Au
gay, vive la rose...
C'est
le début de l'abstinence chez les mâles. Et la fin de l'abstention
chez les femmes. C'est même quasiment un plébiscite à la Poutine.
100 % d'entre elles, affirment avoir été victimes de harcèlement
dans les transports en commun. Et c'est forcément vrai puisqu'ils
l'ont dit à la télévision et que cela a été repris par 20
minutes et même dans l'Express. Et si c'est dans l'Express...
De
là à prétendre que 100 % des hommes sont des harceleurs, sous
entendu des cochons, des malfaisants, des délinquants, il n'y a
qu'un pas. Pourtant, il me semble que lorsque j'étais gamin, dans le
bus, c'était plutôt les filles qui se frottaient contre moi ! Mais
à mon âge, maintenant, la mémoire...
Et
quand elles parlent de harcèlement, les fameuses 100 %, c'est des
choses parfois terribles. Insoutenables à entendre. Il y en a -des
hommes, surtout des jeunes- qui leur parle dans le métro et même,
rendez-vous compte, certains vont jusqu'à les regarder. Et un coup
d'œil, je ne sais pas si vous avez eu la malchance d'en recevoir, ça
peut faire très mal.
En
revanche lorsqu'elles se baladent à moitié à poil dans la rue ou
dans des tenues qui souvent sont bien plus indécentes que la nudité,
là elles ne harcèlent personne !
Mais
moi, ce qui m'étonne le plus dans les 100 %, c'est que toutes se
plaignent d'avoir été victimes de ces grivoiseries typiquement
masculines, voire machistes. Parce que j'en ai vu, dans mon
hypermarché, naguère, qui ne semblaient pas tellement traumatisées
lorsque leur poissonnier leur présentait leur plus belle queue de
lotte dans un clin d'œil entendu ; ni même fortement humiliées,
lorsqu'elles faisaient renouveler à l'envi leurs prescriptions chez
le kiné aux mains magiques...
Et
j'en connais un sacré paquet, pour qui ce fut absolument inespéré
d'avoir été une seule fois harcelées. Même pas des morts de faim.
Sans doute s'agissait-il de sacrés miros. Parce qu'entre l'âge, les
formes et l'odeur, je dois reconnaître, moi qui ne suis que presbyte
et encore, occasionnel, qu'il y a bien 80 pour cent que je me
garderais bien de harceler. Etant entendu que pour les vingt autres,
je m'abstiens également de toute manifestation trop ostensiblement
admirative. Il y a un temps pour tout et on peut bien attendre d'être
rentré à la maison !!!
Mais
soit. Il faut vivre avec son temps. Et puisque les voyeurs ne sont
plus en cour, à bon entendeur, salut ! Je vais me faire beaucoup
plus circonspect que je ne l'aie jamais été. Ainsi, lorsque je
rentre dans une boutique, un parking, au cinéma, dans un local
quelconque, j'éviterais désormais de tenir la porte à une dame et
je ne parle même pas d'un enfant, car les suspicions de pédophilie
sont plus redoutables encore.
Du
reste, dans un compartiment où figurent des femmes, je renoncerai à
pénétrer, car ma présence pourrait être mal interprétée. Et
puis, vous savez ce que c'est, un regard est si vite parti. Vous
saluez par inadvertance une pauvre dame de quatre vingt deux, vous
assortissez cela d'un sourire compationnel et toc, vous vous
retrouvez en cabane. C'est trop bête.
C'est
un peu comme quand vous prenez la bagnole et qu'au bas d'une grande
ligne droite en descente, malencontreusement limitée à 30 à
l'heure, vous commettez l'irréparable, un moment d'égarement
criminel et vous foncez à au moins 40 ! Et flash... la sanction
tombe !
Enfin,
revenons-en à nos nichons... oh ! pardon, à nos saintes nitouches.
Je ne vois qu'une solution pour mettre un terme à ces
insupportables agissements. Au départ c'est un peu dur, mais on s'y
fait très bien : il faut légaliser le mariage gay.
Ah
! On me dit que c'est déjà fait. Voyez, on a beau dire, ces
« socialos », quels visionnaires tout de même...
Jaco
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