Vous reprendrez bien encore impôt ?
Tiens, je sais que ça vous passionne presque autant
que moi, je voudrais vous parler des
impôts. Oh ! pas des miens… Car je suis un peu dans la situation d’un
ecclésiastique qui vous entretiendrait de sexualité débridée, d’un
fonctionnaire qui deviserait sur la pénibilité au travail ou d’un sportif qui évoquerait Kant
ou Diderot. D’Aristote, il ne connait qu’Onassis.
Les
impôts - j’ignore bien pourquoi - s’obstinent à me mépriser. Lorsque j’étais
journaliste, ils ne voulaient déjà pas de moi, sous le prétexte hallucinant que
j’avais droit à un abattement spécial de 30 %. Au nom de quoi ? Des bonnes
relations avec le pouvoir sans doute… Et avec trois gamins à la maison, dont ce
n’était pourtant pas la vocation, j’étais systématiquement exempté.
Pire
encore, une année où j’avais eu très chaud
et où j’avais fini par m’équiper d’une climatisation réversible, le fisc
m’avait gratifié d’un joli chèque pour me remercier de ne pas payer d’impôt.
Puis
au resto, avec mes piètres bénéfices grâce au prix de revient exorbitant de la
viande d’Aubrac et de l’aligot, je n’arrivais toujours pas à être admis dans le
cercle des redevables.
Ensuite,
une année sabbatique et maladive m’a définitivement exclu de la zone des
imposables et je ne suis pas certain que mes nouvelles fonctions de
communicant m’offrent ce privilège dont
on me dit, par ailleurs, le plus grand mal. Et ne serait-ce que pour me forger
ma propre opinion, j’aimerais beaucoup, un jour, y avoir droit.
Las
on n’en prend pas le chemin. Car sans attendre l’alternance de 2017 où, c’est
juré, les libéraux cesseront le matraquage
fiscal comme ils l’ont toujours fait -c’est bien connu- voilà que notre
président « anti-finance », « anti-riche » et antipathique
aux gens de droite et d’une bonne partie de la gauche, s’est mis en tête de
renoncer à l’impôt.
Et
c’est un comble, lorsqu’on sait que c’est justement pour qu’il fasse cracher au
bassinet toutes les pleureuses accablées, pillées, asséchées, dévalisées,
prostrées sur le siège en cuir de leur
classe affaire ou de leur 4X4 made in Germany – ya vol mein
general !- que nous l’avons
élu !
Lorsque
l’on vit dans une Démocratie, avec une école, une fonction, une voie, et
parfois –suivant la pêche du jour- une
raie publique, on se doit de payer l’impôt. Plein pot. Et
content, surtout lorsqu’il en reste finalement assez, pour changer la bagnole,
partir à la neige, au soleil et parfois tout ça en même temps.
J’évoquais
tout à l’heure la fonction publique et je dois admettre que cela doit parfois
faire un peu mal là où je pense –suivant la pêche du jour- quand on a versé son
dû à la collectivité, je veux dire sans tricher, trafiquer au black ou défiscaliser à tout va
et que l’on est reçu comme je le fus ce matin en mairie. Il s’agissait de deux mollassonnes
« hors d’âge » totalement acariâtres, inopérantes, en un mot,
abjectes. J’avoue que ce matin c’était l’une des toutes premières fois où
j’arrivais à me satisfaire de pas joindre mon obole à la cause commune.
Cela
n’exonère en rien les acrobates du travail dissimulé, les funambules de la
calculette, les exilés fiscaux et cette sale race de profiteurs que l’on entend
braire à tort et à travers. Non
seulement je les empêcherais de refoutre les pieds en France les Gasquet, Noah, Prost,
Halliday et la quasi-totalité des gros patrons, sous peine d’aller
immédiatement au gnouf, mais je leur interdirais même de parler français. Parce
"qui qui n’a payé" leur encre, leurs livres, leurs études gratuites jusqu’au
bac ? Qui ? Eh bien les citoyens avec une petite partie de leurs revenus
prélevés. Bon d’accord, pour Johnny les études, elles ne nous ont pas coûtées
un radis, il peut passer, mais qu’on ne l’y reprenne pas.
