Que ce monde me pèse !
IL ne me reste plus beaucoup de temps pour écrire tout ce que je pense et tenter de faire œuvre utile, apporter ma petite pierre à l’humanité. Mon dos –entre autre- est fragile car sinon, croyez-le, ce sont des montagnes que j’aurais déplacées.
Il
me reste peu de de temps et je le regrette, car il est tout de même jouissif de
se lever le matin et d’éplucher ses mails en constatant que la chronique de la
veille, a suscité un éveil, une approbation. Et que si elle en a irrité
dix, elle a fait du bien à un type … pas trop mal non plus.
Il
est presque là, le temps où je vais devoir me taire. Mais soyez sans crainte, ce
n’est pas la fin. S’il ne se perd pas dans une tourmente entre Saint-Urcize et
Nasbinals, il reviendra le Jaco…
Il
est bientôt temps de ranger cette plume acerbe et vigilante, pour servir
d’autres causes et de se jeter dans un combat –moins altruiste- d’une autre
nature. Dans la nature, le grand air et l’immensité du silence, je m’en régale
à l’avance. Je vais revivre…

Je
ne suis certes pas un fin tacticien et moins encore un géopoliticien avisé.
Mais tout de même. Qu’une partie de la planète qui se prétend –ou devrait se
prétendre- civilisée, soutienne Bachar, le boucher de Damas, constitue une
perversion de l’esprit, une offense au
sens commun, une violation de la morale.
Avec
sa tête de nœud, cet abominable dictateur gaze,
viole, suicide, trucide, génocide son peuple et on ne trouve à peu près
que la France, timidement l’Angleterre
et le reste de l’Europe pour s’insurger, tandis que la grande Amérique et son
prix Nobel de la Paix tergiversent piteusement jusqu’à perdre pied
diplomatiquement. Ce qui est un comble pour l’ancien gendarme du monde qui a
gaillardement napalmé le Japon, le Vietnam, l’Afganistan, l’Irak et j’en ignore
sans doute.
La
table des négociations était pipée, elle est maintenant ravagée depuis que la
deuxième plus belle dictature du siècle, la grande Russie, s’est mise en tête de
venir soutenir le tueur en Syrie.
En
réalité il n’y a, entre un tyran du 3e Reich, un tsar haineux et un émir
sanguinaire, quasiment aucune nuance : ce sont des mégalomanes psychopathes . Leurs desseins sont identiques : formater un monde à leur
botte, sans autre idéal ni partage qu’un règne intégral.
Il
est clair qu’El Assad n’a strictement rien à faire de Daech. D’ailleurs les
islamistes défendent l’Islam et en cela, qu’ils le veuillent ou non, ont des
intérêts communs. Son seul ennemi, c’est ce peuple, le sien, qu’il
martyrise puisqu’il estime posséder sur lui, droit de vie et de mort.
Poutine
lui, ce qu’il souhaite, c’est se débarrasser une fois pour toutes des barbus qui
peuplent la région, car ils constituent une menace directe à sa domination sans
partage sur l’ancienne Union Soviétique. L’ objectif étant, non plus, vous
l’aurez compris, de hisser le drapeau rouge, mais de faire flotter une bannière
noire de l’Asie aux portes de l’Europe de l’ouest. Avant d’y frapper, dès que
ce sera possible.
Cette
conquête passe par l’éradication des activistes musulmans qui poursuivent à
quelques nuances près les mêmes visées expansionnistes. Or donc, Bachar et
Poutine se sont mis d’accord. Les avions russes balancent la purée, un coup sur
les uns, un coup sur les autres. Et tout le monde est content ! Enfin, ceux
qui sont dessous à un degré moindre …
Jusque-là
tout ça me heurte et me dérange, je dois bien être un des seuls –en tous les
cas à l’écrire- mais à présent cela me fait terriblement honte. Car
figurez-vous qu’il se trouve des voix en France pour approuver la tyrannie et
l’abomination. Un qui n’hésite pas à aller toucher les couilles de Poutine et
le féliciter de les avoir si grosses.
Eh
oui, vous l’avez reconnu, c’est le fameux typhus de Neuilly, l’empereur de la
talonnette, le « nabot léon » du « gagner plus », le
champion toutes catégories du chômage et
du déficit budgétaire en l’espace de cinq malheureuses années, la terreur
des juges, l’écorcheur de la langue
française, j’en passe et d’aussi bonnes.
Ce
que fait cet homme, dont on nous affubla de la sinistre présidence, est
une véritable insulte à l’égard de son
pays. Inviter, le 14 juillet
2008 à la tribune de la République française un sanguinaire tel que Bachar ne manquait déjà pas d’incongruité. Ni
de vision !
