lundi 25 mai 2015

Chronique d'humeur du 25 mai 2015


On ne prête qu'aux ruches


JE sors, en cette fin de semaine, d'une immersion dans le monde de la pauvreté, du courage et de l'altruisme ; je sors d'un monde où galère et solidaire redonnent un sens au genre humain. Inutile de préciser que ce n'est hélas pas la réalité quotidienne de cette société où je ne mesure qu'égoïsme, bassesse et stupidité. J'ai vu, au Pradet, à l'occasion des rencontres nationales du sport solidaire, des jeunes mecs, des petites gonzesses, se démener pour autrui et pour des salaires de misère au sein d'associations humanitaires et sociales. J'aurais voulu vous en parler, mais je m'étais promis de passer en priorité par le domaine de Terrebrune où mes amis de la Promesse se sont planqués.

Il s'agit, beaucoup d'entre vous les connaissent, de Valérie et Jean-Marc. C'est LE couple de restaurateurs de Toulon. Cherchez pas... y en a pas d'autres ! Et quand je dis de Toulon, c'est façon de parler. Ils ont fini par ne plus y croire, en cette ville ! Ah ! S'ils avaient été comme mes copains du Pradet, qu'ils aient tenu une cantoche pour cas sociaux, accidentés de la vie et fatigués du ciboulot, s'ils avaient servi hallal et pas cher, ils y seraient encore dans cette putain de rue Jean-Jaurés.

Les précieux ridicules qui ont en charge cette ville, mais qui au final ne prennent rien d'autre en compte que leur gueule, n'ont cessé de nous expliquer qu'elle allait repartir de plus belle et qu'il y ferait bientôt bon vivre. L'ennui c'est que c'est un peu plus compliqué de rendre une cité aimable, conviviale et vivante que de faire rentrer 15 000 snoc dans un stade et de leur faire gueuler « Toulon » en jetant un « canard » mort sur 15 mercenaires qui se gardent bien de vivre ici, au-delà d'une heure et demi par mois !

Non, ils ont fui, nos amis de La Promesse. Ils n'avaient pas le choix. Encore, s'ils avaient vendu des kebabs, de la pizza, de l'aïoli ou une terrasse avec vue sur la mer... Pour un palais de Toulonnais cela pouvait encore passer. Mais non, eux il fallait qu'ils viennent faire les malins. De la cuisine et de l'art, qu'elle veut faire la Valérie ! Pffttt ! Et pourquoi pas de la cuisine au lard d'Aubrac, tant qu'elle y est...

Bon, nous on a eu la bonne excuse. Jaco est tombé malade ! Excusez-nous du peu ! On est parti sans demander notre reste. Pas même des dommages et intérêts. Hubert a eu l'élégance de nous dispenser des mois de loyer où nous étions fort clos, et pour cause...

Mais eux, ils sont jeunes. Et puis c'est leur métier. Nous, on s'est offert une fantaisie. Une figure de style. Un pied de nez. Si quelqu'un vous dit un jour qu'on s'est cassé la gueule. Dites lui bien que non ! On tient même nos bilans à sa disposition... Pourtant, de nous faire plonger, le moco, il s'y est quand même essayé. Mais désolé, on ne supporte pas l'eau, surtout de cette Méditerranée.

Ils sont à Ollioules, Valérie et Jean-Marc. Domaine de Terrebrune, en plein terroir du bandol. J'ai goûté celui de l'année (non pas 2015, cono, il est encore en fleurs) et franchement, comme disent les jeunes : ça va ! Il est gouleyant le bougre comme dirait mon cousin Jacouille. Bref il se laisse boire...

Eux, que nous avons vu maintes fois sur la place Lambert, n'avaient jamais eu l'honneur de notre visite. Tu parles d'un honneur ! Mais d'un bonheur -pour nous- oui ! Parce que la Promesse, c'est ce genre de restaurant où tout est beau. Et pas que le nom...

Sans langue de bois -la mienne serait plutôt de pute... à l'occasion- la Promesse, ce n'est pas un restaurant devant lequel je peux garer ma Clio, de 140 000 kilomètres au compteur, tous les jours. Mais qu'est ce que je suis apaisé d'avoir été les retrouver dans leur petit chef-d'oeuvre d'amour, de passion, de création, de dévotion, de partage, que dis-je... de don de soi ! Jean-Marc est un type épatant qui a tout fait : de la politique à l'entreprise en passant par le commerce international. De la culture et même de la polyculture, il est passé à la viticulture. Enfin non, à l’œnologie. A laquelle il s'adonne pour le coup, sans modération mais en autodidacte.

Certains d'entre-vous le savent, j'adore les autodidactes. Sans avoir une haute idée -il s'en manque- de moi-même, je ne me déteste pas non plus ! Les types qui ont tout appris pendant des années de bachotages et qui trimbalent leur culture livresque, leur cerveau plein de schémas et de théories apprises à la virgule prés, sont essentiellement des flans incapables de se démerder sitôt qu'ils doivent quitter leur voie. Jean-Marc parle du vin, presque comme un devin, parfois divin. 
 