Le
drame de la France et surtout des dernières honnêtes gens qui s’obstinent à
travailler, à payer et à trouver que la vie est tout de même plutôt belle, le
drame, c’est qu’elle compte énormément de riches, mais que quasiment aucun n’a
de scrupule, d’honnêteté, d’humanité.
« Moi je veux bien payer, mais à
condition qu’on refasse ma rue, mon hôpital et que je sache où va mon argent.
Je ne veux pas payer pour des types qui viennent se gaver sur mon
compte… »
C’était presqu’un copain le type, je dis bien c’était, parce qu’à la fin je lui
ai demandé s’il ne voulait pas aussi qu’on lui refasse le trou du cul…
Ouais,
ouais je sais, c’est un tantinet grossier, mais ça mérite. Parce qu’évidemment,
même si ce n’était pas au café du Commerce, il était question des réfugiés.
Notez que je n’évoque jamais le sujet avec qui que ce soit, parce qu’il y a
tous les risques de tomber sur un noc. Donc, que des gens sur la planète se
fassent tirer comme des lapins, qu’ils n’aient rien à bouffer, que les
enfants meurent et que les femmes
pleurent , ce n’est pas le problème du contribuable français. Surtout de celui
qui triche et qui râle tout le temps.
«On y est pour rien, nous, s’ils sont nés dans des pays pauvres,
tous ces arabes, ces nègres et ces kosovars, c’est vrai quoi à la fin… »
Non,
je suis pour que tout le monde paie l’impôt. Et que les imbéciles paient le
double si possible. Que tout le monde paie : ceux qui rejettent les
réfugiés qui viennent manger notre pain, mais aussi nos pauvres de banlieue,
les allocataires et Rmistes qui brandissent un peu partout le drapeau Bleu
Marine de la honte.
L’autre
jour je suis allé dans un magasin d’électroménager. Il y avait plein de dames
un peu costaudes en legging rose et en polo vert entourées de gamins qui
criaient dans tous les sens ; je voyais bien qu’elles devaient s’alimenter
de patates surgelées, les malheureuses. Les stands de friteuses, de téléphones
portables et de tablettes étaient envahis.
C’est
en allumant la radio que cela
s’éclaira : l’état venait de verser la prime de rentrée scolaire aux familles en difficulté.
Eh
bien voyez, on leur piquerait cinquante euro d’impôt, comme à tous les petits, elles garderaient peut-être leur vieux
portable mais un petit syrien serait peut-être sauvé de la noyade. Et
les gros cons qui gagnent tant n’auraient qu’à la fermer…
Non
ce n’est pas le moment de baisser l’impôt
il faut le généraliser aux pauvres et le multiplier aux riches. De toute
façon, pour les prochaines élections, ça fait longtemps que c’est foutu…
Jaco
Mercredi,
je serai forcément partagé. Rendez-vous
compte, mon ami Alex Déjardin rencontre la France avec l’équipe de Roumanie
dont il est l’un des deux préparateurs physiques. C’est un peu comme quand Toulon
allait jouer dans son ancien club à Bayonne … Non je déconne !
Rigolez,
mais y a quand même du suspense. D’abord parce que la France n’aime pas ces
matches et qu’avec son équipe « réserve » elle va sans doute y rester…
sur la réserve. Ensuite parce que pour les Roumains, rencontrer la France en
poule à Wembley, c’est un peu leur finale.
Rigolez,
mais vous avez vu le Japon face aux Boks ? Quelle santé ! Et bien
donc tout va se jouer sur le physique. L’équipe qui sera capable de courir
aussi vite à la soixante-dixième minute qu’à la première.
Bref
si la Roumanie perd se sera normal, mais si elle gagne ce sera… Alex !
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