Car
il ne s’est pas passé deux ans avant que l’ancien passant de l’Elysée, ne soit invité à réclamer la tête de son ami,
afin de ne pas décevoir les Etats-Unis.
Idem
pour son vieux pote Kadafi à qui il déroula un interminable tapis qu’il
avait tissé lui-même de ses petites
mains, avant d’être contraint de lui couper carrément le sifflet quelque part dans le désert lybien… Et dont
la justice semble toujours avoir autant de peine à établir les causes de cet
empressement trucidaire.
Certains
seraient entrés dans leur grotte définitivement ou, pour les moins scrupuleux,
auraient laissé couler un peu d’eau sous les ponts de l’Euphrate. Mais non, il
lui fallait vite ramener sa fraise. Tellement supérieure. Indispensable.
Et
le maître absolu, le modèle virginal, c’est Vladi. Un intime. Ils sont à tue
(surtout Poutine quand même !) et à toi. Il ne manque, au milieu, pour la
traduction et le raffinement, que Depardieu. Tout ceci est ubuesque, ce serait
même négligeable, méprisable, si en jouant sur les peurs de l’islam qui
semblent avoir colonisé une quantité affolante de cerveaux en France, un ancien
Président ne manipulait si dangereusement le jugement des plus faibles.
Exactement
les mêmes que ceux qui grossissent le
jabot de la Bouffe du Nord. Radicalisation qui pourrait aussi bien déboucher
sur une entente tacite, une collusion, une collaboration désastreuse.
Car
s’il n’a qu’une chance infime de revenir au pouvoir, ce type dont on ne
voudrait même pas pour faire une photocopie dans une société respectable, la défendra jusqu’au bout . Rageusement.
Méchamment.
Jaco

Paul Raybaud c’était
l’honneur de la France. D’une certaine France qui ne semble plus avoir le vent
en poupe, depuis que le libéralisme a totalement décomplexé l’individualisme,
l’égoïsme forcené, l’avidité
dépénalisée, le racisme, le populisme. Et nous ne sommes plus très loin, par
l’addition de tout, du fascisme nourri
par cette manière d’indifférence, d’inconscience et… de complicité. Préoccupés
que nous sommes par l’iPhone, Facebook, McDo et
Wolkswagen, mais jamais par la
souffrance du monde.
Paul Raybaud c’était le
grand-père que je n’ai pas connu. Celui qui s’est enfui de son petit confort
d’étudiant en médecine pour aller soigner les maquisards et conduire la
résistance du haut Var, au Camp Robert des FTP et sur le plateau glacial de
Canjuers.
Ce fut la conscience de
quelques générations qui se relevèrent douloureusement de la guerre et qui, en
foi de quoi, conservèrent des valeurs de tolérance, d’humanité, d’indépendance
et donc, de résistance. Chevillées au corps. Tout le contraire de ce peuple de
mouton que Paul Raybaud (94 ans) vient de laisser à son triste sort, en
trinquant de son dernier pastis et en mettant le feu à son dernier mégot. Il
était une conscience politique en éveil jusqu’au dernier souffle, puisque l’une
de ses amies racontait samedi –au crématorium de Cuers- qu’il avait signé –malgré
son lourd handicap physique- un manifeste en faveur de la sortie de la France
de l’Otan. Ce que nous vous invitons également à faire en sa mémoire en vous
rendant sur le site du Comité Valmy.
Paul Raybaud, c’était aussi
le toubib. L’anti « libéral » par excellence qui, contrairement aux
avocats, notaires et ses collègues de maintenant, ne pensait pas à se gaver de
pognon, mais à partager ce qu’il savait pour soulager la douleur et
éventuellement la misère. Il n’allait pas au golf et ne roulait pas audi. Il était l’un des derniers médecins de gauche
et du reste avait intégré une structure médico-sociale. Marianne et Gérard
Estragon, qui l’ont bien connu, sont intarissables d’anecdotes au sujet de cet
homme qui était capable de s’évader de son cabinet par un fenestron, en
laissant une salle d’attente comble pendant une heure, mais qui consultait
jusqu’au-delà de minuit et se couchait auprès des femmes enceintes pour être
présent au bon moment de l’accouchement.
Le docteur Raybaud offrait ses consultations, sans jamais se soucier de
savoir si la sécu le rembourserait dans huit jours, dans un mois ou jamais.
Résistant, humaniste, il est
l’un des derniers à déserter cette terre. De guerre lasse. En faudra-t-il une
autre –de guerre- pour nous retrouver en lui ?
A moins que l’on s’y mette
maintenant…
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