Il y croit, ça se voit, on le boit... Ce soir, nez en moins, je ferais le piètre dégustateur. Pas même un petit Meursault. Il le regrette. Il en a quand même une vingtaine de variétés dans sa belle cave en tour de verre.

Et Valérie, qui après avoir franchi le cap du Gault et Millau navigue vent debout vers celui du Michelin (attention pas loin de Mayol, c'est plus dur à décrocher!!!), demeure impassible dans sa belle cuisine refaite quasiment à neuf, comme l'ensemble des pièces.

Elle frissonne sa truffe, façonne son foie gras, émulsionne son homard, caresse son veau , confit ses petits légumes avec l'application d'une écolière et le génie d'une énarque. Mais jamais ne s'embarque sur d'autres prétentions que d'être au plus juste, dans la générosité, la subtilité émancipée. Bientôt elle rajoutera son propre miel à ce raffinement. On ne prête qu'aux ruches...

Entre un couple d'homos, deux vieux ricains pleins aux as et deux autres couples qui semblaient presque aussi normaux que nous (mais est-on encore normal quand on fête trentre-sept ans de mariage ?) la soirée passa sur fond d'intense sérénité. Bashung, Nougaro et probablement Count Basie (ou son arrière petit-cousin) s'étaient délicatement invités au dessus de pour nous masser les tympans.

Lorsque je me suis réveillé, j'étais donc sur un stade au Pradet avec les amis de Jéricho. Ou sur un bateau dérivant de Libye dans une houle hostile. Ou dans un bouchon parmi les audi et les volkswagen...

J'avais bien fait d'en profiter...



Jaco


La Promesse est située à Ollioules, au domaine de Terrebrune parmi les vignes et les oliviers. Mais pour ne pas vous tromper et réserver : www.restaurant-lapromesse.fr


Quand Cannes cancane 


 Quand on me parle de Cannes et de Croisette, je pense inévitablement à causette. Non pas à la petite « protégée » des Thénardier -archétypes du "mauvais pauvre", comme disait le père Hugo, qui préférait les "bons" comme la pathétique Fantine : les Thénardier ont fait des petits mais où sont les Fantine, aujourd'hui ? On vous le demande -   ni hélas à ma merveilleuse copine des temps heureux-, mais à ces discussions futiles, ces logorrhées cinématographiques qui envahissent les studios, les salons et finissent pas se déverser par-delà nos postes de télévision, telle une monstrueuse coulée de bave coulée à laquelle il est très facile d'échapper : suffit de ne pas regarder la télévision. On en connaît qui font ça depuis plus de trente ans. On cancane en quelque sorte, Jeu de mots very Nice si l'on ose écrire, cher Jaco, le French cancan invitant à l'anglais. Jadis "Var Matin" - le vrai, celui de l'époque rouge - a pu titrer en une : "Le festival de Cannes s'est ouvert hier à Nice". La grande presse…
Maintenant il faut bien admettre que si les chroniqueurs (dans toutes les positions) tirent sur tout ce qui bouge et captent surtout l'intérêt de millions de gens incapables de comprendre ne serait-ce que le titre d'un film de Tim Burton, Dardenne ou Cohen (surtout lorsqu'ils vont par deux), il y a parfois une portée culturelle et sociale qui n'appartient qu'à Cannes.
Écoutez Deneuve. Son point fort, pas plus que la réfection de monument ancien, n'est le structuralisme. Et pourtant elle s'attaque, mon vieux, à une réflexion profonde et systémique, concernant la vie courante à Dunkerque. De mémoire, c'est dire si je peux dévier un tantinet, elle expliquait « C'est d'une tristesse cette ville, c'est un port, mais il n'y a que les cigarettes et l'alcool qui marchent... » un paradis pour Thénardier(s)

