samedi 12 septembre 2015

Chronique d'humour -et d'amour- du 14 septembre 2015



          Un supplément d’âne…          





Non, vous n’êtes pas ici sur le chemin de Stevenson, ce jeune Ecossais en mal de vivre, qui avant de découvrir sa célébrissime « Ile au trésor » s’était égaré volontaire dans les Cévennes avec son âne. Il n’en avait pas fait du saucisson, je vous rassure, mais son compagnon, je vous l’assure… Il avait ainsi longuement cheminé entre la Haute-Loire et Le Gard, traversant la Lozère du nord au sud.

Là, vous êtes bien sur ce chemin de Saint-Jacques de Compostelle , GR 65, que l’UNESCO a bien voulu inscrire à son patrimoine immatériel. Immatériel correspond bien d’ailleurs à ce modèle de périple, tant tout est fondé sur l’égalité, la sobriété, voire le dépouillement.
 

Cela n’exclut nullement quelques dérogations intemporelles et circonstancielles, comme la découverte, par exemple, de l’hôtel de La Route d’Argent où il est difficile de ne pas se poser quelques minutes –ou quelques heures, histoire de partager un brin de convivialité, se tracer une petite moustache de houblon –brassée forcément par quelques moines-, se convertir à l’aligot et toute autre forme de tentation terrestre… Les longues marches futures expieront ces quelques égarements profondément humains.

Pour le repos de l'âne, Pompon à choisi de s'arrêter à la fontaine alimentée par ce chapelet de sources qui irriguent Nasbinals jusqu’à plus soif, pour s'y désaltérer. Son compagnon à deux pattes lui a aussi tendu une grappe de raisin sur laquelle il s’est précipité, sans aller jusqu’à dévorer la rafle insipide et âpre.
Entre Nasbinals et Aubrac, c'est là que le Chemin devient divin...
Il nous a expliqué –mais non pas l’âne, couillon !- qu’ils étaient partis de Compostelle et qu’ils refaisaient le chemin à l’envers. Non par esprit de contradiction, mais parce que Pompon est resté quelques temps en pension en Galice en compagnie de quelques délicieux ongulés ibériques et qu'il s'agissait de rentrer un peu au pays ! Et il avait le sourire, car Le Puy n’était plus sans fond. A peine deux jours et tournée générale de picotin d’avoine. Car même si les deux hommes qui l’accompagnaient n’avaient en rien le profil de tortionnaires, c’est quand même lui, le quadrupède, qui se tapait la corvée des bagages. Or, au même titre que la condition féminine s’est nettement humanisée - y compris la nuit- , les ânes aussi ne souhaitent plus être des bêtes de somme -y compris le jour-. 
Et c’est ce qu’il raconte avec force détail sur son compte facebook… Alors là, c’est le Pompon ! Il a un compte facebook, le salopard ! J’espère qu’il ne roule pas en audi au moins ! Non là franchement il baisse dans mon estime, Santiago -car il s'appelle aussi Santiago-. Je préférais celui de Buridan (qui crevait plutôt que de choisir), ou l’âne culotte de Bosco, ou celui qui vole du côté de Gonfaron, ou l’âne des poètes de Trénet… Enfin, n’en faisons pas tout un fromage d’autant qu’avec du lait d’ânesse c’est compliqué. Nasbinals est magnifique en septembre. Moins sans doute que dans sa torpeur pré-hivernale, mais déjà apaisé des invasions estivales. Très fréquenté -bien fréquenté-, il le reste néanmoins, par ces pèlerins de Saint-Jacques animant les drailles de mouvements multicolores. Des femmes et des hommes cheminant davantage, me semble-t-il, à la recherche d’eux-mêmes et des autres, d’une communion avec la nature et l’espèce humaine, que d’une réelle quête spirituelle. Qu’importe l’élan qui les emporte… Ce 10 septembre ils auront pu partager sans manière, ce petit supplément d’âne.
Jaco 

IL VOUS FAIT RIRE MOSCATO ?


Si Moscato parlait français, s’il avait une once de finesse et d’humanité ça se saurait. Je n’évoque même pas sa brillante carrière de rugby où il répandit le fair-play et l’humilité sur tous les terrains de France, comme chacun le sait !  Et pourtant les radios et télés-poubelles lui ouvre le micro à qui mieux-mieux. Sa dernière tirade, populiste à souhait, vaut le détour :


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