Péché
de (bonne) chère
JE profite d‘une petite accalmie dans l’actualité balistique pour revenir sur une
info qui n’est pas passée inaperçue le fameux jour où, elle-même en manque
d’info, la presse française s’est emballée. Affolée même : « on va
tous mourir ! » Pas anxiogène pour un sou, la fine fleur des
journalistes a découvert que si la cigarette et l’alcool tuaient, la viande
n’était pas en reste.
Tous
les nutritionnistes distinguées, habituellement confinés à Biba, Fémina et le
Figaro magazine, tous les Cassandre de la gamelle, les Perrichon de la
casserole, ont soudainement vu les
étranges lucarnes s’ouvrir à leurs terribles diagnostics. Leurs effarantes
prophéties.
La
bidoche serait quasiment mortelle. Et je ne vous parle pas de celle que l’on
fait fumer puis macérer au vin avant de la cuire en daube ! Un poison
fulgurant…
On
se demande alors comment l’espérance de
vie a pu augmenter de dix ans en à peine plus d’un demi-siècle ? Probablement
parce que nos aïeux qui dépassaient péniblement la soixantaine, se goinfraient de steak, surtout pendant les
guerres. Et les Africains qui tombent -comme les mouches qui les encerclent-
bien avant leurs cinquante piges, ils s’empiffrent de bœuf, de mouton et de
charcuterie, probablement en cachette !

Et
puis si vous n’aimez pas les pommes, pas de panique. Y a l’ananas, dont les injections d’étéphon
acétylène (produit hautement nocif) fait paraître le fruit mûr et sucré alors
qu’en réalité, c’était une courge ! Vous avez sinon, les salades, les
tomates, les carottes sur lesquelles on déverse des flots de pesticides systémiques qui pénètrent bien au cœur, sans
évoquer les fameux transgéniques. Bon, ça peut quand même foutre la frousse si
l‘on est un brin fragile du métabolisme. Il vous reste heureusement la solution
bio. D’autant que vous l’aurez bien perçu, tous les commerces et notamment les
hypermarchés se précipitent pour vous en
proposer partout et à prix d’amis. Bon si vous avez les moyens, tant
mieux ! A condition, aussi, que le producteur
« bio »soit franc du collier, ce qui reste à démontrer…
Il n’y a pas que les légumes, il y a le poulet. De grain évidemment. Fermier. Elevé aux antibiotiques (ce serait dommage qu’il chope une rage de dent !). Il est choyé, bichonné et on vous le rend superbe, même à poil, grâce à une bonne giclée d’ammoniaque.
Il n’y a pas que les légumes, il y a le poulet. De grain évidemment. Fermier. Elevé aux antibiotiques (ce serait dommage qu’il chope une rage de dent !). Il est choyé, bichonné et on vous le rend superbe, même à poil, grâce à une bonne giclée d’ammoniaque.
Ne
parlons pas du poisson. Qu’est-ce que c’est bon le poisson ! Surtout celui
de l’atlantique nord. Bourré de mercure il permet en même temps qu’on
l’ingurgite, de prendre sa température. En Méditerranée, la question est
réglée : il n’y en a plus. A part
dans quelques élevages sur les coques des sous-marins nucléaires. Dorades et
moules prospèrent, bien nourries au becquerel. Ca vous file une énergie folle
et la nuit, pour aller pisser, plus besoin
la lumière : le phare s’éclaire tout seul !
Il
y aussi les crevettes. Et les gambas. Très en vogue dans nos restaurants de
bord de mer. D’autant que personne n’est obligé de savoir qu’elles sont
déversées par tonnes et congelées, directement « pêchées » dans les
égouts du Cambodge et du Pakistan. Et c’est bougrement ingénieux puisque non
seulement les crevettes nettoient la merde, mais en plus elles
rapportent !
Non,
franchement, pourquoi manger de la viande ? Ces sales bêtes passent leur
temps à bouffer de l’herbe. Dégueulasse, non ? En plus elles s’y
reprennent à deux fois. Je ne sais pas si vous avez eu l’occasion de voir leur
souffrance sur le plateau d’Aubrac, parmi les fleurs et au grand air, mais on
comprend mieux pourquoi elles sont si néfastes à notre santé.
Ou
alors, il faut la manger bien cuite, entre deux grosses tranches de pain rond,
accompagné d’un verre de coca. Là au moins on doit pouvoir éliminer les
microbes…
Bref
les médias, en martelant toute une sainte journée que la viande et la
charcuterie tuent, font joliment leur métier. Sans risque. Et puis ils entretiennent un cercle vertueux.
Car dans trois mois ils pourront faire leurs gros titres et leur télé continue,
avec les manifestations d’éleveurs bretons et
ce cri indigné : la viande ne se vend plus…
Une
simple suggestion à nos paysans : au lieu de saloper nos préfectures et
les chaussures de Stéphane Le Foll, au demeurant fort sympathique, allez
déverser vos tonnes de fumier dans les couloirs de TF1 et de Madame Figaro.
Jaco
La tâche brune se répand !
Il
m’arrive parfois de vouloir vous faire du bien avec une chanson de Reggiani ou
la reprise par Philippe Jarrouski du Colloque Sentimental de Verlaine et Ferré.
J’espère d’ailleurs que vous l’avez gardé dans le fond de votre ordinateur ou
de votre cœur.
Mais
aujourd’hui, je vais vous faire mal. Beaucoup de mal. Sans doute n’avez-vous
pas la chance de recevoir à longueur d’années les flots de grossièreté
droitière qui dominent dramatiquement notre vieux pays. En ce jour anniversaire
de la mort du général de Gaulle (45 ans !!!) le grand homme doit avoir le
képi qui tourne, clignote et fume.
Voici
ce qui se dit et circule sur la toile. Ceux qui sont persuadés qu’internet a
toutes les vertus, vont être pris de malaise. Quant à ceux qui doutent encore que
nous soyons vraiment en danger, au bord d’un nouvel événement semblable à la
collaboration et à l’OAS, plus grave même peut-être, doivent s’efforcer d’écouter
ce noc jusqu’au bout. Ne cherchez pas de second degré. Lui, c’est le chef d’escadrille...
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