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Ça se voit qu'elle n'a jamais passé une soirée à Toulon... qui, aux charmes dunkerquois, ajoute l'assent et la rugby mania Cathy, si tu veux regretter tes nuits au grand nord, mets le cap plein sud. Tu mendieras... des nouvelles !
Après, que Patrice Vergriete, l'heureux édile de cette riante cité du bord du gouffre, s'insurge devant tant de médisances, normal, il fait le job. Mais on ne le sent pas plus argumenté que ça pour riposter : « Je suggère à Madame Deneuve de revenir séjourner à Dunkerque, car elle est totalement passée à côté... » en passant à côté, elle aurait pu atterrir à Zuydcoote, station balnéaire réputée pour l'excellence des week-ends que, selon Robert Merle, on pouvait y passer dans les années quarante
Et il ne faut jamais jurer de rien.  Car si Madame Deneuve était frappée d’Alzheimer, rien ne permet d'affirmer qu'elle ne prétendrait pas à une admission dans l'une des maisons spécialisées. D'ailleurs, Monsieur Vergriete, voici peut-être une façon originale de redynamiser votre charmant pays surtout connu pour ces chaleureuses centrales de Graveline : devenir la capitale européenne du traitement d' Alzheimer. Certes on n'en guérirait pas, mais on s'en féliciterait, puisqu'on n'aurait surtout pas voulu se souvenir... "Oubli et néant, c'est tout l'homme" a écrit Théophile Gautier, précurseur romantique de Sartre
Maintenant trêve de sarcasmes. C'est vrai que dans le Nord il ne font pas vraiment « finis », si ce n'est justement aux produits prohibés ou fortement déconseillés. Mais en Bretagne et en Alsace, vous trouvez qu'ils sont mieux ? Avec leurs bonnets rouges et leurs casques à pointe, ils ne marchent pas vraiment à l'eau claire non plus. Et pour le même prix, ils sont quasiment tous complètement snoc. … ce qui les a conduits à voter FN comme des Varois : snoc de toutes les régions, unissez-vous et la walkyrie d' Hénin-Beaumont finira à l'Elysée
Y a pas plus raciste qu'un Basque ou qu'un Corse, pas plus radin qu'un Aveyronnais, pas plus prétentieux et sot qu'un Bordelais, un Lyonnais, un Niçois. Vous me demanderez sans doute « Et vous les Toulousains, alors ? Vous êtes parfaits ! » Oui, enfin, presque : il y a difficilement plus paysan, avec ce terrible accent en courant d'R, on mange gras et on meurt gros... pas si sûr, l'efflanqué Douste-Blazy, ci-devant maire de Toulouse, auquel on souhaite longue vie, ne dépassera jamais les 45 kilos
https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhGTirWDuhYXDXRgmYfisUuU9BNaVVromdqGi62vHh5-ieCmVL7X4TyDARssL_k-tLtANMMlU9yrnxJC0j81Gbv4zq_8WGQJfGAk0JFqbt737L0DdOV0aEqYyC0-v4WTR75VvhxO-75Adk/s400/Pharse+2.jpgC'est pour dire que Catherine Deneuve, qui doit être native du XVIe (arrondissement, pas siècle !)  elle aurait pu naître à Vichy eu égard au pedigree de son père… pour dégager une telle suffisance toute balladurienne, "je vous demande de vous arrêter, Jaco !" n'a pas complètement tort. Sorti du Trocadéro et de la Croisette, il n'y a guère d'endroit glamour où jouir de ses nuits. Besagne by night, c'est encore mieux, paraît-il On dit même que certains dans le monde, n'auraient ni le chauffage par le sol, ni de piscine intérieure... Quel manque de classe !
Encore qu'entre les mots « classe » et « ridicule » les notions demeurent relatives et subjectives. pour les "classes" (sociales) il faut relire Marx Un type qui se la pète en audi, avec ses ray-bans et ses frusques à "2000" me paraîtra toujours plus stupide, qu'un gonze sur un solex, avec son casque intégral, ses pinces à vélo et ses soquettes sous les sandalettes ah ! cette nostalgie de Jacques Tati…  . Je n'évoque même pas celles qui se font tellement lifter, qu'elles finissent avec la peau des fesses à hauteur du cerveau et se mettent forcément à raisonner comme des trous du cul... Faute d'orthographe ? On aurait plutôt écrit "résonner" surtout après avoir  lu Molière au sujet des clystère carminatifs.  
Jaco et BO


CONCERT PRIVE DE SOUTIEN
A
L'ENSEMBLE DES EQUILIBRES 


VENDREDI 5 JUIN 20H00  
"LA CECILIA" 64 IMPASSE DU LIBAN - TOULON 
Victime d'une escroquerie dénoncée par la presse (voir liens ci-dessous), l'ensemble Des Equilibres est en difficulté financière. Les pouvoirs publics sont mobilisés sur la question mais leur intervention doit être relayée. L'ensemble est aujourd'hui à la recherche de mécènes privés, s'appuyant sur les dispositifs fiscaux en vigueur.

Sur proposition de M. et Mme Gérard Estragon, un concert de soutien est organisé villa "La Cécilia" 64 Impasse du Liban le vendredi 5 juin à 20h00.
Le programme est consacrée au duo violon et alto, de la transparence de Mozart, dont l'alto était l'un des instruments favoris, à la poésie elliptique de Graciane Finzi, l'une des plus remarquables compositrices contemporaines françaises,en passant par la virtuosité de la Chaconne de Haendel transcrite par Halfvorsen et la richesse polyphonique du tchèque Martinu:

B. MARTINU: MADRIGAUX
G. FINZI: MOMENTS INTERROMPUS
W.A. MOZART: DUO KV 423
F. HAENDEL/HALFVORSEN: PASSACAILLE

AGNES PYKA, Violon, BLANDINE LEYDIER, Alto

La participation au frais est fixée à:
20€ entrée simple
50€ entrée soutien


Il comprendra un buffet apéritif à la suite du concert et l'adhésion à l'association (tarif réduit aux prochains concerts Musique en Cité(s)).

RESERVATION AU 06 58 37 23 79

Note: La réservation est recommandée, les conditions étant celles d'un concert privé.

Vous pourrez par ailleurs faire un don à l'ensemble, le montant de celui-ci étant déductible à 66% de l'impôt sur le revenu.


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