beaucoup Marianne et Gérard. Beaucoup la musique classique. Et beaucoup l'alto qui est une sorte de compromis entre le violon et le violoncelle. Plus commode à trimballer et à glisser entre la mâchoire inférieure et l'épaule intérieure. Enfin... à mon avis !

Tout ça pour dire que nous étions -avec Marie- au concert privé donné vendredi soir dans le somptueux décor d'une villa sublime de simplicité sur les hauteurs toulonnaises. Il n'y était nullement question du RCT -ni du SF d'ailleurs- mais ce n'était pas si mal... quand même ! Nous y avons même croisé, l'ancien maire François, c'est dire !

L'objet, outre le plaisir musical à consommer sans modération, était de venir en aide à ce remarquable ensemble musical dont la notoriété ne cesse de croître, mais qui se relève pourtant à peine d'une terrible escroquerie. Un agent (encore un esthète et un bienfaiteur de l'humanité !) les engagea dans une longue et lointaine Tournée, pour laquelle ils ne furent jamais payés...

Bref ce fut un double ravissement que de sauter aux cordes de ce duo de violon et alto : Agnés Pyka et Blandine Leydier du groupe Des Equilibres. Il fallait certes avoir la capacité de suivre la composition de Garciane Finzi et ses Moments interrompus, mais on aurait voulu que la passacaille d'Haendel revue par Halfvorsen ne s'interrompe jamais, pas plus évidemment que le KV 423 du jeune Mozart...

Tout ça pour dire aussi que Des Equilibres, groupe Marseillais mais dont Agnés et Blandine enseignent au conservatoire national de Toulon, méritent notre soutien.

Elles seront prochainement -avec leur ensemble- à la Criée à Marseille puis cet été à La Garde. Dès que nous recevrons les infos, nous les communiquerons avec enthousiasme. 
http://www.desequilibres.fr/